SMART BOURSE - Emission du vendredi 12 mai

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Vendredi 12 mai 2023, SMART BOURSE reçoit Benoit Vesco (Président, Delubac Asset Management) , Axel Botte (Stratégiste, Ostrum AM) , Olivier Malteste (Directeur des investissements, Yomoni) et Alexandre Baradez (Chef analyste, IG)

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00:00 C'est reparti pour Smartbourse, votre double dose quotidienne de marché en direct sur
00:12 Bsmart, chaque jour à la mi-journée 12h33 et en fin d'après-midi la grande édition
00:16 pendant une heure à partir de 17h, rediffusée à 20h sur Bsmart TV, émission que vous retrouvez
00:21 chaque jour en replay sur bsmart.fr et en podcast sur l'ensemble de vos plateformes.
00:26 Au sommaire de cette édition ce soir, le bilan d'une semaine qui aurait été une
00:30 semaine de consolidation à plat pour les indices actions majeures en Europe, aux Etats-Unis,
00:36 des performances hebdomadaires qui tournent autour de 0, 0+ ou 0- en fonction des indices.
00:42 Ce sera a priori plutôt du 0- pour le CAC 40 qui devrait terminer cette semaine autour
00:47 de 7400 points.
00:49 On voit que la reprise du jour s'est un petit peu évanouie en fin de séance avec
00:55 un gain pour l'instant de 0,3% avant la clôture définitive du marché cash en Europe.
01:01 Vous aurez les infos clés du jour dans un instant avec Alex Nguyen.
01:05 Parmi les micro mouvements qu'on peut quand même signaler au terme de cette semaine,
01:09 c'est la reprise du dollar depuis quelques jours maintenant avec un euro/dollar qui retombe
01:14 sous 1,09 après avoir marqué un pic à plus de 1,1050 au tout début du mois de mai.
01:20 Comment comprendre ce mouvement de reprise du dollar ? C'est peut-être une question
01:23 qu'on pourra se poser avec nos invités de Planète Marché dans un contexte d'incertitude,
01:28 de stress bancaire toujours en place, de défaillance en série dans le segment des banques régionales
01:33 américaines et puis avec un sujet qui devient un sujet de préoccupation majeure pour les
01:38 investisseurs à très court terme, l'échéance du plafond de la dette et cette date du 1er
01:43 juin qui génère quand même de manière assez localisée un stress dans le marché,
01:47 dans les marchés obligataires de très court terme.
01:50 Effectivement le stress est visible et la tension politique est palpable du côté de
01:55 Washington de ce point de vue-là.
01:57 Voilà pour les sujets du moment sur les marchés.
02:00 Le thème de la pause de la Réserve fédérale évidemment sera à la une de cette discussion
02:05 à suivre dans un instant avec nos invités de Planète Marché et puis dans le dernier
02:08 quart d'heure comme chaque deuxième vendredi du mois, nous ferons le point sur les derniers
02:12 développements en matière de tendance dans l'industrie des ETF, que ce soit en matière
02:17 de flux de collecte sur le mois d'avril ou en matière de tendance de nouveaux produits
02:23 émis par les fournisseurs d'ETF.
02:25 C'est notre rendez-vous mensuel avec les équipes de Yeomanie et Olivier Malteste,
02:29 le directeur des investissements d'Yeomanie sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
02:33 Mais d'abord les infos clés du jour sur les marchés.
02:46 La tendance mon ami, chaque soir à 17h en direct en ouverture de Smart Bourse avec vous
02:50 Alex Nguyen et effectivement le CAC qui ralentit la cadence en cette fin de journée et en
02:56 cette fin de semaine.
02:57 Et oui, le marché réagit à la lourde chute de la confiance du consommateur américain
03:02 pour le mois de mai selon les résultats préliminaires de l'enquête mensuelle de l'Université
03:07 du Michigan.
03:08 Elle ressort à 57,7 en première estimation.
03:11 On retient aussi les anticipations d'inflation à un an.
03:15 Elle est attendue en décélération à 4,4% au cours d'un an.
03:19 Des données qui confirment que les tensions des prix restent bien ancrées aux Etats-Unis.
03:24 Au-delà des indicateurs, les marchés européens sont soutenus par des achats à bon compte.
03:28 A Paris, on remarque cependant que le luxe qui avait profité jusqu'alors des bons chiffres
03:33 de Richemont recule désormais.
03:35 Les banques constituent un facteur de soutien.
03:38 Société Générale a publié des résultats supérieurs aux attentes.
03:41 Par rapport à l'an dernier, son bénéfice net a progressé de 5,7% grâce entre autres
03:47 à la baisse du coût du risque et aux bonnes performances sur les marchés financiers et
03:51 à l'international.
03:52 A noter que l'activité de banque de détail en France est plombée par la hausse des taux.
03:57 Et puis on notera aux Etats-Unis que les actions des banques régionales reprennent
04:02 un peu de terrain aujourd'hui.
04:03 Et oui, on rappelle qu'elles ont souffert hier du fait des difficultés de PacWest suite
04:08 à l'annonce d'une baisse des dépôts.
04:09 On remarque aussi la forte hausse de Tesla.
04:12 Elon Musk a trouvé une remplaçante à la tête de Twitter.
04:16 Selon le Wall Street Journal, il pourrait s'agir de Linda Iaccarino, actuelle responsable
04:22 de la publicité chez NBC Universal.
04:24 Elle a aussi conseillé l'administration Trump.
04:27 Dans le reste de l'actualité des entreprises américaines, Meta Platforms nous apprend
04:33 être en train de tester des outils d'intelligence artificielle afin de créer des publicités
04:38 plus efficaces.
04:39 Son titre est en nette progression.
04:42 Et puis on note le recul des sociétés chinoises, Alibaba, JD.com et Baidu, sous l'effet de
04:48 plusieurs indicateurs soulevant des craintes sur le rythme de la reprise en Chine.
04:52 Tendance mon ami, chaque soir, le résumé du jour de la séance du jour avec Alix Nguyen
04:57 dans Smartbours sur Bsmart.
04:59 Trois invités avec nous chaque soir en plateau pour décrypter les mouvements de la planète.
05:13 Marché Benoît Vesco est à nos côtés, le président de Delubac Asset Management.
05:17 Bonsoir Benoît.
05:18 Bonsoir Grégoire.
05:19 Merci d'être là.
05:20 Merci à Alexandre Baradès d'être avec nous également en plateau.
05:22 Bonsoir Alexandre.
05:23 Bonsoir.
05:24 Chef analyste chez IG et Axel Bott, enfin, à nos côtés en plateau également ce soir.
05:28 Bonsoir Axel.
05:29 Bonsoir.
05:30 Merci d'être là.
05:31 Vous êtes stratégiste international chez Ostrom Asset Management.
05:33 Le thème de la pause, c'est le thème qu'on déroule chaque soir quasiment à la une depuis
05:38 une semaine, depuis le signal envoyé la semaine dernière par Jérôme Powell, le président
05:43 de la réserve fédérale américaine.
05:45 Pause ou tentative de pause à ce stade Axel ? On a eu quelques données qui ont suivi
05:51 le dernier comité de politique monétaire de la Fed sur l'emploi, sur l'inflation aux
05:57 Etats-Unis.
05:58 Est-ce que ces chiffres importants valident l'idée d'une pause ou est-ce qu'on est
06:02 encore dans la tentation ou la tentative d'une pause ?
06:05 Je pense qu'il y a réellement le début d'une pause.
06:08 Déjà parce qu'on a atteint le niveau qui était, disons, le niveau cible pour ces
06:14 consensuels au sein du FOM, c'est les 5,25.
06:16 Donc ça requêtait pas mal de suffrages.
06:19 Quand on regardait les dots, par exemple, se publier en mars, c'est vrai que le biais
06:26 était plutôt peut-être à davantage de hausses encore.
06:30 Mais l'inflation commence à montrer des signes encourageants.
06:34 On voit qu'il y a, disons, une décrude, l'excès de demande de travail aussi.
06:40 On voit une petite hausse des claims.
06:42 Donc on voit un début d'inflexion sur le marché du travail qui devrait, peut-être
06:46 à l'horizon de quelques mois, se traduire par une décélération des salaires un petit
06:50 peu plus marquée par voie de conséquence de l'inflation des services qui a été
06:55 mis en place.
06:56 Et qui reste, disons, le principal moteur de l'inflation aux Etats-Unis.
07:00 Il y a des choses qui évoluent dans le bon sens aussi.
07:03 Quand on regarde les prix des biens depuis un certain temps en particulier, les biens
07:06 importés, c'est un petit peu le pendant des chiffres de coûts de production en Chine.
07:10 On voit que ça continue de baisser.
07:12 Il y a beaucoup de surcapacité apparemment en Chine, même dans cette reprise, qui est
07:15 peut-être un peu plus chauffante, fragile que ce qu'on pouvait imaginer en fin d'année
07:21 dernière.
07:22 On peut voir, par exemple, des effets bénéfiques de la désinflation exportée par les Chinois
07:26 sur le CPI américain.
07:27 Il y a des effets techniques aussi dans l'inflation qui vont la ramener un peu plus bas, notamment
07:32 sur la prise en compte des coûts de logement.
07:34 Donc, la Fed veut voir l'inflation commencer à se calmer.
07:38 Ça va bien avec une pause.
07:39 C'est aussi, évidemment, un petit peu un compromis entre la situation bancaire.
07:45 On voit que les enquêtes impliquent un probable resserrement des conditions de crédit.
07:50 On ne voit pas forcément partout dans les chiffres de crédit.
07:53 Les flux de crédit consos, ça reste très, très d'Imani.
07:55 Si vous regardez sur les trois dernières semaines, le commercial real estate, qui est
07:58 censé être la chose la plus à risque aujourd'hui, finalement, le crédit s'est à peu près
08:03 stabilisé.
08:04 Je pense que la Fed se donne du temps pour un petit peu regarder la situation.
08:13 Et puis, comme souvent, Jackson Hole sera peut-être le grand rendez-vous de la fin
08:18 de l'été qui préfigurera peut-être le prochain mouvement, plutôt probablement
08:24 à la baisse, plutôt probablement en début 2024.
