La parole aux Français Week-End du 13/05/2023

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L'actualité vue par les témoins du quotidien dans #LaParoleAuxFrancaisWE

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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans La Parole aux Français, l'émission qui va à la rencontre du quotidien et qui tend son micro à ceux qui vivent cette actualité au plus près.
00:00:09 On s'intéresse aujourd'hui à la sécheresse qui continue de sévir dans les Pyrénées-Orientales.
00:00:13 Comment y faire face ? Nous donnons la parole à des maires qui sont obligés de s'organiser.
00:00:18 L'un d'eux nous expliquera comment il a décidé d'utiliser les eaux usées de la station d'épuration toute proche pour l'arrosage municipal et le nettoyage des rues.
00:00:28 Et une autre élue nous détaillera la distribution aux habitants de kits de réduction de consommation d'eau pour la maison.
00:00:35 Vous entendrez également dans l'émission un étudiant de Grenoble menacé de mort avec l'un de ses camarades simplement parce que tous deux s'opposent à ce qu'on donne la moyenne 10/20 aux examens,
00:00:45 même aux étudiants qui ne se seraient pas présentés au partiel parce qu'ils préféraient alors bloquer la fac.
00:00:51 Et puis déception pour la France, on ne parle pas de l'Eurovision, non non non, là on rare de tout espoir dans ce domaine.
00:00:56 On parle maintenant d'un classement des meilleures cuisines du monde fait par des Américains et la France n'arrive qu'en troisième position.
00:01:03 L'auteur de ce palmarès, un Américain donc, préfère les gastronomies italiennes avec ses pâtes à la bolognaise, ses pizzas, son salami et son cappuccino.
00:01:11 Comment réagir avant nous ? Pouvons-nous recevoir des leçons culinaires de la part des Etats-Unis ?
00:01:15 Et on en parlera, on entendra surtout la réaction dans l'émission d'un chef français.
00:01:20 Et outre tous ces témoignages, avec nous pour commenter cette actualité, nous accueillons Jonathan Cixous,
00:01:25 bonjour, journaliste à la rédaction de Causeur et Christian Proutot, bonjour fondateur du GIGN.
00:01:32 On entame dans un instant, d'abord on fait le point sur l'essentiel de l'actualité que nous rappelle Maureen Vidal.
00:01:37 Le colloque de l'action française est au final maintenu à Paris,
00:01:46 le fait que cet événement prévu aujourd'hui avait été interdit par le préfet de police Laurent Nunez.
00:01:50 Le tribunal administratif a suspendu cette interdiction.
00:01:53 Considéré comme mouvement d'ultra-droite, Gérald Darmanin avait ordonné au préfet de proscrire toute manifestation de cette mouvance en début de semaine.
00:02:01 L'indépendantiste Muay Thai Brotherson a été élu président de la Polynésie française.
00:02:06 Âgé de 53 ans, il est favorable à une transition douce vers l'indépendance.
00:02:10 Il a largement été choisi par les 38 représentants indépendantistes de l'Assemblée locale.
00:02:15 Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé à Rome où il rencontrera le pape François
00:02:21 après des rencontres avec le président italien Sergio Mattarella et la chef du gouvernement Giorgia Meloni.
00:02:26 Sur Twitter, Zelensky a déclaré qu'il s'agit d'une visite importante pour se rapprocher de la victoire de l'Ukraine.
00:02:31 On s'intéresse donc à la sécheresse, elle continue de sévir.
00:02:38 La pluie qui est tombée ces dernières semaines dans de nombreux départements français n'y change pas grand chose
00:02:43 car cette eau est captée en majorité par l'herbe et les plantes en surface.
00:02:47 Elle n'alimente qu'à hauteur de 10 ou 20% les fameuses nappes phréatiques.
00:02:51 On fera un point un petit peu plus tard pour bien comprendre comment ça marche cette absorption de l'eau dans les terres.
00:02:56 En tout cas dans les Pyrénées-Orientales, l'alerte sécheresse lancée déjà depuis plusieurs semaines
00:03:00 est passée de rouge au niveau de crise cette semaine.
00:03:05 Dans le département, agriculteurs et habitants se préparent donc à devoir passer un été sans eau.
00:03:10 C'est ce que nous avons appris depuis quelques jours.
00:03:14 Des galets qui s'étendent sur des centaines de mètres et une eau qui ne coule plus.
00:03:20 Dans cette vallée située au nord de Perpignan, l'eau ne tombe plus depuis des mois
00:03:24 alors qu'elle alimente normalement les nappes phréatiques et les terrains agricoles du village.
00:03:29 On n'a jamais vu cela, on a toujours eu, même à l'été, l'eau qui a toujours coulé.
00:03:34 Même si c'était que 10 ou 15 cm, là on n'a plus rien depuis plusieurs mois.
00:03:38 La solution envisagée par le maire, créer une digue d'environ 1,50 m pour stocker l'eau de pluie.
00:03:44 Cela permettrait de faire un plan d'eau ici de 90 ou 100 hectares
00:03:49 et cela permettrait d'alimenter les nappes phréatiques toute l'année.
00:03:52 Seul moyen pour la commune d'arroser les vergers,
00:03:55 cette citerne censée couvrir 20% de l'arrosage habituel.
00:03:59 La priorité, sauver les arbres des cultures agricoles.
00:04:03 Car dans les vergers, les fruits ne mûrissent plus.
00:04:07 Vous voyez là, le noyau est durci, donc l'abricot ne va plus grossir
00:04:11 et la récolte est complètement foutue, il n'y a plus rien à faire.
00:04:15 Dans cette exploitation, les arbres risquent de mourir s'ils ne sont pas arrosés dans les 15 jours.
00:04:21 Maintenant, il va falloir tronçonner les arbres, racher et replanter.
00:04:25 On en a pour 5 ou 6 ans, en fait, avant de refaire une récolte.
00:04:29 C'est des années de travail pour rien.
00:04:33 Les agriculteurs dénoncent une situation d'urgence,
00:04:36 alors que les Pyrénées-Orientales viennent de basculer en situation de crise sécheresse,
00:04:41 au moins jusqu'au 13 juin.
00:04:43 On va donner la parole à des maires qui sont obligés de s'organiser
00:04:48 pour tenter de faire face à cette crise de l'eau et à épauler les habitants.
00:04:53 Parole d'abord donnée à Marc Petit.
00:04:55 Bonjour M. le maire, vous êtes élu à Cléra où une expérimentation vient de démarrer.
00:05:01 Vous avez décidé de réutiliser les eaux usées de la station d'épuration après traitement.
00:05:07 Expliquez-nous un petit peu comment vous avez décidé cela déjà
00:05:10 et puis on évoquera la mise en place ensuite.
00:05:12 Oui, bonjour, tout à fait.
00:05:15 En fait, nous avons décidé d'utiliser l'utilisation des rejets de la station d'épuration de Cléra,
00:05:20 en sachant que nous sommes proches du littoral,
00:05:23 donc nous rejetons le eau de glace A,
00:05:25 et qui est aujourd'hui considérée comme une bonne qualité.
00:05:28 Donc pour quatre usages passifs qui vont être un pantou pour l'utilisation de l'hydrocurage.
00:05:33 Aujourd'hui, chaque collectivité fait le nettoyage des tuyaux d'assainissement
00:05:38 avec de l'eau potable pour faire de l'hydrocurage.
00:05:40 De l'hydrocurage, je vous rappelle que c'est pour nettoyer des tuyaux d'assainissement.
00:05:46 Après, nous avons une deuxième utilisation, bien sûr, c'est la chose courante,
00:05:52 l'utilisation de ces rejets de station d'épuration pour arroser l'ensemble des espaces verts.
00:06:02 Après, nous avons aussi, bien sûr, les nettoyages de varie.
00:06:05 Les nettoyages de varie se font aussi aujourd'hui, actuellement, avec de l'eau potable.
00:06:08 Et on a bien sûr aussi, on aimerait bien utiliser cette eau pour lutter contre les incendies,
00:06:13 afin que les services d'use 10 puissent remplir leurs camions avec cette eau qui est à la portée.
00:06:19 Et on a un cinquième projet qui, lui, est passif, c'est le remplissage des nappes phréatiques,
00:06:25 bien sûr, en passant par un procédé de dépollution supplémentaire.
00:06:29 Alors, ce qu'on comprend surtout, c'est que vous faites partie des communes qui ont encore de l'eau potable.
00:06:34 On imagine que vous faites ça pour préserver cette eau potable à usage des habitations.
00:06:39 Est-ce que c'est facile à mettre en place cette dérivation, pourrait-on dire,
00:06:43 de l'utilisation de ces eaux usées une fois nettoyées ?
00:06:47 Non, tout à fait. Votre question est pertinente, parce que non, non, c'est pas facile.
00:06:52 Aujourd'hui, c'est vrai qu'on doit s'oublier, et ce qui est tout à fait logique et normal,
00:06:56 on ne peut pas s'amuser à jouer aux apprentis sorciers avec une eau qui, on le sait,
00:07:01 de toute façon, soit une station de dépollution, je vais dire comme ça, une station d'épuration,
00:07:07 c'est une eau qui reste quand même polluée et qui a besoin, bien sûr, d'être retraitée.
00:07:11 On a un souci en France, c'est que nous sommes les plus mauvais élèves au niveau de l'Union européenne.
00:07:18 On utilise en France uniquement que 0,7% de nos OG, de nos stations.
00:07:23 Et les seuls leviers qui peuvent être levés, c'est bien sûr par l'État, par l'ARS, par l'Agence de l'eau,
00:07:29 et qui peut nous donner les autorisations, bien sûr, une fois qu'eux-mêmes seront rassurés.
00:07:34 Juste pour vous expliquer l'étude que nous sommes en train de faire à Pera, c'est une étude de faisabilité.
00:07:39 Nous nous sommes entourés, bien sûr, de professionnels de l'eau, qui sont bien sûr des sociétés imagos,
00:07:44 ce sont des scientifiques, ce sont des idéologues, ce sont uniquement des professionnels spécialisés là-dedans.
00:07:51 Et c'est vrai qu'on essaye de travailler sur ces projets pour anticiper, anticiper justement les sécheresses,
00:07:57 comme on a pu voir la sécheresse historique de 2022, que nous avons pu tous subir en France.
00:08:02 Parce que si ça marche, on imagine que vous pourriez garder ce système afin de, à long terme,
00:08:06 toujours préserver, sauvegarder l'eau potable si elle se raréfie, évidemment. Vous y songez déjà ?
00:08:12 On y songe déjà. Regardez un petit peu, aujourd'hui je trouve tout ce qui est apparent,
00:08:16 qu'on puisse utiliser de l'eau potable, je dis bien de l'eau potable, pour nettoyer des voiries,
00:08:21 pour arroser des jardins, pour arroser des ronds-points, pour arroser des fleurs.
00:08:26 Nous on a un petit peu été précurseur là-dessus, ça fait déjà trois ans que nous ne mettons plus de fleurs,
00:08:31 et nous ne fleurissons plus de villages, justement pour ces problèmes de punirie et de crise,
00:08:35 enfin je veux dire de vigilance que nous avons chaque année.
00:08:38 Et aujourd'hui, si on pouvait ne serait-ce qu'utiliser cette eau-là,
00:08:41 ça nous éviterait de prendre uniquement sur les nappes superficielles,
00:08:45 ce qu'on appelle les nappes quaternaires, et surtout, on éviterait de puiser,
00:08:50 et de puiser dans nos ressources pour le futur, au niveau des nappes du pliocène.
00:08:56 Et aujourd'hui, on se doit d'être vigilant par rapport à cette utilisation de l'eau.
00:09:02 Malheureusement, si on utilise ce qu'on a toujours fait,
00:09:07 on risque de partir et d'aller dans un scénario un peu catastrophique.
00:09:11 Alors pour être précis, je vais citer des quantités d'eau dont on va parler,
00:09:14 mais corrigez-moi si je me trompe, cette station d'épuration rejette entre 200 000 et 250 000 m3 par an,
00:09:20 soit l'équivalent tous les trois jours en volume d'une piscine olympique, on voit que si c'est bien ça.
00:09:26 Encore une fois, je vous demande de confirmer, ces quantités énormes.
00:09:30 Non, c'est tout à fait ça, et c'est vrai qu'on nous rejette.
00:09:34 En sachant que Clara, c'est une toute petite ville de 5000 habitants,
00:09:37 déjà, on rejette, et vous avez parfaitement raison,
00:09:41 tous les trois jours on rejette l'équivalent de volume d'une piscine olympique.
