• l’année dernière
Mercredi 19 avril 2023, SMART BOURSE reçoit Alice Ducros (Gérante, Bordier & Cie) et Thierry Guille (Président, Raymond James Euro Equities)

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Bienvenue dans Smart Bourse, votre double dose quotidienne de marché en direct sur
00:11 Bismarck, chaque jour à la mi-journée 12h30, 13h et en fin d'après-midi la grande édition
00:15 pendant une heure à partir de 17h, rediffusée à 20h sur Bismarck TV, émission que vous
00:21 retrouvez chaque jour en replay sur Bismarck.fr et en podcast sur l'ensemble de vos plateformes.
00:25 Au sommaire de cette édition de la mi-journée, des indices en Europe qui marquent une pause
00:30 avec des investisseurs qui sont plus focalisés que jamais sur les résultats d'entreprises.
00:36 On entre dans le dur de cette saison de publication des résultats du premier trimestre pour les
00:40 grands groupes américains et européens.
00:43 Parmi les publications marquantes, on retiendra les chiffres de Netflix hier soir et surtout
00:48 la stratégie de lutte contre le partage frauduleux des comptes Netflix.
00:53 Cette stratégie va monter en puissance dans les prochains mois.
00:57 Netflix a confirmé avec un peu de décalage par rapport au calendrier initialement prévu
01:02 que le marché américain verra une facturation du partage des comptes dans les prochains
01:08 mois.
01:09 Une nouvelle qui a permis au titre Netflix de limiter sa baisse hors séance après une
01:14 réaction assez négative, il faut le dire, par rapport à la publication du nombre d'abonnés,
01:20 une croissance qui a été décevante de ce point de vue-là, ainsi que des perspectives
01:23 de résultats également qui n'ont pas pleinement satisfait les investisseurs sur les comptes,
01:28 le partage des comptes.
01:30 Plusieurs marchés ont déjà été testés de ce point de vue-là, le Canada notamment,
01:33 mais donc le gros du marché, le marché américain, verra ses partages de comptes facturés dans
01:39 les prochains mois.
01:40 Netflix estime aujourd'hui que 100 millions de personnes dans le monde utilisent un compte
01:44 pour lequel elles ne payent pas.
01:46 Du côté de la tech européenne, on retiendra les messages d'ASML aujourd'hui dans la chaîne
01:52 de valeur des semi-conducteurs bien sûr.
01:54 ASML qui a délivré des résultats impeccables et des prévisions qui sont au-delà des attentes.
02:00 Néanmoins, ASML décrit toujours des signaux mitigés pour la demande finale en fonction
02:07 des différents segments de marché dans l'industrie des semi-conducteurs.
02:12 Néanmoins, la demande pour les machines de lithographie ASML continuera d'être supérieure
02:17 aux capacités de production du groupe pour cette année, a affirmé à nouveau le PDG
02:22 d'ASML.
02:23 Le titre est plutôt orienté à la baisse à mi-séance en Europe.
02:27 Voilà pour les sujets micros du moment.
02:29 Nous parlerons stratégie-action avec nos deux invités dans un instant.
02:33 Pour la partie américaine avec Thierry Guille, présidente de Raymond James Euroécoutie
02:37 et plus globalement encore avec Alice Ducrox, gérante chez Bordier et Compagnie à Paris.
02:42 Parlons stratégie d'investissement et stratégie d'allocation pour commencer avec Alice Ducrox
02:57 qui est avec nous en plateau pour cette demi-heure, gérante chez Bordier et Compagnie à Paris.
03:01 Bonjour et bienvenue Alice.
03:02 Bonjour Thierry.
03:03 Merci beaucoup d'être là.
03:04 On parlera spécifiquement de la classe d'actifs actions mais globalement comment réfléchir
03:08 à construire une allocation stratégique aujourd'hui dans un contexte de marché où beaucoup d'investisseurs
03:13 évidemment voient d'un très bon oeil le retour des rendements obligataires avec la
03:20 hausse des taux et malgré cela on a toujours une volatilité sur ces marchés obligataires
03:25 qui reste très importante, beaucoup plus élevée que sur les marchés actions dont
03:30 la volatilité n'a cessé de baisser d'ailleurs depuis un mois.
03:33 Qu'est-ce que ça inspire comme réflexion quand on construit des allocations stratégiques
03:37 pour ces clients ?