08:27 Mais si d'ici là, les chiffres d'inflation repartaient à la hausse, ce sera aussi un
08:33 indicateur.
08:34 Ce n'est pas un scénario central, mais il y a une probabilité non nulle qu'on se
08:38 retrouve à un moment, il faut que la Fed se retrouve à un moment peut-être un peu
08:40 à l'envers de ce point de vue-là.
08:42 La probabilité non nulle ?
08:44 On est très humble sur la prévision d'inflation aujourd'hui, je crois.
08:47 On a tendance à penser que le Core CPI sera autour de 4 à la fin de l'année, avec un
08:53 headline qui va quand même baisser assez plus rapidement.
08:55 C'est-à-dire qu'on devrait être en dessous de 3 assez rapidement sur le headline.
08:58 Mais après, il faut dire arbitrer un petit peu dans les tendances un peu plus long terme.
09:03 Est-ce qu'il bénéficie d'un petit peu artificiel des prix de l'énergie ? Pas si
09:07 artificiel que ça d'ailleurs, parce que par exemple, les prix du gaz aux Etats-Unis
09:10 sont effondrés.
09:11 Donc, ça va un petit peu percoler dans le coût de l'énergie.
09:14 Donc, c'est aussi du pouvoir d'achat.
09:18 Bien sûr, mais bien sûr.
09:20 Il va falloir arbitrer peut-être le ralentissement des créations d'emplois, mais le retour
09:23 des gains de pouvoir d'achat.
09:24 Et dans quelle mesure ça impacte l'activité, ça va être important pour la Fed.
09:28 Benoît, que vous inspire le thème de la pause qui semble s'installer ou se préparer
09:33 du côté de la réserve fédérale américaine ?
09:35 Évidemment, c'est un point d'étape majeur après 500 points de base de hausse de taux
09:39 en à peine 14 mois.
09:41 Ça restera un cycle historique.
09:43 Alors, le marché lui considère que la pause, c'est forcément le prélude à une baisse
09:47 de taux future assez rapide.
09:49 D'ailleurs, le marché est toujours assez agressif de ce point de vue-là.
09:52 Qu'est-ce que ça vous inspire pour l'investissement et pour le compte de vos clients aujourd'hui,
09:57 Benoît ?
09:58 La pause, elle est plutôt logique et peut-être accélérée par le secteur bancaire, effectivement.
10:03 C'est déjà un premier point acquis pour les marchés, ce qui est une bonne chose, parce
10:07 qu'effectivement, on a eu une hausse d'une rapidité historique quand même.
10:11 Après, le marché va peut-être un tout petit peu vite en besogne en anticipant des baisses
10:16 de taux directeurs très vite dans la foulée.
10:18 Et là, il a un peu le scénario optimal pour lui, pour les marchés obligataires et pour
10:23 les marchés à action, parce qu'on vient de le dire, l'inflation, certes, elle va petit
10:28 à petit se résorber, mais c'est très lent.
10:31 C'est des mouvements très lents qui prennent du temps, en tout cas sur l'inflation cœur.
10:34 Et donc, ce sera difficile pour la FED de justifier une baisse des taux directeurs rapide,
10:41 ou alors il faudrait qu'il y ait une récession extrêmement violente, ce n'est pas ce qu'on
10:44 voit.
10:45 Et je serais même sûrement dans une situation très difficile, parce qu'entre une inflation
10:49 élevée et une récession, il faudrait qu'elles choisissent à nouveau, ce qui n'est pas l'idéal.
10:53 Donc, c'est une pause qui va probablement durer plus longtemps que ce que pensent les
10:57 marchés pour le moment.
10:58 Et ce qui veut dire que les marchés sont peut-être dans un scénario un petit peu idyllique
11:01 en ce moment, où on se dit très bien les taux directeurs maintenant vont baisser, et
11:06 en plus, les résultats des entreprises sont bons, on ne voit pas de récession, donc tout
11:10 va bien.
11:11 C'est là qu'il va falloir probablement un petit peu arbitrer à un moment donné.
11:14 On aura plutôt un maintien des taux directeurs pendant encore une certaine période, parce
11:18 que je pense que naturellement, la FED voudra voir ce qui se passe.
11:22 Ce qu'on disait tout à l'heure, il y a quand même un risque, ça a existé dans le passé,
11:26 qu'il y ait une résurgence de l'inflation.
11:28 C'est possible, même si c'est peu probable, ça existe.
11:32 C'est la hantise.
11:33 Oui, c'est vrai.
11:34 C'est le scénario 70 qui hante les banques centrales aujourd'hui.
11:38 Ça les a marqués.
11:40 Donc, pause pendant une durée, je pense, de plusieurs mois sur les taux directeurs
11:46 aux Etats-Unis, encore une ou deux hausses en zone euro, et des marchés qui vont peut-être
11:51 devoir revenir un peu à la réalité.
11:52 Ce n'est peut-être pas la baisse des taux qu'on attendait, et donc on est peut-être
11:57 dans un entre-deux qui est un peu plus compliqué à gérer que ce qu'on aimerait croire, et
12:02 avec des marchés qui auront une petite pression plus forte que ce qu'ils pensaient.
12:06 C'est latent.
12:07 C'est des taux élevés plus longtemps.
12:09 C'est un secteur bancaire dont on voit qu'il n'y a pas de crise brutale et majeure, mais
12:13 elle est latente.
12:14 On voit que banque après banque, il y a quand même quelques difficultés.
12:17 Il y a une série en cours, oui.
12:18 Ça va.
12:19 Ça se poursuit.
12:20 Donc voilà, il y a un certain nombre d'éléments qui se mettent en place et qui font qu'il
12:25 y a une pression sur l'économie qui, à un moment donné, va quand même se traduire.
12:28 Et ça, les marchés vont devoir petit à petit en prendre conscience, surtout sur les marchés
12:33 à action, ce qu'ils n'ont pas encore vraiment voulu voir.
12:35 C'est intéressant, on pourrait y revenir, mais dans les réactions de marché aux résultats
12:41 publiés, notamment aux États-Unis, on a pu observer que de bons résultats supérieurs
12:47 aux attentes n'étaient pas forcément sanctionnés par une réaction de marché très positive,
12:52 alors que la moindre déception ou des résultats trop juste en ligne, eux, étaient en revanche
12:56 sanctionnés négativement par les marchés.
12:59 Il y a quand même l'idée, quelque part, que certains segments de marché sont déjà
13:03 pricés pour la perfection, je ne sais pas, en tout cas pour un scénario favorable.
13:07 Oui, on voit bien que quand on regarde les moteurs de la hausse des marchés à action,
13:11 ils sont quand même très limités maintenant.
13:13 C'est très concentré, ce n'est pas du tout toute la cote, c'est une très petite
13:17 partie.
13:18 Et donc, ça montre bien qu'il manque maintenant, c'est la voiture qui a pris de la vitesse,
13:23 on continue un peu sur cette trajectoire, mais à un moment donné, on verra bien qu'il
13:27 manque un peu d'essence.
13:28 Et ça, ça veut dire que ça va caler à un moment donné.
13:31 C'est dans cette phase-là qu'on est.
13:34 Les investisseurs, de fait, ils ont déjà commencé à faire leur tri et ils n'investissent
13:40 pas à tout prix sur n'importe quoi.
13:42 On disait tout à l'heure, à la hausse du dollar, qu'est-ce que je fais quand le dollar
13:45 est rémunéré à ces niveaux-là ?
13:46 Peut-être que je peux investir un tout petit peu moins sur les produits risqués et refaire
13:51 un peu la devise refuge par excellence, qui rapporte bien.
13:54 On voit bien que ces moteurs de la hausse ne sont plus vraiment là, ils vont s'épuiser
13:59 petit à petit, il faudra à un moment donné reconstruire une nouvelle histoire.
14:03 Alexandre, qu'est-ce qui vous intéresse dans ce thème de la pause au terme de cette
14:08 séquence banque centrale, Fed, BCE, les chiffres d'inflation, etc.
14:12 Et une tenue quand même exceptionnelle de niveau de prix sur les marchés.
14:17 Oui, ce que ça inspire, en rebondissant sur vos propos, c'est les écarts qu'on a par
14:22 exemple entre la fourchette de taux actuelle de la Fed, donc 5 à 5,25, effectivement la
14:26 question de la pause est assez probable, et les niveaux de taux qui sont un peu les taux
14:30 de référence qu'on regarde quand on suit le cycle de la Fed, à savoir le taux de 2
14:32 ans par exemple, qui est tombé à 3,6 la semaine dernière et qui remonte là à ce
14:36 moment où on se parle à 4%.
14:37 Mais quand on regarde historiquement sur les 4 derniers cycles en gros de hausse de taux
14:41 de la Fed, des pauses et des baisses, la vitesse de rechute du taux de 2 ans avant même que
14:47 la Fed n'annonce une pause, ça va assez vite en fait.
14:50 Et ça s'est aussi vite fait parce qu'il y a eu le stress bancaire qui a été le moteur
14:53 d'abord du décrochage, on était à 5,10 à l'époque et c'est le stress bancaire
14:56 qui nous a amenés là.
14:57 Donc l'idée c'est qu'effectivement avec une inflation encore à 5,5, globale à 4,9,
15:02 des salaires qui progressent à 4,4 ou autre, l'idée qu'on reste plutôt entre 4 et 4,5
15:09 serait plus logique que de continuer à essayer de tirer sous les 4.
15:13 Et donc sur les segments qui ont bien rebondi, qui ont été aussi un peu listés par ça
15:16 comme les valeurs de croissance par exemple, si vous reprenez 50-60 points de base sur
15:19 des taux qui ne sont pas archi courts mais quand même assez courts, il y aura un effet
15:25 alternatif sur la partie rendement.
15:27 Donc moi je trouve qu'il y a un peu de risque là mais qui est quand même assez limité.
15:29 Je ne pense pas que le taux de 2 ans puisse repartir à 5 et quelques, il n'y a pas de
15:32 bonnes bases.
