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Les Vraies Voix de l'emploi avec Léa ZASLAVSKY, Co-fondatrice de Makesense et Rebecca BRIOT, Fondatrice et co-gérante de Muhalink Repère
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Transcription
00:00 Et avec nous comme tous les mardis, soir de 19h à 20h, sur Sud Radio, Jérôme Lavergne dans les vraies voies de l'emploi
00:05 et faire bouger les mentalités, c'est aussi l'objectif de l'association Make Sense, dont nous accueillons la co-fondatrice Léa Zaslavski,
00:12 avec elle à clé le recrutement de nombreux bénévoles et salariés dans de multiples domaines.
00:17 Vous nous en dites quelques mots avant de donner la parole à Léa, Jérôme ?
00:20 Oui, on retrouve exactement le même esprit que l'on avait tout à l'heure avec le CNED et cette plateforme du Béaba du Climat,
00:27 c'est-à-dire l'envie de bouger. C'est assez drôle que ce site, enfin cette association s'appelle Make Sense,
00:34 on parle beaucoup de sens aujourd'hui, de sens du travail, de sens de la vie, du sens du bonheur.
00:38 Make Sense c'est avoir un sens en anglais pour les auditeurs.
00:40 Oui, sauf que c'est accompagné du verbe make.
00:43 Donner du sens.
00:44 Oui, donner du sens.
00:45 Qui n'est pas très loin de faire. Et si tout d'un coup la seule unique voie, le seul unique chemin,
00:52 quel que soit le lustre d'un métier, d'une fonction et d'un titre, c'était déjà et avant tout,
00:58 dans son petit recoin, à sa petite place, dans son petit coin d'univers et de cosmos, de faire tout simplement.
01:06 C'est ce qui permet en réalité à quelqu'un qui même a une condition très humble,
01:09 on a tous connu des gens dans nos familles relativement humbles,
01:13 mais qui avaient ce bonheur d'avoir la constatation, le constat de faire des choses, de faire avancer des choses.
01:20 Et c'est la grande vertu et la grande performance de cette association
01:25 qui a donc eu mille fois raison de s'appeler Make Sense.
01:29 Et c'est intéressant de revenir à la genèse de Make Sense, ça démarre sur Facebook en fait ?
01:35 Ça démarre sur Facebook, en fait on démarre en 2011, en effet, avec la plateforme Facebook
01:39 qui nous permet de mettre en contact des citoyens avec ce qu'on appelle des entrepreneurs sociaux,
01:44 des personnes qui veulent changer le monde et créer justement cette nouvelle économie
01:47 qu'on appelle de nos voeux, en créant un plein de structures associatives, S.A.S. etc.
01:53 Et qui au départ sont plutôt des personnes qui vont aider de façon bénévole,
01:56 avec des ateliers, du temps, etc.
01:59 Et qui ensuite petit à petit on va les connecter à travers une plateforme
02:02 pour qu'ils puissent aussi les rejoindre en tant que salariés, en tant que cofondateurs, en tant que prestataires,
02:07 pour justement essayer de faire émerger et renforcer l'économie sociale et solidaire.
02:13 C'est vrai qu'avec Make Sense, la question du sens peut être celle de l'engagement dans l'environnement tout autant que dans le social.
02:20 Et aujourd'hui, l'écosystème représente des citoyens, des entreprises, un nombre de gens on sait ou pas ?
02:27 Bien sûr, nous l'association on est 80 en plein, et ce qu'on va faire c'est que chaque année
02:32 on va permettre à 15 000 personnes de devenir bénévoles.
02:34 Il y a 80% des gens qui veulent s'engager, seuls 20% des personnes qui le font, donc on les aide à passer à l'action.
02:39 On va aider des entrepreneurs à se lancer, mais on va aussi aider des salariés, soit à faire transitionner leur entreprise de l'intérieur,
02:45 parce que l'emploi c'est les emplois auxquels on peut accéder, mais c'est aussi comment on transitionne dans son emploi actuel,
02:50 comment on acquiert notamment des nouvelles compétences, comment on fait bouger son entreprise pour qu'elle puisse être alignée avec les limites planétaires,
02:56 ou ceux qui se disent "bon, je ne vais pas y arriver dans mon entreprise actuelle, je vais transitionner",
03:01 ou qui sont en recherche d'emplois et qui vont justement aller essayer de remplir...
