Midi News du 15/03/2023

  • l’année dernière
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
Transcript
00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à vous pour Midi News.
00:00:03 Les prochaines heures seront cruciales pour le gouvernement.
00:00:07 Jour de mobilisation contre la réforme des retraites avec nos journalistes à Paris,
00:00:11 dans plusieurs villes de France, Rennes, Nantes, Marseille, etc.
00:00:15 Jour décisif aussi avec la commission mixte parlementaire sur le texte des retraites.
00:00:20 Va-t-on vers un accord entre députés et sénateurs ?
00:00:22 Elodie Huchard est sur place à l'Assemblée, nous la retrouverons tout à l'heure.
00:00:26 Bref, tout se joue en ce moment et après. Le gouvernement décidera-t-il de passer en force
00:00:31 par le 49.3 que certains décrivent comme une allumette sur un baril de poudre ?
00:00:36 Je vous laisse imaginer l'effet. Quelles conséquences ?
00:00:39 Nous en parlons avec nos invités, mais tout d'abord le journal.
00:00:42 Bonjour à vous, cher Michael.
00:00:43 Bonjour Sonia, bonjour à tous. Nous souhaitons un accord.
00:00:47 Les mots d'Olivier Véran après le Conseil des ministres tout à l'heure,
00:00:50 alors que le projet retraite du gouvernement est actuellement en commission mixte paritaire,
00:00:55 le porte-parole du gouvernement assure que le 49.3 n'a pas été évoqué.
00:00:59 Écoutez.
00:01:01 À la clé, ce que nous attendons de cette commission mixte paritaire
00:01:04 qui réunit des députés, des sénateurs, de la majorité présidentielle et des oppositions.
00:01:11 Nous voulons à la clé un accord entre majorité et opposition, entre députés et sénateurs,
00:01:17 de manière à équilibrer et consolider notre système de retraite par répartition.
00:01:22 Les travaux en commission ont donc commencé ce matin,
00:01:25 et la gauche continue de camper sur ses positions.
00:01:28 Écoutez la députée PS Monique Lubin pour qui l'objectif est de faire obstruction coûte que coûte
00:01:35 au recul de l'âge de départ à la retraite.
00:01:38 L'objectif c'est le recul de l'âge de la retraite à 64 ans.
00:01:44 Et tout autour sont des mesures d'atténuation,
00:01:49 comme la surcote par exemple pour les mères de famille.
00:01:52 C'est une mesure d'atténuation, mais il faut le dire,
00:01:57 qui amène à des droits moindres pour ces mères de famille.
00:02:01 Ça je pense que les députés de la majorité et à l'air ne vous le diront pas,
00:02:06 mais c'est exactement ça.
00:02:08 Donc quelques mesures d'atténuation qui vont leur faire dire que finalement tout va bien.
00:02:14 Mais nous notre objectif c'est le refus catégorique de l'âge de la retraite
00:02:19 à 64 ans.
00:02:21 Voilà Monique Lubin, sénatrice IPS d'Elan.
00:02:24 Pendant ce temps la mobilisation se poursuit à Marseille
00:02:27 où les manifestations ont commencé ce matin.
00:02:29 Écoutez le secrétaire de l'union départementale CGT des Bouches du Rhône.
00:02:33 Il assure que le mouvement va se poursuivre peu importe l'issue des discussions.
00:02:39 On va continuer, on va continuer.
00:02:40 Quoi qu'il se passe à la commission mixte et demain à l'assemblée,
00:02:43 on continuera, cette loi ne levera pas le jour.
00:02:46 Au fil du temps, au fil des entourloupes du gouvernement et du patronat,
00:02:49 l'opposition à la réforme se renforce.
00:02:51 Il n'y a aucune raison.
00:02:52 Et quelle que soit la façon dont soit ils se sont achetés les majorités,
00:02:56 soit ils passent en force, ça ne fera pas de la réforme un progrès social.
00:02:59 Donc on va la combattre jusqu'à ce qu'elle soit rangée aux oubliettes.
00:03:01 La mobilisation qui se poursuit aussi dans le secteur de l'énergie.
00:03:05 Plusieurs raffineries sont toujours en grève.
00:03:07 Aujourd'hui dans le Nord et le Pas-de-Calais notamment,
00:03:10 des blocages ont eu lieu tôt ce matin à la centrale thermique de Bouchens par exemple,
00:03:15 où 100% des salariés sont en grève aujourd'hui.
00:03:18 Mobilisation également dans les écoles.
00:03:20 À Paris, plusieurs établissements affichent aujourd'hui leur solidarité avec le mouvement.
00:03:25 Vous le voyez sur ces images filmées dans le 19e et le 20e arrondissement de la capitale.
00:03:30 Plusieurs classes sont restées fermées ce matin.
00:03:32 Même chose pour les cantines scolaires.
00:03:35 Voilà, c'est la fin de ce journal.
00:03:37 Midi News à présent en compagnie de Sonia Mabrouk et de ses invités pour les débats.
00:03:42 Merci à vous, Mickaël.
00:03:43 Autour d'Olivier Dartigold, bonjour, merci d'être là.
00:03:47 Grégory Jouron, secrétaire général, Unité SGP Police.
00:03:50 Merci également.
00:03:51 Kevin Bossuet, monsieur le professeur, est présent.
00:03:53 Bonjour à vous.
00:03:54 Notre journaliste Éric de Ritmaten est présent.
00:03:57 Elle s'installe à l'arrache, comme on dit, Elisabeth Lévy,
00:04:01 directrice de la redaction de Causeur.
00:04:03 Je vous salue.
00:04:04 Et on va tout de suite...
00:04:05 C'est une journée de mobilisation qui arrive à un moment crucial.
00:04:08 Tout va se décider, comme on dit, dans les prochaines heures.
00:04:11 Mais déjà dans la rue, dans les rues, quand sera-t-il ?
00:04:14 Les mobilisations ont démarré, notamment à Marseille,
00:04:18 dans la cité phocéenne où l'on retrouve Laure Parra.
00:04:21 Laure, alors maintenant, vous avez, j'allais dire, une vision,
00:04:24 une visibilité par rapport aux précédentes mobilisations.
00:04:27 C'est la huitième.
00:04:28 Aujourd'hui, qu'en est-il ?
00:04:30 Est-ce que vous en pouvez dire par rapport aux précédentes, d'ores et déjà,
00:04:34 s'il y a autant de monde déjà ?
00:04:38 Alors, autant de monde, je ne pense pas.
00:04:41 À l'image, le cortège par endroit est un peu plus clair,
00:04:45 un peu plus clairsemé.
00:04:46 Mais sur la mobilisation, notamment des salariés d'Enelis,
00:04:52 il y a une très forte concentration de personnel,
00:04:55 de l'énergie en lutte.
00:04:56 Vous voyez, au moment où on en parle, à l'image,
00:04:58 la banderolle que je vais vous montrer d'un petit peu plus près,
00:05:01 montre que derrière cette banderolle, ils sont très nombreux.
00:05:04 Ce que je voulais préciser, Sonia,
00:05:06 c'est qu'aujourd'hui, c'est déterminant pour l'intersyndical.
00:05:10 Ils ont besoin de savoir où en sont les troupes,
00:05:13 où est la volonté, la motivation des troupes.
00:05:15 Parce que, vous le disiez, on est à quelques heures d'un vote,
00:05:18 ou pas, crucial, ou d'un 49-3.
00:05:20 Et lorsqu'on pose la question un petit peu dans les rangs de cette mobilisation,
00:05:24 on se rend compte que, de toute façon, ils vont continuer le combat.
00:05:28 Mais seront-ils toujours aussi nombreux à se mobiliser ?
00:05:31 Ça reste la question, évidemment.
00:05:33 Je tiens tout de même à souligner que du côté des transports,
00:05:36 ou encore du côté de la santé,
00:05:38 il y a un petit peu moins de monde que d'habitude.
00:05:41 Mais ce n'est pas représentatif d'un manque de motivation, il faut le préciser.
00:05:46 Bien sûr, Laure, et on vous retrouvera tout à l'heure,
00:05:49 en direct et en duplex de Marseille.
00:05:51 On voit l'image, Régine Delfour,
00:05:53 on va vous retrouver dans quelques instants dans la capitale à Paris.
00:05:55 Élodie Huchard, il se joue beaucoup, beaucoup de choses.
00:05:59 En ce moment, dans la commission mixte,
00:06:01 c'est devenu un vrai conclave, on attend que la fumée blanche sorte.
00:06:05 Mais en attendant, je vais faire réagir à nos invités.
00:06:08 Grégory Jauron pourra démarrer, même si la loi est votée demain.
00:06:13 Le mouvement va-t-il s'arrêter ?
00:06:14 On entend les responsables syndicaux dire que le match n'est pas plié.
00:06:19 Et vous, que dites-vous par rapport à cela ?
00:06:21 Je pense que ce n'est pas plié non plus.
00:06:23 Alors après, encore une fois, les responsables syndicaux,
00:06:25 dont je fais partie, pour le coup,
00:06:29 pas au niveau des confédérations,
00:06:30 mais j'ai assisté à des réunions au sein de forces ouvrières
00:06:33 où clairement la motivation et l'engagement sont en nuance.
00:06:37 C'est-à-dire que le vote,
00:06:39 sauf à dire qu'il soit défavorable à la réforme,
00:06:42 mais où le 49-3 ne changera pas grand-chose
00:06:46 au volet syndical et à la stratégie syndicale,
00:06:49 de toute façon qui est mise en place depuis le début,
00:06:51 sur cette question des retraites.
00:06:52 Et notamment, je crois que la réponse du président de la République
00:06:55 à l'endroit du courrier intersyndical
00:07:00 a simplement posé des choses.
00:07:02 Bien, mais est-ce qu'on peut dire,
00:07:03 il va y avoir quand même, on va dire,
00:07:06 peu ou moins de monde quand même,
00:07:08 je ne veux pas qualifier ce qu'il y en a,
00:07:10 est-ce qu'il y a une forme de résignation
00:07:11 qui s'installe maintenant, Élisabeth Lévy ?
00:07:12 Non mais d'abord, moi je suis venu en transport en commun,
00:07:16 honnêtement, j'ai eu l'impression que c'était à la quasi-normale
00:07:19 par rapport aux précédentes journées de grève.
00:07:21 Je ne veux pas vous peiner,
00:07:23 mais ça me rappelle ce que disait le président Sarkozy.
00:07:25 Ne soyez pas trop sûr de vous.
00:07:26 Ça me rappelle ce que disait le président Sarkozy,
00:07:28 à tort d'ailleurs quand il l'avait dit.
00:07:30 Mais là, je vous ai parlé de mon trajet aujourd'hui,
00:07:34 iket nunc.
00:07:35 La deuxième chose, c'est qu'on ne sait pas encore
00:07:38 ce qui va se passer, il y a toujours un risque,
00:07:40 il y a la glorieuse incertitude de la démocratie
00:07:43 et comme vous l'avez dit, c'est à l'Assemblée
00:07:44 que ça va se passer, parce qu'on ne sait jamais.
00:07:47 Je suppose qu'ils ne vont pas passer par le...
00:07:49 Je crois, et qu'il va y avoir un vote,
00:07:51 mais on ne sait jamais.
00:07:52 Oulah !
00:07:52 Je crois...
00:07:53 Vous pensez qu'avec Panache, ils vont y aller ?
00:07:55 Je pense, mais je pense que Macron,
00:07:57 Emmanuel Macron, le président, est joueur.
00:07:59 Donc je pense, joueur pas au sens...
00:08:02 Joueur au sens qu'il va faire ce pari
00:08:05 et je pense qu'il a raison d'ailleurs de le faire.
00:08:07 Ils ont envie de savoir.
00:08:08 Je vais juste terminer.
00:08:08 Pardonnez-moi.
00:08:09 Donc je pense qu'en réalité,
00:08:11 ceux à qui on devrait désormais s'intéresser,
00:08:13 moi je crois que, sauf accident de l'Assemblée,
00:08:16 je crois que cette loi va être votée et promulguée.
00:08:18 Donc oui, le mouvement va s'arrêter,
00:08:21 il n'y a pas de mouvement...
00:08:23 D'accord, je me dépêche vite.
00:08:24 Ceux à qui on devrait s'intéresser maintenant,
00:08:26 si vous voulez, c'est les véritables...
00:08:28 Ce qu'il y avait derrière l'enjeu de la retraite,
00:08:30 c'est-à-dire qu'est-ce qui va rester ?
00:08:32 Mais attendez, on est encore dans la bataille,
00:08:34 les esprits s'échauffent à l'Assemblée nationale,
00:08:36 on va retrouver Élodie Huchard,
00:08:38 mais vous avez raison.
00:08:38 Je ne vais pas y aller pour ça.
00:08:40 Restez avec nous.
00:08:41 Non mais moi, ce que je veux savoir, selon vous,
00:08:43 Éric de Ritmatin, est-ce que le 49-3
00:08:45 est devenu un tel épouvantail aujourd'hui
00:08:47 qu'il peut être l'allumette, justement,
00:08:49 qu'écraquerait le gouvernement sur un baril de poudre
00:08:51 ou alors on en fait trop autour de ça ?
00:08:53 Ça peut l'être.
00:08:54 Non mais ça le sera sûrement.
00:08:55 D'ailleurs, moi, je me fie à ce que dit Laurent Berger,
00:08:57 qui est le plus raisonnable et le plus visionnaire
00:08:59 pour la CFDT.
00:09:00 C'est...
00:09:01 Ça va en fin ?
00:09:02 Si ça passe, si la réforme passe,
00:09:03 il l'a dit dans le journal du dimanche,
00:09:05 c'est démocratique, bon, on s'inclinera.
00:09:08 Et en plus de ça, il n'appelle pas à l'embrasement de la France.
00:09:10 Si ça ne passe pas et si il y a le 49-3,
00:09:12 là, ce sera vraiment une nouvelle déclaration des hostilités.
00:09:15 Et on va, avant de vous donner la parole sur ce plateau,
00:09:20 on va retrouver à Nantes, Michael Chahut,
00:09:22 puisque justement, on parle du 49-3 dans les cortèges,
00:09:25 c'est un sujet de discussion.
00:09:28 Michael, qu'en dit-on à ce sujet ?
00:09:30 Est-ce que ce serait une forme,
00:09:31 je fais attention à mes mots, mais ce ne sont pas les miens,
00:09:34 certains ont dit que ça pourrait être
00:09:36 une forme de déclaration de guerre, symboliquement en tous les cas.
00:09:39 Alors, moi, je n'ai pas entendu ça ce matin, Sonia,
00:09:44 dans le cortège, qui vous voyez défiler en ce moment même à Nantes,
00:09:46 un cortège assez fourni.
00:09:48 Mais on parle beaucoup de déni de démocratie sociale,
00:09:52 en regardant ce qui se passe depuis maintenant plusieurs semaines,
00:09:55 ces manifestations qui ne font pas bouger le gouvernement,
00:09:58 un déni d'hémocratie sociale qui pourrait se transformer,
00:10:00 si le 49-3 passe, si le texte passe avec le 49-3,
00:10:04 qui pourrait se transformer en déni de démocratie politique.
00:10:07 C'est ce qu'on m'explique ce matin ici, dans ce cortège,
00:10:11 avec les mots que je viens de vous donner.
00:10:13 Déni de démocratie politique, on n'a pas écouté la rue jusque-là.
00:10:16 Et si on passe avec le 49-3, qu'on n'écoute même pas la représentation nationale.
