SMART TECH - Emission du lundi 24 avril

  • l’année dernière
Lundi 24 avril 2023, SMART TECH reçoit Philippe Le Grand (président, InfraNum) , Hervé Le Jouan (fondateur, Advisory) , Jean-Charles Nicolas (Fondateur, Wisembly) , Ariel Turpin (Délégué général, Avicca) et Nicolas Aubé (Président fondateur, CELESTE)

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00:00 ...
00:08 -Bonjour à tous.
00:09 La fermeture du réseau cuivre a commencé.
00:12 En France, c'est avec elle, le réseau analogique fixe
00:16 qui va disparaître et tous les accès à Internet par ADSL.
00:20 On va répondre à toutes vos questions
00:22 sur cette fermeture du cuivre.
00:24 Les 1res communes ont déjà vécu cette fermeture,
00:27 avec elle, le 1er lot d'inquiétudes.
00:30 Certains parlent même de catastrophes,
00:32 notamment un de mes invités.
00:34 En plateau, ce sera le sujet à la une de notre émission.
00:37 On va s'intéresser aussi à un nouveau type de fraude
00:40 et on va regarder du côté des NFT ce qu'il se passe.
00:43 Mais en ouverture de cette édition,
00:45 je vous propose que l'on s'intéresse aux événements en hybride.
00:48 Je ne sais pas si vous aimez y participer,
00:51 mais on va voir si elles sont positives,
00:53 ces expériences pour les entreprises.
00:55 ...
01:01 C'est un événement historique, la fermeture du cuivre en France.
01:04 C'est la fin des réseaux ADSL.
01:06 Il y a des communes pionnières qui vivent ce moment incroyable.
01:11 Il y a 20 ans, les pionniers,
01:13 c'était ceux qui avaient accès à Internet par l'ADSL.
01:16 Maintenant, c'est ceux qui n'ont plus accès à Internet par l'ADSL.
01:19 On va répondre à toutes vos questions sur cette fermeture du cuivre
01:23 qui est en marche aujourd'hui,
01:25 avec mes invités, Philippe Legrand, président d'Infranum,
01:28 Ariel Turpin, délégué général d'Avica,
01:31 et Nicolas Aubé, président fondateur de Céleste.
01:34 D'abord, je propose qu'on écoute notre premier invité,
01:38 Jean-Charles Nicolas, fondateur de Y-Assembly,
01:40 sur les événements hybrides, avec un premier bilan,
01:43 puisque ça a vraiment démarré en retour à la vie à peu près normale
01:47 post-Covid-19, post-confinement.
01:52 Je précise que Y-Assembly appartient au groupe Mediactiv.
01:55 C'est une plateforme technologique qui permet d'organiser
01:58 ces événements de tous types,
01:59 présentiels, hybrides, webinaires.
02:02 Est-ce que vous diriez que c'est une société de l'événementiel
02:05 ou de l'IT ?
02:06 -C'est avant tout un prestataire technique,
02:09 donc plutôt de l'IT.
02:10 -Il y a une complexité technologique
02:12 à organiser des événements hybrides ?
02:14 -Oui, beaucoup de complexité,
02:16 et donc beaucoup d'outils à proposer
02:18 aux ordinateurs d'événements pour faciliter l'organisation
02:21 des événements de bout en bout, de l'inscription jusqu'au jour J.
02:25 -Quelle technologie ça met en oeuvre ?
02:27 -C'est plusieurs types de technologies,
02:30 mais effectivement, c'est beaucoup de développement,
02:33 beaucoup de plateformes, en fait,
02:35 qui permettent, sur le web, d'organiser son événement.
02:40 -Mais vous utilisez des briques technologiques
02:43 déjà disponibles ?
02:44 -Non, Y-Assembly et même certains outils du groupe Mediactiv,
02:49 ça a été développé pour Y-Assembly depuis 2010
02:53 et pour le groupe Mediactiv
02:54 depuis les années 2000.
02:57 Donc c'est 20 ans de développement
02:59 au service de l'organisation des événements.
03:01 -Alors, j'ai cité cette période Covid
03:05 qui a poussé tout l'événementiel à se réorganiser,
03:08 à penser les événements de manière très différente,
03:11 mais on a surtout expérimenté Zoom pendant ce confinement.
03:14 -Au début du confinement, c'était la panique.
03:17 -Comment expliquez-vous le succès de Zoom ?
03:20 -Il n'y avait pas d'outils disponibles,
03:22 de vision, de conférence.
03:24 -Il n'y avait pas de visio, même,
03:26 même si Zoom n'était pas encore là.
03:27 -C'était pas Teams, mais les outils de visio existaient.
03:31 -Il y avait des vieux outils de visio,
03:33 mais qui étaient assez chers.
03:34 Je pense que Zoom a été le premier à démocratiser
03:37 la visioconférence avec des accès étudiants, gratuits.
03:42 -Quand on sort de cette offre simple et gratuite
03:45 de très grand public, comment explique-t-on aux entreprises
03:48 qu'il y a des outils plus perfectionnés,
03:50 qui coûtent plus cher, mais ça vaut le coup ?
03:53 -Ca, ça a été notre job.
03:55 Nous, on existait avant le Covid,
03:56 puisqu'on développait déjà des outils
03:59 pour développer l'interactivité en Réunion,
04:01 avec des nuages de mots, des quiz, des votes, des sondages.
04:05 C'est des outils digitaux qui existaient déjà.
04:07 Il a fallu qu'on s'adapte avec le Covid
04:09 pour intégrer du distanciel et de la visioconférence,
04:13 du webinaire, de la régie vidéo.
04:15 Ca, on l'a fait...
04:17 On avait commencé un peu avant le Covid
04:19 et on l'a développé très rapidement au début du Covid.
04:22 Après, on est allés présenter ça aux entreprises
04:25 comme une alternative à faire de la visioconférence
04:28 toute simple sur Zoom, non sécurisée,
04:30 pas chère, mais avec des difficultés d'organisation.
04:33 -Des événements 100 % à distance,
04:36 on est passé à ce mode hybride.
04:38 Aujourd'hui, ça représente quelle part
04:41 des événements, ces événements hybrides ?
04:43 -Aujourd'hui, une part importante,
04:45 parce qu'on voit du retour au présentiel.
04:48 Toutes les entreprises ont envie de se réunir physiquement.
04:52 Et donc, la solution qui s'impose, c'est effectivement
04:55 comment, finalement, mutualiser, rejoindre les deux organisations.
05:01 Les gens en télétravail, en distance,
05:03 qui ne peuvent pas forcément se déplacer.
05:05 -Est-ce qu'on va petit à petit abandonner
05:08 le format distanciel pour n'avoir plus que le format présentiel
05:11 ou vous pensez que l'hybride va s'installer ?
05:14 -L'hybride s'installe.
05:15 -Avec quel intérêt ?
05:17 Pourquoi maintenir ce lien à distance ?
05:19 Sur des événements, des salons, par exemple ?
05:22 -Sur des salons aussi, sur tout type d'événements.
