• il y a 2 ans
On se souvient du recyclage de Barroso, de Junker… La rumeur court que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen n'aspirerait non pas à rempiler en 2024 mais à prendre plutôt la tête de l'OTAN, à la suite de Jens Stoltenberg.

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Transcription
00:00 C'est une rumeur qui court dans les couloirs de la commission de Bruxelles depuis déjà
00:08 quelques semaines.
00:10 Au mois de septembre, le patron de l'OTAN, Jens Stoltenberg, va rendre son tablier.
00:17 Et certains prétendent que Ursula von der Leyen pourrait être intéressée par le poste.
00:22 Alors, ce n'est pas anodin que surgisse cette rumeur qui, évidemment, a été démentie
00:30 par l'entourage de l'intéressée.
00:32 Ursula von der Leyen est censée rester à la tête de la commission européenne jusqu'au
00:36 mois de mai 2024.
00:38 Elle serait bien tentée d'ailleurs de rempiler.
00:41 Et donc, elle doit mettre en place une campagne pour sa réélection.
00:48 Alors, cette rumeur sur l'OTAN est-elle un mauvais coup qui lui serait fait par des
00:53 concurrents ou par des gens qui voudraient la plomber en signalant qu'elle postule
00:59 ailleurs ? Ou bien est-ce un élément extrêmement révélateur ?
01:03 Parce que ce qu'il y a d'intéressant dans cette rumeur, c'est qu'en fait, elle
01:08 n'est pas illogique.
01:10 D'abord parce que le poste occupé par le Norvégien Stoltenberg est un poste, lui aussi
01:16 prestigieux et un poste clé, surtout depuis que l'OTAN a repris du poil de la bête.
01:22 Mais surtout, en fait, on y verrait bien Ursula von der Leyen.
01:26 Pourquoi ? Parce qu'elle est parfaitement compatible
01:29 pour ce poste, dans la mesure où ça n'a échappé à personne.
01:33 Elle penche fortement du côté de Washington.
01:37 Elle incarne en fait une vision de son rôle à la commission européenne, une vision de
01:44 l'Union européenne totalement alignée sur les positions américaines.
01:49 Passons sur les questions autour des contrats Pfizer, les contrats des vaccins anti-Covid.
01:58 L'enquête de ce point de vue-là ne fait que commencer.
02:02 Mais de toute façon, Ursula von der Leyen n'a jamais donné l'impression de se méfier
02:10 de l'ensemble des intérêts américains.
02:12 Et la façon dont elle gère la position de l'Union européenne dans le choc des empires
02:20 entre les États-Unis et la Chine donne l'impression que l'idée très française d'une autonomie
02:27 stratégique européenne ne l'effleure vraiment pas.
02:32 Bref, la rumeur de l'arrivée potentielle d'Ursula von der Leyen à la tête de l'OTAN
02:40 révèle en fait que cette idée d'autonomie stratégique européenne, cette idée de défense
02:46 européenne défendue par Emmanuel Macron n'est en fait que très peu partagée en
02:51 Europe, et c'est bien le problème.
02:53 Les instances de l'Union européenne ne sont absolument pas tournées vers l'idée
02:59 d'une Europe puissance et sont fortement liées aux intérêts américains.
03:04 Sans aller jusqu'à la caricature que fut José Manuel Barroso, qui a été gentiment
03:11 accueilli par Goldman Sachs après son départ de la présidence de la Commission, sans aller
03:16 jusqu'à Jean-Claude Juncker qui lui aussi affichait benoîtement sa proximité avec
03:21 Washington, Ursula von der Leyen en fait se situe dans une continuité pure et simple
03:28 avec évidemment les intérêts allemands en tête également.
03:33 Et finalement les seuls qui pourraient être ennuyés par un départ à l'OTAN, ce serait
03:39 justement nos voisins allemands qui considèrent qu'elle est très bien à la tête de la
03:44 Commission pour permettre à Berlin de continuer à faire valoir ses propres intérêts.
03:49 !

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