00:10:22 Et ça serait, pour ces militants que vous voyez ici à l'antenne,
00:10:26 peut-être pas une allumette, comme vous l'avez dit,
00:10:28 mais en tout cas un signe qu'il faudrait passer à une autre forme de contestation.
00:10:33 Ça ne servirait plus à rien de défiler, m'a-t-on expliqué ce matin.
00:10:36 Il faudrait passer à des actions plus musclées,
00:10:39 peut-être des actions coup de poing, où l'on toucherait encore plus l'économie,
00:10:44 avec peut-être des blocages, des choses comme ça.
00:10:47 C'est ce à quoi on réfléchit dans le cortège ce matin ici à Nantes.
00:10:50 C'est ce à quoi, de toute façon, on en parle beaucoup.
00:10:52 Voilà, c'est le thème principal ce matin dans les discussions,
00:10:56 en défilant ici à Nantes.
00:10:57 - Et en attendant, évidemment, on voit ces cortèges.
00:10:59 Est-ce qu'ils sont plus ou moins fournis ?
00:11:02 En fait, Miquel, il ne s'agit pas évidemment de compter, là, forcément, les manifestants,
00:11:06 mais de savoir s'il y a une forme de résignation.
00:11:08 Nous sommes probablement, peut-être, à quelques heures du vote.
00:11:11 Donc quel est l'état d'esprit ?
00:11:13 Beaucoup se projettent sur la prêche, vous l'avez dit,
00:11:14 avec probablement des actions radicales ciblées.
00:11:17 Mais ceux qui sont là, dans la rue, que vous disent-ils ?
00:11:19 - Alors, ce qui est sûr, c'est que c'est de plus en plus compliqué,
00:11:25 évidemment, d'additionner les journées de mobilisation.
00:11:28 On nous le dit aussi clairement.
00:11:30 Le représentant, par exemple, de l'AFSU, les enseignants,
00:11:33 me disait que ce matin, le taux de grévistes chez les enseignants
00:11:36 était très bas en Loire-Atlantique,
00:11:37 parce que ça coûte cher de venir manifester.
00:11:41 En plus, pour être tout à fait honnête,
00:11:44 le mercredi, notamment à Nantes, il n'y a pas école.
00:11:47 Donc évidemment, le taux de grévistes diminue tout naturellement
00:11:49 du côté des enseignants.
00:11:52 Donc on est plutôt en train de se dire, en effet,
00:11:55 qu'est-ce qu'on pourra faire après si le texte passe,
00:11:58 notamment avec ce 49.3 ?
00:12:00 Mais pour le moment, il n'y a pas d'annonce particulière.
00:12:02 On attend beaucoup de la réunion de l'intersyndicale
00:12:05 qui devrait se tenir ce soir, si je ne dis pas de bêtises,
00:12:09 demain matin au niveau national.
00:12:12 Exactement, Michael.
00:12:13 Ça tiendra normalement tout à l'heure en fin d'après-midi
00:12:16 aux alentours de 17h.
00:12:17 Je vous remercie, Michael Chahut, en direct et en duplex de Nantes.
00:12:20 On reviendra vers vous.
00:12:22 Alors, quand on dit les heures qui arrivent sont décisives,
00:12:25 ce n'est pas une expression de journaliste.
00:12:27 Pour le coup, c'est vrai, Kevin Bossuet,
00:12:28 parce que le gouvernement va aussi prendre ses responsabilités.
00:12:32 Certains pensent qu'il va agir avec panache.
00:12:34 Et vous ?
00:12:36 Je pense qu'Emmanuel Macron ne va pas prendre de ris.
00:12:38 Je ne pense pas qu'il ira jusqu'au vote.
00:12:40 De toute manière, Emmanuel Macron ne peut pas reculer.
00:12:43 Parce que s'il recule, c'est la fin de son quinquennat.
00:12:47 Tout simplement.
00:12:48 Et en plus, il y a des lois qui vont arriver.
00:12:50 La loi sur le plein emploi, la loi sur l'immigration.
00:12:53 Voilà, à un moment donné, il y a eu la séquence sociale.
00:12:56 On sent bien que le mouvement est en train de se dissiper peu à peu.
00:13:00 Je vous rappelle que la semaine dernière,
00:13:02 les syndicats nous promettaient de mettre la France à l'arrêt.
00:13:05 Ce n'est évidemment pas le cas.
00:13:08 En outre, on voit bien que la position de M. Berger est assez claire.
00:13:12 Une fois que la réforme sera adoptée,
00:13:15 il a bien dit que la CFDT jouera le jeu de la démocratie.
00:13:19 Et là, quand j'entends certains syndicalistes de la CGT
00:13:22 nous dire que s'il y a 49.3, il y aura une radicalisation,
00:13:26 attention, parce que là, les syndicats ont évidemment gagné la bataille de l'opinion.
00:13:30 Mais si ça se radicalise, je pense que les Français ne suivront pas.
00:13:33 Mais Kevin, il y a aussi des actions peut-être que certains n'ont pas anticipées.
00:13:37 La grève des éboueurs, par exemple, elle est reconduite.
00:13:39 Gérald Darmanin demande à la maire de Paris de prendre ses responsabilités
00:13:43 en réquisitionnant du personnel, ce à quoi elle dit
00:13:46 "mais moi, je ne vais pas casser la grève".
00:13:48 En attendant, Parisien, Parisienne, mais pas seulement, c'est pas seulement Paris,
00:13:51 mais évidemment, on fait une focale sur Paris, et bien ça s'accumule, ça s'amoncelle.
00:13:56 Nous sommes avec Régine Delfour.
00:13:58 Régine, évidemment pour les habitants, ça crée beaucoup de désagréments.
00:14:02 Il y a un potentiel risque sanitaire, mais pour les commerçants, les restaurateurs,
00:14:06 les hôteliers, c'est extrêmement lourd.
00:14:08 Oui, Sonia, c'est extrêmement lourd pour les différentes personnes
00:14:12 avec lesquelles nous avons pu échanger.
00:14:14 Et puis là, nous nous trouvons quand même sur le secteur de la manifestation.
00:14:17 Il faut savoir qu'à 10 mètres, c'est le boulevard de Port-Royal.
00:14:21 Ce boulevard donc est entièrement nettoyé.
00:14:23 Mais derrière nous, c'est un tout autre spectacle.
00:14:26 Regardez, il y a des matelas, parce qu'il y a des gens qui en profitent quand même
00:14:29 pour mettre des objets qui ne sont autre que des ordures ménagères.
00:14:32 Alors, les sacs sont éventrés, il y a des bouteilles de verre.
00:14:35 C'est comme ça sur tout le long du trottoir.
00:14:38 On aperçoit aussi des pots de peinture.
00:14:42 Ce sont des choses qui vont être, qui peuvent être utilisées, Sonia,
00:14:45 comme projectiles sur les forts de l'ordre, puisque les rues,
00:14:48 les rues principales de la manifestation ont été nettoyées,
00:14:53 mais pas les rues adjacentes.
00:14:54 Et c'est un réel problème pour les riverains, les commerçants,
00:14:58 qui nous disaient que, comme vous le voyez sur les images de Pierre-Enco,
00:15:02 là, tout le long du trottoir, il y a ces ordures.
00:15:05 Les riverains ne peuvent pas traverser.
00:15:07 C'est assez compliqué à deux, même avec une poussette.
00:15:10 Il y avait une grand-mère tout à l'heure qui me disait qu'elle était inquiète
00:15:12 pour ses petits-enfants, parce que, regardez au sol,
00:15:15 c'est quand même ce qui va arriver, où c'est éventré à cause des corbeaux,
00:15:19 mais il y a aussi forcément des rats.
00:15:21 Donc voilà, c'est un gros problème.
00:15:23 Vous l'avez dit, en fait, hier, Gérald Darmanin a demandé
00:15:27 au préfet de police de Paris, donc, à donner l'instruction.
00:15:32 Donc la maire de Paris réquisitionne des moyens pour collecter.
00:15:36 Elle dit, en fait, que ce n'est pas à elle de le faire.
00:15:38 Donc, en fait, il y a un vrai bras de fer et ce n'est pas près de s'arranger,
00:15:41 puisque les ébouleurs ont annoncé qu'ils seront en grève jusqu'à lundi prochain.
00:15:45 – Exactement, Régine Delfour, vous l'avez résumé,
00:15:47 ce bras de fer aussi entre le gouvernement et la maire de Paris.
00:15:51 Chacun se renvoie la patate chaude ou la poubelle chaude, là, pour le coup,
00:15:54 Olivier Dardigal, mais c'est vrai, à un moment,
00:15:56 qui va prendre ses responsabilités, sans oublier que pour les ébouleurs,
00:16:00 et là, il y a un débat, ils ont leur droit de grève, enfin, ils ont le droit de protester.
00:16:04 – Je fais un petit retour, très rapide, mais c'est sur le thème de la responsabilité,
00:16:08 que le gouvernement aille au vote, il assumera sa responsabilité.
00:16:12 Est-ce qu'il y a une majorité à l'Assemblée ou pas ?
00:16:15 C'est un élément important.
00:16:17 Après les deux mois qu'on vient de vivre, il faut qu'il…
00:16:20 – Oui, mais ça ne va pas résoudre le problème des poubelles.
00:16:21 – Si il n'y a pas de majorité, ça crée quand même une situation post-vote
00:16:27 qui est un peu différente.
00:16:28 Concernant ce sujet, je suis très content que sur les chaînes de CNews,
00:16:34 on ait pu avoir des témoignages sur la réalité du métier d'éboueur.
00:16:38 Parce que j'ai parfois entendu des commentaires
00:16:40 comme quoi c'était vraiment des privilégiés.
00:16:42 C'est vrai que dans les familles de France, on dit,
00:16:44 "mon fils, vraiment, on souhaite que tu puisses faire éboueur".
00:16:47 – Qui dit privilégié ? Personne.
00:16:49 – Certains.
00:16:50 – Ah bon ? Attendez, on écoute Olivier.
00:16:52 – Je ne vous ai pas interrompu, donc j'irai au bout.
00:16:54 Donc d'abord, on a eu des éléments sur la réalité de cette vie.
00:16:59 S'ils partent à 57 ans, c'est très certainement
00:17:02 qu'une part de pénibilité physique et psychique a été retenue.
00:17:06 Notamment des chiffres qui surquillent sur l'espérance de vie,
00:17:09 qui n'est pas la même que d'autres métiers.
00:17:12 Et donc ces personnes-là se sont fixées une limite dans leur tête.
00:17:16 Une frontière où ils se disent, "ça, il ne faut pas franchir".
00:17:18 Ils ne veulent pas faire deux ans de plus.
00:17:20 Est-ce que vous pouvez entendre ça ?
00:17:22 – Mais oui, mais ce n'est pas ce qu'on dit, là.
00:17:23 Ils peuvent faire grève.
00:17:24 Mais moi, la question, c'est à partir de là,
00:17:26 est-ce qu'il peut y avoir un service minimum et des requises de personnel ?
00:17:30 – Alors, ils se mettent en grève et tout le monde dit sur les plateaux,
00:17:32 "le droit de grève, c'est un droit", mais, et souvent, mais, mais,
00:17:36 mais vous allez donc le faire et donc au final,
00:17:39 vous vous remettez en cause du droit de grève.
00:17:40 – Parce que le droit doit être absolu selon vous et…
00:17:42 – Ah, le droit de grève, oui.
00:17:43 – Non, pardonnez-moi.
00:17:45 – Le pays où il n'est pas appliqué, c'est pas un bon signe.
00:17:49 – Non, mais bon, cher Olivier, vous avez demandé qu'on vous écoute,
00:17:51 donc soyez gentil, je vous aime beaucoup, je vous cite même.
00:17:54 Donc, écoutez-moi aussi, un, comme tous les droits dans la Constitution,
00:17:59 la liberté d'expression, tous les droits, d'accord,
00:18:02 parce qu'ils doivent être compatibles les uns avec les autres,
00:18:04 sont limités par la loi.
00:18:06 Vous n'avez pas un droit absolu, aucun droit n'est absolu.
00:18:09 Donc, ça, ça ne veut pas dire, si vous pensez qu'il doit y avoir
00:18:12 un service minimum, vous êtes contre le droit de grève,
00:18:14 excusez-moi, c'est une caricature.
00:18:15 Deuxième chose, il y a des éboueurs du privé, aujourd'hui,
00:18:18 avant la réforme, qui eux, partent déjà à 62 ans.
00:18:22 Alors, je veux bien que dans la fonction publique,
00:18:23 on soit plus fragiles, pardon, je finis.
00:18:26 Et personne n'a parlé de privilégiés, il se trouve simplement
00:18:29 que depuis quelques années, le statut des éboueurs
00:18:32 ne correspond plus à l'imaginaire qu'on en a.
00:18:34 C'est plus Lili qui arrive des Somalie pour faire les boulots
00:18:37 dont les Français ne veulent pas, à preuve.
00:18:40 C'est que pour être éboueur à la mairie de Paris, je finis, Olivier.
00:18:43 Mais finissez, parce qu'on a beaucoup de gens qui nous attendent.
00:18:45 Oui, mais un preuve, c'est que pour être éboueur à...
00:18:46 Allez, s'il se interrompt tout le temps, je ne peux pas finir.
00:18:48 Vous ne finirez pas.
00:18:49 Un preuve, c'est que pour être éboueur à la mairie de Paris,
00:18:51 il faut être français.
00:18:53 On doit aller vite.
00:18:53 Mais c'est important, des informations.
00:18:54 Vous le ferez après, parce que nos journalistes nous attendent.
00:18:56 Je le précise pour cette émission,
00:18:58 nous sommes dans plusieurs villes de France,
00:18:59 donc vous allez respecter ce que je dis.
00:19:01 Au Parlement, nous allons retrouver Elodie Huchard.
00:19:03 Elodie, je le dis depuis tout à l'heure, c'est un moment de vérité
00:19:05 pour le gouvernement, mais aussi pour le Parlement.
00:19:08 La commission mixte paritaire sera-t-elle conclusive ?
00:19:12 Qu'est-ce qui est en train de se dire en ce moment ?
00:19:14 Eh bien, on est passé maintenant à l'examen des articles Sonia.
00:19:20 La discussion préliminaire a quand même duré relativement longtemps,
00:19:23 parce que finalement, chacun voulait donner son point de vue.
00:19:25 Alors, des points de vue pas forcément très constructifs.
00:19:28 La gauche n'a eu de cesse de parler, je cite, de passage en force,
00:19:31 coup de force, manque de transparence.
00:19:33 Tout a été fait pour limiter les débats.
00:19:35 Ils expliquent que le gouvernement et la majorité ici
00:19:37 ne respectent pas ce qui se passe dans la rue.
00:19:39 Alors, du côté de Sylvain Maillard, qui représente ici la majorité,
00:19:43 on a rappelé quand même à la gauche que l'obstruction était de leur responsabilité.
00:19:47 Les députés et sénateurs sont sortis à leur pause
00:19:50 pour nous faire un petit point.
00:19:52 D'un côté, la majorité se réjouit.
00:19:53 Et puis là, quelques articles viennent d'être votés.
00:19:56 D'abord l'article 1, celui qui supprime les régimes spéciaux.
00:19:58 Et puis, à l'instant, vient d'être votée aussi la création de l'index senior,
00:20:02 la version que souhaitait notamment la droite sénatoriale
00:20:05 pour les entreprises de plus de 300 salariés et non pas 50.
00:20:08 C'était jugé beaucoup trop contraignant.
00:20:10 Alors, cette CMP, elle sera conclusive.
00:20:12 Là, il n'y a pas de grand suspense.
00:20:13 Ils sont 10 membres sur 14 à être favorables à la réforme.