05:25 Des petites réunions, des grandes réunions, des salons,
05:28 tout ça, hybride.
05:29 Parce que ça s'adapte au mode de travail moderne.
05:32 On voit que le télétravail, ça devient massif.
05:35 Et des économies de transport,
05:38 des économies aussi carbone, moins de transport,
05:41 et donc, c'est vraiment adapté aux organisations modernes.
05:45 -Avec un risque, peut-être, quand même,
05:47 en tout cas, je l'entends, du côté des organisateurs d'événements,
05:51 il y a un risque d'avoir moins de personnes qui se déplacent
05:54 à partir du moment où il y a une offre en distanciel.
05:57 -Exactement. Après, il y a une vraie volonté,
06:00 là, au retour aux événements physiques,
06:02 de se réunir physiquement.
06:04 Il y a du physique, mais pour compléter ces réunions,
06:07 pour aussi multiplier son audience...
06:09 -Ca se complémente.
06:10 -Effectivement, par contre, il faut des outils,
06:13 parce que sans digital, c'est difficile de faire de l'hybride.
06:17 Et ce qui est bien aussi,
06:18 ce qu'on pense pouvoir proposer,
06:21 c'est aussi une plateforme qui fait les deux.
06:23 C'est-à-dire, dans son organisation,
06:25 on arrive à organiser de l'hybride,
06:27 c'est le même parcours d'inscription,
06:30 c'est la même promotion de l'événement sur une page web,
06:33 c'est la même interactivité.
06:36 Finalement, les audiences se mergent
06:38 au sein de la plateforme hybride.
06:40 -Est-ce que, justement, on pense de la même façon
06:43 l'événement sur le présentiel et la plateforme virtuelle ?
06:48 -Euh... Non.
06:49 -Est-ce que c'est la même offre ?
06:51 -Non, on doit le penser hybride.
06:53 On doit le penser hybride. -C'est-à-dire ?
06:56 Qu'est-ce qu'on adapte ? -Qu'est-ce qu'on adapte ?
06:58 Les parcours ne sont pas les mêmes.
07:01 Quand on vient à une réunion physique,
07:03 on a envie d'avoir le plan d'accès.
07:05 Quand on est invité à se connecter à distance,
07:08 c'est comment se connecter,
07:09 quelles technologies vont être utilisées.
07:12 Après, par contre, on partage le même programme,
07:15 on partage le même live, finalement,
07:18 et donc, c'est ça aussi.
07:19 On dit, voilà, les mêmes interactivités,
07:22 donc peut-être les mêmes ateliers aussi, le jour J.
07:25 Donc voilà, il y a des choses différentes,
07:27 peut-être des parcours différents,
07:29 mais à la fin, c'est un même événement.
07:32 -Vous conseillez d'avoir le même programme,
07:34 la même offre éditoriale,
07:36 ou de conserver certains événements,
07:38 peut-être les privilégier sur le présentiel ?
07:41 -Alors, ça dépend vraiment du format de l'événement
07:45 et des objectifs de l'événement.
07:48 Et finalement, l'hybride permet de s'adapter à tout.
07:50 Des salons, ça peut être aussi un hybride
07:53 où il y a deux jours de digital avant le salon,
07:55 et puis un salon physique.
07:57 Ca peut être aussi ça.
07:58 -Ca coûte moins cher, en plus, non ?
08:01 -Ca coûte moins cher, et ça fait de la promotion de l'événement.
08:04 On fait l'événement en amont, on prend des rendez-vous,
08:07 et on se voit physiquement le lendemain ou la semaine suivante.
08:11 Ca peut être aussi ces formats-là.
08:13 Mais nous, on conseille quand même de le penser hybride
08:16 et d'avoir deux équipes d'organisation.
08:18 On voit des clients faire une organisation distancielle,
08:21 une organisation physique, et c'est là où ça se percute
08:24 parce que ça n'a pas été pensé hybride.
08:27 Les participants vont le ressentir,
08:29 parce qu'ils vont avoir l'impression
08:31 que ceux connectés à distance ne vivent pas la même expérience
08:34 que les personnes en physique.
08:36 En infinitude IFOP, on voit ça, il y a beaucoup de retours des cadres,
08:40 en infinitude IFOP sur 1 000 cadres,
08:42 et on voit qu'il y a beaucoup de retours
08:45 des cadres qui, connectés à distance,
08:47 ne se sentent pas impliqués de la même façon que les gens en physique.
08:51 Moins d'attention à l'événement que ceux qui sont présents.
08:54 -Quel est le bilan des audiences de ces événements hybrides ?
08:57 -Le bilan, c'est que, effectivement, ça a été adopté.
09:01 76 % des cadres en France... C'était en mars 2022, l'étudie IFOP.
09:04 76 % disaient qu'ils avaient déjà participé
09:07 dans les deux dernières années à un événement hybride.
09:10 1 sur 2 avait organisé un événement hybride.
09:13 Donc, voilà, la pénétration est importante.
09:15 Et après, dans les bénéfices,
09:17 c'était le transport qui revient en premier.
09:20 1 sur 2 dit que c'est des économies de transport,
09:23 des économies de temps, je peux participer à plus d'événements,
09:26 mon audience est plus large.
09:28 Et après, le challenge le plus important,
09:30 c'est l'interactivité.
09:32 Quand on est connecté à distance, parfois, l'événement
09:35 nous permet pas... Enfin, il nous engage pas suffisamment.
09:38 -Et on n'a pas forcément besoin d'avoir recours
09:41 à des technologies de type environnement virtuel en 3D,
09:44 quand on pense... -Alors, ça, c'est des technologies
09:47 qui ont été présentées, justement, pendant le Covid.
09:50 Effectivement, on a essayé de dire,
09:52 quand on est connecté à distance,
09:54 sur un événement qui dure 3h, la tension chute.
09:57 On mesure ça, on a des statistiques.
09:59 Donc, essayons d'être plus immersifs,
10:02 donc de rentrer, finalement, dans des univers 3D
10:05 qui représentent la marque ou qui représentent le lieu de travail,
10:08 des choses comme ça.
10:10 -C'est nécessaire, ces investissements ?
10:12 -Oui, c'est nécessaire. -Ca fait la différence ?
10:15 -Pour certains types d'événements,
10:17 quand on veut faire un événement avec un effet "waouh",
10:20 on le donne plus. Le côté immersif apporte des choses.
10:23 Après, c'est des technologies qui ont un budget.
10:26 Entre Zoom et des technologies immersives,
10:28 il y a une différence de budget.
10:30 Mais oui, c'est pas adapté à tous les événements,
10:33 mais pour certains types d'événements,
10:36 c'est très intéressant. -Vous participez,
10:38 à des événements hybrides ?
10:40 Vous avez des questions pour notre expert ?
10:42 -Oui, je veux bien interroger notre expert
10:45 sur la diffusion de ces phénomènes hybrides.
10:47 Est-ce que la croissance actuelle ne risque pas d'évoluer
10:51 dans l'autre sens, avec le retour au physique
10:53 et la baisse d'attention des personnes à distance ?
