L’ADEME a organisé le 27 Janvier 2022 la 6e journée de restitution de son programme de recherche CORTEA, « Connaissances, Réduction à la source et Traitement des Émissions dans l’Air. Elle a eu pour objectif de favoriser le transfert des principaux résultats de travaux de recherche soutenus par CORTEA vers les utilisateurs potentiels.
Les thématiques abordées à cette JR6 concernent :
la qualité de l’air intérieur,
l’agriculture,
les transports,
l’industrie.
Les thématiques abordées à cette JR6 concernent :
la qualité de l’air intérieur,
l’agriculture,
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00:00:00 [Musique]
00:00:16 Madame, Monsieur, bonjour et bienvenue.
00:00:18 Ravi de vous retrouver, de vous accueillir pour passer cette journée ensemble.
00:00:23 La journée de restitution Cortea, c'est la sixième du nom, avec des projets passionnants que nous allons partager avec vous.
00:00:32 Dans quelques minutes, je vous donnerai le sommaire précis avec les repères horaires de notre journée.
00:00:39 Et tout de suite, j'accueille José Caire, avec lequel nous allons ouvrir nos travaux.
00:00:45 Vous êtes directeur Ville et Territoires Durables à l'ADEME.
00:00:48 Alors, je me permets, José, de vous souhaiter une super belle année 2022.
00:00:54 La grosse pêche, la forme, des projets passionnants, de l'enthousiasme.
00:00:59 Et du coup, j'en profite aussi, Mesdames, Messieurs, pour vous souhaiter une très, très belle année.
00:01:04 Alors, José Caire, on est en plein... D'abord, est-ce que vous allez bien ?
00:01:09 Oui, bonjour à tous. Merci, Jean-Michel. Je vais bien. J'ai, pour l'instant, encore échappé au Covid.
00:01:14 Bon, pourvu que ça dure. Alors, on est dans l'actualité très, très, très, très chaude.
00:01:21 Et ça va être ma première question juste pour nous dire.
00:01:28 Et vous le savez très bien qu'en ce moment même, un épisode de pollution atmosphérique est en cours sur plusieurs régions de France,
00:01:38 avec une vigilance rouge. J'ai noté sur l'Isère, la vallée du Rhône, la Haute-Savoie, la Corrèze, plusieurs,
00:01:48 plusieurs départements de notre de notre territoire. Et du coup, ma première question, José Caire, c'est de vous demander
00:01:56 où on en est précisément sur la qualité de l'air. Quel est l'état des lieux de l'amélioration ?
00:02:02 Parce que là, je cite un fait d'aujourd'hui, mais évidemment que les perspectives sont en long cours sur la qualité de l'air. Où en est-on ?
00:02:11 Alors, une vision un peu générale, ça ne sera pas très précis, mais moi, je vais aussi commencer par un élément d'actualité
00:02:21 qui est récent, puisque on est dans un contexte Covid. Notez que l'occasion du premier confinement, donc qui a été l'occasion de baisses
00:02:33 de concentration importante des polluants liées à la baisse des trafics, la baisse de l'activité. Une étude de Santé publique France
00:02:41 a montré que ça avait permis, cet épisode-là, d'éviter un certain nombre de décès, donc 2 300 décès, en lien avec la diminution
00:02:50 de l'exposition aux particules, et puis 1 200 décès évités grâce à la baisse de l'exposition au dioxyde d'azote.
00:02:59 Quand les concentrations baissent, c'est clair, la santé s'emporte mieux. C'est un événement ponctuel qui s'inscrit dans…
00:03:09 J'ai un peu d'écho là, si ça pouvait être évité.
00:03:12 D'accord, on le demande à la technique, nous on vous entend très bien.
00:03:15 À la technique, on vous entend très, très bien, sans écho, pas de problème. Allez-y.
00:03:19 C'est un événement ponctuel qui s'inscrit dans un contexte, dans un paysage un peu différent.
00:03:25 C'est-à-dire que depuis des décennies, on s'inscrit dans une amélioration continue mais lente de la qualité de l'air.
00:03:35 Il y a quand même beaucoup d'actions qui sont développées maintenant dans les différents secteurs, bâtiments, transports,
00:03:39 agriculture, industrie, mais malgré ça, on est toujours en situation de dépassement de seuil réglementaire,
00:03:45 ce qui fait qu'on est dans un contexte de contentieux depuis plusieurs années, contentieux national, contentieux européen.
00:03:55 Et dans l'actualité de 2021, au titre de ces contentieux, il y a un événement quand même marquant,
00:04:01 puisqu'il y a eu une décision du Conseil d'État, vous le savez, en août,
00:04:05 qui condamne l'État à verser une astreinte pour insuffisance de mesure prise sur cinq zones en matière de qualité de l'air.
00:04:15 Donc verser une astreinte de 10 millions par semestre.
00:04:17 C'est effectif depuis la fin 2021.
00:04:22 Donc 10 millions qui sont répartis entre l'Inéris, l'Annecès, le Céréma et l'Ademe pour un tiers.
00:04:31 Donc globalement, la pression s'accentue sur ce contentieux qui se concrétise et qui sera lu par des espèces sonores et trébuchantes.
00:04:40 Je tiens justement à vous Ademe, vous allez faire quoi de cet argent ?
00:04:46 On va en faire des choses qu'on fait habituellement dans nos actions, par exemple,
00:04:53 comme de la communication, sensibilisation, par exemple sur le chauffage au bois.
00:04:58 On va faire quelques recrutements pour renforcer l'action sur le terrain, pour aller chercher et soutenir des projets.
00:05:04 Et puis, bien entendu, des aides financières à des projets concrets.
00:05:09 Donc voilà, c'est l'objectif, étant évidemment que cet argent permet d'améliorer l'action en faveur de la qualité de l'air.
00:05:17 Alors on sent que les taux se resserrent, si je puis dire.
00:05:20 Donc au niveau national, vous l'avez dit, au niveau européen, également au niveau international et que l'OMS qui revoit ses valeurs guide.
00:05:26 Vous précisez les choses ?
00:05:29 Oui, alors ça, effectivement, on est donc à toutes les échelles.
00:05:32 Et donc à l'échelle mondiale, l'OMS qui, en septembre, a révisé ses limites d'exposition annuelle, ses valeurs guide.
00:05:40 Donc on passe, c'est quand même assez marqué, puisque pour les particules fines, on passe en valeur limite de 10 à 5 microgrammes par mètre cube.
00:05:49 Et pour le dioxyde azote, de 40 à 10.
00:05:52 Donc c'est des réductions qui sont très marquées.
00:05:57 Alors en principe, c'est des valeurs qui vont permettre de dessiner une trajectoire où la pollution de l'air serait plus nocive pour la santé humaine.
00:06:03 Ce sera peut être les dernières.
00:06:05 Donc si on y arrive, ça va se traduire dans la révision de la directive européenne sur la qualité de l'air.
00:06:12 Et avec des seuils comme ça, pour la France, ça veut dire que tout le territoire national va se trouver au-dessus du seuil particules.
00:06:20 Et les trois quarts du territoire au-dessus du seuil dioxyde d'azote.
00:06:24 Donc ça va quand même un petit peu bousculer les repères.
00:06:27 Les curseurs vont bouger et du coup, on est l'actualité française.
00:06:31 Alors là aussi, il y a pas mal de choses.
00:06:34 Donc je vais citer d'abord l'entrée vigueur du PNSE4, donc le plan national santé environnement avec pour 2021, 2025,
00:06:43 avec dans ce plan pas mal d'actions en faveur de la qualité de l'air intérieur.
00:06:47 On avait pas mal poussé de notre côté pour ça.
00:06:50 Donc c'est une bonne chose.
00:06:52 Et donc on verra dans la première session de ce matin des projets sur le sujet,
00:06:56 là pour mieux connaître les émissions liées à l'usage de certains produits et puis évaluer l'efficacité de matériaux dits dépolluants.
00:07:04 Il y a eu également un peu plus tard en juillet, la publication du plan national chauffage au bois.
00:07:10 C'est un plan qui vise à réduire de 50% les émissions de particules fines du chauffage au bois domestique d'ici 2030.
00:07:16 En agissant sur la performance des appareils, la qualité du combustible et pratiques d'utilisation.
00:07:22 Alors aujourd'hui, il n'y aura pas de session de projet Cortea qui sont présentés.
00:07:26 Il y en a eu l'année dernière, pas mal, si vous vous rappelez.
00:07:30 Mais peut être dire quand même qu'on a des travaux à dès maintenant en cours sur, pour une meilleure connaissance des émissions,
00:07:36 des différents types d'appareils et des différents combustibles.
00:07:39 Et puis dans Acacia, on a un programme en cours sur la caractérisation des particules ultra fines.
00:07:47 Un troisième point important dans l'actualité 2021 sur le sujet, c'est évidemment la promulgation de la loi climat et résilience en août,
00:07:56 à l'issue de la Convention citoyenne pour le climat et sur la qualité de l'air.
00:08:03 On retrouve cette question de réduction des particules, de manière plus générale, 50% des particules dans les zones couvertes par un PPA.
00:08:12 Et puis un gros sujet sur la mise en œuvre des ZFE, les zones à faible émission, ZFM pour mobilité,
00:08:19 puisqu'elles sont la loi les étend à toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants avant le 31 décembre 2024, donc dans trois ans.
00:08:27 Donc, ça va faire passer le nombre d'agglomérations concernées à une quarantaine.
00:08:33 Là aussi, ce qui est un seuil, un saut important.
00:08:36 Et donc sur cette question des transports, on a une assez grosse session aujourd'hui, puisqu'il y a six projets qui vont être présentés.
00:08:44 Tout à fait, ça se passera cet après-midi. Tout à fait.
00:08:47 On voit qu'il y a donc un encadrement à la fois législatif et aussi dispositif qui vont piloter les choses.
00:09:00 Mais bon, il faut que ça produise ses effets très, très rapidement. Votre actus, Adem, c'est quoi en deux mots ?
00:09:07 Un peu plus que deux mots, mais rapidement quand même.
00:09:10 Je vous rappelle que depuis l'année dernière, on a regroupé tous les besoins de recherche sur la qualité de l'air,
00:09:15 donc qualité de l'air intérieur ou extérieur dans le programme ACACIA.
00:09:20 Donc première édition l'année dernière avec 61 dossiers déposés, déposé 29 l'OREA pour un budget de 7 millions.
00:09:26 Donc, il y aura une deuxième édition cette année avec un lancement à peu près en milieu d'année.
00:09:31 Rappelez que même si Cortea ne fait plus l'objet d'appel à projets, il y a toujours des projets vivants.
00:09:36 Il y en a encore 28 qui sont en cours et qui feront évidemment l'objet de valorisation.
00:09:41 À ce titre, je tiens à renouveler les remerciements de l'Adem aux partenaires et aux experts qui ont contribué à Cortea depuis des années
00:09:48 et qui contribuent maintenant à ACACIA.
00:09:51 Peut-être citer le colloque agriculture et qualité de l'air qui se tiendra le 17 mai à Bordeaux pour valoriser les projets soutenus dans Primecal et Agrair.
00:10:01 Juste dire un petit mot sur le fait qu'on travaille actuellement sur l'évaluation de notre stratégie qualité de l'air et à sa mise à jour.
00:10:06 Et puis insister surtout sur le fait qu'on va avoir à la fin du mois de mars, donc les 29 et 30, un gros événement Adem à l'occasion des 30 ans de l'Adem qui s'appelle le grand défi écologique.
00:10:17 Alors, vous savez qu'on a publié des scénarios prospectifs, quatre scénarios prospectifs pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
00:10:25 Et donc, ces scénarios seront développés, discutés, approfondis lors de ce grand défi écologique à Angers les 29 et 30 mars avec des planières, des ateliers, des visites.
00:10:36 Voilà donc des sujets qualité de l'air, bien entendu, lors de ce grand défi. Fin mars, c'est Angers. Nous y serons tous. Oui, je ne vais pas vous demander de nous faire rentrer dans les quatre scénarios que l'Adem a présenté fin novembre.
00:10:54 Mais quand même, où se passe, où se trouve la qualité de l'air et que disent ces quatre scénarios sur la qualité de l'air en deux mots à suspens?
00:11:07 Alors d'abord dire que les scénarios, c'est des scénarios de trajectoire vers la neutralité carbone et donc pas des scénarios de trajectoire vers une qualité de l'air avec des seuils définis.
00:11:18 Donc, la qualité de l'air, la question de la qualité de l'air est regardée comme une conséquence du déploiement de ces scénarios.
00:11:26 Donc, le travail est en cours pour l'instant. Ce qu'on voit qualitativement, c'est que c'est des scénarios qui conduisent tous à une amélioration de la qualité de l'air.
00:11:34 Par contre, la quantification, c'est un travail en cours et justement, il sera présenté. Les résultats seront présentés lors du grand défi. D'accord.