15:33 Donc le potentiel d'érosion sur la tech par cet effet taux peut être assez limité
15:38 mais quand même de quoi ramener un petit peu de prise de gains sur des valeurs qui
15:41 ont pas mal boosté.
15:42 Et il y a un truc aussi assez là qu'on a vu aujourd'hui, assez surprenant, on est
15:46 en rebond et le marché n'a pas trop aimé d'ailleurs à ce moment là, on ne sait pas
15:49 trop ce qu'il n'a pas aimé mais les anticipations, les attentes de consommateurs, bon ça ok,
15:54 c'est pas terrible, mais on pourrait dire que c'est pas terrible, tant mieux, ils vont
15:56 moins consommer, c'est ce que veut la fête, ça va faire baisser la pression, go.
15:59 Sauf qu'en parallèle il y a eu des hausses d'anticipation notamment sur la partie la
16:02 plus longue sur 5 ans, or on remarque quand même qu'il y a souvent une bonne corrélation
16:05 entre le prix du patrimoine par exemple.
16:06 - Ah non, Alexandre, c'est les anticipations d'inflation des ménages mesurées par l'université
16:10 du Michigan, non mais faut qu'on...
16:12 - Oui, oui.
16:13 - Pour être sûr de savoir de quoi on parle.
16:14 - Oui, on sait que c'est une mesure qui est surveillée par la fête parce que Jérôme
16:16 Paul-Lhume l'a dit, il faut s'assurer que les anticipations d'inflation restent ancrées
16:20 chez les consommateurs.
16:21 Même si on sait que ce n'est pas prédictif, le but n'est pas de dire ils ont raison, ils
16:23 ont tort, c'est qu'on sait que c'est un des instruments de surveillance de la fête et
16:28 on a vu d'ailleurs, pas curieusement, moi ça ne m'étonne pas, les taux rebondaient
16:31 justement alors que les anticipations du consommateur chutent, pas d'inflation mais que les attentes
16:36 chutent, les taux eux rebondissent justement sur cette composante d'anticipation d'inflation.
16:41 - Il y a eu un gap énorme, je crois que c'était dans la dernière enquête du Michigan, la
16:45 précédente, où là on a vu exploser à nouveau les anticipations d'inflation 1 an et 5 ans
16:51 des ménages mesurés par le Michigan.
16:53 - Oui, et ce qui peut être un peu problématique et c'est peut-être pour ça que le marché
16:55 est obligatoire à réagir, c'est que quand vous regardez l'évolution du prix de l'énergie
16:58 aux Etats-Unis, du pétrole notamment, vous voyez que les anticipations d'inflation sont
17:00 assez bien corrélées.
17:01 Or là on a un pétrole qui est vraiment bien bien retombé, il est tombé à 63 dollars
17:04 l'autre jour, c'était un plus bas depuis 2021 je crois, et malgré cela on a quand
17:08 même un rebond sur la partie la plus longue des anticipations d'inflation du consommateur.
17:12 Et donc voilà, ça c'est le cocktail un peu négatif, c'est-à-dire que le consommateur,
17:16 s'il a moins confiance, on sait que c'est pas très corrélé non plus la consommation
17:18 mais on peut craindre qu'il consomme moins, on verra mardi d'ailleurs si c'est le cas
17:21 sur les chiffres de vente de détail, mais s'il consomme moins mais que l'inflation
17:24 reste élevée, donc risque effectivement, ce que montrent les indicateurs avancés, peut-être
17:27 d'entrer en contraction au T2 ou au T3, avec une inflation forte et donc là c'est un peu
17:32 l'effet ciseau et donc moi c'est aussi ça qui pourrait pousser les marchés, comme
17:35 je disais, à rendre un peu, mais on voit pas en revanche, à part un stress bancaire
17:39 qui doit se compromettre de l'ampleur, on voit pas le scénario non plus de rechute
17:42 de 15 ou 20%.
17:43 - Mais oui c'est pas anodin quand même l'histoire du stress bancaire, parce qu'encore une fois,
17:49 on constate bien qu'on est dans une série en cours, c'est-à-dire que les défaillances
17:52 ne sont sans doute pas terminées, pour l'instant tout se gère au cas par cas très vite, c'est
17:57 une défaillance, une résolution en 24 ou 48 heures, donc ça va très très vite, ça
18:02 reste semble-t-il pour l'instant géré, contrôlé, mais la série n'est pas interrompue.
18:07 - Ouais mais c'est vrai, on a eu un nouveau alerte hier, mais encore une fois je pense
18:12 que dans les esprits des investisseurs, il y a quand même cette vitesse de réaction
18:14 qu'on n'avait peut-être pas à l'époque, en 2008-2009, qui est de nouveauté parce
18:17 que la grosse nouveauté on l'a vu c'est les flux sortants aujourd'hui, en quelques
18:20 heures vous avez 40 milliards qui sortent des banques, donc pour SVB par exemple, on
18:24 se croirait en 6 heures, donc c'est absolument titanesque, donc la vitesse de réaction s'est
18:27 adaptée aussi à ça, donc je pense qu'en toile de fond il y a quand même cette idée
18:29 là que les régulateurs, on attend aussi tous, je pense un peu à la FDIC sur des annonces
18:34 qui ne viennent toujours pas, et puis il y a l'excision du plafond de la dette aussi
18:37 qui n'arrange pas tout le monde, bon, on n'a pas l'impression, encore une fois c'est
18:41 le propre des Black Swan, c'est que ça arrive quand personne ne s'y attend, mais on n'a
18:43 quand même pas l'impression que la vitesse de réaction actuelle des autorités offre
18:46 le terrain propice à une panique bancaire et à un truc systémique qu'on ne verrait
18:49 pas arriver.
18:50 D'accord avec ça, Axel, est-ce que la vitesse de réaction, les leçons de la séquence 2007-2008
18:55 qu'on a tous en tête ou qu'on a révisées, est-ce qu'elles ont été retenues ? Le fait
19:00 d'intervenir très vite, massivement, est-ce que ça éteint effectivement le risque de
19:04 spirale incontrôlée ? Est-ce que c'est normal qu'on assiste à des défaillances
19:08 en série qui restent pour l'instant plutôt bordées d'une certaine manière ? Et je
19:14 reviens au pricing de baisse de taux.
19:15 On peut imaginer que le marché anticipe qu'à un moment il y ait besoin d'un coup de circuit
19:19 un peu global qui allégerait la pression sur le segment des banques régionales et un des
19:24 moyens d'alléger la pression c'est quand même de gérer cette crise des dépôts, cette
19:30 crise des dépôts qui est liée alors peut-être à la solidité de certains établissements
19:34 mais qui est liée aussi au fait qu'on a des produits monétaires directement corrélés
19:38 au taux de directeur de la Fed qui sont très attractifs aujourd'hui pour les épargnants
19:42 et les déposants.
19:43 Oui, je dirais même plus loin, c'est-à-dire qu'une grosse partie des flux qui vont sur
19:48 les produits monétaires actuellement sont en réalité redéposés auprès de la Fed
19:52 au travers de la facilité de reverse repo.
19:54 Et donc la Fed quelque part est le réceptacle de toute cette fuite des dépôts vers les
20:00 produits monétaires.
20:01 Et l'entretien, cette rémunération du monétaire ?
20:04 Et c'est quelque part une nouveauté depuis 2008, c'est une décision de Bernanke de
20:11 rémunérer les réserves excédentaires.
20:12 Avant ce n'était pas le cas.
20:15 Alors le système financier a beaucoup changé et il y a beaucoup de bonnes raisons pour
20:19 que ce soit le cas maintenant.
20:20 Mais la Fed a un rôle d'intermédiation du marché monétaire qui est extraordinaire
20:26 et beaucoup trop important en fait aujourd'hui.
20:28 Si en quelque sorte la crise de 2008, elle a changé quelque chose fondamentalement
20:33 dans le fonctionnement du marché monétaire américain, c'est qu'on est passé le
20:37 pendule où la création monétaire était l'apanage du secteur interbancaire, on est
20:42 passé à l'extrême inverse où en fait la provision de liquidités et l'intermédiation
20:48 du marché monétaire passent essentiellement par la Fed maintenant.
20:50 Et on pourrait rajouter à ça toutes les mesures type plutôt européenne, par exemple
20:55 le bal 3 qui oblige à détenir beaucoup d'actifs publics des réserves de liquidités.
21:02 Donc in fine, c'est toujours le secteur public qui est devenu la pierre angulaire
21:06 du marché monétaire maintenant.
21:07 Donc voilà, c'est la première des choses.
21:09 Et la Fed pourrait décider de moins rémunérer cette facilité reverse repo, ça dégraderait
21:16 la rentabilité fonds monétaires et ça donnerait peut-être un petit peu d'air aux
21:19 banques pour payer un petit peu plus.
21:22 Ceci étant, le taux moyen de rémunération à dépôt aux Etats-Unis, il est 0,40, 0,45
21:27 actuellement.
21:28 Sur 15 milliards de dépôts quoi.
21:30 Sur 15 milliards de dépôts.
21:32 Donc là aussi, il y a un sujet.
21:34 Là, sur le caractère systémique de cette crise, je pense que c'est très très différent
21:40 de 2008 sur au moins deux points.
21:41 Déjà, ce qui avait initié la crise de 2008, c'est une montagne de défauts.
21:46 Quand New Century fait défaut de Subprime en mars 2007, c'est simplement qu'ils n'ont
21:50 plus de capital et ils ont des défauts jusqu'aux oreilles.
21:52 Là, ce n'est pas du tout ça.
21:53 C'est un autre type de panique bancaire qui est lié à la volatilité de la base de dépôt.
21:59 Des exemples comme SVB, c'était une base de dépôt très consanguine avec des gros
22:03 dépôts, 4 millions en moyenne, qui peuvent effectivement sortir très rapidement.
22:08 C'est une crise du passif.
22:09 C'est une crise du passif.
22:10 Les mains, c'était dans l'actif des banques qu'on a trouvé des produits effectivement
22:14 qui n'étaient pas du tout valorisés comme ils auraient dû l'être.
22:17 Exactement.
22:18 Il y avait en plus une certaine crise de complexité.
22:20 Une certaine dissemination de ces produits partout dans le monde.
