Avec Eric Naulleau, éditeur, écrivain et critique littéraire auteur de "La Faute à Rousseau" (éd. Léo Scheer, 2023).
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NewsTranscription
00:00 Sud Radio Bercoff dans tous ses états,
00:03 le face à face.
00:05 Le face à face d'André Bercoff avec Eric Nolot, éditeur, écrivain et critique littéraire,
00:11 auteur de La Faute à Rousseau aux éditions Léo Chir.
00:13 Bonjour Eric Nolot.
00:14 Bonjour, bonjour à tous.
00:15 Alors Eric Nolot, moi ce qui me frappe d'abord, c'est quand même votre désintérêt,
00:21 quand je dis votre puissance de cœur, puisque vous finissez le bouquin en disant
00:26 "écoutez, nous sommes collectivement responsables d'avoir porté cette vacuité"
00:31 et on parle de Sandrine Rousseau au Pinacle,
00:33 "tout, particulièrement les médias, c'est à nous".
00:36 Et vous dites "fermez ce livre et cessez de prêter attention à Sandrine Rousseau".
00:39 Alors pourquoi vous avez écrit ce livre Eric ?
00:41 Pour mettre un point final.
00:42 Sandrine Rousseau est une...
00:43 Le garde-éclos du cercueil ?
00:45 Oui, c'est une créature qui est le produit des médias.
00:50 Elle a été créée par et pour les médias.
00:53 Vous seriez bien en peine de me citer les grandes idées de Sandrine Rousseau.
00:56 En revanche, vous pouvez me citer pas mal de bourdes qu'elle a sorties,
00:59 de punchlines, etc.
01:01 Donc en fait, le grand jeu, la grande complicité entre Sandrine Rousseau et les médias,
01:06 c'est une complicité assumée, c'est que vous la recevez, vous l'embêtez pas trop,
01:10 vous la poussez pas dans ses retranchements, dans ses contradictions,
01:12 et en échange elle va vous sortir une petite phrase
01:14 qui va vous permettre de faire le buzz une journée.
01:16 Non mais c'est très pratique, c'est un troc de marchandises.
01:19 Ça profite à Sandrine Rousseau, aux médias, mais pas au pays,
01:23 puisqu'on s'enfonce dans une crise où Sandrine Rousseau,
01:27 si vous voulez, avant le féminisme, c'était Simone de Beauvoir,
01:30 maintenant c'est Sandrine Rousseau, il y a une chute de niveau.
01:32 Oui, c'est même pas une chute, c'est un abîme.
01:34 Justement, moi je veux dire, j'ai jamais reçu Sandrine Rousseau,
01:36 je crois pas que je la reçois, enfin peu importe, peut-être oui,
01:38 mais en revanche, vous nous enlevez le pain de la bouche.
01:41 Moi, les perles du jour, quand j'ai pas Sandrine Rousseau,
01:44 mais je suis orphelin, elle dit tellement de bêtises,
01:47 tellement de... enfin, de magnifiques conneries,
01:49 enfin vous les connaissez, vous en parlez dans votre livre,
01:51 mais en fait, justement, Éric Nolot, parce que l'homme déconstruit, etc.
01:57 Mais en fait, comme disait un certain Badiou,
02:00 mais il parlait de Sarkozy, de quoi Sandrine Rousseau est-elle le nom ?
02:05 Voilà, parce que derrière le loufoque apparent,
02:08 derrière le petit folklore, derrière les petites phrases,
02:11 il y a quelque chose de beaucoup plus sérieux,
02:12 qui est un projet de société, un projet de civilisation,
02:16 et pour être précis, un contre-projet de civilisation,
02:18 un contre-projet de société.
02:20 Sandrine Rousseau et ses amis essayent de nous imposer un monde terrifiant,
02:24 et de nous l'imposer, pas par les voies démocratiques, par la force.
02:27 C'est la politique du fait accompli.
02:29 L'écriture inclusive, c'est illégal, tant pis,
02:31 on va quand même écrire en fait accompli.
02:33 Un homme prend un traitement hormonal, ça devient une femme.
02:36 C'est faux. Vous pouvez changer votre apparence,
02:38 vous pouvez pas changer de sexe, mais toute cette...
02:40 - L'homme enceint. - Voilà, l'homme enceint.
02:42 Avec l'homme enceint, on arrive quand même à un degré de délire tout à fait intéressant,
02:45 mais ne nous désespérons pas, ça va encore s'aggraver.
02:49 Nous ne sommes pas au bout, nous ne sommes pas au fond.
02:51 - Vous dites qu'elle fait partie des gens qui veulent, effectivement,
02:54 une espèce d'autre société, un autre monde, un autre être humain.
02:57 - Ah mais de toute façon, c'est l'ambition de tous les totalitarismes,
03:01 forger un homme nouveau.
03:03 C'était l'ambition du maoïsme, c'était l'ambition du nazisme.
03:05 - Du passé faisons table rase. - Exactement.
03:07 Et c'était l'ambition du stalinisme.
03:09 Alors on s'en prend à la vie quotidienne, évidemment,
03:12 et on s'en prend au langage, les attaques du wokisme, du roussoïsme.
03:16 Roussoïsme, j'exagère un peu, ça lui fait beaucoup d'honneur quand même.
03:19 Disons le wokisme et de l'islamo-gauchisme contre le langage,
03:22 eh bien c'est la cible privilégiée.
03:25 C'est un autre monde, un autre monde dont je ne veux pas,
03:28 et j'espère qu'on aura l'occasion de parler,
03:30 elle s'attaque à un sujet qui me tient particulièrement à cœur,
03:33 c'est celui de la culture.
03:34 - Alors justement, parlons-en.
03:36 En fait, ça veut dire quoi ?
03:38 Ça veut dire qu'elle et d'autres,
03:40 parce que Sandrine Rousseau, je dirais que c'est peut-être la température,
03:44 enfin le niveau de la feuille de température, une feuille intéressante,
03:47 mais au fond, est-ce que c'est...
03:50 Vous en parlez aussi, vous l'évoquez un peu,
03:52 est-ce que c'est quelque part, parce que moi je n'arrive pas à la prendre au sérieux,
03:55 est-ce que c'est quelque part, je veux exister,
03:59 pourquoi je ne vous dis pas que je ne la prends pas au sérieux,
04:01 j'ai l'impression que c'est beaucoup plus l'ambition politique,
04:03 et l'ambition politique l'amène à dire n'importe quoi,
04:06 parce que ça fait le buzz, et que ça fait parler d'elle.
04:08 Vous pensez qu'elle est sincèrement attachée à ce projet totalitaire ?
04:13 - Absolument. Je pense qu'il y a une alliance, un alliage,
04:18 entre l'ambition personnelle, qui est indiscutable,
04:21 c'est une carriériste, la manière dont elle a flingué Julien Bayou
04:25 en l'accusant de tous les mots, et quand je dis de tous les mots,
04:27 d'être un prédateur sexuel qui pousse les femmes au suicide...
04:30 - Alors rappelez l'affaire Bayou.
04:32 - C'est assez simple, elle arrive un jour sur un plateau de télévision,
04:34 celui de C'est à Vous, et elle dit à propos de Julien Bayou,
04:37 son collègue d'Europe Écologie Les Verts,
04:39 "eh bien, il y a des hommes qui ont des comportements
04:42 qui sont susceptibles de briser la santé morale des femmes,
04:45 c'est le cas de Julien Bayou, j'ai recueilli un témoignage de femme,
04:48 dont la rupture est Julien Bayou, c'est très très très mal...
04:50 - Elle le dit à la télé ? - Elle le dit à la télé,
04:51 elle le dit en direct, elle dit "il y a d'autres femmes
04:53 dont je n'ai pas recueilli le témoignage, mais une enquête est en cours",
04:56 donc on lui dit "une enquête policière", elle dit "non, une enquête journalistique".
