L’ADEME a organisé le 27 Janvier 2022 la 6e journée de restitution de son programme de recherche CORTEA, « Connaissances, Réduction à la source et Traitement des Émissions Elle a eu pour objectif de favoriser le transfert des principaux résultats de travaux de recherche soutenus par CORTEA vers les utilisateurs potentiels.
Les thématiques abordées à cette JR6 concernent :
la qualité de l’air intérieur,
l’agriculture,
les transports,
l’industrie.
dans l’Air.
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la qualité de l’air intérieur,
l’agriculture,
les transports,
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00:00:00 Je vous propose d'écouter un beau témoignage, je l'aime bien, prendre les devants, la prise
00:00:15 de conscience des impacts de pollution de l'air dans le monde de l'agriculture, c'est
00:00:20 un témoignage d'un agriculteur, regardez.
00:00:22 La terre ne nous appartient pas, nous l'empruntons à nos enfants, donc il faut qu'on en prenne
00:00:31 soin, mais nous il nous faut à tout prix protéger notre outil de travail, notre sol,
00:00:43 il faut s'y investir, il faut se prendre en main, il ne faut pas attendre qu'on vienne
00:00:49 nous dire il faut faire ceci, il faut faire cela, il faut prendre les devants.
00:00:52 Les engrais contiennent de l'azote, dont certains sous forme ammoniacale.
00:01:03 La majorité de l'ammoniaque présent dans l'air provient de l'agriculture.
00:01:07 Cette volatilité peut être due aux techniques et aux conditions d'épandage et à la météo.
00:01:12 Jusqu'à 50% de l'ammoniaque contenu dans les engrais se volatilise dans l'air.
00:01:17 Or, une fois en suspension dans l'atmosphère, il va se combiner à d'autres polluants issus
00:01:22 du trafic et du chauffage.
00:01:24 Cela contribue à former des particules fines.
00:01:27 Malheureusement, ces polluants ont des conséquences importantes sur la santé.
00:01:32 En réponse à ces enjeux, Épandair est né.
00:01:35 C'est un projet co-construit avec les agriculteurs dans le cadre d'Agrair, soutenu par l'ADEME.
00:01:40 Son but ? Tester différentes techniques d'épandage et mesurer les effets sur la qualité de l'air
00:01:47 pour identifier les pratiques les plus efficaces pour l'environnement et les agriculteurs.
00:01:51 Ces résultats seront alors partagés avec les exploitants agricoles.
00:01:55 Ils seront accompagnés dans la mise en place de ces pratiques avec une aide financière
00:01:59 pour l'acquisition de nouveaux matériels agricoles.
00:02:02 Avec une volonté majeure, épandre oui, mais épandre mieux.
00:02:07 Afin de mener à bien ce projet, plusieurs modalités d'épandage seront testées avec
00:02:12 différents types d'engrais, minéraux et organiques, au printemps et en été.
00:02:17 L'essai cherchera aussi à comprendre l'impact des techniques d'enfouissement
00:02:21 et des conditions météorologiques sur la volatilisation de l'ammoniaque lors de l'épandage.
00:02:26 [Musique]
00:02:42 De bien belles images, Jérôme Mousset, le film que l'on a vu et qui introduisait
00:02:49 cette session de l'agriculture, nous rappelait un double enjeu, qualité de l'air sur l'agriculture.
00:02:56 Expliquez-nous.
00:02:58 Oui, effectivement, je trouve que...
00:03:01 Alors, j'ai de l'écho du coup.
00:03:03 On vous entend bien, on vous entend très bien.
00:03:05 Le film reproduit bien le jeu du secteur agricole.
00:03:15 Désolé, j'ai de l'écho, c'est compliqué.
00:03:18 En tout cas, cette séquence-là aborde un des enjeux importants sur la pollution de l'air,
00:03:25 qui est des enjeux du secteur agricole, parce que, comme vous l'avez dit,
00:03:29 le secteur est concerné à double titre.
00:03:31 C'est un contributeur important d'émissions de polluants atmosphériques
00:03:37 et il est aussi victime de la pollution de l'air dans ses systèmes de production.
00:03:43 Un contributeur important, et on va le voir dans les exposés après,
00:03:47 c'est les sources d'émissions qui sont très variées.
00:03:51 Les émissions de polluants peuvent venir d'élevage,
00:03:55 bovins, rouvins, volailles, porcins,
00:03:57 et sur toute la phase de production, que ce soit dans le bâtiment,
00:04:00 dans le stockage ou dans l'épandage, comme ça a été montré dans le film.
00:04:05 Et puis ces émissions peuvent aussi venir des cultures et des sols,
00:04:09 on va le voir tout à l'heure.
00:04:10 Je pense qu'il est important de bien prendre en compte,
00:04:13 sur le secteur agricole, c'est qu'on est sur des systèmes complexes
00:04:17 et dans les solutions qu'on essaie de construire et de co-construire
00:04:20 avec les organismes de recherche, l'Institut technique,
00:04:23 c'est vraiment toujours d'avoir une approche globale et systémique
00:04:27 pour éviter les transferts de pollution, les transferts d'impact.
00:04:31 Alors juste quelques chiffres pour rappeler l'enjeu de l'agriculture
00:04:35 dans la pollution de l'air.
00:04:37 On a des gros enjeux sur les émissions d'ammoniaque,
00:04:40 un précurseur de particules.
00:04:43 94% des émissions d'ammoniaque viennent du secteur agricole,
00:04:47 essentiellement des effluents d'élevage pour les trois quarts
00:04:51 et aussi de la fertilisation azotée pour un quart.
00:04:55 Et puis c'est aussi un contributeur important d'émissions de particules,
00:04:59 de particules de différentes formes.
00:05:02 10% des PM2.5, des particules fines, viennent du monde agricole
00:05:06 et 24% pour les PM10.
00:05:09 Ce qui me semble aussi important de bien souligner dans ce secteur-là
00:05:13 quand on parle de pollution, quelle qu'elle soit,
00:05:16 c'est qu'il y a derrière ces chiffres-là beaucoup d'incertitudes
00:05:20 parce qu'on est sur des émissions diffuses,
00:05:24 si je fais simple, qui ne passent pas dans une cheminée ou dans un tuyau,
00:05:28 mais qui se font sur chaque élevage, chaque, je dirais,
00:05:32 parcelle et mètre carré, c'est le monde du vivant,
00:05:35 avec des variations importantes selon les régions
00:05:39 et les conditions pédioclimatiques.
00:05:41 Et c'est pour ça que pour réduire ces incertitudes,
00:05:44 on a vraiment besoin d'avancer sur les connaissances et sur la recherche
00:05:48 pour bien comprendre d'où viennent ces émissions et comment les réduire.
00:05:51 Voilà. Et puis le deuxième enjeu, vous l'avez dit,
00:05:55 c'est que la pollution de l'air est une menace aussi pour le monde agricole,
00:05:59 pour certaines cultures,
00:06:02 et qui peut jouer sur la baisse des rendements,
00:06:05 qui a été chiffrée jusqu'à 15% de réduction de rendement dans certaines régions.
00:06:08 Ah oui, alors ça c'est un chiffre à retenir,
00:06:11 donc ça va dans les deux sens. On vous entend très bien, Jérôme.
00:06:14 L'impact sur la pollution de l'air de l'activité agricole,
00:06:19 avec en tête de gondole l'ammoniaque, les pesticides,
00:06:23 et puis l'activité agricole qui subit aussi la pollution de l'air.
00:06:31 Quelles sont les activités, les champs de R&D
00:06:35 qui sont actuellement dans les tiroirs ?
00:06:40 Oui, c'est un sujet qu'on porte à l'ADEME
00:06:45 avec l'ensemble des organismes agricoles
00:06:48 qui travaillent sur ces questions-là depuis pas mal d'années.
00:06:51 Et on a mis en œuvre différents appels à projets
00:06:55 et on a trois questions principales qu'on pose à la recherche régulièrement.
00:07:00 Certaines vont être éclairées tout à l'heure.
00:07:03 La première question, c'est la mesure et la caractérisation
00:07:06 des émissions qui viennent du monde agricole.
00:07:09 On l'a dit tout à l'heure, ce sont des émissions très diffuses
00:07:12 et difficiles à caractériser et très variables dans le temps, dans l'espace.
00:07:17 Et donc, va se poser la question de métrologie,
00:07:21 c'est comment mesurer les émissions dans des exploitations agricoles
00:07:25 et d'essayer de mieux les quantifier, les caractériser
00:07:30 selon le type d'exploitation et la région.
00:07:33 Donc ça, c'est la première question.
00:07:34 La deuxième question qu'on pose à la recherche,
00:07:37 c'est la mesure et la caractérisation des impacts, c'est-à-dire dans l'autre sens.
00:07:43 C'est comment la pollution de l'air va générer des effets,
00:07:47 des impacts sur les systèmes de production
00:07:51 et comment les prédire et les corriger et répondre à ces problèmes.
00:07:56 Et la troisième question qu'on pose à la recherche,
00:08:00 c'est tout simplement la réduction des émissions,
00:08:03 quelles sont les solutions, les leviers d'action
00:08:06 pour arriver à contribuer à cette lutte contre la pollution de l'air.
