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Emmanuel Macron en déplacement sur le thème du lycée professionnel, l'intelligence artificielle comme enjeu politique... les informés du matin du jeudi 4 mai 2023

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00:00 *Générique*
00:07 Bienvenue dans les informés du matin, on est ensemble jusqu'à 9h30 avec ce matin Gaëtan Morin, bonjour.
00:12 Bonjour.
00:12 Chef de service au Parisien magazine, Adrien Bec, bonjour.
00:16 Bonjour.
00:16 Service politique de France Info et Jean-Rémi Baudot à mes côtés.
00:19 Jean-Rémi, on va commencer par le premier débat de ces informés, on va parler du déplacement d'Emmanuel Macron à Sint en Charente-Maritime,
00:26 l'Elysée qui mise toujours sur l'essoufflement des casseroles, en l'occurrence là pour la visite d'un lycée professionnel.
00:31 Oui, c'est la suite de cette tentative de reconquête de l'opinion par Emmanuel Macron.
00:35 Pour lui, les retraites c'est déjà loin, il parlera enseignement professionnel avec notamment l'annonce de gratification pour les jeunes stagiaires.
00:42 Emmanuel Macron sur le terrain, loin des retraites, est-ce possible, peut-il tourner la page ?
00:46 L'opposition est-elle prête à passer à autre chose ?
00:49 C'est pas sûr, en tout cas si l'on en croit Fabien Roussel qui était notre invité il y a quelques instants.
00:53 Cette décision du conseil constitutionnel, elle nous invite encore une fois à nous pencher sur notre constitution,
01:00 sur cette 5ème république qui montre que quand même aujourd'hui, cette constitution donne tous les pouvoirs à un président de la république
01:08 qui peut réussir à imposer un texte dont personne ne veut, qui n'a même pas été voté à l'Assemblée Nationale.
01:14 Et donc ça nous invite aussi à faire des propositions pour la réformer cette constitution.
01:18 Voilà, alors l'une des questions de la journée c'est est-ce qu'Emmanuel Macron va retenter un bain de foule loin des casseroles,
01:24 des déplacements surprise qui sont finalement nécessaires pour sa politique mais risqués en termes d'image ?
01:29 Gaëtan Morin ?
01:31 La question.
01:32 La question c'est est-ce qu'il arrive à passer à autre chose ou pas ?
01:34 Ou est-ce que ça lui colle à l'apport comme le sparadrap du capitaine Haddock cette réforme ?
01:38 Oui, sa stratégie est assez claire, l'idée de ne pas se retrouver isolée et coupée des Français au château.
01:46 Donc l'idée d'aller au contact c'est quelque chose qu'il a expérimenté déjà au moment des gilets jaunes et ça lui avait plutôt souri.
01:51 Alors il l'adapte un peu aujourd'hui mais moi je suis très frappée par un de ses éléments de langage
01:56 où il dit que justement ce qu'il veut c'est pouvoir expliquer et convaincre.
02:00 Mais je crois que les Français aujourd'hui n'ont pas envie d'être convaincus sur la réforme des retraites.
02:05 Ils ont très bien compris là-dessus.
02:07 Là-dessus je pense qu'il ne peut plus gagner le combat de l'opinion.
02:10 Alors après il y a l'idée de passer à autre chose.
02:12 C'est effectivement toute sa stratégie aujourd'hui en se déplaçant là à Sainte devant le lycée Bernard-Palissy
02:20 pour parler de la réforme du lycée professionnel.
02:23 C'est une stratégie mais malgré tout les casseroles seront là.
02:27 J'ai lu hier que l'intersyndicale envisageait de se présenter devant le lycée Bernard-Palissy.
02:32 Donc il va falloir faire avec.
02:34 Il est attendu à chaque fois.
02:35 Il y a déjà un comité d'accueil je crois qui a été mis en place.
02:39 Mais pour répondre à la question de Jean-Rémi Baudot,
02:42 on croit comprendre que la manière dont le déplacement a été organisé pour la presse
02:46 fait que le retour prévu des journalistes est assez tardif.
