Dominique Crenn, cheffe française star aux Etats-Unis, ouvre son premier restaurant à Paris. Elle est l'invitée de 9H10.
Retrouvez "L'invité de Sonia Devillers" sur
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-9h10
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00:00 Bonjour, il est 9h08, je salue votre invitée Sonia qui vit à San Francisco.
00:05 Voilà, et qui n'a rien à manquer, pas une miette de la chronique de Cyril.
00:09 Bonjour Dominique Crenn.
00:10 Bonjour.
00:11 Alors, vous êtes française, vous vivez depuis 30 ans aux Etats-Unis.
00:15 J'aimerais que nous choisissions ensemble deux plats.
00:18 Un que vous servez à l'atelier Crenn aux Etats-Unis, un autre que les français pourront
00:23 goûter à Paris au Golden Poppy, ce restaurant que vous ouvrez en France, car c'est votre
00:28 retour en France.
00:30 Alors deux plats.
00:31 Un plat que vous servez aux américains.
00:32 Lequel par exemple ?
00:33 Un plat aux ormeaux.
00:34 Un plat aux ormeaux ?
00:35 Oui.
00:36 On parle bien du coquillage.
00:38 Le coquillage.
00:39 Alors décrivez-nous ce plat aux ormeaux.
00:42 Aux Etats-Unis ?
00:43 Oui aux Etats-Unis.
00:44 C'est un petit plat aux ormeaux qui vient de la baie de San Francisco, qui est servi
00:49 avec des choux de ma ferme, parce que j'ai une petite ferme, qui a été fermentée avec
00:55 une petite sauce du foie d'ormeaux.
00:58 C'est le plat.
01:00 C'est le plat.
01:01 Et pourquoi les ormeaux ?
01:02 Ah ben les ormeaux c'est…
01:04 C'est courant dans la cuisine américaine ?
01:06 Non pas trop, mais au niveau de San Francisco oui.
01:11 Et aussi la Bretagne, les ormeaux de Bretagne.
01:15 Alors on revient…
01:16 On revient en France.
01:17 En France.
01:18 Et on va faire des petits ormeaux.
01:20 Taco style.
01:21 C'est-à-dire taco style ?
01:22 C'est-à-dire qu'on fait les ormeaux et puis on vous les sert avec un petit taco,
01:30 des petits tacos, et puis vous faites votre petit taco comme un petit sandwich.
01:34 Et c'est difficile à cuisiner l'ormeaux ?
01:36 Je pense qu'énormément de nos auditeurs et moi la première, on n'a jamais goûté
01:40 d'ormeaux.
01:41 Non en fait, rien n'est difficile dans la vie.
01:46 C'est l'attention et le détail.
01:48 Et en fait, non, il faut avoir de l'attention parce que ça peut être un petit peu un
01:54 caoutchouc des fois, parce que les gens pensent qu'on prend de l'ormeau, on le cuit.
01:58 Il faut l'adoucir.
01:59 C'est un petit peu caoutchouc un petit peu si vous le mangez comme ça.
02:05 Et en fait, il faut donner un petit peu de l'amour quand on le prépare et puis quand
02:09 vous le mangez…
02:10 Mais on l'adoucit comment ? C'est-à-dire on le touche ?
02:12 On le touche gentiment.
02:13 C'est vrai ? On le tape ?
02:14 On le tape gentiment.
02:15 On masse l'ormeau ?
02:16 On le tape à la Dominique Rennes qui est très gentille.
02:21 Non, c'est délicieux.
02:24 C'est délicieux.
02:25 La très célèbre série culinaire de Netflix « Chef's Table » vous a consacré un épisode
02:32 et là on découvre que les Californiens, grâce à vous, prennent un apéro au Kyrbreton.
02:38 Le premier amuse-bouche de chaque dîner est une version sphérique du Kyrbreton, l'apéritif
02:45 par excellence en Bretagne.
02:48 On congèle du cidre de pomme dans un moule sphérique et on l'enveloppe d'une couche
02:55 ultra fine de beurre de cacao.