10:56 -Oui, c'est ce que je disais.
10:58 Il y a une volonté de revenir, déjà, de se voir,
11:01 et on sait que quand on est en réunion physique,
11:03 l'engagement est supérieur.
11:05 Les entreprises sont conscientes de ça.
11:08 C'est une volonté à revenir au physique.
11:10 Après, il faut s'adapter à la réalité du travail,
11:12 et on peut pas faire venir tout le monde.
11:15 Déjà, ça coûte cher, c'est pas adapté au télétravail.
11:18 Donc, voilà, il y a un compromis à faire.
11:20 -Donc, les deux vont cohabiter, vous pensez ?
11:23 -Ils cohabitent.
11:24 Et même, ce qu'on voit aussi,
11:26 c'est que les technologies du Covid
11:28 sont déployées sur des événements physiques.
11:30 Aujourd'hui, un événement physique sans une plateforme
11:33 pour lancer ses invitations, pour avoir un mini-site
11:36 pour son événement, avoir des QR codes
11:38 pour y marger à l'entrée,
11:41 bah, voilà, c'est de plus en plus adopté.
11:43 -Ca semblerait un peu old school, en fait, Philippe,
11:46 de plus faire d'hybrides, aujourd'hui, j'ai l'impression.
11:49 En tout cas, entendre Jean-Charles Nicolas de YS&B,
11:52 merci beaucoup d'avoir répondu à nos questions.
11:55 C'est l'heure de notre talk où on va répondre
11:58 à toutes vos questions sur la fermeture du cuivre en France.
12:01 (Générique)
12:02 ---
12:03 Bismarck.
12:04 C'est la fin du réseau cuivre en France.
12:06 Ca y est, on commence à fermer, dans certaines communes,
12:10 ce qui transportait jusqu'ici le téléphone fixe analogique,
12:13 les accès par ADSL et plein d'autres services
12:16 auxquels on ne pense pas forcément.
12:18 Avec quelles conséquences ? Comment ça se passe sur le terrain ?
12:22 On va répondre à toutes vos questions
12:24 grâce à nos experts autour de la table.
12:26 Philippe Legrand, président d'Infranum.
12:28 Bonjour, Philippe. -Bonjour.
12:30 -Infranum, fédération qui rassemble 220 membres industriels
12:34 de la filière des infrastructures,
12:36 qui connecte le territoire.
12:37 C'est aussi la fédération fondatrice
12:39 du comité stratégique de filière infrastructure numérique.
12:43 Avec vous, sur ce talk,
12:44 Ariel Turpin, délégué général de l'AVICA.
12:47 Bonjour, Ariel.
12:48 L'AVICA, littéralement,
12:49 l'Association des villes et collectivités
12:52 pour les communications électroniques et l'audiovisuel.
12:55 -C'est très à l'ancienne.
12:57 -Vous regroupez toutes ces collectivités
12:59 qui sont engagées dans le numérique,
13:01 la transformation numérique.
13:03 -De leur territoire.
13:04 -Avec nous, également,
13:06 Nicolas Aubé, président fondateur de CELES,
13:08 opérateur FIB, cloud,
13:10 cybersécurité pour les entreprises.
13:12 Vous avez une annonce, en plus, ce matin,
13:14 à nous faire en plateau.
13:16 Je vous laisserai nous la dévoiler.
13:18 Restez avec nous Jean-Charles Nicolas,
13:20 le fondateur de Y-Assembly,
13:22 qui nous a parlé des événements hybrides
13:24 et de l'importance que cela revêt.
13:26 Vous avez passé pas mal d'années dans les télécoms.
13:29 -Quelques années, oui.
13:31 -Vous avez bien connu cette période de la perte de cuivre
13:34 qui nous a permis de transformer le territoire
13:37 en territoire connecté.
13:38 -J'ai travaillé sur le premier dégroupage en France.
13:41 -Voilà. Donc, changement d'époque, aujourd'hui.
13:44 Déjà, première question,
13:46 est-ce qu'il fallait vraiment l'arrêter, ce réseau cuivre ?
13:49 Est-ce qu'il y avait une urgence à fermer le réseau ?
13:52 -L'urgence, elle est à la fois technique et économique,
13:55 mais elle est surtout dans l'encouragement
13:58 de la migration du cuivre vers la fibre.
14:00 C'est un enjeu majeur pour notre société.
14:02 Par conséquent, avoir un planning contraignant,
14:05 engageant, est une bonne chose.
14:07 -Encouragé, mais on laisse plus le choix.
14:09 -De toute façon, il s'éteint tout seul.
14:12 Certes, il y aura un aplatissement des courbes,
14:15 mais si la courbe des abonnements ADSL
14:17 versus la courbe des abonnements de cuivre
14:19 continuait de la même manière, en 2026,
14:22 le cuivre se serait éteint naturellement.
14:24 Ce que fait Orange, c'est d'accompagner,
14:27 de structurer, d'organiser un mouvement
14:29 pour éliminer les derniers cas les plus complexes
14:32 des personnes qui ne veulent pas migrer à la fibre
14:35 ou qui auront des difficultés techniques, financières,
14:38 pour migrer sur la fibre.
14:40 -Oui. Donc là, vous nous dites,
14:42 de toute façon, c'est un mouvement inexorable,
14:45 mais c'est pas mal de l'organiser.
14:47 C'est votre point de vue ?
14:48 -Le réseau de cuivre, il a 50 ans, finalement,
14:51 puisqu'il a été construit massivement dans les années 70,
14:54 sous la décennie d'Alec Giscard.
14:56 C'était un plan magnifique
14:58 de l'industrie française,
15:00 qui a équipé quasiment tout le territoire
15:02 en ligne téléphonique.
15:04 Ce réseau a été reconverti, il a eu une 2e vie,
15:07 à partir de l'an 2000,
15:08 puisqu'on a trouvé l'ADSL,
15:10 et l'ADSL, ça a permis de faire passer
15:12 de l'Internet sur le réseau de cuivre.
15:14 Et là, c'est vrai que ce réseau va s'arrêter.
15:17 Alors, oui, c'est inéluctable, c'est vrai,
15:20 mais on peut regarder nos voisins,
15:22 ils ne l'arrêtent pas, aujourd'hui.
15:24 La plupart de nos voisins européens
15:26 ne l'arrêtent pas, le réseau de cuivre.
15:28 Ce qu'on constate,
15:29 c'est que sur le marché des entreprises,
15:32 les entreprises ne sont pas prêtes.
15:34 C'est ce qu'on pense chez Celeste,
15:36 un opérateur pour les entreprises.
15:38 Autant pour les particuliers,
15:40 changer sa ligne de cuivre en ligne de fibre,
15:43 puisque quand on parle de l'arrêt du cuivre,
15:45 quelque part, ça va être la transformation en fibre.
15:48 Autant changer une ligne de cuivre en ligne de fibre
15:51 pour un particulier.
15:52 Déjà, c'est un certain effort.
15:54 Pour les personnes âgées, ça ne sera pas si simple.
