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Les Editos Philosophiques de Pascal Dolhagaray, Semaine 28/2023

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😹
Amusant
Transcription
00:00 *Musique*
00:17 *Son de clavier*
00:20 Bonjour, bienvenue sur 300 secondes maxi.
00:23 Je vous propose 12 détours d'une même durée, autant de parenthèses éphémères,
00:27 pour que tu aies l'espace inclus entre les deux grandes qui nous contiennent.
00:30 Juste des clins d'oeil sonores, une autre façon de vous décrire un détail dans ce paysage qui défile
00:36 à cette même vitesse que notre vie passe. Bonne émission à vous.
00:40 *Son de clavier*
00:43 Bonjour à vous.
00:46 Nous voulons plus, toujours plus.
00:53 Et cette frénésie provient du fait que nous ignorons quand nous se loge une sorte de nécessaire suffisant.
01:00 Comme nous avons perdu de vue cet essentiel, nous nous focalisons sur un assortiment de recours superficiels
01:07 chargés de donner le change, le propre, des êtres humains que nous sommes à présent,
01:13 incarnent en priorité un souci majeur de compensation.
01:17 On n'apprend pas à admettre cette priorité, nous avertissant que nous sommes pour nous-mêmes
01:24 et à partir de nous-mêmes.
01:26 Cette aventure de base, l'être humain à son propre égard, à ce niveau avant tout,
01:32 représente pour lui-même une responsabilité à assumer.
01:36 Actuellement, l'on nous enseigne de quoi rendre grâce à une sorte de conformité,
01:42 assez fuitée pour ne pas nous accaparer en totalité, mais cette allégeance rendue,
01:48 que reste-t-il de nous à notre propre égard ?
01:52 Nous sommes plus renseignés sur ce qui se manifeste au dehors de nous
01:56 qu'à l'encontre de ce qui se déroule au-dedans.
02:00 L'étranger, comme le signifia Camus, n'est pas celui qui traverse nos frontières, en l'occurrence géographiques,
02:08 mais ce personnage évoluant tout en nous, détenant une sorte de monopole muselé de notre identité réelle
02:16 et qui se meurt d'autant plus que nous nous avertions à vivre et à exister comme on nous le préconise.
02:24 Nietzsche décidément loupa aussi cette préconisation,
02:28 cette précipitation suscitée par cette autre urgence,
02:32 correspondant à une nécessité de reconnaissance, afin d'exister en proportion.
02:37 Vous pousse, autant d'approximations qui vous égarent à leur tour,
02:42 notre existentialité potentielle transite en priorité par ces rassemblements en nous,
02:48 qui nous concentrent en nous, nous et nous seuls,
02:52 qui hérirent leurs bienfaits en usant pour se faire d'attentions extérieures.
02:57 Cela consiste à se fuir pour tenter par ces manœuvres de se récupérer.
03:02 Ainsi, lui comme nous ne sommes pas de la dynamite, juste de la nitroglycérine.
03:10 L'être humain doit être, dès son plus jeune âge, manipulé avec des pincettes et à ce niveau d'exigence,
03:17 afin de tenter au minimum de leur rendre grâce, il nous reste un monde à construire.
03:23 Nécessité quasiment mornée, cet autre monde, en capacité de lui faire barrage,
03:30 occupe la place de façon croissante.
03:33 Décidément, nos soi-disant innovations ne sont que les validations de causes entendues de longue date
03:39 et non reconnues officiellement.
03:42 Ainsi, cette euthanasie, sous d'autres formes, est à ce point implantée,
03:47 qu'on s'imagine à nouveau mettre en exergue un soi-disant inédit,
03:51 juste en le reconnaissant par le biais de ces ensembles qui nous entraînent,
03:56 nous n'avons de cesse à notre propre égard de manifester autant d'identification en retard
04:02 sur ce qui les justifie vraiment.
04:05 L'euthanasie est une officialisation de la sorte, plus encore, au-delà de ce qu'il signifie,
04:12 il se remarque bien au-delà de cette mort qui l'insinue,
04:17 remontons même jusqu'à notre premier jour de vie.
04:24 Ouah ! Calme-toi Pascal, calme-toi.
04:28 C'était Ratho, bisous, bisous.
04:32 Bonjour à vous.
04:45 Certains d'entre vous veulent déboulonner ces statues
04:51 représentant de ces personnages historiques
04:55 ayant eu autant d'influence majeure à un moment donné de notre histoire,
04:59 tout simplement pour rendre grâce à ces évolutions primordiales,
05:04 faisant les actes comme les discours tenus par ces quelques illustres à présent inadmissibles.
05:10 D'abord, il faut bien se rendre compte qu'une statue, par définition,
05:14 ne manifeste pas un rôle purement décoratif, au sens propre du terme.
05:19 Un exemple est ainsi élevé.
05:22 Une effigie de ce genre, dressée à la gloire de Napoléon,
05:26 ne retrace pas explicitement les frasques historiques rattachées à l'individu mis en avant.
05:32 Ce passé-là se suffit à lui-même, il vous faut juste l'étudier pour commencer à en prendre possession.
05:38 Décider d'une représentation de la sorte, c'est vouloir que l'homme incarne plus que tout autre
05:44 cet épisode-là, accompagné de tout ce qui le compose.
05:48 Déjà au seul niveau de la lecture des temps anciens,
05:51 ses focalisations s'avèrent réductrices.
05:54 L'Empire romain, ce n'est pas que Jules César.
05:57 La Seconde Guerre mondiale, ce n'est pas qu'Adolf Hitler.
06:01 Céder à ce genre d'expédient, c'est soit accorder trop d'intérêt à un acteur,
06:06 même si le rôle tenu par lui est de premier plan,
06:10 soit ne pas vouloir s'embarrasser d'un retour exigeant
06:14 en se confrontant à cette complexité sans fond incarnée par l'histoire.
06:19 Il en déplaise à certains, déboulonner de statut
06:23 peut aussi correspondre à une prise de conscience collective.
06:27 Le personnage ainsi visé est simplement rendu à l'histoire
06:31 au sens où se vécut l'angle au bras, comme tant d'autres.
06:36 Au sein de celle-ci, il conservera son rôle,
06:40 celui-ci grâce à certaines recherches aura été précisé.
06:44 Nul jamais ne pourra lui retirer ce qu'il produisit alors,
06:48 mais il se trouvera dorénavant cantonné à ces années-là,
06:52 les êtres humains actuels n'adhérant pas à ses opinions.