02:56 Et on retrouve la crème de cassis typique du Kyrbreton sous forme de confiture sur le
03:04 dessus.
03:05 Dominique Rennes qui est face à moi, trois étoiles au Michelin pour l'atelier Rennes
03:12 à San Francisco.
03:13 Vous avez un triskel tatoué sur l'avant-bras.
03:19 Vive la Bretagne.
03:20 Qu'est-ce que c'est que ce lien avec la Bretagne ?
03:24 Qu'est-ce que c'est ce lien avec la Bretagne ?
03:26 Mes parents adoptifs, des gens qui étaient incroyables, qui m'ont donné le sens de
03:36 la vie, la joie de la vie, qui m'ont appris tout.
03:40 La Bretagne c'est magnifique, la mer…
03:43 Donc c'est toutes les vacances de votre enfance ?
03:44 Voilà.
03:45 Toutes les vacances.
03:46 Parce que vous avez grandi en région parisienne.
03:48 Toutes les vacances de votre enfance ?
03:49 À l'Aucronan.
03:50 Vos grands-parents ?
03:51 Dans le nord Finistère et mes parents, on avait une maison à l'Aucronan.
03:56 On partait très tôt le matin de Meudon, 4h du matin.
04:01 On allait passer toutes nos vacances là-bas.
04:05 C'était magnifique, la mer…
04:07 Et ce restaurant que vous ouvrez en France pour la première fois, vous auriez pu l'ouvrir
04:11 en Bretagne puisqu'elle vous a tant inspirée ?
04:14 Moi je suis très respectueuse, je laisse les Bretons.
04:18 En Bretagne ?
04:19 En Bretagne.
04:20 Et la Bretagne aux Bretons ?
04:21 Non mais j'adore la Bretagne.
04:23 J'ai eu une opportunité à Paris, voilà je suis à Paris.
04:28 Et la Bretagne vous a apporté quoi dans votre cuisine ? À part les ormeaux ?
04:34 Non, la Bretagne, les Bretons c'est des gens magnifiques.
04:39 Ça m'a apporté l'histoire de la mer, l'histoire de la terre.
04:45 Et est-ce que la Bretagne, c'est pas une terre qui est toute entière, comment dire,
04:51 pointée vers l'océan ?
04:52 Est-ce qu'il n'y a pas plus Breton qu'une jeune fille qui rêve de partir en Amérique ?
04:59 Est-ce que les petits Bretons ne rêvent pas tous de partir en Amérique ?
05:02 Est-ce que quand ils regardent la mer, les Bretons, ils ne voient pas l'Amérique ?
05:06 Il y en a beaucoup à New York.
05:08 C'est vrai ?
05:09 Non mais la Bretagne, c'est la vie.
05:13 C'est la vie pour moi, ça m'a appris tout.
05:15 Je me rappelle, j'étais avec mon papa, on allait sur la plage, on parlait pendant
05:21 des heures, puis on regardait l'océan et on essayait de découvrir cet océan, ce
05:30 mystère en fait de la vie.
05:32 De toute façon, l'eau, c'est la vie.
05:38 Et vous, vous vous êtes installée à San Francisco, vous n'avez pas pu vous installer
05:41 dans les terres.
05:42 Non mais en plus, j'ai toujours dit que San Francisco me rappelle beaucoup de la Bretagne.
05:46 Les côtes de San Francisco, c'est un petit peu les côtes de Bretagne.
05:49 Et là, vous revenez en France dans la carte du Golden Poppy.
05:53 Le Golden Poppy, c'est trois restaurants, mais un restaurant principal qui s'installe
05:58 dans un hôtel qui s'appelle La Fantaisie, dans le 9e arrondissement.
06:01 Quel nom, La Fantaisie !
06:02 La Fantaisie, mais ça vous va super bien.
06:03 Et vous arrivez, et dans votre carte, il y a un chapitre, si je puis dire, parce que
06:09 vous aimez raconter des histoires avec vos plats.
06:11 Il y a un chapitre qui est "L'âme californienne", "California Soul".