03:06 Il y a aujourd'hui une multitude de nouveaux métiers qui se créent, et pour lesquels on a besoin de compétences,
03:11 les entreprises n'arrivent pas à recruter.
03:13 - Quels sont ces nouveaux métiers justement ? Parce qu'on dit aujourd'hui pour les gens qui ont valé 22, 23, 24 ans...
03:18 - Jean-Noël, vous réagissez quand vous voulez.
03:20 - ... qui vont faire 5 ou 10 métiers dans leur vie, c'est quoi ces nouveaux métiers ?
03:24 - En fait il y a plusieurs types de métiers, il y a les métiers assez techniques, on parle de 140 000 métiers qui sont des métiers verts directement,
03:29 par exemple on a une structure, la Solif, qui va former à devenir installateur de pompe à chaleur,
03:35 où vous travaillez dans la rénovation énergétique.
03:37 - Donc là c'est vraiment une expertise claire.
03:39 - Exactement, et donc ça va être des métiers dans l'agriculture, la rénovation énergétique, les énergies renouvelables, l'économie circulaire,
03:45 où là on crée vraiment une nouvelle économie avec des nouveaux métiers.
03:48 Puis on a aussi tous les métiers qu'on va appeler "verdissants", c'est-à-dire qu'ils ne sont pas forcément directement techniques,
03:52 mais en fait on a aussi besoin de chargés de projets, de métiers finance, de marketing,
03:57 autour justement de cette économie qui est en train de se créer.
04:00 Et par exemple sur la plateforme "Job that makes sense", qu'on a créée il y a 10 ans maintenant,
04:04 et qui aujourd'hui il y a plus de 200 000 personnes qui chaque mois cherchent un emploi sur cette plateforme,
04:08 avec 30 000 annonces qui sont postées, donc ça devient quelque chose qui est non négligeable.
04:13 - C'est quand même du monde.
04:14 - Exactement, et bien on voit qu'une grande partie aussi des métiers qui vont être postés sont certains techniques,
04:19 mais aussi ce qu'on va appeler de la périéconomie ou "verdissants", et qui sont tout aussi essentiels.
04:24 Donc en fait quel que soit son métier qu'on peut avoir actuel, on peut transitionner,
04:28 alors évidemment avec des métiers du fer, avec des métiers de l'artisanat, avec des métiers extrêmement techniques,
04:32 et aussi avec des métiers de service pour accompagner cette transition.
04:36 - J'en dois le tronc.
04:38 - J'irais même un cran au-delà en disant, si on prend l'exemple du BTP,
04:41 en fait c'est 100% des métiers dans lesquels les gens qui travaillent aujourd'hui, les artisans, vont avoir besoin d'une mise à niveau.
04:47 Je vous prends un exemple.
04:48 Si vous avez bénéficié de ma prime rénov', les experts du bâtiment ont montré
04:52 qu'il vous manque tel geste technique, vous avez fait 30 000 euros de rénovation dans votre pavillon,
04:57 si vous n'avez pas fait sur les 5 000 euros du pont thermique le bon geste technique,
05:01 votre pavillon reste une passoire thermique.
05:04 Et donc on doit même aller au-delà, d'où des dispositifs justement distanciels, asynchrones,
05:08 comme disaient spécialistes sur une plateforme Tibéaba du Climat, ou n'importe qui peut se former à distance,
05:13 parce qu'on n'a pas le temps de demander à tous les artisans de France de retourner dans un centre de formation,
05:18 alors que leur métier doit évoluer.
05:21 En plus, comme vous disiez très justement, des nouveaux métiers du BTP qui vont être liés spécifiquement
05:26 à la spécialité du type d'installer une pompe à chaleur ou un panneau solaire sur un toit.
05:31 C'est là que le défi est encore plus redoutable pour l'économie française.
05:34 - Et moi j'ai vraiment envie de donner un message d'espoir aussi face à ce défi environnemental,
05:39 c'est que selon le Shift et leur plan de transformation de l'économie,
05:43 si on amorce une transition écologique, on va avoir 300 000 créations d'emplois nets.
