Le RN parti comme les autres ? / Fabien Roussel trublion de la NUPES ? / Quatennens

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Mettez vous d'accord avec Jean Luc Bennahmias, Alex Darmon, Benjamin Cauchy et Jean Claude Beaujour
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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-04-11##

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00:00 Sud Radio, mettez-vous d'accord, 9h10h, Christine Bouillaud.
00:05 Et on va essayer de se mettre d'accord autour de la table en ce mardi 11 avril 2023.
00:11 Vous avez également la parole au 0826-303 sans vous le savez.
00:15 Également sur tous nos réseaux sociaux en compagnie de nos quatre débatteurs du jour que je salue immédiatement.
00:20 Jean-Luc Benamias, bonjour Jean-Luc.
00:22 Bonjour.
00:23 Manque de la Ligue des droits de l'homme, ancien membre du Conseil économique, social et environnemental.
00:27 Alex Darmon, bonjour Alex. Journaliste politique et YouTuber avec votre chaîne Les Indécis.
00:32 Benjamin Cochy, bonjour.
00:34 Bonjour.
00:35 Chef d'entreprise également, Jean-Claude Beaujour.
00:37 Bonjour Jean-Claude.
00:38 Bonjour Christine.
00:39 Avocat et président du Forum transatlantique avec vous quatre et vous également chers auditeurs.
00:44 On reviendra sur cette réélection triomphale de Fabien Roussel hier à Marseille, réélu à la tête du Parti communiste français.
00:51 Est-ce que c'est une bonne ou mauvaise nouvelle pour la gauche ou en tous les cas pour la nuppesse ?
00:55 On va y revenir dans un instant.
00:57 Adrien Quatennens qui va peut-être aujourd'hui réintégrer le groupe La France Insoumise et la Nupes au sein de l'Assemblée nationale.
01:04 C'est le vote que doivent trancher les parlementaires de La France Insoumise.
01:09 Emmanuel Macron après sa sortie sur Taïwan et la Chine et les Etats-Unis qui partent aux Pays-Bas aujourd'hui pour défendre, nous dit-on, la souveraineté européenne.
01:19 Et puis si on a le temps, cette loi sur le bien vieillir qui arrive à l'Assemblée nationale. On nous promettait une loi grand âge.
01:26 C'est une loi maintenant sur le bien vieillir. On va en débattre tous ensemble.
01:29 Est-ce à la hauteur des enjeux quand on sait que le nombre de centenaires a été multiplié par 30 en l'espace de 20 ans ?
01:36 On va y revenir dans un instant avec vous quatre.
01:38 Alors on va commencer tout de suite avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
01:43 Eh bien Benjamin, c'est crise du logement ?
01:47 Oui, crise du logement. Alors c'est plutôt un coup de gueule, plutôt un cri d'alerte.
01:50 Il se trouve que depuis la remontée des taux directeurs de la Banque Centrale, ça a eu un impact sur les taux d'emprunt pour les particuliers, pour les professionnels.
01:59 Donc on achète plus cher. Le crédit coûte plus cher aujourd'hui.
02:03 Quelles sont les conséquences ? Les conséquences c'est qu'il y a moins de ventes dans l'ancien, il y a moins de ventes dans le neuf.
02:08 Les primo-accédants, les gens qui sont aujourd'hui locataires et qui souhaitent acquérir un bien immobilier,
02:13 eh bien ils se voient refuser leur prêt à plus de 41%.
02:17 Ça c'est le premier point, cri d'alerte, puisque les artisans derrière, les entreprises,
02:21 eh bien ont des carnets de commence qui sont à la baisse.
02:24 Il y a tout le secteur des agents immobiliers qui est à la baisse.
02:26 Il y a le secteur des banques également qui recrutent de moins en moins d'alternants.
02:30 Et puis deuxième incidence qu'il y a sur l'immobilier qui est en train de fragiliser, c'est la suppression de la taxe d'habitation.
02:35 Alors évidemment c'est une super bonne nouvelle pour des millions de Français, j'en fais partie.
02:39 La moins bonne nouvelle c'est que du coup les collectivités locales qui récupéraient de l'argent grâce à cette taxe d'habitation
02:44 pour fournir un service aux habitants d'une ville, eh bien doivent se reporter sur la taxe foncière.
02:50 Donc la siette des taxes foncières c'est plus 7% en moyenne en France.
02:53 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que des gens qui vivent dans des villes, des locataires de plus en plus nombreux,
02:57 souhaitent obtenir de plus en plus de services de la part de leur municipalité.
03:00 Écoles, crèches, transports, environnement, santé, tout ce que vous voulez.
03:04 Mais ces gens-là qui sont de plus en plus exigeants n'ont plus aucun lien financier, plus aucun lien fiscal
03:10 avec les municipalités dont ils réclament des services.
03:14 Donc il y a quelque chose d'assez schizophrénique avec à la fois des locataires qui n'arrivent plus à être propriétaires
03:19 mais qui sont de plus en plus exigeants, comme va la société,
03:22 et en parallèle de cela il y a tout le monde de l'immobilier.
03:25 Donc vous avez la CAFPI, vous avez plein de grands groupes immobiliers qui sont en train de lancer des cris d'alerte.
03:30 Et dernier point, le foncier est en train d'exploser, je sais que vous êtes sensibles à ce qui se passe en Haute-Garonne.
03:35 Le foncier explose et du coup ceux qui construisent du logement locatif pour des logements sociaux,
03:40 ont réduit leurs investissements de plus de 20% parce que ça coûte trop cher à faire construire aujourd'hui.
03:45 Donc cris d'alerte sur le logement, on peut parler de la réforme des retraites, on peut parler de plein de choses,
03:49 mais s'il n'y a pas un toit sur la tête des gens, il y a un vrai souci.
03:51 - Oui, c'est effectivement une machine qui est en train de se gripper considérablement.
03:56 On parle de Haute-Garonne, mais récemment il y avait une énorme manifestation du côté de Bayonne
04:00 sur la problématique du logement dans les zones en tension,
04:03 puisque les gens qui travaillent à l'année ne trouvent plus à se loger à des tarifs,
04:07 puisque c'est plus intéressant pour les propriétaires de pouvoir louer sur les zones touristiques.
04:12 Et donc il y a des réglementations qui se mettent en place.
04:15 Cette question du logement, on n'arrive pas à stabiliser, il faut construire plus.
04:20 Il faut construire avec aussi cette zone...
04:22 - Ça dépend des zones, non ?
04:23 - Ça dépend des zones, mais ça dépend aussi de la réglementation.
04:26 On discute avec les élus, Jean-Luc, peut-être aussi sur ça, sur cette question du logement,
04:31 parce qu'il n'y a plus de foncier, ou en tous les cas on ne peut plus artificialiser,
04:35 j'ai du mal à dire, certaines zones.
04:37 Donc il y a vraiment un...
04:38 - Il faut construire plus haut, peut-être aussi.
04:39 - Il faut construire plus haut, enfin il y a tout à revoir.
04:41 Et j'ai l'impression qu'on traîne ce sujet depuis tellement longtemps, Jean-Luc.
04:44 - Il faut surtout construire plus, clairement.
04:47 On le voit à chaque fois, il n'y a pas assez de construction, notamment de logements sociaux.
04:52 - Je vais élargir, Christine, par rapport à ce que tu as dit sur Bayonne,
04:55 c'est valable en Bretagne, c'est valable sur les...
04:58 - Oui, oui, tout à fait.
04:59 - Toutes les zones touristiques, c'est valable encore, c'est valable.
05:02 Et c'est le même débat, et c'est un débat compliqué, évidemment,
05:04 parce qu'il y a la liberté de louer, la liberté d'acheter.
05:07 Donc c'est un débat complexe, mais qui pose vraiment la question
05:10 pour des gens qui veulent vivre à plein temps, localement, près de leur travail,
05:14 près des écoles des enfants, évidemment...
05:16 - Et ça pose des questions d'environnement, puisqu'ils sont obligés d'habiter de plus en plus loin.
05:19 - De mobilité...
05:20 - Donc ça veut dire des mobilités, etc.
05:21 - Même, Christine, même de plus en plus loin, tu connais la région comme moi,
05:24 nous vivons le sud-ouest, clairement, même si tu vas plus loin,
05:28 il y a location aussi, évidemment, à la semaine.
05:32 C'est ce que j'ai dit au départ, il faut qu'on relance la construction
05:38 de logements sociaux dans un ensemble de territoires.
05:41 Et ce que j'en sais, je ne suis pas un grand spécialiste du logement,
05:44 ne pas m'amuser à ça, mais c'est qu'on est en dessous du nombre de logements
05:49 à construire, notamment en location.
05:52 - Vous avez raison, le vrai problème de tout ça, et je vous engage à le faire,
05:55 c'est d'aller parler avec les promoteurs, avec les fédérations promoteurs immobiliers
05:59 aussi, de toutes les régions, vous verrez ce qu'ils vous raconteront,
06:02 c'est que c'est une histoire incroyable pour pouvoir convaincre les élus locaux
06:08 de construire à des endroits, ce sont des dossiers administratifs qui sont considérables.