15:57 Les entreprises ont beaucoup de lignes.
16:00 Ca représente un effort important.
16:02 On pense que les entreprises ne sont pas prêtes.
16:04 -On va en parler, de ses conséquences,
16:07 mais d'abord, on a demandé aux internautes
16:09 de poser des questions sur cette fermeture du cuivre.
16:13 Il y a Marc sur LinkedIn qui nous rappelle ADSL,
16:15 mais aussi ADSL2+, l'évolution.
16:18 Ce réseau, il a été fortement exploité,
16:21 ce réseau du cuivre.
16:23 Quels sont ces services dont on parle
16:25 quand on parle de la fermeture du cuivre ?
16:28 Quels seront coupés ?
16:29 -Tous les services d'accès,
16:31 qu'ils soient grands publics ou professionnels,
16:34 mais aussi tous les services connexes.
16:36 On prend souvent cet exemple dans la filière des ascenseurs,
16:40 qui sont maintenus par des réseaux cuivres
16:42 ou des systèmes d'alarme,
16:44 qui sont sous-tendus par cela.
16:46 C'est pourquoi une expérimentation était nécessaire
16:48 pour bien qualifier tous les besoins.
16:51 On n'a pas répondu à toutes les questions.
16:53 On a vu les incertitudes et la perplexité de Nicolas Aubey,
16:56 même si de toute façon, il est très bien de se lancer
16:59 dans ce plan et de répondre à toutes les questions.
17:02 -Sur les services professionnels qui s'appuient sur le cuivre,
17:06 qu'est-ce qu'on trouve ?
17:07 -Dans une entreprise, vous avez l'accès à Internet,
17:10 des interconnexions entre des entrepôts,
17:12 entre des sites distants.
17:14 Vous avez des services, comme on a dit,
17:16 pour la machine à franchir,
17:18 pour les ascenseurs,
17:20 pour des machines à distance.
17:23 Par exemple, vous avez des entreprises
17:26 qui vont relever des points isolés
17:29 au fin fond de la campagne,
17:32 des équipements industriels avec des lignes de cuivre,
17:35 parfois non alimentées, car le téléphone s'auto-alimente.
17:38 Il n'y a pas d'électricité sur ces lignes à distance.
17:41 En moyenne, il y a 10 lignes par entreprise.
17:44 Il y a 10 millions de lignes de cuivre
17:47 qui sont en production aujourd'hui, en 2023,
17:50 dans les entreprises.
17:53 C'est vraiment plein de services différents.
17:55 Par exemple, le ministère de la Justice
17:58 a choisi de mettre une ligne de cuivre par bureau.
18:01 Pour des raisons d'indépendance, etc.,
18:03 il y a beaucoup d'entreprises qui choisissent
18:06 de mettre un certain nombre de lignes
18:08 pour équiper les bureaux.
18:10 -On a les premières communes qui ont été fermées.
18:14 Quelles sont les premières leçons ?
18:16 Vous avez soulevé quelques inquiétudes
18:18 sur la manière dont ça a été organisé.
18:21 -C'est normal, ce sont des pilotes.
18:23 On est là pour apprendre.
18:25 Il faut se lancer pour voir ce que ça donne.
18:27 Sinon, on reste sur le papier et sur la théorie.
18:30 Les premières difficultés qui sont arrivées très vite,
18:33 c'est les opportunistes, les escrocs,
18:36 qui se sont servis du bruit de fond,
18:38 de l'ambiance du changement,
18:40 pour essayer de vendre des prestations inutiles.
18:43 On a des élus qui se sont retrouvés...
18:45 -De quel type ?
18:46 -On vous vend un raccordement fibre
18:48 qui n'est pas un raccordement fibre.
18:50 On se prétend envoyer par un opérateur.
18:53 On vous annonce qu'on ferme le Q dans votre commune.
18:56 Il faut vite qu'on vous installe.
18:58 C'est un grand classique et ça marche toujours.
19:00 Ils essayent sur une centaine d'appels.
19:03 Il y aura toujours 2 ou 3 personnes qui vont accepter.
19:06 Vous vous retrouvez avec des appareils qui clignotent
19:09 dans votre mairie, qui ne servent à rien.
19:11 Le premier renseignement, c'est qu'il y en a qui sont prêts.
19:15 C'est toute la sphère d'opportunistes.
19:17 Mais au-delà de ça, dans l'ensemble,
19:19 ça s'est correctement bien passé.
19:21 Modulo, on a eu des problèmes sur les activités professionnelles.
19:25 On pourra y revenir sur les entreprises.
19:27 Mais pour le grand public, ça s'est bien passé.
19:30 On bute toujours.
19:31 On l'avait prévu sur les personnes
19:33 qui ont des travaux à réaliser chez elles
19:35 pour avoir la fibre optique.
19:37 Ca représente un coût.
19:39 Il n'y a pas de dispositif aujourd'hui qui existe.
19:42 On a aussi eu comme retour des défauts de communication.
19:47 Quand il y avait la fermeture de la télévision analogique
19:51 remplacée par la TNT,
19:52 il y avait des grandes campagnes de communication,
19:55 les bandeaux qui défilaient sur les chaînes de télévision.
19:59 Ca, ça manque.
20:00 -Et on connaissait les régions.
20:02 C'était assez clair la manière dont ça allait.
20:05 -C'est diffus.
20:06 C'est pas tellement...
20:08 Mais bon, encore une fois, ce sont des pilotes.
20:11 On espère avoir cette structure de communication
20:13 qui fera des campagnes d'affichage,
20:15 qui donnera de la matière aux élus
20:17 pour pouvoir communiquer auprès de leur population.
20:21 Parce qu'on travaille tous ensemble.
20:23 -Et suffisamment en amont. -Et suffisamment en amont.
20:26 Et suffisamment adaptés.
20:27 On a un problème aussi.
20:29 Tout ce qui est connu, on jargonne.
20:31 Nous sommes à l'aise sur ces sujets.
20:33 Vous avez parlé de la fermeture du cuivre.
20:36 Testez-la auprès de personnes,
20:38 pas forcément des personnes âgées.
20:40 Fermeture du cuivre, le réseau électrique...
20:42 Pour nous, ça nous parle complètement.
20:45 Juste parler de ça sur les territoires,
20:47 c'est quoi, la fermeture du cuivre ?
20:49 -Absolument.
20:51 -On a Yannick sur Twitter qui nous demande
20:53 comment on procède pour fermer le cuivre
20:56 alors que cette couverture fibre,
20:59 elle est assez erratique.
21:01 Elle est statistique.
21:02 Il y a des zones couvertes où tout le monde, pour autant,
21:06 n'est pas relié à la fibre.
21:07 Est-ce qu'on assume de les laisser dans l'isolement ?
21:10 -On n'assume pas de les laisser dans l'isolement.
21:13 Tout ça est très lié avec le plan France Très Haut Débit.
21:16 Le pendant de la fermeture du cuivre
21:19 et le corollaire, c'est d'aller jusqu'au bout du plan.