06:16 Et vous rapportez de la cuisine californienne.
06:19 Mais qu'est-ce que c'est que la cuisine californienne ? Parce qu'aujourd'hui, en France, Dominique
06:22 Rennes, la cuisine californienne, elle est à peu près aussi caricaturée que la cuisine
06:26 italienne ou la cuisine chinoise.
06:28 C'est une belle cuisine.
06:29 La Californie, ça fait partie des Etats-Unis, mais ce n'est pas les Etats-Unis.
06:35 C'est un état qui… Tous les cultures sont arrivées en Californie.
06:41 Et donc, ils ont créé une sorte de… Vous avez été manger là-bas.
06:45 Oui, quand j'étais toute jeune, j'ai été invitée par des Californiens.
06:49 Mais la Californie, c'est les vins, c'est les produits, c'est la Chine, la Corée,
06:54 la Philippine, le Mexique, l'Italien, la France, c'est le monde entier.
07:00 Donc, c'est un bouillon de culture ?
07:02 C'est un bouillon de culture.
07:04 C'est une cuisine libre, sans frontières.
07:07 Et c'est ça la beauté de la Californie.
07:09 Moi, je voudrais savoir, parce que pour les Français, l'Amérique, c'est le pays de
07:17 la sauce.
07:18 On rajoute de la sauce sur tout.
07:19 On ne cuisine pas avec la sauce, mais on rajoute de la sauce sur tout.
07:23 Et pour les Américains, la cuisine française, c'est la cuisine de la sauce.
07:27 Et moi, je voudrais savoir quelle est la différence entre une sauce française et une sauce américaine.
07:31 Vous avez 4 heures, c'est le bac chino ce matin !
07:36 Oui, oui, oui.
07:37 Alors, je ne sais pas si les Américains savent faire les sauces.
07:41 Non, mais c'est marrant quand les gens disent l'Amérique, mais l'Amérique, il y a 50
07:49 États.
07:50 Alors, oui, les Français sont très forts en sauce.
07:56 Très forts.
07:57 Et vous leur avez apporté ça aux Américains ?
08:01 Moi, ce que je fais, je fais beaucoup d'infusions au niveau de dashi.
08:08 Je n'aime pas trop les sauces de beurre ou de crème.
08:12 C'est un petit peu plus subtil.
08:15 Donc, j'ai pris un petit peu l'idée française des Français qui savent faire les sauces.
08:19 Alors, je l'ai fait et je fais de ma manière.
08:22 Vous allez avoir des thés, une petite sauce à l'oignon, mais très légère.
08:28 Les Américains n'ont pas compris quand vous avez ouvert l'atelier Crane ?
08:32 Non, alors pas du tout.
08:33 Ils n'ont pas compris ?
08:34 Non, ils n'ont pas compris.
08:35 Maintenant que vous avez trois étoiles au Michelin, ils comprennent très bien.
08:37 Mais tout le monde comprend très bien d'ailleurs.
08:39 Mais ils n'ont pas compris.
08:41 Qu'est-ce qu'ils n'ont pas compris, à votre avis ?
08:44 C'est-à-dire que des fois, il faut sortir un petit peu des codes.
08:47 Et quand il y a quelqu'un comme moi qui était nouvelle, qui vient dans cet état,
08:51 dans un pays, ils nous regardent avec des grands yeux.
08:55 Qu'est-ce qu'elle fait ? Pourquoi elle fait des choses comme ça ?
08:58 Elle devrait faire des pâtes ou des trucs comme ça.
09:01 Même à San Francisco, où il y a eu tellement d'influence et tellement d'apport culturel.
09:05 Même à San Francisco.
09:06 Tout à fait.
09:07 Alors, qu'est-ce qu'ils n'ont pas compris ?
09:08 Qu'est-ce qui gênait dans votre restaurant et dans votre cuisine ?
09:11 Ou dans votre personnage ?
09:13 Je pense que c'était un manque d'éducation.
09:17 Il faut apprendre, il faut s'ouvrir.
