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Les Editos Philosophiques de Pascal Dolhagaray, Semaine 24/2023

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Amusant
Transcription
00:00 *Musique*
00:17 *Son de clavier*
00:20 Bonjour, bienvenue sur 300 secondes maxi.
00:23 Je vous propose 12 détours d'une même durée, autant de parenthèses éphémères,
00:27 pour que tu aies l'espace inclus entre les deux grandes qui nous contiennent.
00:30 Juste des clins d'oeil sonores, une autre façon de vous décrire un détail dans ce paysage qui défile
00:36 à cette même vitesse que notre vie passe. Bonne émission à vous.
00:40 *Son de clavier*
00:43 Bonjour à vous.
00:46 Une certaine hypothèse prétend que la nature n'est pas un ensemble représentant une sorte de totalité.
00:56 Constituée d'un bloc unique.
00:59 Mais l'ajout permanent d'éléments nouveaux, incarnant pour le tout une valeur ajoutée.
01:05 Formulés autrement dans la nature, les lions, à leur manière, permettent les gazelles et vice versa.
01:11 Je me doute que cette réflexion par définition connue de tous,
01:15 pas très rare pour être entendue à ce point à sourire.
01:19 Plus encore de nos jours, on attend de ceux qui osent prendre la parole, qui nous surprennent.
01:26 Si cela fond dans leur rachauffé, ils risquent de pâtir de quelques retours peu délicats.
01:31 Pourtant, la nature parvient à nous démontrer que non seulement toutes différences,
01:37 cohabitant au sein d'une même totalité, ne sont pas seulement synonymes de richesse,
01:43 mais expriment par leur mise en contact continuel un genre d'essentiel de base.
01:50 Si ce constat, en l'occurrence, s'avère possible,
01:54 c'est parce que ces différences en question proviennent de ce même cumul,
01:58 un cahier des charges imposées à toutes,
02:02 de ne pas par leur addition contrarier ce même résultat.
02:08 Ainsi la nature, même si elle laisse entrevoir autant de finalités parfois peu communes
02:14 les unes à l'égard des autres,
02:16 demeure cette constante, celle d'un équilibre toujours retrouvé.
02:21 Pour ce faire, les espèces évoluent tout en veillant à ne pas rompre cet autre cordon ombilical,
02:29 leur identité particulière et rattachée à un genre majeur, neutre,
02:34 n'infigeant pas à ce qu'ils autorisent ces caractéristiques justes,
02:40 que leur définition n'inquiète pas cette espèce de support transparent,
02:46 délivrant à chacun l'opportunité de se particulariser.
02:51 Évidemment, l'on peut imaginer que ce consensus est le fruit d'un contact semblable
02:58 entre des millions de races non préméditées,
03:01 autant de la part de cette entente commune que de ceux remuant et agissant,
03:06 non dans le respect de ce qu'elles formulent,
03:09 mais autorisant par leur mode de fonctionnement, ce pseudo accord en conclusion.
03:15 Là s'élève quand même un principe surprenant,
03:18 les intérêts dépourvus de visu de moindre similitude réussissent à engendrer une telle harmonie,
03:25 lorsque l'on observe tous ces êtres vivants,
03:28 en tenant compte de leur incapacité à pouvoir réfléchir comme nous en sommes capables,
03:33 l'on pourrait craindre autant de conséquences inverses.
03:37 Cette cohérence qui les lie paraît devoir son accessibilité
03:43 à cette absence de volonté à vouloir l'établir.
03:46 Il ne faut pas la rechercher pour de bon pour qu'elle se réalise.
03:51 Cette presque anomalie pour un esprit humain
03:55 détient un mode de fonctionnement intentiné mystérieux
03:59 au point de discréditer cette logique spécifique portant notre signature.
04:05 Nous qui nous épuisons à vouloir faire tenir debout nos structures
04:10 paraissons, comparé à cette alliance générale constituée à partir de millions d'autres,
04:16 ayant de surcroppes de rapports les uns avec les autres, foncièrement branlant,
04:21 ce monde que la nature nous signifie s'organise à partir d'une désorganisation permanente
04:28 et nous qui nous évertuons à vouloir sans cesse être plus organisés
04:34 et excuser l'expression, donnant le jour à un bordel croissant,
04:39 usant de notre acharnement à ce propos pour gagner en ampleur.
04:46 Que voulez-vous que je vous dise ?
04:51 Que c'est gratos ! Mais oui, c'est gratos !
04:56 Billou !
04:58 Bonjour à vous !
05:12 Pour poursuivre ma réflexion débutée dans l'édito 420,
05:17 je me doute que certains, peu en accord avec ce que je prétends,
05:21 défendront, concernant la nature, certaines conceptions,
05:25 présentant en l'occurrence autant de modes d'organisation à part entière,
05:29 en assurant que ces différences constatées avec nos méthodes
05:33 ne font pas ces recours moins organisés.
05:36 Il ne s'agit pas là de relater une sorte de constat tentant
05:41 d'établir un meilleur ou un moins bien trop subjectif pour être retenu.
05:47 L'intention en priorité est de se concentrer sur une productivité
05:52 s'établissant à partir de manières non organisées par définition,
05:56 affichant à l'égard de nos façons des résultats explicitement positifs,
06:02 frôlant presque l'insolence.
06:04 Bien sûr, ces conclusions semblent dépendre d'espèces contenues parlant de nature de base,
06:10 les chats ainsi ne se risqueront jamais à des initiatives
06:15 bafouant leurs caractéristiques de toujours,
06:19 en se maintenant au sein de ce qui les constitue.
06:23 Ils semblent se préserver tout en préservant ce théâtre
06:27 permis par le rôle qui est le leur, comme par celui de millions d'autres.
06:33 Une certaine liberté leur autorise ainsi une définition d'eux-mêmes,
06:37 qui se veut d'autant plus indépendante qu'elle ne rencontre pas en ce monde de rivales dans son expression.
06:45 Cette liberté-là puise sa constructivité justement par cette autonomie.
06:51 Les chats ne subissent aucune de ces équivalences qui initieraient le doute
06:57 dans la perception de leur identité.