21:22 On parle même d'enraciner le plan France Très Haut Débit
21:25 pour éviter de laisser des personnes isolées,
21:28 même si elles pourraient avoir recours
21:30 à des technologies alternatives.
21:32 En décembre, le ministre Jean-Nel Barreau a annoncé
21:35 un service universel du Très Haut Débit.
21:38 Ca fait assez longtemps qu'on vit sans service universel.
21:41 On vit bien. Mais avec la fermeture du cuivre,
21:44 il serait temps de mettre les choses en place.
21:46 Comment ? Il y a un schéma organisationnel
21:49 dont on a parlé, avec l'implication des mairies.
21:52 Il y a une fermeture commerciale, une fermeture technique
21:55 et un démontage du réseau.
21:56 C'est dans ces 3 étapes.
21:58 Fin 2026, il n'y aura plus de lignes cuivres commercialisées en France.
22:02 -Ca veut dire qu'on continue à vendre de la DSL ?
22:05 -Aujourd'hui, oui. -On va continuer jusqu'en 2026.
22:08 -Avec une fermeture commerciale, puis une fermeture technique
22:11 qui se déroule entre 6 mois et 1 an.
22:14 Enfin, il y aura l'opération, un chantier industriel
22:17 de démontage du réseau cuivre.
22:19 -Comment ça se passe géographiquement ?
22:21 Comment on planifie géographiquement cette fermeture ?
22:24 -Il y a 3 lots.
22:25 Un premier lot expérimental sur une première série de communes.
22:29 On a parlé de 210 000 prises.
22:31 Après, un 2e lot de 1 million, puis un 3e lot de 2,3 millions.
22:35 -C'est une fermeture à 100 % ? -Quasiment, oui.
22:37 On accepte quand c'est 98 et un peu plus.
22:41 -Et qu'est-ce qu'on fait des habitants qui disent
22:44 "Moi, non, j'ai pas envie de basculer sur la fibre"
22:47 ou peut-être des habitants qu'on n'arrive pas à joindre ?
22:50 -C'est vrai qu'une des grandes difficultés,
22:53 c'est pour les opérateurs, c'est pour joindre leurs clients.
22:56 Autour de la table, il y a une ligne fixe.
22:58 Chez moi, je l'ai coupée, parce qu'on est harcelé de l'appel.
23:02 Parfois, c'est la pub d'opérateur.
23:04 Donc, voilà, joindre le client, c'est déjà la 1re complexité,
23:08 pour lui expliquer la migration.
23:11 La 2e chose, c'est une fois qu'on a réussi à avoir son contact,
23:15 que ce soit directement ou via la mairie,
23:17 via une réunion commune, c'est lui expliquer
23:20 ce que ça va impliquer pour lui de migrer.
23:23 S'il a juste une ligne fixe, le téléphone fixe,
23:26 c'est possible d'avoir le téléphone fixe avec la fibre.
23:29 Techniquement, ça peut être transparent,
23:32 vraiment pour l'usager,
23:33 mais on se rend compte qu'il y a une intervention chez la personne.
23:37 Il faut être là, il faut ouvrir la porte à un inconnu
23:40 pour qu'il vienne faire des travaux.
23:42 -C'est si les travaux prennent du retard, ce qui arrive souvent.
23:45 -Oui, mais là, ça n'a pas été trop le souci,
23:49 puisqu'on était sur des communes
23:51 qui avaient un très bon niveau de couverture.
23:54 Là où on bute, c'est quand on veut tirer la fibre dans une habitation
23:57 et que les conduites chez le particulier sont bouchées.
24:01 Là, soit on fait des travaux, soit...
24:05 -Soit quoi ? On leur propose une connexion mobile ?
24:08 -Il y a des solutions alternatives.
24:10 -Gratuite, en attendant ?
24:11 -L'observatoire que nous rendrons public au trip de la Vica
24:15 fait état d'un nombre très important,
24:17 entre 500 000 et 1 million de foyers,
24:19 qui, à l'issue du plan, ne seront pas fibrés.
24:22 Ces gens-là pourraient ne plus avoir d'accès cuivre non plus.
24:25 Ça renvoie à la question du service universel,
24:28 mais bien au-delà, à la question des raccordements complexes.
24:31 Si possible, de réseaux optiques au particulier.
24:33 Et en attendant, quelles sont les solutions technologiques,
24:37 radio ou satellite, qui pourraient servir ces personnes-là ?
24:40 -C'est la question de Yannick.
24:42 Qu'est-ce qu'on fait dans les zones blanches ?
24:44 -Dans les zones blanches, on ne ferme pas.
24:47 Si c'est les zones blanches de la fibre optique, on ne ferme pas.
24:50 -Y compris en 2030 ?
24:52 -En 2030, j'espère que bien avant, nous aurons la fibre partout.
24:56 -Je crois qu'il faut dire quand même
24:58 qu'il y a des personnes qui n'auront pas de fibre
25:01 et qui n'auront plus de cuivre.
25:03 Ces personnes-là seront forcées de passer par le satellite
25:06 ou les réseaux mobiles.
25:08 -Oui.
25:10 -Je pense qu'il y avait, dans le réseau cuivre,
25:12 une obligation de service public de compléter du territoire.
25:15 En France, on pouvait avoir sa ligne,
25:17 mais avec le réseau fibre, c'est malheureusement pas le cas.
25:21 -Pour l'instant, en tout cas.
25:22 -Il y aura des gens qui n'auront que le satellite.
25:26 -C'est aussi la question de Blaise sur Twitter,
25:29 qui nous demande à quel horizon l'ensemble du territoire
25:32 sera couvert par la fibre optique et quelles sont les alternatives.
25:35 -Il y a déjà des zones qui sont intégralement couvertes.
25:39 On a fonctionné en France par zonage.
25:41 On a découpé les zones qui sont réservées aux opérateurs,
25:44 celles qui sont réservées aux collectivités.
25:47 Sur certaines zones réservées aux collectivités,
25:49 je prends le cas emblématique, la Corrèze.
25:52 On ne va pas chercher d'un département d'Ile-de-France.
25:55 La Corrèze, toute la zone rurale de la Corrèze,
25:57 à 5 exceptions près,
25:59 donc il n'y a que 5 immeubles qui n'ont pas voulu de la fibre,
26:02 toute la zone rurale de la Corrèze est intégralement raccordable.
26:06 Y compris si vous êtes agriculteur et que vous voulez fibrez
26:09 votre stabulation, vous pouvez avoir un accès fibre.
26:12 Si vous allez sur Tulle ou sur Brive-la-Gaillarde,
26:15 en zone privée, ça devient autrement plus compliqué
26:18 parce que là, vous rencontrez encore des personnes
26:21 qui n'ont pas la fibre.
26:22 -La complémentarité d'autres technologies,
26:25 on avance un peu là-dessus ?
26:26 -Oui, il y aura toujours.
26:28 Il y a toujours eu, dans toute l'histoire des télécoms,
26:31 des gens qui n'ont pas accès aux...
26:33 -On a eu la boucle locale radio.