22:23 Là où c'est aussi à l'inverse d'une crise systémique, c'est que les entités
22:27 en question ne sont pas des centres névralgiques du système financier mondial.
22:31 Quand vous étiez face à l'Eman, vous deviez payer l'Eman si vous aviez un contrat et
22:36 en perdant, vous deviez payer votre appel de marge et vous ne recevez pas d'appel de
22:41 marge contraire dans le cas contraire puisque l'Eman était en incapacité de lever la
22:44 liquidité.
22:45 Tout le monde se trouve à essayer de récupérer le collatéral au même moment et vous disséminez
22:50 la crise très facilement puisque vous êtes une entité qui est interconnectée.
22:54 SVB c'est très local, très géographique sur une partie importante de l'économie
23:00 américaine.
23:01 La tech en Californie ça ne sert à rien mais ce n'est pas du tout le même degré
23:05 d'interconnexion qu'un Eman.
23:07 C'est pour ça qu'on a toujours envie de…
23:10 Non, on réfléchit aux risques.
23:13 On réfléchit aux risques systémiques mais par nature d'une problème ici c'est
23:19 différent.
23:20 Mais ça peut donner quand même une longue série de défaillances, des défaillances
23:23 en série.
23:24 Je ne sais plus si c'était Diamond ou Yellen, ce n'est pas fini.
23:27 Ils sentent bien qu'il y a encore des dominos qui vont être fragilisés par le commercial
23:31 real estate etc.
23:32 Ça va faire tomber encore quelques banques.
23:33 Ça, ça peut être la deuxième phase.
23:35 Effectivement, on voit des défauts et à ce moment-là l'actif se déprécie et
23:39 là il y a un autre type de crise parce que se greffe là-dessus effectivement la problématique
23:44 de la fin de cycle.
23:45 Aujourd'hui, il y a des défauts de nulle part, quelle que soit la classe active d'ailleurs,
23:48 y compris le commercial real estate, les niveaux de défauts sont très faibles.
23:51 Même dans le crédit un peu spécifique, un peu spéculatif, on n'a pas encore assisté
23:57 à des défauts ?
23:58 Les défauts sur les livraisons aux Etats-Unis, je ne dois pas me tromper, c'est 0,7 ou 0,8.
24:02 C'est extrêmement faible.
24:03 On évite la case crise financière pour l'instant ?
24:08 Oui, on le disait, on a appris de la crise de 2008, tant mieux.
24:11 On sait qu'il faut aller vite dans ces cas-là et puis elle n'est pas de même nature non
24:15 plus.
24:16 Donc ça c'est quand même une bonne chose.
24:17 Après, il ne faut pas négliger quand même l'effet économique latent, c'est-à-dire
24:20 que banque après banque, ça a quand même des conséquences.
24:23 Donc c'est un facteur supplémentaire d'un ralentissement économique qui est devant
24:27 nous, qu'il faut avoir en tête de toute façon.
24:31 Ça c'est évident.
24:32 Après, il y a aussi des facteurs sous-jacents, peut-être pas structurels, en tout cas structurels
24:38 à moyen terme, qui font qu'on a quand même une certaine résilience.
24:41 On vient d'une crise 2020 totalement atypique, qui était une crise de l'offre et qui fait
24:47 qu'on a quand même une espèce de réservoir de demande qui est toujours là, qui est latent,
24:55 qui n'est pas adressé correctement ou pas suffisamment vite par les entreprises et qui
24:59 fait que même si on a un ralentissement économique, il devrait quand même plutôt être assez
25:04 limité.
25:05 Le seul point de vigilance qu'il faut avoir en tête, c'est que dans cette phase-là,
25:09 un peu d'entre-deux-os, on doit un peu revoir un peu nos scénarios et revenir à la réalité.
25:15 Ça veut dire qu'il y a des moments de questionnement des marchés où on est potentiellement plus
25:20 fragile à une incertitude.
25:21 L'événement qu'on n'a pas vu, qui n'est peut-être pas forcément un événement si
25:25 dramatique que ça, mais qui peut prendre une proportion plus grave parce qu'on est
25:29 justement dans une phase un tout petit peu entre deux.
25:31 C'est peut-être le seul point de vigilance qu'il faut avoir.
25:34 À part ça, on est plutôt dans un scénario de ralentissement ordonné.
25:39 Cohérent avec un marché qui peut être sans grande tendance à court terme.
25:44 Et si ces 10-15% de baisse, ce n'est pas un drame.
25:48 C'est la vie des marchés actions.
25:49 Il faut le rappeler.
25:50 Il y a bien sûr un marché action qui a bien performé avant.
25:52 Pas d'inquiétude.
25:54 Et là, dans ces cas-là, on a quelque chose qui se passe bien globalement.
25:59 On a encore suffisamment d'arguments pour considérer ce scénario un peu ordonné,
26:03 progressif, graduel, qui amène à un atterrissage.
26:06 Bien sûr, on connaît tous la destination de ce point de vue-là, mais ça peut rester
26:09 encore quelque chose d'assez ordonné.
26:11 Ce qu'il faudra juste à ce moment-là, c'est être capable de faire tourner les portefeuilles.
26:15 Parce que dans ces cas-là, les thématiques changeront à un moment donné.
26:18 On aura une phase de ralentissement économique un peu plus réelle.
26:23 Des banques centrales qui seront dans ces cas-là probablement à même de réagir si
26:27 cette phase de ralentissement est un peu plus tard dans l'année ou dans le début de l'année
26:30 prochaine.
26:31 Parce que l'inflation, on sera un peu plus à l'aise pour les banques centrales d'avoir
26:34 les arguments de dire "j'ai fait le travail globalement et je vais aider l'économie
26:38 maintenant".
26:39 Donc ça, ça sera un élément qui sera plutôt favorable.
26:42 Et dans ces cas-là, sur la partie action notamment, il faudra tourner les portefeuilles
26:46 parce que ce ne seront plus les mêmes thématiques.
26:47 Se projeter sortie de récession quoi.
26:51 Et là, il faut être capable d'être en amont à ce moment-là.
26:54 Sur l'événement non maîtrisé, ça me fait penser un peu au drame du plafond de la dette
27:00 qui prend des proportions assez inédites par rapport au folklore habituel.
27:04 Ça peut l'être parce que c'est très politique.
27:07 Donc dans ces cas-là, ça peut déraper.
27:09 Il y en a déjà eu dans l'histoire des Etats-Unis et ça s'est globalement géré.
27:14 Oui, il y a déjà eu des tensions autour de la question du plafond de la dette.
27:19 Des défauts depuis le 18e siècle, je ne suis pas sûr.
27:24 Il y a déjà eu des moments de tension comme ça.
27:26 C'est très politique donc ce n'est pas gérable.
27:28 Effectivement, ça peut être un petit moment d'inquiétude.
27:32 Il y en a dix là, on fera défaut.
27:36 S'il ne se passe rien au Congrès, c'est la seule sortie qu'on veut voir.
27:40 C'est un accord au Congrès pour lever le plafond des 34 trillions de dettes américaines.
27:45 Et s'il n'y a pas ça, on choisira, on trouvera.
27:49 Mais on fera défaut sur quelque chose.
27:51 C'est vrai que c'est impossible à prévoir si on va aller à des niveaux de stress comme
27:55 ceux de 2011 par exemple.
27:56 Il faut savoir qu'ils ont existé par le passé, un passé qui n'est pas si lointain.
27:59 Donc en 2011, je n'avais pas de souvenirs d'ailleurs.
28:02 À l'époque, j'avais un feu qu'à Cornoua.
28:03 Pour moi, c'était 5-6% de baisse à l'époque.
28:04 En cherchant, c'était moins 18%.
28:06 Il y a eu une séquence.
28:07 Il y avait eu les tensions, le fermeture de certains services, non-payement des fonctionnaires
28:12 et puis le downgrade de Starbucks.
28:13 Il y avait la crise souveraine en Europe.
28:15 En Europe aussi.
28:16 Il y a beaucoup d'éléments.
28:17 Mais vous avez raison, le S&P perd 15% de plus sur cette séquence.
28:20 Donc ça veut dire que c'est…
28:23 On est dans un agrégat de plusieurs choses.
28:25 On a quelques données sur la Chine, nous allons vous en parler.
28:28 Effectivement, la Chine, ce n'est pas la cata, mais on sent quand même qu'il y a
28:31 les PMI manufacturiers qui se recontractent, les chiffres d'importation qui ne sont pas
28:35 terribles.
28:36 On a eu les prix de la production.
28:37 C'est très bien dans la partie normalisation post ou autre, mais ça va quand même un
28:41 peu dans le sens du moteur manufacturier et aussi un peu export qui n'est pas génial.
28:44 Le moteur export n'est pas génial peut-être aussi parce qu'en face, on n'a pas encore
28:47 les datas hard parce qu'elles sont décalées, mais peut-être que ça ralentit un peu plus
28:50 vite que ce qu'on peut prévoir.
28:52 Surtout côté US.
28:53 Donc, il y a ça, la partie macro qui est en train de ralentir.
28:56 Star & Pulse a baissé ses prévisions d'inflation, ses prévisions de croissance pendant les
29:01 Etats-Unis cette année et l'année prochaine.
29:02 Et l'année prochaine, ils ont vraiment sabré.
29:03 Ils ont résisté à 1,5, ils sont passés à 0,9.
29:05 Donc, ils sentent quand même que ça va freiner.
29:07 Vous avez la question des banques américaines et puis cette question du perfom de la dette.
29:11 Et donc, ça crée aussi sur la coupe de taux US, ça crée des choses qui ne sont pas nodines.
29:14 C'est-à-dire que les taux, je vous le disais tout à l'heure, les taux très très courts,
29:16 un mois, 6%.
29:17 Mais sans que ça, c'est une partie qui était déjà tendue mais là qui se retente plus
29:21 fort.
29:22 Et on voit maintenant que la partie à les deux ans et autres commence à monter un petit
29:25 peu après les anticipations d'inflation.
29:26 Donc, vous avez toute une partie courte de la courbe de taux qui n'est plus problématique
29:30 pour les banques à court terme qui est en train de se retendre.
