La parole aux Français Week-End du 12/03/2023

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L'actualité vue par les témoins du quotidien dans #LaParoleAuxFrancaisWE

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00:00:00 Bonjour à tous, je suis ravi de vous accueillir de nouveau dans la parole aux français,
00:00:04 week-end et avec moi en plateau deux invités.
00:00:07 Nous accueillons Thomas Carpellini, bonjour.
00:00:09 Bonjour Barbara.
00:00:10 Votre juriste et face à vous Charles Rodwell, bonjour à vous.
00:00:13 Bonjour, merci pour votre invitation.
00:00:15 Je vous en prie, vous êtes député Renaissance des Yvelines.
00:00:17 Avec vous on va évoquer différents thèmes d'actualité.
00:00:20 Dans un instant nous évoquons l'érosion de la notion d'autorité en France.
00:00:24 Le constat est partagé par une majorité de français.
00:00:27 Ils ont l'impression que la police, parce qu'elle n'est plus respectée,
00:00:30 n'a plus la main sur la lutte contre la délinquance.
00:00:33 Témoignage dans un instant d'une femme de policier et d'un médiateur
00:00:36 qui emmènent chaque été des jeunes des quartiers nord de Marseille
00:00:39 en sortie avec la police nationale pour tenter de leur réapprendre justement cette notion de respect.
00:00:45 La parole ira ensuite à l'adjointe aux maires d'une commune des Hauts-de-France
00:00:48 qui a décidé de distribuer 100 euros en chèque inflation à tous les foyers de la ville
00:00:53 sans condition de revenu.
00:00:54 Quand les maires décident d'aller encore plus loin que le gouvernement face à la crise économique.
00:00:59 Témoignage également d'un bénéficiaire de ce coup de pouce face à la crise et à l'inflation.
00:01:05 Enfin nous évoquerons le débat sur la fin de vie.
00:01:07 La convention citoyenne sur le sujet rendra bientôt ses conclusions.
00:01:11 Emmanuel Macron réfléchit encore.
00:01:13 Alors la France doit-elle faire évoluer sa loi sur ce sujet encore tabou ?
00:01:17 Deux avis dans notre émission.
00:01:19 D'abord le témoignage d'une femme atteinte de la maladie de Charcot
00:01:22 qui a décidé d'aller bientôt en Belgique afin de se faire aider à mettre fin à ses jours.
00:01:27 Avis également d'une médecin qui elle est contre cette assistance à mourir.
00:01:32 Voilà le programme de la Parole aux Français de ce dimanche.
00:01:35 On commence avec un rappel des titres de l'actualité fait par Mathieu Dewez.
00:01:39 Le texte sur la réforme des retraites a franchi une étape.
00:01:45 Le Sénat dominé par la droite a adopté tard dans la soirée le projet.
00:01:49 Si députés et sénateurs parviennent à un accord mercredi en commission mixte paritaire,
00:01:54 le texte pourrait être définitivement adopté sans que le gouvernement ait besoin d'utiliser le 49-3.
00:02:00 L'armée ukrainienne prépare une contre-offensive à Bakhmout face à l'avancée russe.
00:02:04 Depuis cet été, Moscou tente de s'emparer de cette ville de l'est du pays.
00:02:08 Et le ministère ukrainien de la Défense a affirmé hier que l'armée avait repoussé
00:02:13 plus de 100 attaques ennemies dans les principales zones de combat.
00:02:16 Enfin, l'équipage d'un vol SpaceX de retour sur Terre après 5 mois à bord de la Station Spatiale Internationale,
00:02:22 la capsule Endurance, s'est son nom à Améri dans le golfe du Mexique,
00:02:26 peu après 21h hier au large de la côte ouest de la Floride.
00:02:30 On parle souvent de l'érosion de la notion d'autorité en France,
00:02:36 de la disparition du respect de la règle, respect de la loi
00:02:39 et respect également à l'égard de ceux qui veillent à la faire appliquer.
00:02:43 Selon un dernier sondage, toutes les couleurs politiques sont d'accord.
00:02:46 Sur un constat, l'autorité s'évapore en France, notamment celle de la police.
00:02:51 Et si les Français continuent en majorité à faire confiance à leurs forces de l'ordre,
00:02:55 ils déplorent sa perte d'efficacité.
00:02:57 Voici quelques paroles de Français sur le sujet,
00:03:00 recueillies par Vincent Farandège avec Marine Sabourin et Stéphanie Rouky.
00:03:03 Lorsque l'on vous demande ce que vous pensez de la police, voici vos réponses.
00:03:09 Pas grand chose de bon à vrai dire.
00:03:11 La loi, le respect.
00:03:12 La police ne me fait pas peur, donc quand on n'a rien à se reprocher...
00:03:15 La sécurité.
00:03:16 La sécurité, ouais.
00:03:17 Selon un dernier sondage, la police inspire surtout de la confiance,
00:03:21 mais aussi de l'inquiétude ou de la sympathie.
00:03:23 Autre résultat de cette étude, la notion d'autorité,
00:03:27 qui se perd pour près de 9 Français sur 10.
00:03:30 Le respect se perd énormément et il n'y a plus d'autorité.
00:03:34 On a l'impression justement que la police n'a pas trop le pouvoir de tout ce qui se passe.
00:03:40 Nous on avait le respect du maître d'école, de la police,
00:03:44 que maintenant, il n'y a plus rien.
00:03:47 Donc ça se perd, ça.
00:03:49 Un constat partagé par tous les âges et toutes les classes sociales.
00:03:53 Et pour en parler avec nous, Périne Salé.
00:03:56 Bonjour, merci beaucoup d'intervenir en direct dans notre émission.
00:03:59 Vous êtes la compagne d'un policier.
00:04:01 Vous témoignez souvent de la violence et de l'agressivité exprimée à l'égard des forces de l'ordre.
00:04:06 Tout est évidemment très lié.
00:04:08 Quelle est votre appréciation personnelle de cette évaporation du respect dans notre pays ?
00:04:14 Effectivement, je suis compagne d'un policier.
00:04:17 Et tous les jours que nous rencontrons des personnes dans la population,
00:04:23 on se rend compte qu'il y a une véritable haine de l'uniforme,
00:04:26 un véritable délitement du respect de l'autorité.
00:04:31 Et notamment, ça touche effectivement les fonctionnaires de police, de gendarmerie,
00:04:34 mais également le personnel médical, le personnel de l'éducation nationale.
00:04:39 Et ainsi de suite, même nos élus se font agresser au quotidien.
00:04:43 On entend parler d'élus, des maires qui se prennent des coups de poing et ainsi de suite.
00:04:48 Effectivement, on constate cette forme de haine et aussi ce délitement du respect
00:04:55 qui passe notamment par l'éducation.
00:04:57 Et aujourd'hui, on n'enseigne plus l'éducation, on n'enseigne plus la morale.
00:05:00 Et aujourd'hui, on a affaire à des individus qui sont de plus en plus radicalisés
00:05:05 dans cette violence et qui sont très agressifs, même physiquement,
00:05:10 envers toute cette population qui est là pour nous servir, nous protéger.
00:05:15 Quand vous dites "on n'enseigne plus le respect ni l'autorité",
00:05:19 pour vous, c'est un manque qui vient de l'éducation qu'on reçoit au sein de sa famille
00:05:24 ou bien à l'école, en fait ?
00:05:26 Ou le bas blesse-t-il selon vous ?
00:05:29 Malheureusement, l'éducation nationale n'est pas un parent.
00:05:33 Et l'éducation nationale, même si elle peut avoir ses torts ou ses défauts ou ses défaillances,
00:05:39 ça reste les parents qui sont les premiers éducateurs des enfants,
00:05:44 les premiers à pouvoir leur inculquer une morale et un respect.
00:05:48 Aujourd'hui, malheureusement, les parents sont complètement défaitistes
00:05:53 ou vont laisser complètement à l'abandon nos jeunes, nos jeunes générations.
00:05:58 Quand on remarque que des individus sont de plus en plus adolescents, voire mineurs,
00:06:04 voire même presque encore des enfants et qui sont déjà embrigadés dans des trafics de stupéfiants,
00:06:09 on se pose la question de "où sont les parents ?"
00:06:11 Et quand ça commence comme ça, malheureusement,
00:06:14 c'est très compliqué de pouvoir remettre un jeune sur le droit chemin.
00:06:17 Dans le reportage, on entendait une femme confier qu'elle a le sentiment
00:06:20 que la police n'a pas trop de pouvoir sur ce qui se passe.
00:06:24 Finalement, ce que vous nous dites, c'est que la police est victime de ce manque de respect
00:06:28 et finalement, ça se retourne contre ce qu'on pense d'elle et de son rôle
00:06:33 qu'elle doit jouer dans l'espace public pour protéger chaque citoyen.
00:06:38 Effectivement, la police est victime de ces faits d'agression, de ces faits de violence.
00:06:43 Pour vous donner un chiffre, il y a à peu près 85 agressions
00:06:48 de fonctionnaires de police nationale en France par jour.
00:06:51 C'est énorme, ce sont des chiffres qui ont augmenté,
00:06:54 mais ce sont aussi des chiffres qui vont toucher par exemple les pompiers.
00:06:57 Donc des personnes qui sont là pour vous secourir ou pour vous protéger,
00:07:01 ceux qui sont effectivement au service de la population.
00:07:04 Donc ces personnages-là, victimes, à un moment donné, vont faire usage de la force
00:07:09 qui va être proportionnée ou disproportionnée, ça c'est au juge de l'interpréter.
00:07:13 Mais quand on a une société de la surmédiatisation,
00:07:17 sur volonté d'accuser ou de jeter l'épreuve sur les policiers,
00:07:22 on se rend compte qu'on va critiquer les méchants policiers
00:07:25 qui vont répondre par l'usage de la force,
00:07:28 qui ont le monopole de la force légitime,
00:07:31 ils ont le monopole de cette violence légitime, de cette réponse par la force.
00:07:37 Et aujourd'hui, ce sont les policiers qui sont les méchants
00:07:39 et non pas ceux qui sont agresseurs.
00:07:41 Et c'est donc à l'ensemble de la société d'essayer de jouer son rôle
00:07:44 et de redonner des valeurs à cette jeunesse.
00:07:47 On parle de la jeunesse, mais évidemment, elle n'est pas la seule concernée,
00:07:50 qu'on arrive tous à mieux vivre ensemble.
00:07:51 Merci beaucoup Perrine Sallé d'avoir témoigné sur notre antenne,
00:07:54 surtout bon courage aussi à vous, parce qu'on sait que ce sujet,
00:07:56 malheureusement, va perdurer quelques temps, qu'on n'a pas encore réussi à le résoudre.
00:08:01 Tour de table avec nos invités Charles Ordouel.
00:08:04 C'est vrai qu'on ne cesse de le dénoncer, de la dénoncer,
00:08:07 cette érosion, cette évaboration du respect de l'autorité.
00:08:10 Il semble qu'on manque de moyens pour essayer de la réapprendre.
00:08:14 Ce qui est sûr, c'est que Mme Sallé a raison lorsqu'elle exprime
00:08:17 la responsabilité de chacun, la responsabilité des parents, des familles.
00:08:22 Je veux aussi souligner la responsabilité des hommes et des femmes politiques.
00:08:26 Lorsque vous avez, pendant la campagne présidentielle
00:08:28 et la campagne des élections législatives, un homme politique d'envergure,
00:08:32 d'envergure nationale, M. Mélenchon, qui dit que la police tue,
00:08:36 il faut quand même mesurer l'impact, la répercussion qu'une phrase comme celle-ci
00:08:40 a sur l'ensemble de la population.
00:08:41 Non, M. Jean-Luc Mélenchon, la police ne tue pas, elle nous protège.
00:08:45 Et plutôt que de grandes déclarations comme celle-ci,
00:08:48 notre responsabilité, notamment nous les parlementaires,
00:08:50 c'est de réfléchir très concrètement, avec du bon sens,
00:08:54 de voir comment est-ce qu'on peut accompagner, aider la police,
00:08:56 la gendarmerie à mieux nous protéger.
00:08:58 Essayez de donner l'exemple aussi, ce que vous demandez,
00:09:00 et la façon dont vous pouvez le prendre, mais ça concerne toute la classe politique.