07:00 Eux, comme toutes les autres espèces de ce monde,
07:03 êtres humains non compris, jouissent d'une liberté pouvant être dite comme structurée,
07:10 formule autrement, il est suffisant d'être un chat lorsque vous en êtes un,
07:16 comme il est insuffisant d'être humain si vous en êtes un.
07:21 Cet état vous inspirant, pour ne pas être arrêté,
07:25 de guérir autant de limites supplémentaires pour réussir à se constituer pour de bon,
07:31 ainsi il n'est pas simple d'admettre qu'une harmonie presque à toute épreuve
07:37 doit cette plénitude qui la distingue à autant de paramètres
07:42 ne se calculant pas selon nos interprétations du calcul.
07:48 Le hasard ici, comme partout ailleurs sans doute,
07:52 c'est intégré en simultané qu'il génère.
07:57 Les suites données répondent toutes à cette logique.
08:01 Les espèces sont toutes des pièces dépendantes d'un même puzzle.
08:06 Qui sommes-nous alors ? Nous qui ne sommes pas.
08:10 Ma réflexion à l'égard de ce sujet là, très précisément,
08:14 pourrait déboucher sur une conclusion peu enthousiasmante.
08:18 Soulignons qu'on ne peut d'ici bas bénéficier d'une autre identité
08:22 que celle octroyée par un ensemble neutre,
08:26 pouvant en simultané permettre à ses autres différences de s'épanouir
08:31 tout en cohabitant, sans, non seulement la race concernée
08:36 ne sera partagée avec quiconque un même espace vital,
08:40 mais plus elle ressentira en elle la nécessité de parvenir à sa définition,
08:45 moins elle réussira à se définir.
08:49 Cette volonté d'identification propre devra paradoxalement
08:54 conduire à une désidentification proportionnelle.
08:58 L'être humain incarne à ce sujet une réelle impossibilité chronique.
09:03 Et là aussi, de manière contradictoire,
09:06 les possibilités à sa disposition, s'il en existe,
09:10 se tiennent toutes au sein de cette impossibilité là.
09:16 C'était Gratos.
09:23 Bisous bisous.
09:26 Bonjour à vous.
09:37 Nous ne pouvons être, alors cessons au plus tôt de nous vouloir.
09:44 Il ne faut pas détenir une lucidité hors norme
09:48 pour considérer que cette volonté, celle consistant, formule autrement,
09:53 à nous aménager un genre précis,
09:56 ne parvient qu'à multiplier des tentatives sans lendemain.
10:00 Quand on étudie nos pérégrinations à ce sujet,
10:04 tout au long de notre histoire, les costumes au sens propre du terme ne manquent pas.
10:09 Et toutes ces conclusions momentanées ne sont parvenues qu'à susciter de ces intentions
10:15 consistantes à défaire leurs finalités
10:18 afin d'établir autant de versions nouvelles et ainsi de suite.
10:23 Par je ne sais quel phénomène, nous nous sommes détachés de cette base
10:27 à partir de laquelle toutes les autres races de ce monde
10:31 sont à la fois exclusives et semblables,
10:34 comme si cette similitude de base unanime
10:39 les protégeait de ces différences qui les caractérisent.
10:42 Nous ne sommes que différents.
10:45 Bien sûr, cette particularité, par son absence de frontières,
10:49 invite sous sa forme à tous les voyages,
10:53 mais ces périples sont autant d'aller sans retour.
10:57 Si, dans d'autres éditos, je sous-entendais qu'il nous fallait
11:02 certes de façon métaphorique, créer ce sol pour réussir le foulé de nos pieds,
11:07 ce même reposoir juste, user, disparer, notre foulé consommé,
11:12 tous nos aspects compris, nous ne reposons sur rien
11:16 en comparaison à ce monde qui nous possède, nous exprimant par ce que nous sommes.
11:21 Non pas un mirage au sein d'un désert, mais l'inverse.
11:25 Un désert sans avenir au sein d'un mirage,
11:29 promis à se dissiper au plus tôt.
11:32 Et l'être humain se distingue d'abord comme en priorité par un dysfonctionnement.
11:38 Voilà pourquoi, en ayant conscience de mon ineffable petitesse,
11:44 j'ose préconiser un démontage de cet univers traduisant à la fois
11:49 nos errances paradoxalement calculées
11:52 et démontrant par leur aboutissement un genre d'incalculable désert.
11:58 Un genre d'incalculable par définition rédhibitoire.
12:02 Sans me vouloir outrageant, ce qui nous semble, par nous,
12:08 avoir été mis au point, aurait dû nous inspirer de ne pas quitter nos lieux.
12:13 Bien sûr, on me rétorquera que nous vivons mieux que nos aïeux,
12:18 et si l'on remonte dans le temps, mieux encore que nos ancêtres.
12:22 Cette affirmation humaine trop humaine reste à prouver,
12:25 et risque justement, pour vouloir avant tout affirmer,
12:29 de ne pas détenir de quoi résister à ce genre d'analyse chargée de vérifier sa réelle consistance.
12:35 Selon les apparences, en priorité matérielle du moment,
12:39 nous paraissons bénéficier de conditions de vie et d'existence plus probantes en termes de mieux-être.
12:45 Mais une autre balance nous avertit que ce plus-là
12:49 ne parvient à s'établir qu'en constituant un moins,
12:53 non pas proportionnel, mais supérieur à ce qu'il offre.
12:56 Tout crédit, quel qu'il soit, n'incarne qu'une facture reportée.
13:02 À ce sujet, il ne serait-il avoir d'équivalence
13:05 si à ce propos, comme pour toute avancée,
13:08 on s'est tenu compte des intérêts rattachés à cette autre anticipation ?
13:13 Nous ne vivons pas mieux détachés de ce monde,
13:17 nous intensifions cet éloignement-là, nous prenons nos aises,
13:21 en nous perdant en nous-mêmes et par nous-mêmes,
13:25 sans admettre qu'à vouloir être plus encore, nous sommes encore moins,
13:29 et ce constat refoulé nous conditionne à miser de plus belles,
13:34 comme de plus belles à perdre encore et encore.