02:49 Donc étant donné que l'étape au lycée se fait on va dire à la mi-journée,
02:54 il est tout à fait possible qu'Emmanuel Macron fasse le choix à nouveau de se rendre qui ?
02:58 Sur un marché, qui ? Dans un village comme il l'a fait lors de ses deux derniers déplacements.
03:04 Tout en sachant qu'à chaque fois ça s'est un petit peu amélioré on va dire sur la manière, sur le déroulé.
03:10 Puisqu'il y a eu bien sûr ce bain de foule à Célestin dans le Barin qui a été on va dire assez violent.
03:17 Ensuite vous avez eu ce qui s'est passé à Pérolle dans l'Hérault où c'était à nouveau assez vif.
03:22 Encore assez vif à Dôles.
03:24 Mais bon petit à petit on sent que les images qui ressortent de ça
03:27 sont quand même les images qu'Emmanuel Macron veut montrer.
03:30 C'est-à-dire un président qui va au contact.
03:32 Un président qui certes se fait peut-être un petit peu bousculer mais qui répond.
03:36 Et surtout qui répond et ça c'est l'important de ce que le président veut montrer.
03:41 Qu'il est en capacité de répondre voire de convaincre.
03:44 Mais ça c'est pas à nous de juger.
03:45 Et c'est des images qui lui avaient effectivement plutôt réussi
03:48 après l'épisode des Gilets jaunes comme le rappelait Gaëtan Morin.
03:50 Vous restez avec nous Gaëtan Morin, Parisien magazine, Adrien Beck, France Info et Jean-Rémi Baudot.
03:56 On s'interrompt juste le temps du fil info.
03:57 9h10 voici Sophie Echene.
04:00 Le Conseil constitutionnel en avait censuré une partie en 2019.
04:03 Le gouvernement veut proposer une nouvelle loi anti-casseurs
04:06 après des débordements lors des récentes manifestations, celle du 1er mai notamment.
04:11 On a un autre sujet à traiter qui est celui du maintien de l'ordre,
04:14 estime sur France Info le chef des communistes Fabien Roussel.
04:17 Il accuse le gouvernement d'être aussi responsable de cette situation.
04:21 "Le monde a échoué à empêcher la guerre qui déchire le Soudan",
04:24 les mots du chef de l'ONU Antonio Guterres
04:26 alors que militaires et paramilitaires s'affrontent sans relâche depuis près de trois semaines.
04:30 L'ONU demande aujourd'hui des garanties pour pouvoir acheminer de l'aide humanitaire au milieu des combats.
04:36 Sea Shepherd va porter plainte pour mutilation d'espèces protégées
04:39 après la découverte d'un cadavre de dauphins dans une poubelle à Douarnenez dans le Finistère.
04:44 Selon l'ONG, la façon dont il a été dépecé ne laisse pas de doute sur le fait que sa chair a été consommée,
04:49 ce qui est formellement interdit.
04:51 En football, Nantes continue de sombrer, défaite des Canaries à Brest hier soir 2 à 0.
04:56 Nantes est désormais dans la zone de relégation, il reste cinq journées de Ligue 1 à jouer.
05:00 Toujours avec Gaëtan Morin, le Parisien magazine, avec Adrien Bec du service politique de France Info.
05:16 Jean-Rémi Baudot, on parlait de ces déplacements rendus compliqués
05:19 par les fameuses casserolades pour Emmanuel Macron, qui s'adaptent donc.
05:22 Oui, et donc Emmanuel Macron a lancé des déplacements, entre guillemets, "secrets",
05:27 c'est-à-dire annoncés au dernier moment.
05:29 Alors, ça veut dire que sur le terrain, en fait, par exemple, même le préfet.
05:33 En fait, ce qu'on nous explique, c'est qu'en fait, au sortir de l'avion,
05:36 l'Élysée dit au préfet sur place d'appeler le maire de, en l'occurrence, récemment, Pérol ou Dol,
05:43 et dire, ben voilà, en fait, on vient.
05:44 Et donc, un peu en amont, il y a eu une reconnaissance de type de sécurité,
05:49 c'est-à-dire le GSPR, qui s'occupe de la sécurité du président,
05:51 à vérifier que les lieux étaient suffisamment adéquats pour des tas de normes de sécurité,
05:57 l'exfiltration du président en cas de problème, des choses comme ça.