00:09:03 On n'a vu pas plus tard que cette semaine, un ministre du gouvernement
00:09:05 manquait de respect au sein de l'hémicycle.
00:09:07 Ça aussi, ça marque les Français, et ça ne donne pas le bon signal.
00:09:10 Et qui s'est fait immédiatement recadrer par la présidente de l'Assemblée nationale
00:09:13 et par la Première ministre.
00:09:15 La responsabilité aussi des élus et des parlementaires,
00:09:17 c'est d'être en contact en permanence avec ceux qui nous protègent.
00:09:21 Il y a quelques jours, j'étais en immersion nocturne
00:09:23 avec la gendarmerie qui faisait du contrôle.
00:09:26 Du contrôle d'excès-vitesse, du contrôle d'alcoolémie,
00:09:28 du contrôle de stupes sur les routes du département des Yvelines,
00:09:31 sur ma circonscription.
00:09:33 Que demandent-ils concrètement ?
00:09:35 Et qu'est-ce que nous, on peut faire, nous parlementaires,
00:09:37 pour les accompagner dans cette démarche d'autorité ?
00:09:40 C'est la loi.
00:09:42 Et par la loi, la première chose qu'on peut faire, c'est plus de moyens.
00:09:45 C'est la raison pour laquelle, il y a quelques semaines,
00:09:47 on a voté la LOPMI, la loi de programmation du ministère de l'Intérieur.
00:09:50 On accroît les moyens de la police et de la gendarmerie de 15 milliards d'euros.
00:09:54 Vous savez que beaucoup disent qu'il faut surtout faire appliquer la loi.
00:09:56 Certains disent qu'on n'a pas besoin de plus de moyens, plus d'outils.
00:09:59 Moi, je veux un moyen très concret de mieux faire appliquer la loi.
00:10:02 C'est la proximité.
00:10:04 Moi, je crois très sincèrement qu'autorité rime avec proximité.
00:10:07 C'est une question de bon sens, mais lorsque les gens connaissent leur force de police,
00:10:11 ils sont plus à même d'appliquer la loi.
00:10:13 C'est la raison pour laquelle on veut déployer 200 brigades de gendarmerie
00:10:16 partout sur le territoire français.
00:10:17 On parlera de proximité dans un instant, avec un médiateur de quartier un peu difficile.
00:10:21 Thomas Carpellini, votre vision du sujet.
00:10:24 Tout le monde a son rôle à jouer, les parents, l'éducation, les citoyens.
00:10:27 Exactement.
00:10:28 Tout le monde doit rentrer dans ce grand concert qui permet à une société de vivre ensemble.
00:10:31 Mais c'est assez intéressant, car vous avez rappelé cet épiphénomène
00:10:34 du bras d'honneur d'un ministre face à un député de la République.
00:10:37 Vous avez parlé de recadrage, mais quand un jeune fait un bras d'honneur à un policier,
00:10:41 un recadrage ne suffit pas.
00:10:43 Ça doit avoir une vraie sanction, un rappel à la loi au minimum, une peine avec sursis.
00:10:47 Dans certains cas, demandez aux policiers, ils vous le disent très bien.
00:10:50 Que la plupart des jeunes, ou des moins jeunes par ailleurs,
00:10:53 qui font des violences et de la récidive notamment, ça commence par des épiphénomènes.
00:10:57 Sur un terrain de foot, c'est l'expulsion immédiate.
00:10:59 C'est pas un recadrage de l'arbitre.
00:11:01 Donc finalement, cet épiphénomène est assez révélateur d'un des mâles qui gangrène la police,
00:11:05 qui a été du "on va prendre des pincettes".
00:11:08 Comme l'a très bien rappelé l'intervenante, et je souligne son courage.
00:11:10 Car aujourd'hui, être la femme ou l'enfant d'un policier, c'est un véritable chemin de croix.
00:11:14 La police a le monopole de la violence légitime, et on l'a tous oublié.
00:11:19 Les gangsters, les délinquants n'ont pas accès normalement à cette violence.
00:11:23 Or, dans une société, dans ce pacte social pour reprendre Hobbes,
00:11:26 nous avons tous mutuellement consenti à donner cette violence à l'Etat.
00:11:30 Et dès lors, quand on dit aux policiers "mais attendez, prenez des pincettes,
00:11:33 soyez dans le débat, soyez dans le dialogue",
00:11:35 on les déresponsabilise dans cette gestion de l'action.
00:11:38 Et dès lors, vous ne pouvez pas respecter des forces de l'ordre
00:11:41 qui normalement ont un pouvoir coercitif sur vous,
00:11:44 quand vous n'y êtes pas capable en applicabilité de le mettre en place.
00:11:47 Alors, par contre, monsieur, rapidement, parce qu'on a un autre invitaire.
00:11:51 J'admire le discours, et on peut en convenir,
00:11:54 mais une fois qu'on a tenu, qu'est-ce qu'on peut faire concrètement ?
00:11:57 C'est ce que j'essaie d'expliquer.
00:11:59 Une fois qu'on a tous tenu cette position, qui est unanime,
00:12:03 comment est-ce que par la loi et par les actes,
00:12:06 on peut accompagner concrètement l'autorité des policiers ?
00:12:08 Eh bien, j'ai un exemple à vous soumettre, justement,
00:12:10 parce que parmi ceux qui travaillent à restaurer cette notion d'autorité,
00:12:12 il y a les médiateurs, comme Mohamed Benmedour.
00:12:14 Bonjour, il est en direct avec nous.
00:12:16 Merci aussi de nous apporter votre expérience.
00:12:19 Vous travaillez dans les quartiers nord de Marseille,
00:12:21 et chaque été, vous emmenez des jeunes de ces quartiers
00:12:24 en sortie avec la police nationale.
00:12:26 Racontez-nous comment se passent ces rencontres.
00:12:30 Ces rencontres, bonjour d'abord.
00:12:33 Ces rencontres, elles se passent formidablement bien.
00:12:37 Moi, en fait, j'ai découvert ce dispositif un peu par hasard
00:12:42 lors d'une sortie en plage avec un groupe de jeunes,
00:12:46 et j'ai vu des policiers qui sortaient,
00:12:48 qui proposaient des activités de découverte du littoral auprès des jeunes.
00:12:53 On imagine qu'il y a des réticences un petit peu avant des craintes,
00:12:57 peut-être plus du côté des jeunes que de ceux de la police,
00:13:00 et ça se passe mieux après, c'est ce que vous nous dites.
00:13:02 C'est ça. Non.
00:13:04 Pour certains, c'est sûr qu'il y a une certaine crainte,
00:13:07 parce que nous, en fait, on est un peu enclaré dans les quartiers nord de Marseille,
00:13:11 et les seules personnes qu'on voit, ce sont nous, les travailleurs sociaux,
00:13:15 ou bien les policiers.
00:13:17 Généralement, quand ils interviennent dans nos quartiers,
00:13:19 c'est que ça sent pas bon, quoi.
00:13:22 Et du fait qu'on a supprimé la police de proximité,
00:13:26 qu'il y ait moins de dialogue entre les flics et les jeunes,
00:13:30 c'est vrai que ça pose problème.
00:13:32 Donc moi, en fait, je suis là pour recréer du lien entre les policiers et ces jeunes-là,
00:13:37 et ça se passe très bien, parce qu'à la fin de la journée,
00:13:40 les jeunes nous disent, c'est vrai qu'honnêtement, monsieur,
00:13:43 on avait des images négatives sur vous,
00:13:46 vous voyez de telle manière, on pensait que vous étiez un peu méchant,
00:13:49 mais en fait, vous êtes comme nous, vous êtes un être humain,
00:13:52 vous rigolez, vous nous faites rire, vous nous recadrez quand il faut,
00:13:56 et c'est ça, en fait.
00:13:59 – La solution.
00:14:00 Qu'est-ce que ça dit, du coup, des solutions qu'on pourrait mettre en place
00:14:03 pour que ces deux catégories de population s'entendent mieux ?
00:14:07 Est-ce que vous expliquez ça par une méconnaissance d'un camp sur l'autre,
00:14:11 ou est-ce que c'est basé toutefois sur une certaine réalité ?
00:14:13 Vous l'avez rappelé, ces jeunes de quartier, quand ils voient la police en général près de chez eux,
00:14:17 ce ne sont pas pour des bonnes raisons positives.
00:14:21 – Il y a une méconnaissance du public, de part et d'autre,
00:14:24 il y a des appréhensions de part et d'autre.
00:14:27 Je me mets aussi à la place de ces policiers,
00:14:29 quand ils interviennent souvent, des fois c'est difficile,
00:14:32 ils doivent essayer des gilets de pierre, des insultes,
00:14:36 parce que certains, une minorité, je dis bien une minorité de personnes,
00:14:41 sont dérangés dans leur trafic.
00:14:45 Donc c'est sûr qu'il faut recréer du lien, c'est ce que je fais.
00:14:50 Et moi j'invite les policiers à parler davantage avec les jeunes, ce qu'ils font.
00:14:57 Je vous dis la vérité, très sincèrement, là dans une cité,
00:15:01 je parlais avec des jeunes, ils étaient en train de giler, pour vous dire la vérité,
00:15:05 et on parlait justement de ce lien, moi je leur dis,
00:15:10 les policiers ce ne sont pas des méchants, mettez-vous à leur place,
00:15:12 ils sont là, ils ont un boulot à faire, ils ont un salaire,
00:15:15 ils doivent ramener leur steak à la maison,
00:15:17 ils ne sont pas là pour vous faire du mal, après on les appelle.
00:15:19 Ce que vous faites c'est illégal, forcément, forcément, ils ne vont pas vous laisser faire.
00:15:24 Avec du recul, à un moment on dit c'est vrai,
00:15:27 et il y a même des policiers qui viennent sur le terrain
00:15:30 et qui dialoguent auprès des dealers quand ils les arrêtent,
00:15:33 de leur dire "on t'a prévenu, il ne faut pas faire ça, regarde,
00:15:37 ce n'est pas bien ce que tu fais".
00:15:39 Et les policiers, ce que je constate maintenant,
00:15:42 et nous aussi les travailleurs sociaux et tout le monde à l'heure actuelle à Marseille,
00:15:45 c'est que c'est la consternation parce qu'en fait on voit ces jeunes mourir très tôt.
00:15:52 Et même les policiers en parlant avec eux ont beaucoup de peine pour ces jeunes-là.
00:15:57 On garde espoir, alors on vous souhaite bonne continuation dans ce que vous entreprenez,
00:16:02 vous faites partie de ceux qui essayent de retisser ce lien,
00:16:04 de faire réapprendre ce que c'est que l'autorité, parce qu'on l'a dit, cette notion se perd.
00:16:08 Merci beaucoup Mohamed Ben Medour, je rappelle que vous êtes médiateur dans les quartiers nord de Marseille.
00:16:13 C'est bien souligné ce genre d'initiative, là c'est concret, c'est ce qu'on disait tout à l'heure,
00:16:17 il y a des solutions concrètes sur le terrain.
00:16:19 Absolument, chaque personne a son rôle à jouer dans cette affaire, si je puis dire.
00:16:23 Cette association est formidable, j'en ai parlé avec mes collègues élus de Marseille,
00:16:28 j'encourage chacun d'entre ceux qui nous regardent de s'adresser à ce type d'association qui fonce au lien.
00:16:32 Les élus locaux ont un lien majeur à jouer dans cette affaire, un rôle majeur à jouer dans cette affaire.
00:16:37 Je souligne l'action que mènent les maires de ma circonscription et leurs équipes municipales
00:16:42 pour tisser constamment ce lien avec l'ensemble des quartiers de leurs différentes communes.
00:16:47 Et puis nous avons également une responsabilité forte à jouer, nous les élus nationaux également.
00:16:53 À titre personnel, en termes d'exemples concrets, je soutiens très franchement l'initiative du service national universel
00:16:59 et je soutiens son obligation pour toute une tranche d'âge, non pas par démagogie mais simplement pour permettre
00:17:05 à toute une classe d'âge chaque année de rencontrer tous les services de la nation, les pompiers, les infirmiers,
00:17:12 les policiers, les gendarmes, les éducateurs, les militaires, pour prendre conscience des services
00:17:18 qui nous permettent de faire nation et de permettre de cimenter notre cohésion nationale.
