Violences dans les manifestations : "On veut assimiler toute l’écologie à la violence"

  • l’année dernière
Violences dans les manifestations : "On veut assimiler toute l’écologie à la violence pour occulter le fond des problèmes. Moi je ne laisserai pas le gouvernement faire des écologistes les boucs émissaires de leur inaction climatique", répond Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts, à Gérald Darmanin.

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00:00 – Bonjour Marine Tondelier, merci beaucoup d'être notre invitée ce matin.
00:02 Vous êtes secrétaire nationale d'Europe Écologie Les Verts.
00:04 On est ensemble pendant 20 minutes pour une interview en partenariat
00:06 avec la presse régionale, représentée par Christelle Bertrand du groupe La Dépêche.
00:10 Bonjour Christelle.
00:10 – Bonjour Yann, bonjour Marine Tondelier.
00:13 – Marine Tondelier, aujourd'hui au Conseil des ministres est présenté
00:15 le décret de dissolution du collectif écologiste Les Soulèvements de la Terre,
00:18 dissolution engagée après les événements de Sainte-Soline
00:21 et après les violences survenues ce week-end lors de la manifestation
00:23 contre Lyon, Turin, Gérald Darmanin qui dit qu'aucune cause ne justifie
00:27 qu'on blesse des policiers et des gendarmes.
00:28 Cette dissolution n'est pas justifiée pour vous ?
00:31 – Écoutez, on voit bien que tout ça s'inscrit dans un cadre beaucoup plus large
00:34 et moi je dois vous dire que quand je suis devenue secrétaire nationale
00:37 d'Europe Écologie Les Verts en décembre dernier, je ne pensais pas vivre tout ça.
00:40 Je ne pensais pas notamment être ce matin en train de discuter avec les proches
00:44 d'un militant d'Europe Écologie Les Verts qui est en garde à vue
00:49 suite à une perquisition hier à 6h du matin chez lui
00:51 par les services de l'antiterrorisme.
00:53 Ce militant il s'appelle Félix Blanc, je ne le connais pas personnellement,
00:57 enfin comme tous les militants de ce parti, mais quand on me dit
01:00 qu'on a un militant ELV en garde à vue, je me dis bon bah on va suivre ça,
01:05 ce qui va bien, qu'est-ce qui lui est reproché etc.
01:07 J'appelle sa femme, j'appelle son avocat qui est aussi un élu marseillais écologiste
01:13 et puis en dénouant ce fil, ça me paraît complètement absurde,
01:16 ce militant Félix Blanc il est agrégé de philosophie,
01:19 quand bien même il ne le serait pas, ça ne change pas le problème,
01:21 mais pour vous dresser le profil, il est fonctionnaire territorial
01:23 à la mairie de Marseille au service de la transition énergétique
01:26 et tout le monde me dit c'est absurde en fait, on ne comprend pas,
01:29 sa femme me dit je ne comprends pas non plus,
01:31 alors peut-être qu'on peut se dire qu'il a une vie secrète en dehors,
01:34 il est le jour militant, agrégé de philosophie et la nuit il casse des trucs,
01:39 bon on attend, et puis on comprend que ce qui lui est reproché
01:42 c'est d'avoir participé à cette action à la cimenterie de la Ferche.
01:45 Il n'y était pas, il n'y était pas, sa femme ne comprend pas,
01:48 on lui dit mais si c'était le 10 décembre, il y était,
01:50 on l'a reconnu sur une photo, alors elle, elle a changé de téléphone depuis,
01:54 elle va chercher dans son téléphone ce qui a pu se passer,
01:57 elle recherche ses anciens messages, le 10 décembre,
01:59 il était dans un repas, vous savez entre amis,
02:01 comme on fait des fois en décembre pour fêter Noël avant Noël,
02:03 avec 20 personnes toute la journée, donc il n'est pas à cette action.
02:06 – Il y avait des témoins ?
02:07 – Il y a 20 témoins du fait que toute la journée
02:09 il fêtait Noël en famille etc.
02:11 Et en fait ce qu'on comprend c'est qu'il y a apparemment une photo
02:16 que personne n'a toujours pas vue, ni lui ni son avocat,
02:18 où il y a quelqu'un qui lui ressemblerait avec une casquette rouge,
02:21 et donc la perquisition est là aussi pour chercher
02:24 s'il y a une casquette rouge, ils ont retourné toute sa maison
02:25 pour voir s'il y avait une casquette rouge dans sa maison.
02:29 Voilà, on en est là en fait, dans un truc complètement absurde,
02:31 une action où il n'y était pas, alors il savait qu'il était "surveillé"
02:35 parce que quelques mois avant en octobre, il avait participé à une action
02:39 apertue dans le Vaucluse, c'est une extension,
02:41 plus de 80 hectares de zone industrielle en plus sur des terres agricoles,
02:45 bon tout écolo a déjà participé à cette action, même pas que les écolos,
02:48 c'est absurde, sur une zone inondable, d'ailleurs le préfet vient de dire
02:50 que ce projet ne se ferait pas parce que ça n'allait pas,
02:53 et donc parce qu'il a été dit qu'il ne fallait pas mettre
02:55 une zone industrielle sur des champs, il est suspecté d'être à la farge
02:58 parce qu'il y a un mec qui lui ressemble avec une casquette rouge,
03:01 et donc à 6h du matin il est perquisitionné par l'antiterrorisme
03:05 qui propose à sa porte entrée devant son fils de 5 ans et devant sa femme,
03:09 alors qu'il lui aurait demandé "vous pouvez venir au commissariat
03:11 on a une question", il serait venu par ailleurs.
03:13 Qu'est-ce que c'est que cette histoire en fait ?
03:14 – Qu'est-ce que vous dénoncez aujourd'hui ?
03:15 Des méthodes un peu expéditives, une tentative d'intimidation
03:18 auprès des militants écologistes ?