05:59 Mais sur le reste, en fait, effectivement, sur place, il n'y a pas de cordon de CRS,
06:04 auquel cas ce serait...
06:04 – Il n'y a pas de comité d'accueil éventuellement des syndicats.
06:06 – Et de fait, puisque ça n'est pas annoncé, puisque ça n'est pas visible,
06:09 eh ben, il n'y a pas de comité d'accueil et pas de casseroles.
06:12 – Alors, précisons néanmoins que la presse a tout à fait la possibilité de suivre ces déplacements.
06:16 – Alors, attendez, juste adrien, disons-le, puisque dans ce cas-là, la presse est embarquée,
06:20 qu'on appelle avec un pouls.
06:22 – Vous avez en gros, il y a généralement 45 ans de journalistes
06:25 qui suivent le président sur chaque déplacement,
06:26 vous en avez, on va dire, une petite dizaine qui ne sait d'ailleurs pas où elle va,
06:30 qui le suit et qui va le suivre au plus près lors de ces déplacements un petit peu surpris.
06:35 Mais ce qu'il faut quand même souligner, c'est que, oui, Emmanuel Macron a ses belles images,
06:39 oui, il a ses images au contact, néanmoins, un président qui est obligé de masquer son agenda,
06:44 qui est obligé de faire des étapes surprises, qui est obligé d'annoncer, même au maire,
06:48 le maire de Dôme, la semaine dernière, a été prévenu 10 minutes avant l'arrivée du président de la République.
06:53 Ce n'est pas un président qui est empêché, mais c'est quand même un président qui est largement entravé,
06:58 qui est obligé de, voilà, d'effectivement, quasiment de masquer une partie de son programme officiel
07:04 pour parvenir à aller au contact des Français.
07:06 – Et sur le fond Gaëtan Morin, là, il va parler lycée professionnel,
07:10 est-ce qu'il n'y a pas presque un manque d'ambition ?
07:13 Parce que là, on a une page qui était très importante, qui a cristallisé les opinions,
07:17 celle des retraites, le voici, obligé de parler de sujets un peu plus "petits".
07:23 – Oui, après l'éducation, il a parlé des salaires des professeurs, il n'y a pas très longtemps,
07:27 donc il continue sur l'éducation, qui reste quand même un sujet préoccupant pour les Français,
07:32 donc ça parle quand même, et puis c'est peut-être, enfin c'est un sujet sur lequel il est attendu.
07:38 Par ailleurs, la réforme du lycée professionnel, elle doit passer par décret,
07:42 donc là-dessus, il n'y aura pas ce problème d'obstruction à la santé.
07:45 – Ça c'est l'illustration, voilà, que non seulement il est attendu de pied ferme,
07:48 si j'ose dire, sur le terrain, mais aussi en fait à l'Assemblée.
07:51 Là aussi, il est obligé de contourner.
07:53 – C'est l'illustration qu'il peut continuer à réformer, par décret en tout cas,
07:56 parce que le vrai souci, au-delà des images, au-delà de la com,
07:59 au-delà de ce qu'il veut montrer aujourd'hui, qu'il n'est pas coupé vis-à-vis des Français,
08:04 et à l'inverse, cependant, on l'a vu, Fabien Roussel ce matin disait
08:08 que la page n'était pas tournée sur la réforme des retraites,
08:11 donc le vrai souci, c'est aujourd'hui, comment est-ce qu'il fait pour passer un texte à l'Assemblée ?
08:15 Il faut quand même qu'il construise une majorité,
08:17 c'était déjà pas simple avant la réforme des retraites,
08:20 désormais, on ne sait pas exactement où ça en est.