06:12 On parle souvent, vous savez, de mille feuilles administratives en France.
06:14 Et bien pour ces fédérations, pour ces promoteurs immobiliers,
06:17 je vous promets que pour convaincre les élus de construire sur leur territoire,
06:20 c'est très très compliqué.
06:22 - Oui, parce qu'il y a un équilibre.
06:24 - Oui, mais c'est un équilibre sur le territoire.
06:26 - Pardonne-moi, mais ça revient exactement à ce que je disais tout à l'heure,
06:29 à partir du moment où les locataires ne rapportent plus d'argent aux collectivités locales
06:34 vu qu'ils ne payent plus de taxes d'habitation.
06:36 Comment une municipalité va vouloir accepter des logements sociaux
06:39 où les locataires, où les habitants ne seront finalement tributaires et rétributaires
06:44 d'aucune taxe, mais qui vont avoir besoin, étant donné que tu ramènes des logements sociaux,
06:48 tu vas avoir besoin de plus d'écoles, de plus d'assainissement, de plus de voiries,
06:52 et en l'occurrence, il n'y a pas de dotation qui va en face.
06:54 Donc c'est le serpent qui se mord la queue.
06:56 - Oui, fausse bonne idée là, j'ai pris l'impression.
06:58 - C'est vrai qu'en France, c'est vraiment le serpent de mer,
07:01 parce qu'il y a 15 ans, on parlait déjà du problème du logement,
07:03 il y a 20 ans, on parlait du problème du logement,
07:05 donc en complément de tout ce qui vient d'être dit,
07:07 il y a un élément fondamental qui me semble qui doit être rajouté,
07:11 c'est la question de l'aménagement du territoire, c'est-à-dire quoi que vous fassiez.
07:15 À partir du moment où, je prends un exemple pour ceux qui connaissent la région parisienne,
07:19 vous continuez à construire des toits à la défense, c'est très bien le quartier financier,
07:23 sauf que forcément, les gens qui vont y travailler,
07:27 vont souhaiter habiter, grosso modo, à 45 minutes, une heure maximum de leur travail.
07:32 Donc ça veut dire qu'il y a quelque chose, et je conçois bien que ce soit compliqué,
07:36 et si c'était facile, on l'aurait déjà fait.
07:38 Pour pouvoir réaménager l'ensemble de notre territoire,
07:42 pour pouvoir offrir des services qui font qu'on serait plus incité à vivre à X plutôt qu'à Y,
07:49 c'est donc tout un schéma.
07:51 Il y a quelques années, nous avions travaillé avec quelques amis sur le comparatif France-États-Unis,
07:55 est-ce que les Américains sont plus mobiles que les Français ?
07:58 - Oui, tout à fait, je me souviens.
07:59 - Eh bien en réalité, on s'était aperçu que les Américains n'étaient pas plus mobiles,
08:03 et que les jeunes Français avaient du mal parfois à se déplacer,
08:08 non pas simplement parce qu'ils ne voulaient pas se déplacer,
08:11 mais qu'ils exigeaient par exemple une collectivité,
08:13 on parlait culture tout à l'heure,
08:15 eh bien qu'il y ait une offre culturelle, qu'il y ait une offre d'activité,
08:18 moi je vois qu'il y a beaucoup de...
08:20 même à 30-40 km de Paris, vous avez des zones où il faut, pour se loger,
08:24 c'est 50% moins cher que dans Paris,
08:27 sauf qu'il faut le bon transport, il faut le train qui arrive à l'heure,
08:31 il faut tout un ensemble qui va inciter les uns et les autres
08:35 à repenser le rapport que l'on a avec l'espace géographique.
08:41 - Oui, tout à fait, donc c'est effectivement quelque chose qui revient souvent
08:45 à cette notion d'aménagement du territoire.
08:47 Je crois me souvenir qu'on a un commissaire au plan.
08:49 - Oui, François Bayrou.
08:50 - Ah oui, il est du sud-ouest, mais je crois qu'il est...
08:52 - Voilà, mais peut-être que si quelqu'un sait ce qui va être décidé,
08:56 de ce côté-là c'est intéressant.
08:58 - On referme ça parce que la pendule, l'heure tourne
09:01 et on a d'autres sujets, d'autres coups de cœur, d'autres coups de gueule
09:03 à voir avec vous également.
09:05 Vous n'hésitez pas, vous pouvez réagir.
09:07 On se retrouve dans un instant sur Sud Radio, à tout de suite.
09:09 - Sud Radio, mettez-vous d'accord.
09:12 9h-10h, Christine Bouillaud.
09:14 - Et en compagnie d'Alex Darmon, Benjamin Cochy, Jean-Claude Beaujour
09:18 et Jean-Luc Benamias.
09:19 Alors Jean-Luc, je me tourne vers vous, puisqu'on parlait de logement,
09:24 de cette crise du logement, mais on a évidemment encore une pensée
09:27 pour tout ce qui s'est déroulé ces dernières 48h à Marseille.
09:31 Finalement, c'est une loi desserrée autour de l'habitat.
09:35 Je rappelle le bilan provisoire, toujours il est de 6 personnes
09:38 retrouvées sous les décombres de la rue de Tivoli,
09:41 l'effondrement de ces immeubles.
09:43 - Les marins-pompiers continuent à travailler.
09:47 Les différents élus de la mairie sont sur place.
09:50 Depuis 3h du matin, ce samedi soir terrible.
09:55 Pensez évidemment aux familles, puisqu'on est encore en train
09:59 de chercher les corps.
10:01 - Bien sûr.
10:02 - Il y a le 17 rue de Tivoli, tout le monde l'a entendu.
10:05 Il y a le 15 qui a été touché aussi, puisque la moitié de l'immeuble
10:08 s'est effondrée juste à côté.
10:09 Il y a à peu près 200 familles touchées, semble-t-il, autour,
10:13 notamment une école.
10:15 Donc ça fait plusieurs centaines de personnes qui sont en grande
10:20 difficulté, certaines en terrible difficulté et d'autres en difficulté,
10:24 parce qu'il faut s'occuper de tout ça.
10:26 Voilà, alors c'est un drame qui part de...
10:28 Tout le monde l'a vu, tout le monde le sait,
10:30 ce n'est pas dû aux immeubles cette fois-ci, c'est dû à une explosion
10:33 de gaz, une fait que tout ça s'est écroulé à une rapidité extrême.
10:38 Voilà.
10:39 J'ai une pensée pour tous ces gens qui bossent et tous ceux qui sont...
10:44 Enfin, c'est terrible de perdre tout son lieu de vie.
10:48 C'est terrible aussi de perdre des personnes de proximité.
10:51 Et globalement, en fait, il faut laisser travailler, quoi.
10:56 Ce n'est peut-être pas la peine d'avoir, je le dis là de manière tranquille,
11:02 mais les arrivées de ministres successifs qui ne servent pas à grand-chose
11:07 dans ces cas-là, quoi.
11:09 Que M. Darmanin soit venu, il a fait un saut rapide, c'est normal.
11:13 Après, sérieusement, la mairie de Marseille, je l'ai dit et je le répète,
11:18 les marins pompiers, vous avez vu l'espace dans lequel c'est ?
11:22 C'est un tout petit coin.
11:23 Oui, c'est tout exigu, c'est vraiment le cœur.
11:24 C'est vraiment exigu, quoi.
11:26 Voilà, ce n'est pas un endroit...
11:28 Ça deviendra un endroit de recueillement, mais pour l'instant,
11:31 c'est un endroit où on doit laisser les gens travailler.
11:35 Oui, vous dites ça parce qu'effectivement, on a l'impression
11:37 que quand un ministre vient et il arrive, et pour avoir vécu des catastrophes
11:41 où un ministre se déplace, mais c'est qu'à ce moment où le ministre
11:44 arrive, c'est que tout le monde doit s'arrêter pour des questions
11:48 de règles de sécurité et d'accueil républicain.
11:51 Et c'est vrai qu'on a l'impression d'une espèce de décalage
11:54 entre les besoins d'urgence et ce cérémonial d'un déplacement ministre.
11:59 Mais en même temps, s'ils ne le font pas, Jean-Luc, on peut aussi
12:01 leur reprocher.
12:02 Je l'ai dit, Christine.
12:03 Ministre du Logement, ministre de l'Intérieur, ça ne paraît pas fou.
12:06 On a découvert qu'on avait un secrétaire d'État au logement
12:08 que je connaissais, Nidia Fidador.
12:10 Très bien, tant mieux, c'est la vie.
12:12 Il doit bosser avec le commissaire au plan, ça doit être pour ça.
12:14 Non, Alex n'est pas d'accord.
12:16 Jean-Claude et puis Alex, après on changera de sujet.