00:17:22 - Vous êtes d'accord avec nous en vous entendant ?
00:17:24 - Non, je suis d'accord avec vous, c'est après tout, pourquoi pas, donc tac, on peut tenter.
00:17:28 Cette action de l'intervenant est évidemment salutaire et salvatrice, c'est un très beau message.
00:17:32 Sauf que si on doit prendre la hauteur, c'est un message à fortiori.
00:17:36 Que nous a-t-il dit ? Les jeunes arrivent avec une mauvaise image de la police.
00:17:40 Mais là on pourrait se demander la question, que pouvons-nous faire à posteriori ?
00:17:44 - Il a dit que c'était pas vrai. - En avant, pardon ?
00:17:46 - Il a dit que le sentiment était partagé. - Que le sentiment était partagé, mais ce qu'il veut dire c'est que
00:17:49 il parle de certains jeunes, la minorité, il a entièrement raison de le souligner,
00:17:52 arrivent avec une mauvaise image de la police. La question c'est comment faire pour que des jeunes,
00:17:55 12, 13, 14, 15 ans, n'aient pas dans leur primo-enfance cette image négative de la police.
00:18:00 Et comme vous l'aviez dit, quelles sont les solutions ?
00:18:02 Par exemple, il y a un maire, je crois que c'était Carl-Olive à Poissy,
00:18:05 qui avait mis en place, pour même les enfants mineurs,
00:18:07 dès qu'il y avait un trop-plein d'infractions, il leur coupait des allocations facultatives.
00:18:14 On peut être pour ou contre, mais ça permettait de responsabiliser les parents,
00:18:17 qui sont, on dit que tous les acteurs sont évidemment concernés,
00:18:20 mais ce sont eux les premiers acteurs, du moins pour les mineurs, du moins pour les jeunes.
00:18:24 C'est aux parents d'apprendre à dire bonjour, à dire merci,
00:18:27 et à ne pas jeter des cailloux, que ce soit sur des flics ou sur quelqu'un d'autre.
00:18:30 Dès lors, la mise en place d'une responsabilisation des parents,
00:18:33 a priori, le plus rapidement possible, est à mon sens souvent l'élément manquant
00:18:37 dans toutes les politiques sécuritaires en France.
00:18:39 Alors la police continue de faire son travail, évidemment sur le terrain, notamment sur les routes.
00:18:43 Le terrible accident impliquant l'humoriste Pierre Palmade a remis en lumière
00:18:46 la dangerosité de la conduite sous l'emprise de stupéfiants,
00:18:49 et le reportage que vous allez voir à présent est édifiant.
00:18:51 Notre journaliste Olivier Madigné a suivi hier des contrôles dans la région lyonnaise.
00:18:55 La moitié des conducteurs testés se sont révélés positifs à différentes substances.
00:19:01 10h du matin dans la banlieue de Lyon, une opération de contrôle est menée par la gendarmerie.
00:19:08 C'est la conduite sous stupéfiants qui est visée.
00:19:11 Les automobilistes sont soumis à un test de dépistage.
00:19:15 Ce jeune homme en route vers son travail est testé positif au cannabis.
00:19:19 La personne est positive, on peut voir les barres de contrôle qui sont actives.
00:19:23 Par contre celle du THC n'est pas visible, ça veut dire que la personne est positive au cannabis.
00:19:28 Son permis est suspendu pendant 5 jours, le temps d'avoir le résultat d'un prélèvement salivaire effectué sur place.
00:19:34 Le préfet décidera ensuite de la poursuite de la suspension du permis de conduire.
00:19:38 Le conducteur sera aussi convoqué devant la justice.
00:19:41 Les consommateurs réguliers ont de grandes chances d'être positifs lors de tels contrôles.
00:19:46 La consommation de stupéfiants reste détectable pendant plusieurs jours.
00:19:50 Pour le cannabis on est entre 5 et 7 jours, la cocaïne entre 3 et 5 jours, la molécule active,
00:19:56 la méthamphétamine une à trois journées et pour l'OPC c'est une positivité continue
00:20:02 parce que le consommateur a une dépendance telle qu'il consomme tous les jours.
00:20:07 Lors de cette opération, près de la moitié des contrôles se sont avérés positifs.
00:20:12 Pour prolonger la discussion, Jean-Christophe Cuvie est avec nous.
00:20:16 Bonjour, vous êtes secrétaire nationale unité SGP Police FO.
00:20:21 On vient de le voir dans le reportage, la moitié des conducteurs positifs, ça paraît énorme.
00:20:26 Surtout, ça prouve bien, à mon sens, que la crainte de la sanction pour ces conducteurs est inexistante.
00:20:32 Oui bonjour, alors ça paraît énorme effectivement pour un oeil profane.
00:20:36 Nous, policiers, on le constate hélas tous les jours et il y a quelques temps,
00:20:40 je pense que tout le monde est au courant de la fin de Palmade,
00:20:42 c'était un révélateur sociétal.
00:20:44 Et donc là, effectivement, ça a mis le focus sur ces pratiques.
00:20:48 Et on voit bien aujourd'hui que l'usage de la drogue est un fléau dans notre société
00:20:53 et touche tous les milieux sociaux.
00:20:55 Aujourd'hui, dans toutes les familles, vous avez autour de vous des jeunes,
00:20:59 un peu moins jeunes, mais qui prennent de la drogue, du cannabis, de la cocaïne,
00:21:04 des drogues de synthèse, de l'ecstasie.
00:21:06 Et on voit bien effectivement que cette société, elle est touchée par ça
00:21:09 et ça pose des problèmes déjà de sécurité et puis surtout de quelle société on veut pour demain.
00:21:15 Voilà, on ne va pas faire le bilan de l'usage de drogue,
00:21:18 mais c'est typiquement un fléau pour notre société
00:21:22 et on voit bien que ça touche vraiment nos enfants et il faut vraiment réagir.
00:21:27 Ça pose la question des solutions justement.
00:21:29 Est-ce que vous êtes en train de nous dire que c'est un phénomène de société finalement
00:21:32 et qu'il faut qu'on se résigne parce qu'on n'a pas grand-chose à faire
00:21:34 ou est-ce que ça veut dire qu'il faut être bien plus ferme et plus strict
00:21:38 à l'égard de ces conducteurs ?
00:21:40 Il ne faut surtout pas se résigner.
00:21:41 D'ailleurs, je pense que notre ministre de l'Intérieur en a fait un cheval de bataille.
00:21:46 Il a dit que c'était la mer des batailles.
00:21:48 Et nous, les policiers, effectivement, force de l'ordre,
00:21:50 on est au contact tous les jours des points de deal.
00:21:52 En 2022, c'était l'année record de toutes les saisies.
00:21:56 Il y a eu 15 000 opérations de démantèlement de deal.
00:22:01 On a fait 128 tonnes de cannabis et 15 % de plus que l'année d'avant.
00:22:05 On a vraiment mis le paquet dessus.
00:22:07 En revanche, ce qu'on constate aussi, c'est que le taux de THC,
00:22:10 c'est le composant psychoactif, notamment dans le cannabis,
00:22:13 qu'on appelle drogue douce, est de moins en moins douce
00:22:15 parce qu'il est à 30 %.
00:22:17 C'est-à-dire qu'en 10 ans, il a augmenté de 15 %.
00:22:20 Il était à peu près à 15 %, il est passé à 30 %.
00:22:22 Donc, on voit que les drogues sont de plus en plus dures.
00:22:24 Elles inondent le marché.
00:22:26 En fait, quand on veut trouver de la drogue, maintenant,
00:22:28 on trouve très facilement.
00:22:30 Pour lutter contre ça, effectivement, il faut de la prévention.
00:22:33 Il faut vraiment qu'on travaille à la racine,
00:22:35 c'est-à-dire avec la jeunesse, sensibiliser nos jeunes.
00:22:38 Et puis, surtout, c'est plus de renseignements et d'opérationnalité.
00:22:42 Et après, j'allais dire, il faut vraiment taper au portefeuille.
00:22:45 Alors, les consommateurs et aussi les dealers.
00:22:48 Et les dealers, c'est notamment dans les saisies.
00:22:50 Il y a 332 millions, je crois, d'euros, d'avoirs criminels
00:22:55 qui ont été saisis l'année dernière par mes collègues de la DCPJ,
00:22:58 la police judiciaire.
00:23:00 C'est 77 GoFast.
00:23:02 Il y a 169 réseaux qui ont été démantelés.
00:23:05 Donc, on voit bien que la police judiciaire,
00:23:07 notamment avec l'office anti-stupe, fait le travail.
00:23:10 Il faut les renforcer.
00:23:12 Et justement, il y a une réforme qui arrive.
00:23:14 Il faudra faire très attention à cette réforme,
00:23:16 à ne pas abîmer la police judiciaire, qui est vraiment, à mon avis,
00:23:18 à la pointe de la lutte contre ces trafics de drogue.
00:23:21 C'est un autre sujet sur lequel on vous a déjà entendu,
00:23:23 Jean-Christophe Couvy, sur lequel on reviendra sans doute.
00:23:25 Merci beaucoup, en tout cas, d'avoir apporté votre éclairage
00:23:27 très concret quand ça vient du terrain, évidemment.
00:23:29 On comprend beaucoup mieux les choses.
00:23:31 L'affaire Palmad justement a donné l'impression
00:23:33 que l'État allait enfin s'attaquer au sujet,
00:23:35 même si on le rappelle, de nombreuses familles de victimes
00:23:37 d'accidents précédents ont déploré qu'il faille
00:23:39 qu'une personnalité soit impliquée pour qu'on ait l'impression
00:23:41 qu'on s'intéresse au sujet.
00:23:43 Est-ce que la politique anti-drogue au volant va vraiment
00:23:45 être plus stricte dorénavant ?
00:23:47 On n'a pas attendu l'affaire Palmad pour agir
00:23:49 de plus en plus fermement sur ce sujet.
00:23:51 Encore une fois, je reviens à l'exemple
00:23:53 que je vous ai donné tout à l'heure.
00:23:55 Sur une immersion nocturne avec la gendarmerie,
00:23:57 et je tiens vraiment à leur rendre hommage
00:23:59 aux gendarmes et aux policiers qui se battent
00:24:01 jour et nuit sur cette priorité qui était fixée
00:24:03 par le gouvernement et par Gérald Darmanin
00:24:05 depuis des années. Vous avez entre
00:24:07 la prise de drogue
00:24:09 et l'alcoolémie,
00:24:11 le soir où j'y étais, il y avait à peu près un quart
00:24:13 de personnes qui étaient en situation d'infraction.
00:24:15 Ce qui est énorme.
00:24:17 Même si on s'est confondu, il y a plus de tests positifs stupéfiants
00:24:19 qu'alcoolémie. Sur les routes départementales des Yvelines,
00:24:21 sur un phénomène comme celui-ci, on peut agir
00:24:23 en amont et en aval. En amont,
00:24:25 quand je vous parlais tout à l'heure des 15 milliards,
00:24:27 ce n'est pas 15 milliards qui sont fléchés librement.
00:24:29 C'est 15 milliards d'euros qui sont fléchés
00:24:31 notamment sur la prise en compte du
00:24:33 renseignement et du risque cyber.
00:24:35 Est-ce que l'aval ne suffirait pas de sanctionner plus du temps ?
00:24:37 Donc je vous réponds, on peut agir en amont.
00:24:39 Donc mieux cibler l'ensemble
00:24:41 des trafics, notamment qui ont lieu en ligne
00:24:43 et qui vont être démanqués, les chiffres qui ont été annoncés sont les plus hauts
00:24:45 qui ont été annoncés depuis toujours.
00:24:47 Pourquoi ? Parce que les policiers
00:24:49 nous demandent des moyens et comme il faut
00:24:51 leur donner les moyens de nous protéger,
00:24:53 c'est ce qu'on fait. La deuxième chose, c'est en aval.
00:24:55 Je vous prends encore une fois des exemples concrets.
00:24:57 Bon sens. Conduire sous emprise
00:24:59 de drogue ou sous emprise d'alcool
00:25:01 est parfaitement condamnable
00:25:03 et le retrait du permis est déjà automatique.
