• l’année dernière
Avec Anne-Laure Buffet, thérapeute, conférencière et auteure de "L'amitié", "Victimes de violences psychologiques" aux éditions Le Passeur, « Les mères qui blessent », "Les prisons familiales" et de « Ces séparations qui nous font grandir » - Editions Eyrolles

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##NOEPISODE##
Transcription
00:00 14h16, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:03 En compagnie de Anne-Laure Buffet, nous racontons nos amitiés,
00:08 nos amitiés plus ou moins fortes, plus ou moins belles,
00:12 et puis aussi comment, quels mots on met sur l'amitié.
00:17 C'est pas si simple, on l'a vu tout au long de ces témoignages.
00:20 Bonjour Tiffen.
00:21 Bonjour Brigitte, bonjour Anne-Laure.
00:24 Bonjour.
00:25 Alors vous avez eu un coup de foudre amical, racontez.
00:27 Alors un coup de foudre amical, c'est une amitié qui dure toujours,
00:32 depuis 25 ans, avec Céline, une femme.
00:36 En fait on s'est rencontré à une soirée, on dînait avec des amis.
00:41 Et, comment dire, j'allais dire que ça avait déjà commencé presque avant,
00:47 sans se connaître, et donc ça a été naturel et spontané.
00:51 Et ça s'est construit par contre au fil des années.
00:54 Alors quand vous dites ça s'est commencé presque avant,
00:56 c'est-à-dire qu'on vous avait parlé d'elle en disant "tu vas bien l'aimer".
01:00 Non, c'est juste une sensation de dire comme si c'était, je sais pas, une évidence.
01:05 D'accord.
01:06 Voilà, c'est une personne alors en effet à qui je peux me confier sans fil.
01:12 En effet, là il n'y a pas besoin d'effort, quand j'ai envie de pleurer je peux pleurer,
01:16 quand je suis en colère je suis en colère.
01:18 Et ce que j'ai remarqué, ce qui nous permet peut-être de durer,
01:21 c'est qu'il n'y a jamais de jugement,
01:23 il y a vraiment de l'aide et de l'écoute.
01:26 Et on est un peu une béquille en fait, l'une pour l'autre depuis tant d'années.
01:32 Et que jamais personne, j'allais dire on a eu différents compagnons pendant 25 ans,
01:37 et jamais aucune des personnes de l'extérieur n'a pu en tout cas casser ce lien.
01:42 Moi j'aime bien le mot que vous, enfin c'est un mot que j'utilise souvent
01:46 quand vous parlez d'évidence.
01:47 J'aime pas tellement l'expression, mais de manière générale j'aime pas le mot "coup de foudre".
01:50 Ça me... j'aime pas.
01:52 Mais en revanche, la chose qui est tellement évidente,
01:56 qu'on ne peut pas et on ne doit pas l'expliquer,
01:59 et qu'on pressent à raison dans votre cas qu'elle va demeurer,
02:04 je préfère utiliser ce terme-là pour ces amitiés, ou les amours,
02:08 mais des amitiés qui sont naturellement, spontanément et presque immédiatement aussi fortes.
02:16 Et alors oui, vous dites "fortes", mais du coup, j'ai pas ressenti comme une force,
02:22 voilà, le coup de foudre, peut-être qu'il y a le coeur qui bat et tout ça,
02:25 c'est la force dans l'intensité, je sais pas comment dire, de l'évidence.
02:29 Oui, c'est vraiment ça.
02:31 Oui, c'est pas la force qui fait...
02:33 C'est pour ça que... mais en fait je vais vous dire, c'est pour ça que j'aime pas le mot "coup de foudre",
02:35 parce que... enfin l'expression...
02:37 parce que déjà "coup", j'aime pas trop,
02:39 et "foudre", "foudre" qui dit "foudre" dit "être foudroyé",
02:43 en général on en finit mal quand on est foudroyé.
02:45 Donc...
02:47 Mais oui, c'est pas...
02:49 si on doit reprendre le mot "force",
02:51 c'est vraiment la solidité intangible et immédiate du lien.
02:56 C'est pas un point ou un figure.
02:58 Alors ce qui serait intéressant, Tiffany, c'est que vous nous disiez,
03:01 puisque bon, j'entends bien ce terme d'évidence, il me va bien,
03:05 mais que vous nous disiez pourquoi,
03:08 parce que j'imagine quand c'est évident comme ça,
03:11 et là on parle bien d'amitié et non pas d'amour,
03:14 vous avez dû vous sentir...
03:17 vous reconnaître en elle comme elle a dû se reconnaître en vous,
03:20 j'imagine, il y a quelque chose comme ça de très narcissique,
03:23 au sens positif du terme d'ailleurs.
03:26 - Eh bien, je sais pas l'expliquer,
03:28 parce qu'on est assez différentes,
03:30 on est très différentes.
03:32 Donc c'est...
03:34 deux âmes soeurs, je sais pas trop...