12:18 Bien sûr, ce qui est dit par Jean-Luc est très juste.
12:22 Je voudrais rajouter aussi la chose suivante, c'est que finalement,
12:26 lorsqu'il y a ce type de catastrophe, les victimes, les familles,
12:29 les proches et puis même l'opinion publique ont envie de savoir
12:33 qu'est-ce qui s'est passé, mais c'est l'être humain.
12:36 Pour autant, je dis toujours et encore et encore,
12:39 on ne peut pas donner de réponse.
12:41 Donc le risque, lorsqu'il y a une personnalité publique qui vient,
12:45 on attend aussi un début de réponse parce qu'elle arrive,
12:49 elle ne peut pas dire "je constate simplement qu'il y a un mort
12:52 ou il n'y a pas de mort, il y a une pierre qui est là".
12:55 Donc on vous dit "il va y avoir une enquête"
12:57 et puis tout de suite on cherche, et vos autres journalistes
13:00 parfois vous dites "alors vous allez faire quelque chose,
13:02 il faut faire quelque chose".
13:03 Et dans la précipitation, on a envie de donner un début de réponse,
13:06 mais il faut se garder des réponses trop rapides, trop patives,
13:10 parce qu'après on est déçu, parce qu'on se dit
13:12 "il avait promis ça et puis il n'y a pas".
13:14 Attendons la fin des enquêtes, il faut au contraire pousser
13:17 pour que les enquêtes se fassent.
13:19 C'est surtout les enquêtes techniques, les faits,
13:22 toujours les faits, encore les faits,
13:24 et après on regarde ce qui s'est passé
13:26 et éventuellement on a des pistes de solutions.
13:28 Mais pas essayer de jouer l'inverse,
13:30 parce qu'on se soulage collectivement,
13:32 et là ce n'est pas une question de ministre, c'est humain,
13:34 on se soulage en se disant "plus jamais ça,
13:36 et puis c'est à cause de telle chose".
13:38 Je pense qu'il faut parfois attendre les résultats des enquêtes techniques.
13:42 Juste une précision, Christine,
13:44 pour ceux qui veulent aider, je parle des personnes,
13:47 l'association de parents d'élèves de l'école qui est touchée,
13:50 juste à côté, s'occupe de centraliser,
13:53 avec l'aide de la mairie évidemment,
13:56 l'ensemble des aides nécessaires.
13:58 Et renseignez-vous bien, parce que souvent
14:01 le premier geste c'est de dire "on envoie des vêtements,
14:03 des couvertures, des choses comme ça",
14:05 et au bout d'un moment, les associations qui aident
14:07 sont submergées de demandes.
14:10 Donc ciblez bien les demandes, en général,
14:12 peut-être qu'on a besoin d'électroménager,
14:15 d'un nouveau frigo, d'une nouvelle cafetière,
14:17 ce genre de choses, c'est sans doute plus utile
14:19 que d'envoyer des vêtements, puisque c'est
14:21 effectivement au bout d'un moment très vite
14:23 difficile à gérer.
14:25 Mais on pense à Marseille, on suivra ça
14:27 dans l'info sur le radio, de toute façon avec notre
14:29 correspondant Lionel Maillet, qui est sur place
14:31 depuis dimanche.
14:33 - Et puis des fonds surtout, il faut essayer de donner,
14:35 parce que très souvent, sur le moment,
14:37 il y a de l'aide, mais après, les familles
14:39 sont un peu laissées à elles toutes seules,
14:41 parce que, vous savez, d'ici à ce qu'on vous donne,
14:43 qu'on vous reloge, qu'on vous donne des moyens
14:45 de vous reloger, etc., il y a des problèmes d'assurance,
14:47 etc., tout ça, ça peut prendre un peu de temps,
14:49 donc un peu de fonds, ça peut aider.
14:51 - Allez, puisque vous avez la parole, Jean-Claude,
14:53 coup de gueule sur les conséquences
14:55 directes de l'inflation.
14:57 - Oui, on a parlé tout à l'heure du logement,
14:59 parce que pour moi, ça fait partie de l'ossature
15:01 républicain. On a beaucoup parlé
15:03 de l'inflation,
15:05 et il y a une mauvaise surprise
15:07 qui est la conséquence de ce qu'on sait
15:09 déjà un peu, puisque dans un sondage
15:11 récent qu'a relevé dans un article
15:13 du Figaro, Julien Dassoy,
15:15 42% des Français
15:17 les plus précaires sont touchés
15:19 du fait de l'inflation,
15:21 et ont supprimé,
15:23 se suppriment, j'ai envie de dire dramatiquement,
15:25 un repas par jour.
15:27 42% des Français,
15:29 et 50% des gens
15:31 disent à vous
15:33 qu'ils se nourrissent différemment,
15:35 comprenez qu'ils se nourrissent
15:37 peut-être déjà mal, qu'ils se nourrissent
15:39 différemment du fait de l'inflation,
15:41 parce que les produits de première nécessité,
15:43 des fruits, des légumes,
15:45 un peu de viande ou pas,
15:47 du poisson, sont devenus
15:49 trop chers pour ces personnes.
15:51 J'attire
15:53 vraiment notre attention, parce qu'on a beaucoup parlé
15:55 de l'inflation,
15:57 et c'est normal,
15:59 M. Le Maire en a parlé
16:01 avec les grandes mesures
16:03 macro-économiques qu'il compte prendre,
16:05 mais j'ai envie de dire que nous devons
16:07 penser à ce sujet de manière
16:09 vraiment micro et de manière sociale,
16:11 parce que lorsque 50% de notre population,
16:13 parmi les plus
16:15 défavorisés, parmi les plus fragiles,
16:17 commence à réduire ce qu'il y a
16:19 de vital,
16:21 c'est un décrochage social.
16:23 Donc, attention,
16:25 alors je n'ai pas de solution comme ça, si ce n'est le
16:27 fait qu'il faut continuer à abonder
16:29 les organisations humanitaires qui viennent
16:31 en aide continue. - Bon, le coup,
16:33 c'est politique, c'est politique,
16:35 avec les grandes industrielles aussi,
16:37 les associations... - J'y arrive, j'y arrive, j'y arrive,
16:39 je dis parce qu'il y a
16:41 effectivement la dimension terrain,
16:43 et puis à côté, il y a la
16:45 dimension gouvernementale,
16:47 qu'est-ce qu'on fait sur un certain nombre de
16:49 produits, est-ce qu'il faut
16:51 contrôler, vérifier, maintenir,
16:53 plafonner un certain nombre de prix,
16:55 favoriser l'accès pour les grands centres de distribution,
16:57 favoriser l'accès à un certain nombre de
16:59 produits pour nos concitoyens,
17:01 mais pour moi c'est important parce que ça ne peut
17:03 qu'accélérer le risque de fracturation
17:05 sociale. - Alors, je
17:07 rajoute également quelque chose, parce qu'en regardant
17:09 le 20h de TF1, ils ont
17:11 souligné une petite anomalie en
17:13 termes de pouvoir d'achat, en tous les
17:15 cas, on a parlé du coup qui est tarifaire,
17:17 15%, on pensait que c'était pour tout le monde, mais ça n'est
17:19 qu'une moyenne, ce qui veut dire qu'en fonction de la
17:21 situation de la famille, on n'avait pas tous bien
17:23 compris que c'était 15%, d'autres
17:25 ont des mauvaises surprises en s'apercevant que
17:27 ce bouclier tarifaire ne les protège
17:29 qu'à hauteur de 18, voire même 20%,
17:31 en fonction des situations familiales, donc le
17:33 bouclier tarifaire, c'est pas tout à fait 15%
17:35 pour tous et pour toutes.
17:37 On continue,
17:39 il nous reste deux grosses minutes avec vous
17:41 Alex,
17:43 sur ce qui s'est passé hier
17:45 chez nos confrères de France 5, avec
17:47 un confrère, à propos des invités
17:49 qu'il a sur un plateau, c'est un des invités
17:51 politiques. - Oui, c'est sur Twitch,
17:53 Twitch c'est une plateforme internet
17:55 où vous pouvez faire du live, un peu comme
17:57 Youtube, sauf que c'est vraiment du live
17:59 et où vous avez les streamers,
18:01 ceux qui regardent, qui peuvent commenter sur le
18:03 côté, et hier, Jean Massier qui fait un travail
18:05 remarquable sur
18:07 sa chaîne, où il commente les questions d'actualité
18:09 ou les discours des hommes et des femmes
18:11 politiques hier, il a
18:13 dit, alors que lui ne voulait pas
18:15 recevoir les élus membres du RN.
18:17 - Alors on va écouter, d'ailleurs on a l'extrait, écoutez.
18:19 - Il y a une différence de nature profonde entre l'extrême droite
18:21 et le reste du champ politique, et ma position,
18:23 le fait de refuser de recevoir l'extrême droite
18:25 sur mon plateau, est une position qui a été
18:27 celle d'à peu près tous les médias pendant très longtemps.