09:21 Donc moi, je suis arrivée avec…
09:23 Un manque d'éducation de votre part ?
09:25 Ou de la part des Américains qui venaient chez vous ?
09:28 Je pense qu'un manque d'ouverture d'esprit.
09:35 Et je pense que moi, ce que j'essaye d'amener dans mon restaurant et dans ma cuisine,
09:41 j'invite les gens à venir manger.
09:45 Et la même chose à Paris, je vous invite à venir manger.
09:49 Je vous invite dans ma maison.
09:51 Ça vous plaît ou ça ne vous plaît pas.
09:53 Mais au moins, essayez d'être ouvert.
09:55 Et l'ouverture, c'est beaucoup.
09:58 J'apprends l'ouverture à mes enfants.
10:00 Il faut être ouvert ou ouverte dans notre vie.
10:04 Autrement, j'écoutais ce qu'ils disaient sur Fox.
10:07 Oui, série de la carrière.
10:10 On est tous fermés sur les choses.
10:12 Il faut s'ouvrir.
10:13 Le monde bouge.
10:15 Fox News, chaîne ultra libérale.
10:17 Ce n'est pas une chaîne de télévision, c'est une chaîne de n'importe quoi.
10:20 C'est une chaîne de n'importe quoi.
10:21 Non, mais c'est vrai.
10:22 Il faut s'ouvrir.
10:24 Moi, je me réveille le matin, je suis curieuse.
10:28 Je veux apprendre des choses que je ne sais pas.
10:30 Je veux parler avec des gens que je ne connais pas.
10:33 Je veux voir des cultures que je ne connais pas.
10:35 Moi, j'arrive en France, je fais ma cuisine, mais j'invite les gens à venir.
10:42 Mais je veux qu'ils soient ouverts.
10:44 Et réceptifs.
10:45 Et réceptifs.
10:46 Il est 9h19, vous écoutez France Inter, Dominique Rennes, trois étoiles en Californie
10:51 et de retour à Paris pour le Golden Poppy.
10:53 On va raconter aussi une certaine tradition à San Francisco, qui est de San Francisco
10:58 et pas d'ailleurs cette tradition du potager qui va directement dans l'assiette.
11:03 Ouais.
11:05 C'est ça.
11:07 C'est ça.
11:09 C'est ça.
11:11 C'est ça.
11:13 C'est ça.
11:15 C'est ça.
11:17 C'est ça.
11:19 C'est ça.
11:21 C'est ça.
11:23 C'est ça.
11:25 C'est ça.
11:26 ♪ On me porte sur les tubes ♪
11:28 ♪ On me porte sur les tubes ♪
11:28 ♪ On me porte sur les tubes ♪
11:29 ♪ On me porte sur les tubes ♪
11:30 ♪ On me porte sur les tubes ♪
11:32 ♪ On me porte sur les tubes ♪
11:34 ♪ Je t'aime comme un chien ♪
11:36 ♪ On me porte sur les tubes ♪
11:37 ♪ On me porte sur les tubes ♪
11:39 ♪ On me porte sur les tubes ♪
11:41 ♪ On me porte sur les tubes ♪
11:42 ♪ On me porte sur les tubes ♪
11:44 ♪ On me porte sur les tubes ♪
11:46 ♪ On me porte sur les tubes ♪
11:48 ♪ On me porte sur les tubes ♪
11:50 ♪ On me porte sur les tubes ♪
11:52 ♪ On me porte sur les tubes ♪
11:54 ♪ On me porte sur les tubes ♪
11:56 ♪ On me porte sur les tubes ♪
11:58 ♪ These niggas 'bout to make a whole lot of money ♪
12:00 ♪ These niggas 'bout to make a whole lot of money ♪
12:02 ♪ These niggas 'bout to make a whole lot of money ♪
12:04 ♪
12:06 ♪ Don't ask me shit about work ♪
12:08 ♪ 'Cause I'm on my champagne shit ♪
12:10 ♪ I'm talkin' high heels and no shirts ♪
12:12 ♪ 'Cause I'm on my champagne shit ♪
12:14 ♪ I used to pray about takin' vacations ♪