00:08:11 Je pense que ce qui est important dans tous nos travaux
00:08:14 qu'on conduit avec nos partenaires, c'est qu'on essaie d'aller
00:08:18 du coup de la production des connaissances sur ces trois questions-là
00:08:21 jusqu'à la diffusion des résultats vers les utilisateurs,
00:08:24 que ce soit des...
00:08:25 Des recommandations opérationnelles.
00:08:27 Exactement.
00:08:28 Et que ce soit donc des agriculteurs, des conseillers
00:08:31 et même l'administration, les ministères pour les politiques publiques.
00:08:34 Je vous donne juste deux exemples de type d'action.
00:08:39 On a coproduit un guide de bonne pratique agricole
00:08:43 pour améliorer la qualité de l'air.
00:08:46 Et ce guide vise justement à capitaliser
00:08:49 tous les travaux de recherche qui ont été conduits précédemment
00:08:52 sur ce sujet-là.
00:08:54 Donc, il est à destination des conseillers.
00:08:56 Et donc, il identifie les bonnes pratiques qui font consensus,
00:09:01 qui sont robustes et sur lesquelles on est sûrs
00:09:04 qu'on va améliorer, du coup, on va réduire en tout cas
00:09:08 les émissions de polluants.
00:09:09 C'est un bon outil pour les agriculteurs, ça, je l'ai vu.
00:09:14 Tout à fait. Et on l'élabore à chaque fois
00:09:16 dans une démarche collective.
00:09:18 C'est-à-dire qu'on co-écrit avec tous les organismes
00:09:21 qui ont produit ces connaissances,
00:09:23 donc les instituts de recherche en agriculture,
00:09:27 en forme d'agriculture, etc.
00:09:29 Et puis, dans ce guide-là, on essaie de mettre en avant
00:09:31 aussi les co-bénéfices, parce que je pense que c'est important
00:09:33 aussi de mettre en avant l'intérêt aussi pour le bénéficiaire,
00:09:38 pour l'agriculteur, que ce soit en termes économiques
00:09:41 et autres enjeux agronomiques, pour faciliter aussi
00:09:44 l'adhésion, l'acceptabilité de ces évolutions
00:09:47 à mettre en oeuvre.
00:09:48 Autre exemple aussi, peut-être de capitalisation,
00:09:52 c'est la base de données qui s'appelle ELF.
00:09:55 Vous avez monté avec l'INRAE.
00:09:57 Voilà, c'est ça, l'INRAE, les instituts techniques,
00:10:00 chambres d'agriculture.
00:10:01 C'est une base de données qui est en ligne, accessible,
00:10:05 et qui permet du coup de capitaliser
00:10:07 toutes les productions de recherche
00:10:09 qui sont conduites sur ce sujet-là,
00:10:11 et donc d'essayer progressivement, on va dire,
00:10:14 d'améliorer l'image, d'affiner l'image des sources
00:10:19 d'émissions dans le secteur agricole,
00:10:21 et surtout d'avoir des données à l'échelle des régions,
00:10:26 et pour permettre du coup de prouver des actions.
00:10:28 Très bien.
00:10:29 Rapidement, s'affichent à l'écran les quatre projets
00:10:34 que l'on va découvrir maintenant jusqu'à l'heure du déjeuner.
00:10:37 Vous nous en dites deux mots ?
00:10:39 Oui, on va du coup laisser effectivement les projets
00:10:42 se dérouler et se présenter par eux-mêmes,
00:10:45 et je pense qu'on peut se souligner dans les quatre
00:10:47 projets qu'on va voir, ça va illustrer déjà la diversité
00:10:51 des systèmes de production agricole concernés
00:10:53 par ces questions de pollution de l'air,
00:10:55 parce qu'on va parler d'élevage, de type d'élevage,
00:10:58 volailles, lait, d'une exploitation agricole
00:11:00 dans son approche système, et aussi de sol.
00:11:03 Et je trouve, on va le voir, que ces quatre exposés
00:11:07 illustrent deux aspects des questions de recherche
00:11:10 qu'on a évoquées à l'instant, c'est la nécessité
00:11:13 de mieux caractériser les sources d'émissions
00:11:16 dans les systèmes de production, et donc d'améliorer
00:11:20 tout simplement les facteurs d'émission, les connaissances.
00:11:23 Et puis ça va illustrer aussi un deuxième aspect
00:11:25 qui me semble intéressant, c'est la construction
00:11:27 d'indicateurs de suivi comme des outils d'aide
00:11:30 à la décision pour aider tout simplement à mieux intégrer
00:11:35 ces enjeux de pollution de l'air dans la gestion
00:11:37 de l'exploitation agricole. Voilà.
00:11:39 Très bien. Un grand merci pour ces propos de cadrage,
00:11:43 et désolé pour le problème technique,
00:11:46 on vous a parfaitement entendu.
00:11:48 Et on va enchaîner tout de suite avec le projet Ravisa,
00:11:52 et c'est Christian Georges, qui est directeur
00:11:54 de recherche au CNRS, qui est avec nous.
00:11:57 Bonjour, Monsieur Georges.
00:11:59 Bonjour.
00:12:00 Je l'entends. Formidable.
00:12:03 Tiens, trois questions simples en introduction
00:12:06 et avant de dérouler votre présentation.
00:12:11 Est-ce que les sols et les litières émettent des,
00:12:15 c'est votre sujet, émettent des COV,
00:12:18 des composants organiques volatiles ?
00:12:21 Oui, effectivement. C'était le sujet du projet
00:12:24 que je vais rapidement détailler dans quelques minutes.
00:12:27 Et donc la conclusion du projet, c'est évidemment que oui,
00:12:30 les litières et les sols émettent en fonction de leur état
00:12:34 des composants organiques volatiles très variés.
00:12:37 Et deuxième question simple, est-ce que ça dépend,
00:12:39 oui ou non, de l'ozone ?
00:12:42 La réponse est très simple aussi, oui.
00:12:45 Très bien.
00:12:46 En fait, comme ça a été dit à l'instant,
00:12:48 la pollution de l'air interagit avec la végétation
00:12:51 et peut impacter l'agriculture, mais effectivement,
00:12:54 c'est en fait un jeu de rétroaction entre l'air
00:12:57 et l'émission depuis les sols.
00:12:59 Et donc il y a des conséquences, c'est ma troisième question,
00:13:02 mais j'ai la réponse du coup, il y a des conséquences claires
00:13:05 sur la formation d'aérosols, quoi.
00:13:08 Oui, parce que là, on rejoint en fait le thème
00:13:10 qui a été discuté tout à l'heure dans l'air ambiant,
00:13:12 c'est les odeurs.
00:13:14 Les odeurs sont les terpènes, monoterpènes, etc.,
00:13:16 qui sont émis naturellement par la végétation et l'agriculture,
00:13:19 qui vont, comme c'est montré là à l'écran sur la diapositive,
00:13:22 - Oui, vous êtes fort, tout ça sur une diapo.
00:13:26 - Tout ça sur une diapo, oui.
00:13:29 En fait, qu'est-ce qu'on essaie de faire ici ?
00:13:32 Nos activités ou la végétation vont être les espèces primaires,
00:13:35 ça a été très bien dit dans la vidéo qu'on a vue il y a quelques minutes,
00:13:39 et ces espèces primaires vont interagir avec les oxydants présents dans l'air.
00:13:43 En fonction de cette chimie, on va avoir des espèces secondaires
00:13:46 qui vont pouvoir se déposer au sol ou disparaître de l'air, oui ou non.
00:13:49 - D'accord.
00:13:50 - Et en fonction de ce couple chimie-émission,
00:13:53 on a un problème sur la qualité de l'air.
00:13:55 - Bon, clair.
00:13:56 - Et en fait, on a une réelle rétroaction sur ce schéma-là,
00:14:00 et donc là on rentre un peu plus dans le détail.
00:14:02 En fait, les activités vont émettre un certain nombre de composés,
00:14:06 sous frais, azotés, qui sont effectivement des composés responsables
00:14:11 de la formation d'aérosols dans l'air,
00:14:14 mais également ce qui est en vert ici, des composés organiques volatiles,
00:14:17 qui ont une origine très diverse.
00:14:20 Et en fait, ces composés organiques volatiles vont réagir avec l'ozone dans l'air
00:14:23 pour former des composés de plus, moins en moins volatiles,
00:14:26 qui in fine vont créer des particules qu'on va respirer,
00:14:29 les fameuses aérosols.
00:14:31 - D'accord.
00:14:32 - Et donc, si on passe à la diapositive suivante.
00:14:38 - Oui, et donc on arrive à votre étude, et les objectifs que vous avez fléchés.
00:14:45 - Et donc, les composés organiques volatiles sont principalement émis
00:14:49 par les sources biologiques.
00:14:51 La grande fraction des composés organiques volatiles présents dans l'air
00:14:55 viennent de la végétation, que ce soit les forêts,
00:14:58 les sources agricoles ou les prairies.
00:15:01 Et là, si on regarde un peu plus dans le détail,
00:15:03 il y a eu un certain nombre d'études,
00:15:05 mais tout ce qui est lié à la culture et au sol a été finalement très peu étudié.
00:15:10 Et c'est pour ça qu'on est parti dans ce projet Raviza,
00:15:13 où ma collègue Raluca Chouarou de l'INREI a vraiment été une force motrice.
00:15:18 Donc, sur la diapositive suivante, on va avoir nos objectifs.