00:09:45 Vous imaginez un petit peu ce que ça peut faire au niveau de l'année ?
00:09:49 Et si d'autres collectivités pouvaient avoir effectivement les mêmes projets,
00:09:53 soit pas passer par un bassin de rétention pour essayer de garder l'eau,
00:09:57 l'idéal, nous avons des réservoirs qui sont sous nos pieds,
00:10:00 et on se doit peut-être effectivement de retrouver des procédés qui existent déjà.
00:10:04 Je vous rappelle que dans certains pays, comme en Israël ou en Australie,
00:10:07 on utilise bien sûr les rejets des stations d'épuration pour l'irrigation et autres.
00:10:13 Donc oui, effectivement, c'est un volume énorme,
00:10:16 c'est un volume énorme en sachant que nous ne sommes qu'une toute petite ville de 5000 habitants.
00:10:20 Imaginez pour les 200 000, pardon, excusez-moi, allez-y.
00:10:23 Non, non, je vous en prie, je vous laisse terminer.
00:10:25 J'avais une dernière question pour sentir la réaction de la population
00:10:29 vis-à-vis de la mise en place de cette mesure.
00:10:31 Comment réagissent vos administrés ?
00:10:33 C'est une excellente question.
00:10:35 Écoutez, on a toujours des personnes qui réagissent tout à fait correctement
00:10:39 et qui sont tout à fait sensibilisées ou tout simplement qui se renseignent.
00:10:43 Et après, on peut toujours avoir effectivement, on va dire, des personnes qui sont négatives.
00:10:48 Généralement, ce sont généralement les opposants, voyez-vous.
00:10:52 Mais une fois qu'on leur explique, c'est pour ça que nous faisons cette étude de faisabilité.
00:10:56 On ne le fait pas à la légère, on ne peut pas se permettre de faire ça à la légère.
00:11:00 On a fait plusieurs réunions publiques, on était à notre deuxième réunion publique,
00:11:03 on a même fait notre deuxième réunion directement sur place à la station d'épuration de Clera,
00:11:09 afin qu'ils puissent voir l'eau qui sort et qui s'en va aujourd'hui à la ville,
00:11:14 qui est rejetée à la mer.
00:11:16 On a une eau claire comme une eau presque d'eau potable,
00:11:20 je dis bien presque d'eau potable, je dirais bien, c'est vraiment...
00:11:24 Non mais c'est vrai que ça peut inquiéter.
00:11:26 C'est pour ça que je vous posais la question, parce qu'on peut être un petit peu réticent,
00:11:29 effectivement, à s'approcher, à goûter cette eau-là.
00:11:32 Mais en tout cas, on salue ce genre d'initiative, c'est un peu le fil rouge aussi de notre émission aujourd'hui.
00:11:38 Merci beaucoup en tout cas Marc Petit, je rappelle que vous êtes élu de la commune de Clera.
00:11:42 On vous souhaite surtout bon courage pour cet été qui s'annonce d'ores et déjà très chaud.
00:11:47 On verra un autre exemple évidemment, parce qu'on constate qu'il faut s'organiser.
00:11:51 Tous les maires, surtout dans les Pyrénées-Orientales, cherchent des solutions,
00:11:54 celle-ci par excellence, Christian Proutot.
00:11:56 Une piscine olympique tous les trois jours.
00:11:58 Non mais je pense que de toute façon, le cycle de l'eau, que tout le monde connaît,
00:12:02 doit être vertueux dans la mesure où on en utilise beaucoup.
00:12:06 La propreté amenant les gens à prendre des douches,
00:12:09 à utiliser des chasses d'eau qui consomment énormément.
00:12:12 Ne serait-ce que les chasses d'eau, on ne se rend pas compte,
00:12:15 mais c'est une quantité d'eau énorme.
00:12:18 Et là on a déjà adapté la charge d'eau.
00:12:20 Oui, on a adapté la charge d'eau, mais des fois les gens ont des chasses
00:12:26 qui ne sont pas bien réglées et tout.
00:12:28 C'est des petites choses comme celle-là, qui multipliées par le nombre d'habitants,
00:12:32 peuvent amener justement à des consommations de l'eau courante très importantes.
00:12:38 Sauf qu'on peut se demander pourquoi l'eau, celle-là en particulier,
00:12:43 ne pourrait pas bénéficier d'un réseau particulier pour les chasses d'eau, par exemple.
00:12:47 C'est vrai qu'on se demande surtout pourquoi on ne l'a pas déjà fait avant.
00:12:50 Parce qu'effectivement, quand il s'agit d'arroser les plantes de la ville
00:12:55 et nettoyer les rues, on n'a pas besoin d'eau potable pour ça.
00:12:58 On n'a pas besoin.
00:12:59 Et le maire que vous venez d'interviewer, Barbara, a parfaitement raison
00:13:02 de pointer le retard faramineux de la France en la matière.
00:13:05 La France qui est plutôt à la pointe de l'innovation
00:13:09 dans pas mal de domaines de récupération, etc.
00:13:12 s'illustre par un gâchis inadmissible depuis trop de temps.
00:13:17 Et on voit malheureusement ces régions qui en paient le prix.
00:13:20 On est capable de faire des efforts.
00:13:22 On est capable de savoir.
00:13:23 On a la technique et les savoir-faire.
00:13:26 Ce n'est pas un vœu pieux, mais il faut faire réellement le pari de l'innovation,
00:13:30 le pari de l'intelligence pour qu'à l'échelle nationale,
00:13:33 tant mieux si à l'échelle locale, ça peut fonctionner.
00:13:37 Mais il faut qu'il y ait un vrai plan national pour économiser davantage l'eau,
00:13:42 répartir l'eau en fonction de sa consommation.
00:13:45 Il est inadmissible, voire incompréhensible,
00:13:49 que l'on nettoie la voirie avec la même eau qui coule de notre robinet.
00:13:53 Il y a quelque chose qui ne marche pas.
00:13:56 Et vu la situation qui ne peut qu'aller,
00:14:00 en étant de plus en plus alarmante, notamment dans les régions du Sud,
00:14:04 il faut absolument trouver des solutions.
00:14:07 Je ne vais pas jouer les cassandres en disant que dans quelques temps,
00:14:11 on aura des incendies malheureusement à combattre.
00:14:14 Et un incendie, ça peut certes s'éteindre avec des neiges carboniques,
00:14:17 mais c'est surtout avec de l'eau qu'on les éteint.
00:14:20 On a déjà parlé de ces pompiers qui en ce moment font des stocks d'eau,
00:14:23 qui vont chercher l'eau dans les piscines des campings,
00:14:25 notamment, justement en prévision de cet été.
00:14:27 On évoquera d'autres solutions dans un instant avec une autre élue,
00:14:31 mais je voulais vous faire voir ce point fait par Loïc Roussval,
00:14:35 l'un de nos journalistes météo, sur cette situation catastrophique
00:14:39 des Pyrénées-Orientales avec les toutes dernières informations.
00:14:43 Oui, depuis le 10 mai, les Pyrénées-Orientales sont placées en état de crise
00:14:48 en raison d'une sécheresse historique d'où jamais vue depuis 1959.
00:14:52 En 12 mois, Météo France a relevé seulement 200 mm de puits tombés à Perpignan,
00:14:57 de mai 2022 à mai 2023.
00:14:59 L'année la plus sèche depuis l'ouverture de la station Météo en 1925.
00:15:04 Habituellement, ils tombent entre 500 et 600 mm, soit 600 litres d'eau au mètre carré.
00:15:09 Des déficits pivométriques importants de -60, -65%.
00:15:13 En plus, la saison de recharge des naffes phréatiques est terminée depuis fin mars.
00:15:18 Le niveau des cours d'eau est encore bas pour certains barrages, notamment, également.
00:15:24 C'est pour cela que de nombreuses mesures de restrictions sur l'usage de l'eau
00:15:27 ont été mises en place pour privilégier les usages prioritaires de l'eau.
00:15:32 Voilà, et les maires, encore une fois, cherchent des solutions.
00:15:35 On va se tourner désormais vers Armel Revel Fourcade.
00:15:37 Bonjour, merci d'être en direct sur CNews avec nous.
00:15:40 Chez vous, c'est une campagne de sensibilisation qui est faite auprès des habitants.
00:15:46 Expliquez-nous le message qui est délivré, surtout, j'ai compris qu'il y avait
00:15:49 des petits outils qui étaient aussi donnés aux habitants.
00:15:52 Oui, effectivement, nous avons mis en place un flyer face à la sécheresse
00:15:57 et à la préservation de la ressource en eau, où nous avons demandé,
00:16:03 tout simplement, de prendre des gestes simples,
00:16:06 des éco-gestes pour réduire notre consommation en eau au quotidien,
00:16:10 comme par exemple faire attention aux potentielles fuites de l'habitation,
00:16:15 prendre des douches plutôt que des bains, économiser l'eau de douche,
00:16:20 en mettant tout simplement, en attendant que l'eau chaude arrive,
00:16:23 des bassines pour les récupérer, pour pouvoir arroser ensuite ces plantes,
00:16:28 économiser également l'eau du robinet.
00:16:31 Et donc, nous avons essayé tout simplement de sensibiliser,
00:16:34 dans un premier temps, les habitants en mettant en place ces mesures-là.
00:16:38 Est-ce que vous allez aller plus loin ?
00:16:40 J'ai lu qu'on pourrait distribuer, à ceux qui le demandent,
00:16:43 des kits d'économie d'eau. De quoi s'agit-il exactement ?
00:16:47 Alors, effectivement, avec l'Association des maires,
00:16:50 nous avons mis en place un achat groupé pour tous les habitants
00:16:52 des départements des Pérennées-Orientales,
00:16:54 de façon à ce qu'ils puissent avoir deux limitateurs d'eau pour les robinets
00:17:01 et également un limitateur pour la douche.
00:17:04 Et donc, à ce stade, nous avons passé commande,
00:17:07 nous les aurons certainement au mois de début juin.
00:17:10 Il y a eu déjà plus de 40 000 kits qui ont été commandés par les maires sur le département.
00:17:16 Avez-vous déjà des demandes, peut-être une liste d'attente d'habitants
00:17:19 qui auraient bien reçu le message et qui attendent avec impatience
00:17:22 ces kits qui peuvent réduire de 50 % l'eau que l'on consomme ?
00:17:27 Oui, effectivement, nous avons fait passer des messages sur les réseaux sociaux
00:17:32 mais également sur le site internet de la ville,
00:17:35 où les gens avaient la possibilité de commander ces kits.
00:17:38 La Ville du Soleil en a commandé à peu près 2 000
00:17:41 et nous avons déjà à peu près 600 personnes, 600 foyers,
00:17:44 qui se sont inscrits pour avoir ces kits à disposition.
00:17:48 Est-ce que du coup, vous pensez à d'autres mesures à mettre en place
00:17:52 ou est-ce que selon vous cela suffira à préserver l'eau pour cet été, pour tout le monde ?
00:17:57 Alors non, effectivement, on a entrepris bien entendu des actions sur la Commune du Soleil.
00:18:02 Nous avons par exemple mis en place des récupérateurs d'eau dans nos écoles
00:18:07 pour sensibiliser les enfants, c'est-à-dire que les enfants,
00:18:10 plutôt que de jeter le reste des carafes d'eau dans les réseaux,
00:18:15 ils récupèrent cette eau potable de façon à pouvoir ensuite arroser les plantes des écoles.
00:18:20 Nous avons également équipé tous nos bâtiments publics de récupérateurs d'eau.
00:18:24 Par exemple, aujourd'hui, il pleut dans notre département,
00:18:27 on espère que ça va continuer.
00:18:29 Donc ça nous permet tout simplement de récupérer l'eau de pluie
00:18:33 et on a mis en place également, par le biais des réseaux sociaux
00:18:40 et des panneaux lumineux de la ville, des actions,
00:18:43 notamment sur "Ma Commune s'engage" où on met en fait la consommation d'eau par bâtiment
00:18:50 et l'objectif c'est de pouvoir réduire cette consommation
00:18:53 et inciter les gens à moins consommer d'eau.
00:18:55 Et on imagine que ces mesures pourraient rester à l'avenir, dans le temps,
00:19:00 si finalement nous consommons tous moins d'eau au quotidien,
00:19:03 là encore une fois on se prépare aussi mieux à ces épisodes caniculaires
00:19:07 et de manque d'eau qui pourraient se profiler.
