L'agence de notation Standard & Poor's rendra ce soir son verdict sur la dette souveraine française. François Lenglet s'est penché sur l'historique de la dette en France.
Regardez Lenglet-Co du 02 juin 2023 avec François Lenglet.
Regardez Lenglet-Co du 02 juin 2023 avec François Lenglet.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL Matin
00:06 Il est 7h39, Langley Co avec vous François Langley.
00:08 Bonjour mon chéri. C'est donc ce soir que sera connue la nouvelle note financière attribuée à l'état français et vous nous avez retrouvé un texte
00:15 tout à fait étonnant qui montre que le désordre des finances publiques ne date vraiment pas d'hier.
00:19 Oui l'agence américaine Standard & Poor's devrait abaisser la note de la France ce soir même
00:25 bon à cause de l'envolée de la dette, de la persistance, d'un lourd déficit. Déficit généré par une dépense publique
00:32 débordante. Or l'excellent site Fipeco a publié hier des extraits d'un texte paru en
00:39 1858 sous la plume d'Alexis de Tocqueville. Vous savez l'historien
00:44 politologue avant l'heure, sociologue avant l'heure. Le texte s'appelle "L'Ancien Régime et la Révolution". Il raconte la France de Louis XVI, une France
00:54 incroyablement similaire à la nôtre. Alors sur quel point exactement ?
00:57 Pour expliquer l'emballement des dépenses royales de l'époque, Tocqueville évoque je cite
01:02 "l'immense nombre de requêtes qui, se fondant sur l'intérêt public, n'ont trait qu'à de petits intérêts privés.
01:08 Des paysans qui demandent qu'on les indemnise à la perte de leurs bestiaux, de leurs maisons, des propriétaires aisés qu'on aide à faire valoir
01:17 avantageusement leurs terres, des industriels qui sollicitent de l'intendant des privilèges, les garantissant d'une concurrence
01:24 incommode. Il est très fréquent, poursuit-il, de voir des manufacturiers qui confient à l'intendant le mauvais état de leurs affaires
01:31 et le prix d'obtenir un secours ou un prêt." Mais c'est exactement la France de Macron, avec son "quoi qu'il en coûte" permanent.
01:38 Et Tocqueville poursuit "un fonds était ouvert à ce qu'il semble pour cet objet". A mon avis, ce fonds était dirigé par un monsieur Le Maire
01:45 L'Aïeul de notre ministre des finances. - Vous voulez nous dire que nous étions déjà accros à la dépense publique au 18e siècle ?
01:51 - Oui, à la dépense publique et à l'état.
01:53 Tocqueville poursuit "personne n'imagine pouvoir mener à bien une affaire importante si l'état ne s'en mêle.
01:59 Le gouvernement ne se bornait pas à venir au secours des paysans dans leur misère, il prétendait leur enseigner l'art de s'enrichir, les y aider
02:05 et les y forcer si besoin." Vous voyez, interventionnistes comme aujourd'hui.
02:10 Conséquence,
02:11 inflation de normes et de règles, je cite encore "pour arriver à diriger tout de Paris, il a fallu inventer mille moyens de contrôle.
02:19 La masse des écritures est déjà énorme et les lenteurs de la procédure administrative si grande
02:24 que je n'ai jamais remarqué qu'il s'écoula moins d'un an avant qu'une paroisse pût obtenir l'autorisation
02:29 de relever son clocher ou de réparer son presbytère.
02:33 Le plus souvent, deux à trois ans s'écoulaient avant que la demande soit accordée."
02:38 Ça vous rappelle rien ? On en a parlé ici même, pas plus tard que cette semaine, le groupe Le Duf a renoncé à construire une usine en Bretagne
02:45 après sept ans de procédure. "Tout cela pèse sur nos finances publiques, j'allais dire sur les finances du royaume."
02:51 Oui, bien sûr, c'est en fait, c'est littéralement la situation actuelle.
02:55 Écoutons encore Tocqueville. "L'effort même que faisait le gouvernement pour développer la prospérité publique, les secours et les encouragements qu'il distribuait,
03:04 les travaux publics qu'il faisait exécuter augmentaient chaque jour les dépenses
03:08 sans accroître dans les mêmes proportions les recettes.
03:12 Cela jetait chaque jour le roi dans des embarras encore plus grands que ses prédécesseurs.
03:16 Comme ceci, il laissait sans cesse ses créanciers en souffrance, il empruntait comme de toutes mains.
03:23 Vous voyez qu'à plus de deux siècles d'écart,
03:25 la France éternelle a toujours sa passion pour un état dévorant et qu'elle a toujours les poches trouvées."
03:31 Merci François Langlais, on vous retrouve sur le site et l'application RTL, notamment pour votre hors-série sur nos impôts.
03:36 Des chroniques inédites à retrouver uniquement sur le site et l'application RTL.
03:40 de l'Eglise et de l'Eglise de l'Eglise de l'Eglise.