08:23 Par ailleurs, il y a cette proposition de loi qui va être débattue le 8 juin,
08:28 alors qu'il y a peu de chances d'aboutir, parce que quand bien même elle aboutirait à l'Assemblée nationale,
08:31 il faudrait ensuite qu'elle aboutisse au Sénat, mais elle va encore faire du bruit,
08:35 c'est-à-dire que cette proposition de loi qui est menée par l'Aliotte,
08:38 c'est pour revenir à nouveau sur la réforme des retraites et cette mesure du passage de 62 à 64 ans,
08:45 peut-être qu'elle sera votée, peut-être qu'elle ne le sera pas,
08:48 en tout cas, il y a certains députés LR, dont Aurélien Pradié, qui ont dit qu'ils envisageaient de la voter,
08:53 donc ça recrée de l'incertitude, et donc on est quand même encore dans cette période de tension
08:58 où il y a l'État, le gouvernement, l'exécutif, qui veut tourner la page le plus vite possible,
09:03 et de l'autre côté, que ce soit les syndicats ou l'opposition,
09:06 qui, elles, pour l'instant, veulent rester sur ce combat-là, donc c'est un peu compliqué.
09:10 – Avancé par décret, Adrien Beck, c'est aussi montrer quand même qu'on avance.
09:14 – Mais oui, il n'y aura pas vraiment d'autre choix,
09:17 c'est parce que vous parliez effectivement qu'il n'y a pas forcément, peut-être, d'ambition,
09:21 mais ce que l'Élysée nous explique, c'est qu'il fait des déplacements qui, en clair,
09:25 font des petites touches qui finiront par faire un tableau un petit peu global.
09:29 Là, sur l'éducation, il y a aussi eu sur la santé,
09:31 alors il a visité il y a 15 jours une maison de santé du côté de Vendôme,
09:37 mais il va y avoir aussi le sujet des urgences, avec cette promesse de rebâtir,
09:42 en quelque sorte, le système.
09:43 – Et d'engorger les urgences d'ici l'été 2024.
09:45 – Bon courage au passage.
09:47 Mais tout ça ne va pas se faire, évidemment, par des lois, et vous dites effectivement,
09:52 peut-être que pris séparément, ça peut paraître être des petites choses,
09:55 mais il n'empêche que ce sont des choses qui vont permettre, sans doute ou pas d'ailleurs,
10:00 d'avoir des effets dans le quotidien des Français.
10:02 – Jean-Rémi Baudot.
10:03 – En fait, on note une forme de déni de la part de l'exécutif,
10:06 déni de la réalité politique et des équilibres politiques
10:09 face auxquels ils sont confrontés, c'est-à-dire que eux déroulent,
10:13 là on est dans une séquence d'un petit peu de kalénothérapie,
10:16 si Emmanuel Macron retourne sur le terrain aujourd'hui,
10:18 il va aller voir les gens, il va essayer de les convaincre,
10:20 il va essayer de dire "oui, regardez quand même ce que j'ai fait aussi,
10:23 vous avez les aides auditives gratuites, vous avez le tir payant,
10:26 vous avez toutes les aides qu'on a faites pendant le Covid,
10:28 j'ai été là et finalement, souvenez-vous qu'en fait,
10:31 vous êtes peut-être quand même un peu content de ce que j'ai fait,
10:33 néanmoins, en fait, il n'y a rien de politique
10:35 qui ressort de ces échanges avec les Français,
10:37 on est dans la pure, on est dans des moments de communication,
10:40 il n'y a aucune réforme qui ressort de ça.
10:42 Donc ensuite, le gouvernement veut passer à autre chose,
10:45 annonce vouloir faire des choses effectivement par décret,
10:48 mais le déni dont je parlais il y a quelques instants,
10:50 c'est de montrer que finalement, il n'a en réalité,
10:52 aujourd'hui, pas la main réellement pour mettre en œuvre ces ambitions.
10:57 La réalité étant qu'il y a un autre grand texte
11:01 qui était prévu, annoncé, voulu par Emmanuel Macron,
11:04 sur lequel il a dû reculer en quelques jours,
11:06 c'est la loi sur l'immigration, parce que cette loi,
11:08 avant l'été, ce n'était pas faisable.
11:10 Avec des allers-retours incroyables quand même.
11:12 Tout ça en quelques jours en plus.
11:13 Et elle était d'abord saucissonnée, après on a dit on remet le texte.