00:19:09 Oui, effectivement, je pense que ces mesures,
00:19:12 il faut qu'elles soient pérennisées dans le temps
00:19:16 et je pense que l'objectif aujourd'hui c'est de se réunir,
00:19:20 que ce soit au niveau de toutes les institutions qui ont la compétence eau
00:19:24 et la gestion de l'eau, pour mettre en place un plan d'action commun et cohérent
00:19:29 et je pense que c'est très important qu'aujourd'hui on prenne la mesure
00:19:32 de la difficulté qu'il y a aujourd'hui dans les Pyrénées-Orientales
00:19:36 puisqu'il faut savoir qu'en fait il y a eu des assises de l'eau en 2019
00:19:41 et il faut vraiment que le département des Pyrénées-Orientales
00:19:44 devienne un laboratoire expérimental pour faire face à cette sécheresse inédite.
00:19:49 Il faut qu'il y ait des plans pluriannuels d'investissement dans les réseaux fuyards,
00:19:53 qu'on mette en place aussi la désalinisation de l'eau.
00:19:56 En Israël par exemple 90% des eaux usées sont réutilisées,
00:20:00 en France c'est seulement 1%.
00:20:03 Le président de la République a annoncé qu'on passerait dans quelques années à 10%
00:20:07 mais je pense que là il faut qu'on prenne vraiment la mesure de la gravité
00:20:10 de la préservation de notre ressource.
00:20:12 Alors c'est vrai que le département des Pyrénées-Orientales émite un exergue aujourd'hui
00:20:18 par rapport à tout ce qui se passe,
00:20:20 mais je pense que ça va aussi arriver dans d'autres départements
00:20:23 et je pense qu'il faut vraiment qu'on prenne la mesure de la gravité de la situation
00:20:28 et qu'on fasse vraiment du stockage de l'eau,
00:20:31 des aménagements aussi ou des rénovations de canaux d'arrosage.
00:20:35 Le réemploi des eaux usées c'est vraiment un enjeu stratégique
00:20:39 très important pour notre département dans un premier temps
00:20:42 mais aussi pour d'autres qui risquent de voir venir ces difficultés d'ici quelques temps.
00:20:47 C'est vrai et en tout cas c'est grâce à votre parole aussi d'élu qu'on fait avancer la cause.
00:20:51 Merci beaucoup Madame le maire Armel Revel Fonca, maire du Solé.
00:20:55 Merci d'avoir participé à notre émission.
00:20:57 C'est vrai que les régulateurs de robinet,
00:20:59 les limitateurs aussi pour la douche, je le rappelle,
00:21:02 permettent d'éliminer de 50% sa consommation.
00:21:04 On imagine que ceux qui vont le fixer là, aujourd'hui,
00:21:06 sur leurs installations dans les Pyrénées-Orientales
00:21:08 ne vont pas l'enlever et vont drastiquement limiter leur consommation d'eau.
00:21:11 Il faudrait qu'on le fasse tous.
00:21:12 Évidemment, ça fera une économie également substantielle pour ces ménages.
00:21:17 Les Français sont responsables,
00:21:19 ils ont prouvé leur sens de la responsabilité.
00:21:21 Souvenez-vous cet hiver, quand le gouvernement leur a demandé
00:21:24 de faire des économies, au du moins attention, à la consommation d'électricité.
00:21:27 L'hiver a été plutôt doux, il est vrai,
00:21:29 mais on a quand même vu que la consommation d'électricité
00:21:32 avait drastiquement baissé durant les mois d'hiver.
00:21:35 Les Français, ce n'est pas qu'ils jouent le jeu,
00:21:37 c'est qu'ils savent être responsables quand il le faut.
00:21:40 En plus, ça tombe à un mauvais moment avec l'inflation
00:21:43 qui touche beaucoup de ménages, évidemment.
00:21:46 Donc, si des économies sont à faire, elles vont être faites.
00:21:50 En plus, ce sont des économies qui sauvent la planète.
00:21:52 C'est formidable.
00:21:53 Encore une fois, d'autres pays ont déjà mis en place des mesures
00:21:55 avant d'atteindre une alerte.
00:21:56 On est en retard sur ce point.
00:21:58 On est en retard, mais tout cela a un coût.
00:22:00 Il faut faire une volonté politique, il n'y en a pas d'autre,
00:22:04 de débloquer des budgets pour pouvoir financer,
00:22:07 que ce soit pour dessaler l'eau de mer,
00:22:09 que ce soit pour traiter des eaux usées dans différents degrés,
00:22:12 comme on l'a commenté dans la première partie de l'émission.
00:22:15 Tout cela, on peut le faire, on sait le faire.
00:22:17 Et d'autres pays, vous citiez Israël, Australie,
00:22:19 il y a les Émirats également qui s'illustrent en la matière.
00:22:22 On sait le faire, mais il faut accepter de mettre l'argent sur la table.
00:22:25 Avec les milliers de kilomètres de littoral qu'a le pays, c'est vrai que...
00:22:28 Oui, alors la décyclinisation, ce n'est pas l'arme absolue,
00:22:31 parce que ça a des inconvénients également,
00:22:33 pas forcément parce qu'on enlève de l'eau de la mer
00:22:35 dont on nous dit qu'elle monte, donc à la limite, elle pourrait descendre.
00:22:38 Non, je plaisante.
00:22:40 Mais ce que je voulais dire, c'est qu'il y a, par exemple,
00:22:43 déjà des modes de vie différents.
00:22:46 Quand vous voyez la différence de consommation d'eau
00:22:49 entre les ruraux et les citadins...
00:22:53 Les urbains.
00:22:54 Voilà.
00:22:55 De l'a imaginer que c'est parce qu'on utilise plus la douche ou autre chose,
00:22:59 non, je pense qu'il y a un mode de vie qui est différent.
00:23:02 En campagne, on sait ce que coûte l'eau,
00:23:04 donc au lieu de prendre une douche de 10 minutes,
00:23:07 eh bien on prend une douche rapide.
00:23:09 Il y a des choses comme celle-là.
00:23:11 Il y a des citadins qui font quand même attention.
00:23:14 Il y a des petits appartements dans lesquels on n'a pas la place d'une baignoire,
00:23:17 on met une douche et c'est tant mieux.
00:23:19 La différence de consommation, c'est du simple au double.
00:23:22 C'est quand même important.
00:23:24 Et pour en revenir au cycle de l'eau,
00:23:27 il y a des pays où effectivement,
00:23:30 on finit par récupérer toutes les eaux usées
00:23:33 et à la réinjecter dans le circuit,
00:23:36 parce que le système de filtration fonctionne bien.
00:23:39 Je crois même qu'il y a en France,
00:23:42 il y a eu un projet qui a été mis en place sur une petite cité
00:23:46 où elle a sa propre centrale de filtration
00:23:50 et ça tourne en circuit fermé.
00:23:53 On va finir cette thématique en partant sur l'île de Beautey en Corse.
00:23:56 La commune de Brandeau prend aussi de nouvelles mesures.
00:23:59 Cette commune touristique du Cap-Corse,
00:24:01 qui compte environ 1 700 habitants à l'année et qui triple en été,
00:24:04 a déjà mis en place la tarification progressive de l'eau
00:24:07 pour faire payer plus les gros consommateurs.
00:24:10 Le maire vient de prendre deux nouveaux arrêtés
00:24:12 pour interdire le remplissage des piscines privées à partir du 15 mai.
00:24:15 Et il ne délivrera plus non plus de permis de construire
00:24:18 pour de nouvelles piscines.
00:24:20 Reportage de notre correspondante sur place, Christina Luzzi.
00:24:23 La mairie de Brandeau, commune touristique du Cap-Corse,
00:24:26 qui compte environ 1 700 habitants à l'année et le triple l'été,
00:24:29 anticipe déjà la saison estivale avec des mesures strictes
00:24:32 pour lutter contre le manque d'eau.
00:24:34 Récemment, j'ai pris deux arrêtés en fait.
00:24:37 Un premier arrêté d'interdiction de remplir les piscines
00:24:40 à compter du 15 mai.
00:24:42 Et ensuite cet arrêté d'interdiction de construction
00:24:45 de piscines, de bassins, de piscines hors sol,
00:24:49 ainsi que l'interdiction de forage.
00:24:51 Si la majeure partie des habitants de cette commune,
00:24:53 où 200 piscines ont été recensées par la municipalité,
00:24:55 comprennent la démarche, certains grincent quand même des dents.
00:24:58 Du côté des professionnels du secteur,
00:25:00 cette décision est vécue comme une injustice
00:25:02 puisque selon la Fédération de Professionnels de la Piscine,
00:25:04 elles auraient un impact négligeable en ne représentant que 0,15%
00:25:07 de la consommation d'eau annuelle en France.
00:25:10 Ça fait 42 ans que je fais ce métier
00:25:12 et ça fait 42 ans que j'entends la même comédie tous les ans.
00:25:15 Rien qu'en Corse, on a 8 milliards de mètres cubes
00:25:18 de précipitation par an.
00:25:20 On en stocke malencontreusement ou malheureusement qu'un pour cent
00:25:24 et là, personne ne dit rien.
00:25:26 On ne s'attaque vraiment pas à ce problème de stockage.
00:25:29 Un jour, il serait peut-être plus judicieux,
00:25:31 au lieu de s'attaquer aux gens comme nous
00:25:33 et nous interdire d'exercer notre métier,
00:25:35 on devrait s'attaquer vraiment aux réels problèmes
00:25:38 qu'on rencontre tous les jours, au quotidien,
00:25:40 le problème de stockage.
00:25:41 Abran de l'Arrêté est en vigueur pour un an,
00:25:43 il pourrait être prolongé si besoin.
00:25:46 Est-ce qu'on se trompe de débat, comme dit ce monsieur
00:25:48 qui est dans le commerce des piscines ?
00:25:50 On comprend que lui ne soit pas content.
00:25:52 De toute façon, ça vous ferait des malheureuses,
00:25:54 quelles que soient les politiques que vous menez en la matière.
00:25:56 Mais ce que nous soulignons, c'est que les piscines,
00:25:59 ça ne se vide pas, vous rajoutez de l'eau
00:26:02 au fur et à mesure de l'évaporation.
00:26:03 Et puis surtout, chaque piscine, et c'est même la loi,
00:26:05 a des systèmes de filtres que vous devez changer,
00:26:07 des produits que vous devez régulièrement mettre
00:26:10 dans ces filtres qui se répandent dans l'eau.
00:26:12 C'est le boulot des piscinistes d'ailleurs,
00:26:14 qui sont très surveillés, parce qu'ils ont à répondre
00:26:16 des normes qui ont été établies par la loi.
00:26:20 Donc en fait, ce n'est pas à chaque fois
00:26:21 que vous avez une piscine, des milliers de litres d'eau.
00:26:23 Tout est mesuré, alors.
00:26:24 En tout cas, ça envoie un bon message.
00:26:26 Ah mais en tout cas, le message, oui, exactement.
00:26:28 Juste une chose, c'est bon pour la planète,
00:26:30 parce que l'évaporation, c'est utile aussi.
00:26:32 Allez, on fait une courte pause, et puis on parlera d'autres maires,
00:26:36 ceux qui se font de plus en plus agresser
00:26:38 dans nos communes en France.
00:26:39 A tout de suite.
00:26:40 On reprend nos débats dans un instant.
00:26:45 On fait d'abord le point sur l'essentiel des titres de l'actualité.
00:26:47 La parole à Maureen Vidal.
00:26:52 Il n'y a pas du tout de pause dans l'ambition climatique.
00:26:54 Ce sont les mots de la Première ministre Elisabeth Borne.
00:26:57 Alors qu'Emmanuel Macron présentait des projets
00:26:59 de réindustrialisation de la France ces derniers jours,
00:27:02 il a estimé qu'il ne fallait plus ajouter de normes environnementales
00:27:04 après l'application du Pacte vert de l'Union européenne.
00:27:07 Comme le président, la Première ministre a réaffirmé son soutien au Pacte vert,
00:27:10 avec l'objectif d'atteindre la neutralité carbone en 2050.
00:27:14 Abakmout, ville épicentre des combats en Ukraine
00:27:17 est envahie par les forces russes.
00:27:19 L'armée ukrainienne affirme avancer dans certaines zones
00:27:21 autour de la ville de l'Est de l'Ukraine.
00:27:23 Une avancée confirmée par le patron du groupe paramilitaire russe Wagner.
00:27:26 Il dénonce l'armée russe d'avoir fui ses positions.
00:27:29 Une semaine après son couronnement, le roi Charles III prend la pause.
00:27:33 Aux côtés de ses héritiers, les princes William et George.
00:27:36 Des photos dévoilées sur le compte Instagram de la famille royale.