00:15:21 Donc, effectivement, sur ce schéma où on regarde un peu les émissions dans l'air
00:15:26 et leur impact en termes de production d'aérosols,
00:15:29 on s'est posé la question au travers du projet Raviza,
00:15:32 qui était lié justement à des émissions de composés organiques volatiles
00:15:35 par les sols et les litières,
00:15:37 savoir s'il y a vraiment une relation avec l'ozone,
00:15:41 puisque l'ozone peut également se déposer au sol,
00:15:44 et à ce moment-là réagir avec les constituants du sol
00:15:47 et donc impacter les émissions de composés organiques volatiles.
00:15:50 Et derrière, on s'est posé la question si tout cela pouvait lier à de la chimie,
00:15:55 de la photochimie et donc à des aérosols organiques secondaires.
00:15:58 Et donc là, c'est la petite structure du projet,
00:16:02 donc je ne vais pas forcément rentrer dans le détail.
00:16:04 On a travaillé avec le soutien qui nous a été offert par l'ADEME.
00:16:10 On peut passer sur la diapositive.
00:16:12 En fait, ce qu'on a fait, un peu résumé ici,
00:16:14 quand on a une culture, par exemple ici la culture du colza,
00:16:18 on a une phase de développement de la plante,
00:16:22 et à un moment donné, on va avoir une chute des pétales, etc.,
00:16:28 donc formation d'un dépôt au sol.
00:16:30 Et ce dépôt au sol, on le voit sur les photos au bas de cette diapositive,
00:16:36 est d'abord très riche en chlorophylle,
00:16:38 et après évidemment s'engage une période de mort de la chlorophylle,
00:16:43 d'activité biologique et donc en fait de dégradation de cette litière.
00:16:48 Et donc là, notre travail a été en grande partie lié à répondre à la question
00:16:54 qui est là sur l'écran, c'est quelles sont les conséquences
00:16:56 de cette dégradation sur les émissions de composés organiques volatiles.
00:17:00 Et pour étudier ce processus, donc on a débloqué les outils.
00:17:05 On a utilisé différentes chambres de simulation atmosphérique,
00:17:08 il y en a une qui est au centre de cette diapositive,
00:17:11 dans laquelle on a déposé une litière de colza fraîche,
00:17:16 puis on a exposé cette litière à un air propre,
00:17:21 contenant ou pas de l'ozone,
00:17:23 et puis derrière on a analysé ce qui sortait de tout cela
00:17:26 à l'aide de moyens d'analyse extrêmement poussés,
00:17:29 qui nous ont permis, alors vous avez toute une série d'acronymes
00:17:32 absolument affreux sur la droite,
00:17:34 mais ces outils ont nous permis d'analyser à la fois la phase gazeuse
00:17:39 et la phase particulière.
00:17:41 Donc on a pu mesurer des centaines, des milliers d'informations secondes
00:17:46 afin d'avoir une mesure assez complète des composés organiques volatiles émis,
00:17:50 et aussi la taille et la distribution des aérosols formés.
00:17:54 Alors, c'est un jeu de données qui est absolument colossal,
00:17:58 donc il est impossible ici de rentrer sur l'ensemble des composés organiques
00:18:02 volatiles mesurés, ça prendrait toute la journée probablement,
00:18:06 mais ce qu'on voit en fait à l'écran ici,
00:18:08 c'est simplement une étude statistique liée à ces centaines,
00:18:12 milliers de composés organiques volatiles qui ont pu être mesurés
00:18:15 comme étant émis par cette litière en voie de dégradation.
00:18:19 Et ce qu'on voit sur ce schéma à droite, c'est simplement une…
00:18:22 enfin simplement, non, c'est une analyse statistique
00:18:25 en composant le principal sur les différents…
00:18:29 en fil du temps, et en fait, la seule chose qu'il faut remarquer,
00:18:33 c'est que les couleurs sont regroupées à peu près au même endroit
00:18:36 sur cet espace, sur ce schéma-là.
00:18:38 Qu'est-ce que ça signifie ?
00:18:39 Ça signifie que l'empreinte chimique des composés organiques volatiles émis
00:18:44 dépend du temps, autrement dit, une litière qui est en dégradation,
00:18:49 entre le début de la phase de dégradation et finalement la dégradation totale,
00:18:54 les composés organiques volatiles barillent tant en nature qu'en intensité.
00:19:00 Et donc, en fait, c'est effectivement ça qu'on a pu mettre en avant
00:19:04 dans ce projet-là.
00:19:06 Ce qu'on a aussi pu mettre, donc là, c'est un exemple
00:19:08 sur un autre type de litière, donc on a étudié un nombre limité de litières,
00:19:11 mais quand même quelques-unes.
00:19:13 Là, ce qu'on a pu voir, c'est sur une litière de PAMARITIM,
00:19:15 c'est qu'effectivement, sur l'exemple ici de l'isoprène,
00:19:20 qui est émis ici à quelques nanogrammes/gramme par heure,
00:19:24 on voit finalement que l'humidité du milieu va jouer sur la type d'émission,
00:19:30 sur l'intensité des émissions.
00:19:33 Voilà.
00:19:35 Donc là, on a un autre exemple, c'est encore une fois le même type
00:19:41 d'analyse statistique, mais cette fois-ci, non pas à partir de litières,
00:19:45 mais à partir de différents sols.
00:19:49 Donc là, on a mesuré un peu moins de composés organiques volatiles
00:19:53 que sur une litière en voie de dégradation.
00:19:56 Ce qu'on a aussi observé, c'est que la quantité ou les flux d'émissions
00:20:00 des composés organiques volatiles émis est bien inférieure à celle de la litière
00:20:05 et que finalement, ces émissions de composés organiques volatiles biogéniques,
00:20:10 ce qui est l'acronyme qui est utilisé ici, COVD,
00:20:14 va dépendre un peu des propriétés physiques du sol.
00:20:20 Derrière se pose la question de savoir, là je vais reprendre mon petit schéma
00:20:23 sur les émissions, l'ozone est présent dans l'air,
00:20:25 mais l'ozone va interagir avec le milieu, tant dans l'air
00:20:28 qu'au niveau du sol ou au niveau de la végétation.
00:20:30 Donc à la fois, ces composés organiques volatiles émis font une source d'ozone,
00:20:35 mais cette ozone qui peut être produite lors de l'épisode de pollution
00:20:38 peut également interagir sur les sols et finalement induire des changements
00:20:42 sur les émissions observées.
00:20:44 C'est ce qu'on a étudié, simplement en ajoutant de l'ozone
00:20:47 dans notre chambre de simulation.
00:20:51 C'est ce qu'on va voir sur la diapose suivante.
00:20:54 Là, c'est un exemple où on montre par exemple les concentrations
00:20:58 de différents composés organiques, donc des monotherpènes en bleu.
00:21:03 Je ne vois pas très bien l'écran, c'est un peu petit de mon côté.
00:21:06 D'autres espèces, c'est ce qu'ils interpènent,
00:21:08 donc les monotherpènes, c'est ce qu'ils interpènent.
00:21:10 C'est typiquement les composés qui sont utilisés.
00:21:12 Je reprends l'exemple des huiles essentielles pour donner des odeurs,
00:21:14 c'est ce qu'ils utilisaient dans les parfums et autres.
00:21:18 On voit à un moment donné dans ce schéma-là, il y a une ligne rouge verticale.
00:21:22 C'est à ce moment-là qu'on va ajouter l'ozone dans le milieu.
00:21:29 On va voir qu'il y a une réaction qui se met en place.
00:21:31 Il y a des composés, on voit des traces qui diminuent,
00:21:34 on voit des traces qui augmentent à partir de ce moment d'injection.
00:21:37 Qu'est-ce que cela signifie ?
00:21:39 Cela signifie que des composés vont réagir avec l'ozone
00:21:43 et leur teneur d'émission va être réduite.
00:21:47 Ce qu'on voit apparaître, c'est des composés d'oxydation
00:21:50 de ces molécules primaires par l'ozone,
00:21:53 tant dans la phase gazeuse au-dessus du sol que probablement dans le sol.
00:21:57 Et in fine, ce qu'on voit, c'est une différence d'émission
00:22:01 des composés organiques de la thymine.
00:22:04 Ce qu'on voit aussi sur la diapose suivante,
00:22:08 c'est qu'on archématise un peu le type d'expérience qui a été menée.
00:22:13 On expose ces litières à de l'ozone
00:22:16 et on voit que les composés changent.
00:22:19 On voit dans le schéma à côté, si vous comparez un peu le jaune et le rouge,
00:22:24 c'est vrai qu'essence d'ozone à jour 1,
00:22:27 entre le bleu ciel et le bleu foncé, c'est la même chose,
00:22:29 mais après 14 jours.
00:22:31 On voit vraiment des différences sur les émissions de composés organiques volatiles
00:22:35 en présence d'ozone.
00:22:38 Alors, quelle est la conséquence de l'ozone ?
00:22:40 On rejoint un peu la même problématique qui a été évoquée dans l'air intérieur.
00:22:46 L'ozone va réagir avec ces molécules hautement réactives
00:22:49 que sont les terpènes, l'isoprène et autres.
00:22:53 La conséquence, c'est la formation de particules.
00:22:56 Et c'est ce qu'on voit ici dans ce schéma-là.
00:22:59 L'ozone va réagir avec ces composés organiques volatiles,
00:23:02 produire des composés très peu volatiles qui vont condenser,
00:23:05 former les aérosols.