00:25:05 Mais la proposition qu'a faite Gérald Darmanin
00:25:07 sur le permis de conduire, c'est tout simplement
00:25:09 d'alourdir les sanctions
00:25:11 en termes d'amende et pour les cas les plus graves
00:25:13 d'emprisonnement et surtout, ce qui n'était pas le cas
00:25:15 avant, un contrôle médical
00:25:17 pour être sûr que si vous êtes encore
00:25:19 sous prise de suspicion, vous ne puissiez pas retrouver votre permis.
00:25:21 Donc nous on essaye très concrètement
00:25:23 tous les jours à l'Assemblée nationale
00:25:25 d'agir en amont et en aval
00:25:27 sur ce sujet
00:25:29 qui est endémique dans notre société.
00:25:31 Ça paraît urgent parce que juridiquement, Thomas Carpellini
00:25:33 en fait, c'est inexistant cette crainte de la sanction
00:25:35 même si le permis est retiré quelques jours,
00:25:37 ces jeunes-là n'arrêtent pas pour autant de consommer
00:25:39 des cartes de volant.
00:25:41 Mais évidemment, surtout que c'était une excellente
00:25:43 étude statistique qui démontrait que généralement
00:25:45 les gens qui étaient contrôlés positifs
00:25:47 ou stupéfiants, cumulaient plusieurs infractions
00:25:49 notamment celle de la conduite
00:25:51 sans permis. Donc aller retirer le permis
00:25:53 à des gens qui sont déjà sans permis,
00:25:55 ça risque de faire peur dans les chemières.
00:25:57 Non, la vraie réponse, c'est ce qui a été dit en filigrane
00:25:59 par l'intervenant, c'est que la réponse policière, et c'est
00:26:01 à mettre au crédit du gouvernement, a été présente.
00:26:03 Gérald Darmanin, il y a des vrais moyens,
00:26:05 il suffit de voir les chiffres de saisie,
00:26:07 c'est entièrement vrai. Mais il y a la réponse policière,
00:26:09 il faut le second temps. La réponse judiciaire,
00:26:11 il faut arrêter avec ce tabou,
00:26:13 ne penser que c'est un comportement fait en x-nillo.
00:26:15 Dans d'autres pays, vous êtes surpris
00:26:17 ou contrôlés en état de stupéfiants
00:26:19 en volant, c'est casse-prison
00:26:21 automatiquement. Il suffit de voir les pays
00:26:23 scandinaves, qui étaient gangrénés, ou la ville de
00:26:25 New York, vous savez, 90, qui ont mis ça en place
00:26:27 et qui ont fait baisser le nombre de délinquants
00:26:29 c'est vrai que ça. On poursuit nos débats
00:26:31 dans un instant, quelques minutes de publicité
00:26:33 et puis on évoquera les initiatives
00:26:35 prises pour aider les Français à faire face à l'inflation.
00:26:37 A tout de suite.
00:26:39 Avant de reprendre nos débats,
00:26:43 puisqu'il est 14h30, on fait un point sur l'essentiel
00:26:45 de l'actualité résumée par Mathieu Deveze.
00:26:47 (Générique)
00:26:49 Plus d'une semaine
00:26:51 après la découverte des corps de Leslie et Kevin
00:26:53 une marche blanche est organisée
00:26:55 cet après-midi à New York dans les Deux-Sèvres.
00:26:57 C'est la famille du jeune homme qui est à l'origine
00:26:59 de cette initiative. Le couple a disparu
00:27:01 dans la nuit du 25 au 26 novembre
00:27:03 à Prahaic. Trois hommes ont été
00:27:05 mis en examen, dont deux pour assassinat,
00:27:07 enlèvement et séquestration.
00:27:09 76% des Français
00:27:11 estiment que l'inflation va durer.
00:27:13 C'est le résultat d'un sondage IFOP pour le
00:27:15 journal du dimanche. Pour 90%
00:27:17 des personnes interrogées, la lutte contre
00:27:19 la vie chère doit être une priorité de l'Etat.
00:27:21 Les prix, eux, continuent de
00:27:23 grimper alors que les industriels ont retrouvé
00:27:25 leurs marges d'avant crise sanitaire.
00:27:27 Enfin, en rugby, la France
00:27:29 a dominé hier soir les Anglais chez eux
00:27:31 à Twickenham lors du tournoi des Six Nations.
00:27:33 Une victoire 53-10 et
00:27:35 cette victoire des Bleus est bonifiée.
00:27:37 Elle permet aux Français d'oublier la défaite irlandaise
00:27:39 et de garder une chance de conserver leur titre
00:27:41 si le trèfle perd face à l'Ecosse.
00:27:43 On parle économie à présent.
00:27:45 Il n'y aura pas de panier
00:27:47 anti-inflation commun à l'ensemble
00:27:49 des distributeurs. Contrairement à ce qui avait été
00:27:51 avancé depuis décembre, c'est ce qu'on a appris
00:27:53 cette semaine alors que les prix continuent
00:27:55 de grimper et que les ménages sont toujours
00:27:57 obligés de faire des arbitrages sur leur liste
00:27:59 de courses. L'Etat a mis en place
00:28:01 des mesures mais cela ne semble pas suffisant
00:28:03 si bien que certains maires ont décidé
00:28:05 de faire un geste de plus. C'est le cas
00:28:07 à Trit-Saint-Léger, près de Valenciennes.
00:28:09 La mairie a décidé de distribuer
00:28:11 deux chèques inflation énergie
00:28:13 de 50 euros chacun à tous les foyers
00:28:15 de la commune et ce, sans condition
00:28:17 de revenus. On sera tout à l'heure en ligne
00:28:19 avec la mairie qui nous expliquera
00:28:21 comment cette décision a été prise.
00:28:23 On donne tout d'abord la parole à Christophe
00:28:25 Milzono, habitant de Trit-Saint-Léger.
00:28:27 Bonjour Christophe, merci beaucoup d'être
00:28:29 en direct avec nous. Vous êtes fleuriste,
00:28:31 on le voit derrière vous. Mais ce n'est pas tant
00:28:33 à titre de commerçant qu'on vous interview
00:28:35 aujourd'hui, c'est surtout à titre d'habitant,
00:28:37 de bénéficiaire de ces chèques.
00:28:39 Vous les avez reçus, vous ne les avez pas
00:28:41 encore utilisés. Dites-nous, à quoi
00:28:43 ils vont vous servir ?
00:28:45 Alors d'abord, bonjour. Effectivement,
00:28:47 on ne les a pas encore utilisés parce que
00:28:49 les chèques ont été distribués seulement
00:28:51 sur la semaine qui vient de s'écouler.
00:28:53 Donc, effectivement, ça va nous donner
00:28:55 un bon coup de pouce au niveau
00:28:57 de nos factures énergétiques
00:28:59 ou carburants, enfin voilà,
00:29:01 sur tout ce qui est énergie en tout cas.
00:29:03 Comment vous avez accueilli cette
00:29:05 distribution de chèques de la part de
00:29:07 votre mairie ? On dit bien,
00:29:09 ce n'est pas une mesure qui concerne
00:29:11 d'autres villes alentours.
00:29:13 Ben écoutez, on a été assez surpris
00:29:15 parce que d'habitude, il y a toujours des conditions de revenus.
00:29:17 Et là, on était plutôt, alors
00:29:19 je ne pense pas que je vais parler au nom
00:29:21 de tous les habitants, mais assez contents
00:29:23 que tout le monde puisse bénéficier de
00:29:25 cette aide au niveau de la mairie.
00:29:27 Vous ne vous y attendiez pas ou vous saviez
00:29:29 que c'était en préparation ?
00:29:31 Alors, il y avait eu des
00:29:33 vents, on va dire, au niveau de
00:29:35 peut-être des cartes cadeaux, des chèques,
00:29:37 mais pas forcément au niveau de l'énergie.
00:29:39 Et en fait, voilà, c'est quelque chose qui touche tout le monde.
00:29:41 Vu ce qui se passe actuellement avec
00:29:43 l'inflation de tout ce qui est énergétique,
00:29:45 en fait, on est très contents,
00:29:47 enfin moi pour ma part, je suis très content de pouvoir bénéficier
00:29:49 des chèques. Ça va donner un coup de pouce
00:29:51 à tout le monde et je crois que c'est plutôt
00:29:53 pas mal, surtout en ce moment. Donc vous allez vous en servir
00:29:55 pour payer votre facture d'électricité à titre personnel
00:29:57 ou pour votre boutique ?
00:29:59 Non, non, non, c'est à titre personnel.
00:30:01 Je suis commerçant mais habitant de Trie,
00:30:03 je vais les utiliser à titre personnel. Voilà.
00:30:05 Il faut être vraiment un habitant de Trie, pas forcément
00:30:07 exercer une profession sur la commune.
00:30:09 Très bien. Eh bien, merci beaucoup pour votre témoignage.
00:30:11 Surtout, dépensez bien cet argent.
00:30:13 On essaiera d'en savoir plus du côté
00:30:15 de la mairie pour qu'ils nous expliquent comment ils ont mis en place
00:30:17 une mesure qui coûte quand même 240 000 euros,
00:30:19 d'ailleurs. On va s'interroger
00:30:21 sur le financement. Est-ce que peut-être vous avez une information là-dessus ?
00:30:23 Est-ce que ce sont vos impôts qui
00:30:25 vous reviennent ou est-ce que c'est une source
00:30:27 de financement annexe ? Le savez-vous ?
00:30:29 Alors, j'en sais rien du tout. Je sais que
00:30:31 forcément, nous, en tant que professionnels,
00:30:33 on verse forcément des impôts à la commune
00:30:35 ou à la communauté de commune.
00:30:37 Après, personnellement, on a
00:30:39 versé aussi depuis quelques années avec
00:30:41 la taxe d'habitation.
00:30:43 Voilà. Maintenant, je ne sais pas
00:30:45 vraiment la raison
00:30:47 pour laquelle la commune fait
00:30:49 cette action. Mais en tout cas, moi, personnellement,
00:30:51 je l'accueille avec grand plaisir. Vous n'avez pas
00:30:53 cherché à savoir. Vous avez bien raison. Profitez
00:30:55 simplement de dépenser cet argent.
00:30:57 Abonnez-vous. Et merci surtout d'avoir témoigné
00:30:59 sur notre antenne. On va appeler la mairie
00:31:01 dans quelques temps.
00:31:03 C'est une belle initiative. Mais en même temps,
00:31:05 derrière, on se dit, Charles Rodroit, que c'est peut-être
00:31:07 pour parler d'un manquement de
00:31:09 l'État qui n'aide pas suffisamment ses
00:31:11 concitoyens. Alors, réponse en deux temps.
00:31:13 La première, c'est évidemment qu'on souligne
00:31:15 l'action des collectivités locales et des élus locaux
00:31:17 qui sont pleinement mobilisés sur le sujet.
00:31:19 Des actions comme celle-ci ou alors,
00:31:21 par exemple, sur ma circonscription, des élus
00:31:23 qui ont fait le choix de maintenir tous les niveaux de
00:31:25 solidarité, je pense avec le CCS, le soutien aux
00:31:27 associations et qui ont accepté du coup de
00:31:29 réduire les activités qui consommaient de
00:31:31 l'énergie pour maintenir les réseaux de solidarité.
00:31:33 Donc ça, il faut le souligner.
00:31:35 Ensuite, pardon, mais la réponse de l'État
00:31:37 a été et est massive.
00:31:39 Première des choses, laissez-moi passer juste un ou deux
00:31:41 messages concrets à ceux qui nous écoutent pour
00:31:43 ce à quoi ils ont le droit. Première des choses,
00:31:45 il y a le chèque inflation qui existe.
00:31:47 Connectez-vous à votre guichet
00:31:49 impôts.gouv.fr.
00:31:51 38 millions de Français ont accès à cette
00:31:53 indemnité. Deuxième chose, le bouclier
00:31:55 tarifaire fait que votre facture d'électricité
00:31:57 est bloquée à 15% de hausse.
00:31:59 15% de hausse, c'est une forte hausse.
00:32:01 Mais dans des pays comme l'Allemagne, l'Italie,
00:32:03 c'est 80% de hausse ou plus.
