Dr Gontier, médecin de la navale
Les conditions de travail ont souvent été difficiles à la Navale de Nantes. Métiers exposés, sons très forts, matières dangereuses à manipuler. La medecine du travail a longtemps été du coté de l'employeur justifiant des cadences de travail et des risques sanitaires qui ont causés de nombreux dégâts chez les ouvriers et dans les familles. Dans les années 1950, l'arrivée d'un médecin du travail le Dr Gontier va changer la donne sur la prise en compte de la pénibilité et des risques au travail. Médecin pragmatique et diplomate, Le Dr Gontier tentera de faire bouger les lignes sur les risques liés à la surdité à la manipulation de l'amiante et de nombreux autres risques . Il incarne une étape importante dans la prise de conscience des métiers pénibles à la navale .
Peu documenté, ce film est le premier sujet réalisé sur le dr Gontier, il a été réalisé par les étudiants de la Licence Tic Arc de la Roche Sur Yon.
Un film de Evan Grelaud, Noa Evain, Axel Qero, Hugo David,
Les témoins: Jean Peneau ancien charpentier fer de la navale et Annie Touranchet, medecin du travail.
Ce projet pédagogique, a été monté en partenariat avec la Maison des Hommes et des Techniques et l'IUT de la Roche sur Yon. Conçu comme une rencontre entre deux mondes, celui des étudiants et des ouvriers de la construction navale, ce projet a permis de collecter des témoignages sur des sujets peu évoqués jusqu'à aujourd'hui autour de la mémoire ouvrière à Nantes. Ils rejoignent une collection de 11 documentaires visibles au musée permanent de la Maison des Hommes et des Techniques.à Nantes
Intervenant réalisateur : Xavier Liébard
Coordination pédagogique : Zeineb Touati
Maison des Hommes met des Techniques : Elise Nicolle, Dorian Cougot, Coralie Magaux.
Contact : xavier.liebard@univ-nantes.fr
Playlist la navale
https://dailymotion.com/playlist/x7fd46
Les conditions de travail ont souvent été difficiles à la Navale de Nantes. Métiers exposés, sons très forts, matières dangereuses à manipuler. La medecine du travail a longtemps été du coté de l'employeur justifiant des cadences de travail et des risques sanitaires qui ont causés de nombreux dégâts chez les ouvriers et dans les familles. Dans les années 1950, l'arrivée d'un médecin du travail le Dr Gontier va changer la donne sur la prise en compte de la pénibilité et des risques au travail. Médecin pragmatique et diplomate, Le Dr Gontier tentera de faire bouger les lignes sur les risques liés à la surdité à la manipulation de l'amiante et de nombreux autres risques . Il incarne une étape importante dans la prise de conscience des métiers pénibles à la navale .
Peu documenté, ce film est le premier sujet réalisé sur le dr Gontier, il a été réalisé par les étudiants de la Licence Tic Arc de la Roche Sur Yon.
Un film de Evan Grelaud, Noa Evain, Axel Qero, Hugo David,
Les témoins: Jean Peneau ancien charpentier fer de la navale et Annie Touranchet, medecin du travail.
Ce projet pédagogique, a été monté en partenariat avec la Maison des Hommes et des Techniques et l'IUT de la Roche sur Yon. Conçu comme une rencontre entre deux mondes, celui des étudiants et des ouvriers de la construction navale, ce projet a permis de collecter des témoignages sur des sujets peu évoqués jusqu'à aujourd'hui autour de la mémoire ouvrière à Nantes. Ils rejoignent une collection de 11 documentaires visibles au musée permanent de la Maison des Hommes et des Techniques.à Nantes
Intervenant réalisateur : Xavier Liébard
Coordination pédagogique : Zeineb Touati
Maison des Hommes met des Techniques : Elise Nicolle, Dorian Cougot, Coralie Magaux.
Contact : xavier.liebard@univ-nantes.fr
Playlist la navale
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ÉducationTranscription
00:00 [Musique]
00:13 Au travers de ce documentaire, nous allons vous dresser le portrait du Dr Frédéric Gontier,
00:17 véritable porte-drapeau d'une révolution médicale et sociale sur les chantiers navals de Nantes pendant près de trois décennies.
00:24 À quelle difficulté a-t-il été confronté ? Quel héritage le docteur a-t-il laissé ? Et enfin, quelles évolutions a-t-il permis ?
00:31 Pour répondre à cette question, nous avons rencontré Annie Touranchet et Jean Penaud, tous deux ayant côtoyé le Dr Gontier. Ils témoignent.
00:39 Donc, je m'appelle Annie Touranchet. Depuis 1974, je suis médecin du travail. J'ai commencé ma carrière dans les hôpitaux.
00:50 Je m'appelle Jean Penaud. J'étais comme travailleur au charpentier-fer. Je suis rentré au chantier le 5 février 1987.