00:20:16 En revanche, on voit que la gauche est très déterminée
00:20:19 à faire valoir jusqu'au bout ses arguments.
00:20:21 Et puis aussi, quand même, nouveauté pour cette commission mixte paritaire,
00:20:24 eh bien, on voit les députés, les sénateurs de la gauche
00:20:26 qui nous font un live tweet sur les réseaux sociaux.
00:20:29 Alors que la présidente l'a rappelé au début des débats,
00:20:31 elle voulait que tout cela reste à huis clos.
00:20:33 - Mais Élodie, pour ceux qui nous regardent et qui découvrent un petit peu,
00:20:36 j'allais dire, toute cette cuisine parfois interne
00:20:38 dans cette commission mixte paritaire,
00:20:40 on a l'impression d'un conclave et qu'on ne sait pas ce qui s'y passe.
00:20:43 Il y a des tractations, des négociations.
00:20:45 Ça a l'air très, très tendu.
00:20:46 Qu'on attend la fumée blanche.
00:20:48 Est-ce que c'est vraiment dans un secret que c'est en train de se passer,
00:20:52 mis à part les live tweets ?
00:20:54 - Alors oui, c'est assez secret.
00:20:58 Il y aura à l'issue, mais parfois, ça prend 10 à 15 jours,
00:21:00 un compte rendu de toutes les prises de parole et de tout ce qui s'est dit.
00:21:04 Alors, il y a parfois des commissions mixtes paritaires
00:21:06 où il y a beaucoup plus de suspense.
00:21:08 Là, ce qu'on sait aussi, et les rapporteurs l'ont dit,
00:21:09 c'est qu'ils s'étaient mis d'accord sur le texte dès le début.
00:21:12 Donc, les tractations, elles sont relativement limitées.
00:21:14 Il y a un texte qu'ils comptent faire adopter en commission mixte paritaire.
00:21:17 Et c'est aussi pour ça, d'ailleurs, que les députés et les sénateurs
00:21:20 sortent de temps en temps.
00:21:21 Ils ont quand même entendu cette critique du problème du huis clos
00:21:23 sur un sujet si important, parce qu'en général,
00:21:25 on n'a pas l'habitude de voir des parlementaires
00:21:27 qui sortent toutes les deux heures environ
00:21:29 pour venir faire un point sur la situation.
00:21:31 – Merci à vous, Élodie.
00:21:32 On reviendra vous voir en fonction de l'évolution de ce qui s'y passe
00:21:36 et ce qui se discute.
00:21:36 On prend tout de suite la direction de Nantes.
00:21:38 On retrouve de nouveau Mickaël Chahyou.
00:21:40 Les lignes de tramway sont bloquées avec des poubelles
00:21:43 qui sont en feu, Mickaël.
00:21:46 – Oui, poubelles mises en feu en tête de cortège
00:21:50 par quelques poignées de manifestants habillés tous de noir,
00:21:57 comme c'est un peu le cas, j'ai envie de vous dire,
00:21:58 à chaque manifestation ici à Nantes.
00:22:01 Les forces de l'ordre, pour le moment, ne sont pas intervenues.
00:22:02 Elles ne sont pas très loin, juste derrière et en ombre.
00:22:06 Des poubelles qui, c'était un détail, mais pas tout à fait tout de même,
00:22:10 des poubelles qui étaient évidemment extrêmement pleines,
00:22:12 puisque vous le savez, les éboueurs sont en grève ici à Nantes.
00:22:16 Pour le moment, c'est un petit peu le statu quo,
00:22:17 ces poubelles qui brûlent sur les lignes de tramway,
00:22:20 comme vous le voyez à l'image, derrière des manifestants.
00:22:23 Et puis, un peu plus loin, des forces de l'ordre en ronflent,
00:22:27 qui pour le moment restent, j'ai envie de dire, immobiles et ne bougent pas.
00:22:33 On attend de voir ce que ça va donner,
00:22:35 notamment avec l'intersyndical qui arrive juste derrière,
00:22:37 et qui pour le moment ne peut plus progresser.
00:22:40 – Effectivement, Mickaël Chahyou, on voit bien ces images,
00:22:43 réaction de Grégory Joron, bon, alors, on va voir aussi,
00:22:46 on parle souvent de la doctrine et vous l'avez saluée ces dernières semaines,
00:22:50 avec quand même des manifestations qui se sont toujours bien passées.
00:22:52 Moi, j'ai interrogé ce matin le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran,
00:22:55 qui quand même, là, commence à dire, bon, la crainte, c'est-à-dire la crainte,
00:22:59 avec évidemment, c'est peut-être aussi,
00:23:01 certains disent l'intérêt du gouvernement, les plus cyniques disent cela,
00:23:05 mais qu'il y ait une forme de radicalisation,
00:23:07 y compris dans les cortèges avec des violences, enfin de manif.
00:23:10 – Je pense qu'elle est malheureusement inévitable,
00:23:12 ça fait le septième acte aujourd'hui,
00:23:14 on peut saluer l'action des services d'ordre
00:23:18 en relation vraiment avec la préfecture de police,
00:23:20 parce que c'est souvent parisien, quand même,
00:23:22 les caméras sont focus sur ce qui se passe dans la capitale,
00:23:25 donc évidemment, je trouve que ça a été plutôt bien géré depuis le début.
00:23:34 Le dernier acte, pas samedi, mais la semaine dernière,
00:23:37 a quand même fait montre d'une radicalisation avérée,
00:23:41 c'est-à-dire qu'on a eu quand même 40 blessés sur Paris, 35 sur Lyon,
00:23:46 des projectiles, des cocktails, enfin le retour d'images,
00:23:50 quand même assez triste pour une manifestation sociale comme celle-ci.
00:23:55 Les risques aujourd'hui, clairement, l'évaluation des risques
00:23:59 démontre qu'il y a un réel risque Black Blocs
00:24:02 sur la tête de cortège tout à l'heure,
00:24:05 on va voir comment ça va être géré,
00:24:07 mais encore une fois, pour revenir à votre question initiale,
00:24:10 la réalité c'est qu'au bout du septième acte, forcément ça se radicalise,
00:24:14 et le 49-3, je le dis vite fait,
00:24:16 nous, on va, enfin moi j'estime réellement qu'en représentant les policiers,
00:24:21 ça fait prendre un risque à mes collègues évidemment aussi,
00:24:23 parce que de l'autre côté, il y aura une vraie radicalité,
00:24:26 et on sait qu'on sera de la chair à canon, encore une fois sur cette manifestation.
00:24:30 On va marquer une courte pause, on va saluer Maître Carbon de Cèsse
00:24:33 qui nous a rejoint avec tous nos invités,
00:24:35 nos journalistes qui sont dans la capitale,
00:24:38 dans plusieurs villes de France,
00:24:39 Elodie Huchard à l'Assemblée Nationale,
00:24:41 on suit quand même, ça va être très important,
00:24:43 s'il y a un texte, la donne va changer,
00:24:45 un accord sur le texte après la commission mixte paritaire.
00:24:48 A tout de suite.
00:24:49 Midi news, la suite, jour de mobilisation contre la réforme des retraites,
00:24:57 nos journalistes à Paris, dans les différentes régions de France,
00:25:00 Rennes, Nantes, Marseille,
00:25:02 jour décisif aussi avec la commission mixte paritaire sur le texte des retraites,
00:25:07 va-t-on vers un accord ?
00:25:08 Et après, qu'en sera-t-il ?
00:25:09 Le gouvernement a décidé-t-il de dégainer le 49-tras ?
00:25:12 Nous serons à Marseille et puis Nantes dans quelques instants,
00:25:15 vous le voyez, à Nantes, les lignes de tramway bloquées avec ses poubelles en feu.
00:25:20 Mais tout d'abord, c'est news, les titres.
00:25:23 Et justement, du côté des régions, Sonia, vous le disiez,
00:25:30 en Loire-Atlantique, 5 mobilisations ont lieu, notamment à Nantes.
00:25:34 Vous le voyez sur le terrain,
00:25:36 les rassemblements semblent tout de même moins denses que la semaine dernière,
00:25:38 mais il y a du monde, plusieurs actions sont menées.
00:25:42 Un blocus par exemple devant le lycée professionnel Michelet,
00:25:46 toujours donc à Nantes.
00:25:47 Et puis à Lyon, les campus Porte des Alpes et Berge du Rhône de l'université Lyon 2 sont fermés.
00:25:53 La direction de la faculté précise que par conséquent,
00:25:56 aucune activité n'aura lieu ce mercredi sur ces sites
00:25:59 car les conditions d'accueil des étudiants et personnel ne sont pas réunies.
00:26:03 Enfin, les 4 terminaux métaniers ont reconduit leur mouvement de grève
00:26:07 jusqu'en début de semaine prochaine.
00:26:08 Ces terminaux permettent d'importer du gaz naturel équifié en France.
00:26:11 Au total, ça fera 15 jours de grève contre la réforme des retraites sur ces sites.
00:26:16 Les stocks de gaz se réduisent donc peu à peu.
00:26:20 Effectivement, on va suivre tout cela.
00:26:21 Merci Audrey, on va prendre la direction de Marseille tout de suite avec Stéphanie Rouquier.
00:26:25 Stéphanie, vous êtes à peu près en fin de cortège.
00:26:29 On l'a vu également avec Laure Parra, qui se trouve dans la cité fossienne,
00:26:32 qu'il y a des rassemblements un peu moins denses,
00:26:36 mais il y a quand même du monde dans les rues.
00:26:38 On le voit avec ces images-là.
00:26:41 On va aller dans quelques instants aussi à Nantes.
00:26:44 Moi, c'est la question que je me pose, Caron de Cézesse,
00:26:46 est-ce que le gouvernement est déjà dans l'étape d'après ?
00:26:48 Est-ce que finalement, il n'a pas déjà enjambé cette huitième mobilisation ?
00:26:54 Assurément, oui.
00:26:55 Il a même prévu le sucre qu'il donnera aux réfractaires dans les lois travail
00:27:01 qui vont suivre l'adoption de la réforme des retraites.
00:27:05 Donc bien sûr qu'il l'a, mais il l'a manifesté.
00:27:08 Ce sont des lois qui vont prendre mieux en compte la pénibilité au travail,
00:27:12 la qualité de vie au travail,
00:27:14 et qui vont imposer aux employeurs de nouvelles obligations.
00:27:18 Mais il l'a enjambé à Bénicio en adoptant la stratégie du 48-1.
00:27:23 On en a parlé depuis le début avec vous, chère Sonia.
00:27:27 La stratégie constitutionnelle, l'option qui a été prise,
00:27:31 était l'option de l'absence de débat.
00:27:33 C'est parfaitement assumé depuis le départ,
00:27:35 et ce sera assumé jusqu'à son terme.
00:27:37 Le mécontentement est déjà pris en compte,
00:27:40 et les compensations du mécontentement sont déjà au courant de l'Assemblée nationale.
00:27:43 Il faut assumer les conséquences avec un 49-3
00:27:46 qui va être forcément appréhendé et vu comme un passage en force.
00:27:49 On va aller à Nantes avec notre journaliste Mickaël Chahyou.
00:27:53 On a vu ces images où il y a ces poubelles en feu,
00:27:57 ces tramways qui sont bloqués.
00:27:58 Évidemment, la question qui se pose, c'est le risque de violence,
00:28:02 le risque de tension.
00:28:05 Il est réel dans plusieurs villes, à Nantes aussi en particulier.
00:28:08 Est-ce que, selon vous, les esprits s'échauffent ?
00:28:10 Est-ce que le risque est bien présent, Mickaël Chahyou ?
00:28:13 C'est très difficile à dire, Sonia.
00:28:18 Ce sont des éléments évidemment que l'on ne dispose pas.
00:28:20 Ce qu'on peut dire, c'est que quasi systématiquement,
00:28:23 à la fin de chaque manifestation,
00:28:26 il y a des échanges de projectiles d'un côté
00:28:29 contre gaz d'acnémogène de l'autre,
00:28:32 entre quelques dizaines, je sais, difficile à évaluer,
00:28:36 peut-être 200 manifestants qui ne sont pas là
00:28:39 que pour se battre contre cette réforme des retraites.
00:28:43 Vous l'imaginez bien, puisqu'ils sont tous habillés de noir,
00:28:46 avec des parapluies.
00:28:48 C'est toujours un petit peu la même chose,
00:28:50 j'ai envie de vous le dire, à chaque fois,
00:28:52 à chaque manifestation ici à Nantes.
00:28:54 Évidemment, c'est ce petit groupe aussi qui a mis le feu aux poubelles,
00:28:58 là sur les rails du tramway nantais,
00:29:02 qui évidemment, ça va avoir une réelle incidence
00:29:04 sur le trafic, au moins dans la journée,
00:29:07 évidemment, vous vous en doutez.
00:29:08 Et puis voilà, mais le défilé continue malgré tout.
00:29:12 C'est ça aussi, ce qu'on essaye de démontrer à chaque fois ici,
00:29:15 parce que ce que les syndicats, pardon,
00:29:16 l'intersyndical essaie de démontrer à chaque manifestation,
00:29:19 c'est que même s'il y a ces tensions en début de cortège,
00:29:23 eh bien le défilé continue pour toujours rester dans l'actualité,
00:29:29 cette bataille contre cette réforme des retraites.
00:29:33 Merci, Miquel, on voit ces images,
00:29:35 je vous ai fait réagir Grégory Jouron tout à l'heure.
00:29:38 Moi, je pose toujours l'action, à qui profitent, s'il y en a,
00:29:41 et il y en a eu récemment malheureusement, ces violences ?
00:29:44 Au final, à qui ça profite ?
00:29:45 Au gouvernement ?
00:29:46 Oui, mais je ne veux pas dire que c'est le gouvernement qui les organise.
00:29:49 Bien sûr, mais c'est pour dire, ce ne sont pas les idiots utiles,
00:29:52 pardonnez-moi, d'une réforme des retraites,
00:29:53 qu'on teste même quand ils viennent casser et être des fauteurs de trouble.
00:29:57 Huitième journée, on peut quand même dire que l'intersyndical
00:30:00 a fait la démonstration d'une organisation plutôt tenue,
00:30:04 que les journées se sont passées et qu'on a pu,
00:30:06 j'aime bien cette formule, que les personnes ont pu manifester tranquillement,
00:30:09 alors qu'elles appréhendaient par le passé, depuis la loi travail, ça date.
00:30:13 Et moi, le préfet Nunez a aussi créé un climat qui est différent.
00:30:21 D'accord, enfin, il n'a pas éliminé d'un coup de baguette magique les black blocs,
00:30:25 ils sont toujours là, ne croyons pas que les problèmes sont résolus.
00:30:27 On fait la différence entre un manifestant et un casseur.
00:30:30 Mais vous avez entièrement raison.
00:30:31 On le fait bien.
00:30:32 On le fait bien, c'est bien de s'autocongratuler.
00:30:35 Je reviens vers vous Stéphanie,
00:30:37 l'Orpara, plutôt à Marseille, je vous le disais tout à l'heure,
00:30:40 bon, l'Or, des cortèges un peu moins denses, du monde quand même dans les rues,
00:30:44 et qu'est-ce que vous entendez ?
00:30:45 Parce que Michael, tout à l'heure, Chayu, nous disait,
00:30:49 certains dans les cortèges parlent quand même du 49-3.
00:30:53 Est-ce que c'est le cas aussi à Marseille ?
00:30:54 Est-ce que c'est toujours les mêmes slogans ?
00:30:55 Il faut retirer la réforme des retraites.