00:27:39 Ces portraits officiels ont été pris le jour du couronnement du roi
00:27:42 dans la salle du trône du palais.
00:27:44 Sur la première photographie, le roi apparaît vitu de ses robes de couronnement
00:27:47 et coiffé de sa couronne impériale aux côtés de ses héritiers.
00:27:50 Sur la seconde, le monarque se tient aux côtés de la reine-consort Camilla
00:27:53 entourée de leurs pages d'honneur et des dames présentes au couronnement.
00:27:56 On en vient à ces agressions et ces violences menaces
00:28:03 émises à l'encontre des maires des communes dans les côtes d'Armorhune
00:28:06 qui a été désormais ouverte après le sabotage du véhicule de la maire de Plougrescan.
00:28:11 Une commune du littoral, 1200 habitants.
00:28:14 L'élu a déposé plainte dénonçant des faits commis à son encontre
00:28:17 et tentant d'être qualifié de tentative d'homicide et de menace de mort.
00:28:21 Elle a expliqué que la veille, alors qu'elle démarrait son véhicule,
00:28:24 elle avait constaté un défaut de freinage et l'absence de résistance au niveau de la pédale de frein.
00:28:29 Le garagiste qui a ausculté le véhicule a constaté que les flexibles avaient été coupés.
00:28:34 Ce n'est pas la première fois que cet élu est victime d'un tel événement par le passé.
00:28:37 L'une des roues avant de son véhicule avait été desserrée.
00:28:42 Quoi qu'on pense de son élu local, Christian Proutaud ?
00:28:45 On peut manifester son mécontentement, mais s'en prendre directement à sa vie
00:28:50 et la mettre en danger, c'est une ligne qui est franchie de plus en plus souvent.
00:28:54 Oui, et il faut espérer que si, ce que j'espère au niveau de l'enquête,
00:29:01 on arrive à trouver l'auteur de ce geste, qu'il y ait une tentative de meurtre.
00:29:06 Il faut arrêter.
00:29:08 Une voiture sur laquelle il n'y a pas de frein peut amener à un accident mortel.
00:29:13 Et d'une irresponsabilité totale, il y a quand même un certain nombre de personnes
00:29:19 qui ne mesurent plus qu'on peut manifester simplement en mettant un bulletin de vote.
00:29:24 Pas forcément en tapant sur des casseroles, mais le jour où on doit passer élire son maire,
00:29:31 on va mettre un bulletin de vote.
00:29:33 Après, on peut avoir voté pour quelqu'un et ne pas être content du résultat.
00:29:38 Malgré tout, dans le conseil municipal, on a des gens qui représentent la tendance qui n'a pas été élue.
00:29:44 Donc tout ça est assez inquiétant et ça dénote un climat que certaines personnes même
00:29:52 qui mettent ce climat en exergue en poussant des cris d'orfraie,
00:29:57 sont les premiers à allumer de leur côté en disant "l'État ne fait rien, il faut faire ci, faire ça",
00:30:04 y compris des élus qui à leur poste, quand ils sont à la députation et qui sont en mesure de voter des textes,
00:30:12 feraient mieux de voter des textes que d'aller accompagner certaines manifestations.
00:30:17 Voilà, moi c'est mon point de vue.
00:30:19 Si on laisse ça courir, continuer, perdurer, eh bien on va au-devant de graves problèmes.
00:30:26 Parce que nos élus municipaux, les maires, c'est la première proximité, c'est la première étape.
00:30:33 Et ils avaient depuis quelques années plutôt bonne image.
00:30:37 Enfin, elles se déréglèrent, on peut dire, ces cinq, huit dernières années.
00:30:43 Mais que quelques personnes se permettent ça est vraiment inadmissible.
00:30:47 J'espère que quand ils seront pris, la justice...
00:30:50 Alors on entendra justement dans un instant la ministre déléguée chargée des collectivités
00:30:54 parce que ce sabotage intervient aussi dans un contexte très particulier.
00:30:57 Il y a quelques jours, à la démission du maire de Saint-Brévin,
00:31:00 je voulais préciser à nos téléspectateurs que nous avons tenté évidemment
00:31:04 de contacter la maire de Plogrescan qui ne nous a pas répondu.
00:31:08 On voulait entendre son propos, estimant qu'elle serait sans doute intéressée de dénoncer.
00:31:13 Ce n'est pas la première fois que ça arrive malheureusement.
00:31:15 Et malgré à chaque fois l'élan que ça entraîne, les réactions que ça entraîne,
00:31:19 on a l'impression que rien ne change au quotidien.
00:31:21 Rien ne change, voire ça grave même.
00:31:24 Mais juste une parenthèse, on sait quel est le litige qui l'oppose à l'un de ces administrés
00:31:29 pour en arriver à cette fin.
00:31:30 Elle a parlé elle-même de tensions avec certains de ces administrés, de propos menaçants.
00:31:35 Mais il n'y a pas de raison.
00:31:37 On sait qu'à Saint-Brévin c'était l'installation d'un centre de micro.
00:31:40 Oui, d'accord.
00:31:41 Ça doit être corrélatif à une décision.
00:31:42 En tout cas, une enquête est en cours aussi.
00:31:44 Mais tout cela révèle un climat absolument délétère dans de très nombreuses communes.
00:31:50 Et ça a pour conséquence quoi aussi ?
00:31:52 C'est que lors des... On sait déjà que pour les municipales de 2026,
00:31:55 plus de la moitié, si ce n'est les deux tiers des maires actuellement en poste,
00:31:59 ne se représenteront pas.
00:32:01 Qui acceptera de reprendre le flambeau ?
00:32:06 Là se posera vraiment une question.
00:32:08 Et quel est l'avenir d'une commune si elle n'a pas de maire à sa tête ?
00:32:13 Il en faut.
00:32:14 Il y a de plus en plus d'ailleurs de regroupements de communes, etc. en France,
00:32:17 qui montrent qu'on veut non pas décharger, on manque,
00:32:21 et on alourdit la tâche de celui qui a sous sa tutelle plusieurs agglomérations.
00:32:26 Ce sont évidemment généralement de petites agglomérations,
00:32:29 souvent dans la campagne.
00:32:32 Mais c'est de plus en plus fréquent.
00:32:34 Et c'est vrai qu'on le dénonce légitimement à juste titre.
00:32:39 Mais que voulez-vous faire d'autre que...
00:32:42 Si évidemment il y a une réponse judiciaire,
00:32:44 si on arrive à arrêter les coupables, à les juger et à les condamner,
00:32:48 ça, ça va de soi.
00:32:49 Mais dès lors que vous n'avez pas la plupart de ces opérations,
00:32:52 ces agressions se font de nuit, etc.
00:32:54 Et puis il y a une certaine aussi, une certaine omerta,
00:32:56 donc bien des cas aussi également, où on ne va pas dénoncer le voisin.
00:32:59 Donc c'est un peu sans fin, un cycle qui est assez terrible.
00:33:04 Et c'est vrai que malheureusement, le maire, vous le disiez tout à l'heure,
00:33:08 qui était cette figure la plus aimée des Français,
00:33:10 les élections municipales les plus suivies des électeurs,
00:33:14 sont en passe d'être boudés elles aussi.
00:33:16 Et c'est assez triste pour la vie démocratique que représente cette fonction.
00:33:21 Pour expliquer justement ce désamor à cette non-représentation des maires à leur propre poste,
00:33:25 il y a ce chiffre du ministère de l'Intérieur.
00:33:27 Les faits de violences physiques ou verbales contre les élus
00:33:30 ont augmenté de 32% l'année dernière.
00:33:35 C'est aussi bien des agressions, des apostrophes, des violences, des menaces.
00:33:41 On en évoque malheureusement chaque semaine.
00:33:43 Alors il faut savoir justement dans ce contexte très particulier,
00:33:46 quelques jours après la démission du maire de Saint-Brévent-l'Épin,
00:33:49 le gouvernement a annoncé le lancement d'un centre d'analyse
00:33:52 et de lutte contre les violences faites aux élus afin d'améliorer leur protection.
00:33:57 Je vous propose aussi d'entendre la ministre déléguée chargée des collectivités territoriales et de la ruralité.
00:34:03 Bien sûr de la protection, bien sûr de la protection policière, de la protection gendarmerie.
00:34:09 On a déjà travaillé sur le sujet de renforcer les sanctions de ceux qui s'en prennent aux élus
00:34:14 pour les aligner sur celles qui sont appliquées pour les atteintes au personnel en uniforme,
00:34:20 les policiers, les gendarmes, les pompiers.
00:34:22 Puis avec David Lissnard et l'Association des maires de France,
00:34:27 avec qui je suis en contact régulier, on travaille et on va poursuivre nos travaux
00:34:32 pour voir comment on peut véritablement mettre en place ce qu'on appelle un choc civique.
00:34:37 Notre société a besoin d'un choc civique.
00:34:40 C'est réussir à faire comprendre aux Français qu'il est totalement inconcevable de s'en prendre à un élu.
00:34:45 Voilà, notre société a besoin d'un choc civique.
00:34:48 Jonathan Cixous, j'ai envie de vous dire, une fois qu'on a dit ça...
00:34:50 Eh bien, une fois qu'on a dit ça, on peut penser à Clémenceau qui disait que
00:34:53 quand on veut enterrer un sujet, on crée une commission.
00:34:55 Je pense un peu à ça en entendant cette...
00:34:59 Ça ne date donc pas d'hier, mais ce n'est pas très rassurant non plus.
00:35:01 Ça veut dire que si on en est toujours là...
00:35:03 On pointait tout à l'heure la responsabilité des Français en matière d'économie d'eau, d'énergie, etc.
00:35:07 Je pense qu'on peut quand même...
00:35:09 Parce que ça reste les chiffres que vous avez montrés, la 32% d'augmentation, c'est fou.
00:35:13 Mais je pense qu'on peut quand même aussi tabler sur la responsabilité et le bon sens de beaucoup,
00:35:19 de la majorité d'entre nous tout de même.
00:35:22 Et c'est aussi sur ça, plutôt que d'employer de grands mots comme ça.
00:35:26 Sauf qu'évidemment, ce ministre délégué nous dit qu'on va poursuivre les travaux.
00:35:29 Très bien, il y a cette création d'un comité parfait.
00:35:32 Renforcer les sanctions, c'est déjà fait, dit-elle.
00:35:35 Enfin, visiblement, ça n'a aucun effet.
00:35:37 Ça n'empêche pas certains de continuer d'agir et de façon...
00:35:39 Non, mais parce que je...
00:35:41 Ça n'est pas dissuasif.
00:35:43 Oui, mais malheureusement, on a une minorité agissante, imbécile, dont on sait très bien qu'en plus...
00:35:50 Maintenant, elle est plutôt itinérante.
00:35:52 C'est-à-dire qu'on se transporte quelque part pour aller protester contre un projet
00:35:58 qui a été élu, agréé par la majorité, qui a fait l'objet souvent de votes de la part des locaux.
00:36:08 Et on vient contester ces projets.
00:36:10 Et en général, cette minorité itinérante, agissante, elle est violente, souvent.
00:36:20 Alors, c'est sûr que dire "il faudra que la main de la justice soit ferme",
00:36:26 c'est le moins qu'on puisse espérer, à condition de pouvoir les prendre.
00:36:31 Mais c'est pour ça que, moi, je crois qu'il faut absolument surveiller ces groupuscules de quelques bords qui sont,
00:36:38 parce qu'ils sont souvent à l'origine de ces montées de violence,
00:36:43 considérant qu'on a beau être minoritaire, si on considère qu'on a raison, il faut le faire savoir.
00:36:50 C'est ça qu'on s'arrête à chaque fois sur des faits venus de personnes en minorité
00:36:56 et qui, pour le coup, arrivent à dissuader certains de rester à leur poste.
00:37:00 Je voulais justement revenir sur la démission du maire de Saint-Brévent-l'Épaque.
00:37:03 Il s'exprime aujourd'hui dans "Ouest France", regardez ses propos.
00:37:06 Il dit "si ma démission devait servir à une chose, je voudrais que ce soit le rapprochement des services de l'État avec les élus locaux".
00:37:13 Aujourd'hui, dit-il, on a l'impression de vivre dans deux mondes opposés.
00:37:17 Il a fait plusieurs citations et on les commente ensemble.
00:37:20 Il dit aussi "je pense que si l'annonce de ma démission a pris une telle ampleur,
00:37:23 c'est parce qu'il y en a eu tellement durant ce mandat,
00:37:26 c'est peut-être la goutte d'eau qui fera déborder le vase.
00:37:29 Si ça peut faire bouger les choses, tant mieux.