03:38 Alors effectivement pour construire un portefeuille aujourd'hui on a une fenêtre qui s'est
03:46 ouverte depuis déjà quelques mois sur la partie crédit donc aujourd'hui on sent que
03:51 ça se resserre un petit peu et donc il faut embarquer des rendements qui sont connus sur
03:59 l'euro, nous on fait pas mal de crédit en investment grade sur de l'euro de manière
04:03 assez classique et donc selon la date d'échéance aujourd'hui on peut verrouiller des taux
04:09 de rendement sur des titres, sur des stratégies que ce soit sur des obligations en direct pour
04:14 des portefeuilles avec une certaine capacité mais aussi à travers des fonds à échéance
04:19 qu'on va aussi panacher, on a vu toute une gamme de fonds à échéance qui se sont créés
04:23 bien à propos en 2022 donc on a la possibilité de rentrer sur ces fonds.
04:27 C'est certain que le rythme de hausse des taux des banques centrales de l'année dernière
04:33 qui était quand même pas tout à fait anticipé, on n'aurait pas imaginé qu'on allait passer
04:40 de 0,5 à 4,5 sur le taux de référence de la Fed, nous a permis de revenir à des portefeuilles
04:48 équilibrés avec une source de rendement et de performance pour les clients privés
04:54 qu'on n'avait pas depuis le début du QE en fait donc effectivement sur la partie
04:59 obligataire on a la possibilité d'avoir des produits à nouveau.
05:03 Après l'autre question, comme vous le disiez sur les marchés actions on est très topiche
05:07 donc on est sur des marchés qui sont très hauts notamment sur les marchés européens
05:12 donc le CAC 40 évidemment on ne peut pas passer à côté.
05:16 En fait dans ces moments-là, alors ça dépend déjà de l'horizon de temps.
05:23 Notre stratégie d'investissement s'inscrit plutôt sur du long terme donc aujourd'hui
05:28 la question c'est de se dire par exemple sur LVMH qui publie, en même temps à chaque
05:34 fois qu'il y a une publication d'LVMH on voit de très bons résultats et ça rebondit
05:38 mais est-ce qu'on peut encore rentrer sur un titre comme LVMH ? En fait on se posait
05:42 déjà la question il y a deux ans, il y a cinq ans et la réponse est oui parce que
05:45 les résultats sont au rendez-vous, la croissance du chiffre d'affaires, les relais, là on
05:48 voit aussi que la diversification du groupe et notamment la reprise du trafic des voyages
05:55 permet à des divisions comme celles qui sont présentes dans les aéroports ou même à
05:59 Sephora de reprendre aussi un bon rythme de croissance par rapport à ce qu'était en
06:04 2022 et avant.
06:05 Donc l'idée pour un investisseur et pour nous, gérants de portefeuille, c'est de
06:10 commencer à mettre des billes en fait au moment où on commence à construire le portefeuille
06:15 et puis petit à petit travailler le prix de la ligne mais dans une optique de détention
06:19 de long terme, oui on peut encore acheter du LVMH.
06:22 Le point de croissance de LVMH n'est pas forcément si cher que ça, quand on regarde
06:27 la croissance publiée, délivrée et embarquée pour un groupe comme LVMH, quand on rapporte
06:34 ça à la valorisation du groupe finalement on est encore à l'aise avec ce genre de
06:39 profil.
06:40 Oui et puis alors il y a deux choses, déjà quand on la compare à Sephirz, par exemple
06:44 à Hermès, que l'on porte aussi mais peut-être qu'on peut alléger un petit peu parce que
06:49 la valo est quand même plus élevée, la valorisation, eh bien LVMH reste attractif en comparaison.
06:56 Après on peut regarder le luxe dans son ensemble et là par exemple sur les Etats-Unis on aime
07:01 bien Estée Lauder, nos portefeuilles sont très internationaux et d'un point de vue
07:06 plutôt allocation, donc les marchés américains on pourrait y revenir, présentent un réservoir
07:12 avec un début d'année qui est quand même beaucoup moins pushy que sur l'Europe.
07:16 Globalement effectivement, de quelle manière on a envie de s'exposer au marché actions
07:22 dans un contexte où certains indices sont un peu topiche, vous l'avez dit, donc il
07:25 y a les historiques, la qualité, la croissance avec le secteur du luxe, un profil comme Estée
07:33 Lauder, au-delà de ça quel type de secteur, quel type de profil d'entreprise est-ce
07:38 qu'on a envie d'avoir aujourd'hui pour s'exposer au risque action ?