03:37 - Ouais, elle était rigoureuse.
03:39 - Ouais, non, non.
03:41 On voit pas l'une dans l'autre, on est différentes physiquement...
03:45 - Qu'est-ce qui fait que vous vous entendez bien,
03:49 qu'ils vous rapprochent ?
03:51 Parce qu'avec une amie, on a forcément des points communs,
03:54 sinon ça peut pas durer.
03:56 - Ok, du coup c'est l'écoute et la compréhension qu'on a l'une pour l'autre.
03:59 - Donc quand vous la rencontrez, vous avez dû dans son regard
04:02 sentir qu'elle vous accueillait tel que vous êtes ?
04:05 Enfin, vous voyez, il y a dû y avoir quelque chose de cet ordre-là.
04:08 - Je vois, je vois.
04:10 Déjà, on a piqué un fourrure toutes les deux sur la même chose.
04:13 - Voilà, déjà.
04:15 - C'est parti là-dessus.
04:17 Je vais vous dire, mais c'est archi bête,
04:19 j'avais un chewing-gum, j'ai rigolé, il m'est revenu dans le pull,
04:22 j'avais un pull à poil à l'époque,
04:24 et du coup c'est tout bête, mais on n'en pouvait plus là-dessus.
04:27 Peut-être que c'est ça le début,
04:29 mais c'est ça que je me rappelle très bien de ce moment-là.
04:32 Et après, sur les points communs,
04:36 on a eu des parcours amoureux, on va dire, très mournantés.
04:41 Donc on cède là-dessus, en fait.
04:45 - Oui, il y a de la compréhension, il n'y a pas de jugement,
04:50 il y a quand même une ressemblance, visiblement,
04:53 vous êtes, on va dire, de cœur d'artichaut,
04:56 ou je ne sais quoi, mais quelque chose de cet ordre-là.
04:59 - Alors, oui, ça c'est un point commun, c'est vrai.
05:02 - Ah bah oui, voyez bien, si vous cherchez,
05:04 on va en trouver quelques-uns, je vous assure.
05:07 - Non, non, on a ça, on a la marche,
05:10 ça a toujours été, on marche, et c'est là où on,
05:13 d'ailleurs, c'est nos salles de décompression,
05:15 et c'est là où on peut parler.
05:17 Et puis, une espèce de détachement,
05:20 peut-être au jugement des gens,
05:23 parce que malgré tout, on a avancé,
05:25 on était là chacune pour se réconforter,
05:27 mais finalement, ça nous fermait peut-être,
05:29 ça nous donnait peut-être une force par rapport au regard des autres,
05:32 des personnes qui pourraient dire que nous sommes instables,
05:35 que nous, vous voyez...
05:37 - Oui, mais vous voyez, ça revient à l'anecdote que vous avez racontée,
05:40 quand vous avez votre chewing-gum qui tombe sur votre pull, etc.,
05:44 vous auriez pu vous sentir très bête,
05:47 et très malhabile, et complètement idiote,
05:51 et puis tout d'un coup, parce qu'elle rit,
05:53 et qu'elle vous regarde, et qu'elle vous accueille dans votre maladresse,
05:56 vous vous sentez en confiance avec elle,
05:58 et ça crée le lien d'amitié qui dure encore aujourd'hui.
06:02 - Eh ben, c'est ça !
06:04 C'est ça !
06:05 Non mais c'est sa part d'un chewing-gum,
06:08 parce qu'il est à poil, mais...
06:10 - C'est gentil de me donner raison, Tiffany,
06:15 mais c'était juste une supposition.
06:17 - Non mais comme c'est ce qui nous fait rire toutes les deux,
06:21 il y a 25 ans en arrière, c'est ça.
06:25 Qui a scellé...
06:26 - Ah mais c'est vraiment ça, parce que vous l'avez dit,
06:28 votre "eh ben c'est ça", avec tellement de spontanéité,
06:30 que c'est vraiment ça !
06:32 - Bon, ben c'est ça.
06:33 - Comme ça vous allez pouvoir l'appeler en disant "tu sais, c'est le chewing-gum, c'est..."
06:37 - Eh ben, oui, oui, je vais lui rappeler ça ce soir,
06:41 elle vient, c'est...
06:42 Voilà, je passe une année aujourd'hui en plus,
06:44 donc on est des chewing-gums pour mon...
06:45 - Ah ben, bon anniversaire !
06:46 - C'est gentil.
06:47 - Elle vous offre des chewing-gums, ce soir ?
06:49 - Ah, je sais pas !
06:50 Je crois qu'elle arrive plutôt avec du vin bio, mais...
06:53 - C'est pas mal, c'est pas mal.
06:54 - Allez acheter un paquet de chewing-gums si vous avez le temps.
06:58 - Ah oui, c'est vrai, ça serait chouette, ça serait drôle.
07:01 Et par contre, alors, du coup, j'ai une petite pointe de...
07:04 un petit peu de gêne par rapport à quelque chose.