00:11:41 À la fin mars. Très bien. Rendez vous. Rendez vous à Angers les 29 et 30 mars. Un grand merci.
00:11:48 José Caire, toujours précis dans les informations que vous nous donnez pour ce cadrage de cette sixième journée de restitution qui nous réunit aujourd'hui.
00:11:59 Le sommaire, il est dense. Beaucoup de projets passionnants à vous présenter. Ce matin, nous allons explorer.
00:12:09 On sait classique. Quatre thématiques qualité de l'air intérieur. Vous l'avez dit. On va commencer tout de suite. Ouvrir le bal avec ce sujet tellement important.
00:12:18 On enchaînera avec le secteur de l'agriculture. Une pause à 12h30 et on se retrouvera cet après-midi sur l'industrie et les transports qui est un peu la vedette pour cette sixième session.
00:12:31 On aura effectivement si retour d'expérience à vous présenter. Nous conclurons nos travaux vers 16h30 et nous nous quitterons à 16h45.
00:12:39 Et tout de suite, on rentre dans notre première session. La qualité de l'air intérieur.
00:12:51 Bonjour, Nadine Duezot, vous êtes chef du service qualité de l'air à l'ADEME. Vous devez être avec nous en ligne, je pense.
00:13:01 Bonjour. Bonjour. Dans quelques instants, on va planter le décor et introduire cette session.
00:13:09 Juste avant, je vous propose d'écouter les conseils, les idées aussi de Julien Vidal.
00:13:18 Nous passons 80% de notre temps dans des endroits fermés où l'air est souvent bien plus pollué qu'à l'extérieur.
00:13:24 Salut, moi c'est Julien Vidal et aujourd'hui, on va voir ensemble comment prendre de bonnes habitudes pour vivre dans un habitat plus sain.
00:13:35 On se préoccupe souvent de la pollution dans les rues sans savoir qu'à l'intérieur de chez nous, l'air est bien plus pollué que ce que nous pouvons imaginer.
00:13:42 Et les émissions de polluants viennent absolument de partout. Ameublements, peintures, produits d'entretien ou encore cuisine.
00:13:49 Et heureusement, tout le monde peut s'y mettre. Commençons par la base, ouvrir entre 5 et 10 minutes tous les jours ces fenêtres avec le radiateur fermé.
00:13:57 Ça permet d'évacuer les polluants sans trop refroidir sa maison.
00:14:00 Pour les produits d'entretien, utilisez ceux qui ont un label environnemental et qui émettent donc moins de COV,
00:14:06 les composés organiques volatiles qui ont un impact négatif sur les voies respiratoires.
00:14:10 Vous pouvez aussi utiliser des produits naturels comme le savon noir, le bicarbonate de soude, le vinaigre blanc ou encore le nettoyage vapeur.
00:14:17 Mais attention à ne pas les surdoser.
00:14:19 Pendant qu'on y est, on arrête de faire brûler des bougies odorantes ou d'utiliser des parfums d'intérieur qui émettent bien plus de polluants que ce qu'on peut imaginer.
00:14:26 Et puis arrêtez de dégrader l'air intérieur avec la cigarette. Quand l'envie vous prend, sortez fumer à l'extérieur.
00:14:32 Pour la déco de la maison, on fait attention au classement des moquettes, des sols ou encore des peintures sur l'étiquette qui indique l'émission des polluants dans l'air intérieur.
00:14:41 Et pour les meubles, on privilégie des objets en bois massif avec un label environnemental.
00:14:45 Enfin, bien entretenir son système de ventilation est un point crucial.
00:14:49 Il permet d'évacuer les odeurs, les polluants et de prévenir les excès d'humidité.
00:14:53 Faites bien attention à ne pas boucher les grilles d'aération et à bien nettoyer régulièrement les bouches d'extraction.
00:14:59 Et pour vérifier que le tirage de votre ventilation est suffisant, vous pouvez prendre un morceau de papier toilette et le coller à la bouche d'extraction.
00:15:06 S'il ne colle pas, il est urgent de faire réviser votre ventilation.
00:15:09 Et voilà des actions concrètes pour respirer un air plus sain à la maison.
00:15:13 Maintenant, c'est à vous d'agir.
00:15:15 En aérant les espaces intérieurs entre 5 à 10 minutes, en utilisant des produits d'entretien moins polluants,
00:15:21 en arrêtant de faire brûler des bougies odorantes ou d'utiliser des parfums d'intérieur,
00:15:25 en ne fumant plus à l'intérieur, en décorant sa maison avec des produits et des objets moins polluants
00:15:31 et en entretenant bien sa ventilation.
00:15:39 C'est clair, c'est efficace. C'est important.
00:15:42 Ces tutos sont pédagogiques et vous pouvez les utiliser aussi dans vos sphères respectives,
00:15:48 communiquer, sensibiliser pour favoriser le passage à l'action.
00:15:53 Je dois aussi vous dire que tout au long de nos travaux et de la journée,
00:15:57 j'attends vos questions sur la boîte à questions qui est à votre disposition sur la plateforme.
00:16:03 N'hésitez pas à les envoyer au fur et à mesure et je m'en ferai l'intermédiaire auprès de nos intervenants.
00:16:10 Et puis, un message à l'ensemble de nos speakers, notamment celles et ceux des projets,
00:16:16 nécessité de maintenir le timing.
00:16:20 Alors, je retrouve Nadine Dueso.
00:16:23 Ma première question, c'est de vous demander quelle est un peu la couleur des projets que vous soutenez,
00:16:31 vous l'ADEME, sur ce champ de la qualité de l'air intérieur.
00:16:36 L'introduction avec la petite vidéo était bienvenue puisqu'on va retrouver les différentes thématiques
00:16:42 qui ont été évoquées dans ces différents messages clés pour améliorer la qualité de l'air intérieur.
00:16:48 Premier bouquet de projets, vous parliez avec Joséquer à la fin de son introduction,
00:16:55 des scénarios de transition de 2015.
00:16:58 Comment ça?
00:17:04 Vous êtes revenu.
00:17:07 Vous êtes revenu. Allez-y.
00:17:10 Je disais ces scénarios s'appuient sur des programmes de déconstruction et de reconstruction ou de rénovation
00:17:17 qui sont assez massifs.
00:17:18 Évidemment, il est crucial de prendre en compte la qualité de l'air intérieur dans ces programmes.
00:17:24 On a un certain nombre de projets de recherche qui portent sur les stratégies d'amélioration de la qualité de l'air intérieur dans les bâtiments,
00:17:32 que ce soit en construction ou en rénovation, et notamment les relations entre qualité de l'air intérieur et performance énergétique,
00:17:41 ou confort thermique, ventilation, prévention des moisissures, etc.
00:17:46 Et au-delà de la recherche, l'ADEME s'est aussi lancé dans la mise en place d'une démarche qualité qui vise l'ensemble des professionnels de la filière,
00:17:54 qui s'appelle la méthode ÉCRIN, qui est en phase de déploiement aujourd'hui,
00:17:58 qui est une méthode ouverte à l'innovation, participative, et qui s'alimente aussi avec les retours d'expérience de terrain.
00:18:05 Voilà, donc ça, c'est le premier volet.
00:18:07 Ensuite, on va retrouver tout ce qui est autour de la caractérisation des pollutions dans des environnements spécifiques,
00:18:14 donc par le passé, on a beaucoup travaillé dans les écoles, par exemple,
00:18:19 et là, au travers d'Akacia, il y a deux projets qui ont été lancés en 2021,
00:18:26 un sur les perturbateurs endocriniens dans les trêches, et un deuxième sur les salles de sport,
00:18:34 qui sont des milieux assez particuliers, en général assez densement peuplés, avec des matériaux et des matériels spécifiques.
00:18:42 D'accord.
00:18:44 Et puis, troisième volet, c'est tout ce qui sera lié à la caractérisation de l'impact de produits de consommation dans l'environnement intérieur.
00:18:52 Donc, les produits ménagers, les bougies, les parfums étaient évoqués tout à l'heure,
00:18:59 et pour le coup, on aura là deux présentations de projets autour de ce type-là.
00:19:04 C'est très concret, tout ça. Oui, allez-y.
00:19:08 Voilà, la dernière dimension, c'est tout ce qui est matériaux absorbants, ou, j'allais dire, dits absorbants ou dépolluants.
00:19:16 On verra aussi des résultats sur ce type de matériaux.
00:19:20 Et puis, le sujet purification de l'air intérieur, qui a été pas mal traité dans le passé.
00:19:25 Quels sont les sujets d'actualité ?
00:19:29 Actuellement, tous les jours, dans mon journal préféré, je vois des articles sur la mesure dans les écoles, par exemple.
00:19:38 Qu'est-ce que ça produit et quels sont les autres points que vous souhaitez mettre en exergue ?
00:19:45 Parmi les actualités, évidemment, dans le contexte Covid, on a beaucoup parlé des écoles,
00:19:50 et je pense que le sujet qualité de l'air intérieur a bien été mis sur le devant de la scène et la nécessité d'aérer.
00:19:58 Ce qu'on peut signaler pour l'actualité, c'est l'actualité réglementaire.
00:20:02 Il y a des travaux en cours sur les deux décrets, un arrêté, sur l'évolution du dispositif de la surveillance de la qualité de l'air intérieur dans les établissements recevant du public.
00:20:14 Et c'est l'occasion de mentionner que, justement, les documents ont été mis hier en consultation publique, jusqu'au 27 février.
00:20:22 Il ne faut pas hésiter à faire remonter des remarques sur le sujet.
00:20:28 Dans notre actualité ADEME, je voulais mentionner la prochaine parution de Navi de l'ADEME sur le traitement de l'air intérieur par photocatalyse.
00:20:37 Il y a beaucoup de travaux soutenus par le passé sur ce sujet-là, avec un avis technique publié en octobre 2020,
00:20:43 et là, on sera sur un document grand public.
00:20:46 C'est l'occasion de repasser aussi des grands messages sur la place de la purification d'air, qui doit être vraiment un dernier recours.
00:20:54 Et puis, le dernier élément pour moi d'actualité 2021, quand même assez fort, c'est les 20 ans de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur.
00:21:02 Il y a eu un colloque en décembre pour présenter les résultats.
00:21:06 C'est un outil absolument indispensable pour avoir des outils de référence pour la qualité de l'air dans les différents milieux de vie.
00:21:14 C'est un outil d'alerte, c'est un outil extrêmement utile à la recherche.
00:21:18 Donc, ce sera un des défis 2022 de travailler sur la pérennisation et les suites de cet outil.
00:21:25 Ce colloque de décembre a bien cadré la feuille de route à venir de l'Observatoire.
00:21:32 Je crois qu'il faut rappeler, vous serez d'accord Nadine Duezot, sur le fait que tout ce que nous allons partager là aujourd'hui,
00:21:40 ces études nécessitent du recul. Bien évidemment, ce sont des premières analyses.
00:21:46 On est dans la précision des observations, des recherches et des analyses.
00:21:51 Est ce que vous pouvez répondre à une question?
00:21:54 C'est bien. Vos questions arrivent, mesdames, messieurs. Et allez y, n'hésitez pas.
00:21:58 Sophie, je me permets de vous appeler tous par vos prénoms.
00:22:01 Sophie, qui dit qu'une ventilation est obligatoire dans une construction neuve et pourquoi ne pas l'imposer lors des rénovations?
00:22:08 Qu'est ce que vous avez à nous dire là dessus?
00:22:12 Alors sur le sujet, j'avoue que je ne suis pas nos collègues du service de bâtiment,
00:22:18 on serait beaucoup plus adaptés pour répondre à cette question.
00:22:23 Je pense que les nouveaux textes qui sont en cours, il y a vraiment beaucoup de travaux autour à la fois des nouvelles réglementations thermiques
00:22:31 et puis des textes sur les établissements reçus en vue publique. Imposer la ventilation, c'est peut être difficile dans tous les bâtiments.
00:22:42 Mais je pense qu'on y est quand même. Il y a vraiment une forte sensibilisation auprès des maîtres d'ouvrage,
00:22:47 à la fois sur l'entretien des systèmes et sur les nouveaux équipements qui peuvent être mis en place.
00:22:52 Merci beaucoup, Nadine Duezot. On va faire connaissance avec nos quatre porteurs des projets qu'on va maintenant explorer.
00:23:03 S'ils peuvent arriver à l'écran juste pour qu'on se fasse un petit coucou. Bonjour. Bonjour à vous, Madame. Messieurs.
00:23:11 Faites nous un petit coucou pour nous assurer que voilà, ils sont là et ils nous entendent.
00:23:15 Merci. Alors, je garde tout de suite Patrice Blondeau pour le premier sujet que nous allons vous présenter.
00:23:23 Si on peut afficher les quatre, les quatre thèmes et les quatre projets que nous allons regarder.
00:23:29 Donc, la règle, c'est une 10 minutes d'intervention et puis vos questions, bien évidemment, mesdames, messieurs.