07:42 Alors le risque action, il est aussi sur le potentiel de décélération de l'économie
07:49 à court ou moyen terme, alors savoir où on va, comment on va, l'ND, on peut faire
07:57 beaucoup de prévisions, mais dans ce type de marché les valeurs de qualité, de croissance
08:04 rentables avec des bilans solides tels que celles que l'on sélectionne nous dans les
08:09 mandats que l'on propose qui sont composés de ce qu'on appelle "core holding", donc
08:13 qui sont triés selon des filtres quantitatifs et qualitatifs, nous permettent d'être
08:18 sereins en fait dans des marchés qui peuvent baisser, et donc c'est des valeurs qui baisseront
08:23 moins, et c'est aussi comme ça qu'on fait de la performance, c'est en perdant moins
08:28 d'argent dans des marchés baissiers, donc c'est une approche que l'on a.
08:34 Oui oui je comprends, effectivement avec un marché qui a été quand même très cyclique
08:38 en début d'année, et une rotation ou un renversement peut-être de la hiérarchie
08:44 sectorielle à compter du mois de mars.
08:46 Par rapport au secteur en fait, là on voit que la santé s'est bien reprise sur le mois
08:50 de mars, typiquement dans les portefeuilles bordiers on va avoir une exposition aux valeurs
08:55 de santé qui sera assez importante, donc on ne va pas forcément suivre le marché
09:00 et se dire "bah tiens la santé il n'y a plus".
09:02 Au contraire, la consommation de base, la santé et la consommation de base plus largement
09:06 des procteurs et autres, peuvent vraiment dans des marchés un petit peu volatiles,
09:13 parce que le marché ne va pas monter au ciel sans un peu de volatilité, donc c'est des
09:18 titres qu'on a envie d'avoir nous dans nos portefeuilles.
09:20 Et justement des titres de consommation proches du consommateur final, ça pose la question
09:27 du pricing power dans le contexte inflationniste du moment, est-ce que oui on a confiance dans
09:33 la capacité de ces groupes à préserver le niveau des marges qui a pu être atteint
09:39 d'ailleurs ces derniers trimestres ?
09:40 Oui, on voit sur les publications, dernièrement notamment Procter, que les marges sont quand
09:45 même plutôt préservées, donc ils ont réussi à suivre l'inflation des matières premières.
09:50 Après en plus l'inflation, on espère qu'on arrive quand même au bout et que les politiques
09:55 des banquiers centraux vont payer finalement.
09:59 Et toujours dans une logique d'allocation, vous disiez le marché américain, on en parlera
10:04 spécifiquement avec Thierry dans quelques instants, mais il y a un rééquilibrage à
10:08 faire peut-être entre le marché américain et européen par rapport à la dynamique de
10:12 marché qu'on a vu depuis six mois maintenant, qui a été très profitable à l'Europe ?
10:16 Oui, il y a deux types d'investissement et d'approche du marché.
10:20 Il y a ceux qui achètent ce qui monte et qui achètent tout en haut de ce qui a déjà
10:24 monté, qui disent tiens c'est maintenant, et il y a ceux qui se disent, qui sont un
10:28 peu contrariants, on s'inscrit dans des dynamiques de plus long terme où on va aller chercher
10:34 des marchés qui ont moins profité de l'appétit des investisseurs sur les dernières séances
10:41 semaines.
10:42 Typiquement on a les US, on a encore pas mal de titres qui restent à des niveaux inférieurs
10:47 à leurs records précédents, ce qui n'est pas le cas pour le CAC qui par exemple est
10:51 sur un record.
10:52 Donc ça c'est une bonne façon d'aller chercher des titres qui ne vont pas forcément
10:58 être sur le devant de la scène mais qui vont permettre de rentrer sur des points de
11:03 prix qui nous semblent nous attractifs.
11:05 Comment vous regardez à ce titre les grandes valeurs technologiques américaines, mais
11:10 pas que, il y a de la tech un peu partout dans le monde forcément ?
11:13 On a tendance à penser qu'elles sont vraiment incontournables en fait et que sur certains
11:18 titres là, typiquement on a des points d'entrée.