18:29 - Avec les revueurs qu'on connaît ? - Oui, alors on peut
18:31 aussi en discuter, parce qu'il y a aussi un jeu médiatique qui a fait
18:33 monter le RN, et aujourd'hui
18:35 l'extrême droitisation et la désébolisation
18:37 de Marine Le Pen fait que c'est un camp politique
18:39 qui avoue aux chapitres, a des députés,
18:41 joue le jeu des amendements, etc. Et donc
18:43 effectivement je passe pour l'intolérant de service, en disant
18:45 que je refuse de recevoir l'extrême droite parce que
18:47 je ne jouerai pas à ce jeu-là. C'est un sujet
18:49 l'extrême droite ? C'est un sujet la violence de l'extrême droite
18:51 dont les jeunes sont victimes pour beaucoup d'entre eux ?
18:53 Donc on en parle, on l'analyse, mais on leur
18:55 tend pas de micro. - Alors ?
18:57 - Ouais, alors moi je suis youtubeur politique,
18:59 j'ai une chaîne avec des milliers d'abonnés aussi,
19:01 et je reçois depuis le début de ma chaîne, tous les élus
19:03 de tous bords, que ce soit Rassemblement National,
19:05 La France Insoumise,
19:07 Renaissance, LR, je trouve ça en fait,
19:09 ce qu'il dit là, ça montre qu'il est
19:11 complètement déconnecté de la réalité.
19:13 - Jean-Marie Le Pen, L'heure de vérité, c'était il y a très longtemps.
19:15 - En 84. Quand on dit
19:17 qu'on ne veut pas recevoir les élus du
19:19 RN et qu'internet est une bulle,
19:21 ben là il confirme en disant ça hier. Internet,
19:23 son internet, sa chaîne Twitch, dans ces cas-là
19:25 s'il ne reçoit pas les élus du Rassemblement National,
19:27 c'est une bulle. Et puis je vais ajouter autre chose,
19:29 il y avait un confrère, moi aussi je suis journaliste,
19:31 Samuel Etienne, qui avait aussi
19:33 créé une chaîne sur Twitch qui disait pareil,
19:35 je ne veux pas recevoir le Rassemblement National, mais en
19:37 vérité sur Twitch, vous n'avez pas les mêmes règles
19:39 que dans les médias traditionnels. C'est-à-dire que vous pouvez
19:41 faire ce que vous voulez, mais si demain, Jean Massier,
19:43 il veut toucher le plus de monde
19:45 possible, il veut aller toucher le plus de jeunes possible,
19:47 il sera obligé de le faire. Et avoir cette réaction
19:49 de dire "on ne peut pas recevoir les élus du
19:51 Rassemblement National", il pourrait très bien dire pareil pour
19:53 les élus de la France Insoumise, mais il ne le dit pas. Il dit
19:55 "les élus du Rassemblement National, parce que
19:57 on participe à une dédiabolisation
19:59 ou à faire en sorte que
20:01 le RN soit plus crédible",
20:03 pour moi, ça participe à décrédibiliser
20:05 complètement la politique. Parce que quand vous faites
20:07 ce métier-là, vous devez recevoir tous les élus
20:09 et si vous n'êtes pas d'accord, vous devez leur dire
20:11 et combattre, ou montrer point par point,
20:13 démonter point par point leur programme.
20:15 En disant "je ne reçois pas", ça veut dire que vous n'êtes
20:17 peut-être pas d'accord, mais que vous ne savez pas comment les contredire.
20:19 - Euh...
20:21 Qui veut réagir sur ça ? Par rapport
20:23 au... On entend cette musique régulièrement
20:25 de jeunes... La semaine
20:27 dernière, c'était la secrétaire générale de la CGT qui dit
20:29 "moi je ne parle pas à CNews parce que ça respecte
20:31 pas, mais... ce
20:33 choix qui est fait..." - Oui, alors autant
20:35 pour Mme Binet, on va dire qu'elle est
20:37 clairement dans un rôle de militantisme.
20:39 Pour moi, c'est une grosse maladresse de communication
20:41 et une réflexe pavlovienne
20:43 de dire "non, non, je ne parle pas à CNews parce que c'est
20:45 la droite, c'est l'extrême droite, tout ce que vous voulez,
20:47 toute la litanie". Je pense qu'elle a eu une
20:49 mauvaise réaction. Mais pour le coup, c'est une militante
20:51 donc elle peut agir comme ça. En revanche,
20:53 le pseudo-journaliste qui prétend
20:55 refuser... - Il n'est pas journaliste, attention !
20:57 - C'est la personne qui prétend, effectivement,
20:59 ne pas vouloir recevoir
21:01 une certaine frange de la
21:03 classe politique, pour le coup, fait également
21:05 du coup, il n'est pas journaliste, fait également du militantisme.
21:07 - Après, c'est sa liberté !
21:09 - Absolument, c'est sa liberté. Donc, ne donnons
21:11 un écho à ce monsieur que
21:13 dans la case
21:15 militantisme, il n'a aucune pertinence politique.
21:17 C'est l'entre-soi, finalement.
21:19 - On va s'arrêter, Jean-Claude,
21:21 parce qu'on est obligé, on me dit qu'il est
21:23 bientôt 9h30, on va faire une coupure.
21:25 - Ceux qui brûlent les poubelles...
21:27 - On va faire une coupure, messieurs, et on revient dans un instant
21:29 sur celui de Radio, on continuera d'ailleurs sur ce sujet,
21:31 parce que, effectivement, le choix éditorial,
21:33 le choix rédactionnel, c'est un
21:35 sujet vaste comme le
21:37 journalisme. Allez, on y revient dans un instant.
21:39 [Musique]
21:41 - Sud Radio, mettez-vous d'accord,
21:43 9h10, Christine Bouillaud.
21:45 - Allez, on continue de parler, justement,
21:47 on parle politique et du choix
21:49 qu'a fait, hier soir,
21:51 on entendait l'extrait avec Alex Darmond
21:53 de Jean Ménacier, qui est un
21:55 YouTuber, qui disait qu'il ne voulait pas recevoir
21:57 - c'était de sa responsabilité -
21:59 mais recevoir d'élus du Rassemblement
22:01 National, et on s'interrogeait sur
22:03 cette notion de qui
22:05 a le droit de décider
22:07 qui vient ou pas. Alors on rappelle, il n'est pas journaliste,
22:09 c'est sur un chêne YouTube. - Je ne sais pas s'il n'est pas journaliste,
22:11 en tout cas, il ne s'en rend pas, il est streamer, il fait Twitch,
22:13 et il fait du très bon travail à côté de ça, il faut le dire.
22:15 Il fait du très bon travail pour mobiliser les jeunes.
22:17 - C'est son choix rédactionnel... - Trahi de militant.
22:19 - Non, non, non, il fait du bon travail,
22:21 honnêtement, sur la pédagogie,
22:23 c'est ça la question d'actualité. - Benjamin dit "trahi de militant", Jean-Claude.
22:25 - Moi, je pense que, précisément,
22:27 si c'est quelqu'un qui fait du bon travail,
22:29 moi j'ai envie de lui dire qu'il a dit une chose qui me paraît
22:31 contradictoire. Il ne reçoit pas des élus.
22:33 Ce sont des élus de la République
22:35 avant d'être des élus du Rassemblement
22:37 National, de la NUPES, du PS,
22:39 de tout ce que vous voulez. Ce sont avant tout
22:41 des élus, ce sont des gens qui ont été
22:43 élus démocratiquement par
22:45 le peuple français. Voilà.
22:47 Donc ça, il faut respecter
22:49 cela. Sinon, le jour où,
22:51 admettons, le jour où les élus,
22:53 demain, si Marine Le Pen est élue
22:55 présidente olympique, alors ce n'est pas ma candidate,
22:57 je vous le dis très clairement, mais qu'est-ce qu'on fait ?
22:59 On dit qu'elle n'est pas démocratique et on dit
23:01 qu'on fait un coup d'État ?
23:03 - On l'entend déjà maintenant par rapport à Emmanuel Macron.
23:05 - Pardonnez-moi, on fait ce
23:07 qu'on reproche, on fait ce qu'on reproche
23:09 avec un peu de mépris d'ailleurs,
23:11 et un peu de racisme, au pays d'Afrique.
23:13 C'est ce que ça conduirait à faire, cela.
23:15 A dire "bon ben, finalement, on n'en veut pas,
23:17 donc on la dépose". Donc on fait ce qui se fait
23:19 dans certains pays, notamment
23:21 ici ou là, ce qu'on reproche.
23:23 Je dis bien ce qu'on reproche.
23:25 - On va dire que la gauche a des tendances dictatoriales, un petit peu, comme en Afrique ?
23:27 - Moi, j'y vais, on fait
23:29 ce qu'on reproche aux autres.