13:40 Bon, c'est gratos, hein ? Je sais bien.
13:49 Mais reste chez les bisous.
13:53 Bonjour, Ève.
14:03 Vu notre désorientation ultime,
14:11 on peut se demander si l'imagination n'est pas un cadeau empoisonné.
14:15 Souvent, on la conçoit comme une possibilité des plus gratifiantes.
14:20 L'analyse de beaucoup, elle semble être à l'écart de la vase
14:24 qui en bénéficie un attribut supplémentaire appréciable.
14:28 Nous sommes moins nombreux à émettre l'hypothèse
14:31 qu'elle puisse être l'expression d'un manque,
14:34 et qu'elle s'avère d'autant plus conséquente
14:37 que l'espèce qui en bénéficie est dépourvue d'assises dignes de ce nom.
14:42 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je me déplace de la réalité.
14:46 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
14:50 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
14:54 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
14:58 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
15:02 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
15:06 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
15:10 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
15:14 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
15:18 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
15:22 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
15:26 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
15:30 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
15:34 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
15:38 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
15:42 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
15:46 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
15:50 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
15:54 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
15:58 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
16:02 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
16:06 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
16:10 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
16:14 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
16:18 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
16:22 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
16:26 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
16:30 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
16:34 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
16:38 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
16:42 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
16:46 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
16:50 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
16:54 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
16:58 Plus je m'éloigne de la réalité, plus je m'éloigne de la réalité.
17:02 Et là, la terre ferme.
17:04 A cette précision, l'on comprend que nous avons opté pour la seconde possibilité.
17:10 Nous n'avons pas seulement lâché la main de la réalité,
17:14 mais nous n'avons jamais vraiment considéré qu'elle nous était tendue.
17:18 Après, pour ne pas reconnaître cette dégringolade promise,
17:24 il faut faire preuve d'une cécité des plus volontaires.
17:28 L'imagination a la particularité sournoise
17:31 de savoir nous donner raison,
17:33 non jusqu'à nous donner tort de façon irréversible.
17:37 Mais pour ne plus disposer de quoi gravir une marche de plus,
17:41 alors cet état d'épuisement atteint, c'est tout l'escalier qui s'évapore.
17:47 Plus encore que pour Pierrette et son fameux potelet,
17:51 ces vaux-vaches-cochons acquis,
17:54 feront notre désarroi plus cruel.
17:57 L'imagination n'est qu'une illusion parvenue à ses fins.
18:02 C'était Gratos, les amis.
18:07 Gros bisous.
18:10 Bonjour.
18:26 Peut-on considérer l'imagination comme une maladie ?
18:29 Peut-être, si elle n'est pas tributaire de ses éléments confirmés par définition
18:35 pour représenter le réel et qui veilleront à l'amarrer solidement au sol.
18:41 Même sur un plan scientifique, il faut savoir contenir ses putesions
18:46 qu'un savoir patenté paradoxalement parviendra à légitimer.
18:51 La raison, sachons souvent, se faire au service de la folie
18:55 jusqu'à ce que les considérations à suivre s'inversent.
18:59 A ce propos, ne parle-t-on pas d'implanter sur marche quelques colonies humaines ?
19:05 Si cette entreprise imaginée voit le jour,
19:08 ou plutôt un autre minuit à minuit aux couleurs martiennes,
19:12 à l'entendement des masses, le rêve, par cet aboutissement,
19:16 donnera à croire qu'il a pris un ascendant sur la réalité.
19:21 On jugera qu'aucun impossible ne saurait nous résister
19:26 en veillant à ne pas admettre que ces insurmontables-là,
19:30 par leurs difficultés avant tout,
19:33 sont censés nous signifier ce que nous nous devons de ne pas entreprendre.
19:39 L'imagination, par notre entremise, est une sorte de provocation générale
19:43 et permanente à l'égard du réel.
19:46 Elle signifie aussi l'âge de l'humanité, ensemble,
19:50 pourtant si dispersée à la fois.
19:53 Nos réactions sont celles d'un adolescent contrarié.
19:57 La réalité nous comprend de moins en moins,
20:00 et nous le lui rendons bien.
20:04 À cela, l'imagination est à sa façon aussi une expression.
20:09 Il est à craindre que les mots qui constituent nos langages
20:13 ne soient au service de ce qu'elles requièrent.
20:17 Entre nous autres Français, le verbe croire a établi à ce propos
20:21 une espèce de permanence automatique,
20:25 tellement que l'addition des innombrables finalités
20:28 produites par notre imagination,
20:31 par leur visibilité concurrence une réalité exprimant une santé équivalente
20:36 à celle d'une peau de chagrin en phase terminale.
20:41 Nos yeux, même, sont à présent plus habitués à voir
20:45 ce qui n'y est pas que ce qui est,
20:48 se distinguent là une inversion des valeurs surréalistes,
20:52 la réalité ressemblant à une fiction dépourvue de cet essentiel
20:57 par lequel nous réussissons à rêver.
21:00 Évidemment, de l'imagination au délire se remarque peu de distance,
21:06 d'autant plus que nos fantasmes réclament en guise de carburant
21:10 une nécessité de sur-enchaire.
21:14 Le rêve est celui qui vous rendra fou.
21:17 Nos sociétés avancées en témoignent.
21:20 Ces points de non-retour s'entendent dans nos propos,
21:24 jusqu'au vocabulaire employé.
21:26 Ces paroles-là parlent pour elles-mêmes,
21:29 au fil de discours, au seul service des mêmes discours prononcés.
21:35 On parle pour assurer nos paroles.
21:38 Les mots à leur véhiculer nous font office d'anesthésiants,
21:43 car le rêve devient douloureux à celui qui parvient encore à le considérer comme tel.
21:49 Nos illusions, à force de décors, de cocomprovisoires
21:53 chargés de nous positionner à l'écart de ce qui est,
21:57 ont fait de ce cuir de jadis qui nous servait d'épiderme
22:02 une peau à présent trop sensible jusqu'à réfuter toute lumière
22:07 et en priorité absolue pour ses éclairages éventuels.