04:58 Bon, déjà, l'enquête finit par paraître dans un journal écolo,
05:03 et il se trouve qu'il n'y a rien dans le dossier.
05:05 Ce qui est clair dans le dossier, c'est que M. Bayou aime bien les femmes,
05:07 M. Bayou est disons un quetard...
05:09 - Ce qui n'est pas un péché mortel jusqu'ici.
05:11 - Pas encore, dans le monde rêvé par Sandrine Drousseau,
05:13 ce sera un péché mortel et surtout un délit, voire un crime.
05:16 Donc M. Bayou est un quetard, on peut porter un jugement moral,
05:19 mais ça ne fait pas partie du code pénal pour le moment.
05:21 Il n'empêche que le dossier se dégonfle, il n'y a rien,
05:24 même la cellule de répression des violences sexuelles et sexistes
05:26 d'Europe Écologie Les Verts ne dit rien,
05:28 mais la carrière de M. Bayou est flinguée.
05:31 C'est un carriérisme qui est vérifié à tous les étages.
05:33 Mais derrière, il y a ce monde wokiste terrifiant,
05:36 dont Mme Drousseau est la tête de gondole et l'une des porte-parole.
05:40 On parlait de culture, le wokisme c'est quand même
05:43 trafiquer les textes du passé pour en extirper tout ce qui peut offenser nos contemporains.
05:48 - On va en parler avec de l'eau, mais moi j'aimerais que vous restiez un tout petit peu sur les politiques.
05:51 Cette année il y a les Katniss, l'affaire Katniss aussi.
05:53 - L'affaire Katniss également.
05:54 - Est-ce que c'est exact, je ne sais pas entre elle ou Clémentine Autain ou l'autre,
05:58 quand Katniss est retournée au Parlement, elles sont levées, elles sont parties ?
06:02 - Absolument. Alors ça, ça fait partie du petit théâtre, du petit folklore dont on parlait.
06:06 C'est-à-dire, je ne saurais siéger en même temps que Katniss,
06:09 il a frappé sa femme, sa femme s'est plainte, on la croit, on vous croit madame.
06:14 Et puis mon Dieu, les convictions, il faut les combiner aussi avec la carrière politique.
06:19 Et Mme Brousseau s'est gentiment rassise à sa place,
06:22 mais elle a fait son petit numéro féministe.
06:24 Donc Katniss plus jamais, puis tout d'un coup, oui, en fait, il est réintégré,
06:28 donc faisant comme s'il ne s'était rien passé.
06:30 Non, il y a un mélange de convictions et de cynisme, de carriérisme et de projet totalitaire.
06:35 C'est tout à fait fascinant à observer.
06:37 - Et comment il se fait qu'elle, alors justement, vous en parlez aussi dans votre livre,
06:40 mais comment elle a grandi ?
06:42 Parce que vous parlez, c'est intéressant, moi j'ignorais, j'avoue que,
06:46 je ne vais pas me précipiter sur son livre, mais les épluchures à la Léloise.
06:52 - Dis-nous de ce grand moment de la littérature mondiale,
06:54 les épluchures à la Léloise qui datent de 2007.
06:57 - Oui, ça a été un peu le...
06:59 En fait, il y a eu trois rampes de lancement,
07:01 et à chaque fois ce sont des lancements médiatiques.
07:03 Elle a commis un roman policier, que je ne recommande à personne,
07:06 sauf à quelques masochistes hardcore,
07:09 où en effet, c'est un homme qui est épluché par des femmes.
07:13 Moi je trouve ça intéressant déjà, comme symbolique.
07:16 C'est un sérieux le séducteur, et il finit épluché par des femmes,
07:19 les épluchures servant de compost.
07:21 Et puis, il y a un imaginaire...
07:23 - C'est presque écorché-vif, quoi !
07:25 - Écorché-mort, en l'occurrence, mais ça ne reste pas très délicat pour autant.
07:29 Je trouve qu'il y a un imaginaire intéressant, et on lui demande...
07:32 Alors ce roman, elle dit "Oui, je l'écrivais la nuit,
07:34 en fait le personnage principal, l'épluché,
07:36 est inspiré par un de mes supérieurs que je ne pouvais pas supporter,
07:39 donc j'écris comme on plante des aiguilles dans une poupée vaudou".
07:42 Moi je trouve ça tout à fait sain dans l'ensemble.
07:45 Et en effet, sa première télévision, c'est à FR3 Nord, FR3 Lille,
07:49 où on la montre en train d'éplucher des pommes de terre,
07:51 de manière extrêmement suggestive, pour rappeler l'intrigue.
07:54 Bon, ça voilà !
07:55 Ensuite, il y a eu l'affaire Bopin,
07:57 elle se dit victime de violences sexuelles.
07:59 Ça la propulse, puisqu'elle fait les médias, elle fait le buzz,
08:03 d'ailleurs elle en profite pour vouloir briller la tête d'Europe Écologie des Verts,
08:06 ce à quoi elle ne parvient pas.
08:08 Et puis le troisième moment, c'est quand elle fait un livre sur l'affaire Bopin,
08:11 on n'est pas couché, elle se prend le bec,
08:13 j'ose pas dire "elle se crêpe le chignon" parce que j'ai encore des ennuis,
08:16 avec Christine Angot, elle pleure,
08:18 et c'est le troisième, la troisième rampe de lancement.
08:22 Et vous observez qu'à chaque fois, c'est sur des événements médiatiques,
08:25 c'est sur une médiatisation qui n'a pas de rapport direct avec la politique ou les idées.
08:30 Voilà, donc une créature des médias, par et pour les médias.
08:34 - Donc, comme vous parlez d'une bonne cliente, comme on dit dans le mot "médiatique".
08:38 - C'est parfait, mais là aussi le cynisme est du côté des médias.
08:42 - Mais alors justement, comment il se fait qu'elle ait été aussi acceptée, d'accord,
08:46 ça c'est clair, mais par ses pères, PIRS,
08:50 ils se sont dit "c'est bien, elle va nous faire de la pub, à ELV, ailleurs".
08:54 On l'accueille apparemment plutôt, je ne dirais pas chaleureusement, mais plutôt cordialement.
09:00 - Mais ils ont compris, ces gens-là, d'ailleurs c'est pas difficile à comprendre,
09:04 ça a été théorisé depuis longtemps, qu'avant de prendre le pouvoir,
09:07 il faut prendre le pouvoir par les idées et par l'image.
09:10 - Les idées...
09:12 - Oui, mais les idées présentées de manière extrêmement simpliste, caricaturale,
09:16 mais les idées quand même, quand vous dites "il faut en finir avec le barbecue",
09:20 qui est un symbole inadmissible de virilité.
09:24 - De la virilité immonde.
09:26 - Oui, de virilité immonde, il y a quand même une petite idée,
09:28 qui est certes présentée de manière burlesque,
09:30 mais ça finit par un peu ronger les cervelles.
09:33 Ils ont compris qu'ils tenaient avec Sandrine Rousseau un formidable vecteur, parce que...
09:37 - C'est de la résonance.
09:39 - Oui, chaque fois qu'elle sort une bourde,
09:41 au lieu de secouer la tête et de passer à autre chose,
09:44 moi le premier d'ailleurs, je retweet, là on est en train de commenter,
09:49 donc ça marche jusqu'à un certain point.
09:51 - L'homme déconstruit, ça a très bien marché.
09:53 - Ah c'est formidable !
09:54 Moi je dis que je fais partie des hommes qui préfèrent se faire démonter que déconstruire,
09:57 mais ça va encore me valoir des ennuis, vous voyez.