00:23:07 Donc là, on a pu identifier plusieurs centaines de composés organiques volatiles.
00:23:11 On est revenu sur l'exemple de la litière de Kohlsa.
00:23:14 On a pu mettre en évidence qu'en fait,
00:23:16 selon l'état de décomposition de la litière,
00:23:18 la teneur d'ozone et d'autres paramètres comme l'usité et autres,
00:23:22 que ça conduit à la formation d'anéoparticules dans l'air,
00:23:26 de particules ultra fines présentes dans l'air.
00:23:29 Et donc, on peut aller à la diapo qui va finalement conclure
00:23:34 et revenir à votre première question.
00:23:36 Est-ce que les sols et les litières émettent des composés organiques volatiles ?
00:23:40 La réponse est oui.
00:23:42 Est-ce que ces composés organiques volatiles forment des aérosols ?
00:23:45 La réponse est oui.
00:23:46 Et en fait, c'est un milieu hautement réactif
00:23:51 qui va impacter la teneur en composés organiques volatiles
00:23:57 directement au-dessus de l'air de ces litières, de ces prairies, de ces sols,
00:24:02 avec la formation potentielle d'aérosols
00:24:06 en fonction des conditions atmosphériques présentes.
00:24:09 Et donc, la dernière diapo, c'est les conclusions.
00:24:11 C'est exactement ce que je viens de dire.
00:24:13 Ça reprend un peu…
00:24:15 On a vraiment construit un jeu de données assez conséquent
00:24:18 en termes d'identification de composés organiques volatiles
00:24:20 émis par les sols et les litières.
00:24:23 Et puis, en fonction de différents paramètres environnementaux,
00:24:26 humidité, ensoleillement, etc.,
00:24:28 on a fait une comparaison entre les litières et les sols.
00:24:33 Et puis, on a aussi étudié avec précision les interactions avec l'ozone,
00:24:37 tant sur le dépôt de l'ozone sur les sols
00:24:39 que sur l'interaction chimique qui influe sur l'empreinte chimique
00:24:43 émise par les litières et les sols.
00:24:46 Très bien. Merci, Mesdames, Messieurs, pour vos questions.
00:24:49 On y va.
00:24:50 Pourquoi les émissions d'origine naturelle de la végétation
00:24:54 sont-elles plus fortes en zone tempérée ?
00:24:56 C'est ce que vous marquiez dans une de vos diapos,
00:25:00 qui est, je crois… J'y retourne. La diapo 5.
00:25:03 Alors, la diapo, c'était plus un diapo qui montrait
00:25:08 le nombre d'études en fonction des environnements
00:25:13 plutôt que réellement les quantités émises.
00:25:15 Après, en zone tempérée,
00:25:17 si on regarde maintenant à l'échelle planétaire,
00:25:20 c'est dans ces régions-là qu'on va avoir un grand nombre de forêts
00:25:24 et de végétation naturelle,
00:25:26 donc pas forcément liées à l'agriculture,
00:25:28 mais liées à la présence de végétation.
00:25:30 D'accord.
00:25:31 Question. Est-ce que vous avez pu croiser
00:25:34 les résultats de votre étude avec AgriMultipol ?
00:25:39 Alors, il y a un regroupement entre les partenaires
00:25:44 sur les deux projets.
00:25:46 Ce regroupement n'a pas encore eu lieu,
00:25:48 mais effectivement, je pense qu'on va en entendre parler tout à l'heure.
00:25:52 Tout à fait.
00:25:54 Donc, je vais laisser Valéry répondre tout à l'heure,
00:25:57 mais effectivement, on est sur deux approches un peu différentes
00:26:00 et en fait, finalement, complémentaires,
00:26:02 plutôt laboratoire à main sur ce qu'on fait,
00:26:04 où on peut vraiment identifier des paramètres bien précis,
00:26:08 l'impact de l'ozone sur telle et telle litière,
00:26:10 sur telle et telle composée,
00:26:12 et finalement, avoir une vision un peu plus intégrante
00:26:15 sur des mesures en condition réelle.
00:26:17 Et les deux se complètent relativement bien probablement.
00:26:21 D'accord.
00:26:22 Est-ce que vous avez réfléchi aux conséquences
00:26:24 sur l'utilisation des sols ?
00:26:26 Est-ce que vous pouvez produire un document,
00:26:29 des recos au vu des résultats de votre étude ?
00:26:35 Alors, peut-être pas à ce stade-là.
00:26:39 Vu de l'étude, ce qu'on peut dire,
00:26:41 c'est que sur les quatre litières, les quatre sols étudiés,
00:26:46 il y a un impact.
00:26:47 On est capable, sur ces matériaux-là,
00:26:51 de quantifier les émissions de composés organiques volatiles.
00:26:55 Maintenant, pour vraiment, c'est un peu, je pense,
00:26:57 ce qui est caché d'air, cette question,
00:27:00 quantifier l'impact sur l'environnement et sur l'air,
00:27:03 ce serait une étude complémentaire à mener
00:27:06 en utilisant les données-là
00:27:08 avec un modèle de simulation atmosphérique.
00:27:11 Très bien. Je regarde. C'est bon. Il n'y a plus de questions.
00:27:14 Un grand merci pour cette présentation.
00:27:18 On va enchaîner avec le projet FLAP,
00:27:22 qui porte sur l'évaluation des flux azotés
00:27:24 en bâtiment de poules pondeuses.
00:27:26 Et ça va du stockage à l'épandage.
00:27:28 Et nous sommes avec Nicolas Genot,
00:27:30 chargé d'études en environnement et en production avicole
00:27:33 à la Chambre régionale d'agriculture de Bretagne.
00:27:36 Bienvenue, monsieur.
00:27:38 Oui, merci. Ça va ?
00:27:40 Oui, très bien. Vous m'entendez ? C'est bon ?
00:27:42 On vous entend super bien.
00:27:44 Donc, ce projet a pour objectif
00:27:47 une acquisition de connaissances
00:27:50 sur les émissions d'ammoniaque en filière pondeuse
00:27:53 et sur plusieurs systèmes représentatifs de la filière.
00:27:57 Je rappelle les chiffres donnés tout à l'heure par monsieur Mousset.
00:28:02 C'est 93% d'émissions d'ammoniaque,
00:28:06 dont 39% qui sont liées à la déjection animale.
00:28:11 Et c'est ce dont on va parler avec vous.
00:28:14 Alors, quelques éléments de contexte et d'objectif sur votre étude.
00:28:19 Oui, effectivement, comme vous avez rappelé,
00:28:24 l'importance des émissions d'ammoniaque en agriculture.
00:28:28 Je rajouterai un chiffre, juste sur que les 93%,
00:28:32 là on a 16% qui sont imputables à l'agriculture.
00:28:36 Donc, c'est pour ça que ce projet fait sens
00:28:39 avec comme objectif une approche systémique.
00:28:42 Donc, en travaillant sur les trois ateliers principaux d'émissions d'ammoniaque,
00:28:47 donc le bâtiment, le stockage et l'épornage,
00:28:50 avec l'acquisition de connaissances à la fois de référence et de la métrologie.
00:28:55 Donc, on s'est basé sur deux principaux systèmes
00:28:59 et en travaillant sur deux élevages en particulier.
00:29:02 Donc, un premier en cage aménagée,
00:29:05 avec la particularité d'avoir une évacuation des fiantes à l'intérieur
00:29:09 et un préséchage de ces fiantes au niveau des tapis.
00:29:13 Et un deuxième système en volière, qu'on voit sur les photos,
00:29:18 avec une évacuation fréquente également de ces fiantes
00:29:22 et la particularité d'un sécheur extérieur,
00:29:26 un tunnel de séchage qu'on verra en photo sur les diapos suivantes.
00:29:30 Donc, qui constitue des meilleures techniques disponibles
00:29:34 issues du bref élevage sur la réduction d'émissions d'ammoniaque dans la filière.
00:29:40 Très bien. Alors, à propos de ces émissions.
00:29:44 Donc, le projet a été séparé sur les trois ateliers
00:29:50 avec l'idée de regarder le transfert de pollution.
00:29:53 Donc, sur la partie au bâtiment, en fait, ce qu'on peut retenir,
00:29:57 c'est qu'à la fois en volière et en cage, on est sur des valeurs cohérentes
00:30:01 avec ce qu'on trouve dans la bibliographie et puis les valeurs émises par le bref.
00:30:07 Et on a ce chiffre aussi important avec une réduction d'émissions d'ammoniaque
00:30:14 pour aller donc de 60 à 80 %
00:30:17 avec ces techniques d'évacuation fréquente de fiante et de séchage.
00:30:22 Comparé à un système de référence où il y a une accumulation de fiante en fosse.
00:30:26 Donc, un résultat important qui montre bien,
00:30:29 qui met bien en évidence l'impact positif de ces techniques sur la qualité de l'air.
00:30:34 Donc, ici en bâtiment de pondeuse, dans des systèmes français représentatifs.
00:30:39 Et au stockage ?
00:30:43 Du coup, voilà. Ensuite, si on continue le cheminement des fiantes,
00:30:49 on arrive sur le stockage.
00:30:51 Donc, cette partie du projet a pu être menée à la fois en laboratoire
00:30:56 et également avec des mesures sur le terrain,
00:30:59 des ouvrages de stockage et le sécheur qu'on peut voir.