00:37:32 Là encore, on sent un espoir, une réaction, sauf que d'autres avant lui ont déjà démissionné
00:37:38 en disant exactement la même chose et que ça continue.
00:37:43 - Une des idées géniales qu'a eue François Hollande, c'est celle du non-cumul des mandats.
00:37:47 - Oui, on en reparle, on parle de revenir là-dessus.
00:37:50 - Eh bien, ce serait une excellente idée que l'un de ses successeurs décide de revenir là-dessus
00:37:55 parce que c'est excellent pour la vitalité de notre vie démocratique
00:37:59 qu'un élu de terrain puisse en rendre compte devant la représentation nationale.
00:38:03 - C'est ça que vous comprenez lorsqu'il dit "on a l'impression de vivre dans deux mondes opposés".
00:38:06 - Deux choses, il y a ce point, mais dans son cas précis,
00:38:09 je pense que le premier point à interpréter est que l'élu local est en première ligne et tout seul
00:38:17 pour appliquer des décisions qui ont été prises, en l'occurrence à l'Elysée,
00:38:21 au ministère de l'Intérieur, pour "dispatcher", c'était le terme de l'Elysée,
00:38:27 toutes les populations qui arrivent illégalement sur notre sol
00:38:30 et qu'on ne peut pas garder dans les agglomérations des grandes villes,
00:38:35 dans les pourtours des grandes villes, d'où cette volonté de les "dispatcher",
00:38:40 en bon français, les répartir un peu partout sur le territoire,
00:38:44 dans des communes de différentes tailles, par dizaines, par centaines,
00:38:47 et c'est exactement le cas à Saint-Brévin, et là ce maire se retrouve tout seul
00:38:52 pour trouver un local municipal, etc.
00:38:54 - Je reprends mes mots, il ne dit pas "dans deux mondes différents",
00:38:56 il dit "dans deux mondes opposés", c'est encore plus fort.
00:38:59 - Lui a été pour le coup aussi là en première ligne,
00:39:02 puisque l'opposition à la volonté étatique a été particulièrement musclée.
00:39:07 Donc oui, ce sont deux mondes opposés, et c'est là où par opposition,
00:39:11 on peut concevoir ce que je vous disais au début,
00:39:15 il n'y aurait pas à ce point une rupture, une opposition,
00:39:18 si un élu de terrain était également élu à l'Assemblée Nationale.
00:39:22 - Ça veut dire aussi, Christophe Ponto, que le fossé finalement n'a cessé de se creuser,
00:39:26 justement, malgré les multiples alertes entre cet État et le pouvoir local.
00:39:31 - Je ne sais pas si le fossé s'est creusé,
00:39:33 parce que bien évidemment, il faut se mettre à la place de celui qui subit,
00:39:36 et même si l'augmentation est inquiétante,
00:39:40 il faut se mettre à la place de celui qui, tout d'un coup, a eu,
00:39:44 et c'est son cas, sa maison, cette tentative, cet incendie,
00:39:48 pas une tentative, parce que l'incendie a été effectif,
00:39:51 cet incendie, plus les agressions qu'il peut y avoir,
00:39:56 qu'elles soient verbales, les menaces par Internet, par des écrits,
00:40:02 et on peut comprendre cette réaction.
00:40:05 Je ne pense pas que, en particulier les préfets et les sous-préfets,
00:40:10 soient insensibles à ce qui se passe au niveau des maires.
00:40:14 Ils mettent en place des mesures, mais quand on est arrivé,
00:40:19 même si on sait très bien que ce n'est pas le nombre qui va résoudre le fait
00:40:23 que tout d'un coup, on a des gens qui n'acceptent plus le principe majoritaire
00:40:28 et le principe des décisions prises, et qui sont prêts à n'importe quoi
00:40:32 pour faire influer ces décisions, je vous rappelle que pour notre dame Délande,
00:40:36 il y avait eu un référendum quand même.
00:40:39 Donc, quand on vient nous parler de l'initiative populaire,
00:40:42 et qu'après on la conteste suffisamment pour amener l'État à reculer,
00:40:47 c'est là que ça ne va plus du tout.
00:40:49 L'État doit se tenir à la décision qu'il a prise, et faire en sorte
00:40:53 que les maires qui doivent appliquer les décisions que l'État prend,
00:40:56 les maires soient appuyés quand ils sont en devoir d'appliquer les règles
00:41:02 qui ont été décidées.
00:41:04 On va changer de sujet à Grenoble.
00:41:07 Deux étudiants de l'Uni portent plainte après avoir reçu des menaces de mort,
00:41:11 des inscriptions faites sur une façade de la bibliothèque de leur fac.
00:41:15 Ces tags, regardez-les, ils disent "10 améliorables, mort à Yvenne, mort à Samuel".
00:41:23 Alors qu'est-ce que le 10 améliorables ?
00:41:25 C'est une mesure demandée régulièrement par les mouvements d'extrême gauche
00:41:29 lorsqu'il y a des blocages des mouvements sociaux à l'université,
00:41:32 comme lors de la contestation contre la réforme des retraites.
00:41:34 Mesure qui permet donc de mettre 10 sur 20 à tous les étudiants,
00:41:37 qu'ils se présentent à leur examen ou pas.
00:41:40 Alors pour aborder le sujet avec nous, nous recevons l'un des étudiants de l'Uni,
00:41:46 opposé à la mesure et qui s'en trouve donc menacé de mort.
00:41:49 Bonjour Yvenne Lecauze, j'espère que je prononce correctement votre prénom,
00:41:52 sinon n'hésitez pas à me le dire.
00:41:54 Vous êtes représentante de l'Uni Grenoble, au CRUSS et au Conseil d'administration.
00:41:58 Vous êtes également étudiant en troisième année à Sciences Po Grenoble.
00:42:01 Première question d'abord, comment allez-vous,
00:42:04 comment vous sentez-vous depuis que vous êtes l'objet de ces menaces de mort ?
00:42:08 Ces menaces de mort ne sont pas nouvelles.
00:42:12 Clairement, ça fait depuis que je m'engage, depuis deux ans,
00:42:17 que je suis régulièrement amené à être menacé par des groupes uscul d'extrême gauche,
00:42:22 par des antifascistes, des membres de l'UNEF.
00:42:24 Et clairement, que ce soit moi, moi personnellement,
00:42:29 ou même globalement tous les militants de l'Uni Grenoble,
00:42:31 ou même de l'Uni à travers la France,
00:42:33 nous sommes régulièrement menacés par ces étudiants.
00:42:36 Après, moi j'aurais tendance à dire que ça va, ça va même très bien,
00:42:40 car au contraire, ça renforce notre volonté de nous engager,
00:42:43 ça renforce notre volonté de lutter contre justement ce fléau.
00:42:47 Ce fléau, c'est quoi ? C'est l'extrême gauche au final,
00:42:50 car dès qu'on leur donne les manettes,
00:42:52 à chaque centimètre de progression, c'est davantage totalitaire,
00:42:57 c'est davantage violent, c'est davantage hostile à notre liberté et à notre nation.
00:43:02 Donc moi je pense qu'il est devoir de chacun d'entre nous de ne pas céder,
00:43:05 de ne pas faire front, et donc ce genre de menaces,
00:43:07 ça a davantage tendance à me pousser à davantage m'engager,
00:43:10 à me pousser à davantage vouloir lutter contre le gauchisme,
00:43:15 contre l'extrême gauche à l'université,
00:43:17 même plus globalement au niveau national.
00:43:21 Donc non, j'aurais tendance à dire que ça va très bien.
00:43:25 On est heureux de l'entendre.
00:43:27 Depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites,
00:43:30 votre fac a été bloquée régulièrement, à peu près deux jours par semaine,
00:43:34 et donc plusieurs groupes affiliés à la gauche radicale voudraient
00:43:37 que tous les étudiants obtiennent au moins un 10 de moyenne pour cette année,
00:43:40 malgré les mobilisations et les blocages.
00:43:43 Ils disent demander cela pour éviter les injustices entre les étudiants,
00:43:47 éviter les redoublements.
00:43:48 Qu'est-ce que vous leur répondez ?
00:43:51 Cette mesure déjà est une mesure complètement démago,
00:43:54 elle n'est absolument pas applicable.
00:43:56 Comment voulez-vous imaginer à un seul instant que tous les étudiants,
00:44:02 même s'ils n'ont pas le niveau,
00:44:04 même s'ils n'ont pas réussi à correctement comprendre
00:44:08 les cours que leur seront donnés l'année suivante,
00:44:12 comment ces étudiants-là pourraient y aller ?
00:44:14 On va se retrouver avec une baisse générale du niveau,
00:44:16 et de plus, même du point de vue moral,
00:44:18 c'est une mesure complètement anti-méritocratique,
00:44:22 dans le sens où on aura des étudiants qui ont bossé leur partiel,
00:44:26 des étudiants qui ont tout fait pour passer au supérieur,
00:44:28 et d'autres étudiants qui ont bloqué leur fac,
00:44:30 qui sont à leur manif et qui ne l'ont absolument pas révisé.
00:44:34 Et ces étudiants-là, alors qu'ils ne révisent pas,
00:44:36 ces étudiants-là, alors qu'ils ne vont pas en cours,
00:44:38 alors qu'ils enfreignent la loi en bloquant leur établissement
00:44:40 et même souvent en le dégradant,
00:44:41 on aimerait leur donner la possibilité de passer à l'année supérieure.
00:44:44 Nous, on n'est pas d'accord avec ça, avec l'Union on s'oppose,
00:44:47 pour passer à l'année suivante, il faut bosser.
00:44:48 Et si on n'a pas le niveau, on n'y passe pas,
00:44:50 car ça pénaliserait tout le monde,
00:44:52 surtout dans un contexte déjà de baisse généralisée
00:44:54 du niveau des étudiants à l'université.
00:44:56 Et comment se positionne la direction de la fac ?
00:44:59 On sait qu'elle a condamné les menaces de mort dont vous faites l'objet.
00:45:04 Est-ce qu'il y a un dialogue qui s'instaure,
00:45:07 un débat en tout cas sur ce sujet ?
00:45:09 Je voudrais tendance à dire qu'il n'y a pas vraiment de dialogue,
00:45:14 il y a plus un monologue du président de l'université,
00:45:16 car il n'y a même pas deux mois, je suis dans son bureau
00:45:19 pour lui expliquer que justement, ce laxisme
00:45:21 qui visait à ne pas réagir face au blocage,
00:45:23 qui visait à ne pas réagir face à de nombreuses dégradations,
00:45:26 qui visait à ne pas réagir face aux menaces qu'on subissait depuis longtemps.
00:45:29 On a notamment eu une de nos conférences,
00:45:31 qu'on devait animer avec Julien Paula, il y a peu,
00:45:33 qui a été annulée, qui devait se mener sur le campus,
00:45:36 à cause de 200 antifas qui se sont réunis devant la fac.
00:45:39 Cette impunité que ces militants d'extrême-gauche peuvent ressentir,
00:45:43 on lui a dit qu'il y aurait des conséquences et que ça irait plus loin.
00:45:46 Aujourd'hui, on se retrouve avec une menace,
00:45:48 menace très claire à mon encontre et à l'encontre d'un militant de l'Uni,
00:45:51 qui clairement, je pense, peut être mis à exécution,
00:45:57 si rien n'est fait, si ce laxisme continue.
00:45:59 Donc, le président de l'université condamne, c'est très bien,
00:46:02 mais en attendant, nous ce qu'on aimerait, c'est qu'au lieu de guérir,
00:46:05 il prévienne un petit peu.
00:46:06 Merci beaucoup pour votre témoignage,
00:46:09 surtout bon courage pour la poursuite de l'année qui n'est pas terminée.
00:46:13 Merci beaucoup en tout cas d'avoir participé à notre émission.
00:46:17 Le débat qu'on se repose toujours, qu'on a toujours ensuite avec ça,
00:46:21 c'est savoir le contexte de cette phase.
00:46:23 On sait que les universités, c'est un vivier d'ébullition, de contestation,
00:46:27 c'est normal.
00:46:28 La question qu'on peut se poser maintenant, au-delà,
00:46:29 c'est de savoir si l'université est devenue un milieu sectaire,
00:46:32 si on peut encore débattre de certains sujets.
00:46:34 L'université est devenue un milieu sectaire,
00:46:36 particulièrement orienté à l'extrême-gauche,
00:46:40 et d'autant plus sectaire qu'on muse elle,
00:46:43 on traque celui qui ne pense pas dans le sens de la doxa,
00:46:47 et les professeurs se voient privés de classe,
00:46:51 voient privés de chair,
00:46:53 dans une grande tradition malheureuse que l'on voit se développer
00:46:57 depuis des années dans les campus américains et britanniques.