00:30:59 Écoutez, j'ai posé la question à un des salariés d'Enedis,
00:31:02 qui était tout à l'heure en tête de cortège,
00:31:05 dans son camion, puisque ce sont les salariés d'Enedis qui ont ouvert le bal aujourd'hui à Marseille.
00:31:10 Je lui ai dit si demain le 49-3 est utilisé,
00:31:12 ou si ils arrivent à obtenir le nombre de votes nécessaire, qu'allez-vous faire ?
00:31:17 Il m'a clairement expliqué que comme eux, ils étaient directement touchés
00:31:20 par ce qu'ils étaient concernés, par la modification de leur régime spéciau,
00:31:23 qu'ils continueraient la lutte.
00:31:26 Alors la façon, on ne le sait pas encore,
00:31:28 ça sera discuté probablement en Assemblée générale,
00:31:31 mais il est clair qu'ils veulent poursuivre le mouvement.
00:31:34 On verra. En tout cas, tout ce qui est 49-3,
00:31:37 c'est pas forcément ce qui domine.
00:31:39 Ce qui domine, c'est de jauger la détermination pour voir
00:31:41 qu'est-ce qu'ils vont mettre en place dès demain.
00:31:46 Effectivement, on va suivre tout cela,
00:31:48 Lord Parrain en direct en duplex de Marseille.
00:31:50 On retrouvera aussi à Marseille, tout à l'heure, Stéphanie Roquier,
00:31:54 qui a suivi par exemple, le connaissez-vous, Olivier Matheux,
00:31:58 qui est un responsable de la CGT, qui tient, Eric de Ritmatin, des discours,
00:32:02 est-ce qu'il faut dire quasi révolutionnaire ou révolutionnaire ?
00:32:04 Stalinien, disons.
00:32:06 Ah, vous êtes dans la nuance, vous, aujourd'hui.
00:32:08 Ah bah, il est bien stalinien.
00:32:09 L'origine, la toute origine.
00:32:11 Non, écoutez, là, alors après, je pense qu'il n'a pas vraiment de chance,
00:32:14 parce qu'il faut rappeler qu'il y a le congrès de la CGT qui a lieu à la fin du mois,
00:32:18 donc il y aura l'élection de nos futurs secrétaires généraux.
00:32:21 Maintenant, vous savez qu'il y a une lutte entre différents mouvements.
00:32:26 Non, je pense que là, vous en savez peut-être plus que moi.
00:32:28 Non, mais vous êtes en train de nous dire qu'on va regretter Philippe Martinez.
00:32:31 Philippe Martinez, moi, je l'ai trouvé beaucoup plus calme depuis quelques temps.
00:32:34 C'est vrai qu'il a baissé.
00:32:35 Non, mais il faut reconnaître que, d'abord, c'est assez remarquable
00:32:38 qu'il soit entendu avec Laurent Berger.
00:32:40 Oui, l'intersection a tenu.
00:32:41 Bien sûr.
00:32:42 On va voir ce qu'il en sera ce soir.
00:32:44 Il y a la nouvelle intersection.
00:32:45 Vous y serez.
00:32:46 Il a tenu, j'y serai.
00:32:47 Et c'est quand même assez extraordinaire de voir qu'alors que les syndicats étaient tous désunis,
00:32:50 là, il y a une voix commune.
00:32:52 Maintenant, cette intersyndicale, je pense qu'elle ne pourra pas tenir sur la durée,
00:32:55 parce que la CGT reste assez dure, avec toujours un appel à la mobilisation,
00:33:00 même à l'embrasement, même si le terme est excessif.
00:33:03 Enfin, il souhaite quand même le blocage du pays.
00:33:04 C'est le mot qui a été employé.
00:33:06 Avec un Martinez quand même qui est plus mesuré, qui parle.
00:33:08 Moi, j'ai rencontré aussi la représentante de la CGT, la porte-parole de la CGT,
00:33:12 qui a dit qu'on ne tient pas forcément à prendre la décision de bloquer la France.
00:33:16 Ce sont les métiers, les professions, les corporations qui voteront localement.
00:33:20 Vous voyez, c'est une manière un peu de se décharger.
00:33:23 Je termine juste un point.
00:33:25 Et la CFDT, elle, en revanche, qui appelle plutôt au calme et à la voix démocratique.
00:33:30 C'est-à-dire même, Laurent Berger dit, si la loi, la réforme passe au Parlement, on s'inclinera.
00:33:37 En revanche, attention, si il y a 49.3, là, ça ira très mal.
00:33:40 Et la confiance sera définitivement renclue.
00:33:42 N'oubliez pas que les syndicats n'ont pas été reçus comme ils le souhaitaient par Emmanuel Macron.
00:33:46 Et là, quelque part, c'est une provocation.
00:33:48 Et ce que je lis ce matin dans l'Opinion, le journal de l'Opinion,
00:33:51 on parle même d'arrogance de la part du président qui a rejeté cette demande de rendez-vous.
00:33:55 Sur Olivier Mathieu, j'espère que mon cher Olivier va entendre du miel dans ses oreilles.
00:34:00 Parce que je pense qu'effectivement, c'est un personnage assez folklorique.
00:34:04 On a l'impression qu'on l'a un peu sorti du formol.
00:34:06 Il trouve que l'Union soviétique, le système de santé et d'éducation était merveilleux.
00:34:12 Je l'ai entendu le dire.
00:34:13 En revanche, j'ai entendu Olivier, le nôtre, qui disait, pardon,
00:34:19 je vais quand même finir, qui disait qu'il ne représentait pas grand-chose.
00:34:22 Je n'ai pas dit ça.
00:34:23 J'ai dit que, parce que c'est quand même terrible,
00:34:26 il représente une sensibilité qui existe dans le monde syndical à la CGT.
00:34:31 Historiquement, ça existe.
00:34:33 Mais que ça n'est pas le point d'équilibre aujourd'hui à la CGT.
00:34:37 Et il me semble, c'est au délégué de la CGT de le décider en Congrès,
00:34:41 qu'il ne peut pas être, avec ce profil et ce discours et cette orientation,
00:34:44 le successeur de M. Martinez.
00:34:46 C'est tout ce que j'ai dit.
00:34:47 Non, mais ils peuvent influencer sur la ligne en ce moment de P.DiMartini.
00:34:51 Je pense que surtout, il peut y avoir localement, parce que ces propos qui nous ont choqués,
00:34:55 ils pensent qu'ils veulent de Staline, c'est choquant.
00:34:58 Mais ça n'a pas de conséquence, c'est choco.
00:35:00 Ces propos, oui, je suis très sensible, comme vous le savez,
00:35:02 ces propos qui nous ont choqués, c'est quand il a dit,
00:35:05 "Si à le 49.3, il n'y a plus de règles, ça veut dire la guerre, en fait."
00:35:09 Et c'est ça qui nous a choqués.
00:35:10 Et on voit bien, là, je ne parle pas de l'intersyndical,
00:35:14 je parle des leaders, de leaders locaux,
00:35:16 on voit bien qu'il y en a qui sont plus portés sur la violence que d'autres.
00:35:19 Monsieur Martinez vient d'arriver pour les cortèges
00:35:24 qui vont s'élancer depuis la capitale à Paris, où se trouve Vincent Farandez.
00:35:28 Alors Vincent, évidemment, toutes les caméras vont dans quelques instants
00:35:32 pour les prises de parole, se regrouper autour de Philippe Martinez et de Laurent Berger,
00:35:36 et aussi pour bien voir s'ils ont le même discours pour la suite.
00:35:40 Oui, absolument, c'est une tradition, désormais, avant ces manifestations,
00:35:47 c'est cette fameuse conférence de presse, ce micro-tendu,
00:35:50 comme on le dit dans le jargon journalistique, cher Sonia,
00:35:52 avec tous les journalistes et les responsables syndicaux.
00:35:56 Donc Philippe Martinez, effectivement, est arrivé il y a quelques minutes,
00:35:59 vous ne le voyez sûrement pas à l'écran, parce qu'il est en train de saluer
00:36:01 ses collègues, ses camarades, comme ils le disent,
00:36:04 derrière cette tête de cortège, que vous voyez à l'écran actuellement,
00:36:06 c'est la tête de cortège, qui constituera en tout cas la tête de cortège.
00:36:09 Comment ça se passe ?
00:36:11 Ensuite, les journalistes peuvent intégrer cette tête de cortège,
00:36:14 peuvent passer le cordon de sécurité, en quelque sorte,
00:36:16 pour aller ensuite poser les questions aux responsables syndicaux.
00:36:19 Et effectivement, on leur posera cette question, et bien, quelle est la suite ?
00:36:22 Est-ce qu'il faut durcir le mouvement ou pas, à Philippe Martinez et à Laurent Berger,
00:36:26 pour voir effectivement, et bien, si leur discours sera le même ou pas.
00:36:31 Jusque-là, effectivement, en tout cas, à la dernière manifestation,
00:36:33 l'avant-dernière manifestation, pardonnez-moi,
00:36:35 le discours était assez différent, entre un Laurent Berger plus modéré
00:36:39 que Philippe Martinez, on verra ce qu'il en est aujourd'hui.
00:36:42 Toujours est-il que, dans les rues alentours,
00:36:45 on voit de plus en plus de manifestants se rapprocher du lieu de départ,
00:36:49 ici, est-ce Planète des Invalides ?
00:36:51 Pas grand monde pour le moment, mais c'est normal,
00:36:52 on est un petit peu moins d'une heure et demie du départ de cette manifestation.
00:36:55 Merci beaucoup, Vincent Ferrandez, en direct et en duplex du cortège parisien,
00:36:59 qui s'élancera, vous l'avez précisé, à partir de 14h.
00:37:03 Alors, évidemment, la grande question, c'est "et maintenant ?"
00:37:05 Et en plus, tout dépend de ce qui est en train de se passer
00:37:07 à l'Assemblée nationale, lors de la commission mixte paritaire.
00:37:10 Mais malgré tout, moi, j'imagine que sur la table de la Première ministre,
00:37:13 il y a scénario 1, scénario 2, scénario 3, etc.
00:37:17 Vous imaginez, oui ? Non ? Vous ne serez pas aussi dans l'anticipation ?
00:37:22 C'est assez simple, il va falloir voir la nature du texte qui sort.
00:37:25 On en a déjà quelques éléments, ça circule.
00:37:27 Comment le texte a les arbitrages ?
00:37:29 Qu'est-ce qui va changer pour les opposants ? Ils sont contre, ils sont contre.
00:37:31 Quels seront les signaux envoyés à LR ?
00:37:34 Là, je parle de ce plan parlementaire.
00:37:36 Après, cela a été dit et partagé, il me semble, sur le plateau,
00:37:40 que l'Assemblée puisse voter ou non,
00:37:42 ce n'est pas la même chose, ce n'est pas le même climat.
00:37:45 Il y a une intersyndicale ce soir qui se réunit d'un local de l'AFSU,
00:37:49 ce sera important à suivre, et les leaders syndicaux ont pris date
00:37:52 pour être devant, il me semble, l'Assemblée nationale,
00:37:55 demain, avant le vote ou le 49.
00:37:58 Ça, c'est pour mettre la pression sur les députés.
00:37:59 C'est normal, chacun joue sa partition, il me semble.
00:38:03 Mais vraiment, vote ou pas, ce n'est pas le même climat dans le pays derrière.
00:38:08 Évidemment, donc tout se joue en fonction de la...
00:38:11 Et on peut prendre le pari, je crois qu'ils ne vont pas au vote.
00:38:15 Stéphanie Rouquier, pas de pari pour vous,
00:38:17 vous êtes toujours à Marseille, en fin de cortège.
00:38:19 On a évoqué Stéphanie tout à l'heure, certaines figures de la CGT,
00:38:23 notamment Olivier Matheux, et c'est vrai que ses propos provoquent
00:38:27 beaucoup de réactions, de crispations aussi,
00:38:31 et d'interrogations sur la suite.
00:38:33 C'est ça ce qui est en train de se décider aussi,
00:38:35 là, en ce moment, avec ces cortèges ?
00:38:39 Écoutez, j'ai passé toute une partie de la manifestation avec Olivier Matheux.
00:38:44 Il était très joyeux aujourd'hui, il a commencé en m'expliquant
00:38:47 qu'il était bien là pour lui, un jour de manif,
00:38:49 c'est une très belle journée, et très calmement, il m'a expliqué
00:38:52 que la suite du mouvement, quelle que soit la suite,
00:38:56 s'il y a un vote ou même s'il y a un 49-3,
00:38:58 eux, bien évidemment, ils veulent poursuivre ce mouvement.
00:39:02 Quand je lui ai expliqué s'ils voulaient durcir,
00:39:04 et bien là, il a tiqué, il m'a dit que non, le durcissement, ce n'est pas ça,
00:39:08 c'est la poursuite des grèves qu'il y a actuellement
00:39:11 partout dans les entreprises, et c'est ça, ils n'ont pas fait
00:39:13 tout ça pour rien, donc bien évidemment, ils veulent poursuivre,
00:39:16 et les autres syndicalistes que je rencontre sur le terrain
00:39:19 me disent exactement la même chose, quoi qu'il se passe,
00:39:22 et bien ils continueront les manifestations et les grèves.
00:39:25 Merci Stéphanie Rouquier, bon, alors c'est ce qu'on dit,
00:39:28 tout se joue à partir de maintenant, mais en fait,
00:39:31 de quels moyens disposent les syndicats ?
00:39:34 Et là, je me tourne vers vous, Grégory Jean,
00:39:35 parce que vous êtes à la fois, vous avez la cascade de policiers,
00:39:38 et vous êtes également dans la rue,
00:39:39 parce qu'est-ce qu'on va aller vers des actions éparses,
00:39:42 de blocage, grève des éboueurs, bon, les raffineries,
00:39:45 même si on a quand même des stocks,
00:39:46 est-ce qu'on va aller vers ces actions-là aujourd'hui, selon vous ?
00:39:50 Je pense qu'on va surtout aller là où les salariés
00:39:54 et les fonctionnaires de la fonction publique veulent bien aller,
00:39:57 parce qu'à un moment donné, la grève, pour autant,
00:39:59 ça ne se décrète pas, les actions dures, elles ne se décrètent pas,
00:40:02 on est quand même souvent poussé par la base,
00:40:05 et je pense que c'est l'essentiel, c'est pour ça qu'en général,
00:40:07 les organisations syndicales appellent aux assemblées générales
00:40:10 dans les entreprises et ailleurs,
00:40:12 pour justement discuter avec leurs mandants,
00:40:15 et savoir exactement où ils veulent aller.
00:40:17 Je veux dire, j'ai organisé des mouvements au sein de la police nationale,
00:40:22 ce n'est pas depuis Paris, en appuyant sur un bouton, qu'on y arrive,
00:40:26 c'est parce que les collègues nous poussent à y aller,
00:40:28 parce qu'il y a une vraie colère ou une incompréhension sur certains sujets,
00:40:31 que finalement, on essaye d'être leur digne représentant.
00:40:34 Écoutez, on va se retrouver dans quelques instants
00:40:36 avec les prises des paroles syndicales, surtout restez avec nous,
00:40:39 on ira aussi du côté de Rennes,
00:40:41 avec les premières tensions dans les cortèges,
00:40:44 et puis évidemment, on va suivre ces prises de parole,
00:40:47 et on verra l'intersyndical, ce qui sera décidé et acté, à tout de suite.