00:31:03 Le grand résultat à retenir finalement de ces essais terrain et en labo,
00:31:08 c'est que lorsque la fiante est sèche,
00:31:11 on a vraiment une émission d'ammoniaque qui est négligeable.
00:31:14 Donc, c'est un résultat vraiment très intéressant de mettre ces pratiques en œuvre.
00:31:18 Par contre, ce qui a pu être observé notamment au laboratoire,
00:31:22 c'est dès lors qu'il y a une petite réhumidification de ces fiantes,
00:31:27 on a bien une reprise d'émission d'ammoniaque.
00:31:30 Ce qui arrive à la recommandation de vraiment conserver ces fiantes sèches
00:31:34 dans un endroit sec et dans un hangar fermé.
00:31:38 - Oui, intéressant. Bien sûr.
00:31:41 On continue la chaîne et on arrive à l'épandage.
00:31:44 - À l'épandage, on retrouve ce même résultat,
00:31:48 à savoir l'importance des conditions climatiques au moment de l'épandage
00:31:54 et surtout dans les jours qui suivent,
00:31:56 puisqu'ils ont pu mesurer la modélisation et la dynamique d'émission d'ammoniaque.
00:32:02 Les recommandations étaient vraiment d'éviter le contact avec l'eau
00:32:07 dans les jours qui suivent,
00:32:09 puisque ça engendre directement une émission d'ammoniaque beaucoup plus importante.
00:32:14 Pour cela, l'enfouissement des fiantes au moment de l'épandage
00:32:19 est quelque chose qui est vraiment à préconiser pour limiter ces émissions.
00:32:23 Enfin, un résultat de ces mesures à l'épandage,
00:32:29 c'est qu'on n'a pas observé de différence
00:32:32 entre que les fiantes sont issues du système voliaire ou du système cage étudié au préalable.
00:32:39 - C'est intéressant qu'un projet comme celui-là soit apporté par une chambre d'agriculture,
00:32:44 parce que c'est votre boulot, au contact direct des agriculteurs.
00:32:49 Le résultat, parce que là, il y a du mode d'emploi concret.
00:32:55 Il ne faut pas épandre en temps de pluie, privilégier le séchage.
00:33:00 Il y a des recos très intéressantes et très opérationnelles.
00:33:03 Comment vous leur vendez ces process virtueux ?
00:33:08 - C'est vrai que, comme vous le dites, en tant que chambre d'agriculture,
00:33:15 on a un peu l'objectif d'arriver à vulgariser des résultats
00:33:20 sur des études quand même très métrologiques qu'on a pu mener dans le cadre de FLAAP.
00:33:25 Après, c'est de montrer l'impact qu'il y a en termes de qualité de l'air.
00:33:30 Aussi, il y a d'autres effets positifs de ce séchage.
00:33:34 Je pense par exemple que, sur le séchage extérieur,
00:33:37 ça réduit les mouches présentes sur l'élevage.
00:33:44 On arrive à trouver quelques effets autres bénéfiques de ces systèmes
00:33:49 pour arriver à leur montrer les bienfaits de ces techniques.
00:33:54 - Il y a des notions d'investissement quand même ?
00:33:58 Les colonnes de séchage, etc. ?
00:34:01 C'est absorbant ça ?
00:34:03 - Effectivement, c'est un peu les facteurs limitants de ces techniques
00:34:07 qui sont à mettre en place conséquentes.
00:34:10 Après, il faut savoir que ça permet de mieux vendre et valoriser ces fiantes
00:34:16 une fois qu'elles sont traitées.
00:34:18 C'est sur ce type de système qu'ils vont pouvoir essayer de s'y retrouver
00:34:23 en vendant un produit normé, séché,
00:34:26 et puis simplement une fiante qui est considérée comme un déchet.
00:34:31 - Une dernière question qu'on vous a sous la main.
00:34:35 Ces deux enjeux qu'on disait en introduction,
00:34:38 et le deuxième enjeu qui est une agriculture
00:34:41 qui subit aussi les pollutions de l'air
00:34:44 avec des réductions de rendement qui peuvent aller jusqu'à -15%.
00:34:49 Comment vous le sentez, ça ?
00:34:51 Qu'est-ce que vous disent vos ressortissants ?
00:34:55 - C'est vrai qu'on peut s'apercevoir,
00:34:58 en rentrant dans certains bâtiments,
00:35:02 une ambiance des fois qui peut être assez lourde.
00:35:06 Ici, on parle d'ammoniaque, mais il y a aussi l'exemple des particules.
00:35:11 C'est vrai qu'à la fois sur la santé humaine,
00:35:15 il y a eu des projets qui ont recommandé de bien se protéger pour entrer,
00:35:20 mais ils sont sensibilisés aussi à l'impact sur les animaux,
00:35:24 même si c'est moins mon domaine,
00:35:27 c'est plus difficilement mesurable l'impact de rendement sur les animaux
00:35:32 et la qualité de l'air.
00:35:34 C'est plutôt admis en termes de santé animale,
00:35:38 fragilité des animaux, où ils ont bien conscience de ça.
00:35:44 - Merci beaucoup.
00:35:46 On va enchaîner avec le projet UREA.
00:35:50 Benoît Rouille, responsable de projet au service de production laitière
00:35:56 à l'Institut de l'élevage.
00:35:58 Bonjour, vous êtes avec nous ?
00:36:00 - Bonjour.
00:36:02 - On va parler de l'UREA du lait,
00:36:06 avec l'objectif de votre étude,
00:36:09 un indicateur pour estimer les rejets azotés
00:36:13 et piloter l'alimentation des vaches laitières.
00:36:17 Élément de contexte et objectif pour commencer.
00:36:21 - Oui, tout à fait.
00:36:23 Merci de m'avoir invité à parler du projet UREA
00:36:26 autour de l'UREA du lait,
00:36:28 qui est un élément qu'on sait doser aujourd'hui
00:36:32 et qui peut être un bon indicateur
00:36:34 à la fois des rejets azotés et de la nutrition des animaux.
00:36:37 Pourquoi on s'est intéressé à ça ?
00:36:39 On l'a rappelé, et je pense que je vais le rappeler un peu avec mes mots,
00:36:42 il y a un enjeu sociétal autour des rejets d'ammoniaque
00:36:45 et de gaz à effet de serre dans l'air,
00:36:47 dans le monde de l'élevage globalement.
00:36:49 Il y a également un enjeu réglementaire,
00:36:51 puisque tous les élevages sont soumis à des règles
00:36:54 qu'ils doivent respecter en termes de rejets
00:36:57 et de maîtrise des pollutions.
00:36:59 Donc là, potentiellement, il y a une mise en place possible
00:37:02 de nouvelles directives applicables à l'élevage bovin.
00:37:05 Et puis des enjeux scientifiques et économiques,
00:37:07 en améliorant les préconisations
00:37:09 sur l'alimentation azotée des vaches laitières.
00:37:11 Donc pour être plus efficients dans l'utilisation des ressources
00:37:14 qui sont, on en est de plus en plus convaincus,
00:37:16 pas infinies dans le monde dans lequel on vit.
00:37:19 Et puis pour être plus économiques,
00:37:21 en tout cas pour mieux maîtriser l'économie d'un point de vue de l'éleveur
00:37:24 sur l'alimentation de son troupeau.
00:37:26 Donc ce sont les trois grands enjeux qu'on a mis en avant dans ce projet.
00:37:29 Et puis du coup, les objectifs qu'on a essayé de mettre en face,
00:37:33 c'était d'abord de fiabiliser l'analyse de la teneur en urée du lait de vache
00:37:37 sur le territoire français par tous les labos
00:37:39 qui sont amenés à faire ce type d'analyse,
00:37:41 pour être certain qu'un lait analysé ait la même valeur
00:37:44 qu'il soit analysé dans le nord, dans l'est ou dans l'ouest de la France.
00:37:48 De développer un modèle qui permettait de prédire les rejets azotés
00:37:51 à partir de la teneur en urée du lait
00:37:53 et de la connaissance de l'alimentation des animaux.
00:37:56 Donc ça, ça se fait bien à l'échelle de la vache.
00:37:58 Et puis ensuite, c'est d'agréger ça à l'échelle du troupeau
00:38:01 pour tester et valider ce modèle de prédiction des rejets,
00:38:04 à une échelle plus grande donc du troupeau,
00:38:06 pour améliorer la prédiction des rejets azotés.
00:38:08 Donc une vache n'est pas seulement une vache administrative.
00:38:12 Il y a des impacts différents selon les vaches.
00:38:16 C'est exactement ce qui se cachait derrière l'idée de ce projet-là.
00:38:20 C'était de sortir, ou en tout cas de chercher à préciser
00:38:22 cette vache administrative qui ne nous satisfaisait pas complètement
00:38:26 d'un point de vue zoonotechnique.
00:38:27 Très bien. Alors on va rentrer dans votre sujet.
00:38:32 Effectivement. Donc là, vous avez au milieu notre petite vache
00:38:37 qui nous a servi de modèle, avec la connaissance de son alimentation
00:38:40 et notamment de son alimentation azotée.
00:38:42 Et puis pour rejoindre l'autre bout, notamment l'excrétion azotée,
00:38:45 on passe par l'urée du lait.
00:38:47 Donc la première mission, c'était d'utiliser l'urée du lait
00:38:50 comme un proxy de l'alimentation azotée.