29:34 Donc, la quantification qu'on avait vu se faire pendant quelques semaines, ça est en
29:37 train d'être flat désormais la quantification.
29:39 Et donc, ça rajoute du poids sur les banques.
29:42 Donc, on voit le truc quand même négatif se faire.
29:44 Et pour sauver tout ça, il faudrait qu'on ait effectivement un chiffre d'inflation.
29:48 Tout passe par là en fait.
29:49 Une inflation au cœur qui à un moment donné passe de 5,5 à un gros marche-pied, à 5,
29:54 4,9 d'un coup.
29:55 Et là, tout le monde respirerait d'un coup.
29:56 Les taux US, les banques.
29:57 On voit par où la détente vraiment massive arriverait.
30:00 Mais actuellement, je pense que la Fed n'a pas forcément envie de ça non plus.
30:04 La Fed ne veut pas que les banques se cassent la figure, c'est évident.
30:06 Mais le fait que ça génère un stress mécanique sur les conditions de crédit, donc les conditions
30:10 financières, ça lui évite d'avoir remonté les taux.
30:13 Donc, je ne dis pas qu'elle souhaite ça.
30:15 Mais si c'est bien piloté que les banques ne se cassent pas la figure, finalement le
30:19 stress bancaire fait une partie du boulot aussi, plus l'histoire du plafond de la dette
30:22 qui ajoute du stress financier.
30:23 Donc, la Fed pour l'instant, ce n'est pas si mauvais que ça, à très très court
30:27 terme en tout cas.
30:28 Si on se projette un peu dans la fiction, Axel, qu'est-ce qui se passe au 1er juin ?
30:33 Qu'est-ce que veut dire Janet Yellen quand elle nous dit « s'il n'y a pas d'accord
30:37 au Congrès, on fera des faux sur des paiements ? »
30:40 Alors, quel type de paiement il pourrait choisir pour faire défaut sur la signature
30:45 américaine ?
30:46 Et évidemment, Donald Trump est rentré de tout son poids dans le débat.
30:51 Non mais c'est intéressant ce qu'il dit sur le défaut.
30:52 Il dit « peut-être que c'est très mauvais, peut-être que c'est rien, peut-être que
30:56 c'est une mauvaise semaine sur les marchés ou peut-être que c'est une mauvaise séance
30:59 sur les marchés, on n'en sait rien ».
31:01 On n'en sait rien, mais est-ce qu'on a vraiment envie de découvrir ?
31:06 Je ne suis pas sûr précisément.
31:09 Est-ce qu'a priori, ça déclencherait un événement qu'on n'a pas connu ?
31:15 C'est une nouvelle source d'incertitude.
31:18 Ça ferait rallonger la dette très courte.
31:24 Tout ce qui est à l'intérieur d'un mois est très recherché, très en dessous des
31:31 niveaux de la fête.
31:32 Ce qui passe le mois fatidique, c'est beaucoup plus cher.
31:35 Il y a une fuite vers la qualité.
31:40 C'est peut-être ça qui soutient un peu le dollar.
31:42 C'est tellement raccourci la duration.
31:45 On se retrouve finalement à détenir que la monnaie et non plus l'actif sous-jacent
31:50 comme le T-bill.
31:51 Ils vont prioriser un certain nombre de dépenses sur d'autres.
31:56 C'est constitutif du défaut.
31:59 Ils vont se retrouver probablement avec des fonctionnaires qui vont porter plainte en
32:06 justice s'ils sont lésés par le fait que le Congrès ne fasse pas son boulot.
32:12 Ça fait tâche.
32:16 C'est un truc assez extraordinaire dans le processus budgétaire américain.
32:22 Vous votez un budget et vous ne votez pas l'autorisation de le financer en cent des
32:26 temps.
32:27 Le Congrès a un pouvoir de blocage qui n'existe nulle part ailleurs.
32:32 Il faudra que cette question un jour soit adressée.
32:35 Je pense que ce n'est pas un vrai défaut.
32:40 La recovery, un peu comme quand Fannie et Freddie ont fait défaut en 2008, ce sera très
32:47 proche de 100%.
32:48 Par contre, ça fait tâche.
32:50 Ça intervient à un moment où on questionne le rôle du dollar comme monnaie de réserve
32:59 internationale, comme monnaie de règlement du commerce avec l'émergence du Yann.
33:03 C'est vraiment un moment très mal choisi par les Républicains pour essayer de faire
33:08 avancer un agenda.
33:09 Ce qui est inquiétant, il devait se voir encore aujourd'hui et puis c'est reporté.
33:12 Le problème, c'est que contrairement à 2009, on est arrivé à deux jours du défaut.
33:16 On est allé très loin.
33:17 Mais là, il y a un calendrier qui est tellement resserré par rapport à la date fatidique
33:22 qui commence à déclencher les mesures que s'il reporte les quelques réunions qui sont
33:26 prévues, c'est compliqué.
33:27 Le Trésor a à peu près 100 milliards de dollars devant lui et dépense 600 tous les
33:34 mois.
33:35 Ça ne va pas très loin, c'est sûr.
33:37 L'exécution du budget d'avril n'était pas terrible parce que le surplus budgétaire
33:44 d'avril était très inférieur aux prévisions, en partie parce que les taxes sur les gains
33:53 en capital, évidemment, étaient plombées en 2022 avec les marchés.
33:56 Donc, il y a une moindre collecte qui accélère encore le calendrier.
34:01 D'où une date beaucoup plus proche que ce qu'on pouvait anticiper au départ.
34:05 Sur le plan de l'investissement, je reprends avec vous Benoît.
34:08 Il y a l'idée qu'à un moment, il faudra effectivement changer de cycle, se projeter
34:13 dans un nouveau cycle.
34:15 En attendant ce moment-là, vous dites qu'on est dans une séquence qui peut durer.
34:20 Le mieux qu'on puisse espérer, c'est d'avoir quelque chose un peu, moi je le dis, je l'assume,
34:24 un peu ennuyeux.
34:25 On est dans cette période où il faut quand même rester investi.
34:29 Parce qu'on voit bien, on a quand même des arguments qui font que la situation reste
34:34 correcte, les entreprises vont très bien.
34:36 Donc, on reste investi, mais plutôt prudent sur les investissements.
34:40 Alors ça, le biais, c'est que tout le monde fait un peu la même chose.
34:42 Ce qu'il y a aussi, c'est limite.
34:44 Après, dans la logique, c'est que sur l'allocation active, c'est les marches obligataires.
34:51 Pour moi, sur la partie État Investment Grade, c'est quand même ce qu'on peut avoir sans
34:57 trop se poser de questions.
34:58 Parce que si on fait face à une phase de ralentissement, je dirais qu'il n'y a pas
35:02 d'inquiétude majeure.
35:03 Il n'y aura pas de montée de défaut grave sur la partie Investment Grade.
35:07 Et sur les obligations État, les rendements sont tout à fait corrects et on aura probablement
35:12 un peu de baisse de taux.
35:13 Donc, pas d'inquiétude sur la marche obligataire, c'est plutôt la poche qu'il faut privilégier.
35:17 Sur la poche action, il faut de toute façon rester investi et être capable de bouger
35:22 à un moment donné.
35:23 Ce qui n'est pas simple, bien sûr.
35:25 Mais voilà, on est dans des périodes où il faut avoir des portefeuilles, il faut toujours
35:30 sur les marchés, tout en ajustant le tir sur la partie action la plus fine possible.
35:36 Et puis, ça on l'a déjà dit, dans les portefeuilles diversifiées, maintenant on
35:39 a le droit au monétaire.
35:40 C'est quand même une option qui est intéressante.
35:44 Il faut prendre ce que le marché offre.
35:45 Non mais c'est sûr.
35:46 Oui, oui, oui.
35:47 Il ne faut pas rechigner justement avoir une poche de monétaire aujourd'hui.
35:50 La seule présence qu'on pourrait avoir, c'est la partie à yield.
35:53 Puisque qui dit ralentissement économique, dit à un moment donné peut-être un peu
35:57 de montée des spreads en corrélation avec une baisse des marchés.
36:00 Mais c'est vraiment un point d'attention très léger.
36:05 Je ne pense pas qu'il y ait de grand drame.
36:07 Alexandre, qu'est-ce qui est intéressant dans ce marché en termes de tendance aujourd'hui ?
36:12 L'aspect de vise aussi.
36:13 Tout à l'heure, vous parliez du dollar, renforcement du dollar.
36:15 Ça se renforce depuis deux jours.
36:16 Oui, voilà, oui.
36:17 Je ne veux pas donner l'impression qu'on est dans un mouvement de...
36:20 Au contraire, on commande la détente du dollar depuis des semaines et des mois.
36:23 Et là, depuis deux, trois jours, effectivement...
36:25 Voilà.
36:26 Et donc, c'est ce qui est intéressant de regarder.
36:27 C'est un peu cette corrélation qu'on peut avoir, comme on avait parfaitement en 2022,
36:30 l'année 2022 avec le risque off absolu.
36:33 C'est-à-dire le dollar qui monte, les taux qui montent et puis les marchés d'action
36:35 qui baissent.
36:36 Par séquence, on pourrait retrouver un petit peu ça.
36:38 C'est-à-dire là, ce qui fait monter le dollar, paradoxalement, malgré le stress américain,
36:41 ça reste la valeur refuge.
36:42 Donc, même si c'est un risque de défaut qu'il n'y aura pas, mais des États-Unis,
36:45 on va quand même chercher un peu de dollars aussi comme valeur refuge.
36:47 Et on le voit d'ailleurs, regardez, les métaux.
36:49 Il y a aussi le thème de la Chine quand même, les métaux industriels ou autres.
36:52 Mais l'or, l'argent, on voit que ça reflète un petit peu sur ce thème du dollar qui tire
36:56 un petit peu.
36:57 Les rendements US courts sont en train de tirer un peu la hausse.
36:59 Donc, peut-être qu'on est dans une fête de quelques jours à semaine où on pourrait
37:02 trouver un peu d'allance sur le dollar, un peu sur les taux US.