26:35 -La boucle locale radio devrait avoir une seconde vie,
26:38 à partir de 2025, on se rendra compte
26:40 qu'il faudra bien apporter quelque chose à ces gens-là.
26:43 -Ca va bouger là-dessus.
26:45 Nicolas Aubé, vous nous annoncez une catastrophe
26:48 pour les entreprises.
26:49 -Oui, je pense qu'il faut parler des entreprises
26:52 parce que c'est un peu les oubliés.
26:54 Je ne veux pas qu'elles soient oubliées
26:56 de la révolution numérique.
26:58 Pendant longtemps, les entreprises, même au début de l'ADSL,
27:01 on s'est rendu compte que les entreprises
27:04 étaient en périphérie des villes,
27:06 et elles n'avaient pas l'ADSL ou un ADSL très faible.
27:09 Là, je ne veux pas que ça recommence
27:11 et que les entreprises soient oubliées
27:14 de la révolution numérique.
27:15 Les entreprises, finalement, il n'y en a que 50 %
27:18 qui sont passées à la fibre.
27:20 Encore 50 % ont migré.
27:21 Céleste, on est un opérateur pour les entreprises,
27:24 on fait ça toute la journée.
27:26 On essaie de combattre les entreprises
27:28 de passer à la fibre.
27:29 C'est une 1re chose.
27:31 Une fois qu'elles sont passées à la fibre,
27:33 arrêter le cuivre, c'est encore une autre étape
27:36 puisqu'il faut migrer toutes les lignes de cuivre qui restent.
27:39 Nous avons fait...
27:41 Nous avons essayé de chiffrer le coût pour les entreprises
27:45 en termes d'organisation, en termes de temps de travail,
27:48 et nous pensons que ça va coûter 15 milliards d'euros
27:51 aux entreprises l'arrêt du cuivre.
27:53 Le fait de transformer toutes ces lignes dont on a parlé,
27:56 les lignes qui servent à des équipements,
27:58 qui servent à des machines,
28:00 de transformer tout ça en la fibre,
28:02 ça va coûter, en termes d'organisation,
28:04 15 milliards d'euros aux entreprises.
28:07 -Le responsable de cette fermeture du réseau cuivre, c'est Orange.
28:10 Je tiens à préciser qu'on a invité Orange à participer à ce talk,
28:14 mais ils n'ont pas répondu à notre invitation.
28:17 On a proposé à la Fédération française des télécoms,
28:20 à l'ARCEP, mais on a dit que c'était Orange.
28:22 Orange n'est pas là.
28:24 Vous avez vu des réponses d'Orange sur le coût
28:26 que ça représenterait pour les entreprises ?
28:29 -Non. Et il y a effectivement un coût du réseau cuivre actuel,
28:33 un coût d'entretien qui est réel.
28:35 Donc, voilà, on comprend qu'il va falloir faire une transition.
28:41 Mais notre message, c'est de dire qu'il faut informer
28:44 les entreprises. Elles ne sont pas informées.
28:47 Je pense que les entreprises ont compris
28:49 que la téléphonie traditionnelle sur des lignes de cuivre s'arrête,
28:52 mais elles n'ont pas encore compris que l'ADSL s'arrête.
28:56 Ca, c'est nouveau.
28:57 -Oui.
28:58 -Philippe ?
28:59 -Oui, menace ou opportunité ?
29:01 Il faut voir ça déjà comme un investissement productif
29:04 pour une entreprise, car il y a énormément d'avantages.
29:07 Le marché entreprise souffre d'un double paradoxe.
29:10 D'abord, nous avons la meilleure infrastructure d'Europe,
29:13 mais de très loin. Nous sommes largement en avance.
29:16 La diffusion du numérique dans les entreprises
29:19 nous situe au 11e rang européen.
29:21 Le dernier classement des EASY nous met 11e.
29:23 La diffusion du numérique, comme le rappelait Nicolas Aubey,
29:26 n'est pas une réalité dans les entreprises.
29:29 Deuxième paradoxe, nous avons un marché entreprise
29:31 très riche, avec 1 000 opérateurs
29:33 qui fournissent et proposent leurs services à leurs clients,
29:36 mais seulement 3 ou 4 d'entre eux
29:38 qui concentrent 90 % des parts de marché.
29:40 Deuxième paradoxe, la fermeture du cuivre,
29:43 c'est une nouvelle chance, une nouvelle donne
29:45 du marché entreprise en France.
29:47 Il faut s'en saisir.
29:48 Nous aussi, on fait notre baromètre IFOP
29:51 chaque année avec Covage,
29:53 sur la diffusion du très haut débit dans les entreprises.
29:56 50 % des entreprises qui passent à la fibre
29:58 manifestent leur souhait de pouvoir remettre en concurrence
30:02 leur opérateur.
30:03 C'est bien, ça permet et ça tire tout le monde vers le haut.
30:06 Ça drive l'innovation et ça permet au marché
30:09 d'être un peu plus dynamique,
30:10 même si on est quand même bien servi.
30:12 Je pense qu'il y a un plan à côté
30:14 du plan de fermeture du cuivre,
30:16 qui est un plan d'accompagnement des entreprises.
30:19 C'est l'une des 30 propositions insatisfaites
30:21 que nous avions formulées.
30:23 La moitié ont été satisfaites,
30:25 mais l'une de celles qui n'ont pas été satisfaites,
30:27 c'est de dire qu'il faut encourager les entreprises
30:30 à passer à l'ère du numérique.
30:32 Je pense qu'un plan national de communication
30:35 et de formation serait bienvenu.
30:37 -Ariel Turpin, comment ça se passe sur le terrain
30:40 entre les différents intervenants sur ce projet ?
30:43 C'est pas Orange tout seul qui fait le travail ?
30:45 -De toute façon, en première ligne,
30:47 ce sont les élus locaux.
30:49 Si ça se passe mal,
30:50 c'est les élus qui sont en première ligne.
30:52 C'est pour ça qu'on s'est très tôt mobilisés,
30:55 Région de France, Département de France,
30:57 l'AMF, l'AVK.
30:58 Nous nous sommes tous mis ensemble
31:00 pour structurer notre réponse
31:02 et dire qu'on est d'accord sous condition
31:04 pour accompagner et suivre le mouvement.
31:07 -Vous avez une cellule chez Orange
31:08 avec qui vous pouvez discuter ?
31:10 -Nous discutons vraiment bien.
31:12 Nous ne sommes pas toujours d'accord,
31:14 mais nous discutons bien.
31:16 Le lien et l'échange sont là.
31:18 On converge à 90-95 %,
31:19 les 5-10 % qui bloquent sont toujours embêtants.
31:22 Mais c'est normal, on est au début de l'histoire.
31:25 En fait, il y a un grand absent, aujourd'hui,
31:27 encore une fois, c'est l'Etat,
31:29 au travers d'une structure de communication
31:32 comme il y avait eu...
31:33 Je reviens à mon exemple de la TNT.
31:35 Il y avait eu un GIP.
31:37 On peut faire d'autres formes, bien évidemment.