11:20 Alors on peut regarder Amazon qui vraiment il y a un point d'entrée sur Amazon, après
11:25 le modèle est complexe, mais force est de constater qu'on peut rentrer aujourd'hui
11:32 à Amazon à un prix décoté.
11:34 Et la tech mondiale et notamment le secteur des semi-conducteurs, vous parliez d'ASML
11:39 qui fait partie aussi de nos core holdings depuis, enfin de manière assez historique,
11:43 ça fait plusieurs années qu'on l'a dans nos portefeuilles.
11:46 Elle publie bien, les carnets de commandes sont remplis, il y a d'autres thématiques
11:50 notamment sur la thématique de la transition énergétique où on est assez présent, qui
11:57 n'a pas vraiment été portée par les investisseurs depuis le début de l'année, mais clairement
12:03 à horizon 5-10 ans c'est des thématiques qui sont incontournables.
12:06 Demain on va avoir la publication de GTT par exemple, qui est un peu décevante sur son
12:13 parcours après un très bon parcours 2022.
12:15 On regarde aussi des titres en direct comme Vestas, au niveau US des Eton par exemple.
12:23 Et puis on va construire aussi des positions dans les portefeuilles à travers une sélection
12:26 de fonds spécialisées pour aller sur des plus petites capitalisations, sur des pure
12:30 players et donc jouer des thématiques qui ne sont pas forcément mises en avant tout
12:36 de suite mais qui pour nous portent une croissance séculaire certaine à court, même à moyen
12:44 terme.
12:45 Ce qui pèse sur ces titres là c'est que souvent il y a des fortes CAPEX et donc les
12:49 CAPEX sont contraintes par les taux actuels.
12:52 Mais les taux, je veux dire, si on se projette, je ne sais pas si c'est à 2 mois ou 6 mois,
12:57 vont finir par se normaliser, éventuellement abaisser.
13:00 Aujourd'hui la Fed a quand même une bonne marge de manœuvre et puis on a tous les
13:03 plans d'investissement qui se concrétisent.
13:05 Et de ce point de vue là, les fondamentaux de la thématique transition énergétique
13:10 ne sont absolument pas abîmés, ils sont même peut-être renforcés.
13:13 On en parle, de toute façon il y a toujours une décorrélation entre l'actualité économique
13:19 et la bourse.
13:20 On le voit aujourd'hui, il y a quand même pas mal de stress et de risques.
13:24 On n'est pas dans une configuration qui est parfaite et pourtant on a des indices qui
13:28 rebondissent très fort.
13:29 Donc il y a un décalage.
13:30 Nous ce que l'on cherche à faire c'est justement d'utiliser ce bruit macro, ce décalage,
13:36 pour rentrer sur des titres à des prix qui nous semblent attractifs.
13:38 Et c'est le cas sur des titres comme Vestas, où j'étais, où on citait juste avant.
13:41 Merci beaucoup Alice.
13:42 Merci d'avoir été avec nous en plateau pour évoquer ces quelques éléments d'une
13:46 stratégie d'investissement globale, partant de l'allocation d'actifs, pour refléter
13:51 également votre stratégie sur les marchés.
13:53 Action Alice Ducrox, gérante chez Bordier & Compagnie, qui était avec nous, l'invité
13:57 de Smart Bourse à la BigJournée sur Bsmart.
13:59 Venons-en plus spécifiquement encore au marché américain avec la saison des résultats
14:14 qui va monter en puissance dans les prochains jours et les prochaines semaines.
14:17 Thierry Guil est à nos côtés, président de Raymond James, Roé Koutis.
14:20 Bonjour et bienvenue Thierry.
14:21 Bonjour Édouard.
14:22 Merci d'être là.
14:23 Vous venez généralement avec un graphe un peu marquant qui permet justement d'appuyer
14:30 un peu vos convictions du moment chez Raymond James, Roé Koutis, Thierry, en pleine saison
14:35 de résultats avec un momentum action qui semble quand même plutôt favorable, très
14:41 favorable en Europe, plutôt positif quand même sur le marché américain également
14:45 depuis le début de l'année.
14:47 Beaucoup se posent la question de savoir si c'est un moment pour vendre, alléger un
14:53 peu ces positions action dans la perspective de marge qui à un moment donné pourrait
14:58 être mise sous pression.
14:59 Alors l'opportunité sur le marché américain pour des investisseurs européens, elle est
15:06 doule en fait.