00:23:36 Donc, on va tout de suite démarrer avec Aimant sur la maîtrise à qualité de l'air intérieur par les matériaux absorbants.
00:23:44 Patrice Blondeau, vous êtes maître de conférence à l'université de La Rochelle. Alors, deux mots sur cette étude.
00:23:54 Cette étude a porté sur une technique d'épuration d'air intérieur avec une nouvelle génération de matériaux qu'on trouve dans le commerce pour dépolluer l'air intérieur.
00:24:05 Alors, expliquez-nous. Bonjour tout d'abord. Et expliquez-nous le contexte et l'objectif de votre sujet, de votre étude.
00:24:16 L'objectif de cette étude, c'était de donner une vision aussi large que possible du marché des matériaux absorbants, plus précisément des matériaux qu'on trouve en France.
00:24:32 Et donc, dans cette évaluation, la première composante, c'était finalement de définir leur spectre d'action, c'est-à-dire de déterminer les polluants qui peuvent être neutralisés ou décomposés par ces matériaux.
00:24:44 On a bien sûr, évidemment, abordé les aspects efficacité en termes d'abattement des concentrations intérieures en polluants.
00:24:52 Et là, il y a deux manières par lesquelles on peut envisager l'action de ces matériaux. La première à laquelle on pense intuitivement, c'est que ces matériaux vont être capables de capter les polluants qui sont émis dans les ambiances intérieures par la ventilation ou par des sources internes.
00:25:08 Donc là, ce que l'on a fait, c'est que l'on a mesuré les flux absorbés en fonction de la concentration dans l'air. La concentration, c'est d'une manière générale un paramètre important de l'absorption.
00:25:19 L'autre manière par lesquelles les matériaux peuvent améliorer la qualité de l'air, c'est en réduisant les émissions par les parois sur lesquelles ou dans lesquelles ils sont mis en place.
00:25:31 Donc là, on est plus sur des notions d'amélioration de la qualité de l'air par captation à la source.
00:25:37 D'accord. Ok. Alors, oui. Bon, méthode. À chaque fois, je prendrai le même canevas pour les projets. Donc, outils, méthode utilisée. Et on va vite arriver au résultat de votre étude, bien évidemment.
00:25:56 Donc, en termes de méthode expérimentale, on a utilisé une association d'essais en laboratoire, je dirais, dans des conditions contrôlées et de modélisation.
00:26:09 Les essais en chambre environnementale, par rapport aux objectifs que je vous ai énoncés, ils ont consisté à déterminer les flux de polluants absorbés par les matériaux en fonction de la charge de polluants dans l'air,
00:26:20 la réduction des émissions dans l'air par les matériaux supports, également les capacités d'absorption des polluants dans les matériaux.
00:26:27 Et ce qui est important, c'est que tous ces tests, ils ont été conduits sur les matériaux absorbants qu'on a sélectionnés, mais également sur des matériaux standards équivalents,
00:26:37 ceux-ci dans l'objectif d'isoler les effets des principes actifs intégrés au matériau. La deuxième phase de l'étude, je vous l'ai dit, c'était une phase de modélisation.
00:26:47 On a valorisé ces données expérimentales pour modéliser le comportement des matériaux intégrés au bâtiment.
00:26:56 En l'occurrence, on a pris comme référence un bureau et sur la base de ces simulations, on a pu quantifier l'amélioration de la qualité de l'air que peuvent procurer ces matériaux
00:27:05 et également leur durée d'activité dans différentes configurations architecturales ou opératoires.
00:27:12 Vous avez testé six matériaux ?
00:27:14 Exactement. On a testé six matériaux que vous voyez résumés dans le tableau ici.
00:27:20 Alors, ils se répartissent en deux grandes catégories. On a trois peintures qui contiennent des agents actifs différents,
00:27:27 deux plaques de plâtre qui contiennent également des principes actifs différents et finalement une dalle de plafond.
00:27:34 Et vous voyez dans la dernière colonne du tableau les matériaux standards équivalents.
00:27:39 Le gros avantage qu'on a eu dans cette étude, c'est que les trois peintures absorbantes ont été conçues à partir de la même base.
00:27:46 Donc, ça a permis de limiter les tests. Par contre, vous voyez aussi l'inconvénient, c'est que pour le matériau M6, on n'a pas trouvé l'équivalent standard.
00:27:54 Il existait, mais le fabricant a arrêté sa production pour ne plus produire que la dalle de plafond absorbante.
00:28:01 - Très bien. Alors, bon, Claire, merci beaucoup. Donc maintenant, on va regarder les principaux résultats et surtout les analyser polluant par polluant. Allez-y.
00:28:13 - Alors, polluant par polluant, je ne vais pas tous les passer en revue.
00:28:16 - Oui, non, non, non, bien sûr. - Parce que tant m'écoutait.
00:28:18 Mais justement, sur cette première diapositive, on a représenté pour chacun des matériaux et donc leur équivalent standard
00:28:25 les flux absorbés en fonction de la charge de formaldéhyde dans l'air. C'est pour ce polluant que les résultats sont les plus probants.
00:28:33 Sans rentrer dans les détails, ce que vous voyez sur les graphiques, c'est en bleu l'évolution des flux absorbés en fonction de la charge de formaldéhyde dans l'air
00:28:43 et en noir le même type de résultat pour les matériaux standards.
00:28:47 Et ce que l'on voit sur cette figure globalement, c'est qu'on voit réellement un effet significatif des principes actifs intégrés,
00:28:54 à part pour le matériau MA3 où manifestement, il ne se passe pas grand-chose.
00:28:59 Et pour le matériau MA6, on n'avait donc pas de référence. On observe un flux absorbé, mais on ne peut pas isoler l'effet du principe actif.
00:29:06 - Alors, on va continuer à balayer rapidement. Donc ça, c'est pour les formaldéhydes.
00:29:10 - Oui. Alors, je vous ai mis ici les résultats pour l'acétaldéhyde, mais on va passer rapidement.
00:29:15 Simplement, pour vous montrer que si les résultats étaient les plus probants pour le formaldéhyde,
00:29:20 c'est que pour les autres polluants, on n'a finalement pas vu grand-chose. On voit qu'il ne se passe pas grand-chose.
00:29:26 Et donc, tout ça nous a amené à resserrer notre étude en particulier sur le formaldéhyde,
00:29:32 notamment à déterminer les capacités d'absorption du formaldéhyde dans chacun des matériaux.
00:29:39 Là encore, je n'ai pas le temps de m'étendre sur le protocole expérimental que l'on a utilisé.
00:29:44 Simplement, vous montrer les résultats et la principale conclusion qui en ressort,
00:29:49 c'est que finalement, sur les six matériaux testés, seuls deux présentent véritablement une capacité d'absorption irréversible.
00:29:58 Alors, ça peut paraître un peu surprenant, même décevant.
00:30:02 Mais le point positif que l'on voit, c'est que quand ces matériaux sont soumis à haute température, à 35 degrés,
00:30:09 les liaisons créées sont suffisamment fortes pour qu'il n'y ait pas de réémission dans l'air.
00:30:14 Donc, d'un point de vue pratique, la conclusion de tout ça, c'est que finalement,
00:30:17 même en cas d'épisode climatique extrême comme une canicule,
00:30:22 on n'a pas de risque de réémission massive du formaldéhyde dans l'air.
00:30:27 - D'accord. - Et donc, je vois que...
00:30:30 Enfin, vous avez balayé un peu vite les diapositives, si on revient à la précédente.
00:30:34 - Allez-y. - Donc là, je voulais vous montrer le type de modélisation que l'on a utilisé,
00:30:39 qui est une modélisation zonale qui permet de représenter l'hétérogénéité des concentrations en formaldéhyde dans le bureau qu'on a simulé.
00:30:49 Et c'est important puisque finalement, les flux absorbés vont dépendre de la concentration au voisinage du matériau.
00:30:56 Et donc, l'impact va dépendre de cette distribution des concentrations.
00:31:00 Et sur l'animation qui ne s'est pas déclenchée à droite, on verrait le corollaire,
00:31:05 c'est-à-dire que finalement... Non, mais ça ne se déclenchera pas, je crois qu'il faut oublier.
00:31:10 On verrait que finalement, on a, au fil du temps, un degré de saturation du matériau qui est hétérogène,
00:31:17 qui n'est pas réparti de manière uniforme dans toute la pièce.
00:31:22 Et ce qui est le plus important, c'est sans doute ce qui est présenté sur la diapositive suivante.
00:31:26 Voilà l'animation qui est partie.
00:31:28 On voit l'évolution temporelle de la saturation des matériaux qui sont disposés sur les quatre parois verticales, ici.
00:31:37 Très bien.
00:31:41 Et si on voit sur cette diapositive, ce qu'il faut expliquer, c'est que pour chaque configuration architecturale opératoire simulée,
00:31:50 on a fait deux simulations, une avec des matériaux ordinaires, standards, et une autre avec le matériau actif.
00:31:58 Donc dans chacun des cas, on a pu calculer l'exposition moyenne journalière au formaldehyde des occupants,
00:32:04 et c'est sur cette base qu'on a défini l'efficacité des matériaux.
00:32:09 C'est également sur la base de cette définition qu'on a défini la durée d'activité du matériau.
00:32:16 En l'occurrence, on l'a défini comme le temps en jours ouvrés, on ne compte pas le samedi, le dimanche pour les bureaux,
00:32:22 pendant lequel l'efficacité est supérieure à 10%.
00:32:26 Et ce que vous voyez représenté à droite, ce sont les résultats de deux simulations.
00:32:32 La première, c'est la plaque de plâtre qu'on a jugée la plus efficace, la plaque de plâtre EMA5,
00:32:39 qui est disposée sur les quatre murs verticaux, mais qui n'est pas du tout revêtue, le matériau nu.
00:32:44 Et sur la deuxième simulation, c'est cette même plaque de plâtre qui est revêtue d'une peinture standard.
00:32:50 Et on voit bien le prisme efficacité-durée d'activité sous lequel il faut juger la performance de ces matériaux.
00:32:59 Dans le premier cas, on a des efficacités qui peuvent être intéressantes, mais l'efficacité diminue rapidement dans le temps,
00:33:07 ce qui fait qu'on va avoir une durée d'activité du matériau qui va être d'à peu près 500 jours ouvrés, disons deux ans.
00:33:14 Dans le second cas, on a des efficacités beaucoup plus modérées.
00:33:18 Par contre, l'efficacité diminue plus lentement, ce qui fait qu'on va avoir une durée d'activité qui est beaucoup plus lente.
00:33:25 Donc ça, c'était un exemple parmi d'autres des simulations que l'on a pu conduire.
00:33:30 C'est intéressant, on voit que tous les matériaux ne sont pas équivalents.
00:33:33 On ne peut pas parler d'absorption de manière générale.
00:33:37 On le voit bien sur les plaques de plâtre que vous nous avez présentées.
00:33:41 Je vous garde encore deux ou trois minutes parce qu'il y a plein de questions.
00:33:45 Des réponses rapides, s'il vous plaît.
00:33:47 Est-ce qu'il y a des niveaux de saturation connus ? Est-ce qu'il y a un relargage dans ce cas ?
00:33:52 Est-ce que vous avez noté aussi des pollutions secondaires ? Est-ce que vous avez regardé ce sujet-là ?
00:33:58 Est-ce qu'il y a des niveaux de saturation connus ? Encore une fois, c'est ce que j'ai essayé de montrer avec ces résultats de simulation.
00:34:05 Il n'y a pas de règle générale.
00:34:07 En fait, le niveau de saturation, le temps de saturation, disons la durée d'activité, va dépendre fortement du contexte environnemental, du niveau de pollution, du niveau de ventilation des bâtiments.
00:34:19 Pour ce qui est du dernier point de votre question, c'est quelque chose que l'on a regardé.
00:34:23 On n'a pas vu de production et de libération dans l'air de composés secondaires.
00:34:28 Il y avait un matériau en particulier qui était la peinture contenant le catalyseur qui aurait pu générer ce type de composés secondaires,
00:34:35 mais quand on a vu qu'il n'y avait aucune adsorption, finalement, il n'y a aucun risque non plus de libération de composés secondaires.
00:34:41 Une autre question sur l'absorption du formaldéhyde.
00:34:45 Est-ce que vous avez cherché s'il y a des réémissions sous une autre forme ?
00:34:49 Est-ce que vous avez fait des tests dans le noir, par exemple, nous demande Waïda ?
00:34:54 Ça, non. Encore une fois, on a vu qu'il n'y a pas de production secondaire.
00:35:00 Je pense qu'il y a quand même une certaine ambiguïté dans la question.
00:35:05 Quand on parle de noir, on parle peut-être d'une autre famille de matériaux dépolluants qui sont les matériaux photocatalytiques.
00:35:12 Les matériaux absorbants sont une autre famille de produits qu'on a testés. On n'a pas du tout testé les matériaux photocatalytiques.