22:13 Ah ben dis donc, ma bonne dame !
22:17 C'est gratos, les amis !
22:22 Bisous !
22:26 [Musique]
22:28 Bonjour à vous !
22:41 Maintenant, si l'imagination s'avère être une réfutation de ce qui est,
22:49 on regarde une réalité peu satisfaisante à nos appréciations.
22:54 L'imagination peut aussi être le prolongement d'une absence de réalité potentielle,
22:59 formulée autrement lorsque l'on dispose de neurones semblables aux nôtres.
23:05 Écartés par la réalité en personne, on se débrouille à partir de ce que l'on est
23:10 pour au minimum s'autoconstater.
23:13 Tant pis si ce qui est et qui occupe avec nous un même monde
23:19 doit payer le prix de cette concurrence, l'état de notre environnement naturel
23:24 à ce propos en témoigne.
23:27 Après tout, même si à de nombreuses reprises j'ai relaté cette éventualité,
23:32 celle d'un génie humain se calant par la nature
23:36 afin de puiser en elle ses opportunités,
23:40 lui délivrant d'exister de façon plus marquée,
23:43 on peut aussi concevoir que cette réalité majeure dominant ce monde
23:48 nous infigea un hermétisme à partir duquel nous ne pouvions composer.
23:54 Le vrai, qui sait, s'est peut-être quasi banalement loupé à travers nous
24:00 et par cet accident nous nous sommes vus infiger une position
24:05 nous faisant sur cette terre d'ici et d'ailleurs à la fois.
24:11 À partir de cette possibilité, notre imagination fut sollicitée
24:15 pour ovahir au sens propre cette place trop immense pour nous laissée vacante,
24:22 cette faculté qui est la nôtre, consistant à donner corps à ce qui n'est pas
24:28 et l'expression d'un être pas de base,
24:32 rendant à nos esprits de façon paradoxale,
24:35 en usant pour ce faire de cette absence
24:38 qui la caractérise tous les possibles,
24:41 non forcément possible par définition, au minimum envisageable.
24:47 Notre imagination paraît signifier la réfutation d'un monde n'ayant pas voulu de nous.
24:54 Finalement, elle semble traduire par ce qu'elle est,
24:57 par ce qu'elle permet, cette même mise à l'écart,
25:01 elle en exprime la continuité.
25:04 Par elle, nous poursuivons cet éloignement
25:07 en développant une contradiction,
25:11 en l'occurrence, celui ayant éjecté l'autre se retrouve hors jeu à son tour,
25:17 comme s'il fallait être éloigné de la partie
25:20 pour pouvoir prendre sur elle un ascendant sans l'emporter pour autant.
25:25 Notre imagination représente peut-être l'échec de la réalité sur cette terre,
25:29 ce qui est, n'a pas su prolonger cette cohérence spécifique qui le caractérise,
25:35 faisant que notre faillite à venir n'est pas explicitement la nôtre,
25:41 mais celle de ce qui est, n'ayant pas réussi à se maintenir en tant que réalité.
25:47 Nous sommes peut-être aussi l'expression d'une défaillance,
25:53 et notre imagination incarne cette fuite en avant,
25:57 nous permettant de concevoir à tout va, mais en pure perte.
26:01 D'ailleurs les solutions conçues pour nous tirer soi-disant d'affaires soulignent cette tendance,
26:07 nos parades laissent de plus belle ce qui nous entraîne par le fond.
26:13 Il faudrait nous apprendre à ne plus imaginer,
26:16 à entrer en négociation avec la nature comme avec ce qui est,
26:20 pour dégoter à notre présence ici-bas une place.
26:24 Nous avons en nous un espace vide réclamant d'être occupé au plus tôt,
26:30 pour éviter que ce rien ineffable ne se transforme en néant.
26:37 C'est gratos !
26:43 Bisous bisous !
26:46 Bonjour à vous !
27:04 Évidemment dans la langue française comme représentant à part entière de notre imagination à travers nos paroles,
27:14 le verbe croire endosse le costume de champion absolu, celui-ci est entendu partout.
27:21 A plusieurs reprises j'ai signifié que la religion catholique, entre autres,
27:25 ne pâtissait pas d'une désertion,
27:28 exprimant à sa façon de notre part une préférence pour ce qui est constatable.
27:35 Les églises ne sont plus fréquentées parce qu'il nous plaît d'épouser d'autres croyances paradoxales,
27:43 bénéficiant de ces moyens, en l'occurrence techniques, les faisant plus crédibles.
27:49 Cette confession religieuse, en condamnant la science, tirait une balle dans le pied.
27:55 Si à l'inverse elle s'était faite savante et moins superstitieuse,
28:01 ce tout-puissant promulgué à l'égard de son éternité aurait pu, par cette autre exploitation,
28:08 bénéficier de quelques beaux jours de plus.
28:12 Cela n'admire pas que nos avancées technologiques serviraient à ce point cet attachement viscéral à nos fantasmes.
28:21 Il fallait faire entrer les mathématiques au Vatican,
28:24 pour que Dieu poursuive cette équation entretenue depuis vingt siècles avec nous, s'autres, humains.
28:31 Il fallait que l'Église s'abandonne aux calculs pour que l'on puisse encore compter sur elle.
28:37 Je sais bien que cela ramenait cette illusion rattachée au divin, à l'illusion elle-même,
28:44 afin que notre foi se développe en proportion.
28:48 Pour ce faire, il ne fallut pas que le doute jamais occupât la place.
28:53 Des cartes entre autres passa par là, et l'édifice d'un coup présenta ses premières lézardes.
29:00 Si l'effondrement des religions nous avait ouvert grand les yeux,
29:04 comme ça administre parfois quelques bonnes claques sur les joues,
29:08 histoire par ce lien viscéral entre la douleur et la réalité de retrouver une perception plus clairvoyante,
29:16 afin d'écarter ce à quoi notre imagination nous invite,
29:20 peut-être aujourd'hui bénéficierions-nous d'un sort en proportion plus solide ?