00:38:52 Et donc pour faire ça, c'est ce que vous avez sur la gauche,
00:38:54 il a fallu fiabiliser le dosage en routine,
00:38:57 notamment en moyenne infrarouge de cet indicateur.
00:39:00 Alors le moyenne infrarouge est connu en production laitière
00:39:02 parce qu'il sert aussi à analyser les critères de paiement du lait,
00:39:05 que sont le taux de protéines, le taux de matière grasse
00:39:07 et les cellules qu'on retrouve dans le lait.
00:39:10 Et puis ensuite, une fois qu'on a pu fiabiliser ça,
00:39:13 notamment à destination des éleveurs, on a travaillé sur des modèles
00:39:17 utilisant cette urée du lait analysée en moyenne infrarouge
00:39:20 pour prédire les rejets azotés et agréger à l'échelle territoriale,
00:39:24 pour les troupeaux, pour les exploitations, nos résultats.
00:39:27 Donc on est passé de l'individu d'une analyse en routine
00:39:30 à un modèle permettant de prédire les rejets à l'échelle du troupeau.
00:39:34 Et donc j'ai remis la petite carte de France
00:39:36 parce qu'on s'intéresse bien à tous les systèmes français
00:39:38 et c'est là où la différence avec la vache administrative
00:39:40 peut se faire aussi, en fonction des zones de production.
00:39:43 Mais alors justement, il y a des impacts plus forts avérés sur certaines zones ?
00:39:50 Vous avez une carte-eau de l'impact ?
00:39:55 Alors on ne l'a pas mis là parce qu'en fait, le but pour nous
00:39:58 ce n'est pas forcément d'opposer les systèmes,
00:39:59 mais c'est de regarder quels sont les leviers,
00:40:01 les marges de manœuvre dans chacun des systèmes.
00:40:03 Et il est certain qu'on aura des marges de manœuvre différentes
00:40:06 entre un système très axé, par exemple, maïs dans les plaines de l'Ouest
00:40:10 et des systèmes de montagne qui ont recours à l'herbe.
00:40:12 Donc on ne part pas du même niveau de taux d'urée du lait,
00:40:14 on n'a pas les mêmes rejets et donc ça, on va pouvoir le préciser.
00:40:17 D'accord.
00:40:20 Et donc le premier point pour fiabiliser l'analyse,
00:40:23 en fait, ce qui a été fait au niveau collectif et sous l'égide
00:40:26 de l'interprofession laitière, c'est-à-dire du CNIEL,
00:40:28 c'est d'émettre un manuel de recommandation de détermination
00:40:31 de la teneur en urée, d'élais individuels et de troupeaux
00:40:34 en utilisant la spectrométrie moyenne infrarouge.
00:40:36 Ça n'avait pas été fait par le passé, en tout cas,
00:40:38 ce n'était pas fait au niveau collectif et national.
00:40:41 Et donc ça, avec une série de prélèvements en ferme
00:40:43 et de ring tests, nous avons pu obtenir et proposer ce guide
00:40:48 qui était une vraie avancée dans l'analyse du taux d'urée du lait.
00:40:51 Donc là, c'était très analytique d'un point de vue travail.
00:40:55 Ensuite, on s'est penché plutôt sur la recherche, la science,
00:41:03 pour essayer d'avoir un modèle de prédiction plus précis,
00:41:05 donc toujours la prédiction des rejets azotés connaissant
00:41:08 le taux d'urée du lait.
00:41:10 Et lorsqu'on fait un bilan à l'échelle de l'animal,
00:41:12 vous avez un animal qui va ingérer de l'azote,
00:41:15 il y a à peu près 26 % en moyenne qui se retrouve dans le lait,
00:41:18 37 % dans l'urine et 37 % dans les fessesses.
00:41:21 Sauf que quand vous faites le bilan de l'ensemble,
00:41:23 par rapport à ce qu'on a mesuré en sortie de l'animal,
00:41:25 il en manque toujours un peu, on a toujours des défauts de bilan.
00:41:28 Et ce qu'on a regardé, là, on a eu une idée,
00:41:31 notamment les collègues Inrae ont eu cette idée,
00:41:33 c'est de regarder s'il n'y avait pas de l'azote
00:41:35 qui sortait dans la sueur des animaux.
00:41:37 Et donc on a adapté un dispositif qui est utilisé en médecine humaine
00:41:41 sur des vaches, comme vous pouvez le voir là,
00:41:44 pour essayer de récupérer de la sueur et ensuite de doser la sueur
00:41:47 pour savoir s'il y avait de l'azote dedans,
00:41:49 et si de fait on pouvait diminuer notre part d'inconnue
00:41:52 autour du bilan azoté.
00:41:54 Et donc ça nous a permis de préciser davantage
00:41:58 tous ces compartiments de l'animal,
00:42:00 entre l'heure humaine, la circulation sanguine,
00:42:04 les réserves, l'urine, les fessesses,
00:42:07 pour savoir un peu où passait l'azote ingéré.
00:42:09 Et donc on a pu compléter, parce qu'il y a effectivement
00:42:12 une partie de l'azote qui se retrouve dans la sueur
00:42:14 et ça n'avait jamais été mesuré jusqu'à maintenant.
00:42:16 Bon.
00:42:18 Et donc ce que ça nous a permis de faire,
00:42:21 c'est d'aller vers une estimation plus précise de l'excrétion,
00:42:24 donc de l'excrétion azotée des vaches laitières,
00:42:26 qui va varier en fonction de la ration.
00:42:28 Naturellement, plus vous allez fournir d'azote dans la ration de l'animal,
00:42:32 et bien plus il va en excréter et en émettre.
00:42:35 Il y a également, et ça, ça a été un peu abordé tout à l'heure,
00:42:38 et ça dépend des systèmes, ça varie en fonction du temps de présence
00:42:41 en pâture et en bâtiment,
00:42:43 puisque une bouse émise en pâture ne va pas émettre tout à fait la même chose
00:42:47 qu'une déjection récoltée et stockée en bâtiment
00:42:51 et stockée sous différentes formes, sous forme de lisier ou de fumée.
00:42:54 Donc aujourd'hui, on a un modèle qui permet de s'affranchir
00:42:58 de la connaissance fine de la ration en passant par le taux de durée du lait.
00:43:01 C'est-à-dire que la connaissance du taux de durée du lait
00:43:03 nous permet d'être plus précis dans l'excrétion azotée des vaches laitières.
00:43:06 Ça, c'est un gros point positif du modèle
00:43:08 à l'échelle de l'individu et des troupeaux.
00:43:10 Ce projet est parti en 2015, et il a duré trois ans.
00:43:17 Donc on a déjà un bon recul là-dessus.
00:43:22 Même question qu'à votre collègue de la Chambre d'agriculture de Bretagne,
00:43:27 comment ça percole le passage à l'acte par rapport aux résultats de ces études ?
00:43:35 Comment vous le gérez auprès des éleveurs ?
00:43:38 Il y a deux niveaux.
00:43:40 D'abord, le taux de durée du lait, c'est une information qui revient dans les élevages
00:43:44 via des analyses faites par les laiteries au niveau du paiement.
00:43:47 C'est-à-dire que l'éleveur a une information sur le taux de durée du lait.
00:43:51 Il peut aussi en avoir grâce à des contrôles de performance sur ces animaux
00:43:54 à l'échelle des individus dans certains organismes.
00:43:56 Ça veut dire que l'éleveur a une information qui lui permet d'ajuster au mieux sa ration,
00:44:01 notamment sur l'azote apporté aux animaux, par rapport à des objectifs de production.
00:44:05 Ça veut dire qu'il peut être au plus juste en termes d'efficience et d'économie.
00:44:09 Ce qui veut dire que s'il ajuste au mieux, il va économiser sur des rejets.
00:44:12 Donc ça va dans le bon sens.
00:44:14 C'est une information très pratique et on communique là-dessus.
00:44:16 Ce sont des bons indicateurs pour le pilotage de l'alimentation.
00:44:22 Tout à fait, et d'autant plus que grâce au guide collectif,
00:44:25 aujourd'hui on sait que c'est analysé correctement
00:44:28 et que c'est un indicateur sur lequel on peut compter.
00:44:30 C'est un indicateur parmi d'autres, mais il faut s'en servir.
00:44:34 Il y a une question de quelqu'un qui n'est pas tout à fait satisfait
00:44:37 de votre réponse tout à l'heure sur la carto nationale.
00:44:40 Si ça a un sens, est-ce qu'il y a des secteurs, des régions
00:44:48 où il y a des spécificités sur lesquelles il faut agir ?
00:44:53 Ce qui est certain, c'est que je pense qu'il faut,
00:44:58 quelles que soient les régions dans lesquelles on se trouve,
00:45:00 il faut rationner les animaux au plus juste.
00:45:02 C'est-à-dire être économe sur les quantités de protéines apportées.
00:45:05 Les protéines apportées notamment dans des systèmes
00:45:08 qui vont consommer de l'ensilage de maïs,
00:45:10 vous avez la main pour faire varier les choses
00:45:12 parce que vous pouvez diminuer vos apports de protéines,
00:45:14 mais vous diminuerez aussi potentiellement, sensiblement,
00:45:17 votre production laitière.
00:45:18 Donc là, il y a un calcul économique à faire pour les éleveurs.