03:20 – Écoutez, moi je ne sais pas, je ne connais pas les 15 personnes
03:23 qui sont en garde à vue, je ne connais pas l'ampleur
03:25 de ce qui leur est reproché, je sais que Sandrine Rousseau
03:27 et Thomas Dessus sont allés hier à Levallois-Péret
03:30 rendre visite à certains d'entre eux qui sont au 4ème sous-sol de la DGSI
03:33 depuis 24h pour être interrogés, je n'ai pas les éléments,
03:37 j'en sais rien, je ne sais pas tout, sûrement,
03:39 ce que je sais c'est que ce Fédix Blanc, c'est le seul que je connais
03:43 particulièrement, il lui est reproché d'être à un endroit où il n'était pas
03:46 et il est suspecté d'y être parce qu'il avait fait une action sur un champ
03:49 avant où rien n'était cassé de rien et peut-être qu'il avait
03:52 une casquette rouge ce jour-là, en fait, on est où ?
03:55 Évidemment que ce sujet des dissolutions, des soulèvements de la terre
03:59 va occuper beaucoup de place dans le débat public.
04:03 – Mais juste sur ces arrestations, vous dites quoi ?
04:05 Que c'est des arrestations à l'extrême ?
04:06 – J'ai quand même l'impression qu'il y a des moyens surdimensionnés
04:11 qui sont mis en place de répression, de surveillance et disons le mot,
04:16 d'intimidation parce que je peux dire que vous êtes militant EELV aujourd'hui
04:21 que vous avez l'impression de faire tout bien, d'être dans la non-violence
04:23 et la non-violence on la prône depuis 40 ans dans ce parti
04:26 et on ne va pas changer de jurisprudence là-dessus, c'est notre ADN.
04:31 Mais aujourd'hui, quand vous êtes militant FNE,
04:34 quand vous êtes militant Europe Écologie Vert,
04:36 quand vous êtes un paysan de la Confédération Paysanne,
04:39 aujourd'hui vous vous exposez à ce genre de répression, pourquoi ?
04:41 Pour défendre la planète ?
04:43 Enfin, on est à un moment de l'histoire où les enfants qui naissent en 2023,
04:46 on ne sait pas leur garantir que la planète sera encore habitable
04:49 quand ils auront 30 ans.
04:51 Et donc, nous on le dit le plus calmement du monde,
04:53 certains ont décidé de faire des actions coup de poing,
04:56 mais je vais vous dire, les actions coup de poing,
04:57 ça fait partie de la communication politique depuis des années,
05:01 pas des Verts spécifiquement, regardez les actions de la FNSEA,
05:03 ils écrasent des ragondins devant des préfectures,
05:06 ils déposent du lisier devant des prêves,
05:09 chez des ministres, chez des agriculteurs,
05:12 il y a des actions pré-régulières extrêmement chaudantes.
05:14 – Là on parle de force de l'ordre attaquée,
05:15 ce n'est pas pareil que de déposer du lisier devant une préfecture.
05:17 – Je ne pense pas que Félix Blanc ait attaqué quelqu'un de force de l'ordre,
05:20 et moi j'ai toujours condamné la violence contre les forces policières.
05:24 Mais si on veut poser toute la question du maintien de l'ordre
05:26 et du relation entre les forces policières et,
05:29 pas eux-mêmes d'ailleurs, mais les consignes que leur sont données
05:31 et les militants écolo, compose le problème complètement.
05:34 Moi je peux vous dire qu'au Lyon-Turin ce week-end,
05:38 pour avoir été très en lien avec les copains qui étaient sur place,
05:40 dont Cyrielle Chatelain qui est présidente du groupe écologiste,
05:42 dont Gwendoline Delboscorefield qui est députée européenne de l'ISER
05:46 qui se fisce aussi depuis des années,
05:48 il y a eu énormément de tempérance dans tout.
05:51 – Vous voulez dire qu'il y a eu une tentative de criminaliser un mouvement
05:53 qui n'est pas forcément dans son entier artilléreur ?
05:56 – Ça me paraît évident et d'ailleurs je vous dis…
05:57 – Quel serait le but ?
05:58 – Il y a aussi une responsabilité médiatique, pas vous en particulier,
06:01 mais vous voyez par exemple quand on a fait Saint-Sauline en mars,
06:06 il y a eu la Confédération Paysanne a fait une grande action
06:08 pour construire une serre chez un paysan et pour montrer,
06:10 enfin pour montrer l'entraide paysanne etc.
06:13 Ces actions, personne n'en parle jamais, les gens nous disent
06:15 "mais c'est complètement cucu, vous êtes naïfs,
06:17 vous ne servez à rien les bisounours etc."
06:19 – En fait c'est comme toujours, la violence occulte.
06:22 – C'est ça la violence occulte et puis surtout,
06:25 on voit aussi des tentatives de déstabilisation.
06:28 Quand on met 3200 forces de l'ordre à Saint-Sauline pour défendre un trou,
06:33 il n'y avait rien à casser, il y avait un trou.
06:37 Là on en parle…
06:38 – Mais il y avait des manifestants violents annoncés.
06:40 – Oui mais quand vous annoncez 3200 forces de l'ordre
06:42 et que vous le répétez tous les jours en disant
06:43 "il y aura des drones, il y aura des hélicoptères",
06:44 évidemment ceux qui sont intéressés par ça viennent.
06:47 Moi j'ai fait, quelques semaines après la manifestation,
06:50 aussi des soulèvements de la terre, à Rouen,
06:54 sur le contournement de Rouen, j'ai croisé zéro force de l'ordre
06:57 et il n'y a eu aucun incident.
06:59 Je ne dis pas qu'il y a une corrélation exacte entre les deux,
07:01 évidemment qu'il y a des moments qui peuvent être plus tendus que d'autres,
07:04 mais vous voyez, il y a eu la ZAD pour enfants,
07:06 on a construit avec des menuisiers des toboggans pour les enfants
07:08 avec des palettes en bois dans la forêt,
07:09 on a observé les muscardins dorés,
07:11 on a creusé une mare pour les tritons crétés
07:14 et à la garderie, parce qu'il y avait toujours un lieu pour les enfants,
07:16 ils ont fabriqué des jumelles avec des rouleaux de papier toilette.