29:26 A cela, il est un rapport vindicatif, nous indiquant que se constate une sorte d'exponentialité,
29:36 se révélant tant à l'égard de la force que de son contraire, les costauds,
29:42 ayant tendance à faire front pour au minimum se vouloir plus résistants encore leurs opposés,
29:48 préférant courber les chines, afin que leur faiblesse, en l'occurrence,
29:53 à ce point prédominante ne se révèle à eux,
29:57 leur donnant à admettre qu'ils ne sont même plus aptes à composer pour de vrai avec ce qu'ils sont devenus.
30:05 C'est à ce niveau où se produit cette bascule,
30:08 celle vous valant soit de manière contradictoire de faire front à la réalité,
30:15 afin de mieux se marier à elle,
30:18 soit de vous confier à votre imagination en empruntant par son concours autant de chemins de traverse,
30:25 dérivatifs, contagieux et exigeants,
30:28 qui vous contraindront pour croire à leur bienfait à y croire sans cesse et plus encore,
30:35 alors par l'imaginer, vous imaginerez plus encore,
30:40 jusqu'à disparaître à votre entendement, derrière vos propres illusions.
30:47 C'était Gradoche. Bisous bisous.
30:54 Bonjour à vous.
31:12 On peut écarter de la réalité ce rapport qui le tient, notamment avec la douleur.
31:19 Ce qui nous fait souffrir semble sur ce plan plus vrai que ce qui nous réjouit.
31:24 Lorsque j'étais enfant, certains anciens, dont nombre d'entre eux bâtirent à leur plus jeune âge les conséquences de la guerre civile espagnole,
31:33 me répétèrent souvent qu'une différence et non des moindres distinguait le malheur du bonheur,
31:39 à savoir que le bonheur au contraire de son opposé était promis à ne pas durer.
31:45 En tant que philosophe, je ne peux m'empêcher de décortiquer des réalités de ce genre
31:50 pour tenter de remonter ce qu'elles affirment de quelques niveaux si possible,
31:56 afin d'atteindre un vrai en amont d'elles, pouvant en apprendre davantage sur les caractéristiques de ce monde.
32:05 Si le malheur s'avère être une donnée plus apte à se poursuivre dans le temps,
32:10 avons-nous raison de nous vouloir heureux à tout prix, tellement que les joies pouvant se constater à travers ces états,
32:18 au nom de la presque hystérie qu'elles génèrent en nous,
32:22 paraissent nous avertir en usant pour se faire de ces mêmes manifestations, en l'occurrence trop débridées,
32:28 que nous allons payer cher ces effusions-là.
32:31 Il y a peu dans un édito, je soulignais cette volonté aussi étrange,
32:35 que paradoxale et contre-productive, consistant à conférer plus de vitesse à ce qui nous entraîne déjà,
32:42 afin de jouir de manière très subjective d'un pseudo contrôle sur ce qui nous embarque de la sorte.
32:51 Cette réaction serait alors celle de ce fumeur patenté, consistant à consommer plus encore de tabac,
32:57 pour exprimer par cette option un certain pouvoir de décision,
33:02 de rendre accéléré ce processus prompt à le rendre malade,
33:05 mais lui communiquant en retour une sensation de mainmise sur son existence,
33:11 afin qu'il puisse à lui-même se dire seul mettre à bord, après tout,
33:16 lorsque la cause est entendue à ce point, au lieu de lutter pour retarder cette finalité funeste,
33:23 prendre les devants en accélérant de plus belle,
33:26 afin de déposer alors un incendant à ce qui semble nous dominer,
33:31 même si la manière peut paraître puérile, elle ne peut être dénigrée en tant que volonté.
33:38 Le bonheur est peut-être une assistance de cet akabie,
33:42 juste un banal baroud d'honneur, un faux donnant-donnant,
33:47 délivrant au malheur en personne un partage déséquilibré,
33:51 n'affichant pas en conclusion ce 50/50 prompt à le signifier.
33:56 A cette réalité voulant qu'à la fin de l'histoire, le méchant mène au score,
34:02 on pourrait s'épargner ces envolées qui nous propulsent à des sommets,
34:07 nous remémorant ceci atteint, que cette allée verticale consommée,
34:12 nous ne possédons pas les ailes voulues pour que ce retour inévitable,
34:17 le plancher des vaches alors retrouvées, on ne se récupère soit en priorité en petits morceaux.
34:25 Si le malheur est annoncé à notre égard comme un patron en ce monde,
34:30 le bonheur par répercussion sera, dans la succession de nos tentatives désespérées,
34:36 une vue de l'esprit de plus comme de trop.
34:45 De gratos, mais si elle reste gratos, enfin, et des bisous bien sûr.
34:53 Bonjour à vous.
35:03 L'autre jour j'assistais par télévision interposée à la finale de la coupe d'Europe de rugby.
35:12 La rechelle au terme de ces 80 minutes déterminant temporellement parlant une partie,
35:18 était déclarée champion.
35:20 Je n'ai pu m'empêcher de frissonner en constatant le bonheur de certains joueurs.
35:25 Leur joie me semblait être aussi rapistolée que cet agencement de circonstances sportives,
35:31 en l'occurrence les ayant permises.
35:34 Après tout, ne pouvait-on pas prétendre que ces effusions devaient leur effectivité
35:40 à une construction en capacité, à sa toute fin, de les produire ?
35:45 A ce point que je me demandais si le bonheur en tant que tel, sans notre concours,
35:51 ne serait pas ici-bas privé de toute existence potentielle,
35:55 si son invention à travers notre contribution à cet effet,
36:00 n'était pas de notre part l'expression d'une volonté chargée de conférer à la vie humaine,
36:05 par cette positivité momentanée trop démonstrative,
36:10 une valeur proportionnelle, voulue par ses recours sans cesse à la hausse.
36:17 La Rochelle Champion, l'été tout en ne laissant plus le coup de sifflet final entendu,
36:24 tout cela ressemblait à ces fusées propulsées lors de ces soirs de 14 juillet,
36:30 avant qu'elles n'exposent, une nuit domine le ciel et reprend ses droits,
36:35 cet étalage de lumière artificielle vue, puis absorbée de nouveau par l'obscurité.