00:35:19 D'accord. Encore une question. Les peintures sont-elles destinées à réduire les émissions de matériaux sous-jacents ou à réduire les concentrations dans l'air ?
00:35:32 Tout à fait. C'est quelque chose qu'on a étudié dans notre évaluation, qu'on a voulu aussi complète que possible.
00:35:40 On a effectivement mesuré les émissions de matériaux nus et recouverts de nos matériaux absorbants.
00:35:48 C'est le deuxième levier par lequel les matériaux absorbants peuvent améliorer la qualité de l'air,
00:35:54 c'est-à-dire en limitant les émissions par les matériaux qui se trouvent dans les couches inférieures.
00:35:59 C'est vrai qu'appliquer une peinture, par exemple l'absorbante, sur un mur émissif,
00:36:04 ça permet au moins pendant un certain temps d'améliorer la qualité de l'air intérieur.
00:36:09 Très bien. Merci beaucoup. Très clair. Merci pour votre présentation.
00:36:14 Je vous rappelle, mesdames, messieurs, que vous pouvez nous envoyer au fur et à mesure des interventions vos réactions, commentaires.
00:36:21 Et je vois que... Ah, si. Vous êtes encore là ? J'en ai encore une, là.
00:36:24 Bien sûr. Vous êtes encore là ?
00:36:27 Attendez. Est-ce que... Je la relève. Voilà. Oui. Y a-t-il des influences de l'humidité, de la vitesse de l'air ?
00:36:41 Y a-t-il un effet de l'humidité sur l'efficacité d'absorption ? J'en ai encore d'autres, mais répondez vite là-dessus.
00:36:49 Bonne question. La réponse, c'est que je ne peux pas y répondre.
00:36:53 En fait, ce sont des paramètres qu'on n'a pas évalués. Pour limiter notre plan d'expérience,
00:36:57 on s'est fixé à 45 % d'humidité relative à une température de 23 degrés. On n'a pas regardé l'influence de l'humidité.
00:37:06 D'accord. Très bien. Allez, encore une dernière pour la route. Je vais pas frustrer les gens.
00:37:11 Sachant que, mesdames, messieurs, des questions qui n'auraient pas de réponse, on va les envoyer au speaker et il y aura des réponses en différé.
00:37:18 Est-ce que les éolites font partie des matériaux adsorbants testés ?
00:37:22 Oui, notamment, il y avait une plaque de plâtre. De mémoire, c'était le matériau Emma4.
00:37:30 Une plaque de plâtre qui intègre des éolites. D'accord. Merci beaucoup. Merci.
00:37:35 On enchaîne avec le deuxième projet. C'est Christophe Cantot, qui est responsable du pôle technologique de Novatec, qui va nous le présenter.
00:37:46 Novatec, c'est un centre technologique labellisé Institut pour la transition énergétique. Je crois que c'est le seul qui est labellisé dans le domaine du bâtiment.
00:37:55 Et avec plusieurs partenaires, plusieurs clients qui représentent l'ensemble des acteurs de la chaîne de la construction, fabricants et main d'œuvre.
00:38:05 Et vous êtes donc, je le rappelle, responsable du pôle technologie. J'adore votre dessin. Vous allez nous le commenter.
00:38:13 Bonjour à tous. Bonjour. J'ai repris cette illustration juste pour montrer un peu pourquoi on s'intéresse aussi au sujet, notamment de la qualité de l'air.
00:38:21 C'est tout simplement parce qu'on est en phase de mètres d'ouvrage et on a besoin de les aider lorsqu'on fait la prescription de produits.
00:38:29 Donc voilà notre objectif depuis le début, quand on a lancé des études sur la qualité de l'air intérieur,
00:38:34 c'est de vraiment comprendre comment ces matériaux évoluent, émettent et être au plus près de la prescription, à la fois pour les mètres d'ouvrage,
00:38:41 mais également les industriels qu'on peut accompagner aussi sur les comptes de leurs produits en matière d'éthique de conception.
00:38:47 Parlez bien face à votre micro, s'il vous plaît. Et puis, c'est quoi les fondements qui vous ont amené à lancer cette étude ?
00:38:56 Les fondements, ils sont un peu anciens. On a démarré à travailler sur les sujets de la qualité de l'air en 2010.
00:39:02 C'est une suite logique de continuer à développer des bases de données internes autour des émissions de matériaux.
00:39:10 Donc là, on voulait s'intéresser à d'autres typologies de produits qui étaient des revêtements de sols souples.
00:39:16 Et on voulait regarder, un peu comme ça a été étudié auparavant, aussi les capacités d'absorption de ces produits-là.
00:39:23 Et étant donné que c'était des revêtements de sols, aussi regarder comment ils se comportaient après un vieillissement,
00:39:30 puisque certains sols peuvent être soumis à un peu de dégradation à contenu de leur usage.
00:39:36 D'accord. Votre méthode ?
00:39:39 La méthode, c'est la petite particularité. C'est que nous travaillons sur deux échelles.
00:39:45 Une échelle laboratoire avec l'ensemble des partenaires du projet qui n'ont peut-être pas été présentés au tout début,
00:39:51 puisque la première taille n'a pas été vue. Et une partie en échelle de démonstration, échelle une,
00:39:57 avec des modules qui nous permettent de travailler en conditions réelles,
00:40:02 donc proches de l'utilisation normale des produits de construction.
00:40:06 Donc, on a sélectionné un certain nombre de revêtements de différentes typologies, des PVC, des caoutchoucs, des lino.
00:40:14 Et pour faire le lien avec la présentation précédente, un des revêtements PVC était contaminant.
00:40:21 Donc, à l'échelle laboratoire, on a regardé la partie émissivité, sorption, émissivité après vieillissement.
00:40:29 Et on a essayé de faire la même chose, justement, dans les modules que vous voyez sur la droite là,
00:40:34 qui sont trois modules béton-étanche, on va dire, dans lesquels on vient aménager comme on le souhaite.
00:40:41 Donc là, en l'occurrence, on a retenu à la suite des premières étapes labo, trois sols, un lino, un caoutchouc et le fameux PVC décontaminant pour les études en échelle bleue.
00:40:50 Vous êtes vraiment mis en conditions réelles.
00:40:54 On est sur de la pièce 12 mètres carrés.
00:40:57 Oui, oui. Alors, je suppose que vous avez travaillé, mais ça, vous nous en parlerez aussi sur le vieillissement des matériaux.
00:41:05 C'est un sujet, c'est un sujet important. Il y a du marketing autour de tout ça.
00:41:14 Pour moi, non, mais sur l'impact marché.
00:41:19 Non, non, nous, ce qu'on veut, c'est pouvoir en tout cas faire les meilleures propositions à nos clients.
00:41:26 D'accord qu'on soit en mesure, notamment en ce moment, de travailler sur une crèche, une école, un collège.
00:41:31 Rapporter les meilleures propositions possibles en termes de produits.
00:41:35 Vis-à-vis d'une entreprise qui développe des produits, on est là aussi pour amener du conseil et leur montrer qu'ils peuvent, avec quelques changements,
00:41:43 des fois dans le process, des fois dans les composants, améliorer, améliorer les émissions de leur matériau.
00:41:49 C'est ça. Alors, vous avez terminé vos travaux fin 2020.
00:41:56 Il me semble, on va maintenant regarder les principaux résultats qui nous intéressent.
00:42:01 Et il y a déjà des questions qui arrivent. Allez à vous la parole.
00:42:05 Alors, les résultats dont j'ai essayé d'isoler quatre gros points.
00:42:10 Le premier qui est assez classique, qui est pas assez logique, en tout cas, c'est que chacun de chaque famille de remettement avait une signature particulière.
00:42:18 Donc là, on a le cas de Solcouchou, qui premièrement, on le voit, émet très peu.
00:42:24 Donc, on le savait, on a pu le confirmer, que ce soit à trois jours ou à 28 jours.
00:42:29 L'autre point important, c'est de voir qu'il y a quand même des petites différences entre ces solutions.
00:42:35 Et aussi, qu'on vient considérer d'autres composés qui ne sont pas forcément présents dans l'étiquetage des matériaux de construction.
00:42:42 Ça, c'est un point qui me paraît aussi essentiel, notamment lorsqu'on va vers les principes derrière de prédiction de qualité de l'intérieur.
00:42:48 Pour faire le dernier point, je vais faire un lien avec la présentation d'avant, vis-à-vis des remettements de PVC,
00:42:54 c'est le fameux PVC décontaminant qui a présenté les émissions les plus élevées.
00:42:59 D'accord.
00:43:02 La partie vieillissement que vous avez évoquée, on s'est intéressé à faire vieillir ces matériaux.
00:43:09 Les études en vieillissement ont été menées sur une certaine durée, avec un cycle particulier que je pourrais détailler un peu plus tard,
00:43:16 s'il y a des questions sur ce plan-là.
00:43:18 Ce qui est important de remarquer, c'est que pour l'ensemble des produits que nous allons tester,
00:43:22 on voit apparaître des émissions secondaires liées à ces études de vieillissement,
00:43:27 que ce soit ici des aldéhydes ou du formaldéhyde, pour l'ensemble des matériaux,
00:43:32 avec des comportements qui peuvent être différents.
00:43:35 C'est-à-dire que les émissions vont se faire dans un temps très, très court ou un temps un peu plus long.
00:43:40 Ils vont arriver à un certain équilibre pour la plupart.
00:43:44 Un point clé aussi qu'on a pu observer dans le cadre de données de sol,
00:43:49 on a pu voir apparaître des molécules qui sont un peu embêtantes du benzène.
00:43:55 Des choses qui amènent à se dire que l'aspect vieillissement, il est intéressant à intégrer,
00:44:02 notamment vis-à-vis de l'usage qu'on peut faire de ces sols.
00:44:05 Maintenant, ce qui m'aiderait d'être un peu plus retravaillé à la suite de notre projet,
00:44:10 c'est vraiment de s'assurer que la méthodologie de vieillissement utilisée correspond à un usage de X années de ces sols.
00:44:19 C'est un élément de prospective à faire sur ce travail-là.
00:44:23 L'aspect constante de sorption, ça a été présenté rapidement sur une liste d'avance.
00:44:34 Je ne l'ai pas détaillée, mais on a développé, ou les laboratoires ont développé un protocole
00:44:38 avec des mesures liées à déterminer leur capacité de sorption.
00:44:43 On a validé le comptage.
00:44:45 On peut aussi mettre en avant que finalement, ces matériaux de sol ont très peu de sorption.
00:44:53 Et également pour le sol décontaminant, on a travaillé avec le polluant en format d'hydroéthylène.
00:44:59 On n'a pas regardé le polluant.
00:45:02 Le point clé, c'est que ce sol décontaminant n'a pas montré d'effet de sorption ou d'apportement.
00:45:12 Enfin, je terminerai par quelques résultats sur la plateforme.
00:45:19 La plateforme, on a une condition réelle, même si on peut contrôler la température et l'humidité,
00:45:24 bien sûr le roulement de l'air.
00:45:26 Le premier élément, c'est que ces études de conditions réelles sont toujours assez difficiles à mener
00:45:33 du fait qu'on peut avoir quand même des variations de concentration difficiles à expliquer dans le temps.
00:45:37 En plus, ce test-là est arrivé en plein confinement.
00:45:40 Donc, vous voyez qu'il y a un trou de données entre le début du confinement
00:45:44 et la partie où on est un peu revenu, on va dire, dans les installations techniques.
00:45:48 Néanmoins, on observe globalement que ce soit à la pose du sol,
00:45:55 on voit apparaître très rapidement la signature de ce sol-là.
00:45:59 On va voir que cette signature se maintient dans le temps.
00:46:02 Là, on est à peu près à trois mois.
00:46:04 Même une fois appliqué des éléments de nettoyage, de visitement du sol sur les produits.
00:46:10 Enfin, sur la dernière slide, je vais finir par ça.
00:46:14 C'est que finalement, malgré les difficultés à l'éperte de la mesure,
00:46:18 on va dire, voilà, on s'adapte en tout cas à la mesure qu'on fait à l'échelle 1.
00:46:21 On démontre qu'il y a une assez bonne corrélation entre ce qu'on a pu observer en laboratoire
00:46:25 et ce qu'on a pu observer en plateforme.
00:46:27 Donc, ça nous permet, nous, de caractériser un peu mieux ce que représentent les valeurs
00:46:32 qu'on peut obtenir à l'échelle d'un bout sur les 28 jours par rapport à l'usage de ces produits
00:46:37 ou l'utilisation de ces produits dans une échelle 1,
00:46:40 où on arrive à correspondre en fait, 28 jours au laboratoire à à peu près 4 jours sur notre plateforme.
00:46:45 D'accord, donc, c'est cette corrélation.
00:46:47 On l'observe sur l'ensemble des produits qu'on a investi.
00:46:50 D'accord, très bien.
