Le projet de recherche Metha-BioSol, piloté par l’Institut Agro de Dijon, a cherché à évaluer l'impact des digestats de méthanisation sur la qualité biologique et écologique des sols en utilisant des bio-indicateurs permettant d'appréhender la diversité des macro et micro-organismes, la dynamique du carbone (C) et l'état sanitaire (pathogènes) des sols. Le projet Metha-BioSol s'est organisé selon trois échelles :
- Dans un réseau de 80 fermes réparties sur le territoire métropolitain.
- Dans un réseau de 80 fermes réparties sur le territoire métropolitain.
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00:00La méthanisation agricole est un procédé bien connu.
00:13A partir de ressources organiques du territoire, les agriculteurs peuvent produire du biogaz
00:19d'une part et un fertilisant, le digestat.
00:22Quels sont les impacts de ces digestats sur la qualité biologique du sol ?
00:27C'est pour répondre à cette question qu'est né le projet multi-partenarial MetaBioSol.
00:33Les partenaires de MetaBioSol ont étudié les interactions digestat-sol à travers différents
00:39bio-indicateurs représentatifs de différentes échelles de la vie du sol et selon trois
00:44volets.
00:45Une évaluation de ces effets en laboratoire, une observation sur le terrain grâce à trois
00:50sites expérimentaux et la mise en place d'un réseau de fermes agricoles pour approfondir
00:56les connaissances et pouvoir orienter au mieux les agriculteurs dans leur pratique
01:00d'épandage.
01:01Les résultats en laboratoire ont permis d'observer diverses interactions sol-digestat sur le
01:10court terme.
01:11Les sites expérimentaux ont permis de les analyser sur un moyen long terme dans des
01:15contextes pédoclimatiques différents, mais reste à prendre en compte la diversité des
01:20pratiques culturales et l'impact qu'elles peuvent avoir sur ces interactions sol-digestat.
01:25C'est pour répondre à ce questionnement qu'est né le réseau de fermes du projet
01:29MetaBioSol.
01:30Donc la première étape du volet de ce projet a été de sélectionner un réseau de fermes
01:41pertinents pour répondre à l'étude, des parcelles qui avaient au minimum trois campagnes
01:46d'épandage et ensuite on a essayé d'être le plus représentatif possible sur des types
01:52de digestats épandus, sur des systèmes de cultures représentés et sur les contextes
01:58pédoclimatiques.
01:59On a abouti à un réseau qui rassemble 80 fermes sur à peu près quatre régions françaises
02:06en partenariat avec les agriculteurs.
02:08Ce qui m'a motivé en fait c'était d'aller rechercher qu'est-ce qui se passe sous nos
02:14pieds.
02:15Ce monde vivant qui a les nématodes qui sont les champignons, les bactéries, les vers
02:18de terre et savoir comment tout ça, ça travaille ensemble pour mieux s'adapter à nos types
02:23de cultures et voir ce qu'on peut faire pour améliorer tout ce milieu-là.
02:27Après une enquête approfondie sur l'ensemble des pratiques de chaque agriculteur, les prélèvements
02:33ont été réalisés en sortie d'hiver, trois à quatre mois après les dernières interventions
02:37sur les parcelles, selon un protocole rigoureux pour assurer l'homogénéité des prélèvements
02:42et la fiabilité des résultats.
02:44Nous avons intégré les agriculteurs dans la compréhension des résultats sur les parcelles
02:52puisqu'on a organisé quatre restitutions des résultats dans chaque région, laquelle
02:56on a invité les agriculteurs qui ont participé au réseau.
02:59Et dans ces restitutions, on leur a à la fois présenté les résultats globaux du
03:03groupe de leur région, où ils ont pu se situer par rapport aux résultats de leurs parcelles
03:07et leurs résultats individuels.
03:08On avait un expert pour chaque critère, c'est-à-dire qu'on avait un expert pour
03:12les champignons, un expert pour les nématodes, ainsi de suite et ainsi de suite.
03:16Avec des termes très simples, très explicites et très concrets, on pouvait comprendre notre
03:23vie du sol sur chaque critère.
03:25Ils ont pu échanger avec les autres agriculteurs pour essayer de mieux comprendre le diagnostic
03:33de leurs parcelles, pour aussi imaginer des leviers mobilisables parce qu'on sait bien
03:39que ce sont les agriculteurs qui connaissent le mieux leurs pratiques, l'historique
03:42des parcelles, le contexte pédoclimatique, et qui sont le plus à même d'avoir les
03:47clés de compréhension de ce diagnostic.
03:49On s'est aperçu d'une chose, c'est qu'on a tous des pratiques différentes et on s'aperçoit
03:54que plus on travaille nos sols et plus on appauvrit certains critères.
03:57On s'aperçoit que le sol, c'est un milieu très vivant, connaître le sol, c'est hyper
04:02important.
04:03En conclusion, les résultats sur les sites expérimentaux et encore plus dans le réseau
04:11de fermes nous permettent de mesurer l'impact majeur des pratiques agricoles, des systèmes
04:16de culture et des systèmes de production sur la qualité biologique des sols agricoles.
04:21Autant de leviers susceptibles de masquer, contrebalancer, exacerber, voire renforcer
04:28les effets des épandages de digestats sur la qualité biologique des sols agricoles
04:32qu'ils soient positifs comme négatifs.
04:34Une chose est sûre, l'entrée vie du sol est une formidable occasion pour les agriculteurs
04:40de se pencher sur leurs pratiques et de réfléchir à d'éventuelles réorientations pour toujours
04:46plus de résilience et de durabilité.