06:57 Il sera presque banalement ramené à cette période
07:00 où ses propos comme sa pensée traduisait la mentalité du siècle concerné.
07:06 Je n'ai rien contre Napoléon, mais lorsque j'aperçois cette représentation
07:11 par laquelle on le distingue en tenue d'empereur juste consacré,
07:15 j'apprécie sur un plan historique les détails offerts
07:19 me permettant de mieux assimiler les particularités de l'instant.
07:23 À nouveau, quelques ouvrages me délivreront plus de renseignements encore sur le prodige Corse.
07:29 Par eux, je parviendrai sans doute à le situer historiquement d'une manière plus complète.
07:34 Me concernant, ce tour d'horizon, en se limitant en ses temps,
07:38 m'accordera une sorte de rationalité temporelle bienvenue.
07:42 Napoléon, lui comme tant d'autres, restera ad vitam aeternam, positionné sur deux siècles.
07:48 Ceux-ci le possèdent, plus qu'ils ne lui appartiennent.
07:52 Notre actualité n'est pas la sienne.
07:55 Un respect s'impose en commençant par celui devant être consenti aux personnages en question.
08:01 Cette absolescence signifiée par sa statue,
08:05 au nom de tant d'années écoulées sans lui,
08:09 ne serait pas prompt sans doute à le combler d'aise.
08:14 C'était Gratos.
08:30 Bonjour à vous.
08:34 Dans la poursuite de l'édito 477,
08:42 d'abord je tiens à préciser que je ne ressens concernant Napoléon aucun sentiment fâcheux.
08:49 Plus encore à l'égard du bonhomme, je peux me permettre de prétendre que je reste de glace.
08:54 L'histoire, mon humble avis, exprime une espèce de globalité complexe
08:59 où les détails les plus précis se confondent à des vues plus générales.
09:04 Ces deux positions, peu importe les époques, vous baladent.
09:08 Les certitudes des premières pouvant être pour les secondes autant de réfutations.
09:15 Cette science-là décidément est de celles qui vous prodiguent de ces savoirs,
09:20 vous ramenant sans cesse et de façon croissante à une ignorance en opposition grandissante.
09:26 Ainsi, en usant Napoléon comme exemple, sans céder à une formule un tantinet facile,
09:33 ce serait dire que notre actualité prive dorénavant Napoléon de cette exemplarité qui lui valut, entre autres, des statuts.
09:41 Cela n'entame en rien ce génie qui fut le sien,
09:45 son exceptionnalité demeure intacte d'autant plus,
09:50 ramené à ces deux siècles qui l'occupa, formuler autrement, Napoléon est rendu à Napoléon.
09:58 Il existe une vraie corrélation entre l'espace et le temps.
10:02 Si demain, quelques individus se décident à installer en plein centre de Tokyo
10:07 une effigie toute conçue de bronze à la gloire de Napoléon,
10:12 nos amis japonais risquent de considérer l'initiative comme hors-sujet.
10:16 Bien sûr, sous nos latitudes, le fameux empereur bénéficie de ses représentations en dur depuis belle durête,
10:24 cette continuité en l'occurrence lui fait office de légitimité.
10:29 Malgré tout une baisarrerie de même à qu'à vie se remarque,
10:34 Napoléon, comme tant d'autres, n'a plus sa place au pays du soleil levant en termes de lieu,
10:41 qu'il doit en conserver une aujourd'hui chez nous en termes de temps.
10:46 Dans les deux cas, une inadéquation s'impose,
10:50 elle ne signifie pas pour autant à l'égard de Napoléon un discrédit,
10:54 juste qu'en 2023, pour tant de raisons, il n'a plus son mot à dire en priorité,
11:01 au regard de ce qui fut les siens, concernant ses opinions qui justement ne sont plus les nôtres.
11:07 A cela, à ce propos Charles de Gaulle, on incarne l'illustration parfaite,
11:12 les récupérations vont bon train, donnant lieu à des interprétations
11:17 dont on ne saura jamais si les principaux intéressés partagent ses avis exprimés en leur nom.
11:24 Une question semble alors nécessaire, à quel genre se rangerait à Napoléon,
11:30 de vain printemps en 2023, se précipiterait-il à déboulonner le statut de son égal,
11:38 pour rendre au présent sa temporalité, peut-être aussi pour mettre en avant une inversion nécessaire,
11:46 allant compte d'un précepte trop établi, voulant que le passé en termes de leçon
11:52 tienne la dragée haute à ce qui se déroule, sans ambition aussi volontaire
11:57 que celle manifestée par son clone des jadis, préviendrait alors que ce qui est,
12:03 alors du moment M, escompte en éloignant de notre vue certaines statuts,
12:10 que ce qui fut a en réalité à apprendre aussi de ce qui est, au fil d'une rétroactivité heureuse.
12:20 C'était Kratoch, bisous bisous.
12:27 Bonjour à vous.
12:34 L'histoire en tant que telle n'a pas besoin de statut, elle réclame avant tout des historiens,
12:45 présentant une compétence égale à leur désir de neutralité, même si dans un parcours,
12:52 peu importe son ampleur, se remarque une continuité, il ne faut pas accorder à celle-ci une importance trop grande,
13:00 les époques humaines en l'occurrence sont autant de valeurs ajoutées,
13:04 et les progrès, peu importe leur genre, ne sont que les produits de périodes précises.
13:10 L'installation de passantes très insistée de ce qui fut dans ce qui est, provient de manière religieuse,
13:17 Jésus entre autres en incarne la parfaite démonstration.
13:21 Et ce principe se remarque en quelque sorte par un vice de forme,
13:25 une incompatibilité notoire génère une confusion malvenue,
13:30 le passé peut avec le présent et vice-versa cohabiter,
13:34 si chacun se maintient à sa position respective,
13:38 mêlés, ce qui fut s'en trouve modifié,
13:42 certains disparus par la bouche de ceux qui respirent encore,
13:46 sont affublés de propos dont on ignorera à jamais s'ils pouvaient être les leurs,
13:53 et le présent se voit par ces mesures, par ce même principe, rappelé à l'ordre,
13:58 alourdi, il peut en arriver même à louper ses rendez-vous qui lui correspondent.
14:05 Le passé historique qu'on se déguise résiste mal au temps,
14:09 pour le transcrire il faut écarter de cette ambition,
14:13 une volonté souvent inconsciente d'appropriation,
14:17 j'ai connu de grands pratiquants,
14:19 assurant que par leur prière,
14:21 ils s'avéraient en capacité de témoigner du ressenti de quelques disparus,
14:26 retranscription aisée, les morts ne répondent jamais.