15:07 D'une part elle est liée, c'est ce qu'évoquait Alice tout à l'heure, de marchés européens
15:11 qui ont particulièrement été généraux depuis le début d'année, même si sur certains
15:15 marchés dont la France a été assez concentrée, sur certains secteurs, dans les boîtes de
15:18 luxe, aux Etats-Unis on a eu un peu le même phénomène, il ne faut pas se cacher, la
15:21 hausse du S&P 500 depuis le début d'année se regroupe essentiellement sur les GAFAM.
15:25 Vous avez 9 valeurs de plus de 500 milliards de market cap dans la tech qui ont affiché
15:29 des hausses, au minimum à 20% et au mieux, c'est le cas d'Nvidia, plus de 80%.
15:33 Donc c'était quand même une hausse très spécifique.
15:35 Mais l'opportunité, elle existe aussi du fait du niveau du dollar.
15:40 En général quand les marchés se mettent en risque off, en quelque sorte, on assiste
15:46 à un moment donné à un retournement du billet vert et le billet vert il a quand même
15:50 pas mal cédé depuis quelques mois, il a lâché près de 15%, ce qui est beaucoup
15:53 sur l'échange en l'espace de 6 mois.
15:55 Et vu des investisseurs européens et français en particulier, ça offre une opportunité,
16:00 gagnant-gagnant, peut-être sur un marché qui a moins monté et un dollar qui est assez
16:03 déprécié sur les cours actuels.
16:05 Toute la question bien évidemment maintenant c'est sur quoi on se focalise et où sont
16:09 les opportunités.
16:10 Est-ce que c'est le moment de rentrer quand on a des doutes et des interrogations sur
16:15 les perspectives de résultats des entreprises ? Peut-être pas pour les résultats du premier
16:19 trimestre mais tout le monde s'attend à un moment, et on a déjà commencé à le
16:23 voir en séquentiel aux Etats-Unis, un affaiblissement quand même de la dynamique bénéficiaire
16:27 depuis quelques trimestres maintenant.
16:29 Certains craignent qu'à un moment, ça craque un peu du point de vue des résultats
16:35 et des bénéfices des entreprises.
16:36 Le Q1 2023 aux US devrait être en théorie, et a priori on espère que ce sera la réalité,
16:44 en tout cas chez Raymond James c'est ce qu'on pense, le point bas de la croissance
16:47 des profits si vous êtes sur du 12 moins glissant.
16:49 On est au début de la saison des publics, ça a commencé la semaine dernière avec
16:52 les grandes banques, on est sur un niveau attendu de -6,6 à peu près.
16:56 Il est fort à parier qu'en général il y ait un écart entre les attentes et les résultats
17:01 mais ce sera à peu près l'ordre de grandeur.
17:04 Q2, Q3, Q4 ce sera une autre histoire.
17:06 On part du principe qu'en même temps qu'il y aurait une détérioration des marges,
17:11 si les ventes en phase d'inflation qui a malgré tout duré, même si ça décélère
17:14 aux Etats-Unis depuis déjà de nombreux mois, depuis octobre dernier, un peu de temps après
17:19 le discours de Jackson Hole qu'avait fait Powell, on devra avoir une légère amélioration
17:24 des profits.
17:25 On a été chez Raymond James en juin de l'année dernière une des premières maisons qui avions
17:31 dit que les profits de 2013 devraient être - 2023 ? - 2023, pardon, excusez-moi, 2023
17:38 sur des niveaux d'environ 215 dollars.
17:40 C'était des objectifs assez pessimistes à l'époque.
17:42 Si on se réfère à Facset par exemple qui estimait à l'époque 245 dollars, ils sont
17:47 pratiquement à ce niveau-là en début d'année.
17:50 Vouloir parier sur ce niveau de profit sur fin 2023 c'est un exercice un peu compliqué
17:56 parce que ça dépend de beaucoup de choses.
17:57 Trouver des niveaux de profit, il faut que vous trouviez les bonnes marges, les bonnes
18:02 ventes, mais on peut raisonnablement s'attendre à cet ordre-là.
18:05 Le graphe que je vous ai apporté aujourd'hui, il a pour vertu de vouloir un petit peu expliquer,
18:11 pour vous donner une explication un peu courte, qu'il faut être capable d'acheter le marché
18:16 avec des profits qui baissent.
18:17 Et donc il y a deux périodes qui sont mentionnées là.