09:59 - Mais c'est très intéressant, et ça en dit long, effectivement, sur la société du spectacle,
10:04 on va pas en revenir là-dessus, on sait,
10:06 mais ce qui est extraordinaire, c'est effectivement, et moi je sais,
10:09 chaque fois qu'il y a du Sandrine Rousseau,
10:12 on cite, pour se foutre d'elle, mais quand même on le fait, c'est clair.
10:16 Mais, est-ce que ça l'a pas rencontré justement,
10:20 et vous en parlez dans votre livre,
10:22 qui est d'ailleurs savoureux, parce qu'il y a de très bonnes formules,
10:26 mais vous écrivez à un moment donné, vous dites,
10:28 mais il y a quand même, Eric Nolot, il y a les limites du jeu.
10:32 Actuellement, est-ce qu'elle a déjà rencontré son principe de Peter,
10:36 son niveau d'incompétence, ou même si elle l'a rencontré, on s'en fout ?
10:39 - On s'en fout un peu.
10:41 Non, je pense que le danger qui la guette,
10:44 c'est que les gens ont compris que c'était un système assez efficace,
10:47 et il y a notamment Mme Tondelier qui essaye de la déborder sur le thème du burlesque,
10:53 - Elle est pas mal, oui. - Elle est bien aussi.
10:55 Alors, je ne dirais pas que l'élève a encore dépassé la maîtresse, pas encore,
10:59 mais elle sent que c'est dans cette voie-là qu'il faut s'engager,
11:02 c'est-à-dire des idées de présenter de manière choquante,
11:05 parce qu'un peu burlesque, pour essayer de la déborder médiatiquement.
11:10 Donc, c'est ce qui peut arriver à Sandrine Rousseau,
11:12 qu'à force d'emprunter le modèle Rousseauiste, ça finisse par se banaliser,
11:17 et qu'on ne l'écoute plus, ou qu'elle trouve plus radicale qu'elle.
11:19 Mais pour l'instant, ça marche encore.
11:21 - Oui, mais alors, justement, par rapport à ça,
11:24 est-ce que ELV ne se rend pas compte,
11:26 parce que ça rejaillit sur ELV,
11:29 qu'à un moment donné, moi je veux bien tout ce qu'on veut,
11:33 je veux bien que le spectacle, les médias, etc.,
11:35 mais à un moment donné, est-ce que ça ne rend pas compte le ridicule ?
11:38 Les limites, je dirais, du ridicule,
11:41 vous pensez que ça peut encore prospérer, ce fonds de commerce,
11:44 de façon, je dirais pas illimitée, mais assez forte ?
11:48 - Politiquement, je pense que ça va toucher ses limites,
11:51 parce qu'il ne s'adresse plus qu'à des convaincus, en effet,
11:53 parce qu'il y a quand même une majorité de gens raisonnables en France.
11:55 Après, il y a un deuxième niveau,
11:57 c'est que certaines formules, certaines manières de voir la vie,
12:01 ou de revoir la vie, plutôt,
12:03 finissent par monter un peu à la tête de certaines personnes
12:05 et leur bouffer un peu la cervelle,
12:07 et vous voyez qu'il y a quand même des tas de phrases
12:09 qui passent un peu inaperçues.
12:10 Quand elle dit "je préfère les jeteuses de sorts aux ingénieurs EPR",
12:13 c'est quand même énorme de dire
12:15 "les femmes sont du côté de la magie noire et de l'irrationnel,
12:18 ou des sorcières, et les hommes sont du côté de la science,
12:20 des grandes écoles, de la rationalité",
12:22 ça, ça devrait suffire.
12:24 Ou, dans un niveau plus anecdotique,
12:26 quand elle rend hommage à Belmondo,
12:28 en l'appelant Jean-Pierre Belmondo,
12:30 normalement, dans le monde ancien,
12:32 elle aurait déjà dégagé.
12:33 Dans le monde nouveau, on la prend encore au sérieux.
12:35 J'ai pris deux exemples volontairement très différents,
12:37 d'un niveau très différent,
12:38 mais je trouve que notre seuil de tolérance
12:41 est en train de s'élever de plus en plus.
12:43 Je suis inquiet.
12:45 - Et c'est vrai qu'il faut rappeler Paul Clodel à Tolérance,
12:47 il y a des maisons pour ça.
12:49 - Exactement, exactement.
12:50 Et là, malheureusement, notre maison de tolérance,
12:52 ça tourne un peu à la maison de fou.
12:54 - C'est vrai.
12:55 On va continuer à parler avec Éric Nolot
12:57 de la merveilleuse Sandrine Rousseau,
12:59 tout de suite après cette petite pause.
13:01 - On se retrouve tout de suite sur Sud Radio.
13:03 Et vous avez la parole au 0826 300 300
13:06 pour interpeller Éric Nolot sur son livre
13:08 "La faute à Rousseau", 0826 300 300.
13:11 A tout de suite sur Sud Radio.
13:13 - Ici Sud Radio.
13:18 Les Français parlent au français.
13:21 Je n'aime pas la blanquette de veau.
13:24 Je n'aime pas la blanquette de veau.
13:27 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
13:30 - Éric Nolot, "La faute à Rousseau" aux éditions Léo Escher.
13:34 Et effectivement, je vous rassure, il ne s'agit pas de Jean-Jacques.
13:37 Pour ceux qui prennent l'émission en cours de route,
13:40 il s'agit de Sandrine.
13:42 Sandrine, c'est autre chose que Jean-Jacques,
13:44 ça, il faut le dire.
13:46 Alors, quand même, Éric Nolot,
13:48 vous parlez de choses qui sont aussi très préoccupantes,
13:51 très graves, encore plus graves peut-être que "Rousseau".
13:54 C'est ce qui s'est passé, je voudrais que vous l'inquantiez,
13:56 parce que Annie Ernaud, prix Nobel de littérature aujourd'hui,
13:59 Annie Ernaud, l'écrivain Annie Ernaud,
14:01 qui a fait une pétition
14:04 pour littéralement, et elle l'a marginalisée,
14:07 cassée, exclue,
14:09 l'écrivain et essayiste Richard Biais.
14:12 Et il y a eu une pétition signée par des écrivains
14:15 demandant carrément l'excommunication.
14:19 Alors, qu'est-ce qui s'est passé exactement ?
14:22 - Il y a eu cette affaire Richard Millet,
14:25 et il y a eu une sorte de réplique avec le dessinateur
14:28 Bastien Vivès à Angoulême.
14:30 Alors, c'est intéressant, dans les deux cas, c'est une pétition,
14:33 une qui demande que Richard Millet soit viré de Gallimard,
14:35 en fait, et exclue de la République des Lettres,
14:37 et puis Bastien Vivès que, une exposition
14:39 qui n'a rien à voir avec les dessins qu'on pouvait lui reprocher,
14:42 on lui reprochait une forme de pédocriminalité,
14:44 mais l'exposition qui était prévue n'avait absolument rien à voir
14:48 avec la chose, d'autant que les signataires n'avaient pas vu l'exposition.
14:51 Alors, dans les deux cas, ce qui m'intéresse beaucoup,
14:53 c'est que c'est une censure wokiste d'un nouveau genre.
14:55 Avant, la censure était verticale.
14:57 C'était les pouvoirs publics qui disaient à Flaubert
15:00 "Madame Bovary, c'est immoral",
15:02 qui disaient à Baudelaire "Les fleurs du mal, c'est immoral", etc.
15:05 - Oui, c'est le procureur, etc. - Le procureur, le juge, oui.
15:08 Là, maintenant, c'est une censure horizontale,
15:10 c'est-à-dire que ce sont des confrères qui dénoncent,
15:13 dans un cas, un écrivain, dans l'autre, un dessinateur,
15:15 pour essayer de l'annuler, le "cancel", comme on dit dans la novlangue wokiste.