11:16 D'abord il avait promis un grand texte, en même temps,
11:18 un peu de droite, un peu de gauche, ensuite il a dit,
11:20 bon ça va être compliqué, on va saucissonner le texte,
11:22 c'est l'expression que le président avait utilisée,
11:24 et puis, in fine, il dit, en fait, on va revenir sur un seul texte.
11:27 Enfin, on n'y comprend plus rien, et effectivement,
11:29 tout ça se passe en quelques jours.
11:30 C'est quand même la grande improvisation au sommet de l'État.
11:34 Ça montre Gaëtan Morin que c'est difficile de construire un récit
11:37 pour la suite du quinquennat.
11:38 Oui, là, on est vraiment dans une période compliquée.
11:41 Emmanuel Macron est très volontariste, il veut aller vite,
11:45 il veut tourner la page et il veut faire.
11:47 Ça c'est sûr, la réforme c'est sa marque de fabrique.
11:50 La difficulté, c'est qu'effectivement, il est dans une situation politique
11:53 qui est encore plus compliquée qu'au lendemain des législatives,
11:57 il y a tout juste un an.
11:58 Par ailleurs, le texte de loi sur l'immigration le prouve assez bien.
12:03 Il y a aussi la difficulté du positionnement d'Elisabeth Borne,
12:08 qui, elle, a déjà dit qu'elle ne voulait plus passer au 49-3,
12:12 ce qui, du coup, malgré tout, elle se tire une balle dans le pied.
12:16 Emmanuel Macron, on le sait, n'était pas pour cette phrase.
12:19 Donc, effectivement, on sent qu'en termes de réglage,
12:23 de part et d'autre, c'est compliqué.
12:25 Et Elisabeth Borne, elle essaye, elle, de dégager,
12:28 enfin déjà un peu d'apaisement.
12:30 Et par ailleurs, elle a pour feuille de route
12:33 de dégager une majorité pour faire passer ses textes.
12:35 Or, la ligne de crête est très, très, très, très ardue.
12:39 – Elle l'a bien vu avec l'attitude des Républicains
12:42 s'agissant des retraites.
12:44 Jean-Rémi Baudot, on va passer au second débat de ces informés
12:47 avant de suivre à la mi-journée le déplacement d'Emmanuel Macron à Sainte.
12:52 L'intelligence artificielle, à présent, on en parle ce matin,
12:55 c'est partout, dans les téléphones, peut-être demain sur la santé, etc.
12:59 – Les algorithmes, effectivement, prennent une place
13:01 de plus en plus importante de nos vies.
13:03 Ils bousculent l'économie et nos emplois,
13:05 mais est-ce que c'est pour autant un sujet politique ?
13:07 Alors, en préparant cette émission, on a cherché,
13:09 avec Camille qui avait préparé avec moi, un extrait d'interview
13:12 où un homme, une femme politique, aurait eu une vision,
13:14 un peu une ambition pour l'utilisation de l'intelligence artificielle.
13:17 Honnêtement, en fait, on n'en a pas trouvé.
13:19 Et c'est un peu à l'image de ce sujet.
13:21 Aujourd'hui, c'est encore un peu trop sous les daraders.
13:23 Ça reste un sujet de spécialiste, évidemment,
13:25 on en parle à Bercy, etc.
13:27 Alors que ça pose quand même de lourdes questions sur notre société.
13:30 Et avant de passer la main, rappelons que les grandes firmes américaines
13:33 sont reçues aujourd'hui à la Maison Blanche pour parler, justement,
13:35 intelligence artificielle, comprendre les risques.
13:37 Et on se demande si en France, aujourd'hui, c'est réellement
13:40 considéré comme un sujet politique, car ce n'est pas uniquement
13:43 un sujet technique, c'est un sujet qui va prendre toute notre société.
13:46 Et en fait, je pense qu'on s'en rend tous compte
13:48 de manière un peu intuitive ou intime.
13:50 Et que pour l'instant, il n'y a pas vraiment de réponse politique.
13:53 Adrien Beck, Gaëtan Morin, vous préparez vos arguments.
13:55 Et on vous entend juste après le Fil info, 9h20.
13:58 Voici Sophie Echelle.
14:00 Des stages plus longs, rémunérés à partir de septembre.