23:31 Donc il faut arrêter avec cette morale, moi je préfère
23:33 un certain État de droit, ils ont été
23:35 élus, et à ce titre-là,
23:37 on leur doit les mêmes égards. Après, il y a un
23:39 deuxième sujet. Si le contenu
23:41 de ce qu'ils disent est contraire
23:43 à la loi, qu'ils font la promotion
23:45 d'idées qui sont,
23:47 on pourrait dire, tout ce qu'on veut,
23:49 et bien là, on peut prendre des sanctions et on peut dire
23:51 "un tel, je ne l'invite plus parce qu'il tient tel et tel
23:53 propos et je ne l'accepte pas à mon micro".
23:55 Mais on ne peut pas dire "à raison
23:57 de leur appartenance politique, on leur fait
23:59 ma parole". Et puis ça cultive surtout
24:01 ce qu'on reproche aux autres. Vous savez, j'ai beaucoup entendu
24:03 "vous savez, l'Amérique, si c'est ça,
24:05 c'est notamment la polarisation, etc."
24:07 Eh bien, ça revient à faire ça. Ça fait de la
24:09 polarisation, on va chez les gens
24:11 qu'on fréquente bien, il n'y a plus de débats d'idées, les autres
24:13 sont des ennemis. Moi, les gens du Rassemblement National
24:15 ne sont pas mes ennemis, ce sont mes
24:17 concitoyens, ce sont mes contradicteurs,
24:19 mais ce ne sont pas mes ennemis, ce sont
24:21 les citoyens français. Et on combat
24:23 sur la base d'idées.
24:25 - Jean-Luc, sur cette...
24:27 - C'est vrai pour la NUPES.
24:29 - On va revenir à la NUPES dans un instant. Jean-Luc, vous voulez rajouter
24:31 quelque chose là-dessus ?
24:33 - Ah, débat compliqué.
24:35 Pour le moins.
24:37 - Il y en a un autre qui arrive
24:39 qui est pas mal aussi, donc préparez-vous.
24:41 - Enlève la moraline, Jean-Luc, ça va aller mieux.
24:43 - Jean-Luc, il y en a un autre qui arrive derrière,
24:45 rassurez-vous, il est bien aussi.
24:47 - Par exemple,
24:49 sur Sud Radio,
24:51 dans les débats que nous faisons
24:53 régulièrement,
24:55 moi, discuter avec
24:57 Benjamin, j'ai aucun problème.
24:59 J'en ai aucun,
25:01 sympathique, humain.
25:03 C'est pas le cas de toutes les personnalités
25:05 de l'extrême droite qui
25:07 passent sur un certain nombre de chaînes.
25:09 - Mais je ne suis pas d'extrême droite, mon ami Jean-Luc.
25:11 - Pardon, Benjamin ? - Je ne suis pas d'extrême droite,
25:13 mais c'est bien gentil.
25:15 - Oui, oui, mais je le dis.
25:17 - C'est comme si je disais, Jean-Luc Benhamia,
25:19 c'est un homme qui appelle aux manifestations
25:21 interdites, qui prône la révolution.
25:23 Enfin, on n'est pas dans la caricature, Jean-Luc.
25:25 - J'entends. - Merci pour ce compliment matinal,
25:27 camarade. - Merci.
25:29 Donc voilà. Après,
25:31 c'est compliqué quand même.
25:33 Alors là, on parle d'un YouTuber,
25:35 il fait ce qu'il veut avec sa chaîne.
25:37 CNews,
25:39 en tant que globalité journalistique,
25:41 fait attention à la diversité.
25:43 Mais certains débats sur CNews,
25:45 je m'excuse, sont
25:47 très difficiles à assumer
25:49 pour ma petite personne.
25:51 - Mais là, c'est un choix auprès de celui qui écoute ou pas.
25:53 On a une arme de destruction massive,
25:55 pas de télécommande.
25:57 - Exactement. On peut changer de chaîne.
25:59 - Absolument. Enfin, moi, c'est ce que je pense.
26:01 - Donc voilà. Après,
26:03 je pense qu'il faut faire très attention
26:05 à l'ultra-droite,
26:07 à l'extrême droite, extrêmement extrême droite,
26:09 qui me semble être...
26:11 - Tout comme l'extrême gauche aussi.
26:13 - Extrêmement dangereuse, comme l'ultra-gauche,
26:15 bien sûr, mais je ne compare pas,
26:17 je ne compare pas...
26:19 - Alors, on se fait compter
26:21 de l'autre côté de l'échiquier politique.
26:23 - Je suis dit, le poids de l'ultra-gauche au pays
26:25 n'est pas égal
26:27 au poids de l'ultra-droite.
26:29 - Toutes choses égales partent. - Mais Jean-Luc, c'est pour ça que je dis
26:31 qu'il vaut mieux s'attacher au contenu des propos
26:33 qui sont tenus, plutôt qu'une étiquette
26:35 qui consiste à stigmatiser.
26:37 - Justement, puisqu'on
26:39 change de bord politique,
26:41 on va s'intéresser à Fabien Roussel,
26:43 il a été réélu chez vous, à Marseille,
26:45 ce week-end. - Aussi, encore !
26:47 - Triomphalement, d'ailleurs,
26:49 c'est pour ça qu'il y avait beaucoup de journalistes politiques
26:51 qui suivaient l'effondrement,
26:53 parce qu'ils étaient sur place,
26:55 donc ils ont été appelés rapidement sur les lieux.
26:57 Mais Fabien Roussel a donc été élu
26:59 à plus de 80% à la tête du Parti Communiste Français.
27:01 Fabien Roussel,
27:03 qui, effectivement,
27:05 regrette ce matin, il disait
27:07 de ne plus avoir de nouvelles de Jean-Luc
27:09 de Mélenchon,
27:11 voilà, je vais y arriver, et surtout
27:13 qui appelle à la souveraineté
27:15 et qui, semble-t-il,
27:17 et c'était un petit peu brouillé avec les élus
27:19 de la France Insoumise, se rapproche
27:21 de M. Cazeneuve.
27:23 Est-ce que c'est une mauvaise nouvelle pour la NUPES ?
27:25 Cette réélection, Alex ?
27:27 - Oui, clairement, oui, c'est une mauvaise nouvelle.
27:29 - Vraiment ?
27:31 - Oui, complètement. Déjà, il est élu...
27:33 C'est très important, il s'est passé quelque chose d'important hier à Marseille.
27:35 - Mais est-ce qu'il peut reconstruire la gauche, lui ?
27:37 Est-ce que c'est le prêt d'union entre les deux ?
27:39 - Ça, je ne peux pas vous le dire. En tout cas, il faut avouer
27:41 que, pour le moment, il réussit son pari.
27:43 D'abord, il a fait une campagne électorale où on ne l'attendait pas
27:45 vraiment à ce niveau et pas en prenant la place
27:47 qu'il y a prise, parce qu'il a vraiment, vraiment progressé
27:49 dans les sondages et même dans les résultats.
27:51 Ça, c'est le premier point. Hier, il est réélu
27:53 à plus de 80% à la tête du Parti Communiste Français.
27:55 Il y avait énormément de confrères politiques
27:57 pour suivre et relayer ce qui s'y passait.
27:59 Ça, c'est le deuxième point.
28:01 Et troisièmement, il dit des choses qui sont complètement
28:03 à l'inverse. - Ça ne se voit pas dans les yeux, en un.
28:05 - Mais pour le moment, vous savez, une carrière politique, c'est long.
28:07 C'est très, très long. Il a été candidat une première fois
28:09 à la présidentielle en 2022.
28:11 Il a été candidat, il a été député en 2017.
28:13 Il a été réélu député et hier,
28:15 il est réélu premier secrétaire du Parti
28:17 Communiste Français, dans un contexte
28:19 où la nuppes a été créée
28:21 et où on le sait, on le sait clairement,
28:23 il ne s'entend pas avec son leader, Jean-Luc Mélenchon,
28:25 parce qu'il tient des propos
28:27 qui sont vraiment, mais complètement à l'inverse
28:29 de ce que pense la France Insoumise.
28:31 Je prends un exemple. Quand vous écoutez son discours
28:33 hier, c'est quand même incroyable que
28:35 Fabien Roussel, qui dirige le Parti Communiste Français,
28:37 vous dise que les frontières françaises
28:39 sont des passoires. Enfin, c'est quand même
28:41 incroyable. Et puis, il justifie.
28:43 Il explique pourquoi, économiquement.
28:45 Il parle des migrants ce matin, je l'entendais.
28:47 Il parle des migrants ce matin, quand il est en interview
28:49 chez un de vos confrères. Donc, c'est quand même incroyable
28:51 que quelqu'un du Parti Communiste vous dise ça,
28:53 quelqu'un de gauche vous dise ça,
28:55 et que, d'autre côté, quand vous connaissez
28:57 le discours des élus et surtout
28:59 de son dirigeant, Jean-Luc Mélenchon,
29:01 de la France Insoumise,
29:03 vous vous dites que forcément, ils n'ont plus de nouvelles,
29:05 ils n'ont plus de son donné, et que la durée de vie
29:07 de la NUPES, ça se compte
29:09 en quelques semaines.