18:21 C'est un graphe qui s'étale sur une durée de 20 ans.
18:24 La première zone grisée remonte à la crise financière de 2007-2008 avec un point bas
18:28 qui a été touché en mars 2009.
18:30 La ligne bleue du haut représente en fait le SPI 500.
18:34 La ligne verte représente les profits.
18:36 Vous voyez qu'il y a un décalage entre le point bas qui était touché en mars 2009
18:40 qui à l'époque sur le SPI était d'un niveau de 666 et avec des profits qui eux-mêmes
18:46 ont touché un point bas neuf mois plus tard.
18:48 Quand vous vous transposez sur la période Covid avec le point bas qu'on a tous connu
18:53 il n'y a pas très longtemps, en mars 2020, même histoire.
18:56 Les profits s'effondrent, l'activité se ferme et la baisse des profits n'est touchée
19:00 que finalement six à neuf mois plus tard.
19:02 D'où la question.
19:04 L'idée c'est de savoir quand est-ce qu'il faut se mettre long du marché.
19:09 Aujourd'hui on est un peu dans ce schéma-là.
19:13 Si vous attendez les profits, il se dit en général, et encore une fois c'est des études
19:18 un petit peu historiques, les profits touchent leur point bas en général six à neuf mois
19:22 après la fin d'une récession.
19:24 J'ai relis cette phrase deux fois parce que je ne sais déjà pas si on va en avoir une
19:28 et quand elle va commencer et encore moins quand elle va se terminer.
19:30 Mais imaginons que cette récession pointe le bout de son nez dans les prochains mois,
19:34 qu'elle dure deux, trois, quatre mois, on verra bien.
19:36 Celle de 2007-2008 était anormalement longue, celle de 2020 était anormalement courte.
19:41 On verra.
19:43 Mais je pense que vous risquez de voir un point bas peut-être sur des profits US qui
19:48 en douze mois glissant seront touchés en début d'année prochaine.
19:51 Mais le marché il faut l'acheter plutôt dans une outil que maintenant.
19:56 Maintenant je vais répondre à votre question.
19:57 Vous me demandiez ce qu'il faut l'acheter maintenant.
20:00 Je ne suis pas certain et je vais vous expliquer pourquoi.
20:03 Je pars du principe que la hausse du marché américain depuis le 1er janvier est une hausse
20:07 qui techniquement n'est pas très belle.
20:08 Trop concentrée, basse et large.
20:11 Trop concentrée.
20:12 Il y a plein d'indicateurs.
20:13 Elle s'est concentrée sur des grosses boîtes de tech.
20:15 Quand vous regardez la composante de la hausse d'un marché, vous aimez voir une participation
20:20 broad base, très large.
20:21 Vous allez voir les nombres de titres qui se rattachent aussi des moyens mobiles.
20:23 50 jours, 200 jours, c'est un peu d'analyse technique certes mais c'est important.
20:26 Cette largeur de marché, on ne l'a pas aujourd'hui.
20:28 On ne l'a pas.
20:29 Ce qui veut dire qu'il y a toujours trois possibilités.
20:32 Le marché monte, il ne fait rien ou il baisse.
20:34 Je vais en train de dire qu'on n'est pas du tout dans le postulat d'une baisse de
20:37 marché sensible.
20:38 On le dit depuis un petit bout de temps.
20:39 On se parle ensemble depuis déjà pas mal de fois.
20:41 Et nous, notre postulat était de dire en octobre, le point bas du SPI était touché.
20:45 On était à 3006.
20:46 Basé sur des statistiques liées aux élections électorales qu'on avait évoquées à l'époque.
20:50 Je suis sûr qu'on est un peu dans le même schéma.
20:53 Donc le marché a besoin de faire une pause.
20:55 On va voir ce que vont donner les résultats.
20:57 Si on a, ce n'est pas tant les résultats que les guidance qui vont être donnés par
21:01 les management des boîtes.
21:02 Ça appelle à une certaine prudence.
21:04 On a eu les grandes banques la semaine dernière.
21:05 Jimmy Dimond qui est le patron de JP Morgan, c'est un petit peu ce qu'il a déclaré.
21:09 Mais les grandes banques, c'est un peu le nerf de la guerre.
21:12 Wells Fargo, BAC, Bofar, JP Morgan ont annoncé de bons résultats.