14:03 Des filaires mieux adaptés au marché de l'emploi.
14:06 Emmanuel Macron dévoilera tout à l'heure en Charente-Paris Team
14:08 sa réforme du lycée professionnel.
14:10 Le gouvernement prévoit une enveloppe d'un milliard d'euros.
14:13 Les députés Rassemblement National déposent à leur tour
14:16 une proposition de loi pour empêcher la retraite à 64 ans.
14:19 Après le rejet, sans surprise, de la deuxième demande
14:22 de référendum d'initiative partagée par le Conseil constitutionnel hier soir.
14:26 "Nous n'avons pas attaqué Poutine, nous combattons sur notre territoire,
14:30 nous défendons nos villages et nos villes".
14:32 Les mots de Volodymyr Zelensky alors que Moscou accuse Kiev
14:35 d'avoir tenté de commettre un attentat contre le président russe hier.
14:38 Des explosions ont retenti la nuit dernière dans plusieurs villes d'Ukraine.
14:42 Et puis au Brésil, le domicile de Jair Bolsonaro a été perquisitionné.
14:46 La police a saisi une arme et son téléphone dans le cadre d'une enquête
14:50 sur la falsification de certificats de vaccination contre le Covid
14:53 par son entourage.
14:54 "Je n'ai rien falsifié, je n'ai pas été vacciné, un point c'est tout"
14:58 affirme l'ancien président brésilien.
15:00 [Musique]
15:03 France Info
15:04 [Musique]
15:06 Les informés, Jean-Rémi Baudot, Laura Sénéchal
15:11 Toujours avec Gaëtan Morin du Parisien Magazine
15:14 et avec Adrien Beck de France Info, Jean-Rémi Baudot à mes côtés.
15:17 On parle donc de l'intelligence artificielle.
15:19 On a le sentiment Gaëtan Morin que du côté politique,
15:22 c'est surtout l'inquiétude qui est en train de monter
15:26 sur les avancées technologiques sur l'intelligence artificielle.
15:30 Tout à fait, c'est une inquiétude assez récente.
15:33 Les voix sont de plus en plus nombreuses à s'élever,
15:35 y compris dans la Silicon Valley,
15:37 y compris par l'un des inventeurs de ChatGPT
15:40 qui a donné une interview pour dire qu'il fallait peut-être
15:44 faire attention à tous les dents, et qu'il regrettait d'ailleurs
15:47 d'avoir conçu...
15:48 Il trouve que ça va trop vite et il a claqué la porte
15:51 de son travail chez Google.
15:53 Exactement. Effectivement, je pense qu'on ne mesure pas très bien
15:57 encore les effets de l'intelligence artificielle
15:59 qui se déploie à la vitesse exponentielle,
16:01 notamment parce qu'on s'est longtemps focalisé sur le fait
16:04 que l'intelligence artificielle, elle allait supprimer
16:06 les emplois des humains.
16:08 Alors, ce n'est pas totalement faux.
16:10 Il y a une partie des emplois qui sont menacés.
16:12 On a vu hier qu'IBM annonçait la suppression de 30%
16:16 de ses effectifs dans l'administratif parce qu'ils peuvent
16:19 être remplacés par l'intelligence artificielle.
16:21 Pour autant, on a oublié toutes les interactions,
16:24 toutes les incidences que ça pouvait avoir d'un point de vue éthique,
16:27 moral, politique.
16:29 Et là-dessus, comme souvent, en fait, on court après
16:33 ce qui vient d'être inventé pour essayer de réguler.
16:36 Alors, l'Europe voudrait être à la pointe là-dessus.
16:39 Donc, il travaille dessus, mais pour l'instant,
16:41 rien n'est établi.
16:43 Et effectivement, je pense que ce soit d'un point de vue...
16:48 Par exemple, en campagne, j'ai vu qu'Olivier Véran aussi
16:51 envisageait une réflexion autour de ça, notamment pour interdire
16:54 l'utilisation de l'intelligence artificielle dans les six mois
16:57 qui précèdent une élection.
16:59 Alors, c'est pour l'instant juste une évocation,
17:02 mais parce qu'on voit bien quand même les risques que ça peut poser.