05:48 Alors évidemment, derrière ces 300 000 créations d'emplois nets, il y a des secteurs qui vont avoir des baisses d'emplois,
05:53 plus de 800 000, et de la création 1,1 million.
05:55 Donc il faut évidemment accompagner cette transition, les secteurs automobiles, par exemple, le logement neuf,
06:00 vont pouvoir réduire leurs emplois, quand tous ces secteurs dont on parlait, de rénovation énergétique notamment,
06:05 économie circulaire, vont avoir des nouveaux emplois qui vont être créés.
06:08 Mais il y a des véritables opportunités de création d'emplois pour chacun,
06:12 et c'est ça qui est une opportunité à ne pas louper.
06:14 - Et on retrouve pour la énième fois dans cette émission, le trou dans la raquette de la politique de l'emploi en France,
06:19 à savoir l'orientation. L'orientation n'est pas faite en France, elle n'existe pas, ou elle est mal faite.
06:25 Il est temps que ces métiers qui, pour certains, sont nouveaux, mais on en a vu des anciens il n'y a pas très longtemps,
06:31 soient présentés à nos élèves, aux jeunes en fait, et à leurs parents aussi, de telle sorte,
06:38 parce qu'indépendamment d'un choix éclairé, à un moment donné, ils savent que ça existe quelque part,
06:43 que ça correspond à une réalité concrète, qu'il y a des métiers qui ont spécifiquement tourné l'environnement,
06:48 d'autres qui sont verdissants. C'est fondamental comme enseignement,
06:52 et cela doit s'inscrire dans l'enseignement global. Et ça n'est pas fait en France.
06:56 - Jean-Noël Tron a parlé notamment de ma prime Rénov', où à quelque chose près,
06:59 on peut avoir une passoire thermique qui reste une passoire thermique, ou qui devient propre énergétiquement.
07:04 Vous avez parlé de l'économie circulaire. Aujourd'hui, on parlait par exemple du contrat mirifique d'Airbus avec 500 avions.
07:11 Maintenant, avec l'économie circulaire, on va faire voler des avions à l'huile de friture.
07:15 On le fait déjà. C'est quoi aujourd'hui les principaux développements en termes d'emploi de l'économie circulaire ?
07:21 - Dans l'économie circulaire, l'idée c'est vraiment de s'assurer qu'il n'y ait pas de déperdition,
07:25 c'est-à-dire que les déchets vont pouvoir être réutilisés, et qu'on arrête de penser qu'on peut utiliser des ressources de façon infinie.
07:30 Non, on sait aujourd'hui que nos ressources sont limitées et qu'il va falloir les utiliser de la meilleure façon possible.
07:35 Et ça, on travaille énormément sur les déchets. Il y a une loi notamment qui a réduit, par exemple,
07:40 dans le gaspillage alimentaire, qui a permis d'avoir énormément d'opportunités pour récupérer toute la matière organique
07:46 et essayer de l'utiliser pour faire de l'énergie. - Et de la transformer, oui.
07:49 - Et de la transformer en énergie. On va pouvoir utiliser, par exemple, des nouveaux matériaux aussi.
07:53 Arrêtons de faire du plastique qui est jetable, mais comment on peut avoir des emballages qui sont réutilisables ?
07:58 Et donc, ce qui est intéressant, c'est que c'est notamment toute la partie R&D de construire des nouveaux matériaux,
08:03 des nouvelles façons de faire, mais c'est aussi toute une partie logistique de comment on réorganise l'économie.
08:08 Parce que, par exemple, si on veut réinstaurer la consigne en France, il faut pouvoir avoir des endroits de dépôt,
08:15 des entreprises de collecte, des entreprises de lavage, des entreprises qui le réinsèrent.
08:19 Et donc, en fait, on change les chaînes de valeur pour leur permettre d'être circulaires.
08:23 Donc, c'est pour ça que c'est au-delà des nouveaux emplois, c'est aussi une réorganisation de l'économie
08:28 et qui doit être favorable. Et c'est là où je pense que, par contre, l'État a un rôle à jouer en créant des incitatives claires.