12:16 ♪ Remember them bills we split ♪
12:18 ♪ Now I'm here with Bueno and we bustin' bottles ♪
12:20 ♪ Like we won a championship ♪
12:22 ♪ Yeah, I like all my kisses French ♪
12:24 ♪ When I'm on my champagne shit ♪
12:26 ♪ Everybody turn around takin' them pics ♪
12:28 ♪ 'Cause I'm on my champagne shit ♪
12:30 ♪ And I'm throwin' them tips ♪
12:32 ♪ On my champagne shit ♪
12:34 ♪ And she throwin' them hips ♪
12:36 ♪ 'Cause I'm on my champagne shit ♪
12:38 ♪ Now shake it all up ♪
12:40 ♪ Move your little hip, hip, tip ♪
12:42 ♪ Back that ass up ♪
12:44 ♪ Do that little skip, skip, skip ♪
12:46 ♪ It's all in her hips ♪
12:48 ♪ It's all in them hip, hip, hips ♪
12:50 ♪ She got them dipples in her back ♪
12:52 ♪ And I'm on my champagne shit ♪
12:54 ♪ I'll be in love with her tonight ♪
12:56 ♪ Champagne shit ♪
12:58 ♪ I'll be in love with her tonight ♪
13:00 ♪ Champagne shit ♪
13:02 ♪ Yeah, and she's about to make a whole lot of money ♪
13:04 ♪ Champagne shit ♪
13:06 ♪ Yeah, and she's about to make a whole lot of money ♪
13:08 ♪ Champagne shit ♪
13:10 ♪ Yeah, I like all my kisses French ♪
13:12 ♪ French, French, French ♪
13:14 ♪ Champagne shit ♪
13:16 ♪ Everybody turn around takin' them pics ♪
13:18 ♪ Champagne shit, champagne shit ♪
13:20 ♪ And she throwin' them hips ♪
13:22 ♪ Champagne shit, champagne shit ♪
13:24 ♪ On my champagne shit ♪
13:26 - Janelle Monae, "Champagne"?
13:28 - Champagne.
13:30 - Champagne, comme ils disent les Américains.
13:32 - Champagne. - Champagne.
13:34 - Champagne, shit. - J'adore, super.
13:36 - France Inter, le 7 9 30.
13:38 L'interview de Sonia De Villers.
13:40 ♪ ♪ ♪
13:42 - So, I'm gonna pound out these sun-dried tomatoes.
13:44 - Alors, je vais enrouber ces tomates séchées
13:46 avec du fromage.
13:48 - We have goat cheese there, California goat cheese.
13:50 - Fromage de chèvre californien.
13:52 - And we're gonna grill these vine leaves.
13:54 - Et on va les griller dans des feuilles de vignes.
13:56 - In this case, the grape leaves,
13:58 not only protect the cheese from burning,
14:00 but they're gonna keep it from burning,
14:02 but they're gonna keep it from burning,
14:04 but they're gonna stop that anyway.
14:06 - It's gonna give it a wonderful flavor.
14:08 It's kind of an acidic, individual appearance.
14:10 It's wonderful to open up the green leaves.
14:12 - Et c'est merveilleux de voir que les feuilles
14:14 ont pris une teinte rouge.
14:16 - You can sprinkle a little lemon juice on it.
14:18 - C'est un bon moment pour le thym.
14:20 - C'est un bon moment pour le thym.
14:22 - C'est un bon moment pour le thym.
14:24 - C'est un bon moment pour le thym.
14:26 - C'est un bon moment pour le thym.
14:28 - C'est un bon moment pour le thym.
14:30 - C'est un bon moment pour le thym.
14:32 - C'est un bon moment pour le thym.
14:34 - C'est un bon moment pour le thym.
14:36 - C'est un bon moment pour le thym.
14:38 - C'est un bon moment pour le thym.
14:40 - C'est un bon moment pour le thym.