00:46:53 Je vous poserai après la question de la suite à donner à ces études.
00:46:58 Mais là, les questions de nos participants, les produits PVC annoncent l'absence de formaldéhyde.
00:47:05 Lors du vieillissement, il semble y en avoir émis beaucoup.
00:47:10 Quelles explications vous pouvez donner sur l'émission de formaldéhyde pendant le vieillissement ?
00:47:18 Il y a plusieurs choses.
00:47:23 On observe le formaldéhyde, effectivement, on observe un peu.
00:47:27 On observe aussi la libération de 2-éthylhexanol.
00:47:31 Là, on peut avoir des réactions d'hydrolyse qui peuvent avoir une part cette libération.
00:47:39 Également sur les PVC que j'évoquais tout à l'heure, où on a pu avoir un peu de benzène,
00:47:45 on peut avoir plutôt une explication vis-à-vis de la réticulation du polymère PVC dans cette organisation.
00:47:54 Je vous posais la question, vous êtes toujours sur le sujet, quelle suite ?
00:48:02 Est-ce que vous continuez des études pour approfondir la précision des données ?
00:48:08 Aujourd'hui, on est bien sûr toujours en train d'accumuler de la donnée pour augmenter notre base de données.
00:48:18 On est aussi intérêts dans un autre projet à DEM qui s'appelle AMBRE,
00:48:22 dans lequel on travaille plutôt sur l'aspect liaison entre simulation énergétique et simulation qualité de l'air intérieur.
00:48:30 Donc ça reste une orientation importante de la structure.
00:48:34 On continue les questions. Quel impact du nettoyage du sol sur les émissions ?
00:48:42 Pas vraiment d'impact. On a essayé de travailler avec des robots laveurs,
00:48:51 juste avec de l'eau, en essayant de simuler un léger frottement.
00:48:56 Je pense que le temps nous a un peu manqué.
00:48:59 Pour tout vous dire, aujourd'hui on a toujours ces sols installés,
00:49:03 on continue à faire ces opérations de nettoyage,
00:49:06 et on doit refaire des mesures dans un peu de temps pour voir si ça a un peu bougé.
00:49:10 Quelqu'un sur le même sujet demande si les réémissions après nettoyage proviennent des produits de nettoyage eux-mêmes
00:49:16 ou des réactions de ces derniers avec les matériaux du sol.
00:49:19 Vous y avez répondu.
00:49:21 Question de Marie-Aude. J'espère bien la formuler.
00:49:27 La présence du 2-éthyl-1-hexanol dans l'air des modules est liée à la réaction entre les différents produits
00:49:33 cuits des produits de réagréage de colle et sol.
00:49:41 C'est un point clé. C'est une limite de l'étude dans laquelle on a fait un choix dès le départ
00:49:47 de ne pas forcément intégrer cette partie réagréage et colle,
00:49:52 qui a complexifié notre travail.
00:49:55 Un certain nombre des sols qu'on a utilisés ne sont pas collés,
00:50:00 mais certaines des références qu'on a utilisées sont des sols qu'on doit coller.
00:50:04 C'est vrai que cet aspect mise en œuvre est important.
00:50:07 Un petit exemple sur des interventions qu'on a faites il y a quelques années,
00:50:12 notamment dans un collège.
00:50:14 On a pu démontrer qu'une certaine pollution présente dans la pièce venait justement du réagréage
00:50:19 et pas forcément du sol qui était posé.
00:50:22 Effectivement, ça peut avoir un impact sur la qualité de l'air.
00:50:26 On vous repose, comme pour le sujet précédent, la question des éventuels impacts de l'humidité.
00:50:33 Alors oui, ils en ont.
00:50:37 On a choisi, un peu comme l'étude présentée par Patrice Bondo,
00:50:41 de se positionner à une température et une humidité maîtrisées
00:50:45 pour éviter d'avoir des problématiques complémentaires d'analyse.
00:50:51 Mais l'humidité a un impact puisqu'elle va venir en compétition,
00:50:54 notamment avec le format d'aide sur des dépôts.
00:50:57 C'est la même chose que nos modules lorsqu'ils sont soumis à une irradiation lumineuse.
00:51:02 Il peut y avoir des endroits où ça chauffe un peu plus sur le sol, à travers la fenêtre.
00:51:06 Il peut y avoir aussi un effet de température locale qui va amener des émissions supplémentaires.
00:51:12 Je pense que c'est une partie des choses qu'on a observées quand j'évoquais
00:51:15 que ce n'était pas forcément simple à suivre dans le module.
00:51:17 C'est aussi lié aux conditions extérieures dans le soleil nuand.
00:51:21 Très bien, merci beaucoup Christophe Cantot.
00:51:24 Vous restez avec nous parce que quand on aura balayé les quatre sujets qualité de l'air intérieur,
00:51:30 il y aura peut-être d'autres questions qui reviendront.
00:51:34 On va enchaîner avec le troisième projet à vous présenter, PRESENCE.
00:51:39 Mélanie Nicolas est avec nous.
00:51:41 Vous êtes responsable du pôle physico-chimie des sources de polluants au CSTB,
00:51:47 le centre scientifique et technique du bâtiment.
00:51:50 Et votre projet PRESENCE porte sur les composés volatiles et particulaires émis par des désodorisants.
00:51:59 On le disait en introduction de cette session, non combustibles.
00:52:04 Quelques mots de contexte pour commencer.
00:52:11 Oui, alors effectivement, si on conceptualise ce projet qui est sur les désodorisants non combustibles.
00:52:19 Je ne vais pas refaire le petit brief sur l'air intérieur.
00:52:22 Je pense qu'on l'a bien vu avec la petite vidéo qui avait été présentée au départ.
00:52:26 Mais en gros, quand on regarde tout ce qui concerne les sources de pollution des environnements intérieurs,
00:52:30 et notamment les produits de consommation,
00:52:32 il y a des précédents travaux qui nous ont permis d'avoir des données pertinentes sur les désodorisants combustibles,
00:52:37 donc type bougie en sang, également les produits d'entretien.
00:52:40 Et donc dans la suite logique de cette investigation de produits de consommation,
00:52:43 on s'est intéressé aux désodorisants non combustibles,
00:52:46 et à largement des parfums d'ambiance.
00:52:49 Donc effectivement, dans le cadre du projet PRESENCE, on avait quatre gros objectifs.
00:52:52 C'était de pouvoir renseigner l'impact sur la qualité de l'air de l'utilisation de ce type de produit,
00:52:58 en améliorant les connaissances sur les émissions en polluants volatiles et particulaires,
00:53:02 en proposant un protocole d'évaluation et en y associant une évaluation des risques sanitaires induits par l'utilisation de ces produits.
00:53:09 Et donc sur chaque typologie de diffuseur, vous avez appliqué différents scénarios,
00:53:17 une démarche très intéressante que vous nous expliquez.
00:53:20 Oui, donc en fait, le projet, il y avait deux grandes tâches.
00:53:25 La première, pour pouvoir définir ce protocole d'essai harmonisé,
00:53:28 on a constitué un panel pour lequel on a fait une analyse de composition
00:53:32 et donc travaillé sur la robustesse d'un protocole.
00:53:35 Ensuite, on a travaillé en échelle réelle pour pouvoir être dans des conditions les plus réalistes possibles.
00:53:40 Et on a de nouveau évalué les émissions en polluants volatiles et particulaires de ces produits-là.
00:53:44 Et à partir de ces données réalistes, on a pu réaliser une évaluation des expositions et des risques
00:53:49 qui étaient associés à l'utilisation de ces produits.
00:53:52 D'accord.
00:53:53 Donc, sur la suite de la présentation, j'ai dissocié en fait les actions entre les outils et les résultats de chacune
00:53:59 pour vous montrer à la fin la corrélation entre l'approche combinée qu'on a déployée dans le cadre du projet.
00:54:04 Très bien. Et on va commencer avec le panel de déseaux d'horizon non combustibles.
00:54:08 Exactement. Donc, le premier point, c'était effectivement de définir notre panel de produits.
00:54:12 Donc, on a eu différents critères de sélection qui nous ont permis d'aboutir à une quinzaine de références.
00:54:17 Le point important, ça a été vraiment de définir ce que l'on appelait déseaux d'horizon non combustibles
00:54:22 et quelles catégories et typologies de produits on y associait.
00:54:25 Et puis, d'avoir des produits qui étaient quand même aussi relativement de différents horizons,
00:54:30 donc en termes de moyens, de lieux de commercialisation.
00:54:34 Et à partir de tous ces produits, on a réalisé en fait une analyse de composition.
00:54:38 Donc, c'est d'une part basé sur les données qui étaient disponibles par les fabricants,
00:54:41 que ce soit sur les fiches, sur les produits directement ou même sur les sites Internet,
00:54:44 qu'on a associés à des analyses laboratoires et donc deux types d'analyses.
00:54:48 Le point important qui est figuré sur la petite figure que vous pouvez voir sur la droite,
00:54:52 donc ça, c'est les résultats d'un produit, d'un déseau d'horizon actif,
00:54:57 qui diffuse un parfum d'ambiance par capillarité.
00:55:00 Et donc là, vous vous apercevez qu'on a en fait des analyses de composition
00:55:04 qui nous donnent quand même un nombre très important de composés volatiles.
00:55:07 Et avec les petites flèches rouges, c'est ce que le fabricant indique.
00:55:10 Donc là, on se rend compte quand même qu'il y a un manque d'informations
00:55:12 entre les compositions réelles des produits et ce qui est affiché par les fabricants.
00:55:16 Alors, il n'y a pas d'obligation d'étiquetage de l'ensemble des produits,
00:55:19 mais pour le coup, en termes de renseignements sur les potentielles émissions des produits,
00:55:24 on a quand même des lacunes et des manques, en tout cas sur les informations fournies par les fabricants qui sont parcellaires.
00:55:30 Et on s'aperçoit aussi que l'approche combinée qu'on a déployée,
00:55:33 donc d'associer une analyse de composition liquide et de fractions organiques volatilisables,
00:55:37 donc c'est sur la figure du petit histogramme de droite,
00:55:40 on a des données qui sont extrêmement riches et qui permettent de renseigner relativement bien
00:55:44 la composition globale du produit et ses potentielles émissions ensuite
00:55:47 quand ils sont utilisés dans les environnements intérieurs.
00:55:50 D'accord.
00:55:53 Donc à l'issue de cette phase de sélection de produits,
00:55:55 on a donc travaillé sur la définition d'un protocole d'évaluation.
00:55:58 Aujourd'hui, il n'y a pas de cadre réglementaire ou normatif qui permet d'évaluer les désodorisants non combustibles
00:56:04 de façon robuste et répétable.
00:56:09 Il y a des choses qui existent sur d'autres typologies de produits,
00:56:12 donc les produits de construction également pour les bougies et les encens,
00:56:15 et les produits d'entretien, il y a également un protocole qui existe.
00:56:18 Donc là, l'idée, c'était vraiment de proposer également un protocole d'évaluation
00:56:21 qui devait être réaliste, reproductible, robuste et simple,
00:56:24 parce que l'idée, c'est quand même de pouvoir déployer ce protocole
00:56:27 par des laboratoires d'analyse classique,
00:56:29 en se basant sur des référentiels qui existaient déjà,
00:56:32 donc un ensemble de normes.
00:56:34 Et à partir de ce cadre-là, on a défini des critères pour un plan d'expérience
00:56:38 d'une étude de robustesse pour pouvoir déployer et identifier les critères
00:56:42 les plus importants pour cette série de protocoles d'évaluation.
00:56:47 Donc on a réalisé 70 essais pour pouvoir évaluer toute cette étude de robustesse.
00:56:52 En illustration, sur la droite, vous avez les résultats de mesures de particules
00:56:57 par un spray automatique.
00:56:58 Donc c'est un petit dispositif qui va émettre de façon automatique et autonome
00:57:02 un parfum d'ambiance de façon répétée sur une tempo donnée
00:57:06 dans un environnement intérieur.
00:57:08 Donc là, l'idée de ce visuel, c'était en fait de mettre en évidence
00:57:12 qu'un produit qui a un fonctionnement automatique sur lequel on n'a aucune intervention,
00:57:16 en fait, ce qu'on observe là, c'est qu'on n'a quand même pas quelque chose
00:57:20 qui est extrêmement stable et hétérogène, alors que c'est un fonctionnement identique.
00:57:24 Il n'y a absolument rien qui se passe.
00:57:26 Et c'est une des problématiques qu'on a eues sur ces typologies de produits.
00:57:29 C'est que pour certains produits, on a vraiment des comportements hétérogènes
00:57:32 qui ont été observés et qui sont liés au fonctionnement intrinsèque du dispositif.
00:57:36 Donc ce n'est même pas le mode d'usage de la personne qui va influer.
00:57:40 Donc il va falloir bosser sur les modes de diffusion.
