Ivan Rioufol : «Le président de la République a aggravé la fragilité de la cohésion nationale.»

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Ivan Rioufol : «Le président de la République a aggravé la fragilité de la cohésion nationale. [...] Il s'est coupé d'une partie majoritaire de la classe moyenne qui se sent agressée par ses propos indignes.»

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00:00 Oui, bien sûr. Je le tiens quand même malgré tout pour un responsable plus
00:05 que principal.
00:07 Mais il est vrai quand même que cette société de conflictuel ne date
00:11 pas d'aujourd'hui.
00:12 C'est-à-dire qu'elle est née bien sûr, notamment avec cette conception
00:16 que l'on a imposée aux Français d'avoir à subir une société ouverte,
00:20 c'est-à-dire une société ouverte à une immigration de peuplement
00:23 qui a naturellement suscité les repliements identitaires,
00:26 les fractures identitaires, les communautarismes, les querelles
00:31 de religion, les querelles de race, la guerre de race, etc.
00:34 Et d'ailleurs, quand j'entends la gauche notamment se réclamer
00:38 de François Mitterrand en disant que le nationalisme, c'est la guerre.
00:40 Non, ce n'est pas le nationalisme qui est la guerre aujourd'hui,
00:42 c'est le multiculturalisme qui est la guerre.
00:44 C'est dans les plis de ce multiculturalisme-là, né de cette société
00:48 ouverte, qui est en train de s'immiscer, cet islam radical,
00:53 cet islam kéroulan, cet islam qui veut faire la guerre,
00:55 appuyé par cette contre-société qui, la majorité d'entre elles,
01:00 comprend en tout cas les objectifs poursuivis par cet islam qui
01:03 cherche à avoir sa visibilité sur un territoire et avec la complicité
01:09 de ces idiots utiles qui sont ceux qui sont issus de cette gauche
01:15 radicale, de cette extrême gauche, qui voit dans l'islam,
01:18 un islam révolutionnaire et dans le musulman, le nouveau persécuté.
01:22 Donc il y a tout ce contexte-là, en effet, qui a alimenté une société
01:28 qui s'est disloquée depuis longtemps.
01:29 Simplement, j'observe que le président de la République lui-même
01:32 a aggravé encore davantage cette grande fragilité de la cohésion
01:37 nationale, d'abord en théorisant lui-même son affrontement entre
01:44 progressiste et populiste.
01:46 Il en a fait son cheval de bataille et ce faisant, il s'est coupé
01:51 toute une partie majoritaire d'une société, j'en parle souvent ici,
01:55 de cette société de la classe moyenne qui aujourd'hui se sent en effet
02:00 agressée, très singulièrement par le président de la République,
02:04 par ses propos indignes, par ceux qui ne sont rien, par ce mépris
02:08 de classe qui est celui aujourd'hui qui est partagé par Macron et par
02:14 ceux qui le soutiennent.
02:15 Il y a eu également, vous vous souvenez, cette manière qu'il avait
02:18 de vouloir se couper également d'une partie des citoyens qui ne voulaient
02:23 pas se faire vacciner en disant "Allez, vaccinez, j'ai bien envie
02:25 de les emmerder", en créant une sous-catégorie de sous-citoyens
02:28 qui n'avaient même plus accès aux lieux publics.
02:31 Donc, vous avez dans la psychologie de cet homme vraiment un désir
02:37 de conflictualité afin de grandir sa propre personne.
02:40 Et on arrive maintenant en effet à cette société, à ces fractures
02:44 multiples qui sont identitaires, territoriales, sociales, économiques.
02:47 Il y a des mondes qui s'opposent, le monde des élites et du peuple,
02:50 les riches et les pauvres, les jeunes et les vieux, les villes
02:53 et les campagnes, les métropoles et la périphérie, les actifs
02:56 et les retraités, les hommes et les femmes, les blancs et les noirs.
02:59 Et voilà, nous sommes dans ce contexte éruptif-là.
03:02 Et Marine Le Pen, dans le fond, a eu assez raison de dire que la politique,
03:07 c'était le 1er mai, c'est un acte d'amour, je crois, a-t-elle dit.
03:10 Parce que, alors naturellement, c'est très démago, on est bien
03:13 d'accord avec cela, mais au moins a-t-elle pointé à travers
03:16 cette constatation que la politique telle qu'elle est conduite
03:19 aujourd'hui, en tout cas par le président de la République,
03:21 aggrave précisément tous les ressentiments, toutes les haines
03:24 et tous les conflits potentiels qui pourraient éclater pour un oui
03:27 ou pour un non.
03:28 [Musique]
03:31 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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