31:40 Mais il y a une structure nationale, avec la Marianne,
31:43 qui explique, qui donne le là,
31:45 qui donne le mouvement, etc.
31:46 Donc là, on ne va pas dire qu'on bidouille.
31:49 -Ce n'est pas le rôle de l'ARCEP ?
31:51 -Non, l'ARCEP est là pour réguler,
31:53 s'assurer qu'il se fait...
31:55 C'est un gendarme, ce n'est pas celui qui définit la loi,
31:58 qui définit la communication.
32:00 Il faudrait leur demander, mais...
32:02 -Tout le monde a...
32:04 -Plutôt que de créer une structure ad hoc,
32:06 on peut peut-être s'appuyer déjà sur l'existant.
32:09 -Oui, mais l'ARCEP n'est pas une structure de communication
32:13 pour assurer le plan de fermeture d'un opérateur privé.
32:16 -Oui, mais là, on est sur un sujet national.
32:19 -Bien évidemment, encore une fois.
32:21 Un sujet national... -Et presque bien public.
32:24 -Qui a payé le réseau de cuivre ?
32:26 C'est la question qu'il faut se poser.
32:28 C'est les usagers, les abonnés, nos parents, nos grands-parents,
32:32 qui ont payé les lignes de cuivre avec leur abonnement.
32:35 Ca appartient aux Français.
32:37 -Le débat de la propriété,
32:39 celui-là, je me permettrais de ne pas me prononcer là-dessus.
32:42 Une chose est sûre, et c'est le souhait de tous,
32:45 y compris d'Orange.
32:46 Ariel a parlé de la nécessaire communication.
32:49 Elle existe dans les préfectures.
32:51 Elle n'existe pas avec les syndicats mixtes
32:54 d'aménagement numérique du territoire.
32:56 On ne réussira pas le chantier du plan cuivre
32:59 avec un objectif aussi ambitieux
33:01 que celui de la fermeture totale technique en 2030.
33:04 C'est un objectif extrêmement ambitieux.
33:06 On ne réussira pas si tout le monde n'est pas partie prenante,
33:10 la RCEP, le gouvernement, les collectivités.
33:12 -Il faut s'aligner.
33:14 Vous aviez une annonce. C'est la fin de notre talk.
33:17 Je voulais vous annoncer votre initiative.
33:19 -Nous sortons une plateforme d'information
33:22 sur l'arrêt du cuivre, qui s'appelle www.arrêtducuivre.fr,
33:25 qui va présenter pour les entreprises, en fait,
33:28 la date de l'arrêt du cuivre dans leur entreprise,
33:33 et qui va permettre de chercher toutes les lignes qu'elles ont
33:37 et de trouver des solutions pour remplacer ce qu'elles ont.
33:40 Ce n'est pas une seule ligne, c'est plusieurs.
33:43 -Vous créez un centre d'information
33:45 sur l'arrêt du cuivre pour les entreprises.
33:48 Vous allez compiler toutes les données disponibles.
33:51 -On va essayer de l'enrichir, de compiler toutes les données
33:54 sur le marché entreprise.
33:56 -C'est une plateforme ouverte. Tout le monde pourra
33:59 apporter son lot d'informations.
34:01 -Aujourd'hui. -Aujourd'hui. Super.
34:03 Merci beaucoup. Merci à Ariel Turpin, de l'Avica.
34:06 Merci à Philippe Legrand, d'Infranum.
34:08 Et merci, Nicolas Aubey, de Céleste.
34:10 Jean-Charles, Nicolas, de Y-Assembly.
34:13 Merci. Juste après la pause, on se retrouve pour parler
34:16 d'une nouvelle fraude, nouvelle Eldorado
34:19 pour les cybercriminels.
34:20 Deuxième partie de l'émission "Smartech",
34:30 sur le numérique et les technologies.
34:32 C'est lors de notre rendez-vous avec ce nouveau type d'arnaque,
34:36 cette fraude aux faux banquiers, dont va nous parler Hervé Lejouan,
34:39 qui est advisor.
34:41 Restez avec moi en plateau.
34:42 Jean-Charles Nicolas, fondateur de Y-Assembly,
34:45 Philippe Legrand, président d'Infranum,
34:47 Ariel Turpin, délégué général de l'Avica,
34:50 Nicolas Aubey, président fondateur de Céleste.
34:53 On a répondu à vos questions sur le cuivre.
34:55 On va répondre à vos questions sur cette fraude.
34:58 On va répondre à vos questions sur cette fraude aux faux banquiers.
35:02 Comment ça s'articule ?
35:03 -Bonjour, Delphine, déjà.
35:05 Ca s'articule, comme son nom l'indique,
35:07 c'est un moyen, et ça se passe par téléphone,
35:10 de se faire passer pour votre banque,
35:12 et donc votre banquier, par des individus,
35:15 afin de vous soutirer de l'argent.
35:17 Et donc, au final, de vous faire effectuer un virement
35:20 à partir de votre compte sur un compte tiers.
35:23 Il y a plusieurs techniques qui sont utilisées par les fraudeurs,
35:27 qui sont de plus en plus professionnels.
35:29 Je vais vous en citer deux.
35:31 La première technique, c'est de vous envoyer un SMS ou un e-mail
35:35 qui va vous alerter sur potentiellement le fait
35:38 que vous avez pas mis à jour,
35:40 ou que vous devez mettre à jour vos mots de passe
35:43 sur votre compte en banque, ou alors votre vignette critère.
35:47 Votre vignette critère, vous devez absolument l'acheter,
35:50 parce que c'est la loi qui vous l'oblige.
35:52 A partir de ce moment-là, il y a un lien,
35:55 vous avez un lien sur SMS, vous cliquez sur le lien,
35:58 vous arrivez sur un site professionnel,
36:00 et sur ce site, vous allez l'acheter pour quelques euros,
36:03 mais vous allez laisser votre numéro de carte de crédit.
36:07 Et ce numéro de carte de crédit,
36:09 ils vont l'exploiter pour vous soutirer un peu plus d'argent
36:12 que les 3,90 euros, mais ça s'arrête pas là.
36:15 Parce qu'au final, à quelques jours après,
36:17 c'est là qu'intervient le faux banquier.
36:20 Vous recevrez un appel de votre banque,
36:22 le numéro qui vous est familier de votre banque,
36:24 et là, vous allez avoir quelqu'un qui va vous dire
36:27 "on a constaté des mouvements frauduleux
36:30 "suspects sur votre compte."
36:31 Alors, vous vous dites "ah bon ?"
36:33 Et donc, il vous invite à vous connecter en temps réel,
36:36 il vous parle comme votre banquier,
36:38 il connaît parfaitement l'application,
36:40 il va vous inviter à vous connecter dans votre espace
36:43 et à constater par vous-même qu'il y a des mouvements frauduleux.
36:47 Et là, vous commencez à paniquer,
36:49 puisque tout ça se passe très vite,
36:51 et vous vous dites que vous allez vous faire vider
36:53 votre compte en banque dans les prochains jours.
36:56 Il faut agir vite.