00:40:52 Jour de mobilisation de contestation contre la réforme des retraites
00:40:59 avec des cortèges un peu moins fournis dans de nombreuses villes,
00:41:02 quelques tensions notamment,
00:41:04 nous allons y aller dans la ville de Nantes, en Loire-Atlantique,
00:41:08 avec tout à l'heure, vous l'avez vu, des poubelles incendiées,
00:41:11 des lignes de tramway qui ont été bloquées,
00:41:14 nous allons rester sur ces images pour en parler.
00:41:17 Autour de ce plateau, Elisabeth Lévy, Olivier Dartigold,
00:41:19 Kevin Bossuet, Carbon de Cesse, Grégory Joron,
00:41:22 qui est secrétaire général, Unité SGP Police.
00:41:25 Alors évidemment, Grégory Joron, on est attentif,
00:41:29 et le gouvernement l'est aussi,
00:41:30 sur ce qui va se passer aussi, enfin, de mobilisation.
00:41:33 Est-ce qu'il y a eu des éléments, par les renseignements territoriaux,
00:41:36 certaines alertes ?
00:41:38 Oui, certaines alertes, gilets jaunes radicalisés,
00:41:41 black blocs, ultra gauche violente,
00:41:45 on ne sait plus comment les appeler,
00:41:46 mais en tout cas, oui, on a des éléments ultra violents
00:41:50 qui sont annoncés sur le parcours.
00:41:53 Avec quelle doctrine alors dans ce cas-là ?
00:41:55 Toujours la même question de maintien de l'ordre ?
00:41:57 Je pense que là, dans ces cas-là, la seule chose qui prévaut,
00:42:00 c'est l'anticipation et le fait d'être proactif.
00:42:03 C'est-à-dire que de toute façon, c'est des éléments qui,
00:42:05 quelle que soit la cause de la manifestation,
00:42:08 on veut l'aller au contact et créer du trouble.
00:42:10 Autant que faire se peut, je pense qu'il faut donc,
00:42:12 plutôt ne pas attendre le choc et le provoquer.
00:42:14 Moi, à mon sens, ça semble être une bonne chose.
00:42:17 Et donc, ça veut dire qu'il faut les traiter en amont,
00:42:18 donc dès qu'ils sont identifiés, on empêche le regroupement,
00:42:21 on va les chercher.
00:42:22 Si on peut judiciariser la chose, c'est une très bonne chose.
00:42:25 Si on ne peut pas, en tout cas, on brise le bloc
00:42:28 et on disperse les éléments violents.
00:42:30 Vous vous rendez compte quand même que c'est le débat permanent ?
00:42:32 C'est-à-dire qu'on se pose cette question de mobilisation,
00:42:34 de mobilisation et de manifestation,
00:42:36 de manifestation depuis des années,
00:42:37 depuis la réforme du travail, Carbone de 16.
00:42:40 Justement, je pense qu'il y a un sujet qui n'est jamais abordé.
00:42:43 C'est d'abord les conséquences dévastatrices
00:42:45 des petits arrangements entre amis qui vont précéder le vote.
00:42:49 C'est-à-dire que ça renvoie une image tout à fait déplorable
00:42:52 de ce débat parlementaire et dont les tenants seront comptables
00:42:58 lors des prochaines abstentions et malvenus à s'en plaindre.
00:43:02 Le deuxième sujet qui n'est jamais abordé par les syndicats
00:43:04 et qui m'étonne beaucoup, c'est que sur ce thème particulier,
00:43:08 ils peuvent perdre politiquement parce que le texte sera voté,
00:43:13 mais ils peuvent gagner juridiquement.
00:43:14 Et on n'envisage que l'option de la radicalisation
00:43:17 ou pas la radicalisation.
00:43:18 Mais il va y avoir un débat constitutionnel immense
00:43:20 sur la façon dont le texte aura été adopté.
00:43:24 Il y aura un débat sur la sincérité.
00:43:26 Oui, mais à la fin, ça passera.
00:43:28 Non, mais vous avez raison, en tant que juriste,
00:43:30 vous vous passionnez pour ces arguments-ci
00:43:32 et c'est très important, le débat constitutionnel et juridique,
00:43:34 mais à la fin, ça passera.
00:43:36 Mais attendez, ça passera politiquement,
00:43:37 mais pas certainement juridiquement.
00:43:39 Ça, je ne sais pas quelle sera la position du Conseil constitutionnel,
00:43:41 mais c'est peut-être une option alternative à la violence.
00:43:44 En attendant, vous avez...
00:43:46 Pardonnez-moi, mais les Black Black, quand ils vont être violents,
00:43:48 ils ne vont pas attendre le débat sur la Constitution, non ?
00:43:52 Non, oui, vous avez raison.
00:43:53 Non, mais ils ne vont rien attendre.
00:43:54 Non, mais on est d'accord.
00:43:56 Non, mais c'est ce qu'il y a d'habitude.
00:43:58 Le Conseil constitutionnel retoque la loi.
00:44:00 Non, mais il n'y a plus de raison.
00:44:01 Là, on laisse croire, pardonnez-moi,
00:44:03 que s'il y a des violences, c'est à cause du gouvernement.
00:44:05 Ce n'est pas le cas.
00:44:06 Là, ce sont des Black Black qui sont en train d'infiltrer des cortèges.
00:44:09 Personne au nom de cette peuple a dit que c'était la responsabilité du gouvernement.
00:44:10 Mais certains disent, si, pardonnez-moi,
00:44:12 certains disent que s'il y a une radicalisation,
00:44:14 c'est l'aveuglement et le déni du gouvernement.
00:44:16 Oui, à partir du moment où le gouvernement ne fait pas ce qu'il veut,
00:44:19 c'est de sa faute.
00:44:20 Michael Chayou, pardonnez-moi, qui va nous décrire ce qui se passe.
00:44:24 C'est à vous, Michael.
00:44:25 Oui, il y a eu le premier tir de gaz lacrymogène ici,
00:44:31 à Nantes, puisque les manifestants qui étaient en tête de cortège
00:44:35 souhaitaient, si vous voulez, passer cette passerelle
00:44:38 qui mène au palais de justice, que vous voyez en fond d'image,
00:44:40 tout au fond, là-bas.
00:44:41 Et bien évidemment, les forces de l'ordre sont déterminées,
00:44:44 puisque ce n'est pas le parcours prévu pour cette manifestation.
00:44:48 Il y a donc maintenant, depuis quelques minutes ici,
00:44:50 quelques tensions au niveau de cette passerelle
00:44:53 qui mène au palais de justice,
00:44:55 avec quelques centaines de manifestants
00:44:57 qui ont lancé des projectiles contre les forces de l'ordre,
00:45:00 qui ont répliqué, j'ai envie de vous dire,
00:45:02 comme à chaque manifestation, quasiment avec des gaz lacrymogènes.
00:45:07 Voilà, donc ça a créé un petit moment de trouble
00:45:11 dans ce cortège qui est en train de se reformer maintenant
00:45:13 et puis qui va vraisemblablement continuer sa route
00:45:17 vers le point final de la manifestation
00:45:19 qui se trouve sur l'île de Nantes, un peu plus loin.
00:45:22 Merci, merci Michael pour cette description de ce qui se passe.
00:45:26 Et c'est vrai que ça veut dire, Grégory Joran,
00:45:28 que malgré les forces de l'ordre,
00:45:29 aussi le service quand même de sécurité,
00:45:32 si je peux l'appeler ainsi, des syndicats,
00:45:35 eh bien quand même, ils arrivent parfois à s'infiltrer
00:45:39 et à dégrader, à abîmer aussi une contestation
00:45:41 et un moment de mobilisation.
00:45:42 Là typiquement, on parle de la tête de cortège,
00:45:45 donc je ne suis même pas sûr que la tête de cortège
00:45:47 soit un syndicat ou une organisation syndicale.
00:45:51 Je pense que comme ça arrive malheureusement souvent,
00:45:54 c'est des éléments radicaux qui se mettent en tête de cortège du coup
00:45:56 et qui d'ailleurs essayent de modifier le parcours.
00:45:59 Et donc forcément, il y a une intervention des forces de l'ordre.
00:46:01 Là, on est typiquement dans ce qu'on doit faire.
00:46:04 Il y a un parcours qui est déposé en préfecture avec des interlocuteurs.
00:46:07 Dès lors qu'on sort des clous,
00:46:09 et notamment pour aller vers le palais de justice,
00:46:14 forcément, il y a une intervention policière de gestion de l'ordre.
00:46:18 Et ça me semble être logique.
00:46:19 Et malheureusement, là pour le coup, il faudrait vérifier.
00:46:21 Mais je pense qu'en tête de cortège,
00:46:22 ce n'était pas une organisation syndicale.
00:46:23 Oui, mais alors on verra ce qu'il en est pour ces tensions et ces violences.
00:46:26 Mais quant à la question, c'est et ensuite, la prochaine mobilisation,
00:46:30 si le texte est passé,
00:46:32 eh bien, quid ?
00:46:33 Ces éléments radicaux ne pourront être que de plus en plus radicaux.
00:46:35 Et surtout, s'il y a un 49-3.
00:46:37 Donc ça, est-ce que vous-même, vous allez adapter aussi ?
00:46:40 Et peut-être Laurent Nunez, le préfet,
00:46:43 je veux dire, le curseur à ce qui peut se passer dans le monde entier ?
00:46:46 Adapter le curseur, de toute façon, le maintien de l'ordre,
00:46:48 ce n'est pas une science exacte.
00:46:49 On s'adapte de toute façon au quotidien.
00:46:50 La réalité, en effet, vous avez raison,
00:46:52 c'est que je pense que les organisations syndicales
00:46:54 devront resserrer les services d'ordre
00:46:56 parce que la vraie action, c'est quand même de pouvoir permettre
00:47:00 aux policiers sur le terrain, justement,
00:47:02 de ne pas avoir des éléments radicaux dans le cortège.
00:47:04 Parce que là, on sait très bien que l'action policière est extrêmement complexe.
00:47:07 C'est ce qu'on a déploré pendant les Gilets jaunes,
00:47:08 parce que pour le coup, il n'y avait pas d'organisation.
00:47:10 Donc, tant qu'on arrivera à séparer, pardon pour l'expression,
00:47:13 mais le bon grain de livret,
00:47:15 on s'en sortira beaucoup mieux sur le terrain
00:47:16 et il y aura surtout beaucoup moins de polémiques
00:47:18 parce qu'une charge policière sur des Black Box,
00:47:21 mis à part des réactions, des cris d'orfame,
00:47:25 on s'en fout, ça fait partie du job.
00:47:27 Et il me semble que c'est normal qu'on ait une action policière
00:47:29 sur ce type de délinquant, clairement.
00:47:32 Et ensuite, pour le reste, on est très à l'aise, justement,
00:47:35 quand on est dans cette action-là qui est très clairement identifiée.
00:47:38 Mais sur votre question, Sonia, c'est quoi la suite ?
00:47:40 Il faut quand même s'accorder, et peut-être s'avouer,
00:47:43 qu'il y a un caractère imprévisible des semaines et des mois à venir.
00:47:48 Et même des prochaines heures.
00:47:50 Non, non, mais quand on a une telle situation,
00:47:54 avec 9 salariés sur 10 qui ne veulent pas de cette réforme,
00:47:57 70% s'est installé dans la durée, dans l'opinion publique.
00:48:01 Quand il y a une intersyndicale qui fait des propositions alternatives,
00:48:04 notamment sur les sources de financement
00:48:06 et que ce n'est pas pris en considération.
00:48:08 Ce qui puisait s'il y a un 49.3, nous verrons,
00:48:10 ça crée une bascule où les gens qui théorisent,
00:48:13 vous voyez, vous n'avez rien obtenu.
00:48:15 Avec vos méthodes, vous n'avez rien obtenu.
00:48:18 Mais ce discours existe.
00:48:20 Mais ce discours existe.
00:48:22 Oui, mais Olivier, en fait, vous posez ce discours en disant,
00:48:25 en gros, vous voyez, comme ce discours existe,
00:48:28 le gouvernement doit s'aider,
00:48:29 parce que sinon on décrédibilise les syndicats.
00:48:31 Je dis que le comportement de l'exécutif a des conséquences.
00:48:33 J'aimerais, d'accord, le comportement de tout le monde a des conséquences.
00:48:37 Le comportement, juste pour répondre à cette question
00:48:39 de qu'est-ce qui va se passer après.
00:48:40 Moi, je ne crois pas du tout à une mobilisation qui va continuer,
00:48:43 puisqu'on voit déjà que la plupart des gens
00:48:45 qui sont contre cette réforme
00:48:47 pensaient qu'elle allait passer.
00:48:49 Et qu'on voit quand même, disons,
00:48:51 une baisse du nombre de manifestants.
00:48:53 En revanche, et c'est pour ça que je vous invite tous
00:48:57 à aller, disons, à enjamber nous aussi ce qui est en train de se passer
00:49:01 et à s'interroger sur les traces que ça va laisser.
00:49:04 Et sur, dans le fond, moi, comme vous le savez,
00:49:06 je ne trouve pas cette réforme aussi horrible et cruelle qu'on nous le dit.
00:49:11 Mais je vois bien que je suis très minoritaire
00:49:13 et je vois qu'il y a une sorte de divorce.
00:49:15 Et je me demande, effectivement,
00:49:17 je pense que c'est ça qui est intéressant,
00:49:19 parce qu'il y a beaucoup de problèmes
00:49:21 qui n'ont pas été du tout posés,
00:49:22 notamment celui de la CISTANA, par exemple.
00:49:25 On l'aurait posé en même temps.
00:49:26 Je veux dire, peut-être que les gens seraient plus d'accord
00:49:28 pour bosser un peu plus si on partageait les efforts.
00:49:31 C'est ça.
00:49:32 C'est tout ce que je veux.
00:49:32 Et depuis le début de l'émission,
00:49:34 on parle d'une France en colère,
00:49:36 une France en colère contre la réforme des retraites.
00:49:38 Mais il y a aussi une autre France qui est en colère,
00:49:41 une France qui en a marre de toutes ces grèves,
00:49:43 une France qui en a marre de tous ces blocages,
00:49:45 une France qui en a marre de perdre du chiffre d'affaires
00:49:48 quand on est commerçant, tout simplement
00:49:50 parce que ces grèves, en effet, empiètent là-dessus,
00:49:54 une France qui en a marre de se demander
00:49:56 si leurs enfants pourront aller à l'école demain
00:50:00 pour voir s'il y a des grèves.
00:50:01 Mais la France n'est pas bloquée, Kévin Bossuet.
00:50:02 Il faut en parler aussi de cette France,
00:50:03 parce qu'on a l'impression, finalement,
00:50:05 qu'il y a une minorité qui fait l'appui
00:50:07 et le beau temps dans notre société.
00:50:08 Alors certes, on peut être contre la réforme des retraites.
00:50:11 Minorité ?
00:50:12 Contre la réforme des retraites ?
00:50:13 Pour moi, les syndicats sont une minorité.
00:50:16 Il y a plein de gens dans notre pays
00:50:17 qui sont contre la réforme des retraites,
00:50:19 qui sont très critiques,
00:50:20 mais qui ne soutiennent pas pour autant
00:50:22 ce que font les syndicats dans notre pays.
00:50:24 Il faut aussi le dire.
00:50:25 Il a raison, Éric Greff-Mathen.
00:50:28 On oublie une partie aussi.
00:50:30 D'abord, il y a les commerçants et artisans
00:50:32 qui peuvent être opposés à la réforme des retraites,
00:50:34 mais en même temps, qui subissent la grève des éboueurs.
00:50:37 On a passé hier quand même des extraits extrêmement forts
00:50:40 où les hôteliers, les commerçants,
00:50:41 ils ont dit "ça suffit".
00:50:42 Beaucoup ne sont pas concernés.