08:35 Ça ne devrait pas être moins cher de produire une bouteille neuve que de récupérer une bouteille, de la laver et de la remettre en circulation.
08:42 Et ça, il faut absolument qu'on puisse favoriser ça pour créer de l'emploi et pour créer ces transitions.
08:47 - Dans l'un et l'autre cas, quand même, ce sont deux initiatives qui ne sont pas parties, et ça, il faut le dire.
08:51 Parce que le secteur associatif fonctionne trop sur un système de subvention.
08:55 L'abbé Pierre et Coluche n'avaient pas de subvention quand ils ont démarré et vos deux initiatives n'en ont pas.
09:01 Et ça, c'est formidable. Et du reste, l'État lui-même devrait s'inciter, l'État devrait inciter l'État à être plus préoccupé par l'environnement.
09:09 Parce que quand on voit, ne serait-ce que la gestion des tarifs de train, on se pose la question de savoir
09:15 dans quelle mesure il y a une stratégie véritablement globale et pertinente, ne serait-ce que du point de vue du chef d'orchestre.
09:21 Donc franchement, ces deux initiatives, chapeau bas, c'est absolument génialissime.
09:25 Et là, encore une fois, sans qu'il y ait d'usine à gaz derrière.
09:28 - Et Léa, pour revenir sur ces 15 000 bénévoles, quel type de public aujourd'hui s'intéresse ?
09:35 Est-ce qu'on parle toujours d'une jeunesse qui s'engage dans l'écologie, mais est-ce que les publics plus âgés, finalement, en boitent le pas ?
09:41 - Alors c'est vrai que nous, sur notre plateforme, nos publics cibles sont sur les 200 000 personnes qui vont se connecter chaque mois sur Job.That.Makes.Zen.
09:47 C'est pour moitié des jeunes qui sont étudiants en train d'être diplômés, donc moins de 25 ans, et l'autre moitié, c'est 25-35 ans.
09:54 Pour autant, on sait évidemment que cette transition, elle concerne tout le monde.
09:58 Donc on a des formations qui vont s'adresser à tout type de public, parce qu'aujourd'hui, on ne fait plus qu'un seul métier.
10:03 On a besoin aussi de transmissionner, et donc ça concerne des personnes qui, après un premier ou deuxième emploi, vont aussi avoir des nouvelles vocations.
10:10 - Est-ce que c'est intéressant ce qu'on disait avec Jean-Noël Tron, justement, la reconversion qui arrive parfois très tard, et qui, dans ces métiers, peut être un choix d'emploi à nouveau ?
10:19 - Complètement, et qui est invéritable, retrouver du sens, en fait.
10:21 Pour certains, avoir du sens, ça va être justement travailler en marketing dans une green tech, et d'autres, ça va être faire du reconditionnement dans une épicerie vrac locale du quartier.
10:34 Et en fait, les deux métiers ont du sens.
10:36 - Je faisais la comparaison avec la transition numérique, c'est vrai que la crise Covid a montré combien, eh bien, toute une frange de la population avait échappé à cette formation informatique.
10:46 On réserve un rendez-vous médical sur eux.
10:48 Eh bien là, on se retrouve exactement dans la même chose, et c'est vrai que c'est très important que ce public senior auquel nous n'appartenons pas, Philippe et moi,
10:55 soit aussi sensibilisé sur ces choses-là, de la même façon qu'ont pu l'être des générations précédentes sur l'informatique.
11:00 - Vous l'irez dire Jean-Noël Tron, et vous n'êtes pas non plus senior.
11:03 - Je voulais abonder dans votre sens, parce que dans l'équipe qu'on a constituée, il y a également des gens engagés dans la pédagogie,
11:15 je pense notamment aux jeunes du Réveil écologique, qui est sans doute le plus gros mouvement étudiant aujourd'hui, et qui font partie des auteurs de la plateforme.
11:21 C'est par exemple pour ça que notre plateforme, elle est conçue, même si c'est un site internet auquel on peut se connaître, pour pouvoir être lu sur un smartphone.
11:28 Vous verrez, c'est une vidéo verticale, chaque module, vous pouvez le dérouler en une seule page.