00:47:00 Dans le causeur de ce mois-ci,
00:47:02 Céline Pinard signe une enquête sur Sciences Po Grenoble,
00:47:04 qui est vraiment particulière, une enquête passionnante.
00:47:07 À l'instar de la municipalité,
00:47:09 la fac est un repère d'islamo-gauchistes
00:47:12 qui n'hésitent pas à menacer,
00:47:14 comme on le voit avec le cas de ses élèves.
00:47:16 En 2021, c'était deux profs qui avaient eu
00:47:18 leur photo placardée sur la façade,
00:47:21 traitées de fascistes avec leurs adresses.
00:47:23 Et qui avaient reçu très peu de soutien.
00:47:25 Et quasiment aucun soutien.
00:47:26 La hiérarchie, soit par idéologie, soit par trouille,
00:47:30 laissant faire ses élèves.
00:47:32 Et Sciences Po Grenoble a ceci de particulier,
00:47:34 mais ça se retrouve dans beaucoup de facs,
00:47:36 de laisser le pouvoir à des élèves
00:47:38 qui représentent en plus une minorité des étudiants.
00:47:41 Mais ils sont hyper agissants, là aussi,
00:47:44 des minorités hyper actives,
00:47:46 qui instaurent un régime de terreur.
00:47:48 On parlait des blocages, malheureusement,
00:47:51 et ces dernières semaines l'ont montré,
00:47:53 les blocages se doublent désormais
00:47:56 systématiquement de saccages,
00:47:58 qui se comptent en millions d'euros.
00:48:00 Ça s'est vu à Bordeaux également.
00:48:02 Paris cette fois-ci a été relativement épargné,
00:48:05 mais la Sorbonne et régulièrement le Théâtre
00:48:07 également de cela.
00:48:09 Grenoble a aussi connu de tels...
00:48:11 Ce n'est même pas des dérapages,
00:48:13 c'est vraiment des démonstrations
00:48:15 avec des slogans totalement délirants,
00:48:17 contre le fascisme, contre le capitalisme,
00:48:19 enfin tout est bain, c'est un fourre-tout idéologique.
00:48:21 - Et de la violence et de l'intimidation.
00:48:23 - Mais ça ne marche que sur de l'intimidation
00:48:25 et effectivement, il n'y a pas d'autre mot,
00:48:27 une sorte d'instauration de régime de terreur.
00:48:29 Pour finir, je m'étonne qu'en plus
00:48:31 d'un 10 minimum à tous,
00:48:33 ils n'exigent pas des frites tous les jours.
00:48:35 - Il y en a déjà, je pense.
00:48:37 - Ah oui, c'est ça.
00:48:39 - Christian Pontot, Yves-Hennes nous disait tout à l'heure
00:48:41 qu'il trouve la justice plus laxiste
00:48:43 concernant l'extrême gauche
00:48:45 et dénonce aussi un laxisme de la part
00:48:47 des autorités de la FAC.
00:48:49 - Non mais les autorités de la FAC
00:48:51 craignent ceux qui ont le pouvoir
00:48:53 d'agir et d'embêter tout le monde
00:48:55 parce que c'est un pouvoir de nuire là,
00:48:57 ce n'est pas autre chose.
00:48:59 On peut le comprendre si,
00:49:01 puisqu'on a donné une indépendance aux FAC,
00:49:03 puisqu'à partir du moment où
00:49:05 ils doivent gérer tout eux-mêmes,
00:49:07 quand c'est le bazar chez eux,
00:49:09 qu'est-ce qu'ils peuvent attendre
00:49:11 de l'extérieur ?
00:49:13 Donc, on sort de garantir une paix...
00:49:15 - On parle de paix avec des menaces de mort,
00:49:17 c'est relative quand même.
00:49:19 - Oui, des menaces de mort
00:49:21 parce qu'il y a quelques personnes
00:49:23 intelligentes qui disent "mais c'est débile
00:49:25 de mettre la moyenne à des gens
00:49:27 qui ne la méritent pas",
00:49:29 sauf si tout d'un coup on décale tout
00:49:31 comme on a voulu le faire à un certain moment
00:49:33 et que c'était une inégalité
00:49:35 et que tout le monde n'ait pas le bac,
00:49:37 on a vu le résultat,
00:49:39 on a appauvri le niveau,
00:49:41 on a donné le sentiment
00:49:43 que le bac apportait quelque chose
00:49:45 alors qu'il n'apportait plus rien,
00:49:47 avec ensuite des gens
00:49:49 qui, lorsqu'ils regardent votre cursus,
00:49:51 voient que tel bac est dévalorisé
00:49:53 parce qu'il a été passé dans tel lycée,
00:49:55 mais alors tel diplôme universitaire
00:49:57 qui viendra de Grenoble, il vaudra quoi ?
00:49:59 - Il va dégrader.
00:50:01 - Alors tout ça n'a pas de sens.
00:50:03 - Ça veut dire aussi que quelque part,
00:50:05 on laisse ces universités devenir des républiques autonomes,
00:50:07 mais on ne peut plus se permettre ça,
00:50:09 on a déjà des territoires perdus de la République.
00:50:11 - On l'a voulu ça.
00:50:13 - Ça remonte au Moyen-Âge,
00:50:15 l'indépendance des universités.
00:50:17 - Ça va être de plus en plus difficile à gérer ce pays
00:50:19 si on crée comme ça des entités.
00:50:21 - Des enclaves.
00:50:23 - Sauf quand elles sont tenues
00:50:25 par le niveau le moins bon,
00:50:27 c'est ça le problème,
00:50:29 c'est qu'elles sont pas les meilleures.
00:50:31 Si on parle des activités agissantes,
00:50:33 s'ils réclament d'avoir 10 quand ils méritent 0 ou 6,
00:50:35 c'est pas les meilleurs.
00:50:37 Donc il y a un problème.
00:50:39 On se rend bien compte qu'ils parlent pour eux,
00:50:41 pour défendre leur médiocrité intellectuelle
00:50:43 ou peut-être même,
00:50:45 parce qu'ils le sont peut-être pas,
00:50:47 puisqu'ils sont suffisamment agissants pour insulter,
00:50:49 mais pour ne pas travailler.
00:50:51 - C'est ça, on ne peut pas d'un côté
00:50:53 demander le diplôme et de l'autre
00:50:55 se dire on n'y va pas à la fac,
00:50:57 on empêche les autres de travailler.
00:50:59 - On empêche les autres de travailler,
00:51:01 mais tout ce discours, tout ce militantisme
00:51:03 influe, et Christian a raison
00:51:05 de le pointer,
00:51:07 sur l'enseignement lui-même.
00:51:09 Les profs, et c'était le cas
00:51:11 de ces deux professeurs à Sciences Po Grenoble,
00:51:13 parce qu'ils avaient le malheur
00:51:15 pour eux de faire des cours
00:51:17 sur l'Islam, l'histoire de l'Islam,
00:51:19 etc., s'étaient vus tout simplement
00:51:21 traités d'islamophobes et de fascistes.
00:51:23 Donc si vous voulez,
00:51:25 beaucoup de professeurs se refusent
00:51:27 certains cycles d'études pour ne pas
00:51:29 froisser cette jeunesse
00:51:31 un peu turbulente.
00:51:33 - On va se quitter quelques instants,
00:51:35 on abordera un chapitre économique,
00:51:37 l'inflation qui touche évidemment
00:51:39 tout le monde, et des frais fixes
00:51:41 qui pèsent de plus en plus lourds
00:51:43 dans nos budgets, et puis on évoquera,
00:51:45 je vous le disais en début d'émission, ce classement
00:51:47 des meilleures cuisines du monde,
00:51:49 classement fait par un journaliste américain
00:51:51 et qui classe la France à la 3ème position.
00:51:53 On est un petit peu déçus,
00:51:55 et on demandera son avis à un chef français.
00:51:57 A tout de suite.
00:51:59 Il est 15h, on fait le point sur l'essentiel
00:52:03 de l'actualité avec Maureen Vidal.
00:52:05 - Le colloque de l'action française
00:52:09 est au final maintenu à Paris,
00:52:11 alors que cet événement prévu aujourd'hui
00:52:13 avait été interdit par le préfet de police
00:52:15 Laurent Nunez. Le tribunal administratif
00:52:17 a suspendu cette interdiction,
00:52:19 considérée comme mouvement d'ultra-droite.
00:52:21 Gérald Darmanin avait ordonné au préfet
00:52:23 de proscrire toute manifestation de cette mouvance
00:52:25 en début de semaine.
00:52:27 Le président ukrainien Volodymyr Zelensky
00:52:29 est arrivé à Rome, où il rencontrera
00:52:31 le pape François, après des rencontres avec
00:52:33 le président italien Sergio Mattarella
00:52:35 et la chef du gouvernement, Giorgia Meloni.
00:52:37 Sur Twitter, Zelensky a déclaré qu'il s'agit
00:52:39 d'une visite importante pour se rapprocher
00:52:41 de la victoire de l'Ukraine. Il devrait ensuite
00:52:43 se rendre en Allemagne, selon certains médias.
00:52:45 2,7 milliards d'euros
00:52:47 pour l'Ukraine, c'est la somme que compte
00:52:49 investir l'Allemagne dans un nouveau plan
00:52:51 d'aide militaire. Au programme, la livraison
00:52:53 de 30 chars, 20 nouveaux véhicules
00:52:55 blindés, 200 drones de surveillance,
00:52:57 4 nouveaux systèmes de défense anti-aérien
00:52:59 ainsi que de nombreux missiles, 18 canons
00:53:01 et des munitions. Il s'agirait du plus
00:53:03 gros pack militaire envoyé par l'Allemagne
00:53:05 en Ukraine depuis le début de l'invasion russe.
00:53:07 Les frais fixes, nous en avons tous.
00:53:11 Il est difficile de les faire
00:53:13 diminuer puisqu'on parle du loyer, des coûts
00:53:15 de l'énergie et du transport.
00:53:17 Ces frais fixes sont de plus
00:53:19 en plus lourds dans notre budget quotidien.
00:53:21 Selon une étude CSA, pour le comparateur
00:53:23 les furets, les ménages
00:53:25 dépensent 100 euros de plus
00:53:27 de frais qu'il y a 6 mois.
00:53:29 Comment y faire face ? C'est la question
00:53:31 qu'on va se poser juste après
00:53:33 ce point sur les postes de dépenses
00:53:35 les plus touchés que nous fait Mathilde Libanès.
00:53:37 Aucun Français n'y échappe et pourtant
00:53:41 les frais quotidiens ont augmenté de 100 euros.
00:53:43 En moyenne, un ménage dépense
00:53:45 1195 euros
00:53:47 par rapport à octobre 2022.
00:53:49 Soit une augmentation de 9%.
00:53:51 Parmi les postes de dépenses,
00:53:53 les plus touchés par cette hausse,
00:53:55 l'énergie, les transports mais également
00:53:57 les assurances sortent du lot.
00:53:59 Par exemple, l'électricité passe de
00:54:01 97 euros à 103 euros.
00:54:03 Le gaz de 97 euros
00:54:05 à 110 euros. L'assurance
00:54:07 habitation, elle, passe de 61 euros
00:54:09 à 70 euros.
00:54:11 Ou encore les mutuelles santé
00:54:13 passent de 98 euros à 104 euros
00:54:15 par mois. Certains ménages
00:54:17 sont donc obligés de se serrer la ceinture.
00:54:19 Se priver de certaines choses
00:54:21 sans vexer mais bon,
00:54:23 limiter certains achats.
00:54:25 Si on doit partir en vacances mais on trouve que sur ce mois-ci
00:54:27 on n'a pas assez d'argent, on ne le fait pas.
00:54:29 C'est tout. On limite, on regarde
00:54:31 de très très près.
00:54:33 On compare les prix dans d'autres magasins.
00:54:35 Donc on prend
00:54:37 ce qui est moins cher, bien sûr.
00:54:39 Et puis pour essayer
00:54:41 de mettre l'argent de côté mais bon,
00:54:43 jusqu'à maintenant, je n'y arrive pas.
00:54:45 Pour les ménages les plus précaires, ces dépenses
00:54:47 contraintes représentent 86%
00:54:49 de leur revenu. Impossible donc
00:54:51 de mettre de l'argent de côté.
00:54:53 Près d'un Français sur deux n'y arrive pas.