00:32:05 On l'a bloquée, ça coûte 56
00:32:07 milliards d'euros. Ça concerne tous les Français,
00:32:09 1,5 million de
00:32:11 TPE et toutes les collectivités
00:32:13 locales de moins de 28 000 habitants.
00:32:15 Pour les entreprises et leurs salariés qui ne sont
00:32:17 pas concernées par le bouclier tarifaire,
00:32:19 notamment des PME, par exemple.
00:32:21 On a entendu beaucoup d'artisans se plaindre de ça,
00:32:23 de dire "je suis touchée, malheureusement, je ne rentre pas dans les critères".
00:32:25 C'est la raison pour laquelle l'État a mis en place l'amortisseur.
00:32:27 25% à 30%
00:32:29 selon les critères de votre facture
00:32:31 est prise en compte à la source
00:32:33 par l'État pour réduire la facture d'électricité.
00:32:35 Encore une fois, rendez-vous sur
00:32:37 votre guichet impôts.gouv.fr.
00:32:39 Pour toutes les entreprises
00:32:41 qui n'ont pas accès à ceci, par exemple
00:32:43 des entreprises plus grosses, mais qui
00:32:45 ont un business model qui est particulièrement
00:32:47 énergivore, et leurs salariés
00:32:49 ont accès, là encore, à un troisième
00:32:51 dispositif qui concerne les entreprises
00:32:53 et leurs salariés, encore une fois sur impôts.gouv.fr
00:32:55 où, selon les critères,
00:32:57 c'est une hausse particulière de
00:32:59 votre niveau d'énergie par rapport à votre chiffre d'affaires,
00:33:01 vous avez accès à des aides
00:33:03 complémentaires là-dessus. La réponse a été massive.
00:33:05 Rien que le bouclier tarifaire, c'est
00:33:07 52 milliards d'euros, financés
00:33:09 à moitié par une contribution exceptionnelle
00:33:11 sur les énergéticiens
00:33:13 qui ont eu des gains
00:33:15 exceptionnels pendant cette crise et qui, du coup,
00:33:17 contribuent de manière très importante
00:33:19 au financement de ce bouclier tarifaire.
00:33:21 La réponse est là, et elle est massive,
00:33:23 et c'est absolument formidable de voir
00:33:25 tant d'élus, tant de collectivités
00:33:27 qui se mobilisent elles aussi sur ce sujet
00:33:29 au service des citoyens. - Expliquer d'ajouter une aide
00:33:31 supplémentaire à ce qu'apporte l'État,
00:33:33 après, encore une fois, on se dit que ça coûte de l'argent,
00:33:35 cette commune, on espère
00:33:37 les avoir en ligne dans quelques instants,
00:33:39 des bourses de 140 000 euros, l'État
00:33:41 met énormément aussi sur la table, on sait qu'il faudra rembourser
00:33:43 aussi cet argent, et que l'argent magique
00:33:45 n'existe pas. - Exactement,
00:33:47 il est très simple de sortir de son
00:33:49 chapeau magique une baguette enchantée
00:33:51 et de faire apparaître un chèque en blanc pour distribuer
00:33:53 de l'argent imaginaire.
00:33:55 C'est très bien, tous ces boucliers tarifaires, mais ça va coûter
00:33:57 une somme folle. Et vous avez parlé
00:33:59 du pratique, moi j'ai parlé du théorique.
00:34:01 Face à l'inflation, vous savez, c'est l'économiste
00:34:03 Antoine Marvier qui comparaît ça,
00:34:05 c'est comme quand en relation d'amour, quelqu'un ne veut pas de vous.
00:34:07 Vous avez deux choix possibles, soit vous
00:34:09 vous obstinez à essayer de la reconquérir,
00:34:11 en faisant tous les efforts du monde, soit vous laissez aller.
00:34:13 Ça donne quoi en économie politique ?
00:34:15 Ça donne soit la mise en place du bouclier
00:34:17 tarifaire, de plein d'aides,
00:34:19 tout ce que vous voulez, et ça peut être une solution.
00:34:21 Soit vous laissez la libre main du marché
00:34:23 contrôler d'elle-même l'inflation et vous estimez
00:34:25 qu'à terme, elle va pouvoir se condenser.
00:34:27 Or là, quelle est la problématique en plus
00:34:29 pour notre État ? C'est qu'on a eu un président de la République
00:34:31 qui a notamment fait campagne avec le fait que la France
00:34:33 a le plus petit taux d'inflation
00:34:35 de l'Union Européenne. Ce qui est le cas,
00:34:37 et vous avez entièrement raison. Sauf que malheureusement
00:34:39 l'inflation est un aléa que
00:34:41 personne n'arrive à maîtriser, et dès lors
00:34:43 elle peut augmenter, descendre au gré des marchés,
00:34:45 ce que vous voulez. Et dès lors, pour Emmanuel Macron,
00:34:47 la peur de voir son inflation monter,
00:34:49 et dès lors de sa crédibilité baisser,
00:34:51 le fait prendre en compte et mettre
00:34:53 en application tout un tas de mesures qui sont
00:34:55 certes utiles à court terme,
00:34:57 indéniablement, mais moi je n'arrive pas
00:34:59 à me retirer de la tête le coût que ça va représenter
00:35:01 pour la dette, le coût que ça va représenter
00:35:03 pour les générations futures. Et dès lors, vous parliez
00:35:05 l'exemple de l'Italie et d'autres pays, et notamment
00:35:07 de l'Allemagne, et ils ont fait le choix de faire
00:35:09 une période plus difficile maintenant, mais de pas
00:35:11 plomber les dépenses publiques sur plusieurs
00:35:13 générations, car là vous avez cité des chiffres faramineux,
00:35:15 50 milliards, 30 milliards,
00:35:17 et compagnie, c'est très bien à court terme, mais moi
00:35:19 je me pose la question, comment
00:35:21 allons-nous faire après, pour éviter que
00:35:23 cette crise de l'inflation devienne une crise
00:35:25 systémique ? J'aimerais juste
00:35:27 rebondir sur ce point, parce que nous sommes confortablement
00:35:29 assis dans ce studio à passer un bon
00:35:31 dimanche, mais quand on parle des choses
00:35:33 concrètes, je prends par exemple juste la place du marché de la
00:35:35 principale ville de ma circonscription.
00:35:37 Des restaurants, des hôtels, des
00:35:39 maraîchers, 400 emplois.
00:35:41 Si l'Etat n'était pas intervenu
00:35:43 pendant la crise Covid,
00:35:45 ou même pendant la crise énergétique, c'était
00:35:47 peut-être 350 emplois
00:35:49 de perdus. Si vous
00:35:51 multipliez ça par plus de 30 000
00:35:53 communes, si vous multipliez ce
00:35:55 chiffre par l'ensemble du territoire français,
00:35:57 est-ce que vous croyez que
00:35:59 votre théorie, et votre théorie
00:36:01 d'économie politique que vous venez de nous présenter,
00:36:03 peut peut-être sensiblement évoluer ? Le rôle
00:36:05 de l'Etat c'est quoi ? Le rôle
00:36:07 de l'Etat c'est avant tout la protection
00:36:09 des Français, donc d'amortir
00:36:11 le choc des crises. Justement, ils sont
00:36:13 nombreux à dire qu'on ne fait pas assez pour les aider
00:36:15 et qu'ils continuent de rouler sous les facteurs
00:36:17 et les prix à la consommation.
00:36:19 Écoutez notre débat. D'un côté
00:36:21 vous nous dites que l'Etat n'en fait pas
00:36:23 assez, et de l'autre vous avez monsieur
00:36:25 qui explique que l'Etat en fait trop et qu'on
00:36:27 investit trop d'argent. Alors attendez.
00:36:29 Moi ce que j'aimerais comprendre, c'est
00:36:31 je pense que du coup, cette
00:36:33 discussion correspond au fait que l'Etat en fait
00:36:35 beaucoup. Certes on peut toujours
00:36:37 aller plus loin, mais c'est des choix politiques forts
00:36:39 que nous avons fait. Je tiens à souligner
00:36:41 que le Rassemblement National et la France
00:36:43 Insoumise se sont systématiquement opposés à ces
00:36:45 mesures. Alors attendez. On a eu
00:36:47 le début de l'émission, je suis en loi de parler de choses concrètes.
00:36:49 Ces 400 emplois de ma circonscription
00:36:51 sur ma ville, je suis très fier d'avoir
00:36:53 participé et contribué à les protéger
00:36:55 en votant la loi sur le pouvoir d'achat
00:36:57 et la loi de protection énergétique de nos
00:36:59 entreprises et de leurs salariés. On va donner la parole à
00:37:01 Christelle Chopin. Bonjour, merci
00:37:03 d'être avec nous. Vous êtes
00:37:05 adjointe à la mairie de Trissain-Léger,
00:37:07 adjointe aux oeuvres sociales. Vous avez
00:37:09 participé à la mise en place de ces
00:37:11 deux chèques de 50 euros
00:37:13 pour tous vos administrés.
00:37:15 Expliquez-nous comment est venue cette idée.
00:37:17 On parle de mesures mises en place par l'Etat.
00:37:19 Apparemment à la mairie, vous avez décidé
00:37:21 d'aller encore un peu plus loin.
00:37:23 Oui alors tout à fait.
00:37:25 En fait, lors d'un conseil municipal,
00:37:27 Monsieur Dominique Savary, maire de
00:37:29 Trissain-Léger et l'ensemble du conseil
00:37:31 municipal, avons décidé de
00:37:33 soutenir le pouvoir d'achat en allouant
00:37:35 un chèque à chaque
00:37:37 foyer. Donc en fait, c'est deux chèques
00:37:39 de 50 euros, soit un montant
00:37:41 de 100 euros, sans condition
00:37:43 de ressources. Est-ce que ça a été
00:37:45 facile à décider ça ? On sait que souvent
00:37:47 c'est justement
00:37:49 conditionné aux ressources
00:37:51 des foyers. Tout à l'heure, on avait l'un des habitants
00:37:53 de Trissain-Léger qui disait "ça nous a surpris" effectivement
00:37:55 qu'il n'y ait aucun critère restrictif.
00:37:57 Ça a été facile à mettre en place
00:37:59 pour vous ? Ça ne coûte pas plus cher de donner ça à tout le monde ?
00:38:01 Écoutez, alors
00:38:03 en fait, on a décidé de faire
00:38:05 ça vu l'inflation qui actuellement
00:38:07 est le coût exorbitant de l'énergie,
00:38:09 l'électricité, le gaz. On a
00:38:11 voulu vous donner un petit coup
00:38:13 de pouce à notre étoile
00:38:15 pour leur permettre de soulager leur porte-monnaie.
00:38:17 Mais bon, ça n'a pas
00:38:19 été, ça s'est très très bien
00:38:21 passé et puis...
00:38:23 Décision unanime. Alors on précise que cette
00:38:25 mesure vous coûte 240 000 euros.
00:38:27 Question donc, comment la financez-vous ?
00:38:29 Alors en fait,
00:38:31 nous avons une ligne budgétaire
00:38:33 qui s'intitule "dépenses
00:38:35 à prévu"
00:38:37 d'un montant de 250 000 euros
00:38:39 pour un concept
00:38:41 gestion rigoureuse. Nous avons
00:38:43 dépensé sur ce budget aucun
00:38:45 on ne nous a rien réalisé actuellement
00:38:47 donc ça nous a permis de justement
00:38:49 d'en faire bénéficier nos administrés.
00:38:51 On rappelle aussi
00:38:53 que selon les derniers chiffres de l'INSEE, votre commune affiche
00:38:55 un taux de pauvreté de 18%
00:38:57 et de chômage de plus de 20%.
00:38:59 On imagine cette situation vous a conforté
00:39:01 dans la prise de cette décision de venir en aide
00:39:03 à vos concitoyens.
00:39:05 Tout à fait, c'est
00:39:07 une très belle action et ça leur a fait
00:39:09 beaucoup de bien, ils étaient très contents.
00:39:11 Dernière question aussi, on se pose la question
00:39:13 ici en plateau avec nos invités
00:39:15 de cette question, est-ce que les maires
00:39:17 interviennent parce que l'État,
00:39:19 l'exécutif, le sommet de l'exécutif
00:39:21 n'en fait pas assez ? Est-ce que c'est
00:39:23 dans cette philosophie-là que vous êtes intervenu
00:39:25 aussi pour pallier un manquement, pour aller
00:39:27 un peu plus loin ? Expliquez-nous alors
00:39:29 ce sentiment.