14:30 Cette allusion amusera,
14:32 beaucoup ne se sentiront pas concernés,
14:35 pourtant sur un plan laïque,
14:37 on n'hésite pas à causer à la place de ceux se trouvant dans la tombe,
14:41 et plus leur installation en ces lieux s'avère de longue date,
14:45 plus ces mêmes paroles se passent de leur voix.
14:50 Ceux éteints depuis longtemps souffrent de deux maux,
14:54 entre ceux qui exploitent ce qu'ils assurent connaître d'eux,
14:58 et ceux qui s'occupent de prolonger leur existence sur le plan des propos,
15:02 et ceux qui envisagent de les écarter du présent,
15:05 indisposés par les termes qui furent les leurs de leurs vivants,
15:09 ils s'en trouvent écartelés.
15:11 Évidemment la souffrance rattachée à ce constat
15:14 semblera beaucoup des plus subjectives,
15:16 pour la mesurer de façon peu recommandable,
15:19 il faudrait juste un instant,
15:21 s'imaginer dans cette situation,
15:24 que ce que vous avez prétendu au contact de circonstances nouvelles,
15:29 ne se prolongerait pas à travers vous,
15:32 pour être traversé alors par bien d'autres convictions,
15:36 et ce qu'on avance en abusant de ce que vous avez été,
15:40 vous vous accommoderez tout autant,
15:42 pour détester entendre votre voix être tributaire de sonorités étrangères,
15:47 toutes confondues,
15:49 ces cordes vocales là prenant possession de vos pensées.
15:53 Le scandé et sa capacité,
15:55 sommes toutes relatives,
15:57 à pouvoir se souvenir,
15:59 vouloir ne pas oublier me semble plus approprié,
16:02 notre mémoire parfois démonte trop d'imagination,
16:05 et notre imagination est dépourvue trop souvent de façon drastique de mémoire,
16:10 à l'image de cette cohabitation entre le passé et le présent,
16:15 décidément l'être humain est tributaire d'autant de complexités,
16:20 rendant de manière exponentielle notre sort improbable.
16:25 C'était Grottoch.
16:28 Gros bisous.
16:31 Bonjour à vous.
16:40 Devons-nous nous interroger sur ce que génère en nous notre sensibilité,
16:49 comme sur ce que nous laissons entrevoir à travers elle ?
16:53 Peut-on la considérer sans sourciller comme un moyen à part entière ?
16:58 Même au regard entre autres des moyens qu'elles nous coûtent ?
17:02 La raison ne nous protège-t-elle pas de ces apothées multiples que la vie nous inflige ?
17:08 Le cœur selon l'expression n'ouvre-t-il pas la porte au temps de manifestation,
17:14 où l'hystérie se distingue ?
17:16 Est-ce enfin, tout à l'opposé de ce qu'on dit d'elle,
17:20 cette meilleure partie de nous qui justement nous fait sensibles ?
17:24 Cette question, à mon humble avis, mérite d'être posée.
17:29 D'ailleurs, sans basculer dans autant de généralité,
17:33 il est plus complexe de raisonner une personne sensible
17:37 (la sensibilité chez nous autres humains semble être les fruits d'autant de refus),
17:42 un abri imaginaire et d'entacroi quand lui les réalités de ce monde nous concernent moins,
17:48 une manie consistent à céder à la surenchère pour ne pas se suffire de la valeur de ce qui est.
17:55 Ainsi, n'on prétendra à travers elle que celle ou celui que l'on aime n'a pas de semblable sur cette terre ?
18:02 L'affirmation n'est pas fausse, mais n'émane pas d'elle non plus l'exactitude revendiquée.
18:09 La raison, elle, pour un même sujet, se limitera à considérer l'élu en question
18:15 comme cette possibilité privilégiée parmi ces quelques-unes proposées par le hasard.
18:22 Notre sensibilité paraît être les conséquences d'une frustration.
18:27 Comme nous ne sommes pas à l'origine de notre État,
18:30 nous nous sentons en droit au regard de ses insuffisances,
18:34 de le contester, et comme officiellement ne se manifeste pas ce propos,
18:41 ce créateur à qui nous devons notre genre,
18:44 notre réprobation transite par ces impasses que notre imaginaire,
18:49 à la solde de notre sensibilité, nous octroie.
18:53 Puisque nos reproches ne sont pas entendus,
18:56 nous utilisons de nous, paradoxalement, une partie de nous-mêmes
19:00 qui nous permet de réfuter ce que nous sommes.
19:04 Maintenant, cette sensibilité nous rend-elle service ? Je n'en suis pas convaincu.
19:09 Elle est de ces élans survitaminés qui vous feront dire
19:13 « Aidez-en cela par autant de circonstances fabriquées de toutes pièces pour la cause,
19:18 que vous vivez l'un des moments les plus heureux de votre vie ».
19:22 Cette affirmation formulée de façon souvent inconsciente sous forme de revendication
19:27 vous coûtera tous les autres, non pour détenir explicitement une saveur moindre,
19:33 mais pour ne pas correspondre à cette même échelle de valeurs.
19:37 Aimer à notre sensibilité ne saurait être satisfaisant.
19:41 Elle nous impose un catalogue à partir duquel nos goûts doivent s'aligner.
19:47 À cela, selon ses principes, les charmes soulignés ne sauraient être réitérés trop de fois.
19:53 À la différence de la raison qui aligne à ce qui lui plaît,
19:58 une retenue salutaire en capacité d'en maintenir les effets,
20:01 notre sensibilité, elle, vise l'intensité.
20:04 Et plus celle-ci s'avère conséquente, plus elle démontre une brièveté proportionnelle
20:10 correspondant pleinement à cette fuite en avant à laquelle le cœur, par définition, nous invite.
20:21 Oh ben ça va jaser, hein !
20:24 C'était gratos, copie !
20:31 Bonjour à vous !
20:45 En tant qu'humain, il est toujours difficile de nous maintenir en nous référant à une tendance,
20:51 en conservant de celle-ci une sorte de niveau constant.
20:55 D'abord parce qu'on ne peut en épouser une sans qu'elle nous épouse en proportion,
21:01 plus encore lorsque les genres en question nous sont sous-entendus par notre sensibilité.
21:08 Il ne faut jamais oublier ce propos,
21:10 notamment que les modes, par définition, sont à parts égales des appropriations.