00:50:44 Quand vous êtes indépendant, on oublie les indépendants en France.
00:50:46 Dieu sait s'ils sont nombreux,
00:50:47 qu'ils vivent à leur compte, qu'ils sont à leur compte.
00:50:49 Ceux-là, la retraite, ils se la capitalisent eux-mêmes.
00:50:51 Ils ont un fonds de commerce, ils ont les murs d'un commerce.
00:50:54 Et moi, je dirais que cette réforme,
00:50:56 qu'elle passe par l'Assemblée ou qu'elle passe par 49.3,
00:51:00 de toute façon, il faudra bien qu'à un moment, ça s'arrête.
00:51:02 C'est-à-dire sinon, on est dans un conflit permanent,
00:51:05 une opposition permanente.
00:51:05 Après, que les syndicats, effectivement,
00:51:07 soient en frontal avec le gouvernement,
00:51:09 ça, c'est une chose.
00:51:10 Mais le mécontentement de la rue devra s'arrêter.
00:51:13 Quand une réforme est adoptée, elle doit être respectée.
00:51:15 Par ailleurs, il y a aussi quand même un point important,
00:51:17 c'est que si ça ne se faisait pas,
00:51:19 c'est dans l'hypothèse où ça s'était bloqué une fois de plus,
00:51:21 là, il y aura un vrai problème de réforme de la France.
00:51:24 Parce que ça voudrait dire tout simplement
00:51:26 que quelle que soit la réforme future à prendre,
00:51:28 elle serait bloquée par la rue.
00:51:29 - Je peux poser une question, clairement.
00:51:30 Est-ce que même si la réforme passe,
00:51:33 elle peut ne pas être appliquée ?
00:51:35 On a connu ça dans notre histoire politique.
00:51:36 - Oui, vous avez raison.
00:51:37 En 95, les décrets "une loi"
00:51:39 supposent d'avoir des décrets d'application.
00:51:42 Et le gouvernement reste libre de prendre ou non
00:51:44 les décrets d'application de la loi
00:51:46 s'ils ne sont jamais pris.
00:51:47 - Mais il est le seul à pouvoir prendre ces décrets ?
00:51:49 - Oui.
00:51:50 - D'accord.
00:51:50 - Oui, et donc à ce moment-là,
00:51:52 le texte reste flottant dans les terres juridiques.
00:51:55 - Bon.
00:51:56 Je pense que c'est assez rare, là, dans cette...
00:51:59 - Pour le CPE, c'est intéressant de voir que Jacques Chirac
00:52:02 a vu le nez de dire
00:52:05 "il faut absolument que Villepin retire ce projet".
00:52:07 Mais ça ne tient pas debout.
00:52:08 À quoi ça arrive ?
00:52:09 J'ai peur que votre réforme sur le CPE,
00:52:11 ça mette les gens dans la rue.
00:52:12 Ça, c'était du courage politique quand même de sortir ça.
00:52:15 - Oui.
00:52:15 - Mais il n'avait pas promulgué le CPE.
00:52:17 Ce n'étaient pas les décrets d'application.
00:52:19 - Ils ont été quand même dans la rue.
00:52:21 - Oui, ils étaient quand même dans la rue.
00:52:22 Mais enfin, ça aurait pu embraser.
00:52:23 - Moi, ce qui m'intéresse, ce que vous êtes en train de dire,
00:52:25 c'est-à-dire les fractures profondes
00:52:26 qui vont maintenant rester
00:52:28 et qu'on ne mesure pas véritablement.
00:52:30 C'est-à-dire, bonne chance pour la suite.
00:52:32 Parce que le 49-3, disons-le,
00:52:34 c'est quand même un outil constitutionnel.
00:52:36 - Oui.
00:52:36 - Ce n'est pas le pire des épouvantails.
00:52:38 C'est devenu aujourd'hui quelque chose qui est assimilé, Elisabeth,
00:52:40 à un aveu de faiblesse ou à une marque d'autoritarisme.
00:52:44 Vous pensez que véritablement,
00:52:45 il sera perçu comme un acte antidémocratique ?
00:52:49 - Je crois que c'est devenu un gimmick.
00:52:50 Le 49-3, si vous voulez, on agite ça comme un totem,
00:52:53 comme les 62 ans demeurent.
00:52:55 Si vous voulez, c'est devenu le truc qui énerve tout le monde.
00:52:58 Mais je ne crois pas que les Français...
00:52:59 Fondamentalement, c'est ça le problème.
00:53:01 Et moi, j'ai été très éclairée par l'entretien croisé
00:53:04 de Jérôme Fourquet et Pierre Vermeuren dans le Figaro,
00:53:08 il y a quelques jours.
00:53:10 Je trouvais sur les causes profondes.
00:53:12 Et il y a cette question, je pense, d'une France qui travaille
00:53:16 et qui est toujours pénalisée par les...
00:53:18 Enfin, qui paye des impôts invraisemblables,
00:53:21 qui paye des cotisations tout le temps
00:53:23 et qui a le sentiment que c'est toujours sur les mêmes que ça tombe.
00:53:25 Et il parlait justement du nombre de jeunes inactifs dans notre pays.
00:53:30 Or, on ne parle pas des seniors, comme on dit,
00:53:32 qui sont mis à la retraite, enfin, qui sont renvoyés.
00:53:36 – Pardonne-moi, je vais juste commenter les images à Nantes
00:53:38 avec votre expertise. – Vous êtes à Paris ou à Nantes ?
00:53:42 – Grégory Joron.
00:53:44 Alors, il s'agit d'une charge, je vais vous laisser,
00:53:48 avec votre expérience, vous expliquer ce qui se passe.
00:53:53 – Je constate comme vous, oui, une charge, je ne sais pas,
00:53:55 mais en tout cas, les policiers se remobilisent
00:53:58 et se repositionnent sûrement pour faire un barrage, j'imagine.
00:54:03 Mais bon, ce n'est pas très...
00:54:05 – Ça doit être quand même assez singulier et complexe d'être à la fois manifestant,
00:54:09 puisqu'il y a dans ces cortèges des policiers,
00:54:11 et être de l'autre côté des forces de l'ordre en train de se dire
00:54:14 "mais nous aussi, on se bat pour que ce projet ne passe pas".
00:54:18 Comment vous le vivez ?
00:54:20 – On vit, on a notre conscience personnelle parce qu'on est des citoyens,
00:54:23 puis notre conscience professionnelle parce qu'on est là pour ça,
00:54:27 et c'est la mission pour laquelle on a été recruté,
00:54:31 et ça ne me semble pas très compliqué en fait.
00:54:34 D'ailleurs, je ne pense pas, dans les cortèges,
00:54:38 encore une fois qu'on a vu, c'est le 8ème acte,
00:54:41 les manifestants se sont extrêmement bien tenus,
00:54:43 c'est pour ça que nous policiers,
00:54:45 on n'était pas du tout mal à l'aise d'être au milieu des manifestants,
00:54:47 puisqu'on...
00:54:49 – Évidemment, citoyens comme les autres.
00:54:52 – Pour le coup, c'est sûr que vous ne verrez pas beaucoup de policiers
00:54:54 sur la tête de cortège qui a créé les problèmes à Nantes,
00:54:56 puisque je pense qu'on ne partage pas les mêmes idéaux de société
00:54:59 et la même vision de ce qu'elle est.
00:55:01 – Je salue notre journaliste Gauthier Lebrecht qui nous a rejoints,
00:55:04 bonjour à vous Gauthier.
00:55:05 Est-ce que c'est une inquiétude, c'est presque une question tarte à la crème,
00:55:09 oui c'est une inquiétude, évidemment ces tensions, ces eaux chauffourées,
00:55:13 et puis un risque quand même d'une violence continue qui s'installe,
00:55:18 mais je vous pose la question un peu cynique,
00:55:20 est-ce que ça ne joue pas pour un gouvernement qui dit
00:55:22 "bon maintenant ça suffit, le match est terminé" ?
00:55:24 – Depuis le départ, le gouvernement avait parié sur le pourrissement du mouvement,
00:55:28 pourrissement qui ne s'est jamais produit jusqu'ici,
00:55:31 et effectivement vu que la bataille de l'opinion était perdue
00:55:34 avec 7 Français sur 10 opposés à la réforme,
00:55:36 de manière un peu cynique, le gouvernement avait parié
00:55:39 sur le pourrissement du mouvement pour essayer non pas de retourner l'opinion
00:55:43 sur cette question précise du décalage de 62 à 64 ans,
00:55:47 mais effectivement au bout d'un moment,
00:55:49 le gouvernement aurait espéré que les Français se disent
00:55:50 "bon ben c'est bon, la réforme va passer,
00:55:53 et tant pis pour ce mouvement qui est en train de se radicaliser".
00:55:57 Ce n'est pas ce qui s'est produit,
00:55:59 par contre il y a autre chose qui s'est produit,
00:56:01 les syndicats avaient promis une France à l'arrêt,
00:56:03 on a vu qu'on n'a pas eu cette France à l'arrêt,
00:56:05 on a eu une France tout au mieux au ralenti,
00:56:07 on n'a pas connu les grèves de 1995,
00:56:09 on n'a même pas connu les grèves contre la réforme à points d'Edouard Philippe,
00:56:13 où je rappelle qu'il y avait eu 50 jours consécutifs de grève
00:56:17 à la RATP et à la SNCF,
00:56:19 donc on n'a pas connu ces blocages-là,
00:56:20 ce qu'on connaît et ce qu'on n'avait pas anticipé,
00:56:22 c'est ce qui se passe du côté des éboueurs,
00:56:24 mais pardon pour les syndicats et les grévistes,
00:56:27 Emmanuel Macron ne va pas reculer pour plusieurs tonnes de déchets
00:56:31 non ramassés dans 10 villes de France.
00:56:33 Avec les premiers chiffres qui nous remontent,
00:56:35 notamment de la mobilisation à Marseille,
00:56:38 toujours évidemment cette dichotomie et ces chiffres
00:56:41 entre les syndicats et la police,
00:56:42 à Marseille il y aurait 160 000 manifestants selon les syndicats,
00:56:46 et 7 000 selon la police.
00:56:49 Oui c'est vrai qu'il y a un écart conséquent.
00:56:53 Regardez cette image,
00:56:54 vous avez Nantes avec là les tensions et les échafourés,
00:56:57 et puis vous avez cet intersyndical
00:57:00 avec sous le soleil un petit peu au bras joué,
00:57:02 il y a des nuages à Paris,
00:57:04 Philippe Martinez, Laurent Berger qui vont prendre la parole.
00:57:07 Là on sera attentifs à Gauthier parce que c'est très important,
00:57:10 c'est à partir de cet après-midi intersyndical,
00:57:13 on verra ce qui se passe en commission mixte paritaire,
00:57:17 et les deux vont-ils parler d'une même voix ?
00:57:20 On sait qu'il y a des différences d'appréciation
00:57:23 depuis le départ sur les blocages,
00:57:24 notamment la CGT qui voulait bloquer
00:57:26 au moment des vacances de février,
00:57:28 la CFDT qui était contre, qui a eu gain de cause,
00:57:30 et là c'est très clair, c'est-à-dire que Laurent Berger
00:57:32 respectera le Parlement,
00:57:34 surtout s'il n'y a pas eu de 49.3.
00:57:37 Donc il n'appellera pas à la continuité du mouvement
00:57:40 si demain le Parlement, 149.3, adopte ce projet.
00:57:45 Donc là on verra sans doute effectivement
00:57:47 plus qu'une différence d'appréciation,
00:57:49 une différence de stratégie,
00:57:51 et peut-être la fin de l'intersyndical.
00:57:53 Même du mur syndical,
00:57:54 parce que si Laurent Berger dit "écoutez le match est plié"...
00:57:56 C'est la fin de l'intersyndical, c'est la fin, oui voilà.
00:57:59 Et juste pour dire un mot sur cette différence de chiffre
00:58:03 effectivement de plus en plus grande,
00:58:05 ça montre sans doute un essoufflement du mouvement
00:58:08 qui a commencé samedi.
00:58:10 Franchement vous croyez que les gens sont prêts encore à perdre
00:58:14 des jours de salaire pour une loi qui serait déjà votée et promulguée ?
00:58:19 Non ça n'a pas de sens.
00:58:21 Après il y aura peut-être des actions sporadiques
00:58:24 qui en plus ne vont pas plaire à l'opinion.
00:58:26 Oui mais attention, c'est difficile de prévoir.
00:58:28 Non je voulais juste dire, l'exemple de la CGT
00:58:30 c'est le CPE qui avait été voté et qui n'a pas été promulgué.
00:58:34 Et d'ailleurs il ne s'exprime plus à Paris.
00:58:37 Exactement.
00:58:38 Attendez, pardonnez-moi, Philippe Martinez.
00:58:41 ...
00:58:43 On est au président de la République,
00:58:45 où je crois qu'il y a fait une honnêteté
00:58:46 plutôt du côté du gouvernement.
00:58:49 Et la méthode couée, pour dire ça va passer, ça va passer,
00:58:53 on verra.
00:58:54 ...
00:58:59 Ce n'est pas public mais on voit bien que c'est plutôt
00:59:02 l'heure des transactions que l'heure de l'assurance.
00:59:05 On voit que le texte fait son chemin législatif,
00:59:09 il n'est pas un peu trop tard pour être dans la rue ?
00:59:11 Non il n'est jamais trop tard pour être dans la rue.
00:59:13 Si on n'était pas descendu dans la rue,
00:59:16 le texte serait déjà voté, vous voyez ?
00:59:18 Donc après il fait son chemin,
00:59:20 mais on ne peut pas dire que ce soit un chemin,
00:59:23 pas une autoroute.
00:59:25 C'est chaotique, ça demande,
00:59:28 j'ai cru comprendre, beaucoup de discussions secrètes
00:59:31 entre une partie de la droite et le gouvernement.
00:59:35 Moi je trouve que c'est grave que sur un texte
00:59:38 qui est selon le président de la République
00:59:41 la réforme du quinquennat,
00:59:43 qui va tout à fait impacter des millions de personnes,
00:59:45 on se dit que ça se négocie dans les couloirs,
00:59:49 à l'abri des regards, c'est ça qui est grave.
00:59:51 Est-ce que ça peut déclencher encore plus de colère dans la rue ?
00:59:55 La colère elle est là,
00:59:56 et c'est pour ça que je crois que le président de la République,
01:00:00 je suis sûr qu'il ne nous a pas pris au sérieux,
01:00:01 mais vous avez noté que déjà dans le courrier
01:00:03 qu'on lui a envoyé la semaine dernière,
01:00:06 on parlait de tensions, de risques, de colère massive.
01:00:12 C'est ce que ne prend pas en compte,
01:00:14 donc la colère elle est là,
01:00:15 la détermination et la colère elle est là.
01:00:18 Est-ce que, quelle que soit l'issue du processus législatif demain,
01:00:21 49.3, vous pouvez d'ores et déjà dire
01:00:23 que la mobilisation ne va pas s'arrêter ?
01:00:25 Pour la CGT, elle ne s'arrêtera pas,
01:00:27 mais évidemment il est trop tôt pour dire quelque chose,
01:00:32 puisqu'on ne sait pas l'issue que prendra le débat demain.
01:00:35 Et ça change quelque chose 49.3 ?
01:00:38 D'ailleurs c'est le pire du pire.
01:00:42 On a, je ne vais pas refaire l'histoire,
01:00:44 on a le gouvernement qui a choisi un processus
01:00:47 qui n'est pas habituel pour une loi aussi importante,
01:00:50 puisque c'est dans le cadre d'un projet de loi
01:00:52 ratificatif de la situation sociale.