37:05 Et du coup, peut-être sur la partie qui aime bien quand le dollar est faible et les taux
37:08 sont faibles, la partie valeur de croissance, c'est là qu'on pourrait avoir à nouveau
37:11 des, surtout après des rallies incroyables, des Apple ou autre.
37:14 Pas sur les fondamentaux, ça reste bon, mais les séquences, on a des moments très acerbes
37:18 en fait, très forte hausse, très forte baisse.
37:19 Puis ça repart tout de suite.
37:20 Tout à l'heure, vous disiez, c'est un peu ennuyeux, mais justement, retrouvant un peu
37:23 d'ennui sur les marchés, je ne vous en prend pas compte.
37:27 - Ah oui, oui, oui, je plaide pour l'ennui, c'est bien de s'ennuyer un peu de temps en
37:29 temps.
37:30 - C'est ça la consultation, je veux dire.
37:31 - Ça fait retomber la pression de partout.
37:32 - C'est ça, un peu de consultation, c'est ça.
37:34 Finalement, ce n'est pas le scénario du pire, ce n'est pas le scénario non plus de l'euphorie
37:37 tout de suite.
37:38 Et c'est bien aussi d'en avoir un peu parce que si ça repart aussi très vite côté
37:42 US, donc si les salaires restent bien orientés et que la partie financière repart vite,
37:45 le consommateur, l'effet richesse, c'est quelque chose pour les, surtout pour la partie
37:48 financière.
37:49 Donc je pense que là, je ne sais pas si c'est un but recherché par la Fed, mais elle n'a
37:52 pas intérêt à avoir les actifs à risque, repartir plein de balles dans les deux ou
37:55 trois mois qui viennent.
37:56 Donc ce serait pas mal d'avoir cette phase un peu ennuyeuse.
38:01 On l'a quand même déjà sur le S&P, le S&P, ça fait quelques mois qu'il nous gratifie
38:03 d'une phase un peu latérale.
38:04 Mais je pense aux marchés européens, par exemple, un CAC qui s'ennuiera un peu, ça
38:08 m'ira très bien.
38:09 Parce que c'est vrai que ça a été très tié par l'éthique cyclique.
38:12 - C'est ce qu'on voit depuis 15 jours maintenant.
38:14 - Oui, mais c'est de la conso pour l'instant qui est quand même très…
38:16 - À plein ?
38:17 - Voilà, il y a eu quelques creux là.
38:18 - Une conso à la hausse ?
38:19 - Une conso à la hausse, donc ça reste quand même haussier.
38:20 Ce qu'il faudrait, c'est arriver à rechasser un peu, pas sur les mêmes thèmes forcément,
38:23 mais les points bas de Mars, par exemple, il y en a eu non plus, mais un 7000 CAC ou
38:27 un 6900 CAC, ce seraient des points très intéressants pour certains.
38:31 Ça éviterait qu'on ait un FOMO à 8000 tout de suite, qui lui présenterait des risques
38:33 pour le coup, parce que les FOMO, ils se feraient sur quoi ? Sur des valeurs déjà très tendues,
38:37 luxe ou autre.
38:38 C'est sain qu'on aille en fait à chasser des 7000, 7900, mais comme on a l'impression
38:41 que tout le monde attend de ça, est-ce que ça arrive quand tout le monde attend ?
38:45 - Je ne sais pas si c'est une mesure de l'ennui sur les marchés, mais je voulais qu'on parle
38:48 du VIX avec vous, Axel.
38:49 Il y a le VIX traditionnel, effectivement, qui nous donne l'idée que oui, effectivement,
38:55 la volatilité de marché à action est complètement mutique, à taux, on est encore à moins de
38:59 17 sur le VIX aujourd'hui.
39:01 Et puis il y a ce phénomène que vous avez d'ailleurs décrit dans votre note hebdomadaire,
39:05 je crois, ce phénomène des options zéro jour ou un jour expiration, qui sont en train
39:11 de prendre une proportion délirante sur le marché américain, c'est 40% du volume des
39:15 options traitées aujourd'hui.
39:16 Et évidemment, ça brouille complètement le signal que les investisseurs recherchent
39:21 à travers le VIX, qui est plutôt une projection à un mois, c'est ça de la volatilité ?
39:25 - Oui, c'est une projection à un mois de la volatilité.
39:29 Alors c'est coté en plus.
39:31 - Ah, ça frette !
39:33 - Il y a des futures sur le VIX.
39:35 Donc effectivement, ça a été pendant longtemps la référence pour l'indice de la peur.
39:41 Là, on a un tel développement des options à très court terme qu'il a fallu un petit
39:47 peu refléter mieux le stress bancaire immédiat alors qu'il ne se passait rien dans le VIX.
39:52 - On rappelle juste le VIX, comment c'est construit.
39:54 C'est le rapport entre les options put call, les options d'achat et les options de vente.
40:00 Et c'est d'où la notion optionnelle et d'où l'intérêt de regarder ce qui se passe sur
40:04 ces marchés d'options pour comprendre ces mesures de volatilité.
40:07 - Oui, en gros, le prix de l'option est donné par sa volatilité implicite.
40:10 Donc c'est vraiment l'indicateur et la volatilité attendue est un indicateur de la peur des investisseurs.
40:20 Donc oui, on a vu que ce stress n'était pas reflété dans le VIX, mais il était finalement
40:25 reflété par cette activité grandissante sur les options à très brève échéance.
40:31 Ça explique à mon avis les très nombreux retournements de situations, même intraday,
40:35 qu'on voit sur les marchés américains.
40:37 Très souvent, après un chiffre, on peut avoir des mouvements de 2%, sans pour autant que
40:42 la volatilité journalière paraisse si forte que ça.
40:44 C'est quelque chose qui est assez, à mon avis, dur à vivre pour les traders à l'intérieur
40:50 d'une journée parce qu'on peut avoir des renversements qui sont à mon avis tirés
40:53 par ce type d'instrument, qui ont une utilité quand même.
40:57 Quand on veut ager un chiffre en particulier, ça peut avoir une idée plutôt que s'engager
41:03 sur des options à plus longue échéance où on va payer une valeur temps plus importante.
41:11 Mais voilà, effectivement, on a même une version du VIX à 9 jours qui fait un peu
41:18 l'intermédiaire.
41:19 Et du coup, justement, ces versions de VIX à 9 jours, ils ne veulent pas sortir un VIX
41:23 un jour aussi ?
41:24 Oui, c'est ça, il existe déjà.
41:25 Depuis le 24 octobre.
41:26 Et elles nous disent quoi ces mesures de volatilité par rapport au VIX traditionnel qu'on regarde ?
41:30 Parfois, quand ils ont commencé à le calculer, il était en dessous du VIX à un mois, mais
41:34 extrêmement volatile elle-même.
41:35 Ah oui, d'accord, la volatilité de la volatilité maintenant.
41:38 Exactement.
41:39 C'est le risque secondaire encore.
41:41 Et 40% d'options un jour dans le volume du marché options traités aux Etats-Unis,
41:48 vous dites ça a une utilité.
41:50 C'est normal qu'on ait une telle masse d'options journalières comme ça ?
41:54 Je ne sais pas si c'est normal.
41:55 Ça crée des sujets quand même.
41:56 Oui, ça crée sans doute des sujets de monitoring de risque, notamment quand c'est très difficile,
42:03 par exemple pour le régulateur, à mon avis, d'avoir une idée du risque des market makers
42:09 sur ces options à l'intérieur d'une journée, sachant que l'option va… et comment on
42:15 respecte ces contraintes, puisque les risques engagés sont même maintenant très, très
42:20 supérieurs, vu le volume induit, à ce qu'on a à un mois ou trois mois.
42:27 Ah oui, je comprends.
42:28 Donc là, je pense que le régulateur est vraiment dans l'obscurité.
42:32 Non mais il y a un marché qui est en train de changer de structure là quand même.
42:36 Un marché qui est en train de changer de structure et qui est né sur déjà une situation
42:40 qui n'est pas forcément saine.
42:41 Quand vous regardez les volumes de cash par rapport aux volumes de dérivés, depuis deux,
42:46 trois ans, ça s'est très largement inversé.
42:48 Vous avez beaucoup plus de dérivés qui traitent que de cash sous H100.
42:51 Et ça, du point de vue du fonctionnement de la finance, ce n'est pas très sain.
42:55 On dérive toujours un peu plus les choses.
42:57 Alexandre, oui, je ne sais pas.
42:58 Le VIX, c'est juste le côté, vous parliez d'un truc qui se traite de forme de futur.
43:02 Ce qui est marrant, c'est que le VIX a des comportements désormais.
43:04 C'est pour ça qu'on fait un peu, je sais que c'est profane de dire ça, mais de l'anesthétique
43:08 sur le VIX.
43:09 Vous regardez le comportement du VIX depuis 2022, tous les points hauts de volatilité,
43:14 qui sont de plus en plus bas depuis 2022, ils sont quasiment tous alignés.
43:16 Il y a quand même des comportements, et vu que ça se traite, même nos clients, les
43:20 retails aujourd'hui, traitent le VIX.
43:21 Vous pouvez être un site, tout le monde traite le VIX.
43:24 C'est un acquisition.
43:25 Alors que même qu'il est construit à base de variations de prix des options, ça devient
43:31 presque comme un index.
43:32 On va le trader, on va casser une zone, tiens, je sens qu'il y a un risque.
43:35 Donc, qu'est-ce qui doit foutre la poule ? Qu'est-ce que ça induit aussi comme comportement
43:39 selon le dessous-jacent ? Si le VIX, parce qu'il y a beaucoup de monde dessus, envoie
43:43 un message technique en cassant une zone, est-ce qu'il n'y aura pas des comportements
43:46 sur le VIX ?
43:47 Janvier 2018, c'est le vol maguédon.
43:51 Et tous les gens qui étaient vendeurs de volatilité se retrouvent à racheter, et
43:56 ça fait bouger les marchés.
43:57 On était sur un VIX qui était à 10 et même moins de 10.
43:59 Plus bas historiquement, je crois, il y avait 8 et quelques qui étaient tombés.
44:02 Et donc le VIX à 17, ça veut dire quelque chose encore ou pas quand même ?
