Ivan Rioufol : «Quiconque aujourd'hui met en avant la fragilité de la cohésion nationale est immédiatement traité de fasciste»

Ivan Rioufol : «Quiconque aujourd'hui met en avant la fragilité de la cohésion nationale est immédiatement traité de fasciste».

Transcript

00:00 vous expliquez cette indifférence apparente ?

00:02 C'est une indifférence apparente.

00:05 En effet, vous avez raison, c'est une sorte d'indifférence

00:07 traumatique, parce que quand vous interrogez les Français,

00:09 à 70 %, ils vous disent qu'ils sont contre l'immigration.

00:12 Donc ceux qui nous disent que les problèmes identitaires

00:15 n'intéressent pas les Français au prétexte que ces problèmes

00:17 identitaires n'arrivent pas à émerger et que personne ne manifeste

00:20 contre l'immigration, 70 % des Français sont contre les retraites

00:24 et beaucoup d'entre eux manifestent contre les retraites.

00:26 On pourrait imaginer que 70 % des Français étant contre l'immigration.

00:30 manifesterait contre cette immigration là.

00:31 Mais on voit bien qu'il y a naturellement dans les esprits

00:34 une tétanisation, une incapacité à formuler même le fait

00:37 que l'on pourrait être contre une immigration de peuplement

00:40 qui déséquilibre la société au prétexte que l'idéologie antiraciste

00:44 s'est enracinée au cœur de nos raisonnements.

00:46 Et si personne ne réagit, c'est parce que tout le monde est tétanisé

00:49 à la perspective d'être traité de xénophobe,

00:52 ce qui ne manque pas d'ailleurs de raciste ou de quoi que ce soit.

00:55 C'est dire quiconque aujourd'hui

00:57 met en avant la fragilité de la cohésion nationale

00:59 est immédiatement traité de fasciste.

01:02 Et donc le cœur de notre incapacité, de notre endormissement,

01:06 le cœur de notre incapacité à nous indigner vient effectivement

01:10 de cette idéologie droite lomiste, de cet antiracisme

01:14 qui avait été défini comme étant le communisme du XXIe siècle

01:18 par Alain Finkielkraut ou par Renaud Camus,

01:20 je ne sais plus qui de l'un ou de l'autre s'était inspiré de l'autre.

01:22 Mais en tout cas, il faut sortir, bien entendu,

01:25 de cet enfermement intellectuel qui nous empêche de penser.

01:30 [Musique]

01:33 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]