00:39:31 En fait, monsieur le maire
00:39:33 avait décidé
00:39:35 de faire cette chose-là pour
00:39:37 justement, vu
00:39:39 l'inflation qu'il y a actuellement de l'énergie
00:39:41 donc on a pensé de faire
00:39:43 cette belle action pour nous
00:39:45 administrer. Pour aller plus loin.
00:39:47 Est-ce que vous le referez peut-être ? Est-ce que vous avez
00:39:49 encore les moyens de les aider un peu plus
00:39:51 si la situation économique, c'est ce qu'on nous dit,
00:39:53 perdue ? On l'espère
00:39:55 en tout cas.
00:39:57 Et bien tant mieux pour tous ces habitants de Trit-Saint-Léger.
00:39:59 Merci en tout cas d'avoir donné
00:40:01 quelques explications sur cette mesure.
00:40:03 On sait que ce cas n'est pas
00:40:05 unique.
00:40:07 Malheureusement, on se dit que la situation
00:40:09 va durer, qu'il faudra peut-être d'autres chèques
00:40:11 et est-ce qu'on a les moyens d'aller plus loin ?
00:40:13 Alors déjà, moi je tiens vraiment à saluer
00:40:15 l'action de cette dame et de l'ensemble de l'équipe
00:40:17 municipale. Je sais combien il est
00:40:19 passionnant mais combien il est parfois aussi difficile d'être élu local.
00:40:21 Adjoint au maire, maire
00:40:23 et qui a des décisions difficiles à prendre.
00:40:25 Je constate que
00:40:27 cet élu et l'ensemble du conseil ont pris une décision
00:40:29 forte comme beaucoup, beaucoup de maires,
00:40:31 beaucoup d'équipes municipales, beaucoup d'intercommunalités
00:40:33 pour accompagner les citoyens,
00:40:35 les associations, les entreprises
00:40:37 pour cela. Et je tiens quand même aussi
00:40:39 à rappeler que l'action
00:40:41 que nous avons mis en oeuvre et je crois pour le coup,
00:40:43 on peut dire quand même de manière transpartisane
00:40:45 sur un certain nombre de sujets, pour soutenir
00:40:47 aussi les collectivités, bloquer une facture
00:40:49 énergétique à hauteur de 15% pour
00:40:51 toutes les communes de 28 000 habitants en France,
00:40:53 c'est un investissement conséquent aussi
00:40:55 pour permettre à ces communes, j'ai vérifié
00:40:57 d'où fait partie cette commune de Trie,
00:40:59 pour contribuer
00:41:01 aussi au pouvoir
00:41:03 d'achat et au soutien associatif
00:41:05 et solidaire de l'ensemble
00:41:07 de la population. Finalement, ce dont on se rend
00:41:09 compte dans une crise comme celle-ci,
00:41:11 c'est qu'il y en a peu, ils existent
00:41:13 mais fort heureusement il y en a peu
00:41:15 qui veulent profiter de cette crise
00:41:17 pour nous diviser. Et il y a des millions
00:41:19 de Français, des milliers d'élus
00:41:21 locaux, des milliers d'associations, de chefs
00:41:23 d'entreprise, de salariés qui sont aussi
00:41:25 mobilisés pour venir en soutien,
00:41:27 en proximité aux Français
00:41:29 qui sont le plus en difficulté
00:41:31 dans cette période de crise énergétique
00:41:33 et nous, notre responsabilité les députés,
00:41:35 c'est tout simplement par la loi, par nos amendements,
00:41:37 par le débat parlementaire, de les soutenir
00:41:39 à travers des mesures importantes
00:41:41 pour eux. Il y a la crise énergétique, il y a évidemment
00:41:43 les prix à la consommation qui ne cessent d'augmenter,
00:41:45 on l'a déjà dit, et un phénomène qui se développe,
00:41:48 plus de 14% de vols à l'étalage
00:41:50 selon le ministère de l'Intérieur en 2022,
00:41:52 ça veut dire que les magasins
00:41:54 doivent s'adapter.
00:41:56 Exemple présent des mousquetaires groupes intermarchés
00:41:58 a révélé cette semaine que dans ces magasins
00:42:00 les pratiques de lutte contre le vol
00:42:02 ont donc aussi évolué.
00:42:04 Une puce anti-vol est désormais systématiquement
00:42:06 glissée dans les barquettes de viande
00:42:08 fraîche ou de poisson. Regardez ce reportage
00:42:10 dans un magasin intermarché.
00:42:12 Reportage signé Mickaël Chaillot.
00:42:14 50 000 euros par an, c'est le manque
00:42:16 à gagner moyen lié au vol
00:42:18 dans ce magasin d'une petite ville
00:42:20 de l'Eau-Atlantique. Chiffre conséquent
00:42:22 déjà, mais depuis fin 2022
00:42:24 et l'envolée de l'inflation,
00:42:26 il a explosé. Depuis le mois de décembre,
00:42:28 il y a eu une énorme recrudescence des vols
00:42:30 et on peut dire
00:42:32 réellement qu'on est à fois deux de ce qu'il y avait
00:42:34 avant. Il y a quand même une ampleur
00:42:36 sur tout ce qui est boucherie,
00:42:38 poissonnerie et fromage. Direction le rayon
00:42:40 boucherie où depuis quelques semaines
00:42:42 on ajoute discrètement
00:42:44 une petite étiquette difficile à repérer
00:42:46 sur chaque barquette de viande préparée.
00:42:48 On met une petite étiquette autocollante
00:42:50 qui est
00:42:52 anti-volée, il y a une espèce de petite
00:42:54 puce électronique à l'intérieur
00:42:56 et quand les gens passent au niveau de la caisse
00:42:58 et qu'ils ne passent pas dans la caisse,
00:43:00 ça sonne et le vigile s'occupe du reste.
00:43:02 Le vigile a été recruté début janvier,
00:43:04 coût pour le magasin 5000 euros par mois
00:43:06 auquel il faut ajouter une vingtaine
00:43:08 de caméras supplémentaires installées en urgence.
00:43:10 La lutte contre le vol,
00:43:12 c'est 6500 euros de charges mensuelles
00:43:14 supplémentaires. Le magasin s'est
00:43:16 adapté et le profil du voleur a changé.
00:43:18 Maintenant ça peut être monsieur ou madame tout le monde,
00:43:20 il n'y a plus de profil de
00:43:22 voleur où avant on pensait que plus
00:43:24 un tel, un tel. Aujourd'hui c'est fini.
00:43:26 Aujourd'hui n'importe qui
00:43:28 vole. Dernier vol
00:43:30 recensé, trois côtes de bœuf pour
00:43:32 un montant total de près d'une centaine d'euros
00:43:34 planqués sous le manteau
00:43:36 d'une femme qui se disait enceinte.
00:43:38 Thomas Carpellini,
00:43:40 c'est terrible ce qu'on comprend à travers
00:43:42 ce reportage, c'est la détresse de
00:43:44 certains foyers qui n'ont plus assez d'argent
00:43:46 pour nourrir leur famille.
00:43:48 C'est Oliver Twist, c'est les raisins de la colère,
00:43:50 c'est Germinal, enfin la littérature
00:43:52 est riche de ces familles, de ces hommes, de ces femmes
00:43:54 qui poussées par le désespoir et surtout
00:43:56 par la faim vont jusqu'à
00:43:58 voler, piller, enfin c'est évidemment
00:44:00 très révélateur de l'Etat.
00:44:02 Et pour rebondir sur ce qui a été dit tout à l'heure,
00:44:04 moi je ne retirerai pas un seul mot de ce que vous a dit le député,
00:44:06 il y a des collectivités qui se mobilisent,
00:44:08 l'Etat se mobilise,
00:44:10 mais alors la question c'est font-ils bien, font-ils trop
00:44:12 ou font-ils mal ? Et dès lors quand on
00:44:14 voit ça, on se dit qu'il y a une sorte d'asymétrie
00:44:16 entre les moyens annoncés,
00:44:18 entre l'argent déployé et la
00:44:20 mise en application dans le pays réel,
00:44:22 dans les collectivités, dans les villages,
00:44:24 dans les villes, dans les supermarchés.
00:44:26 Vous savez, je n'ai pas envie de jouer à Cassandre.
00:44:28 - C'est-à-dire qu'on utilise mal l'argent ou au mauvais endroit ?
00:44:30 - À mon sens, enfin en tout cas moi je vois
00:44:32 ça avec des yeux très extérieurs et peut-être que l'avenir me donnera
00:44:34 tort. - Donnez-nous des exemples concrets.
00:44:36 - Mais l'exemple concret c'est comment expliquez-vous qu'avec
00:44:38 un tel déploiement d'argent...
00:44:40 - Un exemple concret, d'argent mal investi.
00:44:42 - Mais je ne suis pas auditeur de la Cour
00:44:44 des comptes, si vous voulez on peut sortir des études.
00:44:46 D'accord, vous voulez des exemples concrets.
00:44:48 Le P par exemple, typiquement, le fait
00:44:50 que pendant la crise Covid on ait fait le plan
00:44:52 d'épargne, il est pré-garanti
00:44:54 par l'Etat, il y a eu quatre études
00:44:56 d'économistes indépendants qui ont démontré
00:44:58 que la soutenabilité de la dette était
00:45:00 en moyenne de 74%
00:45:02 impossible à tenir par les entreprises.
00:45:04 C'est ça un exemple. - Donc les pré-garanties par l'Etat
00:45:06 sont un mauvais investissement pour l'économie française.
00:45:08 - Je dis que c'est un enfer pavé de bonnes
00:45:10 intentions. - Oui mais j'aimerais comprendre. - Mais je vous l'explique.
00:45:12 On pense qu'en donnant de l'argent, en prêtant
00:45:14 de l'argent à ces entreprises, elles vont pouvoir survivre.
00:45:16 Sur le papier c'est excellent, sauf que
00:45:18 pour qu'après, il faut que ces entreprises
00:45:20 puissent rembourser ces pré-... Et quand on voit
00:45:22 une inflation, une baisse de la consommation,
00:45:24 une baisse du pouvoir d'achat, une hausse
00:45:26 du coût du travail, j'en passe c'est des meilleurs,
00:45:28 la consommation baisse, le chiffre d'affaires
00:45:30 des entreprises baisse, la solvabilité
00:45:32 de ces entreprises baisse. Et dès lors, il y a
00:45:34 une incapacité, une insolvabilité
00:45:36 pour reprendre le terme, de l'accorder compte
00:45:38 qui fait que ces prêts vont être extrêmement
00:45:40 difficiles pour ces entreprises. Et c'est le cercle vicieux.
00:45:42 Comme elles ont plus d'argent à rembourser,
00:45:44 elles vont moins augmenter les salaires, elles vont moins faire de recherches,
00:45:46 elles vont moins faire de développement. Ce qui veut dire que la population
00:45:48 va s'appauvrir en s'appauvrissant.
00:45:50 Elle aura moins de consommation, ce qui va encore
00:45:52 faire baisser le chiffre d'affaires. Et c'est le cercle vicieux.
00:45:54 C'est pour ça que, évidemment, bien heureux
00:45:56 celui qui pourrait être à la place du président de la République et dire
00:45:58 "j'aurais fait mieux". On est d'accord. On dit
00:46:00 simplement qu'on peut tous, collectivement,
00:46:02 agir en responsabilité et essayer de
00:46:04 voir s'il n'y a pas d'autres voies.
00:46:06 Monsieur a donné un exemple très concret sur les prêts garantis
00:46:08 par l'État. Je vous propose d'appeler
00:46:10 le tribunal de commerce, la chambre de commerce
00:46:12 et d'industrie, ou d'aller voir n'importe quel
00:46:14 boulanger, boucher, fleuriste
00:46:16 dans la commune dans laquelle vous habitez
00:46:18 pour lui demander si, oui ou non,
00:46:20 le prêt garanti par l'État était un
00:46:22 bon investissement pour son activité.
