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Vedette de Face à Rioufol, Ivan Rioufol s'est exprimé sur CNEWS sur la question de la violence en France. Selon le journaliste, «la justice n’arrive plus à s’imposer» sur le territoire français.

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Transcription
00:00 Emmanuel Macron ne peut pas être tenu pour responsable de toutes les violences.
00:04 Non, il ne peut pas être tenu pour...
00:06 Ces violences que j'ai énumérées datent bien avant lui.
00:09 Enfin, en tout cas, les violences sociétales, les violences djihadistes également,
00:13 les violences politiques, ce sont des violences malgré tout nouvelles.
00:15 Et je l'accuse malgré tout de n'avoir rien fait pour réguler,
00:19 pour essayer d'amoindrir ces grandes fractures.
00:22 Je l'entends abondamment parler.
00:24 Et d'ailleurs, je m'en méfie en général quand les gens en parlent ainsi,
00:26 abondamment parler d'apaisement, de bienveillance, de vivre ensemble.
00:29 Mais en général, quand on déverse ces mots-là, c'est précisément,
00:32 on veut taire, en tout cas, l'incapacité qu'a l'homme politique
00:37 à résoudre ces graves fractures.
00:38 Et je pense que quand il a dit, par exemple, dans le journal L'Opinion
00:42 cette semaine, le déni est le carburant des extrêmes,
00:45 il a assurément raison, mais simplement lui-même participe à ce déni.
00:48 D'abord, il participe à ce déni en refusant d'admettre qu'il est méprisant.
00:51 C'est une chose admise, mais il participe à ce déni également
00:55 en réduisant sa politique au seul aspect économique et social,
00:59 dans une sorte de vision marxiste, d'ailleurs, qui voudrait que l'histoire
01:02 ne soit qu'une réponse économique à des tensions sociales.
01:07 Et en ignorant toute la question qui me paraît, pour moi, fondamentale,
01:11 et pour moi et pour d'autres, la question identitaire,
01:14 civilisationnelle, la question de l'âme d'un peuple, etc.
01:16 Et je trouve qu'à force d'évacuer ce sujet-là,
01:19 alors il a fait, il a invité à Versailles, au nom de Choose France,
01:25 les 200 grands patrons mondiaux qui ont promis 900 emplois.
01:31 C'est très bien, naturellement, on peut applaudir.
01:34 Il a saturé l'espace médiatique en promettant 2 milliards d'euros
01:39 à la classe moyenne.
01:40 C'est très bien, mais je pense que c'est ignorer, malgré tout,
01:46 ce qu'est cette classe moyenne-là, qui ne demande pas d'argent,
01:49 simplement, qui demande de la considération et qui demande,
01:51 dans le fond, à être rassuré sur sa grande fragilité existentielle.
01:55 Car dans le fond, cette classe moyenne-là,
01:56 cette France oubliée, cette France périphérique,
01:58 est une France qui ne réclame pas des subventions,
02:00 qui ne réclame pas l'aumône, qui réclame simplement
02:02 une sorte de continuité historique que n'arrive pas à assumer
02:06 le président de la République, sinon à inviter les plus grands
02:09 dans les fastes de Louis XIV.
02:11 Cette continuité historique, naturellement, en étude,
02:13 mais simplement, elle ne parle pas au peuple qui est un peuple délaissé.
02:17 Et d'autant plus que je trouve que Macron ne va pas au fond
02:23 de ce qu'est cette violence en appliquant lui-même la violence légitime.
02:27 C'est-à-dire que s'il y a ce tsunami de violence,
02:31 c'est parce que la seule violence respectable qui pourrait advenir
02:34 serait la violence d'État, la violence légitime.
02:36 Or, ces violences s'accentuent à mesure que la violence légitime s'efface.
02:42 On voit bien à chaque fois, je ne veux pas non plus faire l'inventaire
02:44 aujourd'hui de ces contre-sociétés qui imposent leurs lois.
02:46 Les exemples sont innombrables.
02:49 On a vu, par exemple, cette semaine à Villerupte, en Mörtemoselle,
02:53 que l'auteur d'une fusillade qui avait 37 ans avait 140 mentions
02:56 aux casiers judiciaires, avec donc une sorte d'effacement
03:00 de l'autorité de l'État qui est catastrophique.
03:02 Mais cet exemple en vaut bien d'autres.
03:05 Et il y en a maintenant, hélas, dix par jour.
03:07 Et le laxisme est tel aujourd'hui que la justice n'arrive plus,
03:10 naturellement, à s'imposer à ces délinquants.
03:12 Sauf quand il s'agit, parenthèse, quand il s'agit de s'imposer
03:16 aux hommes politiques.
03:17 Et là, on peut tout de même voir une sorte de paradoxe.
03:22 Avoir la justice, avoir accablé à ce point un ancien président
03:26 de la République, je parle de Nicolas Sarkozy,
03:28 qui a été condamné en appel à trois mois, à trois ans de prison,
03:31 dont un an ferme, ce qui est considérable,
03:33 pour un délit d'intention avec, en plus, une pratique d'écoute
03:38 qui sont devenues illégales parce qu'une loi a été changée,
03:42 mais qui, à l'époque, pouvait encore, avait été avalisée
03:44 par la Cour d'accusation, des écoutes maintenant illégales
03:47 entre le client, entre l'avocat et son client.
03:50 Donc, avec une sorte d'intrusion liberticide
03:54 qui, normalement, devant la Cour européenne de justice,
03:56 ne devrait pas passer, je l'espère en tout cas.
03:58 Mais enfin, vous voyez bien que toute cette...
04:00 Quand je vous parle d'autoritarisme, c'est précisément pour masquer
04:03 ce manque d'autorité d'un État qui se délite
04:06 et qui s'en prend maintenant, simplement, à des symboles politiques
04:09 à travers une justice qui me semblait être une justice politique.
04:12 Et d'ailleurs, et j'en finis parce que je voudrais vous laisser parler,
04:16 cette carence sécuritaire est telle que l'Institut pour la justice,
04:21 qui est donc une formation qui défend notamment les victimes,
04:23 envisage de porter plainte pour carence sécuritaire
04:27 à la manière dont les écologistes avaient porté plainte contre l'État
04:31 et avaient gagné pour carence climatique.
04:35 Et je pense que c'est une très bonne solution, en effet,
04:36 que de confronter aujourd'hui l'État et le chef de l'État
04:39 dans le fond, à ces manquements, en tout cas sécuritaires.
04:42 [Musique]
04:45 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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