11:32 Pourquoi ? Parce que pour une partie de nos compatriotes, les moments, les temps de la vie où ils vont vouloir faire ce bout de formation grâce au BHA du climat qui est gratuit,
11:40 ils vont le faire sur leur téléphone portable. Vous pouvez l'utiliser sur un portable, même si pour certains exercices d'interactivité, etc.,
11:46 vous préférez le faire sur un ordinateur ou sur une tablette, c'est aussi utilisable sur un portable.
11:50 Travailler avec des jeunes du Réveil écologique, ça nous a aussi aidé à faire évoluer nos modèles vers quelque chose d'encore plus court.
11:56 L'un de nos plus engagés là-dessus, Anatole Chouard, est un influenceur sur YouTube qui fait des vidéos remarquables, extrêmement courtes et très pédagogiques.
12:04 - Vous restez avec nous, on vous garde tous les deux, vous avez été très bien.
12:08 - Au bon accueil, bonsoir !
12:11 - Excusez-moi, c'est mon petit côté professeur, je peux quand même.
12:15 Moua Ling sera avec nous, spécialiste recrutement environnement. On fait une petite pause et on revient dans un instant. On est ensemble jusqu'à 20h. A tout de suite.
12:23 On apprend plein de choses dans cette émission. Alors il y a un tronc commun forcément, puisqu'on vous parle du climat, de la biodiversité,
12:29 de tous ces métiers aujourd'hui qui vont se développer, qui existent déjà aujourd'hui.
12:33 Et tous ceux qui arrivent forcément, qui se fabriquent eux-mêmes, que ce soit dans tous les métiers, toutes les entreprises.
12:40 Et les entreprises, on en parlait aussi il y a quelques instants, se verdissent aussi, trouvent des solutions.
12:45 Alors on en parle depuis tout à l'heure, pour ça il faut qu'on se forme, il faut surtout être ouvert au changement climatique et aux nouveaux modes de fonctionnement et de métiers finalement.
12:57 - Rappelons pour nos auditeurs, deux catégories de métiers qui se développent, et on va le voir immédiatement avec le cabinet de recrutement Moua Ling,
13:05 à la fois de nouveaux métiers qui surgissent et sur lesquels il va falloir inventer de nouvelles formations, de nouveaux diplômes, en tout cas compléter celles qui existent.
13:13 - Et ceux qui se transforment.
13:15 - Voilà, c'est ça, des métiers qui se verdissent, et j'insiste avec cette comparaison avec le numérique,
13:20 comme certains autres métiers ont énormément évolué avec l'apport de l'informatique,
13:25 et bien des métiers qui se verdissent, et pour le bien en fait, pour la grande vertu, de prendre en considération tout un tas de choses qui sont ô combien indispensables aujourd'hui.
13:34 - Et on va en parler avec notre invité, Rebecca Briot, qui est avec nous, fondatrice et co-gérante de Moua Ling.
13:40 Pour faire un petit peu le... Bonsoir, merci d'être avec nous, je ne vous ai pas dit bonsoir, pardon.
13:44 Faire un peu le périmètre de Moua Ling pour ceux qui ne connaissent pas, c'est quoi ?
13:49 - Bonsoir, Moua Ling Repair, c'est un cabinet de recrutement qui est spécialiste des métiers éverdissants,
13:56 exactement les catégories qu'a donné Léa un petit peu plus tôt,
13:59 donc ça regroupe effectivement des fonctions qui vont du technicien à l'ingénieur, au directeur technique ou commercial,
14:04 toutes des fonctions avec une part de technique, ou bien une part de fonction support.
14:09 - Et justement, ces métiers, il y a des métiers hyper qualifiés, on peut s'en douter,
14:13 ingénieur en carburant pour faire des carburants mais un peu loin par exemple,
14:16 ou des métiers beaucoup moins qualifiés.
14:19 Parlez-nous un peu de tous ces métiers, ça va de Bac -5 à Bac +10, comment ça marche ?
14:24 - Effectivement, ça va de Bac -5 à Bac +10, la particularité c'est qu'il y a quand même beaucoup de métiers
14:29 où il y a au moins une composante technique, donc en fait même au niveau BEP ou BTS,
14:34 il y a des très fortes compétences techniques.