36:57 C'est quoi ? C'est de faire un virement
36:59 sur un compte soi-disant sécurisé de votre banque
37:02 qui vous permet de sauvegarder vos fonds
37:04 pendant que la banque se tue des fraudeurs.
37:07 Et là, sous l'effet de la panique,
37:09 il y a beaucoup de personnes qui vont effectuer ce virement,
37:12 c'est-à-dire qu'elles vont créer un nouveau bénéficiaire,
37:15 et elles vont effectuer un virement qui va vider leur compte en banque.
37:19 C'est un moyen. L'autre moyen qui est aussi utilisé,
37:23 c'est que vous recherchez un prêt sur Internet
37:26 parce que vous avez un bien immobilier à acheter
37:28 ou un bien de consommation à acheter,
37:30 et dans les temps qui courent,
37:32 la hausse des taux fait que vous êtes attentif à cela.
37:35 Et puis vous allez tomber sur une proposition
37:38 qui vous paraît alléchante
37:39 parce qu'elle est dans l'espace économique européen,
37:42 que des fois, il y a des taux inférieurs dans certains pays.
37:45 Vous allez cliquer sur un lien, arriver sur un site
37:48 qui est très professionnel,
37:50 où on vous demande de faire une demande de prêt.
37:53 On vous propose un taux à priori très avantageux.
37:55 Vous remplissez tous ces documents.
37:57 C'est une situation tout à fait normale.
38:00 Et quelques jours après,
38:01 vous allez recevoir un appel du dit banquier,
38:04 parce que c'est une banque qui s'est présentée.
38:06 Et là, malheureusement, ce n'est pas un vrai banquier.
38:09 Il va vous continuer, il va vous faire parler,
38:12 vous faire échanger des documents, vous faire signer des documents,
38:16 où vous allez devoir signer l'offre de prêt.
38:19 Et là, il va vous dire, avant de la signer,
38:21 ce qu'il faudrait faire, c'est effectivement faire un virement
38:24 de le dépôt de garantie,
38:26 qui est généralement lié à un achat,
38:29 sur notre compte en banque.
38:30 Là, c'est pareil, dépôt de garantie,
38:32 vous faites un virement instantané, nouveau bénéficiaire.
38:35 Et ça peut chiffrer en centaines de milliers d'euros.
38:37 Il y a eu des exemples récemment,
38:38 que ce soit en Europe, en France ou aux États-Unis,
38:41 où des gens ont viré jusqu'à 250 000,
38:43 voire 300 000 euros ou 300 000 dollars.
38:45 Donc voilà ce type de fraude.
38:47 -Dans le cas où on est victime de ce type d'arnaque,
38:51 est-ce qu'on peut se faire rembourser ?
38:53 -Alors, justement, c'est là où il y a un problème.
38:55 Malheureusement, non.
38:57 Ce qui va se passer, c'est que, contrairement à la carte de crédit,
39:00 quand vous vous faites voler votre carte de crédit,
39:02 des achats vont être effectués à votre insu.
39:04 Donc déjà, vous pouvez bloquer la carte de crédit.
39:07 Et comme les achats sont effectués à votre insu,
39:08 vous n'avez pas donné votre consentement pour faire ces achats.
39:10 Vous pouvez le prouver.
39:11 Alors, généralement, il y a quand même un peu de vérification.
39:14 Mais vous allez vous faire rembourser.
39:16 Dans le cas où vous déclarez un nouveau bénéficiaire
39:19 et que vous faites un virement vers un compte en banque,
39:23 vous avez donné votre consentement.
39:24 C'est comme si, effectivement, moi, j'effectuais un virement
39:27 vers que ce soit un de mes amis,
39:29 parce que je veux l'aider, ou un de mes enfants.
39:31 Donc là, vous créez un bénéficiaire,
39:33 vous virez votre argent.
39:34 Vous êtes responsable.
39:36 -Merci beaucoup, Hervé Lejouan.
39:37 Important d'alerter sur ce type d'arnaque,
39:40 parce que derrière, il n'y a pas de recours possible.
39:42 Je n'ai pas le temps de vous faire réagir, messieurs.
39:44 Je sais que ça vous a beaucoup intéressé également.
39:46 Merci beaucoup, Hervé Lejouan.
39:48 À suivre dans Smartech, notre chronique au Val-O-M.
39:51 Eva va nous parler d'une collection de NFT
39:58 qui ne veut pas dire son nom.
40:00 -Ne dit à personne qu'il s'agit de NFT.
40:03 Les scandales, les arnaques et les procès en volatilité
40:07 auront eu raison de la réputation des NFT,
40:10 à l'instar de Voldemort dans Harry Potter.
40:13 Mieux vaut donc ne pas prononcer son nom.
40:16 C'est le pari qu'a fait Globe Entertainment & Media.
40:19 Elle possède des archives photo du milieu musical
40:21 parmi les plus célèbres du monde,
40:24 comme les Beatles ou Jimi Hendrix.
40:26 Elle lance donc non pas une nouvelle collection de NFT,
40:29 mais de certificats d'authenticité numérique, ou DCAO,
40:33 une collection autour d'un des plus grands groupes de rock
40:36 de tous les temps, The Rolling Stones.
40:39 Elle s'est associée avec One Off, une entreprise spécialiste
40:42 des solutions blockchain.
40:44 C'est une série de 40 photos sous forme de diapositive
40:47 qui mettent en scène différents moments de vie
40:50 du groupe mythique sur la période 1960-1990.
40:54 Et ces photos sont adossées, bien sûr, à un NFT.
40:57 Mais attention, le mot "NFT", lui, n'apparaît pas.
41:01 Et ça, c'est grâce à la société Art Trust.
41:04 Elle a développé un système de QR code
41:06 qui reprend la technologie NFT.
41:08 Il suffit de flasher avec son smartphone
41:11 pour être dirigé vers une plateforme.
41:13 Et Art Trust est capable d'expliquer sur toute une page
41:17 le fonctionnement de son système
41:19 sans jamais utiliser le mot "blockchain" ni "NFT".
41:23 Alors, faut-il changer de nom pour faire accepter l'NFT au grand public ?
41:27 La tendance semble être celle-là,
41:29 car ce n'est pas la première ni la dernière entreprise à s'éloigner,
41:33 du moins dans la communication du secteur des cryptos et des NFT,
41:37 pour gagner en crédibilité.
41:40 La com, c'est compliqué.
41:42 Merci beaucoup, chers invités.
41:44 Jean-Charles Nicolas, fondateur de YS&B,
41:46 Ariel Turpin, dégué général d'Avica,
41:48 Philippe Legrand, président d'Infranu,
41:50 et Nicolas Aubé, président fondateur de Celes.
41:52 Vous étiez avec moi pour répondre aux questions sur la fermeture du cuivre.
41:55 C'était Smartech. Merci beaucoup pour vos questions sur les réseaux sociaux.
41:58 On se retrouve dès demain avec de nouveaux sujets,
42:00 de nouvelles discussions sur la tech.
42:03 Sous-titrage ST' 501
42:05 ♪ ♪ ♪

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