• il y a 2 ans
Rodolphe Bonnasse, PDG du groupe Aristid Retail Technology et expert de la consommation, était l'invité de BFMTV pour évoquer la hausse des prix de l'alimentaire, à la veille d'une réunion à Bercy entre le ministre de l'Économie Bruno Le Maire et les acteurs de la grande distribution.

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Transcription
00:00 - Adolphe, vous avez fait des courses, vous êtes venu avec quelques produits.
00:02 Puisqu'on est justement en train de parler des produits, de l'assiette des Français,
00:06 racontez-nous ce que vous avez choisi et pourquoi vous avez choisi ces produits.
00:09 Allez-y, sortez-les, c'est maintenant !
00:11 - Je peux les sortir alors ?
00:12 - Parce que je sais que vous ne les avez pas sélectionnés par hasard.
00:15 - Non, bien sûr, pas du tout.
00:16 Je sélectionne ces produits volontairement.
00:18 Vous voyez, on est en plateau, donc on sort tout ce qui est.
00:21 - Alors donc là, il y a de la lessive.
00:22 - Exactement, il y a de la lessive, il y a du lait, il y a des tasses de café,
00:25 il y a du shampoing et il y a des pâtes.
00:27 Alors, pourquoi avoir choisi ces produits-là ?
00:31 Pour une raison très simple, c'est que d'abord, vous avez deux types de catégories de produits.
00:34 Vous avez des produits qui sont dits de marques nationales,
00:37 c'est les fameuses marques dont on parlait tout à l'heure ensemble.
00:40 Eh bien, on voit très bien qu'aujourd'hui, dans les comportements de consommateurs,
00:43 on achète moins de ces produits de marques nationales
00:45 pour acheter plus de ces produits dits de marques distributeurs.
00:49 Ça, c'est le premier choix et c'est pour ça que je les ai choisis.
00:52 Ensuite, je les ai choisis aussi.
00:53 Pourquoi est-ce que j'ai choisi ces produits-là ?
00:55 Parce que vous avez ici des produits qui sont des produits de première nécessité,
00:59 sur lesquels finalement, on ne va pas renier, on va continuer à en acheter,
01:03 mais on va descendre, c'est-à-dire qu'on passe de la marque nationale,
01:05 marque distributeur, voire même marque au premier prix.
01:08 Et enfin, j'ai sélectionné aussi ces produits-là parce que malheureusement,
01:11 ce sont aussi des produits d'arbitrage.
01:13 Ça veut dire que dans les magasins de Monsieur,
01:15 mais dans les magasins de la distribution en règle générale,
01:17 lorsqu'on arrive le 20 du mois, parce que la lessive,
01:20 ça coûte 10, 12 euros, 8 euros et que ça pèse très lourd,
01:24 eh bien on en achète moins.
01:25 Ça veut dire qu'on a cette sensibilité et un arbitrage,
01:30 nous les consommateurs et particulièrement les Français.
01:32 Donnez un chiffre qui est absolument incroyable,
01:34 c'est-à-dire que quand un consommateur rentre dans un supermarché ou un hypermarché,
01:38 il a dans sa tête une douzaine de prix en référence.
01:41 Il les a, on avance, vous avez 12 prix,
01:43 sauf que vos 12 prix à vous ne sont pas les miens.
01:46 Et ça veut dire qu'on avance et on fait nos courses avec une logique en disant,
01:50 finalement, j'ai un panier, j'ai 35 ou 40 euros,
01:53 je n'irai pas au-delà de 45 euros.
01:55 Et donc on a une barrière que l'on ne passe pas.
01:58 C'est pour ça que parfois, vous avez, au moment de la caisse,
02:02 vous pouvez trouver des produits qui sont mis de côté,
02:05 parce que finalement ce produit-là,
02:07 aïe, il me fait passer au-delà de mes 45 euros, je n'ai pas le 30.
02:10 C'est pour ça que j'ai choisi ce produit-là.
02:11 - Le bio, on n'en parle même pas.
02:12 - Ah le bio, le bio est en très forte chute.
02:15 - C'est une catastrophe.
02:16 - -20 sur le lait, -25 sur les oeufs,
02:19 en général le bio c'est une catastrophe.
02:20 - Et c'est une catastrophe.
02:21 Et là, pour le coup, si on veut mobiliser le gouvernement
02:25 et les filières, il faut mobiliser sur le bio.
02:27 Pourquoi ? Parce qu'on a énormément œuvré
02:29 pour faire passer des agriculteurs en agriculture traditionnelle vers le bio.
02:33 Ils ont investi, parfois même, pendant 2-3 ans,
02:35 ils ont vu leurs revenus baisser.
02:37 Aujourd'hui, ils sont en bio et malheureusement,
02:39 ils vendent du lait bio au prix du lait traditionnel.
02:41 C'est une catastrophe.
02:42 Là, on a des catastrophes dont on devrait s'occuper.

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