00:46:24 Je peux vous citer le père
00:46:26 d'un ami qui avait une petite boutique
00:46:28 et il doit rembourser des prix. On a tous le père d'un ami.
00:46:30 Vous me demandiez de citer un exemple. Je vous donne un
00:46:32 exemple. Il est rue de Bellechasse dans le
00:46:34 Té-Jam arrondissement. Il a eu un prêt. Évidemment, ça l'a aidé
00:46:36 de survivre. Sauf qu'aujourd'hui, il s'est rendu compte
00:46:38 que c'est le serpent qui se met en laqueu et que finalement
00:46:40 c'était une sorte de cadeau empoisonné pour reprendre
00:46:42 ses propres mots. Moi, vous savez, tous les
00:46:44 week-ends, je fais le tour des maraîchers.
00:46:46 Je vais voir les boulangers.
00:46:48 Je vais voir les bouchers. De toute
00:46:50 ma circonscription, des trois communes,
00:46:52 elles sont très diverses. Il n'y en a pas
00:46:54 un qui me dit
00:46:56 que le prêt garanti par l'État a été une mauvaise idée.
00:46:58 Ils me disent tous
00:47:00 sans le fond de solidarité pendant la crise
00:47:02 Covid, sans le prêt garanti
00:47:04 par l'État, sans le
00:47:06 chômage partiel, on serait mort.
00:47:08 C'est des centaines d'emplois qui ont disparu
00:47:10 et donc je vous demande juste un peu
00:47:12 de nous donner la déception.
00:47:14 Les Français disent aussi qu'on aurait pu prendre plutôt des mesures
00:47:16 de blocage des prix, des margins.
00:47:18 Voilà.
00:47:20 Vous parlez du blocage
00:47:22 des prix, par exemple le prix
00:47:24 d'électricité et le prix de gaz sont
00:47:26 bloqués dans le pays. Il y a un vrai
00:47:28 débat qui est posé aujourd'hui sur cette question.
00:47:30 C'est les marges de la grande distribution.
00:47:32 Qui est la force politique
00:47:34 dans ce pays qui, aujourd'hui,
00:47:36 mène le combat sur ce sujet ?
00:47:38 C'est la majorité présidentielle.
00:47:40 Aujourd'hui, quand vous avez d'un côté
00:47:42 les producteurs agricoles
00:47:44 qui n'arrivent plus à produire
00:47:46 et à dégager du rendement, et de l'autre,
00:47:48 des gens qui dépensent
00:47:50 trop pour se nourrir, malgré
00:47:52 les indemnités et malgré
00:47:54 les moyens qu'on a mis en oeuvre
00:47:56 pour les accompagner. Et que vous voyez sur certains produits
00:47:58 du quotidien, je pense par exemple à une pomme.
00:48:00 Une pomme où il peut y avoir
00:48:02 jusqu'à 25% de marge
00:48:04 de la grande distribution. On peut peut-être
00:48:06 se poser la question de la répartition
00:48:08 des responsabilités et de l'effort.
00:48:10 C'est le sujet à quoi on s'attache
00:48:12 tandis que le Rassemblement National,
00:48:14 Sébastien Chenu en tête,
00:48:16 pactise avec les grands bâtons.
00:48:18 Sans rentrer dans le débat politique, répondant trois temps.
00:48:20 Premier temps, la France est l'un des rares pays de l'Union Européenne à avoir mis en place
00:48:22 le programme de plans de prêts.
00:48:24 Les autres États ne l'ont pas fait.
00:48:26 J'ai pas l'impression que l'économie des autres États s'est effondrée.
00:48:28 Deuxième plan.
00:48:30 Deuxième pays ont mis en place
00:48:32 notamment une TVA bloquée,
00:48:34 une baisse de la TVA, le panier garantie.
00:48:36 Donc des actions étatiques sont possibles.
00:48:38 Troisième point, vous avez entièrement raison.
00:48:40 La distribution se prend une marge, mais à un moment
00:48:42 c'est aussi le rôle de l'État qui a également le monopole d'avion.
00:48:44 Imposez-le.
00:48:46 Imposez-le, ne demandez pas à la distribution de l'idée.
00:48:48 Proposition de loi Descrosailles
00:48:50 qui passera à l'Assemblée Nationale dans quelques jours.
00:48:52 Et dernière partie de la parole aux Français dans un instant.
00:48:54 Dans un instant, nous évoquons notre
00:49:00 dernière thématique, le sujet délicat
00:49:02 et encore tabou en France
00:49:04 de la fin de vie et de suicides assistés.
00:49:06 Mais d'abord, puisqu'il est bientôt 15h,
00:49:08 on fait le point sur l'actualité avec Mathieu Deveze.
00:49:12 Ils étaient 368 000 manifestants en France hier,
00:49:16 selon le ministère de l'Intérieur.
00:49:18 Plus d'un million selon la CGT.
00:49:20 C'était la 7ème journée de mobilisation
00:49:22 contre la réforme des retraites.
00:49:24 Une baisse qui s'est ressentie partout sur les territoires.
00:49:26 Des grandes villes aux sous-préfectures
00:49:28 alors que plus de 200 cortèges ont défilé dans le pays.
00:49:30 Les poubelles débordent à Paris.
00:49:32 Une partie des éboueurs sont toujours en grève.
00:49:34 Trois usines d'incinération aux portes de la capitale
00:49:36 sont par ailleurs à l'arrêt.
00:49:38 Et 5 400 tonnes de déchets
00:49:40 restaient non ramassées aujourd'hui.
00:49:42 Plus de 100 personnes ont été arrêtées en Iran
00:49:44 dans le cadre de la mystérieuse affaire
00:49:46 des intoxications dans les écoles de filles.
00:49:48 Le ministère n'a pas donné de détails
00:49:50 sur ces personnes qui ont été arrêtées
00:49:52 dans plusieurs provinces dont celle de Téhéran.
00:49:54 Il évoque cependant des liens possibles
00:49:56 avec des organisations terroristes.
00:49:58 La France va-t-elle faire évoluer sa politique
00:50:02 sur la fin de vie et le suicide assisté ?
00:50:04 Emmanuel Macron en avait déjà parlé
00:50:06 au mois de septembre dernier.
00:50:08 Il n'a pas dit quoi de plus simple.
00:50:10 Il a toutefois réuni cette semaine
00:50:12 des représentants, des cultes, des médecins,
00:50:14 des élus et des intellectuels pour affiner sa réflexion.
00:50:16 Alors que la convention citoyenne
00:50:18 qui se tient sur le sujet
00:50:20 rendra bientôt ses conclusions.
00:50:22 On rappelle qu'en France,
00:50:24 les lois en vigueur sont celles de 2005.
00:50:26 Tout d'abord la loi Leonetti
00:50:28 qui stipule que les actes médicaux
00:50:30 pour une personne majeure
00:50:32 ne doivent pas être poursuivis par obstination.
00:50:34 S'ils n'ont d'autre effet
00:50:36 que de faire la vie,
00:50:38 ils peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris.
00:50:40 Il y a aussi la loi du 2 février 2016
00:50:42 qui a créé de nouveaux droits
00:50:44 en faveur des malades et des personnes
00:50:46 en fin de vie, leur donnant droit
00:50:48 à ce qu'on appelle cette fin de vie
00:50:50 digne et apaisée.
00:50:52 Pour en parler avec nous, Catherine Icardi-Lazareff.
00:50:54 Bonjour, merci infiniment d'avoir accepté
00:50:56 de témoigner sur notre antenne.
00:50:58 Vous êtes atteinte de la maladie de Charcot.
00:51:00 Vous luttez contre la paralysie
00:51:02 qui progresse lentement dans votre corps.
00:51:04 Et vous avez décidé,
00:51:06 avant que cette maladie ne prenne le dessus totalement,
00:51:08 d'avoir recours à une fin de vie
00:51:10 assistée en Belgique.
00:51:12 Pouvez-vous nous expliquer tout d'abord
00:51:14 le cheminement de votre réflexion
00:51:16 jusqu'à cette décision ?
00:51:18 Tout d'abord, bonjour à tous.
00:51:22 Effectivement,
00:51:24 lorsque ma maladie
00:51:26 a été développée,
00:51:28 j'ai immédiatement
00:51:30 eu le choix
00:51:32 d'y penser
00:51:34 à ma fin de vie.
00:51:36 Ce qui m'était offert
00:51:38 en France
00:51:40 ne me convenait pas.
00:51:42 J'ai eu trop
00:51:44 d'exemples de souffrance
00:51:46 en fin de vie.
00:51:48 Donc, je me suis
00:51:50 tournée vers la Belgique
00:51:52 et je m'y suis
00:51:54 rendue.
00:51:56 J'ai rencontré
00:51:58 un docteur
00:52:00 qui a écouté
00:52:02 et qui m'a donné
00:52:04 des réponses
00:52:06 qui m'ont satisfait.
00:52:08 Et je suis partie
00:52:10 de son cabinet
00:52:12 l'air
00:52:14 plus léger
00:52:16 parce qu'il y avait
00:52:18 une pente de sortie
00:52:20 qui était
00:52:22 instantanée.
00:52:24 Une fois cette décision prise,
00:52:28 j'imagine que c'est extrêmement
00:52:30 difficile à décider, il faut ensuite
00:52:32 la partager avec votre famille.
00:52:34 Comment votre famille a compris
00:52:36 cette décision ? L'a-t-elle comprise
00:52:38 d'ailleurs ?
00:52:40 Alors, d'abord,
00:52:42 j'ai informé
00:52:44 mes enfants,
00:52:46 j'ai fait mes directives
00:52:48 anticipées
00:52:50 et nous en avons
00:52:52 beaucoup discuté.
00:52:54 Mes trois enfants
00:52:56 sont d'accord avec moi.
00:52:58 Ils ne veulent pas voir
00:53:00 ma déchéance
00:53:02 et ma souffrance.
00:53:04 Pourquoi ce que vous allez faire en Belgique
00:53:08 n'est pas possible en France ? Pourquoi ne pas
00:53:10 rester en France ?
00:53:12 Qu'est-ce que j'aimerais ?
00:53:14 Rester en France ?
00:53:16 C'est mon pays.
00:53:18 Mais la maladie de Charcot
00:53:20 n'entre pas
00:53:22 dans la loi
00:53:24 de la maladie.
00:53:26 Parce que, on peut
00:53:28 prolonger notre
00:53:30 vie respiratoire
00:53:32 pour manger
00:53:36 et voilà.
00:53:38 Et on n'en
00:53:40 rentre pas là.
00:53:42 Et puis les soins palliatifs
00:53:44 en France sont
00:53:46 très mal pourvus.
00:53:48 Donc, il faut s'assurer
00:53:50 d'une sécurité.
00:53:52 Alors,
00:53:54 l'euthanasie pour moi,
00:53:56 c'est la finalité.
00:53:58 La même
00:54:00 que le soin palliatif.
00:54:02 Mais on n'attend pas.
00:54:04 Je ne veux pas
00:54:06 que mes enfants
00:54:08 viennent me voir mourir
00:54:10 un jour,
00:54:12 deux jours,
00:54:14 trois jours. On ne sait pas
00:54:16 combien le temps
00:54:18 va tenir
00:54:20 le corps
00:54:22 avant de mourir
00:54:24 de faim et de soin.
00:54:26 C'est un sujet qui divise
00:54:28 encore et qui est extrêmement tabou en France.
00:54:30 Votre témoignage, notamment,
00:54:32 permet de faire avancer la réflexion
00:54:34 de tous. Encore une fois, je vous remercie
00:54:36 énormément d'apporter
00:54:38 votre témoignage. Qu'est-ce qui, selon vous,
00:54:40 n'est pas assez pris en compte
00:54:42 dans le débat sur le sujet en France ?
00:54:44 On sait que le chef de l'État hésite encore
00:54:46 à décider
00:54:48 si la France doit faire évoluer
00:54:50 la loi. Que lui demandez-vous
00:54:52 en tant que patiente qui, vous,
00:54:54 avez pris cette décision ?
00:54:56 Alors, je lui demande
00:54:58 de
00:55:00 mettre de côté
00:55:02 le côté
00:55:04 religieux,
00:55:06 la philosophie
00:55:08 et tout ça.
00:55:10 Ça ne sert à rien.