29:11 - Il y a eu plusieurs appels. Alors, Jean-Luc ?
29:13 - C'est amusant, quand même.
29:15 Les procès rapides.
29:17 - Non, mais ce n'est pas un procès.
29:19 C'est une constatation, Jean-Luc.
29:21 - C'est amusant, Alex.
29:23 La NUPES, c'est plusieurs formations,
29:25 et plusieurs petites autres formations
29:27 qui sont proches de la NUPES.
29:29 De gauche, comme Génération Est,
29:31 Place publique et autres.
29:33 Clairement, la NUPES est en difficulté
29:35 pour des raisons qu'on connaît.
29:37 C'est-à-dire qu'à un moment donné,
29:39 ils ont atteint, quand ils atteignent
29:41 30-35%, c'est le maximum.
29:43 Et c'est un problème par rapport au fait
29:45 d'advenir majoritaire. C'est le débat que pose
29:47 M. Roussel. Maintenant,
29:49 M. Roussel, il faut quand même se rappeler
29:51 qu'il n'a fait que 2%.
29:53 Que le Parti communiste français n'est pas en redressement.
29:55 Que le Parti communiste français
29:57 essaie de continuer à exister.
29:59 Tant mieux pour eux. Après, est-ce qu'il faut
30:01 élargir l'ensemble
30:03 de gauche ?
30:05 Social-démocrate, écologiste,
30:07 autre tendance de gauche ?
30:09 Évidemment que oui, si on a envie,
30:11 pour la gauche, de redevenir majoritaire
30:13 dans le pays. Donc c'est le débat qui est posé.
30:15 Maintenant, la NUPES en tant que telle,
30:17 elle n'est pas morte. La NUPES en tant que telle,
30:19 elle continuera à exister, notamment à
30:21 l'Assemblée nationale. Et on l'a vu dans la dernière période.
30:23 Je reviens sur les relations
30:25 entre M. Roussel et M. Mélenchon.
30:27 M. Pompard, qui est maintenant
30:29 le nouveau chef
30:31 des Insoumis, était
30:33 au Congrès à Marseille
30:35 et a rencontré M. Roussel. Et,
30:37 d'après ce que j'ai lu, ça s'est tout à fait
30:39 honorablement passé. Donc,
30:41 ne crions pas aux loups en disant
30:43 "la NUPES, c'est fini".
30:45 La France a besoin d'un espace,
30:47 d'une gauche constituée, capable
30:49 de regouverner le pays. Dans ce cadre-là,
30:51 les débats sont ouverts, puisqu'effectivement,
30:53 pour être majoritaire, il faut dépasser
30:55 les 45 ou 50%. Et ce n'est pas
30:57 le cas aujourd'hui. - Jean-Claude Beaujour,
30:59 n'est-ce pas M. Roussel l'homme de gauche que la droite adore ?
31:01 - Je ne sais pas si la droite
31:03 l'adore. Je ne sais pas si la NUPES est morte.
31:05 - Il parle du travail, il parle de l'immigration.
31:07 - Mais j'y arrive, j'y arrive. Je ne sais pas si
31:09 ces gens-là ne s'entendent pas.
31:11 Ce que je sais
31:13 qui est vrai à droite comme à gauche,
31:15 c'est que si à un moment donné, nous n'abordons
31:17 pas les problèmes qu'ont les Français,
31:19 eh bien, vous verrez, tout cela,
31:21 la mort d'un tel, la vie
31:23 d'un tel, etc., ça finit par ne pas
31:25 intéresser. Parce qu'en réalité,
31:27 ce que dit Roussel, moi j'entends
31:29 aussi quand il dit
31:31 "qu'est-ce qu'on a fait au cours de
31:33 toutes ces années ?" On ne peut pas nier,
31:35 moi je vais dans le Sud, on ne peut pas nier
31:37 un certain nombre de sujets. Donc que la
31:39 NUPES ne veuille pas aborder
31:41 des problèmes réels,
31:43 concrets, ça c'est son problème. Mais le
31:45 risque, c'est qu'elle risque de, effectivement,
31:47 de plafonner et d'éclater le moment
31:49 venu. Ce n'est pas une question de mort, ce n'est pas une question
31:51 de stratégie, c'est tant qu'on ne
31:53 ne comprendra pas. Qu'il faut bien sûr faire
31:55 de la stratégie politique, la politique c'est aussi ça,
31:57 la stratégie partisane. Mais de la stratégie
31:59 partisane sur une ligne
32:01 idéologique ou sur
32:03 un certain nombre d'idées. Moi,
32:05 je vois qu'il y a quand même
32:07 de grosses différences entre certains
32:09 membres du PS et d'autres
32:11 membres de la NUPES.
32:13 - Ils sont complètement opposés.
32:15 Là, on se cache les yeux, Jean-Luc,
32:17 quand tu dis ça, quand vous dites ça, je suis désolé,
32:19 on se cache les yeux. Vous ne pouvez pas nier que
32:21 la semaine dernière, il y a eu une campagne électorale
32:23 législative partielle où deux
32:25 personnalités de gauche s'enfrontent
32:27 en mariage, et vous avez l'impression
32:29 que ce n'est pas quelqu'un
32:31 de gauche, que c'est un facho,
32:33 d'ailleurs une femme qui a été élue
32:35 en mariage.
32:37 On ne peut pas dire
32:39 que la NUPES n'est pas en état de mort cérébrale.
32:41 Honnêtement, je veux dire,
32:43 il y a une gauche qui est en train de se reconstruire
32:45 progressivement, elle ne se fera pas entre
32:47 la France Insoumise, le Parti communiste et le Parti socialiste.
32:49 - Benjamin ? - Oui, alors juste sur la Riège, moi je me
32:51 souviens de Cantonal, il y a une
32:53 quinzaine d'années, on appelait ça encore des Cantonals, il y a une
32:55 vingtaine d'années sur Toulouse où ça se bagarrait
32:57 entre le PC et le PS au deuxième tour de la Cantonal.
32:59 C'est l'élection départementale, donc il y a quand même
33:01 une spécificité riégeoise, je voudrais
33:03 juste fermer la parenthèse. Moi j'ai plutôt l'impression
33:05 que M. Roussel et M. Mélenchon
33:07 sont en train de jouer une jolie partition.
33:09 Une jolie partition qui essaie d'atteindre les
33:11 50%. M. Mélenchon, lui, a capté
33:13 les wokistes, les communautaristes,
33:15 les banlieues, les quartiers,
33:17 les zones urbaines.
33:19 En revanche, Roussel a peut-être plus d'écho
33:21 pour aller capter l'électorat populaire qui est parti
33:23 au Rassemblement national. Donc, au lieu
33:25 d'avoir un concurrent qui s'appelle le Rassemblement national,
33:27 au lieu d'avoir un concurrent qui s'appelle
33:29 le Rassemblement national, n'est-il pas
33:31 plus utile à la gauche de se créer
33:33 sa propre concurrence un petit peu
33:35 populiste, un petit peu plus
33:37 saucisson-pinard, comme aime
33:39 l'incarner M. Roussel, de façon
33:41 à terme, à arriver à une majorité de 50% ?
33:43 Si ils veulent
33:45 atteindre les 50%, il va falloir
33:47 qu'ils parlent à tout le monde. Or, aujourd'hui, les classes populaires
33:49 en grande majorité, elles écoutent Marine Le Pen.
33:51 Donc, je mets juste ça dans un petit coin de tête.
33:53 Est-ce qu'ils sont véritablement dans une guerre
33:55 fratricide, ou est-ce qu'ils décident finalement
33:57 de créer leur propre concurrence
33:59 pour élargir leur base électorale ?
34:01 - Jean-Claude, vous avez le droit à 10 secondes.
34:03 - Oui, mais c'est vrai qu'on se souvient du tandem
34:05 marché-mitterrand.
34:07 - Voilà. - Exactement.
34:09 - C'est vrai qu'en entendant "marcher" à l'époque,
34:11 on avait le sentiment qu'il n'avait rien à voir avec "mitterrand".
34:13 Je referme la parenthèse. - On est bien d'accord.
34:15 - Allez, il est bientôt 11h45, on va se retrouver dans un instant
34:17 sur Sud Radio, on va s'intéresser encore
34:19 à la nuit. En tout cas, aux députés
34:21 de la France insoumise, ils doivent
34:23 trancher aujourd'hui le cas Katnins.
34:25 Ambiance pour la réunion de groupe
34:27 à l'Assemblée nationale dans le
34:29 camp de LFI. On y revient dans un instant
34:31 sur Sud Radio. A tout de suite.