14:42 - C'est un bon moment pour le thym.
14:44 - C'est un bon moment pour le thym.
14:46 - C'est un bon moment pour le thym.
14:48 - C'est un bon moment pour le thym.
14:50 - C'est un bon moment pour le thym.
14:52 - C'est un bon moment pour le thym.
14:54 - C'est un bon moment pour le thym.
14:56 - C'est un bon moment pour le thym.
14:58 - C'est un bon moment pour le thym.
15:00 - C'est un bon moment pour le thym.
15:02 - C'est un bon moment pour le thym.
15:04 - C'est un bon moment pour le thym.
15:06 - C'est un bon moment pour le thym.
15:08 - C'est un bon moment pour le thym.
15:10 - C'est un bon moment pour le thym.
15:12 - C'est un bon moment pour le thym.
15:14 - C'est un bon moment pour le thym.
15:16 - Mais tout le monde la prenait pour une dingue Alice Waters quand elle était jeune.
15:18 - Oui, oui, oui. Enfin toujours.
15:20 - Toujours ?
15:22 - Elle est géniale.
15:24 - Elle a fait bouger les choses.
15:26 - Elle a apporté du jardin à l'assiette.
15:30 - Je ne sais pas comment on dit ça en français.
15:34 - Je ne sais pas comment on dit ça en français.
15:36 - Je pense qu'avec Jeremiah,
15:40 - Jeremiah a développé ça en fait.
15:44 - Et quand je suis arrivée à San Francisco,
15:46 - À un moment je me suis dit,
15:48 - Il va falloir que je travaille.
15:50 - Je suis française, je vais me mettre dans la cuisine,
15:52 - Je fais des recherches et je suis allée le voir.
15:54 - Je suis allée le voir directement dans la cuisine.
15:56 - Et ce que je lui ai dit,
15:58 - Je suis désolée, il n'y a pas de femme dans votre cuisine.
16:00 - Il m'a regardée,
16:02 - Il m'a regardée,
16:04 - Il m'a regardée,
16:06 - Je suis allée au culot,
16:08 - Je suis allée au culot,
16:10 - Il m'a mise dans la cuisine ce soir même.
16:12 - Je suis restée deux ans avec lui,
16:14 - Il m'a tout appris.
16:16 - Et aujourd'hui c'est un de mes meilleurs copains.
16:18 - Et il y a plus de femmes dans sa cuisine aujourd'hui ?
16:20 - Il n'a plus de cuisine.
16:22 - Non mais c'était star restaurant,
16:26 - C'était la grande brasserie américaine,
16:30 - Ouverte,
16:32 - Les produits venaient tous les matins du jardin,
16:34 - On faisait les menus tous les matins.
16:36 - Il nous donnait aussi en tant que cuisinier,
16:42 - Il nous regardait, il nous disait,
16:44 - On va faire ça aujourd'hui, on n'avait pas de recette.
16:46 - Si vous êtes cuisinier, vous devez faire ça.
16:50 - Il nous donnait un petit peu un guide,
16:52 - Et puis à 16h30, il venait goûter notre cuisine.
16:56 - On ouvrait à 17h,
16:58 - On avait 600 personnes dans le restaurant,
17:02 - Et si le plat qu'on faisait n'était pas bon,
17:04 - On avait 30 minutes pour le refaire.
17:06 - Pour le refaire.
17:08 - Dominique Crenn, c'est incroyable.
17:10 - Vous avez la cinquantaine aujourd'hui,
17:14 - Et vous donnez l'impression de tout assumer.
17:18 - Tout assumer de votre vie, de vos erreurs, de vos rencontres,
17:22 - De vos joies, de vos peines.
17:24 - Vous arrivez à Paris avec le Golden Poppy,
17:28 - Et dans le dossier de presse, vous racontez que vous êtes une enfant adoptée,
17:32 - Parce que revenir en France, c'est revenir à la source,
17:35 - C'est revenir dans un pays natal.
17:37 - Donc ça remue forcément cette histoire-là.
17:39 - Et c'est à livre ouvert.