14:36 Je prends l'exemple par exemple du secteur du génie écologique,
14:39 on trouve un Bac Pro GMNF, gestion des mieux naturels et de la faune,
14:44 on trouve des techniciens en fait qui sont très poussés sur des reconnaissances naturalistes.
14:49 Donc ça c'est un exemple très concret, le secteur du génie écologique,
14:52 qui aujourd'hui est encore méconnu, qui se développe, l'emploi explose,
14:55 il a été multiplié par deux en cinq ans et ce n'est pas fini,
14:59 et pour le coup ça concerne vraiment tous les échelons d'études.
15:01 - Est-ce qu'aujourd'hui il y a beaucoup de pénurie dans ces métiers-là ?
15:06 Est-ce qu'il le disait, à chaque fois on sort de l'école et finalement l'orientation n'est pas toujours organisée
15:11 comme elle le devrait et des métiers qui existent et dont on ne connaît pas forcément l'existence,
15:16 et forcément ça crée des pénuries.
15:20 - Tout à fait, alors c'est vrai que le secteur de l'environnement en sens large
15:24 n'est pas le seul concerné puisqu'on parle de pénuries de candidats partout.
15:27 C'est vrai que la particularité et le paradoxe qu'on a, c'est que ce sont quand même des secteurs d'activité,
15:32 des éco-activités qui sont très très attractifs.
15:34 On reçoit des millions de candidatures sur tous les postes toutes les semaines,
15:37 c'est très attractif, paradoxalement on manque quand même de candidats
15:41 et c'est en partie parce que vous l'avez dit, il y a des filières qui sont encore méconnues,
15:45 il y a vraiment un coup de projecteur à mettre sur cette filière.
15:48 Et c'est aussi la deuxième raison, c'est que pour beaucoup d'entre eux,
15:52 ce sont des métiers jeunes ou en transformation,
15:54 donc sur des postes de managers ou de personnes avec lesquelles on cherche des gens
15:58 avec moins de 5-10 ans d'expérience, on ne les a pas
16:00 parce que ces personnes-là n'existent pas encore pour certains des postes.
16:03 - Quels sont ces filières méconnues et pour lesquelles on a besoin de beaucoup de bras, de bras et de tête ?
16:08 - Alors au-delà du secteur de la biodiversité que je viens de citer,
16:12 il y a le secteur par exemple de la méthanisation et plus généralement des gaz verts,
16:16 où là on cherche des techniciens de maintenance,
16:18 on cherche des responsables d'exploitation d'usines de méthanisation par exemple,
16:21 on cherche des chargés d'affaires, on cherche des ingénieurs en R&D,
16:25 il y a tout un tas de métiers encore méconnus pour la plupart.
16:29 Le secteur de l'assainissement aussi, il n'y a pas forcément toujours bonne presse,
16:33 alors qu'il y a beaucoup d'innovations, il y a beaucoup de choses à faire
16:35 entre la réutilisation des eaux pluviales, les nouveaux procédés,
16:38 les nouveaux modes de traitement pour le recyclage des eaux,
16:40 il y a beaucoup de choses à faire là-dessus aussi.
16:43 Et puis en autre secteur encore méconnu, il y a tout ce qui concerne,
16:47 en tout cas récent, la finance verte, donc là on est plus dans une fonction de support,
16:52 mais il y a de nouvelles choses qui se mettent en place pour le financement des co-activités,
16:56 et donc là on a besoin d'experts pour conseiller les fonds qui investissent.
17:00 - Jean-Noël Tron, directeur général du CNED, le Centre National d'Enseignement à Distance,
17:04 est-ce que le CNED a un rôle à jouer justement sur l'éveil et ce dont on parlait tout à l'heure,
17:12 de se dire que finalement quand on sort de l'école ou quand on est jeune,
17:16 on n'est pas souvent, comment dire, aguerri à tous ces nouveaux métiers, ces nouvelles filières ?
17:22 - Absolument, c'est ce que je me disais en écoutant cette intervention passionnante.