21:17 On ne possède pas plus les codes qui les signifient qu'ils ne nous possèdent.
21:22 L'intérieur de nos maisons peut aussi nous sous-entendre cette condition.
21:27 Ce qui se voue à les décorer paraissent à ce sujet non plus finir.
21:31 Notre sensibilité est dans l'incapacité de formuler des références par définition arrêtées.
21:37 Elle désire ce qu'elle n'a pas encore, à différence de la raison,
21:43 qui s'est composée avec ce qui lui appartient,
21:46 en jouant de ses distances qui savent maintenir à l'égard de ses autres objets leur attractivité.
21:54 Évidemment, la raison ne se remarque pas par ses effusions.
21:59 De ce qu'elle détient, elle sait avant tout qu'elle peut à tout moment le perdre.
22:04 Quant à ce qui lui manque, elle n'ignore pas que celui-là peut n'être jamais en sa position.
22:11 Voilà pourquoi la sensibilité fonctionne à l'inverse.
22:14 Paradoxalement, elle se perçoit que d'acquérir sans limite vous protège de céder en proportion.
22:20 Ce qui se voue à ces résolutions s'offre à ces épuisements qui vous font dépressif.
22:26 Ces surenchères-là savent vous déprécier.
22:29 Et l'équivalence qui accompagne ce mouvement est assassin.
22:33 Nos sociétés avancées sont à leur manière hypersensibles.
22:36 Cette particularité se distingue dans nos réactions.
22:40 Un analyste prétendit, ce qui lui valut une volée de reproches acerbes,
22:46 que les attentats du Bataclan comparés à l'agression allemande de 1940
22:50 ne valaient pas de telles considérations, jugées trop larmoyantes à son avis.
22:55 Le risque étant, en s'abandonnant à cette sensibilité de consentir une fragilité proportionnelle,
23:01 si demain une catastrophe mille fois plus conséquente nous atteignait de la sorte,
23:06 pour lui, homme de raison, il était vital, selon l'expression, de garder la tête froide
23:11 et si possible le cœur à une même température.
23:14 Déjà comme réponse à l'égard de nos agresseurs, ensuite pour mieux considérer la situation.
23:21 Cet événement aussi intolérable fut-il, ne détenait pas de quoi immobiliser le pays,
23:26 pour qu'il se fige, il fallut que le pays le désira, décidément la raison a un cœur que le cœur ignore.
23:36 Ces joies dégagées pour la sensibilité sont bien incapables de nous faire heureux,
23:41 nous les poursuivons pour anesthésier en nous cette appréhension,
23:45 soulignant avant tout la crainte d'autant de contraires,
23:49 le bonheur est histoire de maîtrise et ce qui se contente, soi-disant,
23:53 en usant pour ce faire de méthodes opposées, ont dans leurs larmes de joie,
23:58 ces peines à venir, qui par anticipation déjà coulent sur leur joue.
24:05 C'était Gratos.
24:20 Bonjour à vous.
24:24 Maintenant une question se pose, à quel sentiment correspondent ceux en l'occurrence rattachés à la raison ?
24:34 Un certain mauvais exemple, devenu référence absolue, évituée par le cœur,
24:40 la réflexion à ce propos n'est pas la bienvenue,
24:43 pourtant est-il si contre-productif d'associer notre affection potentielle à une forme de nécessaire à tout va,
24:49 qui aime bien châtie bien ?
24:51 Je n'en suis pas si sûr.
24:53 Si la réalité fait office de sanction à celui qui l'entend,
24:56 c'est certainement que l'ambiance générale est vouée à ce rafistolage,
25:00 par lequel, soi-disant, la pédule passe mieux.
25:04 Le proverbe est un peu réducteur,
25:06 notre véracité ne doit pas être concédée qu'à ceux qu'on apprécie.
25:11 Le vrai n'est pas ici bas pour nous plaire,
25:14 c'est à ce croisement spécifique que la raison et le cœur empruntent des trajectoires différentes.
25:20 Le premier envisage de composer avec ce qui est,
25:24 le second se sent la force voulue pour passer outre.
25:28 L'amour, celui qu'on habite d'un A majuscule, doit sa composition à cet impasse,
25:34 il manifeste l'ambition d'être au-dessus de ce qui est.
25:38 Ce mirage envisage de prendre l'ascendant sur ce désert qui le formule,
25:43 se loge dans cette obstination, cette énergie,
25:46 par laquelle nos chimères parviennent à prendre pied en ce monde.
25:51 Ce ressenti s'avère à ce point convaincant
25:54 qu'il paraît être capable d'une pertinence supérieure à celle permise par la raison.
25:59 Un trait d'esprit prétend que l'amour peut nous faire faire n'importe quoi.
26:03 Cette allusion, au nom d'une incompatibilité de base,
26:07 ne peut être rattachée à la raison.
26:10 L'amour est abstraction et vous remarquerez que l'on a de cesse depuis toujours
26:15 de vouloir imposer ses ressentis au réel.
26:18 Il est un peu facile de ma part d'assurer que ses attachements multiples
26:23 ne sauraient être de ceux qui nous libèrent.
26:26 Les insistances qui s'en suivent en tant que nécessité sont d'authentique poison.
26:31 C'est à ce niveau où Nietzsche, avec la mort fati, faillit mettre dans le mille.
26:36 La réalité n'exige pas de nous que nous l'aimions.
26:40 Elle nous propose juste d'être, en fonction de ce qui nous compose,
26:45 au prorata de ce que nous pouvons être.
26:48 S'il doit y avoir amour entre elle et nous,
26:51 celui-ci transitera par le biais d'une arythmétique
26:54 où notre lucidité ne concèdera pas un pouce de terrain à cette sensibilité qui nous égare,
27:01 cette méthode est de celle qui fabrique des êtres à l'écorce conséquente.
27:06 Dès leur naissance, ils se savent vaincus par avance.
27:09 Perçus dans ce sens, ils fuient comme la peste,
27:13 ces victoires inventées de toutes pièces, chargées soi-disant de les faire glorieux.
27:18 À ces entendements puissants, ce malheur qui nous effraie tant dispose de quoi les réjouir.
27:25 Ils savent manipuler le pire, si bien qu'ils parviennent à les faire heureux autrement.
27:32 Là où cette faiblesse en nous, gagnant sans cesse en ampleur,
27:37 par le biais d'un meilleur étiqueté comme tel,
27:40 réussit à nous peiner en proportion,
27:43 nous incitant à redoubler d'ardeur,
27:46 pile en ce sens qui nous tue.