36:42 Ce niche dans nos joies, un espèce de désespoir de fond,
36:47 qui pour mieux encore, à notre détriment, gagnait la partie,
36:51 nous incite, en usant pour se faire de ces frustrations qu'il véhicule en nous,
36:56 à nous battre pour tenter de prendre un ascendant sur ce qu'il génère.
37:00 A partir de cette réaction par définition illusoire,
37:03 nous nous faisons plus ou moins inconsciemment les auteurs de ce processus fortuit,
37:09 de sa toute naissance à son ultime conclusion.
37:12 Le bonheur reste un rafistolage à caractère humain,
37:16 nous n'avons de cesse de multiplier les inventions pour le permettre,
37:20 se loge dans ces procédés une sorte de croyance,
37:24 faisant du bonheur une religion à part entière,
37:28 à l'image du rugby, comme de tant d'autres institutions montées de toutes pièces à cet effet.
37:35 Si à l'égard de ces finalités très effervescentes, vous ressentez un moindre doute,
37:41 vous investir dans ce qu'il requiert pour goûter à ces saveurs fabriquées vous sera improbable.
37:48 Les églises de ce monde procèdent de la même nécessité,
37:52 si le seul nom de Dieu suscite en vous de ces suspicions par lesquelles vos sourcils se froncent,
37:59 vous ne pigerez rien des messes auxquelles vous assisterez,
38:03 en priorité et de façon cocasse,
38:05 pour avoir ressenti cette nécessité consistante à comprendre.
38:10 Le bonheur alors, c'est-il nous rendre heureux comme nous l'imaginons ?
38:16 Cette obligation nous contraignons de nous ranger à cette idée,
38:20 pour que ces béatitudes diverses et variées fonctionnent,
38:24 de nous convaincre par avance qu'il y parviendra,
38:27 quant alors au nom de cette même conviction obligatoire, l'éventualité en question, suspecte,
38:35 et si le bonheur n'était pas ce qu'il est,
38:38 s'il était même au service de celui auquel, par tradition, on l'oppose.
38:48 C'est pas non, c'est pas non, oui mais c'est gratos, hein ?
38:52 Et puis bon, reste les bisous, ah ah ah !
38:58 Bonjour à vous !
39:14 Dans la suite des éditos 427 et 428,
39:18 si ce bonheur étiqueté comme tel s'avère au service, paradoxalement,
39:23 de ce que l'on prétend justement contrecarrer à travers lui,
39:27 à partir de quels principes pouvons-nous tenter au minimum d'être heureux ?
39:32 Malgré les aspects fortuits rattachés à cette interrogation,
39:36 se loge peut-être dans ce questionnement tout le pourquoi de nos turpitudes,
39:42 comme la volatilité coûteuse de nos entreprises formule autrement
39:47 ce bonheur tant poursuivi, use de ses facultés à nous faire en retour tomber bien bas,
39:54 pour que, frustrés par ces mêmes conclusions, nous visions pour l'atteindre,
39:59 tout en dépassant ces volte-faces funestes des hauteurs sans cesse plus élevées.
40:06 À partir de ce constat, le bonheur ne se niche-t-il pas, presque banalement,
40:12 trop, j'imagine à l'entendement de certains,
40:15 dans nos résolutions à nous vouloir le moins malheureux possible ?
40:19 Le bonheur, pour advenir, n'est-il pas une valeur explicitement rattachée à son contraire ?
40:26 La question mérite, à mon avis, d'être posée.
40:31 Ces mêmes anciens souvent m'assurèrent qu'une quiétude humaine, en l'occurrence,
40:37 était accessible à bas coût, qu'elle proposait même de façon paradoxale
40:41 une richesse proportionnelle à ce peu d'investissement nécessaire pour l'atteindre.
40:46 Alors suffisit-il, selon leur dire, de ne pas avoir ni froid ni faim,
40:51 d'avoir de quoi prendre soin de sa santé et d'être aimé de quelques-uns
40:55 pour considérer sa vie à la fois comme suffisante et complète.
40:59 Évidemment, cette approche de l'existence,
41:02 mûre fut formulée par des hommes ayant contoyé la misère,
41:05 il fallut à ces quelques-uns pâtir d'un assortiment de malheurs ultimes
41:10 pour se composer un bonheur constitué à partir de souffrances moins conséquentes.
41:16 Le bonheur, à leur approche, était plus tributaire d'un cuir épais
41:21 que d'une sensibilité exacerbée,
41:24 fruit d'une faiblesse tellement abandonnée elle-même que non considérée comme telle par ceux la subissant.
41:32 Le bonheur est-il réservé à ceux ayant la force de faire face à son opposé ?
41:39 Nous faut-il, pour nous sentir heureux, apprendre au plus tôt à avoir faim comme avoir froid,
41:45 à tenir tête à ce qu'il est susceptible à tout moment de nous infliger ?
41:50 À l'inverse, ces joies construites de toute pièce,
41:54 délivrant à ceux qui frissonnent d'un rien une chaleur excessive,
41:58 comme de quoi, en usant pour se faire de saveurs inventées,
42:02 de se sentir un appétit sans avoir faim pour autant,
42:05 d'abuser de ces recours chargés de préserver votre santé
42:09 jusqu'à, à travers eux, en devenir malade autrement,
42:13 et de désirer d'être aimé sans être redevable pour autant du moindre sentiment,
42:19 afin que l'importance récupérée par ce stratagème
42:23 fasse à votre propre estime de vous-même quelqu'un.
42:28 Comment à ce récapitulatif ne pas identifier ces principes de base
42:33 sur lesquels ce qui nous rend heureux, soi-disant, repose ?
42:38 À nouveau, par l'usage de nos prétendues joies, nous escomptons tenir tête à la réalité,
42:44 c'est en la dénigrant que, nous prétendant la reconnaître au mieux,
42:49 nous faisons par répercussion pile à l'inverse du monde.
42:55 C'était Gratos !
43:00 Et on se fait des bisous !
43:11 Bonjour à vous !
43:15 La douleur a pour saveur celle de la nécessité.