17:04 C'est-à-dire qu'une image aujourd'hui totalement falsifiée,
17:08 elles sont tellement réalistes, les images par intelligence artificielle.
17:12 La voie aussi, qu'en fait, on peut diffuser des mauvaises informations,
17:16 des fausses informations à grande échelle.
17:19 Un mauvais échéant, ou même malgré soi,
17:21 c'est-à-dire transférer quelque chose qu'on a vu,
17:24 parce que c'est tellement réaliste qu'on y a cru.
17:26 Adrien Beck ?
17:27 Alors, c'est vrai que se posent deux problèmes pour les politiques.
17:30 Déjà, effectivement, mais là, il se regarde peut-être un petit peu le nombril.
17:33 Quoique le problème démocratique, qu'est-ce qui va se passer
17:36 au moment d'une élection, et notamment l'élection de 2027,
17:39 parce qu'on sera en plein dedans.
17:41 D'ailleurs, certains disent le premier test,
17:42 ce sera l'élection présidentielle des États-Unis en 2024.
17:45 Mais sur le concret, sur les propositions,
17:49 parce que ça ne concerne pas que les politiques,
17:51 on a l'impression pour l'instant qu'ils sont un peu secs.
17:53 Alors, on sait que le gouvernement, pour le coup, s'y est mis relativement tôt.
17:57 Ça fait 4-5 ans maintenant qu'il y a une stratégie
18:00 sur l'intelligence artificielle au niveau de l'État.
18:03 Mais c'est une stratégie, quand on voit un petit peu ce qui est dit,
18:06 c'est plutôt sur la compétitivité, la productivité, etc.
18:08 Donc, on n'est pas vraiment sur les risques, comme vous le disiez,
18:11 qui sont des risques éthiques, et d'ailleurs aussi les risques
18:14 sur le savoir, parce que pour en avoir parlé il y a quelques semaines
18:18 avec le ministre de l'Éducation, on ne sentait pas véritablement
18:21 une inquiétude sur le fait que Chajipiti puisse être utilisé par les jeunes.
18:26 On disait, oui, mais de toute façon, ce n'est pas encore au niveau.
18:30 Oui, ce n'est pas encore au niveau.
18:31 C'est déjà interdit, par exemple, à Sciences Po Paris.
18:33 Voilà, mais de fait, aujourd'hui, ce n'est pas tout à fait au niveau.
18:36 Mais c'est une question de semaines, de mois,
18:38 et en tout cas, peut-être de petites années avant que ça ne devienne.
18:43 Il y a aussi la question des données, parce que pour être à la pointe,
18:45 comme vous le disiez, Gaëtan Morin, en Europe,
18:48 il faut une intelligence artificielle qui ait été nourrie par un certain
18:51 nombre de données. Or, c'est plus facile dans des régimes comme la Chine
18:54 que dans une démocratie comme la France, Jean-Rémi Baudot.
18:57 Mais en même temps, la question se pose.
18:58 Souvenez-vous du débat qu'on a eu cette semaine sur la question des drones.
19:03 Se focaliser sur est-ce que des drones ont le droit de filmer des manifestations ?
19:07 Les manifestations, elles sont filmées de partout.
19:09 Donc, en fait, ce n'est pas tellement le drone le problème.
19:12 Le problème, c'est quelle utilisation on fait de ces images.
19:15 Il y a eu plusieurs tentatives au Parlement pour regarder sur la reconnaissance faciale, etc.
19:20 Donc, il y a quand même des... ça pousse un peu en coulisses.
19:23 Et c'est pour ça, probablement, que le sujet devrait être peut-être posé
19:26 de manière un peu plus large, parce que ça pose des tas de problématiques.
19:30 Et puis, ça pose aussi, effectivement, des questions,
19:32 des questions de la formation, puisque quand une boîte comme IBM
19:35 gèle une partie de ses recrutements, en gros, quels sont les emplois
19:37 qui sont menacés ? C'est les relations humaines,
19:40 les relations, oui, le RH, tout ce qu'on appelle le back-office,
19:43 en gros, toutes les tâches qui peuvent être automatisées facilement,
19:45 les notes de frais, qui a besoin encore dans les grandes entreprises
19:49 de services sentiers, de gens qui remplissent des notes de frais,
19:51 alors qu'une appli le fait très bien ?
