Retraites : les tensions à l'Assemblée nationale

  • l’année dernière

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la réforme des retraites et des propositions de son abrogation.
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Transcript
00:00 On va maintenant parler un tout petit peu de la réforme des retraites,
00:02 parce qu'à nouveau aujourd'hui, il y a beaucoup de tensions à l'Assemblée nationale.
00:05 Les députés de l'opposition tentent de forcer le gouvernement
00:08 et la présidente de l'Assemblée à faire re-voter
00:11 une proposition de loi pour abroger la réforme des retraites.
00:14 Alors, résultat des courses, on va se tourner vers Florian Tardif,
00:17 notre envoyé spécial, qui se trouve avec Charles Baget à l'Assemblée nationale.
00:20 Est-ce qu'il va y avoir un vote ou pas sur cette proposition de loi, Florian ?
00:27 Non, vraisemblablement pas, Laurence, puisque le souhait des députés
00:30 de la majorité présidentielle est en train de se réaliser.
00:33 Pourquoi ? Tout simplement parce que la semaine prochaine,
00:37 les députés ne devraient pas avoir l'occasion de débattre
00:40 autour de cette proposition de loi portée par les députés Elliot,
00:44 permettant d'abroger la réforme des retraites.
00:47 Alors, que s'est-il passé concrètement ?
00:49 Ce matin, les députés de la majorité, grâce aux voix des députés LR,
00:53 je le précise car c'est important, ont réussi à supprimer
00:56 l'article 1er qui aurait permis aux députés de revenir
01:00 sur un âge légal de départ à la retraite de 64 à 62 ans.
01:04 Les députés de l'opposition ont tenté, grâce à différentes manœuvres politiques,
01:09 de contrecarrer les plans de la majorité présidentielle,
01:12 mais l'ensemble de ces plans ont été contrés ensuite
01:15 par les députés de la majorité présidentielle.
01:17 Et donc, pour résumer, on se retrouve aujourd'hui dans une situation
01:20 où vraisemblablement la présidente de l'Assemblée nationale
01:26 devrait rejeter un dernier amendement qui aurait pu permettre aux députés
01:30 de débattre autour de cette abrogation de la réforme des retraites.
01:34 Sauf que, comme je viens de vous le dire, Yael Brown-Pivet
01:36 vraisemblablement rejettera cet amendement.
01:38 Donc non, il n'y aura pas vraisemblablement de débat la semaine prochaine
01:42 autour de l'abrogation de la réforme des retraites ici à l'Assemblée.
01:45 Merci pour ces explications limpides de Florian Tardif, Charles Bajet, Eric Reuvel.
01:48 Voilà, résultat des courses, il n'y aura pas de vote.
01:51 La loi a été déjà adoptée, promulguée.
01:53 Les Français espéraient encore peut-être ?
01:55 Vous pensez qu'on revienne sur ce décalage de l'âge de départ ?
01:58 Les Français espéraient sans doute parce qu'il y a cette manifestation
02:00 qui est organisée par l'organisation syndicale le 6 juin.
02:03 Moi, je pense que ça va générer une grosse frustration politique,
02:07 cette petite affaire, parce que ça donne l'impression...
02:09 Est-ce que c'est populaire ou pas ? C'est la vraie question.
02:11 Est-ce que ça va mobiliser les gens ?
02:13 Alors ça, je ne sais pas, mais ça donne l'impression, si vous voulez,
02:16 qu'il y a eu un arrangement juridico-technique entre députés
02:20 et que du coup, ceux qui manifestent depuis des mois et des mois et des mois
02:25 n'ont plus rien à dire et juste à circuler.
02:27 Donc moi, je trouve ça extrêmement dangereux d'un point de vue démocratique,
02:31 même si je connais l'article 40 qui dit que si vous faites des dépenses supplémentaires
02:35 et que vous n'avez pas de recettes en face, bon, très bien,
02:37 mais pardonnez-moi, c'est un aveu de faiblesse terrible du gouvernement.
02:40 C'est un débat confisqué, quoi.
02:41 C'est-à-dire que si vous ne mettez pas au vote,
02:42 ça veut dire que vous avez l'idée que vous allez être battus sur ce vote.
02:46 Et moi, je crois que ça va créer énormément de ressentiments.
02:50 Et peut-être, on verra, du carburant pour cette manifestation du 6-20, peut-être.
02:54 Rapidement, Geoffroy Lejeune, Karim ?
02:56 Je pense qu'ils sont irrémédiablement attirés vers le fond, en réalité.
02:59 C'est-à-dire que cette équation, elle est impossible pour le gouvernement.
03:02 C'était pas une agression gratuite.
03:04 Oui, parce que là, attirer vers le fond, c'est pas forcément très sympathique.
03:07 Non, mais ce que je veux dire, je parlais très sérieusement,
03:10 c'était pas juste une formule, pour vous dire qu'en fait,
03:12 il y a une équation qui est impossible.