07:18 Ça, personne n'en a parlé.
07:20 Mais à un moment, on se dit aussi qu'il y a tout un engrenage de violence
07:24 et qu'on veut assimiler toute l'écologie à la violence
07:28 pour mieux occulter aussi le fond des problèmes
07:30 et moi, je ne laisserai pas ce gouvernement faire des écologistes,
07:33 les boucs émissaires de leur inaction climatique
07:35 et de tout ce qui n'arrive plus à se faire justifier.
07:37 Par exemple, sur les tensions qu'on veut nous démontrer
07:42 entre agriculteurs et écologistes,
07:43 moi, je suis désolée, j'ai d'excellents rapports avec les agriculteurs
07:46 et d'ailleurs, le président de la FNSOA, je vais peut-être vous choquer,
07:48 mais s'il veut qu'on se rencontre, on se rencontre et on parle,
07:50 comme je l'ai fait avec ses prédécesseurs au Salon de l'Agriculture.
07:52 – Vous l'avez rencontré depuis son introduction ?
07:54 – Non, lui non, mais elle oui, je l'avais vu.
07:55 Et donc, on veut nous dire que c'est très tendu les agriculteurs,
07:58 mais ce n'est pas vrai, c'est tendu entre les verts et l'extrême droite
08:01 et donc quand certains agriculteurs ont des méthodes d'extrême droite,
08:04 évidemment, ils se tournent vers nous en disant "agribashing",
08:06 citez-moi une phrase dans toute ma vie que j'ai dite d'agribashing,
08:08 je vous mets au défi.
08:09 Par contre, l'écolobashing, oui, ça existe dans ce pays,
08:12 il y a eu des cellules d'émettaires mises en place
08:13 pour défendre les agriculteurs, les protéger contre l'agribashing,
08:17 des cellules d'émettaires qui aujourd'hui enquêtent sur des militants écolo
08:20 dont par exemple le tort est d'avoir des enfants victimes de cancer pédiatrique
08:23 et d'essayer de se constituer en collectif pour dire
08:26 "les pesticides sont épendus où, comment ?"
08:27 parce qu'ils essayent de comprendre eux-mêmes ce qui s'est passé
08:29 parce que l'ARS ne leur répond pas,
08:31 ils sont dans un trou noir juridique, sanitaire, ils ne comprennent pas.
08:35 Et donc aujourd'hui, si vous dites "il y a un problème de pesticides,
08:37 il y a un cluster de cancer pédiatrique qu'on aimerait comprendre",
08:40 vous êtes suivis par la cellule d'émettaire.
08:41 Et qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui pour protéger les militants écolo ?
08:44 Pas grand-chose, donc nous, on est aussi en train de s'organiser,
08:46 et je le dis là aussi très calmement,
08:48 mais on est en train d'organiser un observatoire des violences faites aux écolos
08:51 qui soit associatif politique, c'est pas le problème.
08:52 – Au sein de l'Europe l'écologie est verte ?
08:53 – Non, avec les sociétés civiles écolo,
08:55 parce qu'on se rend compte qu'aujourd'hui,
08:57 il va falloir qu'on se défende par nous-mêmes,
08:59 parce que tout ce discours général d'Armanin…
09:00 – C'est-à-dire quoi vous défendre par vous-même ?
09:02 Comment vous vous organisez ?
09:03 – Ce monsieur est ministre de l'Intérieur,
09:05 quand le ministre de l'Intérieur dit "éco-terrorisme", "éco-sabotage",
09:08 en faisant un amalgame total, la conséquence sur le terrain,
09:11 c'est qu'il y a une recrudescence des agressions contre les militants écologistes,
09:15 de gens qui disent "c'est le ministère de l'Intérieur qui l'a dit,
09:16 c'est des terroristes, donc allons-y, on va se rendre justice nous-mêmes",
09:19 comme le ferait tout bon français,
09:20 et donc ça met en danger les militants sur le terrain.
09:23 Donc il y a vraiment un climat pour moi qui est délétère,
09:25 qui m'inquiète énormément, et je vais vous dire, on ne laissera pas faire ça.
09:28 – Alors vous disiez tout à l'heure, les actions violentes occultent
09:31 tout ce qu'on fait comme actions non-violentes,
09:34 est-ce que justement pour éviter ces actions violentes,
09:36 il n'est pas juste de déclarer, comme ça va être fait en Conseil des ministres aujourd'hui,
09:41 la dissolution des soulèvements de la terre ?
09:43 – Moi j'attends de voir quels éléments ils ont pour justifier cette dissolution,
09:46 parce que s'ils veulent dissoudre tout groupe qui mène des actions coup de poing,
09:49 ça va faire beaucoup de monde quand même.
09:51 – Vous doutez qu'elle soit légitime, cette dissolution ?
09:53 – J'attends d'avoir les éléments,
09:54 soi-disant que tout le dossier était complet en avril,
09:57 ça n'a pas été dissous en avril,
09:59 donc ne me permettez pas de penser que ce n'était peut-être pas aussi complet que ça,
10:02 j'attends de savoir ce qui justifie cette atteinte à la liberté d'association,
10:06 de réunion, on va voir, mais les soulèvements de la terre c'est quoi aujourd'hui ?
10:09 C'est la Ligue des droits de l'Homme, la Confédération de Paysannes,
10:13 Europe Écologie Les Verts, des fermes, des collectifs, sinon merci,
10:18 c'est des gens, c'est Valérie Masson-Delmotte qui est experte du GIEC
10:23 et paléoclimatologue, qui est directrice de recherche au commissariat pour l'énergie atomique,
10:27 c'est Cyril Dion dont on connaît tous les documentaires sur le vivant,
10:30 ils vont quoi ? Ils vont faire comment ?
10:33 Ils vont dissoudre tous ces gens, ils vont nous interdire de travailler ensemble ?
10:37 – C'est-à-dire vous comparez les soulèvements de la terre avec votre parti,
10:40 avec Europe Écologie Les Verts ?