27:50 C'est pas drôle, hein ?
27:54 Mais c'est gratos !
27:57 Pis allez, bisous quand même.
28:01 Bonjour à vous.
28:16 Pour traiter à nouveau de l'euthanasie,
28:21 l'un de mes amis m'a fait remarquer
28:24 qu'une vie "accomplie" n'était pas la garantie de consommer ce moment ultime
28:30 où tout paraît s'interrompre de façon relativement acceptable.
28:35 Formule autrement, on peut s'estimer particulièrement riche,
28:38 dans tous les sens du terme,
28:40 et ne reconnaître à notre dernier souffle qu'une forme de dépouillement,
28:44 d'une violence telle que n'émane de lui qu'un sentiment d'injustice proportionnelle.
28:50 A l'inverse, des êtres humains démunis,
28:53 rendus rudes au contact de conditions pénibles,
28:57 peuvent au prorata de cette inquiétude majeure,
29:00 attachée par définition à cet événement,
29:02 franchir ce cap sans être en eux particulièrement inquiétés.
29:07 Au sujet de l'euthanasie,
29:09 j'ai surtout songé que ce traitement proposé
29:12 ne se retrouvait pas à l'autre extrémité de l'existence,
29:16 cette radicalité bienfaisante ne se manifeste pas dès nos premiers jours,
29:22 par cette préoccupation consistant à nous épargner des souffrances inutiles,
29:27 si l'on nous permet en quelque sorte de nous débarrasser de nous,
29:31 à ces instants terribles où nous nous causons souci a priori pour des prunes,
29:36 à l'inverse, cet autre ménage par lequel ce qui nous encombre peut être éliminé,
29:43 afin que nous ne nous dilapidions pas inutilement et moins revendiqués.
29:49 Là pourquoi je soulignais la présence d'un autre euthanasie,
29:53 ne s'attaquant pas cette fois à la vie pour qu'elle cesse,
29:57 mais à l'existence sous forme de contraintes et autres obligations
30:02 par lesquelles tant de paramètres en nous sont étouffés.
30:06 Dites autrement, on ne peut promouvoir une méthode visant la fin de nos vies
30:12 sans se pencher sur ce qui nous est réservé dès ses débuts.
30:17 D'ailleurs, même si mes détracteurs considéreront que j'extrapole de façon insensée
30:22 cette volonté consistant à délivrer une porte de sortie à celles et ceux proches
30:27 de leur ultime pas en ce monde, pour être en cas de globalisation,
30:32 pour être de trop entrés dans les mœurs en fonction de ce que notre environnement naturel laisse entrevoir de lui,
30:39 nous inspirer un recours de cette espèce d'envergure collective,
30:44 n'écartons pas de cette éventualité, d'autant plus à haut risque que jugé ce grenouille par une majorité,
30:51 à ma considération bien trop conséquente que les outils pour une telle décision sont déjà en place,
30:58 20 000 ogives nucléaires assurent à cet effet une permanence H24.
31:03 On me rétorquera, presque comme de coutume que je confonds tout, peut-être,
31:09 mais les modes, avant de se répandre, dépeignent quelques attitudes individuelles,
31:15 et plus elles sont isolées, plus elles surprennent,
31:18 de façon sous-jacente règne notre atmosphère un désespoir en suspens,
31:23 pouvant à travers un acte précis dénicher l'interprétation qui l'aiderait à se faire commun,
31:29 notre difficulté notoire à ne pas savoir légitimer le meilleur,
31:34 devrait nous faire redouter cette faculté contraire par lequel le pire, par nous, serait alors légitimé.
31:42 C'était Gratos, les amis, Gratos, Gratos...
31:48 Bisous.
31:58 Bonjour à vous.
32:02 Je me doute que je vais à nouveau être considéré comme un dément
32:09 de ces quelques-uns qui confondent assouer complexification intellectuelle par définition sans lendemain
32:16 avec cette profondeur qu'à l'égard de nos ménages propose une sorte d'emploi bienvenu.
32:22 Évidemment, ma réflexion s'élèvera comme une contradiction, en l'occurrence sans appel,
32:28 voulant que l'individuel prenne parfois ses distances avec le collectif, volonté paradoxale,
32:35 lorsque l'on sait que le collectif, à l'égard de l'individuel, ne se gêne pas pour prendre ses aises.
32:41 Je sais bien qu'il est de bon temps de nos jours de réprimer nos désirs d'individuation
32:46 en écartant de cette ambition que les objectifs visés de la sorte sont en large majorité consentis pour servir notre cause,
32:55 tout en manifestant un genre d'attention délicate par laquelle on veille que nos entreprises à ce sujet ne causent pas souci à autrui.
33:04 Ce qui s'alarme à ce même propos oublie que ces uniformisations forcées
33:11 ont pu générer comme dégâts, sous couvert d'allégeances dites nobles,
33:16 par lesquelles soi-disant l'ensemble s'avérait protégé,
33:20 des millions d'êtres humains à travers les âges se sont vus refuser ce nécessaire minimum
33:25 par lequel, entre autres, on se constate soi.
33:29 Le plus cocaste dans ces manœuvres est que ces recoupements si vertueux soi-disant,
33:34 au nom de causes voulues explicitement communes, servirent la soupe à une extrême minorité,
33:41 les intitulés « Nommons nos rues et autres avenues en témoignent »,
33:46 ainsi ceux qui considèrent l'individualisme comme une sorte de manifestation témoignant d'un rachitisme de base équivalent,
33:55 peste pour voir dépérir ces alignements par lesquels certains peuvent se dire, comme se croire quelqu'un,
34:02 la multitude semble de plus être disposée à leur servir de tremplin.
34:08 Ceci étant précisé, je souhaiterais à nouveau tenter de faire admettre
34:13 que nos recours possèdent souvent des visages inattendus, comme une sorte d'antériorité cachée.
34:21 Même convaincant, l'euthanasie reste un expéditif cinglant, paradoxal,
34:28 à cette vie humaine en l'occurrence à qui tout au long de son cours on a posé tant de problèmes.
34:35 Par le biais de cette « interruption volontaire », on se refuse en termes de problèmes à ce qu'elle en génère un de plus,
34:45 la même qui, pour tant d'entre nous, ne commença jamais pour de bon doit se dépêcher de finir.
34:52 L'agonie est une réalité dont la maîtrise doit être au minimum approchée.