21:17 La seule qui est un peu déçue c'est Goldman Sachs sur son activité obligataire.
21:20 C'est plutôt une bonne chose.
21:21 Donc à court terme, un peu de prudence.
21:24 Après, si vous voulez qu'on parle de thématiques ou autre.
21:28 Pour rebondir là dessus, il y a des stratégistes suivis, évidemment.
21:34 Un des stratégistes de Bank of America qui publie chaque mois l'ambiance chez les investisseurs.
21:40 Il mesure le positionnement à travers le poids relatif des actions par rapport aux
21:45 obligations dans les grandes allocations d'actifs.
21:48 La part des actions relatives aux obligations dans les allocations en avril 2023 n'a jamais
21:54 été aussi faible que depuis mars 2009.
21:58 Un autre moment clé justement dans la vie des marchés.
22:02 Sa conclusion, c'est que c'est un positionnement très bériche qui ne peut pas souffrir trop
22:06 longtemps l'absence de récession.
22:08 Il faut que le désir de récession, comme il l'écrit, soit satisfait assez vite pour
22:14 que ce positionnement soit "gagnant" chez les investisseurs.
22:18 Si la récession se fait encore attendre trop longtemps, si ce désir de récession
22:23 est encore contrarié pendant quelques mois, quelques trimestres, c'est un positionnement
22:27 qui va faire très mal à tenir.
22:28 Vous avez dans les chiffres que vous citez, dans ce pessimisme, l'essence même du fuel
22:35 pour une hausse de marché.
22:37 Et ça c'est très important.
22:39 Moi je suis excessivement contrariant sur les marchés.
22:41 Il ne faut pas se baser que sur ce paramètre.
22:44 Mais vous avez l'essence même.
22:45 2022 était une année horrible, surtout des classes d'actifs.
22:49 Taux, actions, commodité, crypto, tout ce que vous voulez.
22:52 Il y a une alternative depuis le début de l'année aux Etats-Unis en particulier, c'est
22:56 les marchés monétaires.
22:57 Vous avez sur les échéances courtes, on vous paye des rendements qui avoisinent pratiquement
23:01 les 5% aux US.
23:02 On n'est plus dans le "tea in a market", on est dans le "tea on market", "there is an
23:06 alternative".
23:07 Ça c'est sûr.
23:08 D'où la question qu'on avait évoquée ensemble, sur le plateau tout à l'heure, sur l'allocation
23:10 60/40, allocation historique, qui peut être débattue.
23:13 Mais on est sur un schéma de positionnement écouti où il faut un petit peu un catalyseur.
23:19 Le catalyseur sur l'inflation, nous on dit depuis un petit bout de temps, elle est quasiment,
23:28 sans être provocateur, mais c'est quasiment plus un problème.
23:30 Elle décélère.
23:31 Si vous ne la prenez pas en 12 mois glissant, mais que vous la prenez depuis la tendance
23:34 d'octobre, lorsque la Fed a commencé à envoyer des signaux comme quoi elle serait
23:38 moins agressive, la tendance d'inflation aux Etats-Unis n'est pas à 5.
23:42 Elle est entre 3.2 et 3.3.
23:43 Ça décélère.
23:44 Ce n'est pas les 2% que veut la Fed, mais on est en phase de décélération.
23:48 Donc la clé, c'est de venir des profits.
23:49 Et il faut que les sociétés délivrent.
23:51 C'est difficile d'avoir des allocations sectorielles quand on est en fin de phase
23:54 de bear market en général, vous avez deux secteurs qui marchent.
23:57 Les banques, aux Etats-Unis en tout cas, c'est les banques et les industriels.
24:00 Les banques, on est encore très traumatisés par la situation du mois de mars.
24:03 Moi, j'ai déjà été satisfait depuis la semaine dernière des grandes banques.
24:07 Je n'ai cesse de regarder les publications des banques régionales.
24:10 Je suis près de 150 banques régionales chez Raymond James.
24:13 Les premiers résultats ne sont pas si mauvais que ça.
24:15 Un chiffre que je voudrais vous donner, la Fed publie des datas qu'on appelle H8.
24:18 Vous les connaissez peut-être.
24:20 Et depuis deux semaines consécutives, et je ne vais pas faire de deux semaines une tendance
24:24 très longue, mais il n'y a plus de bank run.
24:26 C'est-à-dire que l'argent revient vers les banques régionales.