10:41 – Ce n'est pas que je compare, c'est que…
10:43 – Pour vous c'est la même chose ?
10:44 – Non, pour moi ce n'est pas la même chose, je vous dis juste qu'il y a eu un moment,
10:48 on me demandait toujours est-ce que vous êtes des soulèvements de la terre ou pas,
10:50 moi je n'en sais rien, j'ai fait plusieurs actions,
10:52 qui sont d'ailleurs souvent très bien passées,
10:54 je ne sais pas qui est membre ou pas membre, il n'y avait pas de membre,
10:56 quand ils ont menacé de dissoudre, ils ont dit "nous sommes tous des soulèvements de la terre",
10:59 il se trouve qu'il y a plus de 100 000 personnes qui ont signé ces pétitions,
11:02 ils vont faire quoi ? Ils vont dissoudre tous les gens,
11:04 ils vont nous interdire de parler entre nous ?
11:05 Quand on va se retrouver au Larzac en août,
11:07 parce qu'il y a un grand rassemblement prévu, on n'aura pas le droit de se parler,
11:10 quand j'invite Basile Nomerci au journée d'été des écologistes au Havre en août,
11:14 je n'ai pas le droit de le mettre sur le programme,
11:16 parce que c'est une association, c'est une reconstitution de l'Ice-Suit,
11:19 je ne comprends pas comment ils vont faire opérationnellement,
11:21 je peux vous dire en tout cas que juridiquement on suivra ça avec beaucoup d'attention,
11:24 parce qu'il y a des coups de boutoirs qu'ont caliberté associative aussi dans ce pays,
11:27 ça commence à bien faire.
11:28 Par exemple ce soir les soulèvements de la terre
11:30 appellent à des actions le soir de la fête de la musique par exemple, vous soutenez ?
11:35 Moi je serai avec eux à 17h devant le conseil d'État,
11:37 pour une conférence de presse et les militants écologistes de ce pays,
11:40 oui, seront rassemblés dans plusieurs villes de France devant les sous-préfectures,
11:44 et les préfectures comme ça a été fait d'ailleurs en mars,
11:46 quand il y a eu la première menace,
11:47 et je peux vous dire que tout s'est là aussi très bien passé.
11:49 Alors dernière question sur le sujet, la majorité aujourd'hui,
11:52 imagine sanctionner les députés qui participeraient à des manifestations illégales,
11:56 et particulièrement ceux qui s'affichent avec leur écharpe tricolore,
11:59 est-ce que vous comprenez ?
12:01 Vous voyez, le truc c'est qu'à partir du moment
12:04 où on interdit des manifs sans que les militants comprennent bien pourquoi,
12:07 c'était le cas de la manif de Sainte-Sauline en octobre dernier,
12:10 moi je n'avais pas prévu d'y aller,
12:11 quand on dit la manif est interdite, on ne comprend pas pourquoi,
12:14 ils ne veulent pas qu'on parle des bassines, du coup j'y vais,
12:16 j'y vais parce que je suis élue, alors je ne suis pas parlementaire,
12:18 mais je suis élue et je me dis, quand une manifestation est interdite,
12:22 que vous avez 30 000 personnes qui sont annoncées,
12:24 comme c'était le cas à Sainte-Sauline en mars,
12:25 évidemment qu'il faut y être pour surveiller ce qui se passe ou pas,
12:28 évidemment qu'il faut y être pour apporter du secours aux victimes s'il y en a,
12:31 évidemment qu'il faut y être pour raconter ensuite ce qui s'est passé ou pas.
12:33 Moi je rappelle qu'après mars, à Sainte-Sauline,
12:35 on m'a beaucoup conspué d'y avoir été,
12:37 mais il se trouve que j'avais 200 militants écolos
12:39 qui avaient prévu de participer, des gens locaux qui suivent ce combat
12:41 depuis plus de 30 ans, avec les paysans locaux etc.
12:43 Évidemment qu'ils y vont.
12:45 Mon rôle de chef de parti, c'est d'être là aussi avec eux,
12:48 au cas où quelque chose se passe mal.
12:51 Et puis on y va, ce passe s'il se passe,
12:53 et puis on entend M. Darmanin dire qu'il n'y a jamais eu de grenade sur les élus,
12:57 dire qu'il n'y a jamais eu de grenade sur les blessés,
12:58 dire qu'il n'y avait pas d'armes de guerre,
13:00 tout ce qu'on avait vu pourtant.
13:02 Si je n'avais pas été là avec les parlementaires Thomas Dossu,
13:05 David Cormand, Marie Toussaint etc. pour raconter,
13:07 Daniel Salmon, Benoît Bitoff, il y en avait plein,
13:09 si la Ligue des droits de l'homme n'avait pas été de l'autre côté,
13:12 parce qu'on n'était pas avec les mêmes blessés en urgence vitale,
13:14 pour faire le même travail de l'autre côté,
13:16 avec la légitimité de la LDH, on n'aurait jamais su la vérité.
13:19 Et moi il y a un truc, je veux toujours la vérité dans ma vie.
13:22 – Vous dites que vous surveillez les forces de police,
13:23 et qu'il faut des vigiles, des témoins.
13:25 – Non mais ce n'est pas que je surveille les forces de police,
13:26 ce n'est pas mon travail,
13:27 mais notamment je vais être dans le cadre de l'enquête
13:30 de l'inspection nationale de la gendarmerie,
13:32 je vais être entendue comme témoin, et c'est normal en fait.
13:35 Et donc moi je ne vous dis pas que tout s'est très bien passé,
13:38 et des deux côtés c'était manifeste qu'il y ait eu des problèmes.
13:41 Mais il y a un truc qui m'importe dans la vie, c'est la vérité.
13:44 Et désolée, mais je ne suis plus en confiance
13:46 avec certains membres de ce gouvernement,
13:48 qui pourtant sont ministres de l'intérieur,
13:50 et c'est grave en fait quand vous êtes ministre de l'intérieur.
13:51 – Donc avec Gérald Darmanin.