01:00:55 Une procédure donc accélérée,
01:00:57 qui n'a pas pu aller à son terme dans les débats.
01:00:59 Au Sénat, rebolote, processus accéléré.
01:01:04 Le moins qu'on puisse dire c'est que,
01:01:07 quand on est serein, quand on est sûr de soi,
01:01:09 et devant une telle loi, il y aurait du bien.
01:01:12 Normal de débat et de vote de la loi.
01:01:15 Si on passe par le 49.3,
01:01:21 le moins qu'on puisse dire c'est que,
01:01:23 ça va poser un problème,
01:01:25 grave problème de respect de ce qui se passe dans la rue
01:01:28 et de ce que pense le gouvernement.
01:01:29 Selon les premiers échos qu'on a des débats en CMP,
01:01:32 le gouvernement serait apparemment prêt à bouger
01:01:34 un petit peu sur les carrières longues,
01:01:35 notamment pour accéder aux demandes d'une partie des LR,
01:01:38 Aurélien Pradié en tête.
01:01:40 C'est assez insuffisant.
01:01:43 Nous l'objectif, vous le connaissez,
01:01:45 on vous le dit depuis le début, ça n'a pas changé.
01:01:47 Ce n'est pas d'allongement de l'âge de la retraite,
01:01:48 pas d'augmentation de la durée d'écoutilisation.
01:01:51 Moi je ne suis pas au courant de ce qui se passe en CMP,
01:01:53 parce que je pense que ça aurait dû être public,
01:01:59 que chacun assume ce qu'il fait.
01:02:01 On verra.
01:02:02 En tout cas, le constat c'est que même avec des aménagements,
01:02:06 tout le monde va travailler.
01:02:08 Qu'est-ce que vous dites au gouvernement,
01:02:09 c'est quoi le risque que prend le gouvernement
01:02:10 en maintenant envers et contre tout cela ?
01:02:14 Je n'ai rien à dire au gouvernement.
01:02:16 Je constate une situation, une détermination forte,
01:02:19 une colère des citoyens
01:02:22 qui se mobilisent nombreux et qui disent
01:02:25 qu'est-ce qu'il faut faire pour être entendu par le gouvernement.
01:02:27 Nous on est le relais de ce qu'on entend,
01:02:29 de nos adhérents, des salariés.
01:02:33 Je pense qu'en faisant de cette façon,
01:02:35 le président de la République met gravement en péril
01:02:40 la conception de la démocratie qu'a dans ce pays.
01:02:43 Justement, il y a une autre action,
01:02:44 c'est la grève des éloignements.
01:02:48 Est-ce que vous ne pensez pas que ce genre de motivation
01:02:50 c'est orienté pour que ce soit visible,
01:02:52 pour qu'on en parle,
01:02:54 pour que ça fasse peut-être une révolution
01:02:55 dans le cas d'autres en tout moins de 30 minutes ?
01:02:58 Toutes les grèves sont visibles,
01:03:00 mais il faut les montrer.
01:03:01 D'accord ?
01:03:03 Et quand il y a des poubelles dans les rues, ça se voit.
01:03:05 Mais vous dites la même chose
01:03:07 quand les trains ne fonctionnent pas,
01:03:08 c'est encore le cas aujourd'hui,
01:03:09 quand les transports ne fonctionnent pas,
01:03:11 quand le pétrole ne sort plus des raffineries.
01:03:15 C'est sûr que quand des salariés d'entreprises agroalimentaires
01:03:19 font un genre de grève duzel
01:03:22 pour apiquer les consignes
01:03:23 et que la production est ralentie,
01:03:26 c'est moins médiatisé, je comprends votre souci.
01:03:30 Mais la réalité c'est qu'il y a des mobilisations partout.
01:03:33 On parle peu, je trouve, de l'énergie,
01:03:34 alors que tous les jours,
01:03:36 c'est moins 20 000 mégawatts de production.
01:03:39 Et dans tous les secteurs,
01:03:40 il y a des grèves partout.
01:03:42 Pas de la même façon,
01:03:43 mais c'est sûr que les poubelles, ça se voit et ça sent.
01:03:46 Le fait que le président de la République
01:03:47 ne vous ait pas reçu,
01:03:48 c'est du mépris pour les organisations syndicales ?
01:03:52 On l'a dit,
01:03:54 on l'a dit un peu pour montrer une symbolique.
01:03:57 La semaine dernière, le bras d'honneur était à la mode
01:04:01 chez le gouvernement et à l'Élysée.
01:04:03 C'est nous dire,
01:04:05 je ne sais pas ce qui se passe dans le pays,
01:04:08 vous ne servez à rien.
01:04:10 Voilà, c'est ça.
01:04:11 Mais en fait, c'est chasser le naturel et ouvrir le gâteau.
01:04:15 La considération du président de la République
01:04:18 pour les organisations syndicales,
01:04:19 il n'y a pas que la CGT qui l'est,
01:04:21 depuis qu'il est élu,
01:04:23 on va dire que ça ne soit pas visible,
01:04:25 cette considération.
01:04:27 Merci.
01:04:28 Philippe Martinez qui affirme d'abord
01:04:36 qu'il dénonce les discussions,
01:04:38 les négociations qui sont en cours à l'abri des regards,
01:04:42 dit-il, lors de la commission mixte paritaire.
01:04:44 La colère est là pour la CGT,
01:04:46 la mobilisation ne s'arrêtera pas.
01:04:47 Le président ne nous a pas pris au sérieux.
01:04:50 Et le 49-3, c'est le pire du pire.
01:04:53 On va écouter dans quelques instants Laurent Berger,
01:04:55 mais Gauthier Lebrecht, là, c'est annonciateur quand même
01:04:59 de quelque chose qui ne va pas s'arrêter.
01:05:01 Le tube, Dante Frise, ne va pas rentrer dans le tube.
01:05:03 Ça ne va pas s'arrêter à la CGT, il l'a bien dit.
01:05:06 On va entendre dans un instant Laurent Berger
01:05:08 qui n'est pas sur cette ligne-là.
01:05:10 Et effectivement, à l'abri des regards,
01:05:12 je rappelle que c'est quand même une tradition
01:05:13 la commission mixte paritaire se tient généralement à huis clos.
01:05:16 Alors effectivement, il y avait une demande
01:05:17 de plusieurs élus de la NUPES
01:05:19 pour que ces échanges soient filmés.
01:05:21 Demande rejetée par Yael Brunet.
01:05:23 Laurent Berger, effectivement, on l'écoute.
01:05:25 Exonération de cotisation pour que vous puissiez embaucher
01:05:29 les seniors, ce n'est pas la hauteur
01:05:31 de l'enjeu de l'emploi des seniors.
01:05:33 On sait bien qu'il y aura des effets domaines sur cette affaire-là.
01:05:35 Il n'y a pas de vraie politique structurelle
01:05:36 de la part des entreprises pour sauver,
01:05:39 enfin préserver l'emploi des seniors,
01:05:41 le développer et embaucher les seniors.
01:05:43 Vous disiez il y a quelques jours que si le vote est finalement bon,
01:05:47 se conforme demain à l'Assemblée,
01:05:49 vous accepterez le vote, sa légitimité.
01:05:52 Est-ce que vous pourriez dire aujourd'hui
01:05:53 que la CGT pliera bagage dès le vote à l'Assemblée ?
01:05:57 Non, si je ne l'ai pas dit il y a quelques jours,
01:05:58 je ne le dis toujours pas aujourd'hui.
01:05:59 Mais je confirme que le vote majoritaire
01:06:01 des députés à l'Assemblée, il a une légitimité.
01:06:04 Je ne dirai jamais l'inverse.
01:06:04 Parce que quiconque dirait l'inverse
01:06:06 serait dans une logique anti-partisanariste
01:06:08 et une logique qui serait un peu dangereuse pour la démocratie.
01:06:10 Comment vous allez faire du coup pour continuer la bataille
01:06:12 si jamais le vote est là ?
01:06:13 Eh bien on décidera ensemble ce soir
01:06:15 et on en reparlera demain soir à l'édition du syndicat.
01:06:18 Aujourd'hui, le moment précis dans lequel on est,
01:06:20 ce n'est pas un moment politique, c'est un moment social.
01:06:25 C'est la dernière expression.
01:06:26 Attendez, c'est la dernière expression.
01:06:28 Si vous voulez que je vous réponde, vous me laissez répondre.
01:06:30 Sinon, je ne vous réponds pas.
01:06:32 Ce n'est pas grave.
01:06:33 L'expression aujourd'hui du monde du travail,
01:06:36 c'est une expression pour dire aux parlementaires
01:06:39 de ne voter pas cette réforme.
01:06:41 Et clairement, c'est ça qu'on veut exprimer.
01:06:44 Et on s'adresse aux parlementaires qui doivent faire leur boulot
01:06:46 et qui doivent regarder ce qui se passe.
01:06:48 Ce qui s'exprime, c'est encore une fois
01:06:49 un dernier cri du monde du travail pour dire on ne veut pas
01:06:51 de ce passage de 62 ans à 64 ans.
01:06:54 Et en même temps, les gens, à 75% je crois de mémoire,
01:06:56 ne sont pas résilients mais savent, pour eux,
01:06:58 que ça va passer dans tous les cas.
01:07:00 Vous leur dites quoi aux gens, aux travailleurs ?
01:07:02 Je leur dis qu'aujourd'hui, c'est encore une dernière fois
01:07:04 une opportunité de se souvenir de ce qui se passe.
01:07:06 On a gagné, en ce moment, une dignité du monde du travail.
01:07:10 On a montré notre force.
01:07:11 On a montré la centralité du mouvement syndical.
01:07:14 Et que ce n'est pas fait.
01:07:16 La fin du match n'est pas signée.
01:07:17 La fin du match, c'est demain, dans un vote,
01:07:19 je ne vote pas à l'Assemblée nationale.
01:07:21 Voilà.
01:07:22 Bonjour.
01:07:25 La détermination et la colère sont là.
01:07:30 Mais, évidemment, et c'est là où se met très important Gauthier,
01:07:34 c'est Laurent Berger, évidemment, qui dit que le vote est légitime,
01:07:37 que le Parlement est légitime,
01:07:39 que celui qui mettrait en doute cela,
01:07:41 ce serait une forme antidémocratique en réalité.
01:07:44 Donc on comprend bien que si les députés votent cette loi 149-3,
01:07:48 c'est la fin de l'union syndicale entre la CGT et la CFDT.
01:07:53 Et effectivement, pour revenir sur ce qui se passe en ce moment
01:07:55 en commission mixte paritaire,
01:07:57 les Républicains ont gain de cause sur à peu près tous les points
01:08:00 qu'ils demandaient et notamment sur les carrières longues.
01:08:02 On sait que c'était une demande très forte d'Aurélien Pradié.
01:08:06 Donc ça pourrait faire rentrer dans le rang, sans doute,
01:08:08 les 20 députés LR qui manquaient pour voter cette loi.
01:08:11 Ça, c'est sur les informations que nous avons à travers
01:08:15 ce qui est rapporté par la députée de la NUPES,
01:08:18 de la France insoumise, Mathilde Panot, qui raconte ce qui se passe.
01:08:21 Ce n'est pas la seule, ils disent la même chose d'Ayrén.
01:08:23 Très bien.
01:08:24 Est-ce que vous le confirmez, Élodie Huchard ?
01:08:26 Ce qui changerait beaucoup, ça voudrait dire que si dans ce texte,
01:08:29 on va vers un accord qui comprendrait le dispositif sur les carrières longues,
01:08:33 ça veut dire que pour beaucoup de députés LR,
01:08:35 notamment qui suivent Aurélien Pradié,
01:08:37 eh bien, ils pourraient ou aller vers le texte ou s'abstenir.
01:08:40 Oui, alors en réalité, Aurélien Pradié, il l'avait dit tout de suite,
01:08:46 si son amendement était repris, il fallait le reprendre à la virgule presse.
01:08:49 C'est ce qu'il nous avait dit il y a quelques jours maintenant,
01:08:52 ici aux quatre colonnes.
01:08:53 Et ce qu'on voit, c'est que l'idée générale d'Aurélien Pradié,
01:08:56 elle est bien reprise.
01:08:57 C'est 43 annuités maximum pour tout le monde,
01:08:59 pour toute personne évidemment concernée par les carrières longues.
01:09:03 En revanche, dans le détail, il n'y a pas précisément ce que voulait Aurélien Pradié.
01:09:06 Lui notamment, il voulait qu'à partir d'un mois travaillé,
01:09:09 par exemple avant 16 ans, ça puisse compter comme un trimestre.
01:09:11 Eh bien ça, ça ne sera pas le cas.
01:09:13 Donc si Aurélien Pradié est toujours arc-bouté sur cette position,
01:09:16 finalement, ça ne va pas au bout du compte.
01:09:18 En revanche, le gouvernement a quand même lâché sur la généralisation des carrières longues.
01:09:22 Ils ont lâché aussi sur le CDI senior.
01:09:25 On rappelle que le gouvernement n'en voulait pas à la base.
01:09:27 L'index senior sera bien pour les entreprises de plus de 300 salariés et non pas 50.
01:09:32 Donc on voit bien que le gouvernement, ici plus que jamais avec la majorité,
01:09:36 cherche une majorité au sein aussi de cette commission mixte paritaire.
01:09:39 Et puis, comme tout fait l'objet de débats ici à l'Assemblée nationale,
01:09:42 pour l'anecdote, le gros débat qui avait lieu juste avant que je prenne la parole,
01:09:46 c'était de savoir à quelle heure serait la pause déjeuner,
01:09:48 puisque les élus de l'ANUPS voulaient une pause maintenant
01:09:52 pour parler de l'article 7 à la reprise.
01:09:54 Et finalement, la présidente de la commission a décidé, elle, de maintenir les débats.
01:09:58 D'abord, on vote l'article 7, l'article phare de cette réforme.
01:10:01 Ensuite, on se repose un peu.
01:10:02 Eh bien oui, surtout avec cet article 7.
01:10:04 Merci Élodie qui nous raconte tout.
01:10:06 On a l'impression d'être une petite souris.
01:10:07 Ce n'est pas le moment de parler des rats, mais dans la commission mixte paritaire.
01:10:12 Merci encore Élodie.
01:10:13 On reviendra vers vous tout à l'heure.
01:10:14 Je vais quand même aller sur ce qui se passe.
01:10:16 Non mais si Aurélien Pradié a gain de cause sur les carrières longues
01:10:20 et qu'il ne vote pas le texte parce qu'il voulait que les jobs d'été
01:10:22 soient pris en compte dans les carrières longues.
01:10:24 Il en faut une majorité.
01:10:25 Ça prouvera juste une chose que ce ne sont pas des questions de fond qui l'animent,
01:10:29 mais ce sont des questions personnelles.
01:10:30 Oui, mais ça vaudra aussi que la réforme va nous coûter plus cher que les économies.
01:10:35 C'est un peu plus important que l'ambition personnelle de Monsieur Pradié.
01:10:39 C'est la vue sociale des Républicains.
01:10:40 Je ne sais pas si Bruno Le Maire est connecté avec la commission mixte paritaire,
01:10:43 mais il doit y avoir...
01:10:45 Les 13e millions d'ingénieurs ne seront pas épongés.
01:10:47 Le 49.3, carbone de 16, c'est le pire du pire, dit Philippe Martinez.
01:10:53 Alors là, vraiment, là, on voit qu'entre les deux têtes syndicales, déjà,
01:10:57 on a deux discours, deux tons, des mots qui sont très, très différents.