34:58 Notre existence, au regard des obligations qu'on nous inflige, peut être parfois sur la totalité de son fil agonisante,
35:06 lutté contre ces douleurs a priori inutiles, que la fin de vie signifie,
35:13 peut laisser entrevoir à certains un bon sens, si ces autres douleurs, tout aussi fortuites,
35:19 sont tracées, sont en parallèle prises en compte.
35:23 Enfin, le suicide assisté ne se fait-il pas d'autant plus logique,
35:29 parce qu'à tous les niveaux, pour admettre de façon inconsciente que nous vivons,
35:37 de façon entendue, un suicide de même genre.
35:43 C'était Gratos ! Bisous !
35:49 Bonjour à vous !
36:01 Si individuellement le suicide assisté exprime un oxymore,
36:08 collectivement il récupère paradoxalement ce sens que la logique lui refuse.
36:14 Nous assistons à notre suicide, et l'humanité en tant que telle ne peut mettre fin à ses jours seule.
36:21 Pour ce faire, elle réclame le concours de toutes et tous.
36:25 Il faut dire que nos rapports aux vivants en général s'avèrent douteux, vie humaine comprise.
36:32 Ce goût qui est le nôtre pour les chimères, associé à cette faculté qui nous offre de les matérialiser,
36:39 nous fait de façon terrible, sensible à ce qui ne saurait être au détriment de ce qui est.
36:45 Ainsi, avant de proposer quelques expédiants pour soulager la fin de notre vie,
36:51 il serait peut-être souhaitable que nous nous inquiétions d'abord du vécu potentiel de chacun.
36:58 Les débats s'entendent de toutes parts au sujet de l'euthanasie, question semble-t-il fondamentale.
37:04 Comment allons-nous mourir ?
37:07 Une interrogation me semble par définition la dépasser, demandant à toutes et tous comment ils comptent vivre.
37:15 Quitte à envisager l'euthanasie avant de l'établir de façon officielle,
37:20 avoir la prudence de remonter à notre naissance,
37:23 pour savoir si par des manières indirectes il ne s'y trouve pas déjà.
37:29 Nous y tenant tellement pour habitude au regard de ce que nous lui infligeons,
37:35 même en lui permettant de respirer encore et de tuer autrement la vie dans l'œuf,
37:40 par nos façons nous la contraignons à servir une cause qui n'est pas la sienne,
37:45 sans parvenir à considérer qu'il ne saurait en ce monde y en avoir d'autres.
37:51 L'euthanasie n'est-il pas à ce niveau une goutte de plus ?
37:55 Méfions-nous qu'elle ne soit pas de trop.
37:58 Bien sûr on me rétorquera que l'un n'empêche pas l'autre,
38:01 sans s'arrêter sur le fait que le second peut être le produit du premier.
38:07 L'euthanasie peut aussi signifier une radicalisation de plus,
38:11 générée par un souci non formulé explicitement d'utilité.
38:16 « À quoi sert-il de vivre, puisqu'il est trop évident que l'on va mourir ? »
38:22 Sans se rendre compte qu'en amont de cette déduction
38:25 se tient une autre incitation moins perceptible, trop diffuse,
38:30 disant « Puisque tu vas mourir, à quoi sert-il de vivre ? »
38:35 L'offrande d'entrer de jeu paraissant de mauvais goût pourrait être trop limitée.
38:41 L'euthanasie est une interrogation fondamentale arrivant un tantinet trop tard,
38:45 décidément la vie à l'esprit humain paraît être une mauvaise idée,
38:50 conception contre-productive, nous incitant inconsciemment à l'égard de la vie
38:56 à être inspiré par des idées mauvaises.
38:59 Cette attention voulue à la fin de nos jours, autrement,
39:04 tout en bénéficiant à son tour d'un questionnement si profond,
39:08 devrait s'intéresser en simultané comme à parts égales,
39:12 en guise de jour, à celui qui nous fait office de premier,
39:17 en se disant « Maintenant que nous savons à peu près comment mourir, apprenons à vivre. »
39:25 C'était Rato, gros bisous.
39:39 Bonjour à vous.
39:43 La nature est pour nous un guide, ce genre de maîtresse qui n'éduque pas par la parole et par l'exemple.
39:54 En silence, elle témoigne de ce dont elle est capable, de ses facultés à savoir encaisser.
40:01 Ses réactions sont aucobiens explicites, nous avertissant par elles d'un danger majeur,
40:07 disant « Regarde de ce que tes erreurs font de moi, admis à quel point tu te trompes, »
40:14 formulé autrement « Ce n'est, et dans tous les sens du terme, qu'en veillant à rendre à la nature sa forme d'antan,
40:22 que proportionnellement nous récupérons par cette volonté une bonne santé. »
40:28 Sans savoir et juste référence, il nous suffit de s'aligner à ce qu'elle manifeste
40:34 pour détenir de nos initiatives une analyse véritable.
40:38 À partir de là, il n'est pas compliqué d'admettre que nous faisons fausse route,
40:43 mais les raisons mauvaises, une fois concrétisées, ne sont pas avares en mauvaises raisons.
40:50 L'ensemble de ce que nous avons produit sonne faux,
40:54 et le considérer comme tel ne le fera pas disparaître pour autant.
41:00 Nos manches retroussées pour qu'ils se constatent,
41:04 devront le rester, voire davantage, pour qu'ils n'agissent plus.
41:09 Seul dilemme, nous sommes les enfants de cette trajectoire.
41:13 Elle nous a appris à marcher comme à penser.
41:16 Par elle, la réalité vraie de ce monde nous est étrangère.
41:20 La nature, à sa façon, nous rappelle à elle en disparaissant.
41:24 Moins nous l'apercevons, plus il nous faudrait la voir, formule autrement,
41:30 remarque qui semblera à certains simpliste,
41:33 mais tout parait nous indiquer que le jour où nous nous installerons sur Mars,
41:38 la Terre se refusera à nous, tellement que l'homme ou la femme
41:42 qui se verra attribuer ce privilège, à la différence de Neil Armstrong,
41:47 pourra prétendre que c'est un petit pas pour l'homme et l'un des derniers pour l'humanité.
41:52 Souvent, ai-je écrit que la mort n'existe pas.
41:55 A ce propos, il faut nous reconnaître un talent.
41:59 Malgré sa non-existence fondamentale, nos capacités de matérialisation sont telles
42:04 qu'elle demeurera en ce monde comme la seule restante.
42:08 Certains diront de mes paroles qu'elles sonnent trop bien pour tomber juste en proportion.