15:20 Dans les deux cas, ça a marché,
15:23 et je trouve que ça, quand même,
15:25 ça part d'un sentiment mauvais,
15:29 d'une forme de censure inédite et encore plus préoccupante,
15:32 parce que ce qu'on observait, au contraire,
15:34 par exemple, à la Libération,
15:36 vous aviez des écrivains qui essayaient de sauver de la prison
15:38 ou de la peine de mort d'autres écrivains
15:41 qui n'étaient pas du tout de leur bord, qui étaient même du bord opposé,
15:44 mais qui mettaient un point d'honneur à essayer de sauver des collègues.
15:47 - Quand il y a eu le ché des écrivains qui ont dénoncé, ça existe aussi.
15:50 - Mais quand même, après la guerre, quand il y a eu l'épuration,
15:52 il y a des gens qui se sont distingués,
15:54 il n'y a pas grand monde qui a essayé de sauver Millet ou Vivès, quand même.
15:57 - Et là, vous dites que c'est les pairs PIRS qui signent des pétitions.
16:02 - Voilà, qui signent des pétitions et qui obtiennent gain de cause.
16:04 Millet a disparu de la République des Lettres, à peu près,
16:06 l'exposition de Vivès a été annulée.
16:08 Cette censure des pairs PIRS a remplacé la censure des pairs PE, accent grave, RES,
16:14 qui était la loi. La loi, maintenant, c'est la censure du semblable.
16:19 - Tout à fait raison. Et d'ailleurs, pour remonter, peut-être pas aussi là
16:22 que Flaubert ou Zola ou Baudelaire, Boris Vian, pour le déserteur,
16:27 ça n'a jamais passé, enfin, pendant des années, ça ne passait pas,
16:31 mais c'était le pouvoir. - Mais oui.
16:33 - Il disait, attention... - C'est pas Charles Aznavour qui disait
16:35 "le déserteur de Boris Vian". Non, non, non.
16:38 Vous savez, en plus, c'est au nom des bons sentiments.
16:40 C'est-à-dire, ils se disent, Millet, et dans la faute, dans le péché,
16:45 il faut absolument que notre monde retrouve sa pureté,
16:48 mais la pureté est un objectif totalitaire.
16:50 Tous les régimes totalitaires avaient l'obsession de la pureté raciale ou sociale.
16:54 - L'homme nouveau, l'homme nouveau. - L'homme nouveau, bien sûr.
16:56 - Et alors, justement, mais allons vers des choses encore plus extraordinaires, là.
17:01 Dans votre livre, vous racontez en fait extraordinaire.
17:03 C'est le cas de le dire, extra-connerie, le fameux, à l'intendant Godot,
17:08 Samuel Beckett, où il y a cinq hommes.
17:10 Et vous racontez qu'un, je crois que vous êtes enceinte, hollandais, c'est ça,
17:14 a dit "non, non, il y a trop d'hommes".
17:16 De quoi est-ce que j'ai dit ?
17:18 - C'est une pièce de Samuel Beckett à propos de laquelle Beckett a dit,
17:22 de manière tout à fait explicite dans son testament,
17:25 qu'il voulait que tous les rôles d'hommes soient joués par des hommes.
17:29 Bon, il avait ses raisons.
17:30 Donc on monte la pièce, ça doit être joué dans une université néerlandaise,
17:34 et le directeur de l'université dit "non",
17:37 parce que la parité n'est pas respectée.
17:39 Nous, on voudrait que la moitié des rôles, qui sont pourtant des rôles d'hommes,
17:42 soient joués par des femmes.
17:44 Ça, à la limite, ça s'est fait de tout temps,
17:46 des femmes qui jouent des rôles d'hommes, ou des hommes des rôles d'hommes.
17:48 Mais là, il y a la volonté explicite de Beckett.
17:52 Eh bien, les nouvelles règles de l'époque wauquiste ont prévalu sur le testament de Beckett.
17:58 Il a dit "si il y a des hommes, on annule la représentation pour défaut de parité".
18:02 Là, on arrive à un délire, c'est-à-dire que vos convictions,
18:06 vos nouveaux paramètres contemporains progressissent,
18:09 l'emportent sur la volonté même de l'auteur.
18:11 C'est le monde de demain, cher ami, j'ai pas tellement envie d'y vivre,
18:14 et je voudrais m'y opposer.
18:15 - Écoutez, je crois qu'on est un certain nombre,
18:19 et on est très nombreux quand même à s'y opposer, j'espère.
18:22 On reparle de tout cela, on continue d'en parler après cette petite pause.
18:25 - Restez bien avec nous, on se retrouve tout de suite.
18:28 Et si vous souhaitez interpeller Eric Nolot sur son livre "La faute à Rousseau",
18:31 vous nous appelez au 0826 300 300.
18:33 On attend vos appels, 0826 300 300.
18:36 A tout de suite sur Sud Radio.
18:37 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
18:40 appelez maintenant pour réagir 0826 300 300.
18:44 - Ici Sud Radio.
18:48 Les Français parlent au français.
18:53 Les carottes sont cuites.
18:56 Les carottes sont cuites.
18:58 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
19:01 - Eric Nolot, "La faute à Rousseau", aux éditions Léo Cher.
19:05 Eric Nolot, au fond, on discute de Sandrine Rousseau,
19:09 on discute de tout cela, et on voit effectivement quelque chose qui se passe,
19:12 dont on parle d'ailleurs assez régulièrement.
19:15 Est-ce que c'est dû...
19:18 On a parlé hors antenne, mais pourquoi ne pas en parler ?
19:21 Est-ce qu'il y a, pour vous,
19:24 une espèce de baisse, je dirais, non pas intellectuelle,
19:27 mais peut-être du niveau de la connaissance, peut-être de la culture, etc.
19:30 Est-ce que ça joue ?
19:32 - Oui, je crois. Malheureusement, il faut aborder ce point très délicat.
19:35 Je pense que c'est très vérifiable sur les réseaux sociaux,
19:39 qui est très vérifiable quand même dans les bilans de l'éducation nationale.
19:43 Il y a une baisse du niveau intellectuel,
19:45 et il y a des gens beaucoup plus perméables à certaines simplifications.
19:48 Je pense qu'un personnage comme Sandrine Rousseau
19:51 est un personnage de notre époque, de ce point de vue-là,
19:54 qui n'aurait pas été possible dans d'autres époques.
19:56 Je ne pense pas qu'on l'aurait prise au sérieux.
19:59 Elle aurait eu un effet contre-productif.
20:01 Là, au contraire, le fait qu'elle sorte des bourdes
20:04 joue en la faveur des idées très néfastes,
20:06 on en a parlé dans la première partie de l'entretien,
20:08 qu'elle essaie de promouvoir.
20:10 Donc je pense qu'il faut tenir compte de ça également.
20:12 - C'est vrai, il faut faire attention.
20:14 Et en même temps, je crois que beaucoup de gens n'ont pas perdu le sens du ridicule.
20:16 Je vois ici, en tout cas à Sud Radio, aux réactions des auditeurs, etc.
20:19 Très sincèrement, on a très très très peu de "rousseauistes",
20:23 je pars sans "Dinesque", qui disent "Ah la la, formidable", etc.
20:27 - Oui, mais vous savez, ce qui est très impressionnant,
20:30 c'est de voir à quel point le "rousseauisme",
20:32 alors, prône-le comme ça, le "wokisme", l'islamo-gauchisme, etc.,
20:35 ont pénétré les cercles médiatico-intellectuels,
20:38 alors qu'une bonne partie de la population lui résiste.