13:53 – Quand vous dites, quand vous qualifiez vos opposants politiques de terroristes,
13:56 y compris de terroristes intellectuels, je ne sais même pas ce que ça veut dire,
13:59 sur les retraites, que vous leur mettez une cible dans le dos,
14:01 que vous faites tellement de demandes d'écoute…
14:03 – Vous avez l'impression que vous mettez une cible dans le dos Gérald Darmanin ?
14:05 – Mais quand les agriculteurs viennent m'agresser dans le Lot-et-Garonne
14:08 ou dans l'Aude en disant "éco-terroriste" etc.
14:10 vous pensez que ça vient d'où ?
14:11 – Ah, un dernier mot.
14:12 – Vous voyez, je dis juste que je la participe à un client.
14:14 – Vous dites on va suivre tout ça de très près,
14:17 la dissolution des soulèvements de la terre,
14:18 comment vous comptez vous y opposer ?
14:19 Comment vous pouvez vous y opposer ?
14:20 – Mais par tous les moyens.
14:22 – Mais c'est quoi tous les moyens ?
14:23 – Par tous les moyens légaux.
14:24 Vous verrez, on a beaucoup de ressources.
14:25 Vous savez les écologistes…
14:26 – Vous préparez des choses on imagine ?
14:28 – Évidemment, mais les écologistes,
14:29 il y a un truc qu'on ne pourra jamais nous enlever,
14:31 nos valeurs, notre détermination et le sourire,
14:34 qu'on ne quittera jamais parce qu'il y a un moment
14:36 où tout ce qu'on fait est trop dur,
14:37 mais vous allez voir qu'avec beaucoup de détermination,
14:39 beaucoup d'humour, beaucoup de non-violence,
14:41 on va continuer à défendre nos idées.
14:42 N'en déplaise à monsieur Darmanin.
14:44 Vous verrez.
14:45 – Vous allez aussi continuer à défendre vos idées sur le lion turin ?
14:48 Est-ce que par exemple vous appelez à la constitution d'une ZAD ?
14:52 Sur le site ?
14:53 – Ce n'est pas à moi de dire ça,
14:55 mais sur le lion turin, l'exemple il est intéressant.
14:58 Elisabeth Borne, elle annonce 100 milliards d'euros pour le train d'ici 2030.
15:02 C'est urgent, c'est vital, toutes les petites lignes qui crèvent,
15:04 les trains qui sont en retard parce que ce n'est pas les passages à niveau
15:07 tombant panne tout le temps, le manque de conducteurs,
15:08 enfin tout ça on voit.
15:09 Donc elle annonce un grand plan.
15:11 100 milliards d'euros jusque 2030.
15:13 Le lion turin, le projet, c'est 30 milliards d'euros.
15:16 C'est-à-dire que c'est l'équivalent d'un tiers de l'enveloppe d'ici 2030.
15:20 Ça ne sera pas mis en service avant 2042.
15:22 – C'est pas la France qui paie la totalité du lion turin.
15:24 – Non, non, mais je vous donne des ordres de grandeur.
15:26 C'est un tiers de tout ce qui est pu.
15:28 – L'Union Européenne en paie la moitié et l'autre est partagé entre France et Italie.
15:30 – Non, mais je vous donne des ordres de grandeur.
15:31 C'est 50 millions de… 10 millions de tonnes de CO2 rien que pour la construction.
15:38 Ce ne sera pas mis en service avant 2042.
15:40 Il y a des gros sujets sur l'eau puisqu'il y a 667 points d'eau
15:44 qui seront au-dessus du tunnel et dans une montagne.
15:46 En fait, dès que vous creusez, c'est imprévisible comment ça peut affecter
15:50 des sources qui tout d'un coup peuvent se tarir.
15:52 Il y a quand même plusieurs villages qui dépendent intégralement de ces sources d'eau.
15:56 Et si ça arrive, c'est irréversible.
15:58 On ne peut pas prévoir si ça arrive ou pas.
16:00 Si ça arrive, c'est irréversible.
16:01 C'est l'équivalent de 2000 terrains de foot de zones agricoles qui disparaissent.
16:06 C'est des sommes considérables.
16:08 Il y a un moment où ça n'a pas de sens.
16:09 Ces projets, en 2023, n'ont plus de…
16:12 – Mais ce projet, c'est de saviser à développer le fret
16:14 pour désengorger les camions des Vallées des Alpes.
16:16 Est-ce que vous, les écologistes, vous pouvez vous opposer à ça ?
16:19 – Mais vous savez qu'il y a déjà un trajet possible pour aller de France en Italie
16:22 avec du fret, une ligne qui est complètement sous-exploitée.
16:25 Il suffirait de la remettre… – Qui est datée.
16:27 – Oui, mais elle existe et elle marche.
16:29 Et avec très peu d'investissement, en tout cas beaucoup moins de ses 30 milliards d'euros,
16:32 vous pouvez la remettre en fonction.
16:34 Et c'est tout de suite.
16:35 Ce n'est pas en 2042.
16:36 Parce que l'urgence climatique, le GIEC nous dit qu'on n'a plus que 2 à 3 ans
16:39 pour inverser la tendance.
16:41 Et là, on nous parle d'un projet qui va être en 2042.
16:43 C'est une plaisanterie, j'espère.
16:44 Donc, il y a un moment où…
16:46 Vous voyez des militants qui, depuis des dizaines d'années,
16:48 se battent contre ces projets inutiles.
16:49 Le contournement Est de Rouen dont je vous parlais,
16:51 ça fait 50 ans que le projet existe.
16:54 Imaginez-vous bien que si depuis 50 ans, il ne se fait pas,
16:55 c'est peut-être qu'il y a une raison.
16:56 Y compris le maire de Val-de-Reuil, qui est numéro 3 de LVMH,
17:00 il s'oppose maintenant au projet avec nous.
17:02 Donc, il y a une bataille culturelle qui progresse.