17:26 Bon d'abord on est la plus grande cité scolaire de France,
17:28 avec plus de 70 000 élèves scolarisés au CNED,
17:31 et on est donc notamment le plus grand lycée professionnel de France,
17:34 avec plus de 1 400 lycéens pros qui font le CNED,
17:37 et puis par ailleurs on a plusieurs milliers d'étudiants dans des formations,
17:40 plutôt licence master qu'on fabrique toujours avec des universités,
17:43 et puis je le disais on a 47 000 adultes en reconversion professionnelle au CNED,
17:47 ou en évolution professionnelle, souvent 30-40 ans.
17:50 Et donc nous on sait bien que dans notre catalogue de 200 formations,
17:53 on va devoir, exactement comme ça a été dit, faire notre transition,
17:57 c'est-à-dire développer les nouveaux métiers de France 2030,
18:00 je dirais par rapport à l'époque de la transition numérique avec une très bonne nouvelle,
18:03 c'est que dans les années 90 on cherchait des Bac +12 en informatique à très très très haut niveau,
18:07 il y avait une pénurie mondiale, les Allemands faisaient le concours avec des visas gratuits etc.
18:12 Aujourd'hui c'est notamment dans des profils en formation Bac -2, Bac +3
18:17 que se concentre le plus gros des besoins, d'ailleurs au CNED ça représente à peu près 80%
18:21 les gens qui se forment chez nous, donc c'est vraiment là-dessus qu'il faut leur mettre le paquet,
18:25 mais pour une part l'offre présentielle dans des lieux de formation
18:30 ne va pas forcément être compatible avec le rythme de vie des gens,
18:33 quand on travaille c'est très compliqué de faire en parallèle une formation,
18:37 et donc c'est là que le distanciel apporte un complément extrêmement précieux
18:40 aux autres expériences de transition professionnelle
18:43 que constitue le fait d'aller se former dans un lieu dédié à cet effet.
18:47 - Jérôme Lavergne veut réagir je crois, à voir votre tête qui...
18:50 - Non, non, je réagis en approuvant mille fois,
18:54 effectivement il va y avoir aussi une transformation nécessaire des diplômes
18:59 et c'est bien heureux que le sujet touche toutes les strates de diplômes,
19:04 moi je n'aime pas trop l'intituler "Bac - quelque chose", on est diplômé...
19:10 - Ce n'est pas négatif dans ma bouche. - Non, ce n'est pas négatif, mais enfin ça vient...
19:14 - Il y a un "moi" dans la mienne. - Oui, bien sûr, bien sûr.
19:16 - C'est le contraire professionnel. - Mais c'est ça, qu'on peut en France...
19:18 - Ça c'est formidable en fait. - Comme vous l'avez dit, avec la révolution de l'apprentissage quand même,
19:21 les mentalités ont beaucoup bougé sur l'apprentissage.
19:24 Je pense que j'aurai une courbe pas très haute, on ne peut plus du tout le même regard
19:27 qu'il y a ne serait-ce que 5 à 10 ans sur des métiers qu'on qualifiait avant de manuels,
19:31 sur des niveaux de formation qu'on ne qualifiait pas de supérieurs.
19:34 - Oui, c'est ça mon propos. - Je vous rappelle quand même que je suis ici d'un bac -1,
19:38 et je suis passée bac +7 en me reconvertissant justement,
19:41 donc c'est ce qui veut dire que c'est intéressant, mais il ne faut pas non plus le prendre...
19:46 - Non, non, non, bien sûr, mais alors là en tout cas, la nouvelle est bonne effectivement
19:50 que toutes les strates de diplôme sont réellement concernées immédiatement,
19:54 parce qu'en réalité avec le numérique, ça a été le cas, mais à rebours,
19:58 avec un petit peu de recul du point de vue du temps, aujourd'hui,
20:02 n'importe quelle formation, y compris CAP, doit inclure une partie d'informatique.
20:07 Bon, revenons à l'environnement, là c'est vraiment effectivement formidable,
20:10 et c'est pour ça que c'est un projet de société, au-delà d'un projet professionnel,
20:14 au-delà d'un projet culturel ou sociologique.
20:17 - Une petite réflexion à Rebecca, comment ça se passe ?
20:22 Vous recrutez, ceux qui nous écoutent par exemple, vous avez un site internet,
20:26 est-ce qu'on peut déposer un CV, est-ce que vous fonctionnez encore avec des CV,
20:29 et comment ça se passe ?