00:45:20 Dans d'autres régions où, par exemple, on utilise beaucoup plus l'herbe,
00:45:25 donc grosso modo quand on va être dans des zones de plaine herbagère
00:45:27 ou en altitude dans des zones de montagne,
00:45:30 eh bien là, l'azote apporté, vous pouvez difficilement le gérer
00:45:33 puisqu'il est présent dans le fourrage que vous distribuez à vos animaux.
00:45:36 Et donc là, les leviers à mettre en œuvre sont plus difficiles à actionner.
00:45:39 D'accord. D'accord. Très bien.
00:45:41 Merci beaucoup. Merci pour votre présentation.
00:45:46 Je vous en prie, merci.
00:45:48 Merci à vous. Le dernier projet que nous allons partager
00:45:52 avant la pause déjeuner, on l'a évoqué tout à l'heure,
00:45:55 il y avait une question là-dessus,
00:45:57 c'est une question qui est très importante,
00:46:00 et qui est très intéressante.
00:46:02 Et donc, je vais vous la poser.
00:46:04 Je vais vous la poser,
00:46:06 parce que je pense que c'est une question qui est très importante.
00:46:09 Et donc, je vais vous la poser,
00:46:11 parce que je pense que c'est une question très importante.
00:46:14 Et donc, je vais vous la poser,
00:46:16 parce que je pense que c'est une question très importante.
00:46:19 Et donc, je vais vous la poser,
00:46:21 parce que je pense que c'est une question très importante.
00:46:24 Et donc, je vais vous la poser, parce que je pense que c'est une question très importante.
00:46:27 Et donc, je vais vous la poser,
00:46:29 parce que je pense que c'est une question très importante.
00:46:32 Et donc, je vais vous la poser,
00:46:34 parce que je pense que c'est une question très importante.
00:46:37 Et donc, je vais vous la poser,
00:46:39 parce que je pense que c'est une question très importante.
00:46:42 Et donc, je vais vous la poser,
00:46:44 parce que je pense que c'est une question très importante.
00:46:47 Et donc, je vais vous la poser,
00:46:49 parce que je pense que c'est une question très importante.
00:46:52 Et donc, je vais vous la poser,
00:46:54 parce que je pense que c'est une question très importante.
00:46:57 Et donc, je vais vous la poser,
00:46:59 parce que je pense que c'est une question très importante.
00:47:02 Et donc, je vais vous la poser,
00:47:04 parce que je pense que c'est une question très importante.
00:47:07 Et donc, je vais vous la poser,
00:47:09 parce que je pense que c'est une question très importante.
00:47:12 Et donc, je vais vous la poser,
00:47:14 parce que je pense que c'est une question très importante.
00:47:17 Et donc, je vais vous la poser,
00:47:19 parce que je pense que c'est une question très importante.
00:47:21 Et donc, je vais vous la poser,
00:47:23 parce que je pense que c'est une question très importante.
00:47:26 -Exactement.
00:47:27 Et vous voyez que dans la première partie du projet,
00:47:30 donc à gauche,
00:47:31 on a vraiment mis nos instruments de pointe au cœur de la source,
00:47:35 puisque vous avez ici la caravane laboratoire au sein de l'État,
00:47:39 au sein de la bergerie,
00:47:40 et également à l'extérieur auprès des zones de stockage,
00:47:43 avec donc les principaux polluants que nous avons mesurés au niveau des gaz,
00:47:47 c'était les fameux COV, l'ammoniaque et les pesticides,
00:47:50 les particules fines.
00:47:51 Et après, en fait,
00:47:52 on a pris cette instrumentation qu'on a déplacée au champ,
00:47:55 qui est à quelques centaines de mètres de la ferme,
00:47:58 et on a suivi pendant plusieurs mois les concentrations de ces composés
00:48:02 et également de l'influence des pratiques agricoles,
00:48:04 puisque vous avez ici de lister les quatre épontages
00:48:07 qui ont eu lieu pendant cette période.
00:48:09 -Aller au plus près des sources polluantes,
00:48:14 à l'intérieur comme à l'extérieur.
00:48:17 D'accord.
00:48:18 Alors, on va aller tout de suite aux résultats,
00:48:21 parce que là, ils sont limpides sur ce que vous avez mené.
00:48:25 -D'accord.
00:48:26 Donc, les premiers résultats, effectivement,
00:48:28 sont sur les mesures que nous avons effectuées
00:48:30 à l'intérieur des bâtiments d'élevage, ici, donc les COV.
00:48:33 Grâce à toutes ces techniques analytiques,
00:48:35 on a pu identifier et quantifier plus de 400 COV,
00:48:39 dont les principaux sont donnés sur le diagramme du bas.
00:48:42 Vous voyez l'éthanol, le méthanol,
00:48:44 et puis la composition générique qui sont données par les camemberts.
00:48:49 Vous voyez, justement,
00:48:50 il y a environ la moitié des composés qui sont oxygénés.
00:48:53 Ensuite, ce sont des hydrocarbures et puis des composés azotés.
00:48:58 Donc, ça a vraiment permis de déterminer
00:49:00 une empreinte chimique de cette source
00:49:02 et puis aussi d'identifier certains composés,
00:49:04 un peu comme des traceurs, en fait, de ces bâtiments d'élevage.
00:49:08 Par contre, ce qu'il faut aussi souligner,
00:49:10 c'est que nous n'avons pas vu d'impact significatif
00:49:13 sur la composition des aérosols fins
00:49:16 à l'intérieur de ces bâtiments d'élevage.
00:49:19 Par contre, si on regarde la diapositive suivante,
00:49:22 on a pu, grâce à ces mesures,
00:49:24 quantifier et faire une estimation des facteurs d'émission,
00:49:28 donc non seulement de l'ammoniaque, mais également des COV.
00:49:31 Et donc, c'était les premiers facteurs d'émission de COV
00:49:34 par les bâtiments d'élevage en France,
00:49:36 avec vraiment un grand nombre de COV.
00:49:38 Et on a pu constater
00:49:40 que ce sont des facteurs d'émission significatifs
00:49:43 avec une source, si on l'extrapolait à l'échelle de la France,
00:49:47 qui serait de l'ordre de grandeur que le trafic.
00:49:51 Mais évidemment, il faudrait vérifier la représentativité
00:49:54 de ces résultats pour cette extrapolation.
00:49:57 Alors ensuite, c'est ce qu'on a justement cherché
00:50:01 à aller mesurer au champ, en aire ambiante.
00:50:05 Alors, la culture qui était cette année-là,
00:50:09 c'était du blé d'hiver,
00:50:10 avec le principal composé émis, le méthanol.
00:50:14 Mais cette diapositive, elle illustre l'impact
00:50:16 des pratiques agricoles, en fait, sur les COV,
00:50:19 parce qu'on va reconnaître certains des composés
00:50:21 qu'on avait mesurés dans les bâtiments d'élevage,
00:50:23 comme les créseaux,
00:50:24 quand il y a eu épandage du lisier bovin,
00:50:26 vous voyez des concentrations qui, tout d'un coup,
00:50:28 montent fortement et puis diminuent au fil du temps.
00:50:32 Et donc, la question qu'on s'est posée,
00:50:34 c'est finalement, quand on est comme ça, en air ambiant,
00:50:37 influencé par des sources multiples,
00:50:40 quelle va être la contribution des sources agricoles
00:50:44 à ces COV en air ambiant ?
00:50:46 Et c'est ce que va nous donner la diapositive suivante,
00:50:49 avec l'utilisation, en fait, d'un modèle statistique
00:50:53 qui va nous permettre de séparer les contributions
00:50:56 des différentes sources.
00:50:58 Et le schéma du haut est là uniquement pour vous montrer
00:51:01 qu'on cherche, en fait, à obtenir ce qu'on appelle
00:51:03 des profils de sources,
00:51:05 l'échelle qui va donner tout un tas de COV
00:51:08 qui ont été mesurés.
00:51:10 Et on a pu relier ce profil de sources à l'agriculture
00:51:15 grâce à la forte présence de l'ammoniaque
00:51:18 qui est montrée en haut à droite.
00:51:20 Et ce profil-là nous a permis aussi de reconnaître
00:51:22 certains composés un peu traceurs,
00:51:24 comme l'isopropyl.
00:51:26 Et une fois qu'on avait identifié
00:51:29 les différentes sources contribuant aux COV en air ambiant,
00:51:33 on a pu faire ce petit camembert que vous voyez présenté en bas
00:51:37 pour montrer que sur ce site en proximité agricole
00:51:41 et sur les 35 COV qui étaient pris en compte
00:51:44 dans cette modélisation,
00:51:46 on avait une influence d'environ 20 %
00:51:49 des activités agricoles directes.
00:51:51 Par contre, ce que j'aimerais aussi souligner,
00:51:53 c'est que la forte proportion des composés biogéniques
00:51:57 qui comprendent toute la végétation, comme les forêts,
00:52:00 comprend certainement aussi une partie des cultures
00:52:03 parce que ça émet en fait le même type de COV.
00:52:06 Donc une fois qu'on a eu à regarder
00:52:10 l'influence des pratiques agricoles,
00:52:12 comme on l'a vu tout à l'heure sur les COV,
00:52:14 on a regardé également sur les autres composés
00:52:16 que nous analysions.