00:57:43 Exactement. Donc sur le scénario d'application,
00:57:46 il faut avoir quelque chose qui soit vraiment robuste et comparable.
00:57:49 De la même façon, vous avez ensuite en dessous un exemple d'émission de benzène
00:57:53 par un diffuseur électrique.
00:57:55 Les diffuseurs électriques, pareil, c'est un mécanisme automatique.
00:57:58 On n'a pas la main là-dessus, ça se diffuse tout seul.
00:58:01 On se rend compte qu'on a aussi des concentrations qui sont relativement dispersées
00:58:05 sur des essais de répétition. Donc on a fait sur cet essai-là une dizaine d'essais.
00:58:09 Donc ça, c'est des exemples un peu particuliers.
00:58:11 Les conclusions quand même de ces 76 essais, c'est qu'on a pu proposer
00:58:14 un protocole d'évaluation qui était robuste et qui était fiable,
00:58:17 qui nous a permis d'évaluer les essais d'émission volatiles et particulaires
00:58:23 de l'ensemble des produits du panel, avec une observation qu'à chaque utilisation
00:58:27 de désodorant combustible, il y avait une émission systématique de composés volatiles.
00:58:31 Donc ce sont effectivement des sources de composés organiques volatiles
00:58:35 dans les environnements intérieurs.
00:58:37 Pour tout ce qui était spray ou aérosol automatique,
00:58:39 on avait une émission systématique également de particules,
00:58:42 avec des émissions les plus importantes pour les sprays.
00:58:45 Et pour certains produits, c'est ce que je vous ai mis en visuel,
00:58:48 on avait des hétérogénéités sur les émissions notamment de composés.
00:58:51 Enorme.
00:58:52 Donc voilà, ce graphique-là, l'idée c'est vraiment de montrer qu'en fait,
00:58:55 ce sont des sources de pollution organiques et volatiles et particulières
00:58:59 dans les environnements intérieurs.
00:59:01 Donc il y a effectivement une nécessité de pouvoir les contrôler
00:59:04 pour être sur une amélioration, toujours une démarche d'amélioration de sources,
00:59:07 d'amélioration de la qualité de l'air intérieur.
00:59:10 Très bien.
00:59:11 Alors, donc en conditions réelles, ça donne quoi ?
00:59:16 Alors en conditions réalistes,
00:59:18 parce que la terminologie était assez importante
00:59:21 parce qu'on est dans une maison expérimentale
00:59:24 pour laquelle on recrée des conditions les plus réalistes possibles.
00:59:28 Pour autant, ce n'est pas une maison où aujourd'hui il y a des personnes qui vivent.
00:59:31 C'est pour ça qu'on dissocie un petit peu condition réelle de réaliste.
00:59:34 On est pour des choses les plus réalistes possibles.
00:59:37 Donc cette maison expérimentale, on a déployé une campagne de mesure
00:59:40 en période hivernale pour vraiment s'affranchir de la réactivité.
00:59:44 C'est un point important en fait par rapport à l'émission
00:59:46 de tous ces composés volatiles par les parfums d'ambiance.
00:59:49 C'est des molécules qui parfois peuvent être très réactives.
00:59:51 Et là, notre objectif c'était vraiment de renseigner l'émission intrinsèque du produit.
00:59:55 Donc on n'a pas étudié la réactivité, d'autant plus qu'elle a été étudiée
00:59:58 dans un projet que vous allez voir juste après ma présentation par Marie Vériel,
01:00:02 qui lui vraiment s'est focalisée aussi sur ce volet-là.
01:00:05 Elle va nous parler des huiles essentielles.
01:00:07 Exactement. Et là, pour le coup, il y a beaucoup de réactivité à discuter,
01:00:11 donc je ne spoilerai pas la présentation de Marie.
01:00:13 En tout cas, dans la campagne de la maison expérimentale Maria,
01:00:17 on a associé en fait des mesures offline, c'est-à-dire des mesures très classiques
01:00:21 de prélèvement qui étaient en lien avec ce qu'on avait pu faire
01:00:23 en plus petit volume pour le protocole d'évaluation,
01:00:25 et des mesures online avec des dispositifs qui permettent d'avoir une sensibilité,
01:00:28 une détection très fine en termes de composés.
01:00:31 On a réalisé une évaluation de l'ensemble des produits du panel
01:00:34 qui ont été systématiquement répétés.
01:00:36 Donc, il y a toujours eu des jeux de données répétés à minima deux fois,
01:00:40 voire plus pour certains.
01:00:42 Et on a aussi fait en sorte que ces approches offline/online,
01:00:44 on met en évidence une cohérence de ces approches-là.
01:00:47 Donc, il y a vraiment un travail qui a été fait de complémentarité
01:00:52 des approches métrologiques qui étaient déployées.
01:00:54 Donc là, vous avez un exemple sur la droite.
01:00:57 Formaldehyde, oui.
01:00:59 La concentration de Formaldehyde mesurée dans la pièce
01:01:01 quand on utilisait les différents parfums d'ambiance qui étaient testés.
01:01:05 Et là, on s'aperçoit qu'on a donc une hétérogénéité de démission.
01:01:08 On a des parfums qui vont être extrêmement émetteurs en Formaldehyde
01:01:10 et d'autres beaucoup moins.
01:01:12 Et donc, on s'aperçoit aussi que sur certains produits,
01:01:13 comme pour les essais en plus petite chambre,
01:01:15 on a des choses qui peuvent être relativement hétérogènes.
01:01:19 Par exemple, la barre d'erreur qui est associée aux mesures à chaque fois,
01:01:21 c'est les répétitions d'essais.
01:01:23 Donc, on se rend compte qu'on a parfois des grandes barres d'erreur
01:01:25 qui sont bien le symbole que les deux ou trois mesures
01:01:28 étaient relativement dispersées.
01:01:30 Donc, ça renforce ce qui a été observé précédemment.
01:01:33 Et puis, ça permet de renseigner les différentes typologies de produits
01:01:36 par rapport aux différents polluants.
01:01:39 Et donc là, on s'est aperçu qu'on ne peut pas généraliser.
01:01:41 On ne peut pas dire, les désodorisants combustibles,
01:01:44 quel est leur comportement quand on les utilise.
01:01:46 On a vraiment une approche spécifique par typologie de produits.
01:01:48 Donc, c'est aussi un point important, c'est de raisonner en typologie
01:01:51 pour définir derrière, pour chaque typologie, un scénario d'utilisation
01:01:54 qui est vraiment propre à ce produit-là.
01:01:57 Et de la même façon, l'hétérogénéité qu'on avait pu observer
01:01:59 sur certains types de produits, on l'a retrouvée dans ces conditions réalistes
01:02:04 aussi sur la répétition d'essais.
01:02:07 Donc, on a vraiment des choses qui sont à surveiller, à contrôler
01:02:10 pour pouvoir avoir quelque chose de plus pertinent possible.
01:02:13 Il nous reste trois minutes.
01:02:16 Oui, alors ça va, c'est nickel.
01:02:19 La dernière phase du travail, ça a été d'utiliser toutes ces données
01:02:21 de mesures réalistes pour faire une évaluation des risques sanitaires.
01:02:24 Donc, c'est quels sont les risques associés à l'utilisation de ces produits
01:02:27 dans les environnements intérieurs.
01:02:29 Le premier gros point qui était à définir, ça a été de déterminer
01:02:33 des scénarios d'exposition.
01:02:35 C'est-à-dire, aujourd'hui, il n'existe pas de scénario réglementaire
01:02:37 sur comment sont utilisés les parfums d'ambiance dans les environnements intérieurs.
01:02:41 Donc, le travail qui a été réalisé sur cette tâche-là,
01:02:44 ça a été de définir ces scénarios et de définir des scénarios
01:02:47 qui permettaient de représenter des utilisations courantes
01:02:50 et des utilisations intenses, parce qu'il y a différentes catégories.
01:02:54 Donc, ça a été élaboré, tout ce travail-là, par l'INERIS,
01:02:57 pour pouvoir définir ces scénarios et ensuite appliquer ces scénarios
01:03:00 pour pouvoir étudier les expositions chroniques et les expositions aigües,
01:03:04 donc de courte durée.
01:03:06 Il en ressort, en fait, de tout ça, qu'on a des enjeux sanitaires
01:03:09 qui sont liés au spray à aérosol, qui sont plus élevés
01:03:12 que ceux des autres diffuseurs actifs.
01:03:14 Donc, on a toujours un petit peu ces sprays à aérosol qui ressortent
01:03:17 en termes de risque quand les calculs sont faits.
01:03:19 Les expositions les plus courantes, quand on est sur un mode d'utilisation
01:03:22 très classique, habituel, c'est plutôt des expositions
01:03:25 qui sont non préoccupantes, on n'a pas identifié de risque particulier.
01:03:28 Le point important de cette étude, et c'est vraiment quelque chose
01:03:30 qu'il faut avoir en tête, c'est que pour faire ce travail
01:03:32 d'évaluation de risque, il faut avoir des valeurs toxicologiques de référence.
01:03:35 Et on n'en a pas pour l'ensemble des composés volatiles
01:03:37 qui ont pu être identifiés.
01:03:39 Donc, ce travail-là, il est fait pour les composés
01:03:41 qui disposaient de valeurs toxicologiques sur lesquelles
01:03:44 pouvait être fait le calcul de risque.
01:03:46 Et pour ces composés-là, il n'y a pas eu de risque préoccupant,
01:03:50 en tout cas mis en évidence, pour une utilisation raisonnée.
01:03:53 Quand on est dans le cadre d'une utilisation intense
01:03:56 ou dans le cadre d'utilisation de courte durée,
01:03:59 là on a par contre des indicateurs de risque qui basculent
01:04:02 avec des dépassements de valeurs repères, notamment pour
01:04:04 plusieurs substances qui sont l'acroléine, le benzène, le limonène
01:04:07 et le formaldéhyde. Et les particules, pour certains produits
01:04:10 également, ont conduit à des fortes expositions
01:04:13 et avec des dépassements de valeurs pour ce type de pollution également.
01:04:19 Vos conclusions pour terminer ?
01:04:22 Alors, la première conclusion un peu générale qu'on peut donner,
01:04:26 c'est que le point important, c'est de limiter au maximum
01:04:29 l'utilisation de ces produits dans les environnements intérieurs.
01:04:32 Pour autant, il ne faut pas non plus oublier qu'un intérêt aussi
01:04:35 d'utiliser ces produits, c'est pour une notion de confort
01:04:38 et de qualité de vie et des côtés sensoriels dans nos environnements
01:04:42 intérieurs. Donc, dans le cas où on souhaite les utiliser pour ces bénéfices-là,
01:04:45 on a proposé tout un certain nombre de recommandations
01:04:48 pour pouvoir justement associer leur utilisation à des pratiques
01:04:51 les plus adaptées possibles, en tout cas pour pouvoir limiter
01:04:56 aussi leur potentiel impact. Donc, le point principal, c'est de limiter
01:05:00 l'utilisation de ces produits en présence de personnes sensibles
01:05:03 et d'associer ça à des bonnes pratiques comme l'aération de la pièce
01:05:07 et éviter aussi l'inhalation directe des produits, c'est-à-dire ne pas se positionner
01:05:10 en proximité directe de la source.
01:05:12 D'accord. Tiens, je me mets dans la peau du consommateur,
01:05:18 je suis devant le rayon des odorisants. C'est quoi votre co?
01:05:22 Qu'est-ce que je peux prendre parce que je veux acheter un désodorisant?
01:05:26 La première recommandation, ça va être de ne pas en acheter.
01:05:29 Oui, bien sûr, mais moi, je veux en acheter.
01:05:31 Derrière, il n'y a pas forcément de généralisation sur,
01:05:35 il faut plutôt prendre ce type de produit ou éviter ce type de produit.
01:05:39 L'idée derrière, c'est vraiment de l'utiliser dans des conditions
01:05:41 les plus adaptées possibles, parfois avoir une bénéfice olfactive,
01:05:45 mais essayer de maîtriser le plus possible la pollution
01:05:51 qui est liée à l'utilisation du produit.
01:05:53 Donc, c'est plus dans le mode d'utilisation et le mode d'usage
01:05:56 qu'il va falloir avoir une utilisation raisonnée,
01:05:59 une utilisation pertinente avec ses recommandations d'aération,
01:06:03 d'éviter le cumul.
01:06:06 Mais concrètement, je prends un spray, je prends un aérosol?
01:06:10 Alors, des analyses de risques qui ont été faites,
01:06:12 de toute façon, les sprays et aérosols avaient à chaque fois
01:06:16 des niveaux de risques qui étaient au-dessus des autres produits,
01:06:18 notamment des autres diffuseurs actifs,
01:06:20 avec également l'aspect émission de particules
01:06:23 qui était assez significatif pour toujours cette typologie qui apparaissait.
01:06:28 Question, pourquoi certains de ces désodorisants réputés non explosifs explosent-ils?
01:06:36 Alors, bonne question.