01:06 Non, pas 1987, 1957. Et je suis reparti le octobre 1986.
01:13 Automatiquement, quand le Dr Gontier est arrivé ici, ça a été un renouveau, en quelque sorte.
01:26 Il a été extrêmement surpris de voir les conditions de travail de la navale, la difficulté des conditions de travail.
01:36 À l'époque, on ne prenait pas tellement de précautions. Pour ainsi dire, ça marchait comme ça pouvait.
01:45 Lorsque le docteur arrive, il découvre les conditions déplorables auxquelles sont confrontés les ouvriers de la navale.
01:53 Il y avait un examen pour savoir s'ils pouvaient faire le travail et s'ils pouvaient continuer à faire le travail.
01:58 Et puis, c'est tout. C'était ça. C'était des relations, je ne sais pas comment vous les définir.
02:03 On n'avait pas le contact qu'on pouvait avoir avec Gontier. Ça a évolué rapidement, ces trucs-là.
02:08 Lui, il a été sur le terrain, il a vu les conditions de travail, il a étudié les conditions de travail.
02:14 Frédéric Gontier va peu à peu se plonger dans une étude au temps scientifique et coopérationnelle au sein des chantiers de Nantes.
02:20 Quand il est arrivé comme médecin du travail dans les chantiers, il a été voir les conditions de travail. Il a été dans le milieu de travail.
02:30 Il a beaucoup fait, il a beaucoup fait. Alors, sur le bruit, sur la miante, il était à la pointe du combat.
02:38 La tuberculose pulmonaire est à cette époque une maladie répandue qui justifie encore son nom de fléau social.
02:55 Tous les ans, ils dépistaient entre 30 et 40 tuberculoses. C'était extrêmement important.
03:00 Le docteur va mener des combats afin d'obtenir des moyens médicaux suffisants pour démontrer les dangers potentiels de la miante.
03:06 Le docteur Gontier s'est beaucoup battu pour qu'on passe des radioscopies aux radiographies. En lisant ces radiographies,
03:14 il s'est aperçu qu'effectivement, comme je vous le disais, la tuberculose régressait, mais qu'il y avait des anomalies au niveau des radios qu'il ne comprenait pas.
03:23 C'est là d'ailleurs qu'il s'est aperçu, je ne me rappelle plus de quelle année, qu'il y avait quand même des gars qui avaient des petites tâches et des trucs comme ça.
03:30 Il s'est rapproché de l'hôpital, des pneumologues qui étaient à l'hôpital, et ensemble, ils ont essayé de voir effectivement d'où provenaient ces anomalies,
03:42 pourquoi il y avait ces anomalies. Il a fait des statistiques. Il a regardé à quel poste de travail étaient les salariés qui avaient ces anomalies.
03:51 Et il s'est aperçu que c'était quand même plus avec des salariés qui travaillaient au contact de l'amiante. Et ça, on était dans les années 60, 63, 64, vous voyez.
04:01 Forgeron, river-chamfrainer, frappeur, soudeur, chaudronnier, charpentier, fer, tous étaient au contact de l'amiante et subissaient les dangers de cette nuisance.
04:10 Alors l'amiante, on doutait qu'il y avait quelque chose parce qu'en 71, le Dr. Gontier nous a convoqué le service de sécurité, enfin le M.H. de conditions de travail, et il nous a expliqué.
04:23 Il a dit "c'est de l'amiante, il va falloir faire attention".
04:26 Précurseur sur son temps, le Dr. Gontier a choisi de prendre des mesures afin de diminuer l'usage de l'amiante sur les chantiers pour le bien des ouvriers.
04:33 [Bruit de chantier]
04:42 Le bruit, c'était catastrophique, le bruit.
04:46 Des appareils auriculaires ont été distribués aux ouvriers des professions les plus exposées au bruit, ce qui a pour but de diminuer la fatigue et d'éviter la venue précoce d'une surdité temporaire ou même permanente.
04:57 Au niveau du bruit, il a fait distribuer des protecteurs auriculaires.
05:01 Bah oui, mais avec les boucliers, quand vous êtes avec un gars à matelot, vous n'entendez plus rien, ce n'était pas pratique.
05:08 Mais il a aussi travaillé avec les ingénieurs et avec la maîtrise pour que le bruit diminue dans les chantiers, et le bruit a diminué dans les chantiers.
05:16 Malgré les réticences, le Dr. a fait évoluer, voire supprimer de nombreux postes à risque, dont le champfreinage, considéré comme une tâche professionnelle extrêmement pénible.
05:25 Les champfreineurs étaient un poste de travail énormément physique. Les salariés avaient une fréquence cardiaque très élevée et il y avait un bruit d'enfer.
05:35 C'était avec un pistolet à air comprimé avec un burin au bout pour couper, pour faire les champfreins.