44:05 Moi je trouve qu'il répète quand même pas mal les choses.
44:07 Je ne vais pas faire trop long, mais je trouve que c'est pas mal comme zone, parce que la
44:09 vraie zone de détente normale hors excès sous 10, c'est 10 et 15.
44:12 On a flirté avec l'autre jour, on repart un petit peu parce que je trouve que cette
44:16 zone est assez correcte, mais je le verrais quand même, vu les risques, la plafond de
44:18 dette un peu bas encore, et puis un macro plutôt 20 et un peu au-dessus, peut-être
44:23 20, 25 que 17.
44:24 Mais par contre, non, je trouve qu'il est quand même assez bien représentatif du risque
44:28 actuel.
44:29 Il n'y a pas de risque extrême, on n'est pas au-delà de 30.
44:30 Je trouve qu'il représente encore assez bien les choses, et sur les dernières vagues
44:33 de stress qu'on a connues, il y a quand même eu des réactions.
44:36 On a eu des journées où le VIX faisait +15 en réaction au stress bancaire par exemple.
44:39 Donc il y a quand même une petite sensibilité toujours persistante.
44:41 C'est un niveau de volatilité, pour reprendre ce que vous disiez tout à l'heure, il faut
44:44 rester investi aujourd'hui ? Benoît, oui, le niveau de volatilité plaide en ce sens ?
44:49 Le niveau de volatilité plaide en ce sens, mais après quand on regarde la volatilité,
44:53 quand on regarde ces niveaux de VIX par exemple, généralement ce sont des indicateurs qu'on
44:56 utilise plutôt pour, en parallèle, commencer à prendre de la protection.
45:00 Par exemple, acheter des options de vente ou autre dans les portefeuilles.
45:04 C'est-à-dire que je reste investi, parce que le marché continue à progresser, il
45:08 a des bonnes nouvelles.
45:09 Je commence à rajouter une protection supplémentaire, parce qu'à ces niveaux-là, souvent, il y
45:14 a un moment donné où il y a un retournement, et là il peut être assez rapide.
45:17 C'est plutôt comme ça qu'on va le jouer.
45:20 Et là, acheter de la protection, ce n'est pas cher pour le coup.
45:21 Voilà.
45:22 Et comme la protection n'est pas chère pour le moment, ça peut peut-être permettre
45:25 de passer une période dont on parlait tout à l'heure, qui sera un tout petit peu plus
45:29 agitée.
45:30 Merci beaucoup messieurs.
45:31 Merci d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
45:34 Benoît Vesco, le président de Delubac Asset Management.
45:36 Axel Bode, stratégiste international chez Ostrom Asset Management.
45:39 Et Alexandre Baradès, chef analyste chez IG, qui était tous les trois avec nous en
45:43 plateau ce soir.
45:44 Le dernier quart d'heure de Smart Bourg chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
45:58 Et chaque deuxième vendredi du mois, à 17h45, c'est l'occasion de retrouver les équipes
46:03 de Yeomanie qui nous font profiter de leur observatoire mensuel sur l'industrie ETF
46:09 au sens large, entre les tendances de flux, les tendances de nouveaux produits.
46:13 Et nous en parlons donc avec Olivier Malteste, le directeur des investissements de Yeomanie.
46:17 Bonsoir Olivier.
46:18 Bonsoir Johan.
46:19 Ravi de vous retrouver pour ce point mensuel, donc je le disais, sur les dynamiques de l'industrie
46:23 ETF.
46:24 A commencer par la dynamique de flux, qui nous intéresse en premier lieu sur les marchés.
46:29 On avait noté qu'au cours du mois de mars, il y avait une forme de normalisation, de
46:33 retour à un rythme de croisière en termes de flux de collecte.
46:36 Est-ce que c'est ce qu'on observe également sur le mois d'avril Olivier ?
46:38 Oui, on a un mois d'avril plutôt calme, plutôt dans la moyenne basse, mais à 10 milliards
46:42 environ de souscription sur la zone euro.
46:45 Donc quelque chose d'honnête, bien moins marqué que ce qu'on avait pu connaître en
46:48 2022, mais voilà, 10 milliards quand même, donc des collectes.
46:52 Sur les classes d'actifs, actions et obligations.
46:55 Alors la particularité sur ce mois-ci, c'est que c'est le marché obligataire qui a le
46:58 plus collecté au niveau des ETF, en général c'est le marché actions.
47:01 Les marchés des matières premières en léger repli, mais rien d'affolant.
47:06 Et sur toutes les matières premières, que ce soit l'énergie, les métaux industriaux,
47:09 les métaux précieux, pas de tendance très très forte, peu de volume, mais plutôt en
47:13 déclin.
47:14 Quand on regarde un peu peut-être par géographie ou par type de produits, qu'est-ce qu'on
47:21 retrouve comme tendance dans les grandes classes d'actifs ?
47:23 Alors si on commence sur le marché obligataire, donc qui a le plus collecté, avec environ
47:27 un peu plus de 6 milliards d'euros de collecte sur le marché obligataire, ce qu'on observe
47:31 c'est que les volumes ont plutôt été sur tout ce qui va être souverain aux Etats-Unis
47:36 d'une part, et par contre en zone euro, plus sur le corporet, donc vraiment les entreprises.
47:41 Donc ça c'est les deux mouvements.
47:43 En termes de rachats, ça a été un petit peu partout, avec quand même un petit point
47:46 à noter sur les obligations liées à l'inflation aux Etats-Unis, où là c'est là où on a
47:50 le plus de retrait.
47:51 Donc certainement avec l'idée que voilà, effectivement l'inflation commence à descendre.
47:55 C'est la pause.
47:56 C'est la pause aussi sur les ETF.
47:58 Donc voilà le retrait.
47:59 Donc ça c'était sur la partie obligataire.
48:01 Donc sur la partie action, avec un peu plus de 4 milliards d'euros de souscription, là
48:05 vraiment c'est un retour sur les fondamentaux, j'ai envie de dire, donc vraiment sur les
48:09 ETF, grosse capitalisation mondiale.
48:11 Donc on va un petit peu sur la sécurité, on va faire un peu moins de différenciation.
48:15 Les deux autres thèmes qui viennent après en termes de souscription, c'est des choses
48:18 que vous avez aussi beaucoup traitées, c'est les actions japonaises, avec le réveil de
48:23 la Chine qu'on attend et donc qui peut être joué effectivement par le marché japonais,
48:27 et les actions émergentes au sens un peu plus large.
48:30 Voilà, et puis en termes de rachat par contre, c'est un petit peu partout.
48:34 Si on doit vraiment là aussi essayer vraiment, mais c'est vraiment très divers, ce serait
48:39 plus sur l'énergie et sur le marché.
48:41 Peut-être, mais voilà, il n'y a pas vraiment d'élévement très marquant sur les sorties.
48:45 C'est vrai que le thème de l'énergie en termes de performance du marché a été le
48:49 grand gagnant de 2022 et il y a un retour aujourd'hui, c'est plutôt un thème qui
48:52 est en retard par rapport au thème sacrifié de 2022 qui eux sont en train de revenir sur
48:58 le devant de la scène.
48:59 Quand on regarde le prisme ESG, qui regroupe plusieurs classes d'actifs, obligations, actions,
49:07 est-ce que c'est un thème qui retrouve un peu de punch ?
49:10 Alors mars, c'était vraiment l'essoufflement de l'ESG, on n'avait jamais vu ça nous
49:14 chez Yeomanie depuis qu'on fait l'observatoire.
49:16 Sur avril, ça revient.
49:17 Comme le mois d'avril a été plus porté sur les marchés obligataires qu'actions,
49:25 il y a un petit retrait en moyenne, mais par contre sur les marchés actions, on a environ
49:28 55% des flux qui ont été faits sur l'ESG, ce qui est beaucoup puisqu'on est plutôt
49:32 aux alentours de 35 ou 40 en moyenne.
49:33 Donc il y a un vrai retour sur l'ESG, notamment sur le marché actions et sur le marché obligataire.
49:39 C'est toujours un peu plus bas, mais là aussi, on voit que les flux ESG reviennent,
49:43 ce qui est une bonne nouvelle puisque le mois de mars nous avait étonnés.
49:45 Et donc il y a un retour sur l'ESG.
49:47 Il y a moins, mais c'est intéressant, ça permet de souligner qu'il y a une offre
49:51 de produits ESG moins développée sur l'obligataire que sur les actions aujourd'hui.
49:55 Alors c'est développé aussi sur l'obligataire, mais c'est plus par le biais de filtres.
49:58 Là, au niveau actions, on va avoir beaucoup plus de thèmes, soit sectoriels, soit vraiment
50:03 en termes de thématiques, notamment par rapport au réchauffement climatique, avec tous les
50:06 indices qui sont en lien avec les états de Paris.
50:08 Il y a des paniers qui sont déjà construits pour ça.
50:10 C'est beaucoup plus détaillé sur les marchés actions et on voit que les flux vont plus
50:13 sur les marchés actions que sur les marchés obligataires en termes d'ESG.
50:16 Ça, c'est très net.
50:17 Qu'est-ce qu'on peut dire du traditionnel palmarès ou podium mensuel du côté des
50:23 fournisseurs, des émetteurs d'ETF, Olivier ?
50:26 Je ne vais pas vous surprendre, toujours BlackRock.
50:28 Depuis qu'on suit avec vous, avec Yvonnie l'observateur, je crois qu'il y a un mois
50:33 où il y avait eu un truc avec BlackRock qui n'était pas premier, mais je crois que sinon,
50:37 effectivement, oui.
50:38 Donc c'est les 10 milliards environ de collecte qu'on a vu sur le mois.
50:40 Ils ont 4 milliards 6.
50:41 Donc c'est impressionnant.
50:42 Ils sont en lien avec leurs parts de marché.
50:45 Ça fait environ 45% de parts de marché sur le marché européen.
50:48 Donc là, ils sont vraiment en lien avec leurs parts de marché.
50:50 BlackRock, toujours premier.
50:51 Il n'y a pas vraiment de différence de classement.
50:53 C'est-à-dire qu'en deuxième, on va retrouver des WS.