03:14 Il y a un gouvernement qui est élu sur un projet qui n'est pas populaire,
03:17 élu pour de mauvaises raisons.
03:19 Une démocratie qui est en train de se liquéfier depuis dix ans,
03:22 maintenant à vitesse grand V, on en voit les symptômes à l'œil nu,
03:24 alors qu'avant, il fallait un tout petit peu s'énerver pour comprendre.
03:27 Un Parlement qui joue de moins en moins son rôle
03:29 et qui est de moins en moins pris au sérieux par les Français,
03:31 les gens se déplacent même plus pour voter.
03:33 Un électeur sur deux seulement a voté pour élire l'Assemblée nationale actuelle.
03:37 Le spectacle consternant qu'on voit, qu'est-ce qui se passe bien,
03:41 qu'est-ce qu'il y a de bien dans la photo ?
03:43 Du coup, moi je pense que la séquence a été catastrophique,
03:47 et en plus elle se prolonge.
03:49 Il y a un sentiment de...
03:51 Je pense que la vraie victime, le vrai drame
03:55 dont les derniers actes se jouent en ce moment,
03:57 c'est le rapport entre les Français et leur représentation politique,
04:00 d'où le fait qu'on a des vrais débats sur le système qu'il faudrait demain,
04:03 est-ce que la circonscription publique va-t-elle être emportée, etc.
04:05 Je pense que c'est vraiment ça le sujet.
04:07 Un tout petit mot, Karim ?
04:09 Je pense qu'au-delà du carburant que cela peut générer pour l'intersyndicale le 6 juin,
04:13 je vois au-delà sur les conséquences.
04:15 On est dans une démocratie qui est de plus en plus technique.
04:18 Certes, avec des outils légaux, constitutionnels,
04:21 mais de plus en plus techniques, et donc de plus en plus désincarnée.
04:24 Et je trouve que sur cette réforme de l'entraide,
04:27 ça symbolise effectivement le fait qu'on a déshumanisé la démocratie.
04:31 Les parlementaires n'ont pas pu voter, n'ont pas pu donner leur avis.
04:36 Ils sont les représentants du peuple, car cela ne tient,
04:38 même si on a des outils pour contourner le Parlement,
04:41 sur un sujet pareil, aussi structurant pour l'avenir des Françaises et des Français,
04:44 je trouve que c'est gravissime d'avoir usé de tous les artifices constitutionnels
04:48 pour éviter le vote des parlementaires qui sont les représentants du peuple.
04:52 C'est l'article 24 qui dit "le Parlement passe par le vote".
04:56 18h30, on est en direct en punchline sur CNews et sur Europe 1.
04:59 Le rappel des titres de l'actualité avec Maureen Vidal.
05:02 Les députés de l'ANUB sont claqués la porte de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale.
05:10 Ils accusent le camp présidentiel de Magouille pour empêcher le vote le 8 juin dans l'hémicycle
05:15 de la proposition d'abrogation de la retraite à 64 ans,
05:18 après que la présidente de la commission, Fadila Katabi,
05:21 ait écarté des milliers d'amendements déposés par la gauche.
05:24 Mathilde Panot, chef du groupe LFI, s'est indignée,
05:26 et crie aux manœuvres de la majorité.
05:29 Le harcèlement se poursuit dans l'entourage de Lincee,
05:31 l'adolescente de 13 ans qui s'est donné la mort le 12 mai dernier.
05:34 Sa meilleure amie fait depuis aussi l'objet de menaces sur les réseaux sociaux.
05:38 Pourtant, 4 personnes mineures et une majeure ont été mises en examen le 26 mai dernier,
05:42 et placées sous contrôle judiciaire.
05:45 En visitant Slovaquie, Emmanuel Macron a assuré qu'une Europe de la défense était indispensable
05:50 et appelle les Européens à acheter des armes européennes.
05:53 Venu pour discuter de la situation en Ukraine, il a également plaidé, je cite,
05:57 "il nous faut bâtir un espace qui nous permette de cohabiter de la manière la plus pacifique,
06:01 sans naïveté aucune, avec la Russie de demain."
06:04 Merci Maureen Vidal pour ce rappel d'études de l'actualité.
06:06 On fait une petite pause, on va parler de l'affaire Mohamed Awass,
06:10 rugbyman qui a été condamné à de la prison.
06:12 Sa femme est venue le défendre, il a été condamné pour violence conjugale, je précise.
06:16 Ça vous a interpellé, Maître Bobby.
06:18 C'est Eric Reveille, vous êtes toujours nostalgique de quelque chose,
06:20 on va parler du Concorde.
06:21 Oui, oui. C'était il y a 20 ans.
06:23 Mais je continue à tirer la plaine.
06:25 C'était le 31 mai 2003, le dernier vol.
06:28 Karim, vous voulez parler ? On va parler des retraites.
06:31 Et Geoffroy ?
06:32 Je vais réagir sur mes collègues.
06:33 Absolument. Rassemblement national et parti héritier de Pétain.
06:36 A tout de suite dans Punchline sur CNN Europe.

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