42:14 Tout ce que nous avons institué nous conditionne à faire, dans le sens qui est le sien,
42:20 leur résultat par cet état de fait ordonne à la combinaison chargée de le permettre.
42:26 Nous sommes de ces animaux qui depuis toujours ont vécu en cage.
42:31 La liberté est alors, à leur interprétation, une prison aux barreaux bien plus conséquente.
42:38 C'est comme si l'on exigeait de nous que pour acquérir une vision plus marquée,
42:43 on se devrait en première instance de fermer les yeux.
42:47 La nature, par son état, nous décrit tout ce que nous n'avons pas su faire,
42:53 comme ce que par nos aptitudes actuelles nous ne ferons plus.
43:00 Sa puissance perdue témoigne de notre impuissance à venir.
43:04 Parfois certains sursauts de lucidité sauvent la mise,
43:08 mais la hauteur visée pour être atteinte ne doit pas démarrer de trop bas.
43:14 La nature, comme la terre d'ailleurs, exprime cette surface de prédilection
43:18 à partir de laquelle ce rebond devra être consenti,
43:23 en veillant pour le faire productif qu'il ne soit pas décidé six pieds pile en dessous.
43:31 C'était Gratoche !
43:36 Bisous !
43:38 Bonjour à vous !
43:48 Mes détracteurs vont dire de moi que décidément je me trouve une pertinence
43:59 qui regarde l'attrait qui émane d'elle pour se faire d'une discrétion douteuse,
44:05 m'adjoint un ridicule au minimum équivalent, à soixante piges,
44:10 si je me distinguais par une clairvoyance philosophique au-dessus de la moyenne,
44:15 cette qualité aurait déjà fait parler d'elle et de moi en simultané,
44:19 ainsi pour être aussi peu cité.
44:22 C'est qu'au-delà de ce que je raconte, je n'ai selon cette réalité
44:26 rien de judicieux à dire, peut-être.
44:30 Je ne vous cache pas que je n'ai de cesse de me poser ce genre de questions,
44:34 mais les réponses de tous ordres que je formule me viennent naturellement.
44:38 Cela ne garantit pas pour autant leur bien fondé.
44:41 A leur manière, elles me réconfortent, à défaut de me donner raison,
44:45 me protégeant de ces torts supposés,
44:48 par ce silence majeur qui m'environne depuis un demi-siècle,
44:52 à l'image de ces cris qu'on se permet en ces endroits où, par tradition,
44:56 votre voix se perpétue et qui, dans mon cas, demeurent drastiquement sans effet.
45:03 Ainsi, je vais m'autoriser un affront de plus.
45:08 L'intelligence artificielle me semble détenir, à contrario de la nature,
45:13 une tare majeure, à savoir justement qu'elle est artificielle.
45:18 Privé là un temps durant, même bref, de cette énergie qui la permet
45:22 et qui réclame à son tour le concours de temps de paramètres par définition aménagée,
45:27 et sa lucidité s'éteindra comme cette ampoule au plafond, le courant coupé.
45:32 Évidemment, la performance ayant permis cette avancée technologique est immense,
45:37 voire étourdissante.
45:40 Les êtres humains à l'origine de cet exploit me sont infiniment supérieurs.
45:45 D'ailleurs, à ce propos, que vous soyez puissant ou faible,
45:49 il est toujours étonnant de constater comme ces soucis de compensation
45:53 qui nous propulsent savent nous faire performer.
45:56 Il y a peu, un ami me prétendit qu'il fallait interdire les drogues.
46:01 Il était selon son avis inconcevable que certains en les consommant se déglinguent à ce point.
46:07 Je lui demandais alors pourquoi tant d'entre nous
46:11 s'aidaient à ces recours artificiels eux aussi.
46:16 Avant de faire le forcing pour que ces produits ne soient plus apportés,
46:20 il était peut-être sage de s'interroger à ce sujet.
46:24 Beaucoup doivent en eux ressentir une raison, même cachée, qui les conditionne en ce sens.
46:30 S'ils procèdent sans motivation particulière à cette spécificité,
46:34 vaut qu'on se penche plus encore non sur leur sort en particulier,
46:40 mais sur ce qui se niche en nous autres humains pour céder à ces principes.
46:45 De même, l'IA dispose soi-disant de quoi régler nombre de nos problèmes,
46:51 et il faut dire que non seulement nous n'en manquons pas,
46:55 mais au-delà de grossir, il se multiplie.
46:58 À nouveau, avant de traquer ces solutions-là,
47:02 il serait peut-être raisonnable d'étudier ces travers qui nous les infligent,
47:06 au risque d'augmenter par ces remèdes ces mêmes malfaçons justement combattus.
47:13 Mais je ne suis qu'un philosophe de pagodes.
47:17 Ah, et c'est grave, c'est misère.
47:24 Piu !
47:26 Bonjour à vous.
47:40 L'un de mes détracteurs les moins aimables a priori,
47:47 sédant un humour ne se distinguant pas par une volonté dite de modération,
47:53 me prétendit que nous n'en donnait à mon site mal et commun gant, à savoir gratos,
47:58 mais projections philosophiques ayant une valeur proche de zéro,
48:03 il aurait été de ma part malvenue de réclamer quoi que ce soit pour qu'il soit entendu.
48:08 Et il me semble avoir oublié de le remercier.
48:11 L'amnésie contre toute attente ne manifeste pas que des torts.
48:16 Dans l'inito 488, j'ai traité de l'intelligence artificielle.
48:20 Nul doute que cet engin incarne un formidable accélérateur.
48:25 Je crains à nouveau que cette vitesse de la sorte exprimée ne nous captive à ce point
48:31 qu'elle fasse office en simultané de capes à suivre,
48:35 celles qui soi-disant doivent régler tant de problèmes
48:39 pour être en capacité de produire une allure supérieure à la leur.
48:44 Ne l'oublions pas d'hommeur sous respirateur artificiel.
48:49 Formule autrement, elle est aussi tributaire de ce qui nous cause soucis.
48:54 Ainsi, débranchez-la et les problèmes, soi-disant distancés,
48:59 vous dépasseront à nouveau en veillant à vous écraser au passage.
49:05 L'intelligence artificielle reste artificielle, voilà son défaut.
49:10 A cela, l'IA peut aussi, à sa manière, nous conduire à nous questionner.
49:16 Les limites, soi-disant, de l'intelligence humaine
49:19 ne témoignent-elles pas d'un usage qui ne lui correspond pas ?