50:55 Ce qu'il faut avoir en tête, c'est qu'ils sont deuxième.
50:58 Mais quand on regarde depuis le début de l'année, en termes de volume, ils sont à
51:01 6 milliards.
51:02 Ça fait quand même quatre fois moins que BlackRock qui est premier.
51:04 Donc ils sont toujours deuxième.
51:05 Toujours cet écart entre le leader contesté et le reste.
51:09 Et ensuite, on retrouve les classiques Vanguard et ensuite Amundi sur les quatre premiers.
51:13 Si on veut souligner quelqu'un, comme c'est à peu près tous les mois toujours à peu
51:17 près le même classement, on peut souligner Invesco qui a gagné 9 places en termes de
51:21 classement depuis le début de l'année en termes de flux et qui était en collecte négative
51:27 et qui repasse en collecte positive grâce à un mois d'avril relativement soutenu pour
51:31 Invesco.
51:32 Donc on peut souligner quelqu'un qui a progressé.
51:34 En termes de nouveaux produits, en termes de quantité de nouveaux produits, qu'est-ce
51:38 qu'on peut dire de ce qui s'est passé au mois d'avril ?
51:40 On a aussi un mois plutôt calme avec 8 nouveaux produits.
51:43 Souvent, on a plus en termes d'activité ETF.
51:47 Les huit sont répartis sur sept actions et un indice obligataire, un ETF obligataire
51:52 de DWS sur la zone émergente.
51:54 Le reste, c'est vraiment action.
51:56 Le point aussi à noter par contre, c'est qu'en termes ESG, sur les huit nouveaux
52:01 produits, cinq sont en lien avec l'ESG avec une gamme de produits Action Monde lancé
52:06 par Invesco sur différents secteurs comme l'énergie, ce qui est toujours difficile
52:11 à traiter aussi en termes ESG, mais l'énergie, la santé, la nouvelle technologie.
52:15 Et puis un indice aussi UBS, donc là qui est vraiment très spécifique, qui est sur
52:20 l'Australie en low carbon.
52:22 Ce thème ESG, d'ailleurs, comment vous l'abordez chez E-money ? Olivier, vous avez labellisé,
52:30 sous label ISR, qui est un des labels, le label connu français aujourd'hui.
52:38 Deux de vos stratégies, deux de vos fonds, qu'est-ce qui a motivé cette envie ou ce
52:44 besoin de labelliser une partie de votre gamme ? Est-ce que c'est le début d'une
52:49 labellisation générale ? Quels sont les retours de terrain que vous avez vis-à-vis
52:53 de vos clients ? Est-ce qu'il y a une vraie demande pour des produits labellisés ? Et
52:57 derrière la question, que vaut ce label pour vous ? Il vaut quelque chose, forcément,
53:03 mais qu'est-ce qu'il vaut concrètement pour vous ?
53:05 E-money est en lien vraiment avec la finance durable de manière progressive.
53:10 Alors on a un positionnement qui est qu'on ne veut pas donner de leçons.
53:12 Par contre, on veut accompagner et laisser le choix.
53:15 Donc en 2021 déjà, au niveau de l'assurance vie, on avait ouvert une offre vraiment dédiée
53:19 à l'ESG.
53:20 Donc l'idée c'était de dire, on vous laisse le choix, vous, client, vous choisissez.
53:23 Par contre, nous, on vous accompagne, parce que lorsqu'on fait de l'ESG et lorsqu'on
53:26 fait de la labellisation ISR, il faut sélectionner les ETF et donc on vous offre les deux.
53:29 Donc nous avons les deux offres en assurance vie déjà depuis 2021 au sein d'E-money.
53:34 Et là, nous avons franchi effectivement une étape en labellisant deux de nos fonds,
53:38 qui sont un fonds 50/50 taux et actions et un fonds uniquement actions, E-money monde
53:43 et E-money allocation.
53:44 Et l'idée, c'est d'offrir et d'accompagner dans le compte-titres et dans le PER également
53:49 nos clients en faisant ce choix du label ISR.
53:52 Alors pourquoi le label ISR ? Tout simplement parce que c'est un label français.
53:55 Alors il est par moment décrié, effectivement, mais il a le mérite d'exister.
53:57 Il a été décidé par l'État et on sait qu'il va évoluer.
54:00 Donc là aussi, c'est vraiment le signal qu'on souhaite envoyer.
54:03 C'est l'idée d'une vision et l'idée d'un développement.
54:06 Donc effectivement, il n'est pas parfait, mais ce n'est pas une raison pour ne rien
54:08 faire.
54:09 Donc on va et on suit ce label ISR.
54:11 Il les continuera d'évoluer et nous, on sait que ce sont des labels évolutifs.
54:15 Exactement.
54:16 Et donc c'est vraiment ça.
54:17 Et en termes de demande client, on voit vraiment les deux.
54:19 L'année 2022, en termes de performance, a aussi marqué un petit frein, évidemment,
54:25 sur la demande de certains clients.
54:26 Donc certains clients peuvent être un peu inquiets à l'idée de faire de l'EIG.
54:30 Mais nous, on sait que sur le long terme, on est persuadé que sur le long terme, ça
54:32 apporte quelque chose, que ce soit en évitant d'avoir des controverses, par exemple, en
54:40 ayant une meilleure gouvernance et ainsi de suite.
54:42 Mais voilà, on accompagne tranquillement.
54:44 On n'est pas des donneurs de leçons et on travaille à améliorer notre gamme, améliorer
54:48 notre offre et à permettre aux clients de faire leur choix.
54:51 C'est vrai que ça a été dur cette année 2022.
54:53 On en discute beaucoup avec des gens de l'EIG.
54:56 C'est vrai qu'il a fallu dix ans pour évangéliser, faire comprendre que oui, c'était un super
55:01 outil de gestion des risques, de gestion des controverses, mais que c'était aussi un
55:06 outil qui pouvait apporter de l'alpha, comme on dit dans ces métiers.
55:10 Et donc toute la question de savoir, est-ce que si j'ai un filtre EIG très important
55:14 dans ma stratégie, est-ce que forcément je perds en performance financière ?
55:18 Il a fallu des années pour traiter cette question.
55:21 On arrivait au moment où l'écosystème EIG arrivait à faire passer le message, documenter,
55:27 argumenter que non, ça ne se faisait pas au détriment de la performance et même
55:31 ça pouvait générer un peu d'alpha, un peu de performance supplémentaire.
55:34 Et c'est vrai que les performances de 2022, qui ont été anti-EIG, d'une certaine manière,
55:40 remettent un peu le travail sur la table.
55:42 Oui Grégoire, mais vous savez, ça remet aussi en compte, moi j'entends aussi beaucoup
55:45 de gens qui remettent en cause la gestion diversifiée avec l'année 2022 et l'absence
55:49 de corrélation.
55:50 C'est depuis les années circlantes avec la RPI.
55:51 Je suis bien d'accord.
55:52 Donc ça fait encore plus longtemps et on remet aussi en cause ponctuellement, par
55:57 moment, ce qu'il faut prendre en compte.
55:59 Ça a des effets de marché, qui de toute façon, sur le long terme, le bon sens nous
56:03 conduit de toute façon à considérer l'EIG de manière très sérieuse et à proposer
56:07 les offres.
56:08 Bon, en termes de gestion, qu'est-ce qu'on fait au mois de mai chez IOMONEY pour le compte
56:13 des clients, Olivier ?
56:14 On a décidé d'être prudent, mais pas particulièrement inquiet.
56:19 Mais c'est vrai qu'il y a quand même beaucoup de zones d'ombre qui ont l'air de se focaliser
56:23 sur le mois de mai et beaucoup de zones d'ombre qui sont liées aux politiques, notamment
56:27 aux États-Unis.
56:28 Que ce soit le traitement des banques régionales, où effectivement, on a bien vu, toutes les
56:32 autorités prenaient vraiment les dossiers à bras le corps et très rapidement, ils
56:35 étaient très réactifs.
56:36 On sait aussi, et la Fed l'a annoncé clairement, c'est qu'à un moment, il y a un problème
56:42 de hasard moral, c'est-à-dire que politiquement, est-ce qu'ils sauveront toujours tout le monde ?
56:46 Ça, c'est le premier épisode un peu politique et évidemment, le plafonnement de la dette,
56:52 dont on regarde évidemment avec attention.
56:55 On n'est pas inquiet sur un défaut des États-Unis, mais là aussi, les jeux politiques vont être
56:59 très importants.
57:00 Donc, on préfère rester prudent.
57:01 Donc, on est revenu sur une position plutôt neutre.
57:03 Donc, on est à 55% d'action, obligation, par exemple, sur les profils diversifiés.
57:06 Et on garde par contre nos thématiques qu'on avait depuis un certain temps, à la fois
57:11 sur les actions technologiques mondiales, où on pense qu'il y a encore du potentiel.
57:15 Et s'il y a un petit peu de tension des taux qui rebaissent, ça devrait aider aussi au
57:18 mois de mars.
57:19 Ça avait bien aidé.
57:20 Donc, ça, c'est le premier point.
57:21 Et on a initié aussi une petite position en action émergente, en ETF d'action émergente,
57:26 là aussi sur une idée de faiblesse du dollar, même si le dollar revient un petit peu là
57:29 récemment.
57:30 Et puis, de réveil aussi de la Chine sur la différence de cycle économique entre
57:34 les deux zones.
57:35 Merci beaucoup, Olivier.
57:37 Merci pour cet observatoire ETF que vous nous apportez chaque mois, qui nous permet
57:42 de comprendre un peu le fonctionnement de cette industrie, d'en tirer les tendances
57:45 en matière de flux, de collecte pour l'Europe.
57:48 Et de discuter de votre positionnement, Olivier Malteste, directeur des investissements de
57:52 Yo Money, qui est avec nous donc chaque deuxième vendredi du mois, dans le quart d'heure
57:56 thématique de Smart Bourse, à 17h45.
57:58 Voilà pour cette édition.
58:00 Très bon week-end.
58:01 On se retrouve lundi à 12h30, en direct sur Bsmart.
58:04 [Musique]

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