20:40 Mais enfin, d'abord le poisson pourri par la tête,
20:43 puis ensuite c'est un travail gramscien.
20:45 Parce qu'une fois que vous avez investi des lieux de pouvoir intellectuels
20:48 qui vous répètent toute la sainte journée ceci, cela,
20:51 ça finit par avoir des effets même dans le reste de la population.
20:53 Mais je trouve que le bon sens se porte assez bien en France,
20:56 tout de même, et dans la population française générale,
20:59 les gens rigolent quand même, se grondolent.
21:01 - Très vrai, mais je vais vous dire, pour moi,
21:03 la meilleure preuve que le bon sens ne se porte pas si mal que ça,
21:07 regardez quand même un certain nombre, on ne va pas les citer là,
21:11 un certain nombre de journaux, de presse écrite qui étaient des références,
21:15 sont devenus pouvoirs de déférence, je ne dirais pas de déchéance,
21:18 c'est-à-dire que les lecteurs ne sont plus du tout, du tout, tous les mêmes.
21:21 Alors on pourrait dire d'un côté, oui, mais les gens ne lisent plus,
21:24 ce n'est pas vrai, ils continuent à lire des livres, etc.
21:26 Mais je crois que s'ils se réfugient, soit dans les alternatives,
21:30 soit dans des radios ou des médias un peu dissidents,
21:33 c'est parce qu'ils ont envie d'écouter autre chose.
21:36 Donc, effectivement, l'histoire de Sandrine Rousseau,
21:39 c'est exemplaire, enfin, entre autres,
21:42 mais c'est vrai que ce qui est incroyable,
21:45 c'est, moi je suis très frappé, je ne sais pas,
21:48 je voudrais savoir ce que vous en pensez,
21:50 dans les journaux, parlons un peu de presse écrite, mais rapidement,
21:53 entre droite et gauche, on voit très très bien qu'il n'y avait jamais ça
21:56 il y a encore 20 ans, ça ne me rajeunit pas, ou même 30 ans,
21:59 mais si vous voulez, les lignes de clivage
22:02 sur la DOXA se rapprochent énormément.
22:05 - Bien sûr.
22:06 - C'est très parlant, surtout en presse écrite.
22:09 - Les lignes de clivage bougent, et là,
22:12 il y a une autre ligne de clivage, évidemment, tout a existé
22:15 à travers les âges, à travers les époques, à travers les siècles,
22:18 mais là, qui se redessine autrement, c'est la ligne de fracture générationnelle.
22:21 Là, on voit arriver des générations qui sont quand même
22:24 extrêmement acquises à la cause wokiste
22:27 et à beaucoup de bêtises, avec en plus une forme de fanatisme
22:30 et de volonté d'imposer aux autres leurs lignes politiques.
22:33 Alors, au sein des rédactions, parfois, c'est la guerre.
22:36 Parce que vous avez une ligne officielle du Média, mais à l'intérieur
22:39 de la rédaction, vous avez des jeunes générations qui font un peu la chasse aux sorcières,
22:42 qui disent aux plus âgés, je ne parle pas de gens qu'on s'entend,
22:45 "Vous ne pouvez plus dire ça, vous ne pouvez plus utiliser ce mot,
22:48 vous ne pouvez plus parler de ce thème", et ils finissent par
22:51 craquer, ils finissent par jeter l'éponge
22:54 et toute une gauche raisonnable, par exemple, se fait évincer
22:57 par la gauche wokiste.
22:59 - Mais alors, la vraie question, et là, c'est une question de gauche,
23:02 mais moi, est-ce que tout ça
23:05 n'est pas, quand même, Éric Nolot, et sans faire du tout du complotisme,
23:08 et on verra pourquoi, est-ce que ce n'est pas au fond,
23:11 ça n'amuse pas un certain nombre de gens, je ne dirais pas
23:14 qu'ils tirent les ficelles, qu'ils soient actionnaires ou autres, en disant
23:17 "Écoutez, avec ces querelles à la con, on va les occuper, comme ça,
23:20 ils ne verront pas des vrais problèmes économiques, sociaux, etc."
23:23 Moi, je crois que ça se joue aussi. - De toute façon,
23:26 - Vous savez, le côté rideau de fumée, quoi. - Oui, enfin, c'est-à-dire,
23:29 je le présenterais autrement, disons que le naufrage
23:32 de la gauche traditionnelle, laïque,
23:35 républicaine, tout ce que vous voulez, anti-totalitaire,
23:38 est parti de l'abandon du social
23:41 au profit du sociétal, ça, c'est tout à fait vrai.
23:44 Comme la gauche, en fait, n'a plus grand-chose à proposer,
23:47 à part brailler, à part M. Boyard,
23:50 qui, dans un état qui m'a l'air un peu second à l'Assemblée,
23:53 s'agite sur son siège, donc on met le paquet,
23:56 c'est-à-dire qu'auparavant, l'icône de la gauche
23:59 était le prolo, maintenant, ils ont remplacé par deux icônes,
24:02 c'est-à-dire la drag queen, qui est un personnage de carnaval,
24:05 et le transsexuel, qui est un personnage imaginaire,
24:08 parce qu'il n'y a pas de transsexuel, il y a des gens qui se chevent. - Et le racisé.
24:11 - Et le racisé, le musulman qui est un damné de la terre,
24:14 comme l'était le prolo auparavant, donc, en fait, il a toujours raison.
24:17 Alors, parfois, ça pose des problèmes, parce qu'il y a ce qu'on appelle
24:20 l'intersectionnalité, donc, comme on fait, par exemple,
24:23 en Iran, Mme Rousseau est très discrète quand même sur les femmes iraniennes,
24:26 qui sont les héroïnes du féminisme, actuellement, mais
24:29 elles sont persécutées par un régime musulman. Alors, comme les musulmans
24:32 ont toujours raison, et les femmes aussi ont toujours raison, comment on fait
24:35 quand il y a un conflit ? C'est compliqué. - D'ailleurs, vous avez vu le silence d'un certain nombre
24:38 de néo-féministes sur l'affaire Shaheena, celle qui a été torturée, brûlée,
24:41 vive, tabassée, violée, enfin bon, et on l'a pas entendue, hein,
24:44 silence assourdissant. - C'est le deux poids deux mesures, mais c'est vraiment indigne.
24:47 Ça, c'est indigne, parce que là, c'est du cynisme. C'est pas de l'aveuglement idéologique,
24:50 c'est de l'électoralisme, surtout
24:53 ne braquons pas un certain électorat, ça pourra nous servir
24:56 la prochaine fois. Moi, je trouve que ces gens-là deviennent
24:59 de plus en plus le parti de l'étranger, quand même. - C'est assez...
25:02 Lucien, je crois qu'on va... avant, on va parler
25:05 ensuite du festival de Kabourg, et je voudrais qu'on reçoive
25:08 quelques auditeurs, Lucien. - Oui, beaucoup d'auditeurs nous appellent
25:11 au 0826-300-300, et on accueille Manuel de
25:14 Crépy-en-Vallois. Bonjour Manuel. - Bonjour Manuel.
25:17 - Bonjour André Bercoff, bonjour M. Nolot.
25:20 - Bonjour Manuel. - J'ai envie d'intervenir
25:23 dans votre émission, parce que j'avais une petite question à l'égard
25:26 de M. Nolot, et concernant Sandrine Rousseau. Moi, ça me
25:29 renvoie automatiquement à une déclaration
25:32 qu'elle avait commise, si vous le dire, sur
25:35 France Info, en septembre 2022.
25:38 Une déclaration qui était celle-ci,
25:41 "la valeur travail, pour elle, était une valeur de droite".
25:44 Aujourd'hui, moi, j'observe au quotidien,
25:47 notamment parce que je change de métier,
25:50 mais la valeur travail, globalement, dans notre pays, j'ai l'impression qu'elle baisse.