24:29 Pareil dans les monnaies market fund.
24:31 La fuite s'est calmée.
24:33 Oui.
24:34 C'est plus la même intensité que ce qu'on a pu voir sur quelques semaines du mois de mars.
24:37 La crise de liquidité pour l'instant, elle est terminée.
24:39 Je ne sais pas qu'elle ne va pas revenir.
24:41 Il y a des centres aussi un peu.
24:43 On va voir.
24:44 Mais pour l'instant, ce n'est pas le sien à comment aller marcher.
24:45 Donc on a en fait une situation qui se présente plutôt pas trop mal.
24:50 Si on arrive à avoir quelques bons résultats de boîtes, j'entends de grosses boîtes de tech.
24:54 On a eu Netflix, vous l'avez cité, c'est un peu réservé depuis quelques temps.
24:59 Mais on verra bien sur les grosses boîtes de tech.
25:01 Ça, ça sera important.
25:02 Comment on s'expose en matière de thématique sans avoir encore le signal définitif peut-être
25:10 d'un marché structurellement haussier ?
25:13 Il faut quand même bien faire quelque chose.
25:15 Donc le monétaire, ça, d'accord.
25:17 C'est une position d'attente.
25:19 Pour le reste, le risque/action ?
25:21 Si les taux poursuivent leur décélération, il faudra avoir de nouveau un biais vers une approche value.
25:26 Quand vous regardez les indices boursiers américains depuis le début d'année,
25:29 pour faire simple, c'était du large cap, des boîtes de croissance.
25:33 C'est le SPIC qui a monté, c'est le S&P 3000 gross, le 2000 pareil.
25:38 C'est ça qui a porté le marché.
25:40 Tous les indices value ont été en retard.
25:42 L'autre thématique qu'on regarde beaucoup parce que c'est un peu notre corps de recherche,
25:44 c'est les mid-cap américaines.
25:46 Et si on est sur un cycle qui repart, alors la croissance PIB 2023 aux US,
25:50 elle est attendue par nous, par la Fed, aux alentours de 1%.
25:53 On verra ce que ça donne.
25:54 Mais je pense que c'est là qu'il y aura des opportunités.
25:57 La thématique sectoriale, les américains emploient le terme de "barbell approach".
26:01 C'est-à-dire qu'il faut avoir un peu de tout.
26:04 Donc il faut avoir un peu de tech parce que s'il est obèse,
26:06 vous allez avoir un re-rating du marché.
26:08 C'est tout l'enjeu d'aujourd'hui.
26:09 Le PE du SPIC.
26:10 Mécanique de revalorisation.
26:11 Donc vous voulez avoir un peu de croissance.
26:13 Mais après, on a évoqué tout à l'heure le cas de la santé en Europe.
26:16 Aux Etats-Unis, c'est un des thèmes où il y a de moins de décélération des profits.
26:20 Mais pour autant, le marché n'a pas payé la santé.
26:22 Alors il faut être très sélectif.
26:23 UNH est une valeur que nous on recommande beaucoup.
26:27 Du côté des compagnies aériennes, il y a des thèmes qu'on aime bien.
26:31 C'est difficile d'avoir une vraie approche.
26:34 Mais je pense qu'industriel, avec un biais peut-être sur certains thèmes dans l'industrie,
26:41 et une poche santé, ça peut être des secteurs qui sont rewarding sur 2023.
26:45 Merci beaucoup.
26:46 Merci à vous deux.
26:47 Thierry Guil, je le rappelle, le président de Raymond James,
26:49 Roé Koutise et Alice Ducroix qui nous accompagne également pendant cette demi-heure.
26:53 Gérante chez Bordier et compagnie pour ses éléments d'analyse, de perspective sur les marchés
26:57 en matière de stratégie d'investissement des marchés en Europe qui ne font pas grand-chose.
27:01 En attendant la suite des événements, d'autres résultats à venir évidemment aux Etats-Unis.
27:06 Nous aurons les résultats de Tesla ce soir.
27:08 Et après la clôture en Europe, nous aurons la publication de L'Oréal
27:12 qui viendra ajouter encore un peu de couleur après les publications de LVMH et Hermès la semaine dernière.
27:18 Voilà pour cette édition de la mi-journée.
27:20 On se retrouve à 17h en direct sur Bismarck.
27:22 [Musique]

Recommandations