00:55:12 C'est notre droit
00:55:14 à mourir
00:55:16 dans la dignité.
00:55:18 On n'impose à personne.
00:55:20 Il faut que cette loi
00:55:22 passe,
00:55:24 cette loi de libre-soin.
00:55:26 Merci beaucoup, Catherine Icardi-Lazareff,
00:55:30 pour votre témoignage.
00:55:32 On salue votre courage.
00:55:34 Merci beaucoup d'avoir partagé
00:55:36 votre point de vue
00:55:38 sur notre antenne.
00:55:40 On va s'adresser à un médecin
00:55:42 dans quelques instants,
00:55:44 qui est contre
00:55:46 le suicide assisté.
00:55:48 Cette convention citoyenne sur la fin de vie,
00:55:50 ce sont plusieurs mois de débat,
00:55:52 185 participants.
00:55:54 Lors de leur délibération,
00:55:56 82 % de ces membres ont estimé
00:55:58 que le cadre d'accompagnement
00:56:00 ne répondait pas aux différentes situations
00:56:02 rencontrées.
00:56:04 97 % ont estimé que le cadre actuel
00:56:06 doit être amélioré.
00:56:08 On l'entend à travers la parole de cette patiente.
00:56:10 Ils sont nombreux à exiger ce droit
00:56:12 de maîtriser leur mort
00:56:14 comme ils estiment avoir maîtrisé une partie de leur vie.
00:56:16 C'est un sujet
00:56:18 extrêmement complexe, qui touche à l'intime,
00:56:20 l'intime le plus profond,
00:56:22 à sa vie, à la mort, aux grandes questions existentielles.
00:56:24 C'est un débat
00:56:26 qui divise, qui fracture.
00:56:28 C'est compliqué même d'avoir un avis,
00:56:30 même pour beaucoup de personnes.
00:56:32 Être oui, il y a des arguments très juste à non pour le non,
00:56:34 et être non, mais il y a quand même des arguments
00:56:36 très juste pour le oui. Je sens que ça va être un débat
00:56:38 passionnant au point de vue des idées,
00:56:40 passionnant au point de vue de la mise en place,
00:56:42 mais bien heureux, celui qui serait capable
00:56:44 d'avoir une réponse définitive.
00:56:46 On pense qu'on ne peut pas se résoudre à simplement dire
00:56:48 chacun doit pouvoir choisir et puis on doit respecter ce choix.
00:56:50 Pourquoi on ne peut pas ?
00:56:52 Vous voyez ce type de témoignage
00:56:54 qui est extrêmement touchant.
00:56:56 Moi je suis sollicité,
00:56:58 comme tous les députés, je pense tous les élus
00:57:00 et même en général,
00:57:02 par des témoignages aussi touchants
00:57:04 tous les jours, toutes les semaines,
00:57:06 de personnes qui sont pour ou de personnes
00:57:08 qui sont contre
00:57:10 l'évolution de la loi sur ce sujet.
00:57:12 Mais pourquoi ?
00:57:14 Parce que ce n'est pas une loi comme les autres.
00:57:16 On vient toucher, comme vous l'avez dit,
00:57:18 à l'intime.
00:57:20 Un choix de vie, un choix de mort.
00:57:22 Et je pense qu'il faut du coup prendre le temps,
00:57:26 et c'est ce que fait le président de la République,
00:57:28 de concerter, concerter,
00:57:30 concerter, concerter, concerter.
00:57:32 Et notre responsabilité à nous,
00:57:34 c'est de concerter, concerter
00:57:36 dans chacune de nos circonscriptions.
00:57:38 Et ce que je trouve pour le coup
00:57:40 formidable sur cette question,
00:57:42 c'est que tous les citoyens s'en saisissent.
00:57:44 Je suis sollicité
00:57:46 de manière hebdomadaire, de manière multiple,
00:57:48 par des défenseurs du oui,
00:57:50 des défenseurs du non, pour m'expliquer leur point de vue.
00:57:52 Je trouve qu'on a un débat
00:57:54 enrichissant sur une question
00:57:56 profondément intime,
00:57:58 qui touche tout le monde.
00:58:00 Justement, on est en ligne avec le docteur Sarah Al-Youwi.
00:58:02 Bonjour, merci beaucoup d'être avec nous.
00:58:04 Contre la fin de vie assistée,
00:58:06 les témoignages comme celui qu'on vient d'entendre,
00:58:08 vous en connaissez d'autres, ils sont nombreux,
00:58:10 que répondez-vous à ceux qui réclament
00:58:12 de pouvoir librement mettre fin
00:58:14 à leur souffrance ?
00:58:16 La loi actuelle, il faut pouvoir
00:58:18 l'expliquer aux patients,
00:58:20 parce qu'elle désangoisse les patients à partir du moment
00:58:22 où ils comprennent qu'on va être là jusqu'au bout,
00:58:24 et quels que soient les symptômes
00:58:26 qu'ils vont avoir. Là, la patiente,
00:58:28 j'ai bien entendu son témoignage,
00:58:30 la maladie, la SLA, ce n'est pas
00:58:32 la pathologie qu'on suit le plus dans notre service,
00:58:34 parce qu'on a surtout un centre de cancérologie,
00:58:36 mais on a quelques patients qui ont cette pathologie,
00:58:38 et c'est une pathologie où il faut vraiment prendre
00:58:40 en compte les symptômes des patients dès le début,
00:58:42 et les suivre le plus précocement possible,
00:58:44 parce qu'à chaque étape,
00:58:46 pour chaque symptôme, il va falloir demander
00:58:48 aux patients ce qui est important pour lui,
00:58:50 ce qu'il est prêt à faire, ce qu'il n'est pas prêt à faire,
00:58:52 ce qu'il accepte, ce qu'il n'accepte pas.
00:58:54 Et au final,
00:58:56 il n'y a que 9%
00:58:58 des patients SLA qui sont suivis
00:59:00 par une équipe de soins palliatifs.
00:59:02 Je ne sais pas si je réponds complètement à votre question.
00:59:04 Évidemment,
00:59:06 on est souvent confronté à ce dilemme,
00:59:08 parce qu'on rappelle le serment d'Hippocrate,
00:59:10 auquel vous prêtez tout ce serment,
00:59:12 "Je ferai tout pour soulager les souffrances,
00:59:14 je ne prolongerai pas abusivement
00:59:16 les agonies,
00:59:18 mais dans le même temps, je ne provoquerai jamais
00:59:20 la mort délibérément."
00:59:22 On sent qu'il y a un cas de conscience, évidemment,
00:59:24 pour chacun d'entre vous, qui est, avant d'être médecin,
00:59:26 un être humain aussi, comme les autres.
00:59:28 Évidemment,
00:59:30 c'est lié à la question de l'humanité,
00:59:32 mais certains diront que
00:59:34 le fait de laisser souffrir quelqu'un, ce n'est pas humain.
00:59:36 C'est pour ça que j'insiste sur le début de cette phrase
00:59:38 que vous venez de citer du serment d'Hippocrate,
00:59:40 "Je ferai tout pour soulager les souffrances."
00:59:42 Il faut être prêt aussi,
00:59:44 et c'est ce que permet la loi Clé-Sélonetti,
00:59:46 à arriver à une sédation profonde
00:59:48 et continue, si un patient
00:59:50 présente des symptômes réfractaires.
00:59:52 La loi désangoisse
00:59:54 ces patients-là, à partir du moment où ils comprennent
00:59:56 son cadre et ils savent
00:59:58 qu'on fera tout pour soulager leurs souffrances.
01:00:00 Après, effectivement, la patiente
01:00:02 a parlé, je me permets de dire,
01:00:04 elle a parlé de la disparité sur le territoire.
01:00:06 Effectivement, il y a une hétérogénéité
01:00:08 sur le territoire, mais
01:00:10 des équipes mobiles, des unités de soins, mais aussi des pratiques.
01:00:12 Donc il y a beaucoup à faire
01:00:14 dans ce cadre-là, il y a aussi beaucoup à faire en termes de
01:00:16 formation. C'est scandaleux
01:00:18 qu'on ait six heures de cours sur la douleur
01:00:20 jusqu'en sixième année de médecine.
01:00:22 C'est scandaleux que ça soit pas
01:00:24 mis en avant, que la vulnérabilité, que le handicap,
01:00:26 que la prise en charge de la douleur ne soient pas des thématiques
01:00:28 mises en avant dans nos études de médecine
01:00:30 et dans les instituts de soins infirmiers.
01:00:32 On sait que les médecins qui sont
01:00:34 contre soulignent souvent les dangers,
01:00:36 les dérives possibles
01:00:38 quant à donner cette "autorisation
01:00:40 de tuer", évidemment.
01:00:42 Je résume grossièrement.
01:00:44 Mais quels sont les dangers pour vous ?
01:00:46 Qu'est-ce qui vous effraie dans
01:00:48 l'évolution de la loi telle qu'elle
01:00:50 pourrait être faite ?
01:00:52 Déjà, aujourd'hui, c'est compliqué.
01:00:54 Et pourtant, on est une équipe mobile et un
01:00:56 unité de soins palliatifs où ça se passe bien, avec nos confrères
01:00:58 libéraux et nos confrères de l'hôpital et de la clinique.
01:01:00 Mais c'est compliqué de faire comprendre
01:01:02 aux patients qu'on n'est pas un mouroir.
01:01:04 Nous, on suit nos patients, je vous disais tout à l'heure,
01:01:06 très précocement, dès le début du
01:01:08 diagnostic si possible. On va les suivre en chignot,
01:01:10 on va les suivre en dialyse en fonction de leur pathologie.
01:01:12 Pour qu'ils nous fassent confiance,
01:01:14 pour qu'il y ait cette alliance qui se crée,
01:01:16 il est important qu'ils sachent
01:01:18 qu'on ne sera pas le médecin qui leur
01:01:20 fera la vie, qu'on sera au contraire le médecin qui va
01:01:22 les accompagner, quels que soient leurs
01:01:24 symptômes, tout le long de leur vie, pour que
01:01:26 leur vie soit digne. La patiente
01:01:28 a parlé tout à l'heure de dignité, il me semble que nos patients
01:01:30 y vivent et y meurent dans la dignité dans notre service.
01:01:32 Et donc,
01:01:34 le fait d'être lié
01:01:36 à un potentiel
01:01:38 risque de passer à l'acte
01:01:40 finalement, en tant que soignant, c'est
01:01:42 problématique. Je trouve que cette loi, pour finir sur
01:01:44 cette question, elle protège les
01:01:46 patients aussi, parce qu'aujourd'hui,
01:01:48 ils ont la possibilité d'exprimer des angoisses
01:01:50 de mort, parce que ça arrive,
01:01:52 parce qu'il y a des moments où c'est compliqué, parce que
01:01:54 de temps en temps, on n'arrive pas à adapter un protocole
01:01:56 antalgique, parce qu'on n'est
01:01:58 pas parfait, parce que la pathologie peut évoluer,
01:02:00 et qu'il nous faut parfois du temps pour trouver le bon médicament.
01:02:02 À ces moments-là, ils peuvent
01:02:04 exprimer une angoisse de mort, et encore
01:02:06 heureux qu'on ne passe
01:02:08 pas à l'acte, nous, en tant que soignant, à partir du
01:02:10 moment où on l'entend. Parce que quand le patient
01:02:12 est soulagé, sa demande n'est
01:02:14 plus la même.
01:02:16 Merci beaucoup d'avoir partagé votre point de vue,
01:02:18 Dr Sarah Allié. Oui, je rappelle que vous travaillez
01:02:20 au service des soins palliatifs de l'hôpital
01:02:22 privé du Grand Narbonne. Le sujet est
01:02:24 effectivement délicat, parfois encore
01:02:26 tabou dans de nombreuses familles. Le chef de l'État réfléchit
01:02:28 donc encore. On rappelle que la Convention
01:02:30 Citoyenne rendra ses
01:02:32 conclusions au tout début du mois d'avril.
01:02:34 Merci messieurs d'avoir été nos invités.
01:02:36 Merci à vous de nous avoir suivis.
01:02:38 Lionel Rossoy et ses invités, je vous retrouve avec plaisir
01:02:40 le week-end prochain.
01:02:42 *Bruit de la porte qui s'ouvre*

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