43:22 A sa façon, elle s'avère plus sincère que le plaisir,
43:25 et produit autrement en usant pour se faire de son absence
43:29 ce que le plaisir génère en étant là.
43:32 Toutes et tous avons un jour connu des moments douloureux.
43:36 J'entends par ces instants ce que notre corps parfois nous inflige,
43:41 lorsque pour d'innombrables raisons, presque banalement, nous nous faisons mal,
43:46 et que notre organisme, à sa manière, tire la sonnette d'alarme,
43:50 alors la douleur nous envahit,
43:52 en exprimant cette délicatesse paradoxale l'amenant à en devenir détestable,
43:58 afin que ces distances se prisent à nouveau,
44:02 et qu'on se délecte d'une saveur exactement contraire à ce goût en nous,
44:07 laissé un temps durant par elle.
44:10 La douleur possède pour secret absolu
44:14 celui par lequel, alors connu et épousé en tant qu'humain,
44:18 l'on peut s'aventurer à être heureux.
44:21 Le bonheur, lui, est dépourvu de cette honnêteté,
44:25 et réclamera de vous mille efforts pour être soi-disant dégusté et juste consommé.
44:31 À l'inverse de celui auquel on l'oppose,
44:34 il vous abandonnera à vos regrets.
44:37 Cette surenchère accrédite qui le caractérise
44:41 présente sa note juste en se retirant,
44:44 et plus les plaisirs en question se sont montrés esquis,
44:48 plus ce même éloignement se voudra honneureux.
44:52 Bien sûr, la douleur n'est pas le malheur,
44:55 les agressions formulées ne partagent pas une même nature.
45:00 Si la première peut s'enseigner,
45:02 le second ne permet au maximum qu'une prise de conscience anticipée
45:08 qui ne vous protégera jamais de ses coups de griffe lorsqu'ils vous atteindront.
45:13 Il n'existe pas de leçon prompte à nous préparer pour de vrai au départ d'un être aimé.
45:19 La douleur qu'il provoque en nous est tributaire d'une autre origine,
45:24 de celle sachant nous réjouir par défaut.
45:28 Le malheur incarne une sorte de défaite irréversible,
45:31 alors nos capacités d'assimilation à son contact se transforment en poison
45:37 pour nous offrir de quoi l'intégrer à ce point,
45:40 ce désespoir qui lui est rattaché nous mutile,
45:45 nous sous-entendant qu'être humain incarne,
45:49 par cette sensibilité exacerbée, un état maladif.
45:54 C'est en prévision de nos malheurs à venir
45:57 que ces conceptions coloriant nos bonheurs se constituent.
46:01 Il y a alors en nous nécessité à inverser cette tendance.
46:05 Il n'y a rien de tel qu'un malheur sans fond,
46:08 en pure perte pour déclencher cette hystérie,
46:11 nous motivant à rejoindre ces joies capables,
46:14 soi-disant, de lui tenir tête,
46:16 mais asservie à ce qu'elles se doivent de contrecarrer,
46:20 elles permettent, par leur parade, de faire le malheur plus cinglant.
46:25 Le malheur au regard de l'ampleur que nos spécificités lui délivrent
46:30 fait de nous autres humains une cause perdue,
46:33 formulée autrement, la balance à travers lui,
46:36 en nous penche trop d'un côté,
46:39 pour que nos tentatives pour le rétablir,
46:42 nous inspirant tant de procédés pour nous rendre heureux en proportion,
46:46 réussissent à la faire pencher de l'autre.
46:50 Notre absence de nature est en priorité aussi une absence de maîtrise,
46:56 où le malheur, par sa durabilité assassine,
46:59 dicte sa loi, comme le genre de ses bonheurs,
47:03 conçus indirectement, plus par lui que par nous,
47:08 chargés de nous rendre heureux.
47:13 C'était Grato.
47:18 Bisous.
47:21 Bonjour à vous.
47:31 L'identité, pour tout être vivant en ce monde, est un mode d'emploi.
47:41 En sachant qui vous êtes, vous êtes proportionnellement capable de faire de vous
47:45 ce qui vous correspond.
47:48 Toute liberté dépourvue de limites, sans en réalité autant de fuites en avant,
47:53 celle juste prise, vous incite à concevoir celle d'après,
47:57 aussi n'êtes-vous pas libre à travers elle,
48:00 seule la liberté se trouve libre à travers vous.
48:04 Ainsi, les êtres humains que nous sommes ne bénéficions pas d'une indépendance réelle,
48:09 cette autonomie qui paraît nous habiter,
48:12 use de cette désidentification qui nous caractérise
48:17 pour gagner par notre intermédiaire en ampleur.
48:21 À ce propos, notre planète emporte des stigmates comme des cicatrices.
48:25 Seulement, ce que nous ne pouvons contenir,
48:29 pour être en nous démunis de ces frontières
48:32 qui vous dessinent par leur tracé un genre,
48:36 synonyme de refuge comme de référence,
48:39 nous empêche de pouvoir contenir nos émotions,
48:42 l'image de la liberté,
48:45 celle-ci exploite nos incapacités à ce sujet
48:48 pour être exprimée de plus belle.
48:51 La raison, à son tour, est histoire d'identité.
48:54 Et le malheur, entre autres, en nous habillant,
48:58 nous impose une allure que nous escomptons réfuter
49:02 en usant pour se faire de ces joies rafistelées pour l'occasion.
49:05 Voilà pourquoi ces bonheurs conçus par nous de toute pièce
49:09 ne se contentent pas de nous laisser sur notre faim.
49:13 Ce qui les définit ne sait, au nom de ce qui les compose,
49:18 que développer de plus belle cet appétit-là,
49:21 le malheur sait à ce sujet nous maintenir dans l'erreur
49:25 en nous supposant de se soit-disant contraire à ce qui nous inflige,
49:30 susceptible en priorité, en empruntant des chemins détournés,
49:35 de le faire plus prépondérant lorsqu'il s'installe dans nos vies.