34:33 - Sud Radio,
34:35 mettez-vous d'accord. 9h10,
34:37 Christine Bouillaud. - Et en compagnie de Jean-Luc Benhamias,
34:39 Jean-Claude Beaujour, Benjamin Cochy
34:41 et Alex Darmon, on en vient
34:43 au débat qui va agiter aujourd'hui
34:45 les rangs des députés de la France insoumise
34:47 qui doivent trancher la délicate question
34:49 du retour au sein de leur groupe
34:51 à l'Assemblée nationale d'Adrien Katnins.
34:53 On rappelle condamné mi-décembre
34:55 à 4 mois de prison avec sursis pour avoir
34:57 giflé son ex-épouse.
34:59 Eh bien, le député du Nord avait été suspendu
35:01 dans la foulée du groupe LFI
35:03 à l'Assemblée. Il siégeait au non-inscrit
35:05 et il avait tenté des retours
35:07 médiatiques au sein de l'Assemblée puisqu'il avait
35:09 pris la parole à plusieurs reprises. Cette sanction
35:11 d'être exclu du groupe
35:13 arrive à son terme jeudi. Donc, aujourd'hui
35:15 les députés de la France insoumise doivent
35:17 se mettre d'accord à ceux d'un vote sur son
35:19 retour ou pas au sein du groupe.
35:21 Est-ce que c'est un sujet
35:23 qui risque encore une fois
35:25 ou une nouvelle fois en tous les cas
35:27 de jeter le troupe sur le fonctionnement
35:29 des députés LFI ou en tous les cas
35:31 à l'intérieur de ce groupe ?
35:33 Parce qu'on voit le malaise
35:35 considérable que ça a provoqué.
35:37 Je vois Alex qui lève les yeux au ciel.
35:39 - Non, parce que franchement, c'est très compliqué de répondre
35:41 à cette question. - Est-ce qu'il doit
35:43 réintégrer son groupe ? - Pour moi, non.
35:45 Si vous êtes cohérent quand vous êtes
35:47 député de la France insoumise, d'ailleurs député
35:49 tout court, sur le combat du quinquennat
35:51 qui sont les violences faites aux femmes
35:53 et l'égalité
35:55 femmes-hommes, non.
35:57 Il ne doit pas réintégrer son groupe politique.
35:59 Après, qu'il reste député, il a été élu,
36:01 il a un mandat, il dure cinq ans, il siège
36:03 dans le groupe non inscrit, ça, bon, c'est lui
36:05 et sa conscience, vous voyez ce que je veux dire.
36:07 En revanche, le fait que son groupe
36:09 qui quand même a traversé des
36:11 moments compliqués sur les violences
36:13 faites aux femmes et sur
36:15 toutes ces caractéristiques
36:17 et ces problématiques-là, voterait
36:19 pour sa réintégration,
36:21 ça va être difficile à justifier derrière
36:23 et à être audible après, lors des débats
36:25 à l'Assemblée nationale. Honnêtement, quand vous parlez
36:27 avec les députés de la France insoumise
36:29 qui seront les seuls à voter, c'est pas la nupe,
36:31 c'est les députés de la France insoumise qui voteront,
36:33 quand vous parlez avec ces députés-là,
36:35 c'est un peu comme la motion de censure il y a quelques
36:37 semaines, vous ne savez pas ce qui va se passer dans le groupe
36:39 parce que vous avez des fervents défenseurs
36:41 du retour d'Adria Quintenance
36:43 qui est quand même quelqu'un qui parle bien,
36:45 qui peut incarner quelque chose dans la France insoumise,
36:47 mais vous en avez d'autres qui sont
36:49 assez cohérents avec ce qui a été dit depuis des mois
36:51 dans ce groupe politique et qui vous disent "jamais, jamais, il ne faut pas
36:53 qu'il revienne". Néanmoins, moi je pense
36:55 que c'est un pronostic que je vous donne, et je ne peux pas me tromper,
36:57 je pense qu'il sera réintégré jeudi, je pense que le vote
36:59 va être positif aujourd'hui et qu'il sera réintégré
37:01 à son groupe. - Cette petite musique, on l'entend.
37:03 - Et derrière, compliqué et bonne chance à eux
37:05 de justifier et de vouloir intervenir sur ces débats-là.
37:07 - Jean-Luc, ça serait une faute politique de le réintégrer
37:09 pour LFI ?
37:11 - C'est un débat hyper compliqué qui touche
37:13 un ensemble de groupes
37:15 de l'Assemblée nationale, me semble-t-il.
37:17 Pas uniquement le groupe LFI.
37:19 Par rapport aux violences, notamment
37:21 les violences faites aux femmes.
37:23 J'aimerais pas du tout être à leur place,
37:25 et heureusement je n'y suis pas, par rapport à ce vote.
37:27 - C'est pour ça qu'on peut commenter.
37:29 - Il y a eu un vote
37:31 qui a eu lieu, si vous vous rappelez bien,
37:33 le vote s'était joué à 49%
37:35 contre 51%
37:37 sur l'exclusion de
37:39 M. Katnas
37:41 il y a quelques mois du groupe LFI.
37:43 - C'est une bonne attitude.
37:45 - De loi à tous les ponts.
37:49 - Pardon ?
37:51 - Vous savez bien donner ce score-là.
37:53 - Le Parisien nous explique qu'il va être auditionné
37:55 par 4 parlementaires LFI
37:57 qui vont faire un rapport
37:59 aux autres pour savoir un peu ce qu'ils...
38:01 Voilà le fonctionnement interne.
38:03 - De point de compte.
38:05 - Oui, très bien, ça va se jouer
38:07 à rien. Je le redis,
38:09 j'aimerais pas être à leur place.
38:11 - Je crois que si
38:13 Katnas voudrait aider son parti,
38:15 il demanderait lui-même
38:17 à ne pas réintégrer,
38:19 en tout cas il resterait non inscrit.
38:21 Je vais vous dire pourquoi, parce qu'effectivement
38:23 si
38:25 il n'est pas retenu,
38:27 s'il est retoqué, c'est un désaveu
38:29 pour lui et
38:31 c'est d'autant... - Et ceux qui le soutiennent.
38:33 - Et ceux qui le soutiennent,
38:35 donc politiquement ça a une conséquence.
38:37 S'il le réintègre,
38:39 évidemment ça pose un problème
38:41 de ligne politique parce qu'on peut pas,
38:43 ce sont les puristes
38:45 les LFI, c'est le monde
38:47 de la pureté, il n'y a de bon
38:49 que chez eux. Donc dire
38:51 que vous êtes le monde de la pureté
38:53 et puis vous revendiquez le fait,
38:55 vous votez pour la réintégration d'un homme
38:57 qui semble-t-il n'a pas vraiment
38:59 complètement compris ce qui s'est passé,
39:01 il n'a pas compris qu'on ne fera plus
39:03 une femme pour pouvoir en plus quand on est
39:05 parlementaire, quand on... Le parlementaire,
39:07 c'est important. - Non mais je me demande, la question
39:09 que je me pose c'est comment il peut se présenter
39:11 devant ses électeurs ?
39:13 - Mais je vais vous dire, on oublie...
39:15 - Mais la question... - On oublie
39:17 une chose, le message politique,
39:19 on oublie que le parlementaire c'est celui
39:21 qui fait la loi. Bien sûr le juge
39:23 doit l'appliquer, mais c'est celui qui fait la loi.
39:25 Vous ne pouvez pas dire à l'électeur,
39:27 à nos concitoyens,
39:29 "je fais la loi, mais moi je la respecte pas."
39:31 "Je fais la loi,
39:33 mais je ne la respecte pas. Elle vaut pour
39:35 les autres, mais elle ne vaut pas pour moi." Ça,
39:37 j'ai du mal. - Oui, enfin quand vous avez un ministre de justice
39:39 qui est mis en examen... - Oui, oui, c'est pas le sujet.
39:41 - C'est fait coupable. - Allez-y, allez-y.
39:43 - C'est fait condamné, mis en examen. - On laisse terminer
39:45 Jean-Claude Beaujour. - Ce que je dis est
39:47 vrai pour tous. Vous faites la loi,
39:49 le minimum, c'est
39:51 d'essayer quand même de la respecter. Quand vous
39:53 ne l'avez pas respectée, c'est le mea culpa,
39:55 vous n'essayez pas d'expliquer, de justifier.
39:57 - Voilà. - Il y a un côté protestant
39:59 de mon côté que vous voyez, c'est
40:01 "Vous faites votre mea culpa, c'est japonais,
40:03 vous faites un haïkiri, on ne fait pas jusque-là,
40:05 mais bon, vous admettez que vous avez fait
40:07 une bêtise, mais vous ne justifiez pas,
40:09 vous ne justifiez pas, c'est pas acceptable."
40:11 Donc à mon avis, il devrait rester non inscrit,
40:13 ça passe au-delà. - Est-ce que
40:15 c'est une affaire empoisonnée pour LFI ?
40:17 Définitivement, sur la totalité du quinquennat
40:19 de toute façon ? - Oui, je pense qu'ils sont
40:21 pas à un poison
40:23 près à la LFI.