17:04 Et en fait, le pouvoir politique a toujours un temps de retard sur ces évidences
17:08 que pour le coup, paysans, habitants, citoyens, élus locaux comprennent,
17:12 en général, avant eux.
17:12 Donc, allons-y.
17:13 – Alors, eux vous renvoient, que vous vous opposez à des projets de développement.
17:18 C'est le cas, c'est ce qu'ils disent sur le Lyon-Turin,
17:20 sur l'autoroute A69 en Occitanie.
17:23 Est-ce que vous avez... Qu'est-ce que vous leur répondez ?
17:25 Vous répondez à ça.
17:27 – Il y a en France 1,1 million de kilomètres de routes.
17:33 1,1 million de kilomètres de routes.
17:34 C'est le record d'Europe de kilomètres de routes,
17:38 et dans l'absolu, et par habitant.
17:40 C'est-à-dire que quand vous êtes un Français moyen,
17:42 vous avez 120 mètres carrés de routes par Français dans ce pays,
17:46 c'est-à-dire plus que ce que vous avez de surface dans votre logement, en réalité.
17:50 Et donc, des routes, on n'en manque pas en France.
17:53 Je veux dire, il y a des projets qui sont bloqués depuis des dizaines d'années,
17:56 qu'on ne sait pas financer, où il y a toujours,
17:58 parce qu'on est des gens sérieux chez les écolos,
17:59 contrairement à ce que vous voudrez vous faire penser,
18:00 on a toujours le projet alternatif, moins cher,
18:03 plus respectueux des terres agricoles, plus respectueux de l'eau,
18:05 plus respectueux des citoyens, qui existe, qui est moins cher,
18:09 qui est possible plus rapidement, parce que c'est moins gigantesque.
18:12 Et donc, on est en 2023, maintenant, les projets inutiles du passé,
18:15 il faut juste arrêter, en fait, ça ne convainc plus personne.
18:18 Et de toute manière, même quand on n'est pas là, ils ne se font pas,
18:20 parce qu'en fait, ils n'arrivent pas à les financer,
18:22 ils n'arrivent plus à les faire,
18:23 ça contredit toute leur loi sur l'eau, sur zéro artificialisation nette,
18:27 donc stop, en fait.
18:28 – Tout ce qu'on est en train de se raconter,
18:29 est-ce que ça veut dire qu'on se dirige vers des affrontements violents
18:32 entre partisans de la croissance classique
18:34 et vous qui souhaitez stopper certains projets,
18:37 et plutôt partisans de la décroissance ?
18:39 On voit bien que les gens ont du mal à se parler,
18:41 vous êtes descendu en Occitanie, vous le disiez tout à l'heure,
18:44 vous avez été avec Sandrine Grousseau agressé par des agriculteurs.
18:47 – Par les ignorants d'extrême droite.
18:49 – Et ça s'est mal passé avec la personne qui a été à l'origine du lac de Cossades,
18:55 on voit qu'il y a des choses qui…
18:57 Le débat ne se fait pas simplement.
18:58 Est-ce qu'on est dans deux France qui n'arrivent plus à se parler ?
19:01 – Alors la première chose que j'ai envie de vous dire,
19:03 c'est que moi je serai toujours pour le dialogue,
19:04 la désescalade de la violence, le dialogue,
19:06 et tous les ministres qui sur leur sujet sont concernés par ces dossiers
19:10 et qui ont envie de me rencontrer, je les rencontrerai.
19:13 Si le président de la FNSE veut me rencontrer, je le rencontrerai,
19:16 et y compris la coordination rurale, s'ils veulent qu'on se rencontre,
19:18 on se rencontre, j'ai toujours dialogué avec tout le monde.
19:20 – Mais moi je vous disais très bien au début de l'émission
19:21 que les militants écologistes se font agresser
19:24 et certains membres écologistes sont aussi violents.
19:28 – Mais c'est pour ça que quand je ne voulais pas rencontrer Elisabeth Borne
19:30 sur les six prochains mois parce qu'il y avait un blocage sur les retraites,
19:33 je l'ai quand même rencontrée juste pour lui parler de ces sujets-là.
19:35 Et on a beaucoup discuté,
19:37 et je pense qu'elle comprend un certain nombre de choses,
19:39 enfin je pense qu'on se comprend sur ces sujets de liberté publiques aussi
19:42 et de risques climatiques.
19:43 Il y a d'autres membres du gouvernement avec qui on se comprend moins,
19:45 mais peut-être que si on se parlait, ça irait mieux, donc pas de problème.
19:49 – Tu ne penses pas que ça résolve tout le problème ?
19:51 – Mais je pense que des fois il faut aussi se parler et dire les choses.
19:53 En fait moi je suis mal à l'aise pour interpeller toujours
19:55 par plateau télé interposé des gens,
19:57 peut-être qu'à un moment il faut qu'on se voie et qu'on se parle.
19:59 – Avec Gérard Lermannin par exemple ?
20:01 – Mais tous, ils sont tous concernés par l'écologie,
20:03 l'écologie elle est partout, en attendant surtout nulle part.
20:06 Sur les affrontements dont vous parlez, c'est intéressant
20:09 parce qu'en fait Serge Bousquet-Cassaye,
20:10 le président de la Chambre d'agriculture, qui est aussi le chef,
20:13 qui est de la coordination orale, qui est un syndicat d'extrême droite agriculteur.
20:18 La justice elle est forte avec les faibles et faible avec les forts dans ce pays.
20:21 Parce que Serge Bousquet-Cassaye, il a…
20:22 – Il a été condamné.
20:25 – Oui mais, et il continue, il se vante à tout le monde
20:28 d'être condamné plein de fois, qu'il s'en fout,
20:29 qu'il fait quand même son lac illégal,
20:31 qu'il menace de mort quand même des militants écolo,
20:33 qui leur dit "toi tu finiras au fond de mon lac de Cossades"
20:35 et il n'y a aucune poursuite qui est donnée.
20:37 – Vous les menacez vous ?