49:40 D'ailleurs, cette amnésie nécessaire, pour se dire heureux,
49:43 désigne, en le dissimulant justement, ce grand ordinateur,
49:48 maître sans partage de nos joies, instigateur d'un bonheur complice,
49:53 capable autrement de le faire, l'heure venue, plus cruelle.
49:58 La douleur à ce niveau, à notre égard, détient un rôle à tenir,
50:02 cette force qu'elle permet justement, et de celle par laquelle
50:06 une certaine rationalisation de ce qui nous heurte de plein fouet
50:10 s'avère envisageable, même si le mal ressenti d'une autre nature,
50:15 ces douleurs instruites par le corps, en nous retenant en amont
50:20 de nous abandonner à ces joies sans lendemain, au minimum,
50:24 même si elles ignorent comment nous maintenir debout,
50:28 ces coups de grisou survenus nous retiennent un peu par leur leçon
50:32 de chuter au-delà, même de ce que nous imaginons être,
50:36 à des profondeurs où nous existons tellement moins que de coutumes,
50:42 qu'engloutis de la sorte, ils nous semblent disparaître de notre vivant.
50:47 Cette douleur physique, en l'occurrence provoquée,
50:50 afin d'en apprendre plus encore à travers elle,
50:53 par le biais de cette quiétude prodiguée par sa seule absence,
50:57 nous protège de ce mariage fatidique, joignant précipitation et voix sans issue.
51:03 La douleur n'évite pas le malheur, la douleur à leur apprise
51:09 cloisonne nos malheurs futurs à leur seule expression.
51:18 Pas simple, pas simple, mais ça reste gratos, les amis.
51:23 Alors bisous, hein ?
51:25 Bonjour à vous.
51:36 Il y a quelques mois, j'ai déjà écrit sur le sujet.
51:42 L'approche, en l'occurrence, s'avérait moins vindicative.
51:46 La philosophie et recherche de précision d'un autre genre,
51:50 ramenée à ce que nous sommes, l'exercice n'est pas simple.
51:54 Comment instaurer la moindre délimitation sur une surface allergique
51:59 par définition à toute frontière ?
52:01 À partir de ce constat, cette quête d'identification
52:06 paraît être des plus compromises.
52:09 Cette poursuite se veut poursuite d'elle-même.
52:12 Elle s'avère dans cet élan qui lui est consacré, cause et conséquence,
52:17 nous amenant de façon maladive à poursuivre cette même poursuite.
52:22 Je plains ces quelques inconvaincus de l'avoir rattrapée.
52:26 En vérité, cette persévision-là est générée par un autre processus
52:31 voulant que ces mêmes, rejoints par leur propre impuissance,
52:35 qui en les privant des moyens voulus pour se projeter plus loin encore,
52:40 les convaincent d'être parvenus à leur fin,
52:43 c'est parce qu'ils ne peuvent plus rien distinguer,
52:46 qu'ils sont persuadés qu'il n'y a plus rien à voir.
52:51 Ainsi, dans la suite des éditos 430 et 431,
52:56 la douleur en termes d'enseignement souffre d'une mauvaise réputation.
53:01 Par quasi-réflexe, on la confond aux malheurs.
53:05 Aujourd'hui, les êtres humains que nous sommes
53:07 ne savons plus apprendre à partir d'elles.
53:10 Il nous faut plus de chaleur sans cesse, en priorité, pour fuir le froid.
53:15 Plus de saveur exagérée à nos aliments
53:18 pour maintenir à distance toute notion de fin.
53:21 Toutes nos conceptions rattachées au bonheur visent son accélération,
53:26 requièrent son amplification.
53:29 Alors que ces joies que la douleur nous indique
53:32 nous préconisent de le contenir,
53:35 voulant que l'on nous use du froid pour mieux parvenir à se rachauffer
53:39 à partir d'une chaleur moindre,
53:42 comme à croître sa faim pour délivrer,
53:45 en usant pour se faire de leur seule fonction,
53:48 une saveur en adéquation à cette même nécessité alimentaire
53:52 à ce qui occupe nos assiettes.
53:55 La douleur est cette seule indication pouvant tenir
53:59 notre absence de nature en respect,
54:02 en nous ramenant à ce que notre corps s'avère en capacité de formuler,
54:07 celui-ci écarté de nos considérations,
54:10 de façon très paradoxale, celui qui est,
54:14 n'ayant pas au sujet de cet être devant par retour nous définir,
54:18 avoir droit de citer, nous nous abandonnons à nouveau
54:22 à des conclusions exprimant en priorité à propos
54:25 de ce qu'elles prétendent arrêter, une sorte de provisoire mensonger.
54:30 Ces mêmes conclusions se veulent elles-mêmes,
54:33 et juste close, elles s'ouvrent de plus belle.
54:37 Pour une nouvelle parenthèse, annonçons juste un script, celle d'après.
54:42 Le corps, par ses douleurs, lorsqu'elles sont provoquées,
54:47 nous insuffle de ses satisfactions, dont l'absence
54:50 ne permet pas qu'elles soient encore et encore amplifiées.
54:54 La douleur à ce sujet monte la garde,
54:57 puisque les joies en question, avant d'être savourées,
55:01 se feront selon ce procédé-là douloureuse.
55:05 Éloignés de ce plaisir, tout plaisir confondu,
55:09 pouvant débarrasser de toute reine pour le contenir,
55:14 se vouloir plaisir de lui-même, éhusés de ces joies contradictoires,
55:19 qui cette fois vous conduisent au malheur.
55:24 Je sais, je sais, I know !
55:31 Mais ça reste gratos, hein, comme bon.
55:35 Et alors des bisous, des bisous, des bisous !
55:39 Calme-toi, parce que...
55:53 Merci pour votre attention.
55:55 Le temps nous a imposé sa loi,
55:57 nous entraînant dans nos vies respectives une heure plus loin.
56:00 J'ignore où vous vous trouverez la semaine prochaine,
56:03 mais si le cœur vous en dit,
56:05 je vous donne rendez-vous pour renouveler l'expérience
56:07 en vous souhaitant d'ici là plein de hasards heureux.
56:10 Bien à vous.
56:12 [Musique]
56:30 [SILENCE]

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