25:53 On ne force plus les jeunes à travailler, ça devient
25:56 un petit peu... ça devient une forme d'indécence.
25:59 - Bah écoutez... - Une forme, pour moi, quand c'est le culture
26:02 appliquée au travail. Donc, est-ce que finalement, cette dégradation
26:05 de la valeur travail, est-ce que c'est la faute à Rousseau ?
26:08 - Bah écoutez, c'est vraiment très intéressant, cette phrase de Sandrine Rousseau,
26:11 parce que Sandrine Rousseau, si vous l'interrogez, elle va dire qu'elle est de gauche.
26:14 Or, quelle est la position de gauche par rapport
26:17 au travail ? C'est d'abord, pro-travail.
26:20 C'était opposé à
26:23 l'oisiveté de la noblesse, et même d'une certaine bourgeoisie.
26:26 Le type de gauche, c'était l'ouvrier qui bossait. Ensuite,
26:29 le travail pour les femmes, c'était une valeur d'émancipation.
26:32 C'est-à-dire, la femme ne restait plus chez elle,
26:35 à s'occuper du ménage et des enfants, elle sortait, elle faisait carrière.
26:38 Ces deux combats de gauche, de manière très
26:41 générale, et plus spécifiquement appliqués aux femmes,
26:44 et Mme Rousseau, du haut de son ignorance, et de son aveuglement
26:47 idéologique, et de sa bêtise, il faut quand même le dire, vient nous
26:50 expliquer que c'est une valeur de droite. Bah écoutez, c'est une bourde
26:53 parmi... Vous avez bien fait de la relever, parce que elle est vraiment
26:56 dans le top 10, et pourtant, Dieu sait si la concurrence est rude.
26:59 - Cela dit, il y a eu un moment donné, on va pas argumenter trop là-dessus, mais
27:02 il y a eu quand même le Jean-André de Marx, Paul Lafargue, le droit à la paresse.
27:05 - Oui, mais il y a toujours eu des
27:08 réflexions sur le travail lui-même.
27:11 Mais historiquement, sur la période longue,
27:14 la valeur travail est une valeur de gauche, et d'ailleurs
27:17 qui est partagée par la droite. Enfin, historiquement,
27:20 le noble d'un côté, le prolo de l'autre, écoutez, franchement, c'est l'histoire de la révolution quand même.
27:23 - Évident. Lucien ?
27:26 - Oui, merci beaucoup Manuel. On va à Bastia avec Chantal.
27:29 Bonjour Chantal. - Bonjour Chantal. - Bonjour André.
27:32 Et bonjour à Éric Nolot. - Bonjour Chantal.
27:35 - Je suis très contente d'avoir Éric Nolot
27:38 pour converser. - On vous écoute Chantal.
27:41 - Alors voilà, moi je vais parler en tant que femme,
27:44 parce qu'apparemment, maintenant on définit les gens
27:47 par les sexes, ou le sexe d'ailleurs.
27:50 On existe plus par la culotte
27:53 que le cerveau. Alors, moi je vais vous dire honnêtement,
27:56 j'en ai marre de ces femmes style "Cendrille Bouchot
27:59 qui parle en notre nom". Alors,
28:02 tous les hommes sont des salauds, toutes les femmes,
28:05 les femmes sont toujours... Donc, à un moment donné,
28:08 moi c'est juste une remarque, j'ai pas forcément une question.
28:11 Et je pense que même les jeunes,
28:14 alors il y en a qui sont complètement fanatiques, ça c'est certain,
28:17 mais d'abord je plains énormément les jeunes
28:20 garçons, les hommes, parce que
28:23 ils ne trouvent plus leur place dans notre société.
28:26 La moindre chose qu'ils disent ou qu'ils font, alors ou ils sont machos,
28:29 il y a tout de suite les étiquettes, ça va être dur
28:32 de draguer, franchement on est dans une époque où déjà on veut tout qu'on se touche.
28:35 - Pourriez pas savoir "on pleure, on pleure".
28:38 - C'est terrible quoi, parce que dès qu'une femme
28:41 vous plaît, tout de suite vous êtes un harceleur.
28:44 Bon, après il y a bien sûr, il faut pas dépasser certaines bornes,
28:47 mais quand même, à un moment donné,
28:50 nous, en tant que femmes, moi je trouve ça
28:53 terrifiant, ce qu'on est en train de vivre pour nos jeunes en général,
28:56 et je pense à ces jeunes hommes
28:59 qui vont avoir beaucoup de mal à trouver leur place,
29:02 et la religion, parce que c'est une religion "wookie",
29:05 et tous ces médias qui suivent de manière
29:08 assidue toutes les conneries, excusez-moi,
29:11 de Sandrine Rousseau, ils ont vraiment rien d'autre à foutre.
29:14 Il serait mieux de nous informer. - Merci Chantal, merci.
29:17 - Ecoutez, c'est clairement dit, Lucien. - Merci beaucoup,
29:20 Chantal Allon à Perpignan avec Claude. Bonjour Claude.
29:23 - Bonjour André Mercoff, content de vous entendre de retour du Canada,
29:26 et bonjour Éric Nolo, j'étais un aficionado
29:29 de ZNPP, bon c'est le regret qui s'est mis sur les mises parues,
29:32 mais bon, peut-être que demain
29:35 je vous verrai à l'Hotel Pals, mais...
29:38 - Absolument, absolument, écoutez, une excellente annonce,
29:41 en effet, je serai demain, je serai demain à Perpignan.
29:44 - Parfait. Non, non, alors moi j'ai bien compris
29:47 et je partage tout ce que vous avez dit et ce qui a été repris
29:50 d'ailleurs par certains intervenants avant, mais je me demande
29:53 si en plus, Sandrine Rousseau qui se voit effectivement
29:56 ouverte ou les médias, etc., c'est pas...
29:59 je me demande si c'est pas seulement
30:02 pour ces histoires de... ces bourdes et tout ça,
30:05 je me demande si derrière, elle a pas en tant qu'idiote
30:08 utile ou volontaire, je sais pas encore,
30:11 le support d'un certain
30:14 pouvoir financier et économique qui rêve d'une chose,
30:17 c'est supprimer le bœuf et nous imposer de la viande
30:20 poussée en laboratoire et préparer donc demain
30:23 une alimentation dans laquelle finalement,
30:26 il faut évidemment que le vieux mâle blanc soit plus là, parce que sinon lui
30:29 il va défendre son biftec, quoi, voilà. - Pas mal.
30:32 - Oui. - Éric. - Ce qui est sûr,
30:35 c'est que l'histoire va se régler beaucoup sur le plan économique.
30:38 Une des anecdotes très intéressantes, c'est que à force d'être dans le
30:41 wokisme, vous finissez par arriver à des effets contre-productifs.
30:44 Aux États-Unis, Budweiser a cru
30:47 très malin de confier sa campagne de pub
30:50 à un personnage trans. Ça s'est soldé par
30:53 30% de vente en moins et ils ont vite fait demi-tour.
30:56 Donc en fait, follow the money et le vieil adage,
30:59 suivez l'argent, ça vaut pour le wokisme comme d'autres.
31:02 S'ils s'aperçoivent que le wokisme ne fait plus vendre, parce que ça fait vendre,
31:05 le wokisme, eh bien vous verrez qu'ils vont vite retirer
31:08 leur bille. - Touchez au portefeuille et boycottez,
31:11 boycottez qui ne vous plaît pas. - Exactement. - Parce que c'est là
31:14 où ça joue absolument. Lucien. - On se retrouve tout de suite
31:17 sur Sud Radio dans le face-à-face d'André Bercoff avec Éric Nolot
31:20 pour son livre "La faute à Rousseau". Et vous continuez de nous appeler
31:23 au 0 826 300 300. On attend vos appels.