49:24 Je sais bien qu'il est compliqué pour pouvoir constater tout autour de nous,
49:30 mis le contraire, de s'accorder à ce qui nous fait différent.
49:35 En l'occurrence, les chats savent parfaitement s'utiliser toutes les autres espèces de ce monde.
49:40 Elles aussi se rangent sans mal à ce qui leur convient.
49:45 Il semble y avoir comme une distance entre notre intelligence et nous-mêmes.
49:51 Son emploi par nous n'exprime pas cette évidence qui se remarque
49:56 concernant ces autres formes de lucidité dites « instincts »
50:00 et concernant toutes les races de ce monde.
50:05 Nous ne savons pas explicitement quoi faire de nous-mêmes.
50:09 Cet état de fait, paradoxalement, nous renseigne sur ce à quoi nous devons par définition nous aligner.
50:15 Pour ne pas détenir à notre égard de modes d'emploi assurés et précis,
50:20 il faudrait nous ranger à une force supérieure
50:24 qui, pour défendre sa cause, défendrait en simultané la nôtre.
50:28 Plus encore, plus nous nous ferions à son service,
50:32 plus cette allégeance nous renverrait l'ascenseur.
50:36 L'IA incarne une mise en exergue par sa force de cette ignorance de fond rattachée à notre intelligence
50:42 et soulignant d'elle que son emploi, le meilleur,
50:46 ne peut être établi à partir de nos propres conceptions à ce sujet.
50:50 Nous exigeons, pour ne pas nous auto-détruire, un référent supérieur,
50:55 une intelligence cette fois naturelle.
50:58 La nature a divisé ses occupants en deux catégories,
51:02 nous composons à nous seuls l'une d'entre elles.
51:05 Mais les deux se doivent d'obéir pour être heureux,
51:08 les uns sans le savoir vraiment,
51:11 nous autres en sachant nous en rendre compte,
51:14 au plus tôt comme au plus vite.
51:18 C'était Grottoche !
51:23 Gros bijou !
51:26 Bonjour à vous !
51:35 L'autre jour, j'entendais via mon téléviseur des femmes et des hommes
51:44 se distinguant par autant de neurones en place
51:47 et au meilleur de leur forme, semble-t-il,
51:50 toutes et tous causés de l'IA.
51:53 Et à ce qu'ils disaient d'elles, je perçus un questionnement
51:57 émis à l'égard de l'intelligence artificielle,
51:59 jamais réellement formulé à l'encontre de l'intelligence humaine.
52:03 Fallait-il, selon leurs propos, redouter son emploi ?
52:07 Ne fallait-il pas alors, bien en amont,
52:09 s'inquiéter des prolongements concédés à ce qui nous sert de cervelle ?
52:14 L'IA, en définitive et surtout,
52:16 n'incarne-t-elle pas une matérialisation de cette interrogation majeure,
52:21 plus primordiale que toutes les autres,
52:23 pour se tenir pile à leur origine ?
52:26 Une fois de plus, n'avons-nous pas fait grandeur nature
52:29 ce qui se tenait derrière nos yeux,
52:32 devenu visible, mais tout aussi peu évident,
52:36 pour se retrouver à présent devant ?
52:38 Que nous soyons à nous-mêmes unanimes
52:41 devrait nous inciter à ne pas répondre
52:44 aux conclusions qui ne sont que des analyses,
52:46 en l'occurrence trop arrêtées,
52:48 de substitutions religieuses par définition.
52:51 D'ailleurs, la majorité d'entre elles
52:53 ne requièrent pas des églises comme en longtemps.
52:56 Plus encore, ceux qui se reconnaissent en elles
52:59 se prétendent parfois athées,
53:01 alors qu'ils sont à travers ce qu'ils avancent,
53:03 plus croyants que certains pratiquants
53:05 rattachés à ces divinités qui les font comme tels.
53:08 L'être humain ne détient pas ce nécessaire de base
53:12 lui offrant d'être convaincu, en général,
53:16 comme à son propre égard, et je crains que l'IA,
53:19 par les performances qui sont les siennes,
53:21 ne nous perçoive que nous possédons les arguments voulus
53:24 pour être sûr de ce que nous sommes
53:27 comme de ce que nous devons faire de nous.
53:30 L'IA, cette allusion conditionnera mes détracteurs
53:33 à mon égard à ouvrir le feu de plus belle,
53:36 est à mon interprétation une espèce
53:38 de divinité d'ordre technologique.
53:41 Durant notre épopée, nous n'avons eu de cesse
53:45 de vouloir que nos divinités se fassent plus convaincantes.
53:49 Avec l'IA, il semblerait que nous soyons parvenus à nos fins.
53:53 Là, nous détenons une déesse qui nous concède
53:57 de quoi ne plus prier dans le vide.
53:59 Nos interrogations par elle trouvent gain de cause.
54:02 Et ne prétendons pas qu'elle paraît être
54:06 en capacité de faire des miracles.
54:08 On me reprochera mon scepticisme.
54:11 Certains assureront que mes doutes
54:14 ne sont exprimés par moi que pour me constituer
54:16 une certaine posture, m'aidant par l'allure
54:19 qu'elle me confère en retour de quoi exister.
54:22 Mais je me méfie toujours de ces moyens
54:25 non rattachés à des fins,
54:27 identifiés pour de bons par avance,
54:30 se nichent dans leur concrétisation matérielle,
54:33 en l'occurrence la mise en dur,
54:35 dite pour de vrai, d'une illusion
54:38 qui, au contraire de ce qu'elle laissera entrevoir
54:41 de façon explicitement mensongère,
54:44 usera de ce qu'il a fait justement constatable
54:48 pour s'avérer au final plus vaporeuse encore.
54:54 C'était Gratos !
54:57 Bisous bisous !
55:00 (Réveil)
55:03 (Réveil)
55:06 (Réveil)
55:09 (Réveil)
55:12 (Réveil)
55:15 Merci pour votre attention.
55:18 Le temps nous a imposé sa loi,
55:20 nous entraînant dans nos vies respectives une heure plus loin.
55:23 J'ignore où vous vous trouverez la semaine prochaine,
55:26 mais si le cœur vous en dit,
55:28 je vous donne rendez-vous pour renouveler l'expérience
55:31 de la vie de un hasard heureux. Bien à vous !
55:34 (Musique)
55:38 (Musique)
55:42 (Musique)
55:45 (Musique)
55:48 (Musique)
55:51 (Musique)
55:54 (Musique)

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