20:38 – Ça c'était un militant FNE, Adopte Militant Europe Ecologie Vert
20:42 qui toute l'année se tape ce genre de personnage,
20:44 à tel point que moi quand j'annonce mon déplacement dans le Nôte-Garonne,
20:48 la préfecture me demande de pas venir en disant "vous ne le connaissez pas, il est dangereux".
20:52 Et donc je dis "mais attendez" et les élus locaux me disent "attention, il passe à l'acte".
20:57 – Est-ce que vous avez bénéficié d'une protection de la part de la préfecture ?
20:59 – Oui je l'ai demandé au directeur de cabinet de M. Darmanin
21:01 et je l'ai obtenu et je les en remercie.
21:03 Parce qu'en fait je ne vais pas arrêter de me déplacer dans le territoire
21:05 parce qu'il y a une omerta de l'extrême droite dans des territoires.
21:08 Et d'ailleurs j'ai été remerciée par beaucoup d'élus locaux
21:09 qui m'avaient demandé de pas venir en disant "mais il est dangereux,
21:11 il y aura des fusils des chasseurs,
21:13 je m'attendais ils vont faire quoi une fusillade en pleine rue ?
21:15 Non mais tire en l'air".
21:16 Donc il y a un moment où dans ce pays,
21:17 oui il y a un problème quand même de deux poids deux mesures.
21:20 Je vous donne un autre exemple,
21:21 Alizé qui s'enchaîne au terrain de Roland Garros de dernière rénovation
21:25 en écrivant "il reste 1800 jours" sur son t-shirt,
21:28 elle fait de mal à personne.
21:29 40 heures de garde à vue extrêmement brutale.
21:31 Mais les gens qui nous mènent par contre dans le mur, eux ça va.
21:34 Vous voyez on parle de la farge,
21:36 moi je suis pas pour la violence envers leur site
21:40 et encore moins évidemment envers les personnes.
21:42 Mais ils ont plaidé coupables pour avoir financé l'État islamique
21:46 parce qu'ils voulaient continuer à faire financer leur cimenterie là-bas.
21:51 Ils ont donné du cash à l'État islamique.
21:54 – Marine Tendonnet, eux, 2000...
21:56 – Et c'est Félix Blanc qui a arrêté par les services de l'antiterroriste.
21:58 Donc un moment, oui moi j'ai un problème de deux poids deux mesures.
22:00 – Il nous reste deux minutes de questions.
22:02 Une question d'abord sur les sénatoriales.
22:03 Est-ce qu'il y aura une liste d'union de la gauche au sénatorial à Paris ?
22:08 – Ah bah alors ça, je vais vous dire, vous serez peut-être les premières.
22:11 – Est-ce que vous souhaitez que la liste d'Europe Écologie Les Verts
22:13 s'associe à la liste d'union qui est en cours entre l'EPS par exemple ?
22:15 – J'ai l'impression que le problème dans la liste de Paris
22:17 c'est aujourd'hui un problème entre socialistes.
22:19 Et donc c'est ça qui doit être réglé en premier lieu.
22:21 – Donc pour le moment vous restez indépendant ?
22:22 – Très sincèrement, oui.
22:23 – Et vous souhaitez le rester ?
22:25 – On discute toujours mais vous avez compris que les négociations au sénatorial
22:28 n'étaient pas tout à fait simples et peut-être que c'est normal.
22:31 En tout cas il y aura une union des écologistes à ces sénatoriales
22:33 dans toute la France et je vais vous dire, ça n'a pas toujours été le cas.
22:36 Donc ça c'est bon.
22:37 Et puis moi ça me paraît très normal de travailler avec le parti communiste
22:40 et le parti socialiste au sénatorial.
22:41 C'est pas simple partout, je ne désespère jamais, vous avez remarqué.
22:44 Donc je pense qu'on va y arriver.
22:45 – Vous continuez les discussions. Quel est votre objectif ?
22:47 Vous avez 12 sénateurs à l'heure actuelle.
22:48 Quel est l'objectif de votre parti ?
22:50 – C'est d'en avoir plus évidemment.
22:51 – Mais combien ? Vous arrivez à chiffrer ?
22:53 – On apporte une voix singulière au Sénat.
22:55 Et puis surtout il y a des endroits où on n'en a pas.
22:57 Par exemple dans les Hauts-de-France, on n'a jamais eu…
22:59 Enfin il y avait Marie Blandin qui était assez connue pour son travail
23:01 pendant 10 ans sur plein de sujets lamiantes, les lanceurs d'alerte.
23:04 Là on a une candidate qui s'appelle Céline Scavenec.
23:06 Ça pourrait être la seule parlementaire écologiste des Hauts-de-France.
23:09 Et donc on estime que dans des territoires comme ça,
23:11 c'est pas normal d'en avoir zéro.
23:12 Donc on veut renforcer notre présence à Paris, en Loire-Atlantique,
23:15 dans plein d'autres départements.
23:16 Et on veut rentrer au Sénat pour d'autres départements.
23:19 Et j'ai grande confiance en la qualité de nos candidats.
23:21 – Sur les européennes, vous êtes très claire sur le fait
23:24 que vous ne voulez pas d'alliance avec la France insoumise.
23:26 Vos positions sont très éloignées. Est-ce que vous pourriez travailler…
23:28 – Non, je précise que c'est juste pour les européennes.
23:29 On travaille ensemble sur plein de trucs.
23:31 Pas d'incommodité et pas de problème.
23:32 – Sur les européennes, est-ce que vous pourriez travailler
23:34 à une liste commune avec les socialistes et places publiques ?
23:36 – Bah écoutez…
23:37 – Là vos positions sont beaucoup moins éloignées.
23:38 – On va déjà finir de discuter sur les sénatoriales si vous voulez bien.
23:40 Ça ne m'a pas l'air tout à fait simple.
23:42 – Mais ne fermez pas la porte à une liste commune avec les socialistes.
23:44 – On a préparé une liste écologiste aux européennes.
23:47 On est en train de discuter du projet.
23:49 On désignera nos candidats le 1er juillet.
23:51 Puis notre tête de liste avant la mi-juillet.