31:26 0 826 300 300. A tout de suite sur Sud Radio.
31:29 [Musique]
31:32 Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
31:35 [Musique]
31:38 Ici Sud Radio.
31:41 Les Français parlent au français.
31:44 Je n'aime pas la blanquette de veau.
31:47 Je n'aime pas la blanquette de veau.
31:50 Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
31:53 Vous êtes bien sur Sud Radio dans le face-à-face
31:56 d'André Bercoff avec Éric Nolot pour son livre
31:59 "La faute à Rousseau" aux éditions Léo Chiré. Vous avez la parole
32:02 au 0 826 300 300.
32:05 On accueille tout de suite Richard de Gouet. Bonjour Richard.
32:08 - Bonjour Richard. - Oui bonjour monsieur Nolot,
32:11 monsieur Bercoff, grand fan de vous deux.
32:14 Une petite question. Je ne crois pas qu'on est sortis du wokisme
32:17 parce que ce qui fait peur c'est le niveau de l'école,
32:20 le lavage de cervelle qu'on fait à nos enfants et
32:23 les plateformes de télévision comme Netflix,
32:26 Apple TV. C'est assez effrayant certaines
32:29 des séries qui produisent
32:32 et les documentaires. Je ne crois pas qu'on est sortis
32:35 du...
32:38 - C'est au bord. - Voilà. Et une dernière chose
32:41 que je voudrais dire c'est ce qui se passe aux États-Unis avec
32:44 Biden et son fils. Est-ce que vous allez en parler prochainement
32:47 parce que c'est une grosse affaire qui est sortie et personne
32:50 n'en parle ? - Alors Richard, juste un mot sur
32:53 le dernier point et puis Eric va vous répondre sur le premier.
32:56 On en a parlé déjà il y a trois ans
32:59 au moment où est sortie l'histoire de Hunter Biden.
33:02 Vous vous rappelez ? Et puis on est revenu avec Charles Gave et avec
33:05 d'autres personnes là-dessus et évidemment qu'on va continuer à parler.
33:08 En tout cas nous, nous sommes parmi les rares personnes ici,
33:11 enfin les rares médias qui en ont parlé
33:14 à plusieurs reprises. Et on va continuer parce que l'histoire n'est
33:17 évidemment pas finie, au contraire elle ne fait que commencer.
33:20 - Oui exactement. - Sur l'école c'est le
33:23 point névralgique parce que c'est de là qu'il faut tout reprendre.
33:26 En réalité on voit que la France plonge
33:29 dans les classements internationaux, qu'on a affaire à des générations
33:32 entières sacrifiées et de quoi discute la gauche
33:35 de la baïa ? M. Guiraud de la France insoumise,
33:38 l'inénarrable France insoumise, nous explique que la baïa n'est pas
33:41 un vêtement religieux et que c'est pour ça qu'il faut se battre, pour que les gamins
33:44 aient le droit de porter la baïa. Écoutez, moi je veux me battre pour que les gamins
33:47 soient des citoyens autonomes, qui sachent lire,
33:50 écrire, compter, qui aient les
33:53 moyens intellectuels d'être
33:56 des citoyens éclairés. Je ne pense pas que la priorité
33:59 ce soit de les autoriser à porter la baïa, je suis même certain du contraire,
34:02 ou de monter des ateliers avec des
34:05 drag queens. Je pense qu'on marche sur la tête. Et M.
34:08 Ndiaye est sans doute le pire ministre de l'éducation qu'on ait connu
34:11 de tous les temps, je pense. C'est absolument catastrophique.
34:14 Il devrait relever des défis considérables
34:17 et il parle d'autre chose, ou plutôt il ne fait rien. Que fait-il ?
34:20 À quoi sert-il ? Même le harcèlement scolaire qui provoque
34:23 les drames qu'on sait sont traités,
34:26 sont abordés de manière extrêmement molle et inefficace.
34:29 C'est catastrophique. Reprenons par l'école, c'est la base
34:32 de la société, et entre parenthèses, c'est une idée
34:35 de gauche. La gauche, c'était
34:38 "Nous avons des générations, les hussards noirs de la République,
34:41 les instituteurs, etc. Regardez ce que c'est devenu,
34:44 quelle dégringolade !" - L'esprit critique, la formation,
34:47 dire, avoir question, à tout. Éric,
34:50 je suis trop bien, je veux vous parler parce que vous-même, vous avez été
34:53 frappé, en tout cas, disons pas du
34:56 saut de l'infamie, mais quand même, c'est intéressant,
34:59 vous deviez faire partie du jury du Festival du
35:02 Film Romantique, c'est ça, à Cabourg, et puis on vous a
35:05 dit à la dernière minute, tantôt il y a quelques jours,
35:08 que vous étiez personnel, non de gratta, pourquoi ?
35:11 - Ça s'est bien passé dans un premier temps, donc vous le disiez, je suis contacté,
35:14 "Voulez-vous faire partie du jury ?" C'est un jury, c'est un festival
35:17 du Film Romantique de Cabourg qui est à Pignon-sur-Rue,
35:20 qui est très réputé, etc. Et puis je donne une interview
35:23 à Valeurs Actuelles, dont je fais aussi la couverture.
35:26 Donc le journal parait le jeudi matin, le jeudi à 17h,
35:29 la responsable du festival m'appelle pour me dire que je suis viré du jury
35:32 par avoir donné une interview à Valeurs Actuelles.
35:35 Donc je lui demande si quelque chose l'a scandalisé
35:38 dans l'interview, elle me dit que non, qu'elle est plutôt d'accord avec moi,
35:41 mais qu'on ne s'exprime pas dans Valeurs Actuelles.
35:44 Donc je lui dis, mais M. Macron l'a fait également, il a fait la couverture,
35:47 est-ce qu'il pourrait être juré de votre festival ? Elle avait l'air un peu
35:50 embarrassée par la question. Elle m'a dit, non, écoutez,
35:53 c'est un principe, vous ne deviez pas donner d'interview
35:56 à Valeurs Actuelles aussi près du festival.
35:59 - Mais attendez, c'est intéressant, elle s'est arrêtée là, c'est-à-dire que
36:02 si je comprends bien, Valeurs Actuelles est un journal
36:05 interdit, comme chacun sait, c'est-à-dire que
36:08 ah non, mais c'est quand même... Elle n'a pas donné de justification.
36:11 Vous avez donné une interview, vous n'avez plus à être là.
36:14 - Oui, c'est fini, c'était ça. - Voilà, mais c'est intéressant,
36:17 c'est une étape intéressante, en tout cas dans les...
36:20 Mais dites-moi... - Non, j'ai demandé la liste, je lui ai demandé de me fournir
36:23 la liste des journaux autorisés ou pas, je l'attends encore,
36:26 elle doit exister quelque part, en tout cas dans le bureau de cette dame, puisque
36:29 apparemment elle a consulté sa liste... - C'était quoi, elle est la
36:32 directrice de la communication, c'est ça ? - Non, elle est la responsable
36:35 du festival, la déléguée générale du festival.
36:38 - Ça, c'est intéressant, ça aurait été intéressant de savoir... - Mais j'attends cette liste,
36:41 je ne comprends pas, ça tarde, elle a mon mail,
36:44 elle a mon portable, il faut absolument me communiquer cette liste, que je sache mieux
36:47 pour l'avenir, à qui parler, à qui ne pas parler.