07:07 C'est une question, du coup, pour Madame...
07:09 enfin pour Anne-Laure.
07:11 Elle a été...
07:14 comment...
07:15 elle s'est séparée il y a 6-7 mois,
07:17 donc elle était embêtée pour se loger,
07:20 puisqu'elle ne pouvait pas récupérer son appartement, en bref, avant juillet.
07:23 Et donc moi, j'ai des voisins qui ont un petit chalet,
07:25 et j'ai demandé s'ils pouvaient lui prêter.
07:27 Donc, juste à côté de chez moi,
07:29 on est vraiment à 15 mètres l'une de l'autre.
07:31 Donc elle est venue, ça s'est fait, elle habite là.
07:34 Et une ou deux fois, quand elle parle de cet endroit,
07:38 en fait, elle se l'est appropriée,
07:40 et c'est là où elle habite actuellement.
07:42 Donc c'est vrai qu'elle dit "ma colline" ou des choses comme ça.
07:44 Et du coup, ça m'a fait comme un petit pic,
07:46 comme si...
07:47 moi, j'habite depuis 5 ans ici,
07:49 et comme si...
07:51 voilà, c'est pas très beau ce que j'ai ressenti,
07:53 mais est-ce que c'est de la jalousie ?
07:55 - Ah, c'est en tout cas une question de territoire.
07:58 - Ouais, c'est pas de la jalousie,
08:00 mais vous êtes extrêmement amies,
08:03 mais on a tous besoin de notre territoire.
08:05 C'est pas une question de superficie définie,
08:09 mais on a besoin de savoir ce qui est à nous,
08:14 et là où on se sent bien.
08:16 Et de fait, par amitié,
08:18 vous avez fait rentrer sur votre territoire,
08:20 et elle s'y reconnaît.
08:23 Donc il y a une petite part de vous,
08:25 et c'est pas bien grave,
08:27 mais une petite part de vous dont vous êtes un peu dépossédée,
08:30 parce qu'elle la connaît,
08:32 ou elle se l'approprie un peu plus que vous ne le souhaiteriez.
08:35 Et c'est pas de la jalousie, c'est une gêne.
08:38 Donc après, c'est aussi à vous d'accepter
08:44 qu'elle se l'approprie,
08:46 d'accepter qu'elle s'y sente bien.
08:47 - Finalement, elle s'y sent bien, pourquoi ?
08:49 Parce que vous êtes proche aussi,
08:51 peut-être qu'elle n'aurait pas dû faire le même sentiment autrement.
08:53 - Moi, je crois, ce que j'aurais envie de vous dire,
08:55 Tiffane, c'est à vous de voir
08:57 à quel point votre notion de territoire
09:00 n'est pas si simple pour vous à gérer.
09:03 Parce que ça parle de vous, finalement, ça parle pas d'elle.
09:05 Vous voyez ce que je veux dire ?
09:07 C'est que finalement, vous avez besoin d'avoir votre territoire,
09:12 et vous n'en êtes peut-être pas suffisamment consciente,
09:15 et vous n'êtes peut-être pas si sûre que ça d'avoir votre territoire.
09:18 Et donc ça a fragilisé quelque chose
09:22 qui n'est pas très clair pour vous.
09:24 Est-ce que je suis claire, justement ?
09:26 - Oui, vous êtes claire, mais dans ma tête, ça l'est pas trop.
09:29 Justement, ça m'a fait tilter.
09:31 Alors, est-ce que c'est parce que c'est elle qui a dit ça ?
09:34 C'est pour ça que je me suis dit,
09:35 "Ah, si c'est ma meilleure amie, je peux pas avoir ce genre de pensée."
09:38 - Bah si !
09:39 - Ou alors, si vous pouvez.
09:41 - Alors, attendez. D'abord, on a le droit d'avoir toutes sortes de pensées.
09:43 Ce qui est bien, c'est que vous vous êtes dit,
09:46 "Oh là là, pourquoi j'ai cette pensée-là ?"
09:48 Et maintenant, vous allez travailler sur vous.
09:50 Vous voyez, il n'y a pas à vous en vouloir,
09:53 et elle n'y est pour rien.
09:55 - Et on a tous besoin de savoir ce qui est à nous.
09:58 Après, on peut le partager,
10:00 mais on a besoin de le sentir de manière un peu solide.
10:04 - Oui, mais...
10:05 Parce que cet endroit où je suis,
10:07 c'est vraiment l'endroit où je voulais être de toute ma vie, ça c'est sûr.
10:09 - Alors, on va...
10:10 En effet, on fait une petite pause,
10:11 parce que c'est comme ça dans cette émission,
10:13 et dans toutes les émissions de radio, de toute façon.
10:15 Et on vous retrouve, et on va vous aider justement,
10:17 parce que là, je crois qu'en effet, vous avez besoin d'un petit coup de main.
10:19 Voilà.
10:20 Réagissez !

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