01:06:38 Alors, théoriquement, en fait, il y a des aérosols qui sont avec ou sans gaz propulseur.
01:06:42 Donc, ceux qui sont sans gaz propulseur, il n'y a rien qui peut permettre
01:06:46 de faire l'explosion.
01:06:49 Pour autant, on est quand même sur des systèmes qui sont clos.
01:06:52 Donc, pareil, le désodorisant, c'est du liquide qui est vaporisé.
01:06:55 Donc, le liquide dans le contenant, il peut y avoir des réactions qui se produisent.
01:06:58 Donc, tout va dépendre du contenant aussi et puis de la potentielle réactivité
01:07:02 de ce contenant avec les composés organiques qui sont dans la matrice liquide
01:07:06 du spray avant vaporisation.
01:07:08 Il y a une question, est-ce que votre étude comportait l'analyse
01:07:13 de l'impact des huiles essentielles?
01:07:15 Mais ça, c'est le sujet d'après.
01:07:17 C'est le sujet d'après.
01:07:18 Voilà, c'est-à-dire, c'est effectivement pour ça que dans Précence,
01:07:21 il n'y a pas du tout d'huile essentielle parce que les huiles essentielles
01:07:24 étaient vraiment étudiées très en détail dans le projet qui est présenté juste après.
01:07:28 Sachant qu'on a travaillé sur les deux projets, donc on a fait en sorte
01:07:32 qu'il y ait vraiment une complémentarité pour pouvoir justement avoir
01:07:35 une plus large vision de tout ce qui était lié à l'impact des parfums d'ambiance
01:07:39 sur l'air intérieur.
01:07:40 Question, est-ce que vous envisagez de prolonger les études sur les modes
01:07:47 de diffusion, l'analyse des modes de diffusion?
01:07:51 Comment l'odeur impacte, comment elle se déplace?
01:07:55 Tous ces sujets-là.
01:07:57 Oui, oui, oui, ça fait partie des choses sur lesquelles on continue à proposer
01:08:02 des investigations et à réfléchir sur les modes de diffusion.
01:08:05 On se rend compte que c'est des choses qui ne sont pas forcément,
01:08:08 la nébulisation, elle n'est pas forcément stable.
01:08:12 Donc, ça fait des niveaux d'émission qui peuvent être différents.
01:08:14 Il y a également le positionnement du diffuseur pour y ajouter le côté olfactif.
01:08:19 Il y a beaucoup de choses qui sont intégrées.
01:08:22 Et également, le fait de se dire que ce parfum d'ambiance, il a quand même
01:08:25 aussi vocation, si les gens l'utilisent, à avoir un confort.
01:08:28 Donc, ce côté olfactif, on le veut.
01:08:30 Comment est-ce qu'on pourrait trouver quelque chose d'assez intéressant
01:08:33 en termes de bénéfice-risque entre l'utilisation, le confort et la qualité
01:08:37 de l'air et les émissions induites?
01:08:39 Ça fait partie des choses sur lesquelles on continue à réfléchir.
01:08:42 Et sur les parfums d'ambiance, il y a encore beaucoup de choses à poursuivre
01:08:45 en termes d'investigation pour vraiment avoir une vision encore plus claire
01:08:49 et complète de leurs principes d'émission et de fonctionnement.
01:08:52 Question. Est-ce que vous avez étudié les conséquences d'inhalation directe
01:09:00 de ces produits?
01:09:02 Alors, les mesures, elles étaient réalisées en fait, pas en proximité
01:09:07 de l'utilisation du produit, mais à un niveau...
01:09:09 En fait, la pièce expérimentale, elle a été modélisée de plusieurs façons.
01:09:14 On connaît les points de mesure qui sont les plus représentatifs
01:09:17 de l'émission globale dans la pièce.
01:09:19 Donc, c'est là que ça a été positionné.
01:09:21 On n'a pas de mesures qui ont été en proximité du dispositif
01:09:24 puisque justement, ce n'était pas l'idée d'être au plus près de la source.
01:09:27 Ce n'est pas là qu'elles sont positionnées.
01:09:29 Donc, on avait un positionnement qui était central dans la pièce
01:09:31 et une mesure qui était faite au niveau de l'extraction
01:09:33 pour avoir vraiment le global en termes de mélange,
01:09:36 de dispersion de ce parfum d'ambiance dans l'environnement.
01:09:40 - Vu que vous êtes très engagé sur le sujet, encore une question du consommateur.
01:09:46 Je suis donc devant le rayon avec tous ces produits.
01:09:50 Vous m'avez convaincu de ne pas en acheter, mais je vous dis,
01:09:53 mais alors je fais quoi pour avoir un air pur dans ma maison ?
01:09:56 - Alors, on en revient à ce que dit la petite vidéo de départ.
01:10:01 Améliorer au mieux son environnement intérieur, c'est limiter les sources
01:10:05 et avoir une bonne ventilation et aération.
01:10:08 - Mais je veux que ça sente bon chez moi.
01:10:11 - L'odeur est forcément liée à des composés volatiles.
01:10:16 C'est-à-dire que l'anode olfactif, c'est des composés volatiles.
01:10:20 C'est lié. C'est-à-dire qu'une odeur, c'est lié à ces molécules-là.
01:10:26 C'est le principe même de ces molécules odorantes.
01:10:29 Malheureusement, je n'ai pas de solution où il n'y aurait pas d'odeur
01:10:34 à ces composés volatiles. Ou alors je passe au fait des évolutions.
01:10:38 - Merci beaucoup. Merci pour cette présentation.
01:10:44 Marie Vériel est essentielle. C'est le nom de son projet.
01:10:48 Bonjour, vous êtes enseignante chercheuse à l'IMT Nord-Europe
01:10:53 et vous avez donc étudié les produits ménagers, émissions, devenir
01:10:59 et donc le sujet, il y a eu du bon teasing juste avant,
01:11:02 des huiles essentielles. Je suis devant le rayon des huiles essentielles
01:11:07 parce que moi, je sais que c'est pur, les huiles essentielles,
01:11:10 et que c'est super bon et que c'est naturel.
01:11:12 Et je m'apprête à en acheter. Vous me dites quoi ?
01:11:17 - Je vous réponds exactement la même chose que Mélanie.
01:11:20 N'en achetez pas. Ou en tout cas, si vous en achetez,
01:11:24 ayez-en une pratique raisonnée associée à de bonnes habitudes de ventilation.
01:11:31 - Très bien. Vous allez nous le prouver.
01:11:34 Quelques éléments de contexte tout d'abord sur votre étude,
01:11:40 qui concerne un spectre de produits ménagers.
01:11:44 Vous avez focusé sur les huiles essentielles.
01:11:47 - Effectivement. L'idée du projet Essentiel est née d'une constatation
01:11:53 que la communication grand public autour de l'utilisation des huiles
01:11:58 essentielles en air intérieur faisait circuler certaines idées fausses
01:12:03 et en tout cas, des confusions sur les termes air pur, air assaini
01:12:09 ou purification de l'air. Et d'autant plus que ce type de produit,
01:12:14 produit ménager ou huile essentielle à diffuser,
01:12:17 on les trouve dans les magasins bio, les pharmacies.
01:12:21 Donc, ça leur donne un capital confiance qui est accru.
01:12:25 Alors, on s'est intéressé au début de ce projet sur ce qu'en disait
01:12:29 la communauté scientifique et les experts de la qualité de l'air intérieur
01:12:32 sur le sujet. Et la réponse est évidente.
01:12:37 Les huiles essentielles sont les premiers contributeurs de COV terpénique
01:12:43 en air intérieur. - D'accord.
01:12:45 - Alors, les données dans la littérature sont assez peu exploitables
01:12:49 parce que les protocoles d'études et les résultats qui en découlent
01:12:53 sont très hétérogènes et très contrastés, ce qui donne lieu parfois
01:12:58 à des données inexactes ou en tout cas incomparables.
01:13:01 Néanmoins, il est avéré que les terpènes sont des composés allergènes
01:13:06 avec des impacts sanitaires avérés et ce sont des composés réactifs
01:13:11 et donc précurseurs de la formation d'aérosols organiques secondaires.
01:13:16 Alors, dans le projet, on a écrit une review bibliographique sur le sujet
01:13:20 en quatre chapitres, donc je donne les références là, et qui répondent
01:13:24 à la question posée par le projet essentiel. L'utilisation de produits
01:13:28 à base d'huiles essentielles est-elle favorable à la qualité de l'air intérieur ?
01:13:32 - Bon, vous y avez déjà répondu. Alors, c'est intéressant.
01:13:36 Là, ça amène pas mal de questions. On les abordera après parce que
01:13:38 ça concerne aussi votre collègue de la présentation précédente.
01:13:44 Bon, il y aura la question du marketing de l'offre aussi à se poser.
01:13:49 Alors, on y va sur vos points d'étude.
01:13:54 - Alors, le projet, pour répondre à cette question, s'est décliné
01:13:59 en deux volets, un volet émission et un volet devenir des terpènes.
01:14:04 On s'est intéressé à deux catégories de produits, que sont les produits
01:14:08 de nettoyage formulés à base d'huiles essentielles et les huiles et mélanges
01:14:14 dits purifiants à diffuser dans l'air. Sur la partie émission, on a toute
01:14:18 une action qui a consisté à harmoniser les protocoles, à les définir pour
01:14:23 évaluer de manière réaliste les émissions d'huiles essentielles.
01:14:28 On s'est posé des questions sur le mode d'application, le mode de diffusion
01:14:32 et sur la définition d'un facteur d'émission représentatif.
01:14:36 On s'est aussi posé la question de quelle était l'échelle d'étude
01:14:39 adaptée et quelles pouvaient être les différences entre différentes
01:14:43 chambres ou en tout cas différents volumes de chambres pour définir
01:14:47 des profils d'émission et des durées d'impact.
01:14:50 Sur le volet devenir, on s'est intéressé aux interactions entre
01:14:54 ces COV et les principales surfaces des environnements intérieurs,
01:14:58 quelle était la contribution de ces surfaces aux concentrations
01:15:01 des terpènes, quels étaient les principaux matériaux puis de ces composés.
01:15:07 Et puis un dernier volet qui a concerné la réactivité et quelle était
01:15:12 la réponse finalement de la concentration à un pic de pollution à l'ozone par exemple.
01:15:18 Pas bien les terpènes, les terpènes c'est conséquences sur l'asthme,
01:15:23 les rhinites et tous ces trucs là, c'est chaud quand même.
01:15:27 Effectivement, on n'a pas d'allégations, c'est pas des composés CMR
01:15:31 comme le formaldehyde, mais en tout cas on a un impact sanitaire avéré.
01:15:35 Ouais, ok.
01:15:37 Alors, il y a beaucoup de résultats sur ce projet, je vais donc vous
01:15:40 illustrer un point particulier et notamment comment caractériser
01:15:45 les émissions d'un diffuseur d'huile essentielle et cela pour une huile
01:15:51 essentielle en particulier qui est l'huile essentielle d'arbre à thé.
01:15:55 J'en ai chez moi.
01:15:57 Bah oui, qui est recommandée pour la purification de l'air et qui
01:16:05 comporte une grande diversité de terpènes et notamment des terpènes
01:16:09 particulièrement réactifs.
01:16:11 Alors, on l'a mis en œuvre dans trois types de diffuseurs.
01:16:14 Deux diffuseurs qu'on appelle transitoires, qu'on utilise sur de
01:16:18 courtes durées, un diffuseur électrique et un diffuseur par nébulisation,
01:16:22 mais aussi un autre type de diffuseur qui est un diffuseur par capillarité
01:16:26 qu'on utilise sur des durées beaucoup plus longues, donc qu'on désigne
01:16:31 comme un diffuseur en continu.
01:16:33 On les a évalués dans des chambres d'un mètre cube et dans une pièce
01:16:37 expérimentale de 40 mètres cubes en respectant les instructions du
01:16:41 fabricant, dans des conditions classiques d'air intérieur, 23 degrés,
01:16:45 50% d'humidité et on a enregistré, on a en tout cas monitoré la
01:16:49 concentration en COV terpénique avec une résolution de 15 minutes.
01:16:55 La diapo suivante illustre les premiers résultats sur le diffuseur
01:16:59 transitoire dans la chambre d'un mètre cube.
01:17:03 Le graphique qui est présenté ici illustre les concentrations
01:17:07 totales en terpènes en fonction du temps.
01:17:10 Alors on voit qu'on a trois phases majeures, une première phase de
01:17:13 croissance très marquée où se met en route le régime d'émission.
01:17:18 On atteint une concentration maximale qui est de 2000 ppb, qui est donc
01:17:22 une concentration très importante.
01:17:24 Et ensuite, on a un déclin de la concentration qui correspond à
01:17:28 l'épuisement de la source, à l'élimination des terpènes par le
01:17:32 renouvellement d'air dans la chambre et à des pertes sur les parois.