00:54:55 Et pourtant, 73%
00:54:57 des Français se disent satisfaits
00:54:59 de la vie qu'ils mènent. Un chiffre
00:55:01 qui s'accroît proportionnellement
00:55:03 à leur situation économique.
00:55:05 Et pour en parler avec nous,
00:55:07 Cédric Ménager, bonjour. Merci de participer
00:55:09 à notre émission. Vous êtes directeur général
00:55:11 de ce comparateur, les Furets.
00:55:13 C'est vous qui avez demandé
00:55:15 cette étude sur les frais
00:55:17 fixes. Alors voilà, on constate
00:55:19 1195 euros par mois en moyenne,
00:55:21 soit 100 euros de plus qu'en octobre 2022.
00:55:23 On l'a vu, il y a l'électricité, le gaz,
00:55:25 l'assurance habitation, l'assurance auto
00:55:27 et les mutuelles de santé. Quand on regarde
00:55:29 de poste par poste,
00:55:31 il y a des postes pour lesquels on comprend,
00:55:33 on trouve une explication évidente à l'augmentation.
00:55:35 Il y en a d'autres moins. Quel est votre
00:55:37 regard sur ces conclusions de cette étude ?
00:55:39 Alors tout d'abord,
00:55:41 c'est une augmentation absolument inédite
00:55:43 du niveau des dépenses contraintes
00:55:45 puisque en six mois, on a cette augmentation
00:55:47 de 100 euros par mois et ça représente
00:55:49 maintenant 38% du revenu
00:55:51 net d'un ménage en moyenne en France.
00:55:53 C'est absolument très important.
00:55:55 Ce qui est un peu nouveau dans l'étude
00:55:57 en termes de catégorie d'augmentation,
00:55:59 c'est les assurances, notamment
00:56:01 auto, santé ou
00:56:03 habitation et puis l'énergie qui continue
00:56:05 elle par contre à être un vecteur
00:56:07 d'augmentation assez significatif.
00:56:09 Alors l'énergie là par exemple,
00:56:11 on a pu comprendre
00:56:13 les explications. Les mutuelles de santé
00:56:15 par contre c'est plus inquiétant.
00:56:17 Est-ce que ça veut dire que là, comme certains l'ont dit,
00:56:19 que certains profitent de
00:56:21 ce contexte d'inflation
00:56:23 générale et que ce n'est peut-être pas forcément
00:56:25 réellement motivé ?
00:56:27 Je ne pense pas
00:56:29 que ce soit le cas, qu'il y ait la volonté
00:56:31 de profiter de l'inflation. Il y a des vrais,
00:56:33 il y a de la vraie inflation embarquée
00:56:35 chez ces assureurs parce que leurs frais
00:56:37 ont pu augmenter. Par exemple,
00:56:39 sur l'assurance habitation, on a l'impact
00:56:41 des catastrophes naturelles.
00:56:43 Sur l'assurance auto, on a le redémarrage
00:56:45 après le Covid, des gens qui
00:56:47 conduisent plus, avec plus d'accidents.
00:56:49 Et donc on a
00:56:51 une augmentation des frais et aussi
00:56:53 des fournisseurs de ces assureurs
00:56:55 qui mènent à cette
00:56:57 augmentation assez significative.
00:56:59 Une fois qu'on a fait ce constat, la question qu'on se pose tous
00:57:01 c'est comment on peut tenter d'améliorer
00:57:03 notre situation et
00:57:05 de renflouer notre porte-monnaie ?
00:57:07 C'est une étude qui vous faudrait
00:57:09 commander ça ensuite. Comment on fait face
00:57:11 et comment on s'organise ? On a entendu quelques Français
00:57:13 nous dire "j'achète ce qui est moins cher".
00:57:15 Quelle solution vous préconisez ?
00:57:17 Sur les dépenses contraintes en tant
00:57:19 que telles, on va dire qu'il y a deux
00:57:21 vraiment grandes possibilités. Un, c'est de revoir
00:57:23 ces contrats, les besoins
00:57:25 qu'on a par exemple, si on doit
00:57:27 prendre une assurance autiaire pour son assurance
00:57:29 auto plutôt qu'une assurance autorisque.
00:57:31 Revoir également sa consommation
00:57:33 par exemple sur l'énergie, essayer d'adapter
00:57:35 et d'économiser sur sa consommation.
00:57:37 Et puis le deuxième grand axe, c'est de
00:57:39 comparer, de faire jouer la concurrence,
00:57:41 puisqu'on peut faire des économies assez
00:57:43 significatives en comparant ces contrats.
00:57:45 Il n'a jamais été aussi facile de changer
00:57:47 de contrat d'assurance ou d'énergie
00:57:49 et donc il faut vraiment faire jouer
00:57:51 cette concurrence. Chez nous, chez les Furet,
00:57:53 nos utilisateurs économisent en moyenne
00:57:55 750 euros par an.
00:57:57 Donc c'est une bonne partie de l'impact
00:57:59 de l'inflation qui est comblée.
00:58:01 Merci beaucoup Cédric Ménager pour ce constat
00:58:03 et pour l'ouverture aussi positive
00:58:05 que vous nous proposez. Il y a encore
00:58:07 des solutions. Je rappelle que vous êtes le directeur général
00:58:09 du comparateur Les Furet. Merci
00:58:11 pour votre intervention.
00:58:13 C'est vrai que c'est évidemment un sujet
00:58:15 qui nous touche tous et qui touche
00:58:17 à la gestion du budget, la question
00:58:19 de l'endettement pour certains ménages et puis
00:58:21 l'impossibilité pour certains de continuer à faire de l'épargne.
00:58:23 C'est crucial.
00:58:25 Votre sujet le montrait parfaitement.
00:58:27 De plus en plus de Français
00:58:29 ne peuvent même plus mettre un peu d'argent
00:58:31 de côté. La question que je me pose depuis
00:58:33 plusieurs mois maintenant avec cette flambée
00:58:35 de l'inflation, c'est
00:58:37 est-ce que tous ces prix qui grimpent
00:58:39 vont-ils un jour baisser ?
00:58:41 Est-ce que,
00:58:43 c'est ce qu'on nous annonce, je pense à l'alimentation
00:58:45 entre autres, on nous dit que
00:58:47 des accords vont être passés, etc.
00:58:49 notamment dans la grande distribution.
00:58:51 Est-ce que des prix qui sont
00:58:53 montés à 5 repasseront à 4 par exemple ?
00:58:55 Il y a ceux qui fluctuent par rapport au cours des céréales
00:58:57 par exemple, comme en gros à ceux de l'essence.
00:58:59 Il y en a d'autres. On peut soupçonner
00:59:01 les grands distributeurs ou en tout cas les producteurs
00:59:03 de vouloir en profiter. Je croyais qu'ils étaient
00:59:05 au-dessus de tout soupçon.
00:59:07 Mais le sujet
00:59:09 comporte aussi
00:59:11 un point très positif. Je me suis
00:59:13 agréablement surpris d'apprendre que
00:59:15 73% des Français sont satisfaits de la vie
00:59:17 qu'ils mènent, justement
00:59:19 dans ce tableau-là.
00:59:21 Ça ne veut pas dire de l'espoir, mais ça ne veut pas dire que
00:59:23 leur porte-monnaie se porte mieux.
00:59:25 Oui, mais c'est important de se sentir bien.
00:59:27 Oui, c'est vrai.
00:59:29 Encore une fois, les dépenses d'énergie
00:59:31 qui augmentent, on peut comprendre.
00:59:33 On nous a expliqué tout un contexte.
00:59:35 Les mutuelles de santé,
00:59:37 les assurances, il y a des catastrophes
00:59:39 aussi, mais je veux dire, c'est toujours
00:59:41 très inquiétant de se dire que
00:59:43 certains pourraient profiter
00:59:45 du contexte général pour augmenter
00:59:47 les tarifs. Alors ce n'est pas justifié.
00:59:49 Non, mais Barbara, en posant la question,
00:59:51 vous avez dit ce qu'il fallait dire.
00:59:53 Ils profitent du contexte général.
00:59:55 Il ne faut pas rêver. Quand vous voyez des hausses
00:59:57 qui sont plus de 12 ou 13%
00:59:59 au niveau des assurances,
01:00:01 c'est parce que les chiffres qui sont là,
01:00:03 bien sûr, on voit de 69 à...
01:00:05 Mais quand vous faites le calcul
01:00:07 tout de suite dans votre tête,
01:00:09 vous vous rendez compte que
01:00:11 les 9 points qu'il y a, c'est plus proche
01:00:13 de 15%, puisque c'était
01:00:15 des chiffres à 80 euros,
01:00:17 que l'inflation...
01:00:19 Est-ce qu'il n'y a pas un moyen de limiter ça ?
01:00:21 C'est quand même rajouter une injustice
01:00:23 sur les foyers les plus modestes
01:00:25 qui sont déjà face à une situation compliquée.
01:00:27 Oui, surtout sur des dépenses incontournables.
01:00:31 Vous pouvez choisir d'acheter la baguette
01:00:33 la moins chère,
01:00:35 mais l'assurance, même en faisant,
01:00:37 comme disent les furets
01:00:39 qui ont toujours des bons coups,
01:00:41 sinon ils s'appelleraient autrement,
01:00:43 ce n'est pas si évident que ça.
01:00:45 Et trouver un delta
01:00:47 sur toutes les assurances qui montent,
01:00:49 fait que de toute façon...
01:00:51 Faire un comparatif, effectivement,
01:00:53 ça nécessite du temps...
01:00:55 Et ça sous-entend que vous demandez encore
01:00:57 une présence de l'Etat davantage
01:00:59 dans cette régulation de la vie.
01:01:01 Et on peut concevoir
01:01:03 des blocages, des limitations,
01:01:05 mais c'est de demander encore
01:01:07 beaucoup d'Etat, je trouve,
01:01:09 alors qu'il n'arrive pas forcément
01:01:11 à la hauteur de tout ce qu'il doit déjà faire aujourd'hui.
01:01:13 Qu'est-ce qui reste alors ?
01:01:15 Le bon sens de ces distributeurs,
01:01:17 de ces fournisseurs d'énergie ?
01:01:19 Non, peut-être qu'après,
01:01:21 il y a le bon sens.
01:01:23 Je pense qu'en la matière
01:01:25 des politiques "médiatiques",
01:01:27 vous voyez, en interviewant
01:01:29 ce type de responsable,
01:01:31 de faire la promotion médiatiquement
01:01:33 d'études qui le montrent,
01:01:35 peut-être que ça peut...
01:01:37 Parce que ces grands groupes sont aussi
01:01:39 très à cheval sur leur image.
01:01:41 C'est de plus en plus facile
01:01:43 pour les consommateurs de passer
01:01:45 pendant des décennies.
01:01:47 Ils ont l'air plus nombreux, ceux qui jouent
01:01:49 le rôle de "moi je suis préauteur
01:01:51 des consommateurs et je fais un effort".
01:01:53 C'est une minorité, on peut le dire.
01:01:55 Oui, mais ça joue sur ça aussi aujourd'hui.
01:01:57 Je pense que s'ils ont une mauvaise image
01:01:59 et une mauvaise com',
01:02:01 ils ne seront pas très contents.
01:02:03 Voilà là où le pouvoir peut être passé.
01:02:05 Je pense que Jonathan a tout à fait raison.
01:02:07 Sauf qu'on se demande,
01:02:09 en regardant les chiffres,
01:02:11 s'il n'y a pas une espèce d'entente cordiale
01:02:13 avec tous ces "bons messieurs"
01:02:15 pour tout d'un coup avoir des augmentations
01:02:17 qui, comme par hasard, sont à peu près
01:02:19 les mêmes pour tout le monde.
01:02:21 Aller faire un comparatif après,
01:02:23 si tout le monde a augmenté de la même manière,
01:02:25 ce n'est pas possible.
01:02:27 Donc il y a vraiment une spéculation
01:02:29 sur une situation qui se fait
01:02:31 sur le dos de l'usager.
01:02:33 On le dénonce en tout cas.
01:02:35 Voilà ce qu'on commentait aujourd'hui.
01:02:37 On termine avec cette question.
01:02:39 A-t-on le droit ?
01:02:41 Peut-on recevoir des leçons de cuisine
01:02:43 de la part des Américains ?
01:02:45 CNN crée le buzz avec un classement
01:02:47 des 10 meilleures cuisines du monde.
01:02:49 Grande déception pour nous Français
01:02:51 puisque notre pays n'arrive qu'en 3e position.
01:02:53 Comment est-ce possible ?
01:02:55 Devant la France, il y a la cuisine italienne,
01:02:57 la cuisine chinoise.