36:50 - C'est étonnant. Alors, Éric,
36:53 juste, on savait que je vous recevais,
36:56 et un interne m'a dit "oui, mais Éric Nolot", c'est intéressant,
36:59 c'est la question un peu pas critique, moi, il dit
37:02 "mais Éric Nolot, lui-même, quand même, il a appelé à la censure", j'ai dit
37:05 "ah bon, pourquoi ?", enfin c'était un échange, "et est-ce que vous auriez
37:08 appelé, vous avez dit même avec des gens, parce que vous êtes
37:11 contre la censure, vous, Éric Nolot, et Liberté d'Exprès,
37:14 alors il paraît que vous êtes réjouis, il y a quelques jours,
37:17 du fait que YouTube avait supprimé sa chaîne à
37:20 Papacito. - Pour certains propos, je ne suis pas pour la...
37:23 Si vous voulez, je ne suis pas pour que les gens, par exemple, je ne parle pas de Papacito,
37:26 mais quand on parle de censure, si quelqu'un me dit que
37:29 les chambres à gaz n'ont pas existé, je suis pour la censure des propos
37:32 révisionnistes, négationnistes, donc il n'y a pas un absolu, mais je suis...
37:35 Là, je trouve que les propos qui avaient été tenus par Papacito
37:38 justifiaient l'interdiction, dans certains cas, c'est justifié.
37:41 Mais je ne parle pas d'un délit d'opinion, je parle de propos
37:44 qui appellent à la violence, à s'en prendre physiquement
37:47 des personnes, ou alors des gens qui tiennent des propos négationnistes
37:50 ou révisionnistes. Mais de toute façon, la liberté d'expression n'existe pas
37:53 en tant qu'absolu, quand même. Il y a toujours des règles, quand même,
37:56 qui la limitent. - Non mais c'est une vraie question très intéressante,
37:59 parce que je partage votre bilan sur les négationnistes,
38:02 évidemment, mais est-ce que
38:05 la loi n'existe pas ? C'est-à-dire que s'il y a quelqu'un
38:08 qui tient des propos, ne parlons pas de Papacito, c'est les chambres à gaz et autres,
38:11 pourquoi est-ce que ça ne suffit pas, enfin ça ne suffit pas,
38:14 que la loi les attaque et qu'on les attaque au portefeuille
38:17 ou ailleurs ? Est-ce que ce n'est pas ça la réponse ? Est-ce que dire
38:20 "oui, la liberté d'expression existe, maintenant,
38:23 si vous tenez des propos de haine, ou des propos négationnistes
38:26 ou des propos comme ça, eh bien on vous attaque." ?
38:29 - C'est une autre option, c'est pas celle que nous avons choisie,
38:32 mais moi, ça ne me choque pas. - Ça ne vous choque pas ?
38:35 - Non, il y a une certaine zone
38:38 où moi je suis pour qu'on arrête de discuter, parce qu'en effet, d'abord,
38:41 c'est une zone très importante, ça représente 0,01%
38:44 des opinions, il ne me semble pas qu'elle s'applique
38:47 à des cas douteux, je pense que
38:50 là, la loi est plutôt bien faite de ce point de vue-là. De mon point de vue,
38:53 par exemple, aux Etats-Unis, ils n'ont pas du tout cette approche.
38:56 - Parce qu'il y a le 1er rapport, liberté d'expression, expression, etc. - Voilà, donc vous avez des gens qui peuvent se balader
38:59 en uniforme nazi dans la rue, et tout va bien.
39:02 Moi, je ne sais pas, ça doit être mon côté français, moi, les défilés
39:05 en uniforme nazi, c'est pas mon truc. - Mais Papacito, il avait eu
39:08 quelque chose de choquant, je ne sais pas... - Si on appelle à s'en prendre physiquement
39:11 aux gens, moi je trouve que ce n'est pas tolérable.
39:14 Ça s'arrête là. Le débat d'idées, oui. - Pour vous, il y a une limite
39:17 qui est "pas la paix à la haine ou à la violence", c'est ça ?
39:20 - A la violence, non. Déjà, à la violence verbale,
39:23 quand ça tourne au harcèlement, je trouve que c'est un peu, quand même,
39:26 ça devrait pouvoir être... Vous voyez, sur les réseaux sociaux, quand même,
39:29 quand quelqu'un est harcelé, même quand, vous voyez, c'est des gamins qui finissent
39:32 par se suicider, c'est très très long, quand même, d'obtenir quelque chose.
39:35 Donc on n'est pas, quand même, dans une société de censure.
39:38 Dans le cas des harcèlements scolaires, on aimerait même que ça soit,
39:41 la censure soit plus efficace. - Oui, mais dans le cas des harcèlements
39:44 scolaires, mais on aurait beaucoup à dire. Parce que le problème, aujourd'hui,
39:47 vous savez très bien, c'est très compliqué, mais on va
39:50 consacrer une émission là-dessus, vous reviendrez, parce que moi,
39:53 je suis très frappé par quelque chose. Vous savez, quand M. Thierry Breton
39:56 veut maintenant interdire Twitter parce que ça ne correspond pas,
39:59 vous savez, il y a aussi les gens qui disent "interdisons tout ça".
40:02 - Oui, bien sûr. - Ou "on est curseurs". - Ah mais bien sûr.
40:05 De toute façon, c'est exactement toujours la même chose, c'est que vous êtes
40:08 coincés entre deux absolus. - Parce qu'il ne faut pas reprocher.
40:11 Vous savez, vous reprochez à Sandrine Rousseau et compagnie,
40:14 et à Annie Ernaux, il ne faut pas qu'on tombe nous dans le même... - Non, pas du tout.
40:17 Pas du tout, mais je pense qu'il y a une position
40:20 de bon sens sur laquelle 99% des gens peuvent s'entendre.
40:23 Mais il y a des absolus dans les deux sens. Un absolu de censure
40:26 et un absolu de non-censure. On a cité le cas américain,
40:29 moi je vous dis, ça me choque. Je vois certaines choses aux Etats-Unis
40:32 qui me choquent parce que... - Oui, oui, je comprends.
40:35 - Qu'est-ce que ça fait avancer comme débat de se balader en uniforme nazi dans les rues de Chicago ?
40:38 - Sûrement pas. Mais ce qui fait avancer, mais ce qui fait encore moins
40:41 avancer le débat, c'est un des autorités, vous le savez,
40:44 censure, parce que ça ne leur correspond pas à leurs intérêts.
40:47 - Ah mais ça, moi d'abord, je suis... - Alors qu'est-ce qu'on fait de Sandrine Rousseau, pour conclure ?
40:50 - Eh bien, Sandrine Rousseau, on en prend la mesure d'abord, la juste
40:53 mesure, ensuite,
40:56 je propose que les médias arrêtent cette complaisance et cette complicité
40:59 avec le pire, parce que vous et moi,
41:02 on a évoqué des aspects presque amusants, presque
41:05 souriants de Sandrine Rousseau, mais derrière, il y a quelque chose
41:08 de très grave, et il faut le mettre en lumière.
41:11 Cet univers, ce monde totalitaire que souhaite Sandrine Rousseau,
41:14 à la fois pour faire carrière elle-même
41:17 et pour imposer ses lubies idéologiques,
41:20 je n'en veux pas. Je ne veux pas de ce nouveau monde
41:23 qui a réussi de nous imposer, que cette minorité
41:26 suractive, essaye d'opposer à une majorité de Français
41:29 qui n'en veut pas. - Eh bien voilà, pour le savoir
41:32 et pour en avoir conscience, lisez le bouquin
41:35 d'Éric Nolot, lisez "La faute à Rousseau". Pas vanne
41:38 pour une infante, on ne la voudrait pas défunte, mais enfin,
41:41 idéologiquement, oui.
41:44 - Merci beaucoup, chers auditeurs, d'être toujours aussi nombreux à nous écouter.
41:47 Merci à Éric Nolot pour son livre "La faute à Rousseau", aux éditions Léo Chir.