19:53 C'est un vrai sujet. Et à la fois, néanmoins, il y a des tas d'autres métiers
19:57 qui ne sont pas pour l'instant remplaçables réellement.
20:00 Il y a le Forum économique mondial qui avait publié une étude
20:03 des emplois qui vont malgré tout tenir.
20:07 Il y a l'équipement de l'agriculture, la question des camions, des bus,
20:13 les formateurs, et ça, c'est des emplois qui vont tenir.
20:17 Mais par contre, tout ce qui est un peu entre les deux,
20:21 ça va devenir compliqué.
20:22 - Adrien Bech.
20:23 - D'un mot, c'est aussi intéressant d'un point de vue politique
20:25 de voir qui s'en est saisi, parce qu'effectivement,
20:27 on va dire de la gauche à la droite, il y a assez peu de...
20:30 on voit assez peu de prises de position.
20:32 En revanche, la droite de la droite et l'extrême droite,
20:35 c'est la gauche qui est la plus déterminée.
20:37 - C'est intéressant.
20:38 - C'est intéressant.
20:39 - J'ai parlé de ça avec Jordan Bardella, Marine Le Pen,
20:42 qui en a parlé pendant son discours du 1er mai.
20:45 Jordan Bardella qui en parle régulièrement depuis plusieurs années.
20:48 Stanislas Rigaud de chez Eric Zemmour.
20:50 Marion Maréchal aussi qui en parle régulièrement dans des vidéos.
20:53 - Et pourquoi votre avis est intéressant ?
20:55 - Il y a aussi la façon de pointer une inquiétude,
20:58 de pointer une société qui pourrait être à la dérive, etc.
21:01 Et puis aussi, ça, c'est plutôt peut-être du côté de Marine Le Pen,
21:04 et peut-être encore une autre raison,
21:06 c'est celle de la crédibilité de Marine Le Pen et du RN.
21:09 Ça leur permet aussi d'avoir un sujet un petit peu de spécialité,
21:12 alors qu'on leur reproche souvent de ne pas être au niveau sur d'autres sujets.
21:15 - Et Anne Morin ?
21:16 - Oui, je pense qu'il y a aussi une autre raison,
21:18 qui est qu'il y a des études qui ont été faites, là par exemple,
21:21 sur Tchad GPT qui est sorti ces derniers mois,
21:24 avec énormément d'utilisateurs dans le monde.
21:26 Tchad GPT, il n'est pas neutre politiquement.
21:29 Tchad GPT aujourd'hui, alors, c'est un peu surprenant,
21:32 mais c'est un peu le Californien plutôt progressiste.
21:36 - Et l'homme progressiste, oui.
21:38 - Oui, il est plutôt progressiste justement,
21:40 parce que par exemple, si vous l'interrogez sur des questions sociétales
21:43 telles que les couples gays, l'adoption par les couples gays,
21:46 ça peut être aussi sur les droits des minorités, sur les migrants, etc.
21:49 Il est plutôt progressiste, en fait.
21:51 Et d'ailleurs, il est dénoncé, du coup, par une partie de la classe américaine,
21:54 parce qu'il infuse aussi des idées.
21:56 Et donc, voilà, il y a tout ça quand même à regarder d'un peu plus près,
22:00 et certainement qu'on devrait s'y pencher.
22:03 - C'est à ce stade un perroquet, disait sur France Info,
22:06 le secrétaire d'Etat au numérique, monsieur Barreau.
22:09 Donc voilà, on en est pour l'instant à là.
22:11 Il est nourri, peut-être, aussi, Tchad GPT,
22:13 par des personnes de cette couleur politique.
22:15 Gaëtan Morin, en tout cas, merci beaucoup.
22:17 Chef de service au Parisien magazine, Adrien Beck, merci.
22:19 Service politique de France Info et Jean-Rémy Baudot, merci beaucoup.
22:22 Les informés reviennent ce soir 20h. D'ici là, bonne journée.
22:25 ♪ ♪ ♪

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