23:53 – Vous souhaitez que ça soit qui votre tête de liste ?
23:55 – Ah bah moi, on a deux excellents candidats, vous avez compris.
23:57 Marie Toussaint et David Corbyn.
23:59 Souvent la secrétaire nationale des Verts dit
24:01 "je ne prends pas partie à ce débat".
24:04 Moi je vais rompre cette tradition en disant que je soutiens les deux.
24:08 Parce qu'ils sont vraiment fantastiques.
24:10 – Non mais très simplement… – Ça ne peut pas être les deux.
24:11 – Je vais vous dire, c'est un luxe quand vous avez deux candidats
24:14 super à la tête de liste et que vous dites "quel que soit celui qui gagne,
24:17 ça va être intéressant". – Mais qui a votre préférence ?
24:19 – Aucun. – Je suis proche des deux.
24:20 – Vous vous perpétuez la tradition.
24:21 – C'est une autorité publique et je pense que beaucoup de militants écolos
24:23 auront du mal à choisir.
24:24 – Mais vous ne fermez pas la porte à une liste commune avec les socialistes.
24:26 – Il y aura une liste écologiste ouverte.
24:27 Ceux qui veulent s'ouvrir à une liste écologiste
24:29 pourront venir discuter, il n'y a pas de problème.
24:31 – Mais ceux c'est qui ? Bon pas LFI, ça on a compris.
24:33 – Ceux qui sont ouverts à faire une liste écologiste.
24:34 – Le PS, le PC ? – Des écologistes aussi, par exemple.
24:37 Je ne pense pas que Fabien Roussel ait envie de venir faire une liste écologiste
24:39 aux européennes. – Mais avec Olivier Faure, oui.
24:41 – Il semble vouloir en discuter, on en discutera,
24:44 mais en tout cas nous on avance sur…
24:46 – À condition que vous gardiez la tête de liste.
24:47 – Mais ce n'est pas une question de tête de liste, c'est une question d'écologie.
24:51 – Un dernier moment, Christine.
24:52 – Le fait de partir des Unis au sénatorial, puis aux européennes,
24:55 ça tend un petit peu les relations au sein de l'avenue,
24:57 mais particulièrement avec LFI, on a quand même entendu…
25:00 – Moi je ne suis pas du tout tendue, comme vous le constatez ce matin.
25:03 Franchement j'ai d'autres problèmes dans les vies en ce moment.
25:05 – Visiblement chez LFI, ils le sont un petit peu plus,
25:07 si j'ai bien compris. – Oui, alors ça oui.
25:08 Et j'ai vu Emmanuel Bompard ce midi, nous en discuterons, il n'y a pas de problème.
25:12 On est une coalition, on travaille ensemble depuis un an,
25:14 on va travailler ensemble des années encore, de tout.
25:18 Mais parce qu'on discute en fait…
25:19 – Est-ce que vous y comprenez des européennes ?
25:20 – On va discuter, permettez-moi de faire ce rendez-vous d'abord,
25:24 mais évidemment qu'on discute tout le temps,
25:25 il n'y a pas de problème relationnel au sein de la NUPES.
25:28 – Marie-Thauvin, est-ce que ça ne fragilise pas l'idée d'une candidature unique en 2027 ?
25:32 – Je ne le souhaite pas parce que je pense qu'on n'a pas le choix
25:34 et que celles et ceux qui nous parlent d'une unité à longueur de semaine
25:37 ne peuvent pas dire "si vous ne venez pas avec nos européennes, on va tout casser,
25:41 il n'y a plus de NUPES, on pète tout et ce sera de votre faute".
25:43 Ça ne marche pas comme ça la politique.
25:44 Donc tout le monde a bien compris qu'en 2027,
25:47 il y avait quand même beaucoup de gens dans ce pays
25:48 qui ne voulaient pas se résigner à choisir entre Édouard Philippe et Marine Le Pen.
25:53 Bon, je fais partie de ces gens-là, je mettrai tout en œuvre pour qu'il y ait une candidature unique.
25:57 – Derrière Jean-Luc Mélenchon ?
25:59 – Ah ben ça c'est un autre problème, la question de savoir de qui.
26:01 Mais en tout cas, nous écologistes, nous ne faisons pas d'une candidature écologiste
26:05 un préalable à l'Union.
26:06 Les socialistes, j'ai compris qu'ils disaient la même chose
26:08 et je pense qu'une fois que tout le monde aura dit la même chose,
26:10 on pourra commencer à travailler sérieusement.
26:11 – Mais sur la candidature unique, ça veut dire que la réponse n'est pas évidente ?
26:14 – Pour moi, elle l'est, de devoir faire une candidature unique
26:17 et après on a quatre ans pour travailler à qui, à comment, à quel projet
26:20 et ça doit se faire collectivement, c'est pas par des tweets de menaces,
26:23 par des oukazes, par des "si c'est ça, je fais un malheur",
26:27 en fait ça doit se faire dans la sérénité du travail.
26:28 – Ça c'est Manuel Bompard, je pensais que vous alliez dire Manuel Bompard.
26:30 – Non mais ça doit se faire dans la coopération surtout,
26:32 la politique en termes partenarial ne peut pas être un rapport de force.
26:35 – Marine Tendelier, juste pour qu'on comprenne bien,
26:37 vous allez discuter avec Manuel Bompard y compris de la présence d'Alaphie
26:40 sur votre liste européenne ?
26:42 – Arrêtez enfin, vous avez une obsession, c'est pas possible.
26:44 – Ben ça nous intéresse.
26:44 – On va discuter de plein de choses.
26:46 – Bon d'accord, on verra ça après votre déjeuner.
26:48 Merci beaucoup Marine Tendelier d'avoir été notre invitée.
26:51 On regarde la une de la Dépêche du Midi, ce sont les arrêts maladie.
26:54 Christelle, arrêts maladie, les médecins dans le biseur.
26:56 – Ah oui, je suis en remettre.
26:57 – C'est à la une de votre journal, merci Christelle.
26:59 On passe au Club de Territoire.

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