01:02:59 Passée la déception,
01:03:01 on s'intéresse aux critères.
01:03:03 Et alors la surprise, sachez que l'auteur
01:03:05 du voyage du groupe CNN n'a pas
01:03:07 précisé ses critères. Il a même reconnu
01:03:09 bien sûr ses subjectifs selon les goûts personnels.
01:03:11 Mais c'est le point de vue de CNN Travel,
01:03:13 voyage sur certaines des meilleures
01:03:15 cultures culinaires et destinations du monde.
01:03:17 Alors, passée notre propre déception,
01:03:19 on va poser la question au chef Christophe Raoult.
01:03:21 Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
01:03:23 Vous êtes actuellement au Taste of Paris.
01:03:25 C'est au Palais Éphémère.
01:03:27 On précise surtout que vous êtes
01:03:29 meilleur ouvrier de France 2015,
01:03:31 que vous avez rejoint le groupe Bocuse
01:03:33 en tant que chef exécutif des brasseries
01:03:35 et du restaurant Paul Bocuse,
01:03:37 que vous aviez aussi décroché en 2020.
01:03:39 Une étoile au guide Michelin pour le restaurant
01:03:41 L'Oiseau Blanc de l'hôtel Péninsula
01:03:43 à Paris. Alors, votre réaction ?
01:03:45 On a vu que cet auteur, il préfère
01:03:47 la cuisine italienne avec les pâtes
01:03:49 bolognaises, le salami,
01:03:51 le cappuccino et qui boude
01:03:53 notre cuisine française. Comment réagissez-vous ?
01:03:55 Alors,
01:03:57 je réagis, je vous remercie d'abord
01:03:59 et puis bonjour à tous.
01:04:01 Je réagis, je prends l'information,
01:04:03 en fait on prend l'information.
01:04:05 Je me dis, il y a un classement,
01:04:07 troisième mondial.
01:04:09 La cuisine française reste pour moi
01:04:11 évidemment la première parce qu'on ne peut pas aller
01:04:13 contre ça.
01:04:15 Je pense que tous les grands chefs sont venus,
01:04:17 sont passés dans les belles
01:04:19 maisons françaises avant d'arriver
01:04:21 là où ils sont.
01:04:23 Beaucoup en tout cas, vous avez 80% des chefs
01:04:25 qui sont passés dans les maisons françaises
01:04:27 et dans les 3 étoiles, dans les 2 étoiles
01:04:29 ou autre.
01:04:31 Peut-être qu'il faut le prendre aussi
01:04:33 en se disant que ce classement,
01:04:35 si on est troisième aujourd'hui,
01:04:37 on va aller chercher la première place,
01:04:39 revenir sur une première place
01:04:41 et puis essayer de se battre pour être
01:04:43 premier au classement.
01:04:45 Maintenant, je reste encore persuadé qu'avec les produits
01:04:47 que nous avons en France, les terroirs
01:04:49 que nous avons en France, les producteurs,
01:04:51 les pêcheurs, les agriculteurs,
01:04:53 enfin vraiment ce terroir
01:04:55 français qui est très riche,
01:04:57 aujourd'hui, je reste persuadé
01:04:59 que pour moi en tout cas,
01:05:01 dans mon cœur et dans l'inconscient
01:05:03 de chacun, la France
01:05:05 reste première au classement.
01:05:07 - C'est vrai qu'en France, on aime aussi
01:05:09 bien la cuisine italienne.
01:05:11 C'est vrai qu'en général, est-ce que c'est parce
01:05:13 qu'on est si proche
01:05:15 des Italiens ? Est-ce que vous,
01:05:17 vous saluez la cuisine italienne ?
01:05:19 Est-ce que vous la mettez peut-être en deuxième position
01:05:21 si vous mettez la gastronomie française en premier ?
01:05:23 - Non, moi,
01:05:25 j'aime pas forcément les classements.
01:05:27 Maintenant, la cuisine italienne, j'adore.
01:05:29 J'ai eu l'occasion d'aller en Toscane avec M. Ducasse.
01:05:31 Les Italiens ont une très,
01:05:33 très belle cuisine et c'est indéniable.
01:05:35 C'est des amoureux aussi, ils ont un très beau
01:05:37 terroir. Ils ont
01:05:39 des très grands chefs aussi.
01:05:41 C'est une très belle cuisine.
01:05:43 Aujourd'hui, c'est une cuisine qui plaît énormément,
01:05:45 la cuisine italienne, on le sait.
01:05:47 La cuisine chinoise pousse aussi derrière.
01:05:49 Et nous, on doit aussi peut-être
01:05:51 se remettre en question sur
01:05:53 notre cuisine et puis aller chercher
01:05:55 cette première place, encore une fois.
01:05:57 - Alors, qu'est-ce que cet Américain aime dans notre cuisine française ?
01:05:59 Il l'a dit, le cassoulet,
01:06:01 le steak frites, le pote au feu,
01:06:03 les escargots, les macarons et la baguette.
01:06:05 Que pensez-vous de sa sélection,
01:06:07 chef ?
01:06:09 - Alors, je pense que c'est une très belle sélection,
01:06:11 quelque part. Je pense que la France,
01:06:13 la gastronomie française représente,
01:06:15 je pense qu'on peut être représenté avec
01:06:17 beaucoup plus de produits.
01:06:19 Encore une fois, on a un terroir magnifique,
01:06:21 on a des chefs de cuisine extraordinaires,
01:06:23 on a des chefs étoilés
01:06:25 qui sont fabuleux et puis,
01:06:27 toutes les maisons en France sont des belles maisons.
01:06:29 Je...
01:06:31 J'aime ce terroir, encore une fois,
01:06:33 on aime ce terroir
01:06:35 et je pense qu'il y a
01:06:37 beaucoup de choses. On est sur la pleine saison
01:06:39 des asperges aujourd'hui,
01:06:41 on a la truffe,
01:06:43 on suit les saisons,
01:06:45 on a des produits extraordinaires.
01:06:47 Je reste persuadé que
01:06:49 notre cuisine est autre que le cassoulet,
01:06:51 même si on aime le cassoulet, c'est toujours
01:06:53 très bien fait, un très bon cassoulet est très bien fait.
01:06:55 Il y a beaucoup d'autres produits à travailler
01:06:57 en France et je pense qu'il y a de très belles recettes
01:06:59 à mettre en avant sur la cuisine française.
01:07:01 - Dernière question. Il a, en revanche,
01:07:03 ce... ce journaliste,
01:07:05 pointé du doigt le foie gras,
01:07:07 mais pour des raisons éthiques.
01:07:09 Est-ce que ce n'est pas un petit peu réducteur, ça, selon vous ?
01:07:11 - Excusez-moi, madame,
01:07:13 j'ai monté de son, je n'ai pas entendu votre question.
01:07:15 - Parmi les plats qu'il a pointé du doigt,
01:07:17 ou en tout cas les mets français, il y a le foie gras
01:07:19 et il ne les apprécie pas
01:07:21 pour des raisons éthiques. Est-ce que ça,
01:07:23 ce n'est pas un petit peu réducteur ?
01:07:25 - Alors, ça peut être réducteur,
01:07:27 je sais qu'aujourd'hui, il y a le bien-être animal,
01:07:29 bien évidemment, mais
01:07:31 encore une fois, on a tellement
01:07:33 de produits en France.
01:07:35 Le foie gras, et les Français,
01:07:37 quand vous mettez du foie gras à la carte,
01:07:39 les Français adorent le foie gras, que ce soit du foie gras poêlé,
01:07:41 du foie gras en terrine. Aujourd'hui,
01:07:43 il est travaillé de plusieurs façons, un foie gras poché.
01:07:45 Pour moi, le foie gras reste français,
01:07:47 ça reste un produit
01:07:49 qui est dans la tête des gens,
01:07:51 que les Français apprécient énormément,
01:07:53 les étrangers apprécient énormément le foie gras aussi.
01:07:55 Ils viennent beaucoup dans nos restaurants
01:07:57 pour en manger. Je vous assure que
01:07:59 quand vous mettez un foie gras à la carte,
01:08:01 les clients adorent et apprécient énormément.
01:08:03 - On imagine, et on espère avoir la chance
01:08:05 d'y goûter, et on le souhaite à nos téléspectateurs
01:08:07 de le faire aussi. Merci beaucoup, en tout cas,
01:08:09 Christophe Raoult, c'est surtout
01:08:11 bon salon à vous,
01:08:13 le Taste of Paris qui se tient en ce moment
01:08:15 au Palais Éphémère.
01:08:17 Réaction au plateau, il nous reste 2 minutes 30
01:08:19 pour parler un petit peu cuisine, gastronomie. On peut préciser
01:08:21 d'ailleurs qu'effectivement, la cuisine française
01:08:23 n'a pas besoin d'un classement fait par CNN
01:08:25 Travel, elle rayonne d'elle-même.
01:08:27 - On n'a aucune leçon à recevoir
01:08:29 des Américains en la matière.
01:08:31 Ce n'est pas surprenant, venant d'un Américain
01:08:35 qui met les restos italiens en tête,
01:08:37 la cuisine italienne en tête, parce que
01:08:39 longtemps... - Il mange des pizzas à longueur de journée.
01:08:41 - Les meilleurs restaurants dans les grandes villes américaines,
01:08:43 notamment à New York ou à San Francisco, étaient des restaurants
01:08:45 italiens. Des chefs
01:08:47 commencent à... français
01:08:49 s'implantent, mais ils n'ont pas la même
01:08:51 réputation historique que
01:08:53 les Italiens. Ensuite,
01:08:55 la Chine et la France
01:08:57 sont les 2 grandes traditions
01:08:59 gastronomiques mondiales.
01:09:01 Alors que nous étions encore des chasseurs-cueilleurs,
01:09:03 les Chinois rédigeaient
01:09:05 des textes, et il y a une
01:09:07 très grande culture de la
01:09:09 gastronomie en Chine. Je ne peux pas
01:09:11 en 40 secondes vous en parler, sinon
01:09:13 vous dire que, évidemment,
01:09:15 la meilleure cuisine, et comme
01:09:17 le chef Raoult l'a bien dit, c'est
01:09:19 notre richesse des terroirs, notre
01:09:21 savoir-faire, notre histoire gastronomique
01:09:23 est telle et si
01:09:25 riche que, évidemment, et ce n'est pas
01:09:27 par chauvinisme que de le dire, la cuisine
01:09:29 française demeure la meilleure cuisine du monde.
01:09:31 Mais étalonné par la Chinoise, j'insiste.
01:09:33 - Oui, c'est vrai qu'on est étalonné, Christian
01:09:35 Potoputeau, Pot-au-feu, Escargot...
01:09:37 - Ah, moi les deux, ça va très bien,
01:09:39 il y a la blanquette, il y a tout un tas...
01:09:41 - Ah oui, les escargots en entrée, et puis...
01:09:43 - Pour faire léger, mais juste
01:09:45 quand même, il faut sourire,
01:09:47 CNN et son spécialiste
01:09:49 qui mettent
01:09:51 dixième
01:09:53 l'empire de la
01:09:55 malbouffe, parce que les Etats-Unis,
01:09:57 c'est quand même l'empire de la malbouffe, il n'y a
01:09:59 qu'à voir comment les gens,
01:10:01 ils ont un problème avec
01:10:03 l'obésité, etc., donc c'est vraiment
01:10:05 un problème de malbouffe.
01:10:07 Bon, ça ne m'inquiète pas plus
01:10:09 que ça. Cela dit, c'est vrai
01:10:11 que les Italiens, ils ont fait le
01:10:13 premier traité de gastronomie avec Apicius
01:10:15 il y a longtemps.
01:10:17 Donc, on pourrait penser que
01:10:19 ça a plus de temps que nous.
01:10:21 Il y a toujours une compétition.
01:10:23 - Et elle est saine, la compétition.
01:10:25 - Mais je ne pourrais pas me passer de la note.
01:10:27 - Dix secondes, le deuxième
01:10:29 pays après, le plus grand mangeur
01:10:31 d'hamburgers après les Etats-Unis, c'est malheureusement
01:10:33 la France. Et ça, ce n'est pas très bon
01:10:35 comme classement non plus. - Allez, à suivre.
01:10:37 Lionel Rousseau et ses invités pour 90
01:10:39 minutes Info Week-end. Il revient notamment
01:10:41 sur l'interdiction de 5
01:10:43 rassemblements. On pense que le moment peut
01:10:45 terminer cet après-midi à Paris.
01:10:47 Et moi, je vous dis à demain. Très belle fin de journée.
01:10:49 *musique*