40:25 Christine, je suis assez d'accord avec vous.
40:27 La vraie question, c'est une question de conscience
40:29 et est-ce qu'il est en capacité
40:31 aujourd'hui de représenter ses électeurs
40:33 et comment il fait quand il est dans une permanence
40:35 le samedi matin et qu'il reçoit
40:37 par exemple une femme battue ou...
40:39 La difficulté,
40:41 elle est là en fait, c'est dans le regard de ses électeurs,
40:43 de ses électrices et même, j'ai envie de dire,
40:45 de ses contradicteurs dans la circonscription. J'ai l'impression
40:47 plutôt qu'il est en train de creuser la tombe de LFI
40:49 dans sa circonscription. Ça, c'est vu de loin.
40:51 Après, LFI, vous savez, c'est quand même
40:53 un joli chapelet de
40:55 personnes rocambolesques qui sont tous députés.
40:57 Honnêtement, pour moi, ça n'a aucune
40:59 importance qu'ils soient à l'intérieur ou à l'extérieur
41:01 de LFI. C'est un non-sujet.
41:03 C'est un non-sujet. Les Français,
41:05 ils ont du mal à remplir leur caddie, les Français ont du mal
41:07 à se loger, les Français ont du mal à prendre leur voiture.
41:09 Alors, savoir si Adrien Cataninse va verser
41:11 son enveloppe parlementaire à LFI
41:13 ou à un groupe de non-inscrits de gauche,
41:15 franchement, on s'en fout. Alors, vache après,
41:17 c'est une question de conscience lui-même face à sa glace
41:19 et face aux électeurs. - C'est pas un non-sujet.
41:21 - Mais c'est une mascarade. Il y a Louis Boyard qui s'est vanté
41:23 pour avoir grandi de la drogue et qui est député à LFI.
41:25 La morale, on la situe ?
41:27 - Non mais, bien sûr. - Qu'est-ce qui est le plus important ?
41:29 Une femme battue ou des gamins qui subissent la drogue ?
41:31 - Alex, Alex, il n'y a pas de hiérarchie.
41:33 - Il n'y a pas de hiérarchie des malheurs, malheureusement.
41:35 - On est d'accord.
41:37 - Pour toutes les victimes de violences
41:39 - Familiales. - Familiales,
41:41 faites aux femmes, ce que vous voulez. Bien évidemment
41:43 que c'est primordial, que c'est un message politique
41:45 de dire "on a fait ça". Enfin, il faut quand même
41:47 se remettre en arrière et bien se dire les choses.
41:49 On parle de violence, on parle de frapper sa femme,
41:51 on parle d'être condamné pour avoir fait ça.
41:53 Mais moi, j'espère, j'espère qu'on soit d'accord
41:55 ou pas avec les députés de la FI
41:57 qui vont s'opposer à son retour.
41:59 C'est quand même l'une des choses les plus graves.
42:01 Vous parlez d'hiérarchie, c'est une cause du quinquennat.
42:03 - Il n'y a pas de hiérarchie. - Non mais, vous dites
42:05 "qu'est-ce qui est le plus important ?"
42:07 Taper une femme, c'est pas normal. En 2023, c'est incroyable.
42:09 Mais même en 2000, on pourrait revenir en 2000,
42:11 ce ne serait pas normal. Et donc, aujourd'hui,
42:13 on est en train de se poser la question de savoir
42:15 si on va réintégrer un député
42:17 qui était sans doute un des députés les plus brillants
42:19 de sa génération. On l'a tous interdivoué.
42:21 - Il n'y a pas de ministre qui était hyper brillant,
42:23 qui était censé lutter contre la fraude et l'évasion fiscale.
42:25 - Justement, mais ce que je veux dire par là,
42:27 c'est qu'on ne met pas en cause ses capacités politiques,
42:29 on met juste en cause ses capacités humaines.
42:31 Son jugement est biaisé,
42:33 il ne peut pas parler, il ne peut plus rien faire,
42:35 il est plus audible.
42:37 Donc, à partir de là, la réalité,
42:39 ce qui devrait nous pousser à penser cela,
42:41 c'est de dire "il ne peut pas revenir".
42:43 Après, qu'il veuille se présenter, il a eu un mandat de 5 ans,
42:45 il veut rester, c'est son problème.
42:47 Mais dans son groupe politique, pour les victimes,
42:49 si vous êtes un peu juste, normalement, il ne revient pas.
42:51 - Outre le fait que les violences familiales
42:53 sont à la source de beaucoup de conséquences
42:55 par la suite, vous savez,
42:57 les drames dont on parle,
42:59 les agressions, etc.,
43:01 souvent, vous retrouvez,
43:03 chez les auteurs d'infractions,
43:05 chez les auteurs de crimes, il y a souvent une source familiale.
43:07 Ça commence par cela.
43:09 Donc, il faut bien voir que ça n'est pas,
43:11 non seulement une gifle, c'est inacceptable,
43:13 battre sa femme, c'est inacceptable,
43:15 ou sa compagne, ou son compagnon,
43:17 mais c'est en plus à la source
43:19 de beaucoup de violences.
43:21 La violence au sein de notre société ne vient pas
43:23 de nulle part. Elle part, pour beaucoup,
43:25 de la cellule familiale.
43:27 - Surtout que cette décision
43:29 va arriver la veille
43:31 de la décision du Conseil constitutionnel,
43:33 donc en termes de stratégie,
43:35 de tempo politique,
43:37 on est, comme dit Boris Vallaud,
43:39 ça n'arrive pas au bon moment, en plus de ça.
43:41 - Ça c'est leur problème.
43:43 - C'est le jeu, même, à Bruxelles.
43:45 - Quand ces suspensions, à lieu jeudi,
43:47 ils auraient pu attendre.
43:49 - Ils auraient pu dire, en compte tenu
43:51 des événements, on prendra une décision
43:53 quand ça nous décidera.
43:55 - C'est possible, on aurait tout fait.
43:57 - C'est eux qui ont fait leurs règles.
43:59 - Oui, et puis c'est pour ça que je pense que, de lui-même,
44:01 il aurait pu demander
44:03 de sursoir à statuer
44:05 sur son sort, et puis d'attendre.
44:07 - Alors, j'aurais voulu qu'on parle d'Emmanuel Macron
44:09 qui part aux Pays-Bas, puis cette petite sortie également,
44:11 mais on ne va pas avoir le temps, sur Taïwan,
44:13 comment il a été Jean-Claude
44:15 sur le plan international,
44:17 il n'est pas de deux du président français ces derniers temps,
44:19 on en reparlera ?
44:21 - Mais écoutez, il y a quand même
44:23 un gros problème, Christine.
44:25 - Il faut 20 secondes.
44:27 - Il va en Chine avec Mme Van der Leyen.
44:29 - Oui.
44:31 - Oh, quelle réception ! Le lendemain, à la Chine,
44:33 après avoir reçu l'événement,
44:35 - Envahie Taïwan, enfin, fait des exercices autour de Taïwan,
44:37 - En tour Taïwan !
44:39 - Oui.
44:41 - Humiliation totale. Il semblerait quand même
44:43 qu'il y ait une crise de régime dans le pays,
44:45 il semblerait quand même qu'il y ait quelque chose à régler dans le pays.
44:47 Je ne sais pas ce que fait le président
44:49 de la République,
44:51 maintenant aux Pays-Bas, très bien,
44:53 ça ne répond à aucune question
44:55 centrale qui se pose
44:57 à la France aujourd'hui.
44:59 - Voilà, comme le titre de "Confert du Figaro",
45:01 je trouve que Macron espère encore se relancer,
45:03 double page à interagir.
45:05 - Il y a 140 000 Français qui sont expatriés,
45:07 il y a des gisements de gaz et de pétrole
45:09 au large des côtes
45:11 dans les zones maritimes
45:13 hollandaises,
45:15 il y a plus de 14 grandes multinationales françaises
45:17 qui sont installées, donc je pense qu'au lieu de parler de la souveraineté
45:19 européenne, il va surtout faire du business.
45:21 Voilà ce qu'il sait faire, en fait.
45:23 C'est un bon banquier d'affaires, Jean-Luc, tu sais.
45:25 - Comment il espère se relancer ? Ce n'est pas mardi dernier
45:27 qu'il a décidé de partir aux Pays-Bas ou en Chine ?
45:29 - Non.
45:31 - Les voyages d'État sont programmés depuis des mois.
45:33 - Alors on ne devait pas relancer, me dit-on.
45:35 - Il y a ce moment-là, on en reparlera.
45:37 - Exactement.
45:39 Allez, demain c'est avec Valérie Expert qui sera de retour.
45:41 Moi je vous souhaite une très belle journée.
45:43 Valérie, que vous retrouvez dans un instant avec Gilles Gansman
45:45 pour les médias sur Sud-Rhin-du-Mers. A tous les quatre.

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