17:43 - Et c'est étonnant que ce soit à livre ouvert.
17:46 - Je pense qu'il faut être vulnérable dans la vie.
17:50 - Et c'est une grande force.
17:52 - Et de dire les choses comme elles sont.
17:54 - Les gens forts sont vulnérables ?
17:56 - Absolument.
17:58 - C'est très beau.
18:00 - C'est le plus beau qu'on m'ait dit cette année.
18:02 - Absolument.
18:04 - Non mais c'est une partie de moi.
18:06 - C'est dans mon ADN.
18:08 - C'est pas une tristesse.
18:12 - Au contraire, si je rencontre ma mère qui m'a abandonnée,
18:17 - Moi je lui dirais merci de m'avoir donné ce cadeau incroyable de la vie.
18:21 - C'est elle qui m'a mis au monde.
18:23 - Mais c'est elle aussi qui m'a...
18:25 - Même si elle m'a abandonnée, elle m'a donné un cadeau dans la vie.
18:29 - Oui c'est ça, il faut le prendre comme ça.
18:31 - Parce que ça a été la chance de grandir dans une famille bourgeoise, aimante,
18:36 - Qui vous a donné beaucoup.
18:38 - Oui, et puis j'ai appris aussi qu'en faisant des recherches,
18:42 - Elle était sans-abri.
18:44 - Alors j'ai vécu à Paris, ce que je ne savais pas,
18:48 - Pendant six mois, dans la rue, avec elle.
18:50 - Voilà.
18:52 - Je suis une petite fille de la rue.
18:54 - Des trottoirs de Paris.
18:56 - Non, en fait, c'est intéressant parce que j'ai toujours été sensible aux autres.
19:02 - Qui que ce soit.
19:04 - Et je me rappelle, mon papa m'avait dit quand j'avais 9 ans,
19:08 - Parce que je lui avais demandé "Qu'est-ce que c'est le succès ?"
19:11 - Il m'a dit "Dominique, le succès c'est pas les voitures, les maisons,
19:16 - Ce que t'as dans ton compte bancaire.
19:20 - Le succès c'est que quand tu as une plateforme,
19:23 - Tu commences à le donner aux autres.
19:25 - Les autres qui n'ont pas de voix.
19:27 - Et ça c'est beau. Et ça c'est moi.
19:29 - Et c'est quelqu'un, votre père adoptif, c'est quelqu'un qui s'était engagé en politique ?
19:32 - Engagé dans la politique.
19:34 - Ouais.
19:35 - Copain me dit "Ouais".
19:37 - Un des plus jeunes qui est rentré dans la résistance,
19:39 - Un ami du journal de Gaulle, voilà, un homme magnifique.
19:43 - Et un homme qui était entouré de femmes, toujours.
19:46 - Parce qu'il m'avait dit "Les femmes, c'est l'avenir".
19:48 - C'est vrai ?
19:49 - Ouais, ouais, super.
19:50 - Ce qui fait que vous n'avez pas vraiment hésité à aller voir des hommes, des chefs,
19:54 parce qu'à l'époque où vous avez commencé, c'était les hommes qui tenaient les grands restaurants,
19:58 et à vous imposer auprès d'eux.
20:00 - Il ne faut pas avoir peur.
20:02 - Merci beaucoup Dominique Crenn.
20:04 - Non merci, super.
20:05 - Rendez-vous au Golden Poppy.
20:07 Si on n'a pas assez de sous pour aller dîner dans un bon restaurant comme le vôtre,
20:11 sachez qu'il y a un bar.
20:13 - Il y a un bar et un café aussi.
20:15 - Il y a un bar, il y a un café, et qu'au bar on sert des cocktails californiens.
20:18 Et ça me fait beaucoup rire, puisque aux californiens vous avez appris ce que c'est que le Kyrbreton,
20:22 et aux parisiens vous allez apprendre que c'est qu'un cocktail californien.
20:26 - C'est ça.
20:28 - Merci d'être venue nous voir.
20:30 - Merci Sonia.