00:52:18 Alors typiquement l'ammoniaque,
00:52:20 qui est ici donc représentée à grignons en violet
00:52:24 sur la période de mesure,
00:52:26 et puis en noir, vous avez l'ammoniaque,
00:52:28 mais située sur un site de fond périurbe.
00:52:31 Et donc de matérialiser sur le schéma,
00:52:34 on voit deux épandages d'azote minéral et de lisier,
00:52:38 et on voit fortement l'influence directe de l'épandage
00:52:42 sur les concentrations d'ammoniaque dans l'air,
00:52:46 et on note aussi la dépendance de ces concentrations
00:52:50 aux conditions météorologiques,
00:52:52 comme ça a déjà été indiqué auparavant.
00:52:54 Donc ça c'était sur l'ammoniaque,
00:52:57 et maintenant si on regarde l'influence
00:53:00 de ces pratiques agricoles sur les particules,
00:53:03 comme on le voit sur cette diapositive,
00:53:06 donc de nouveau on a le fond périurbain en noir,
00:53:09 et cette fois-ci grignons étant bleus.
00:53:12 Donc on regarde ici en fait le nitrate particulier,
00:53:17 et contrairement à l'ammoniaque,
00:53:19 on ne voit pas un impact immédiat en fait
00:53:22 des traitements qui ont eu lieu sur le site,
00:53:25 donc des traitements locaux sur les niveaux de particules.
00:53:28 Ça va être un impact plutôt à l'échelle régionale,
00:53:31 le temps que ce nitrate particulier se forme,
00:53:34 parce qu'on voit quand même que les niveaux de nitrate particulière
00:53:38 sont supérieurs à grignons que sur le fond périurbain.
00:53:42 Et pour cela en fait, le graphique en bas à gauche,
00:53:47 est là uniquement pour illustrer en fait le rôle majeur
00:53:51 des conditions environnementales,
00:53:53 donc de la température, de l'humidité relative,
00:53:56 et de la disponibilité en ammoniaque,
00:53:58 qui sont plus propices en proximité agricole
00:54:01 pour former des polluants secondaires.
00:54:03 Et effectivement on rappelle ici que l'importance
00:54:06 de cette pollution secondaire,
00:54:08 qui est souvent à l'origine d'épisodes de pollution
00:54:11 en Ile-de-France au printemps.
00:54:13 Une question tout de suite,
00:54:16 est-ce que le métal a été pris en compte dans les COV ?
00:54:20 Le méthane ? Vous êtes un ?
00:54:22 Oui.
00:54:23 Alors non, j'ai oublié de préciser,
00:54:25 effectivement les mesures là qu'on effectuait,
00:54:27 c'était des mesures de COV non méthanique,
00:54:30 mais par ailleurs en amont de ce projet,
00:54:33 il y avait quand même eu des mesures de méthane
00:54:35 qui avaient été réalisées à la ferme de Grignon.
00:54:38 En fait on avait mis un analyseur de méthane
00:54:40 à l'intérieur d'une voiture,
00:54:42 et puis on avait tourné autour des bâtiments d'élevage
00:54:45 pour mesurer le méthane et ses isotopes,
00:54:48 et on avait obtenu des informations intéressantes
00:54:51 sur le méthane.
00:54:52 On pouvait grâce aux isotopes
00:54:55 un peu distinguer le type d'alimentation
00:54:58 qu'avaient les vaches en fait.
00:55:00 Très bien.
00:55:01 Mais c'était en amont de ce que j'ai présenté ici.
00:55:04 Il nous reste trois minutes, allez-y.
00:55:07 Alors je termine sur des composés quand même très importants
00:55:10 qui sont les pesticides, là,
00:55:11 ce sont les dernières diapositives.
00:55:13 On pourra voir les diapositives s'il vous plaît, merci.
00:55:16 Voilà.
00:55:17 Donc pour la première fois on a pu déployer
00:55:19 ce spectromètre de masse qui s'appelle PTRMS
00:55:22 en conditions ambiantes pour mesurer des pesticides.
00:55:25 Et le graphe en bas vous présente en fait
00:55:29 les flux de volatilisation
00:55:32 tels qu'ils ont été calculés à la fois
00:55:34 par des mesures de chromatographie en phase gaseuse,
00:55:37 là le GCMS,
00:55:38 mais aussi ces flux calculés grâce aux concentrations de PTRMS.
00:55:42 Alors les niveaux de volatilisation,
00:55:44 ils sont en accord avec ce qui est trouvé dans la littérature.
00:55:47 Mais ce qui est ici surprenant en fait,
00:55:50 c'est la durée de volatilisation qui est vue
00:55:53 trois semaines encore après l'application.
00:55:55 On voit encore des flux significatifs.
00:55:58 Alors évidemment ce sont encore des travaux en cours.
00:56:01 Et pour les analyser, la dernière diapo présente
00:56:05 une comparaison en fait avec de la modélisation
00:56:08 de ces flux de pesticides.
00:56:11 Et si on utilise le modèle tel qu'il était pensé initialement,
00:56:14 ça s'appelle initial model ici en rouge,
00:56:17 vous voyez qu'il n'est pas capable en fait
00:56:19 de reproduire cette dynamique des flux
00:56:22 sur toute la durée de mesure.
00:56:25 Et qu'il a fallu vraiment ce qu'on appelle
00:56:28 tuner le modèle pour pouvoir reproduire cette dynamique.
00:56:32 Et pour le tuner, il a fallu faire un calage des émissions
00:56:35 en lien avec la concentration similuée dans les tissus végétaux.
00:56:39 Donc comme je le disais, c'est vraiment des travaux en cours.
00:56:41 Mais par contre, c'est vraiment intéressant de voir que ces mesures
00:56:44 en continu à long terme des émissions gazeuses de pesticides,
00:56:47 ça apporte des informations vraiment sur les processus
00:56:52 et même ça questionne les processus de devenir décomposés
00:56:55 dans et sur la feuille.
00:56:57 Et tout ça en lien aussi avec la volatilisation.
00:57:00 Là, je vais juste rappeler les conclusions.
00:57:05 Je ne sais pas si on n'a peut-être pas le temps de revenir dessus.
00:57:07 Je dis juste qu'au niveau aérosol, je n'ai pas eu le temps de présenter.
00:57:10 Mais on a eu également des épisodes nocturnes de formation
00:57:13 de nouvelles particules qui pourraient être liées aux activités agricoles.
00:57:16 Et puis sur la droite, je présentais que pendant le projet,
00:57:19 on a pu organiser un colloque avec les collègues de l'INRAE.
00:57:23 Et qu'aussi, on a organisé un colloque agriculture et qualité de l'air
00:57:27 qui a réuni une centaine de personnes en mars 2019.
00:57:30 Et la synthèse est disponible si vous êtes intéressé.
00:57:33 Merci beaucoup. Et vous reprécisez l'importance du travail
00:57:38 et de l'analyse sur le long terme.
00:57:41 Et on doit bien se mettre sur l'ensemble de nos sujets,
00:57:44 de cette restitution, bien se mettre dans cette posture.
00:57:49 Question, est-ce que vous envisagez une prologation
00:57:56 sur l'approfondissement de l'impact des phytos ?
00:58:01 Oui, alors effectivement, je n'ai pas eu le temps de le détailler,
00:58:04 c'était dans les conclusions.
00:58:06 Avec ces mesures, avec ce nouvel instrument qui s'appelle le PTRMS
00:58:10 sur agri-multipole, c'était vraiment des mesures très exploratoires.
00:58:13 Il y avait vraiment un besoin de consolider tout ce qui était
00:58:16 le côté calibration et quantification.
00:58:19 Et donc, en fait, l'ADEME soutient un nouveau projet qui s'appelle
00:58:22 PTR online, PTR for pest, qui a vocation à justement consolider
00:58:28 ces mesures de calibration et à mesurer aussi les pesticides au champ.
00:58:32 Donc, le projet est en cours et je pense qu'il sera présenté
00:58:35 par Benjamin Loubet lors d'une prochaine session ADEME.
00:58:39 La septième journée.
00:58:42 Comme on vous a interpellé lors de la présentation de Christian-Georges,
00:58:49 qui a ouvert le bal de cette session agricole, dans l'autre sens,
00:58:54 sur les données complémentaires, est-ce que vous avez des choses
00:58:58 à nous préciser ?
00:59:01 Christian avait tout à fait raison de dire que c'est complémentaire.
00:59:04 On n'a pas encore fait le lien, mais il viendra bien sûr.
00:59:08 Je voudrais juste préciser que sur agri-multipole, nous,
00:59:11 on ne s'est pas focalisé sur les émissions des cultures, des COV,
00:59:16 parce qu'il y avait déjà un projet qui s'appelait COVER,
00:59:19 qui avait travaillé spécifiquement là-dessus.
00:59:23 Donc, en fait, sur différentes cultures, comme le maïs, le blé,
00:59:27 le colza, avaient été analysées vraiment les émissions
00:59:30 des composés organiques volatiles.
00:59:32 Et c'est vrai que des fois, ces émissions importaient l'ensemble,
00:59:36 c'est-à-dire le sol, la litière, la plante elle-même.
00:59:39 Et donc, c'est important aussi de pouvoir séparer l'influence
00:59:42 des différents réservoirs.
00:59:44 Très bien. Un grand merci, madame.
00:59:46 Merci beaucoup pour ce retour d'expérience, cette présentation.
00:59:51 [Musique]