05:42 Là, c'est un secoudure, ce bruit, surtout dans un hangar, dans un hall fermé, il y a de la résonance.
05:53 À la fin, il a fait supprimer ce poste. Le poste a été supprimé, remplacé par du meulage, qui est beaucoup moins bruyant, beaucoup moins toxique pour les articulations des salariés.
06:04 Donc, il y avait quand même des preuves tangibles que c'était un médecin qui protégeait les ouvriers, qui protégeait les ouvriers contre les pathologies qui étaient dues au travail.
06:16 La surdité professionnelle est la maladie de la construction navale. Le médecin a souvent dû faire face aux réalités économiques et matérielles des chantiers.
06:24 Pour éliminer un peu le bruit, vous savez ce qu'ils avaient fait ? Ils avaient floqué tous les murs d'amiante.
06:30 Mais ce qu'il y a, je vais vous dire une chose, c'est que pour amorcer, pour amorcer votre baguette, si vous mettez ce masque-là, vous ne voyez pas où vous soudez.
06:41 Donc, il faut amorcer déjà sans les lunettes, vous les mettez après.
06:44 Ça, c'est beaucoup plus pratique.
06:59 Le docteur a également mené de nombreux travaux annexes sur les chantiers, qui ont parfois subi quelques oppositions.
07:04 Il y a eu des réticences aussi, parce que c'est un médecin qui a beaucoup lui-même fait des recherches,
07:09 qui a beaucoup lutté contre l'alcoolisme aussi.
07:15 À mon avis, moi, c'était pas mal. Mais ce n'était pas le mot de tout le monde.
07:20 Le médecin considère avant tout le buveur excessif comme un malade.
07:23 Un jour, il me dit, il faudrait quand même aux réunions avec le patron, que les gens ne fument pas.
07:30 Que les gens ne fument pas. Il dit, je vous laisse la main pour le faire. C'est moi qui l'ai dit.
07:42 On est pris en sandwich en quelque sorte. On a le patron, on a les chefs et on a les copains.
07:48 Parce que quand on leur disait, il ne faut pas faire ça comme ça, comme ça, parce que, ah bah ouais, bah, il faut pécher, bah oui, c'est pas facile.
07:55 Entre 1950 et 1980, il y a eu une évolution très importante au niveau des conditions de travail.
08:02 Il y a eu l'apparition de la mécanisation, disparition de l'amiante, donc il a fallu trouver d'autres produits,
08:07 apparition de formes de soudure différentes. Donc tout ça, il crie. Et il a très bien suivi ça.
08:15 Oui, il y a eu des avancées avec lui, c'est certain. Parce que quand il y avait un problème, il nous appelait,
08:21 il nous expliquait, il fallait que ça se passe comme ça et tout ça.
08:25 Ce qui se passe actuellement au niveau des retraites, on retrouve dans les écrits de Dr. Gontier,
08:30 on retrouve des arguments pertinents qui pourraient très bien être, qu'on peut reprendre à l'heure actuelle,
08:37 au niveau de la réforme des retraites. Il a fait un rapport devant un ministre de l'époque
08:43 pour que les salariés, pour que les ouvriers dans les années 70 puissent partir à 60 ans.
08:50 Donc vous voyez, on retrouve dans ces écrits des notions qu'on défend à l'heure actuelle
08:55 pour certaines catégories socio-professionnelles.
08:57 Je pouvais aller le voir à n'importe quand dans le temps du travail, puis lui demander quelque chose,
09:02 ou lui dire quelque chose, il m'écoutait.
09:04 C'était aussi un médecin qui était beaucoup sur le terrain, qui savait comment travaillaient les salariés.
09:09 Il a été menacé de licenciement. Et il a fallu que l'inspection du travail intervienne
09:14 au cours d'un comité d'hygiène et de sécurité pour éviter son licenciement.
09:18 Donc je crois que c'était une note positive pour les salariés.
09:21 Il était très proche de la classe ouvrière, mais bon, des patrons, ils ne pouvaient pas casser la cabane.
09:27 Il fallait quand même que... Mais je ne crois pas qu'il s'est vendu au patron, ça m'étonnerait.
09:36 Le moins, ça n'en faut pas.
09:39 Le travail de la vie de l'homme, c'est une vie qui est une vie.
09:43 Et c'est une vie qui est une vie, qui est une vie.
09:46 Et c'est une vie qui est une vie.
09:48 Et c'est une vie qui est une vie.
09:50 Et c'est une vie qui est une vie.
09:52 Et c'est une vie qui est une vie.
09:54 Et c'est une vie qui est une vie.
09:56 Et c'est une vie qui est une vie.
09:58 Et c'est une vie qui est une vie.
10:00 Et c'est une vie qui est une vie.
10:02 Et c'est une vie qui est une vie.
10:04 Et c'est une vie qui est une vie.
10:06 Et c'est une vie qui est une vie.
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