20:31 - Tout à fait, on a un site internet, www.mueling-reper.com,
20:36 donc on fonctionne encore avec des CV, mais on fonctionne surtout et avant tout avec le candidat.
20:41 Aujourd'hui, les choses ont changé, et on part du besoin de nos clients,
20:45 qui sont effectivement les entreprises, les collectivités, les organisations,
20:48 mais on part avant tout du besoin candidat, et on cherche à faire matcher
20:52 les critères des clients et les exigences des candidats.
20:56 Et ça, c'est vraiment quelque chose qui a changé.
20:58 - Léa, Zaslansky veut réagir, je crois.
21:00 - Je veux réagir aussi sur l'importance qu'on puisse aussi travailler sur ces sujets
21:03 le plus tôt possible, parce qu'en fait, la question de l'informatique est arrivée très tard
21:06 dans les écoles, et ça crée pour moi... - Encore aujourd'hui.
21:10 - Encore aujourd'hui, et en fait on voit des différences aussi en fonction des classes sociales,
21:14 en fonction de quel collège, de quel lycée auquel on assiste,
21:18 il n'y a pas forcément la même sensibilisation et les mêmes formations.
21:20 Or, justement, si on a besoin de tout le monde pour faire cette transition écologique et environnementale,
21:25 tout le monde va devoir s'engager, que ce soit à titre personnel ou professionnel,
21:28 il faut que ça puisse se faire dès le plus jeune âge.
21:30 - Rébéka Brio, en même pas une minute, c'est souvent quelque chose d'important pour Jérôme Lavernie,
21:35 on peut postuler chez Muehling, quel que soit son âge,
21:38 ou alors les seniors ne sont pas les bienvenus dans les nouveaux métiers de l'environnement ?
21:42 - Tout le monde est bienvenu, on accueille tout le monde.
21:46 - C'est un peu venu comme vous êtes, comme dirait une grande chaîne de fast-food.
21:50 - Le mot de la fin, Jérôme Lavernie ?
21:52 - Formidable nouvelle, formidable perspective, c'est très encourageant et bien moins déprimant
21:57 que parfois cette espèce de climat précisément dans lequel on englobe ces sujets.
22:03 Il y a de formidables initiatives, il y a plein de choses à faire,
22:06 à condition de les accepter comme étant des petits pas
22:09 qui s'ajoutant les uns aux autres permettent de faire un chemin au long cours.
22:15 - Merci en tout cas d'avoir été avec nous, merci beaucoup Jean-Noël Tron
22:18 d'avoir été avec nous, directeur général du CNET,
22:20 donc le Centre National d'Enseignement à Distance.
22:23 Je vous invite à aller voir finalement cette plateforme, le BABA,
22:27 "climat", c'est ça, c'est exactement ça,
22:29 et peut-être de vous tester, vous allez voir,
22:31 vous allez peut-être trouver quelque chose qui vous intéresse,
22:33 peut-être envie de changer de métier aussi.
22:35 - climat.cnet.fr
22:37 - Voilà, exactement, merci beaucoup Léa Zableski d'avoir été avec nous,
22:40 confondatrice de Make Sense,
22:42 et merci beaucoup à Rebecca Briot, confondatrice de Mu Highlink.
22:46 Merci Jérôme Lavergne, on se retrouve la semaine prochaine,
22:49 mardi prochain, on parlera de quoi ? On ne sait pas encore,
22:51 on réfléchit, on s'appelle.
22:53 - On va peut-être parler d'avion.
22:55 - Ah, peut-être d'avion, voilà, c'est ça.
22:56 - Ça va voler haut donc.
22:58 - Allez, dans un instant... - On se retrouve demain nous ?
23:00 - Oui, Yvan Cujus.
23:01 - Yvan Cujus qui reçoit Jane, Julien Barret, Yvan Lesboloc,
23:04 et Antoine Racoton-Brajao.
23:06 - Pas Lesboloc, le Boloc.
23:08 Merci beaucoup à notre équipe, en tout cas Sud Radio,
23:11 qu'on adore et qui sont fantastiques.
23:13 On vous retrouve demain à 17h, passez une très belle soirée.
23:15 Salut !

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