01:17:36 La durée d'impact ici est évaluée à 12 heures.
01:17:40 Alors à partir de ce profil, on s'est posé la question de comment
01:17:43 on pouvait essayer de se soustraire des caractéristiques de la chambre
01:17:47 et de passer à des facteurs d'émission qui soient disponibles
01:17:51 pour l'évaluation des risques.
01:17:52 C'est donc la diapo suivante.
01:17:55 On a appliqué donc une équation de bilan de masse pour produire
01:18:01 pour chaque terpène individuel émis, le profil d'émission,
01:18:05 en tout cas les facteurs d'émission en fonction du temps.
01:18:09 On le retrouve sur le graphique ici pour quatre terpènes différentes
01:18:13 qui sont contenus dans l'huile essentielle d'arbre à thé.
01:18:16 À partir de ce jeu de données, on voit qu'il y a des différences
01:18:20 entre les terpènes en fonction de la quantité dans l'huile essentielle
01:18:23 et de leur volatilité, et puis des durées d'impact qui sont différentes.
01:18:28 L'émission pour le diffuseur électrique dure deux heures
01:18:34 pour les terpènes qui mettent le plus longtemps à être émis dans l'air intérieur.
01:18:39 On peut passer sur la diapo suivante où on se pose la question maintenant
01:18:45 de quelle est la différence entre les chambres de différents volumes.
01:18:49 Ici, on a une comparaison du profil de taux d'émission
01:18:53 entre une chambre de 40 m3 et une chambre d'un m3
01:18:57 sur un composé particulier qui est le gamma terpidène.
01:19:01 On voit qu'on a des différences majeures à la fois en termes d'intensité
01:19:05 sur le processus d'émission, mais aussi sur la dynamique temporelle.
01:19:09 Le flux d'émission est plus intense en pièces de 40 m3.
01:19:15 Ça s'explique par des gradients de concentration entre la proximité
01:19:19 de l'air du diffuseur et la chambre qui sont plus importants.
01:19:23 On recommande pour faire de l'évaluation de risque sanitaire
01:19:27 de plutôt utiliser des données qui viennent de chambres
01:19:31 avec des volumes réels, et donc en l'occurrence ici 40 m3.
01:19:37 Un autre jeu de résultats qui concerne la comparaison entre cette fois
01:19:42 un diffuseur temporaire et un diffuseur qu'on utilise en continu,
01:19:47 et ici qui fonctionne sur un principe de capillarité.
01:19:50 On voit que le profil d'émission est totalement différent,
01:19:54 puisqu'ici s'établit en quelques heures,
01:19:58 donc qui peut varier entre 4 à 12 heures selon le Terpene,
01:20:02 un résime d'émission temporaire.
01:20:05 Ici on a des taux d'émission observés qui sont plus faibles
01:20:08 qu'avec le diffuseur précédent, environ 4 à 5 fois inférieurs
01:20:14 en concentration. En revanche, la durée d'impact pour elle
01:20:18 n'est pas de quelques heures, mais ici de quelques jours.
01:20:21 On recommande donc, malgré le fait que les composés sont émis
01:20:25 avec moins d'intensité, l'utilisation de diffuseurs transitoires
01:20:29 pour limiter les temps d'exposition et pour limiter l'accumulation
01:20:33 des polluants, et donc ces polluants disponibles aussi pour interagir
01:20:38 avec les surfaces ou pour réagir à l'excédent de l'air.
01:20:41 Donc concrètement, vous me dites que vous utilisez un diffuseur
01:20:45 transitoire pour éliminer les potentiels bactéries,
01:20:49 puis après vous arrêtez tout et vous aérez.
01:20:52 Exactement, vous avez tout compris.
01:20:55 J'en ai moi des trucs comme ça chez moi partout.
01:20:59 Très bien, on continue. Vous vous êtes posé aussi la question
01:21:04 des pics d'ozone.
01:21:06 C'est ça. Donc à partir de l'expérimentation sur le diffuseur
01:21:12 par capillarité, on a laissé le régime s'installer et à un moment donné,
01:21:16 on a injecté dans la pièce expérimentale une quantité significative
01:21:20 d'ozone. Ça correspond sur le graphique à la barre verticale rouge.
01:21:24 Donc on suit les concentrations en terpènes qui sont indiquées
01:21:28 par les carros zones et on voit qu'au moment où on injecte l'ozone,
01:21:32 on a une consommation importante des terpènes avec en même temps
01:21:38 une formation d'autres composés secondaires.
01:21:44 On voit sur le graphique le formaldéhyde, l'acétone et aussi la formation
01:21:49 de particules fines. Donc on voit que finalement l'utilisation
01:21:54 du l'essentiel en condition de pics de polluants peut conduire
01:22:00 à une exposition plus large, à une plus grande variété de polluants.
01:22:03 D'accord. Et puis une map qui récapitule l'impact de vos essais.
01:22:10 Là, j'ai parlé uniquement des essais d'émission sur les huiles essentielles,
01:22:15 mais dans le projet, on a évalué huit produits ménagers formulés
01:22:19 à base d'huile essentielle, des mélanges aussi d'huile essentielle.
01:22:23 On a caractérisé les compositions chimiques, les fractions volatilisables,
01:22:27 les émissions en chambre d'un mètre cube et en pièce réelle.
01:22:30 Et donc tous ces essais sont disponibles dans le rapport qui est d'ores et déjà
01:22:34 disponible sur la librairie ADEME avec le mot clé "essentiel".
01:22:38 Tiens, une question tout de suite de Wahid qui dit, vous l'avez cité ça,
01:22:44 il me semble, que le mètre cube est un volume trop faible pour conduire
01:22:48 ce type d'études, car importante perte sur la paroi de la chambre.
01:22:52 Quel est votre commentaire ?
01:22:54 Alors la problématique n'est pas uniquement de la perte sur les parois.
01:22:57 On en a également en chambre de 40 mètres cubes.
01:23:01 La problématique, c'est plutôt les gradients qui s'installent
01:23:05 entre le volume à polluer et la surface, bien qu'on puisse respecter
01:23:10 un ratio surface-volume.
01:23:13 Et la seconde problématique aussi, c'est la mise en œuvre,
01:23:15 et notamment sur les produits ménagers où en chambre d'un mètre cube,
01:23:19 on est limité pour avoir une mise en œuvre réelle du produit,
01:23:22 notamment pour les produits sprayables, par exemple,
01:23:25 qui a un impact sur le profil d'émission.
01:23:29 Michel Molière, le bien nommé, nous dit que sa conclusion perso,
01:23:34 et ce n'est pas terminé, Michel, c'est que cette présentation
01:23:37 était essentielle pour démystifier les huiles essentielles.
01:23:41 C'est fort, non ?
01:23:43 Oui, qu'est-ce qu'on retient du projet ?
01:23:47 Alors on en retient, si vous voulez bien m'afficher la diapo,
01:23:50 s'il vous plaît, voilà.
01:23:52 On est parvenu à ce projet, à définir des protocoles expérimentaux
01:23:56 qui soient représentatifs, à évaluer les émissions en conditions réelles,
01:24:01 ce qui fait qu'on a des données disponibles à destination directe
01:24:05 de l'évaluation des risques.
01:24:07 On a aussi renseigné le devenir des terpènes, quantifier les dépôts
01:24:10 sur les surfaces et identifier les produits formés en cas d'épisodes réactifs.
01:24:15 Tout cela nous mène à des recommandations, à des recommandations
01:24:19 à la fois pour le grand public et pour les pouvoirs publics.
01:24:22 Oui, important ça.
01:24:24 Voilà, le premier message pour les pouvoirs publics est d'encadrer
01:24:27 les allégations qui portent sur les produits à base d'huile essentielle
01:24:31 et de lever les ambiguïtés sur le terme de purification.
01:24:35 On recommande aussi de ne pas faire reposer un étiquetage sur la composition
01:24:39 des produits, mais bien sur l'impact qu'ils peuvent avoir en termes
01:24:43 de qualité de l'air intérieur.
01:24:45 Et on recommande pour l'évaluation des risques sanitaires des essais
01:24:49 sur des enceintes de grand volume.
01:24:51 Et puis le message pour le grand public, c'est l'usage raisonné
01:24:54 de ces produits et l'aération.
01:24:57 Toujours le premier geste à appuyer.
01:25:01 Quelles sont les capacités d'écoute et de réaction des pouvoirs publics ?
01:25:08 Je suppose que vous avez présenté vos projets à des partenaires publics.
01:25:13 Ils disent quoi ?
01:25:16 Alors principalement, nos échanges ont été faits avec l'ANSES.
01:25:20 Et on a trouvé un bon écho de notre projet.
01:25:23 Ils ont suivi les restitutions de ce projet et je sais qu'ils travaillent
01:25:28 à l'évaluation sanitaire et aussi à cet encadrement de l'allégation
01:25:32 de ces termes.
01:25:34 Notre projet trouve écho dans les pouvoirs publics et dans le grand public.
01:25:38 Question, est-ce qu'il y a des huiles, des catégories, des types d'huiles
01:25:44 essentielles avec moins d'impact que d'autres ?
01:25:50 Je réponds la même chose que Mélanie.
01:25:53 Il n'y a pas de parfum à privilégier.
01:25:57 Une huile essentielle, c'est un concentré de composés organiques volatiles.
01:26:02 Donc peu importe quel type, qu'elle soit bio, qu'elle ne soit pas bio,
01:26:06 qu'elle soit en termes d'impact sur la qualité de l'air intérieur,
01:26:10 c'est un produit en fort.
01:26:13 On va voir à l'écran aussi tout ce que vous avez produit.
01:26:17 Ce sont des références intéressantes que vous pouvez retrouver.
01:26:19 J'en profite pour vous dire bien sûr que l'ensemble des prêts seront
01:26:23 à votre disposition.
01:26:26 Oui, Véronique qui nous dit l'impact public.
01:26:32 Il y a du marketing autour de tout ça.
01:26:36 On propose des recettes de produits de nettoyage à faire soi-même
01:26:40 avec ajout d'huile essentielle et ça le fait bien ça.
01:26:44 Oui, on dit ça parce que finalement, quand on veut nettoyer sa maison,
01:26:49 vous l'avez dit vous-même, vous voulez que ça sente bon.
01:26:52 Donc l'huile essentielle est là pour ça.
01:26:55 On ne peut pas non plus lui retirer le fait qu'il y a une action
01:26:59 vis-à-vis des bactéries, des virus et on sait que c'est important en ce moment.
01:27:06 Moi, je recommanderais de ne pas en mettre.
01:27:09 Mais si vraiment on veut avoir une odeur, quand on fait le ménage, on a air.
01:27:15 Tous les bouquins de faire soi-même, moi je fais ma lessive moi-même,
01:27:19 je mets 20 gouttes d'huile essentielle dans mon bidon de 3 litres de lessive
01:27:24 que je fais moi-même parce que c'est écrit dans le bouquin.
01:27:29 C'est bien pour ça qu'il faut peut-être encadrer ces choses.
01:27:34 C'est un gros boulot là-dessus.
01:27:37 D'où l'utilité, mesdames, messieurs, de tous ces travaux qu'on partage aujourd'hui.
01:27:42 Merci beaucoup Marie Vériel.
01:27:45 Il y a une suite à vos travaux, c'est quoi le prochain épisode ?
01:27:50 Le prochain épisode, c'est qu'on a toujours un projet en cours,
01:27:54 toujours avec Mélanie et le CSTB, sur cette fois les pratiques de séchage du linge.
01:27:59 D'accord.
01:28:01 On va reparler des huiles essentielles puisqu'on va tester des formules maison
01:28:07 avec des huiles essentielles incluses.
01:28:10 Là, la dimension n'est pas uniquement sur les COV, mais aussi sur l'impact,
01:28:14 sur le taux d'humidité, puisque le séchage a l'air libre à cet impact-là.
01:28:19 Et puis aussi, on a une thèse en cours, toujours avec le CSTB,
01:28:23 sur les libérateurs de formaldéhyde qu'on a identifiés dans ce projet
01:28:29 et qui sont contenus dans les produits ménagers.
01:28:32 Et donc, on y consacre spécifiquement trois ans pour évaluer quel est leur impact.
01:28:38 Merci Isabelle de nous donner ce lien vers le communiqué de presse sur les études.
01:28:44 N'hésitez pas à partager de la documentation, des liens, c'est utile.
01:28:49 Question une dernière, les microfibres et les microfibres pour le séchage en machine.
01:28:57 Vous travaillez là-dessus ?
01:28:59 Non.
01:29:00 Non, voilà, c'est une idée, c'est une idée comme ça.
01:29:03 Un grand merci, merci beaucoup et bonne chance pour la suite.
01:29:07 Il est presque 11h30, 11h29 et 30 secondes,
01:29:11 donc c'est l'heure pile pour passer à notre deuxième session,
01:29:15 le monde de l'agriculture.
01:29:17 [Musique]