01:11:01 Oui, mais vous l'avez rappelé à Bénicio, Gauthier Loret nous l'a confirmé.
01:11:05 Il y a deux choses qui sont incontournables.
01:11:06 D'abord, c'est la constitutionnalité de l'article 49.3.
01:11:09 On n'est pas dans un artifice.
01:11:12 Le problème, c'est de savoir s'il est employé à bon escient.
01:11:14 Et la question de méthode interroge plus l'article 48.1 que l'article 49.3.
01:11:19 Bon, c'est ça, le débat constitutionnel qui aura lieu.
01:11:21 La deuxième chose qui est intéressante, c'est la grille de lecture
01:11:26 qui permet de voir à quel moment on verse dans la sédition.
01:11:31 C'est-à-dire que si on refuse une loi qui est adoptée démocratiquement,
01:11:35 si on rentre en opposition avec la loi applicable,
01:11:40 on rentre dans un schéma insurrectionnel qui peut être tout à fait revendiqué.
01:11:45 Je pense, j'ai vu tout à l'heure des drapeaux de la CNT,
01:11:47 je pense que peu leur importe le vote démocratique ou non, ils iront au contact.
01:11:53 Mais on ne peut pas dire qu'on poursuit dans la légalité.
01:11:56 Et à ce moment-là, ça interroge aussi la capacité à débattre avec le gouvernement.
01:12:00 C'est la question qui se pose dès maintenant, puisqu'on est déjà dans la suite.
01:12:03 Quand sera-t-il ? 49.3, ce serait le pire du pire.
01:12:06 Et est-ce que la légitimité...
01:12:07 Enfin, je pose la question, c'est Philippe Martinez qui le dit.
01:12:10 La légitimité de la rue avant la légitimité du Parlement.
01:12:13 Et nous, la pause a été votée ?
01:12:15 À tout de suite.
01:12:17 Nous allons parler et nous continuons à être évidemment présents dans les rues de France,
01:12:22 Paris, Nantes, Rennes, Marseille.
01:12:24 Marseille où la mobilisation s'est terminée avec un écart incroyable
01:12:27 entre les chiffres, les estimations de la police et des syndicats.
01:12:30 L'ambiance, pendant ce temps, elle se tend sérieusement en commission mixte paritaire
01:12:35 avec la majorité et les LR qui veulent embrayer sur le fameux article 7.
01:12:40 Et puis la NUPES qui a arraché difficilement une pause,
01:12:43 enfin on va vous expliquer tout cela avec Elodie Huchard et Gauthier Lebrecht.
01:12:47 Mais tout d'abord, les titres, c'est News Info.
01:12:49 Oui, cette commission mixte paritaire qui a débuté ce matin à 9h,
01:12:56 7 députés et 7 sénateurs cherchent un compromis sur la réforme des retraites.
01:13:00 Nous sommes dans une commission mixte paritaire hors sol.
01:13:03 A dit ce matin Mathilde Panot, présidente du groupe LFI,
01:13:05 à l'Assemblée lors d'une pause dans les débats.
01:13:08 Pour l'instant, il se serait mis d'accord pour 43 ans.
01:13:11 Sur les carrières longues, mais les discussions se poursuivent.
01:13:14 Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a pris la parole ce midi.
01:13:18 Le gouvernement cherche plus que jamais à obtenir le soutien d'une majorité naturelle
01:13:22 pour sa réforme des retraites.
01:13:24 C'est ce qu'il a précisé le gouvernement qui accuse également Anne Hidalgo,
01:13:27 la maire de Paris, d'imposer aux Parisiens l'accumulation des poubelles.
01:13:31 Justement, regardez ce sondage, CSA pour CNews.
01:13:34 Gérald Darmanin a donné instruction au préfet de police de Paris
01:13:37 de demander à la NUPE de faire un accord.
01:13:39 Le préfet de police de Paris a demandé à la mairie de réquisitionner
01:13:42 des moyens pour évacuer les déchets.
01:13:44 Vous êtes qu'à 57% à y être favorable, un chiffre qui monte à 62% chez les Parisiens.
01:13:50 Merci à vous Audrey.
01:13:52 Dans quelques instants, on écoutera justement les réactions,
01:13:55 alors que je vous ai dit que ça chauffait à la commission mixte paritaire.
01:13:59 Mais tout d'abord, on va se rendre dans le cortège parisien qui s'élancera d'ici une demi-heure.
01:14:03 Nous sommes avec notre journaliste Jeanne Cancart.
01:14:06 Jeanne, il va s'élancer dans une demi-heure.
01:14:08 D'ores et déjà, il y a évidemment du monde sur place à Paris,
01:14:12 avec à la fois la question de savoir si les cortèges seront denses,
01:14:17 mais aussi quand même, évidemment, le risque de tension, de violence
01:14:20 vers la fin de l'après-midi pour ce cortège parisien.
01:14:23 Oui, exactement Sonia, et c'est justement pour ça que la préfecture de police
01:14:29 parle d'une journée de contestation sous tension, sous haut risque,
01:14:34 puisque la police redoute la présence de plus d'un millier d'éléments radicaux,
01:14:39 de casseurs qui pourraient s'infiltrer ici, dans les allées du cortège.
01:14:42 Donc il y a un dispositif policier de force de l'ordre qui est très important,
01:14:46 déployé ici dans les rues de la capitale pour cette huitième journée de contestation.
01:14:50 Et dans ce cortège, quand on va parler un petit peu aux manifestants,
01:14:53 ce qui frappe quand on leur parle, c'est qu'ils nous disent "c'est la dernière ligne droite",
01:14:57 ils le savent, c'est un des derniers moments où ils peuvent tenter de se faire entendre.
01:15:02 Ils espèrent donc une mobilisation très forte, au moins aussi importante que celle de mardi dernier,
01:15:07 vous savez, celle du 7 mars dernier, où 700 000 personnes étaient rassemblées à Paris,
01:15:12 selon les syndicats, 80 000 selon le ministère de l'Intérieur,
01:15:15 et les manifestants qui nous disent aussi que même si le texte est bien, il est adopté,
01:15:19 même si cette réforme, elle est votée, dans tous les cas, ils veulent continuer à protester
01:15:24 jusqu'au retrait total de cette réforme.
01:15:26 Le cortège va maintenant s'élancer d'ici une demi-heure direction Place d'Italie.
01:15:31 Il faut savoir qu'on va passer pas très loin finalement de l'Assemblée nationale,
01:15:35 donc du Palais Bourbon, là où en ce moment députés et sénateurs tentent de trouver un compromis.
01:15:40 Merci à vous Jeanne Cancard, en direct et en duplex depuis le cortège parisien.
01:15:44 C'est vrai Grégory Joron qu'on a aussi le regard fixé,
01:15:48 généralement en fin d'après-midi, vers ce cortège parisien et ce qu'il peut advenir.
01:15:54 Là, j'allais dire, le risque, il est vraiment réel, on peut le dire,
01:15:58 sans extrapoler sur ce qui va se passer.
01:16:00 Oui, il est réel, voilà, dans ses fêtes, à peu près un millier de black blocs,
01:16:04 ou en tout cas d'éléments ultra-violents.
01:16:07 Un millier ?
01:16:08 Un millier, quasiment, oui, c'est ce que le journaliste a dit,
01:16:11 et globalement c'est ce qui est recoupé de toute façon.
01:16:14 C'est en général ce qui arrive à Paris notamment, et on peut noter surtout une chose,
01:16:19 c'est que quand ça chauffe, ils n'attendent pas vraiment la fin du parcours maintenant,
01:16:24 puisque de toute façon ils ne sont plus dans le parcours.
01:16:26 Ils ont essayé sûrement, à mon sens, de perturber justement le cortège, sa progression,
01:16:33 et s'ils sont présents, on ne tardera pas de toute façon à les voir arriver,
01:16:38 notamment en tête de cortège, c'est là que l'enjeu se déroule aujourd'hui,
01:16:41 puisque avec les services d'ordre, ils n'arrivent pas à pénétrer normalement dans la manifestation.
01:16:45 Si vous nous rejoignez à l'instant, il est un peu plus de 13h30 en direct sur CNews,
01:16:49 avec, vous le voyez, pour cette huitième journée de mobilisation, des cortèges un petit peu partout.
01:16:55 Il est vrai, moins dense, avec les premiers chiffres qui nous remontent.
01:16:59 Le cortège parisien s'élancera à partir de 14h.
01:17:01 Les leaders syndicaux ont d'ores et déjà pris la parole.
01:17:04 Le patron de la CGT, Philippe Martinez, affirmant que la mobilisation ne s'arrêtera pas,
01:17:09 et Laurent Berger, qui maintient évidemment qu'il y a une détermination et une colère,
01:17:13 mais qui affirme qu'il y a une légitimité du Parlement.
01:17:17 Est-ce qu'on peut rappeler en quelques mots, Gauthier, ce qui va se passer maintenant ?
01:17:21 À partir d'aujourd'hui, s'il y a un texte qui sort de la commission mixte paritaire,
01:17:25 demain, jeudi, qu'est-ce qui va se passer ?
01:17:28 Demain, s'il y a accord de la commission mixte paritaire,
01:17:31 on rappelle que c'est très probable qu'il y ait accord,
01:17:33 parce que sur 14 membres, 10 sont favorables à cette réforme des retraites.
01:17:36 Donc, vote demain matin à 9h au Sénat, et puis vote dans l'après-midi à l'Assemblée nationale.
01:17:41 Et le suspense, vous le savez, c'est l'usage ou non du 49.3.
01:17:45 Ce qui est en train de se passer est très intéressant en commission mixte paritaire.
01:17:49 La majorité va sans doute plus loin que ce qu'on avait imaginé
01:17:52 dans les concessions qu'elle accorde aux Républicains.
01:17:55 Le CDI senior voulu par Bruno Retailleau, chiffré entre 800 millions et 2 milliards par Gabriel Attal,
01:18:02 c'est oui pour la majorité.
01:18:04 Les carrières longues avec 43 annuités maximum, ça a l'air d'être oui pour la majorité.
01:18:08 Donc, on imagine mal les députés LR frondeurs de la ligne Ciotti-Marlex,
01:18:14 ne pas rentrer dans le rang, ou alors ça serait pour d'autres raisons
01:18:17 que des raisons idéologiques de fond sur ce texte.
01:18:20 Les ambitions.
01:18:21 Les ambitions personnelles, notamment celles d'Aurélien Pradié.
01:18:23 Et je rappelle deux choses, le temps joue en faveur du gouvernement,
01:18:26 non seulement comme je viens de vous le dire, du côté du Parlement,
01:18:29 mais aussi en ce qui concerne les grévistes, parce que faire grève, ça coûte de l'argent.
01:18:33 Donc plus les journées passent, plus les grévistes perdent de l'argent.
01:18:36 Je vous ai donné tout à l'heure les chiffres de Marseille,
01:18:38 160 000 manifestants selon les syndicats, 7000 pour la police.
01:18:41 On va se rendre à Lyon pour voir où en sont les cortèges avec vous.
01:18:46 Olivier Madinier.
01:18:47 Et puis la question aussi de qui est présent, quel profil.
01:18:50 Je vous vois depuis tout à l'heure sur nos différentes images
01:18:52 qu'il y a beaucoup de jeunes aussi qui participent à ces manifestations.
01:18:56 Est-ce que c'est également votre constat, Olivier ?
01:18:59 Oui, absolument.
01:19:02 Beaucoup de jeunes et d'étudiants qui ont pris place dès la tête de ce cortège
01:19:08 devant les représentants syndicaux, qui avec la CGT, qui suit ces lycéens.
01:19:15 Alors il y a aussi en toute tête de cortège des black box qui veulent en découdre,
01:19:22 qui sont cagoulés et comme à Chalka à chaque fois dans ces manifestations à Lyon,
01:19:27 il y a des violences en fin de manifestation.
01:19:31 Là et aujourd'hui, il y a bien sûr une forte présence policière,
01:19:35 quoi qu'il en soit.
01:19:36 Pour le moment, tout se passe bien, tout est bon enfant.
01:19:39 Il est difficile d'avoir une indication sur la mobilisation.
01:19:43 La semaine dernière, il y avait une mobilisation record depuis le début du mouvement.
01:19:48 On a l'impression cette semaine, peut-être qu'il y a un peu moins de monde.
01:19:52 En tout cas, le cortège vient de partir de la manufacture des tabacs,
01:19:56 direction la place Belcourt, à 3 km d'ici.
01:20:01 Alors on évoque aussi, merci Olivier Madigny, en direct en duplex de Lyon,
01:20:06 des cortèges moins fournis.
01:20:07 Il faut dire, Kévin Bossuet, que pour beaucoup c'est difficile.
01:20:10 C'est la huitième journée pour les enseignants, notamment les professeurs comme vous,
01:20:14 ça pèse lourd.
01:20:15 Évidemment que ça pèse lourd, parce qu'une journée de grève, c'est autour de 100 euros.
01:20:19 Donc imaginez, là on est au huitième jour de grève.
01:20:23 Imaginez, pour un salaire de professeur, c'est quelque chose qui n'est pas possible.
01:20:27 Et je pense que dans les salles des professeurs, en tout cas moi c'est ce que je ressens,
01:20:30 il y a une forme de fatalisme finalement.
01:20:32 Le gouvernement va réussir à faire passer cette réforme.
01:20:37 Ils n'ont évidemment aucun espoir, mais là ce qui se joue également dans les salles des professeurs,
01:20:42 c'est toute la question autour du pouvoir d'achat.
01:20:44 Et c'est tout le débat qui va venir autour du pacte, puisque le gouvernement va mettre en place
01:20:49 notamment une augmentation des salaires des enseignants,
01:20:53 à condition qu'ils acceptent de réaliser des travaux supplémentaires.
01:20:57 Et dernière chose que j'aimerais ajouter, c'est la jeunesse, parce que la jeunesse n'est pas entrée dans ce mouvement.
01:21:02 Monsieur Boyard nous avait prédit une insurrection de la jeunesse,
01:21:06 sauf que mardi dernier, seulement 1% des lycées étaient bloqués.
01:21:11 Et les jeunes ont bien conscience que de toute manière,
01:21:14 ils verront d'autres réformes avant qu'ils arrivent à l'âge de la retraite.
01:21:18 Vous avez raison de souligner cela, malgré tout, moi je parle toujours des conséquences, des fractures.
01:21:22 Ce qu'a souligné Philippe Martinez, quand on voit que ça se décide quand même,
01:21:25 l'accord sur le texte dans un conclave, une commission mixed-parité dont on ne sait rien.
01:21:30 Alors c'est normal, c'est ainsi que ça fonctionne.
01:21:33 C'est surtout que s'il y avait eu des caméras, on imagine le cirque auquel on aurait eu le droit.
01:21:41 C'est comme le 49.3, tout ça est dans la constitution, il n'y a pas de quoi crier au scandale,
01:21:49 parce que le vote aura lieu publiquement.
01:21:55 Il n'y a pas de raison de s'énerver, on n'a pas besoin d'assister à toutes les négociations.
01:22:01 Là, ils sont en train de se mettre sur des dispositifs importants, à l'abri de tous les regards.
01:22:07 Mais il sera pas voté, c'est pas un vote.
01:22:09 Je sais bien, mais c'est des négociations, des discussions qui ont lieu.
01:22:12 On a un peuple politisé, les gens suivent.
01:22:15 Donc ils voient très bien que les derniers arguments de l'exécutif sur l'équilibre financier,
01:22:20 qui a été vraiment l'argument d'autorité,
01:22:24 est en train de filer dans cette commission mixed-paritaire sur les contreparties.
01:22:28 Deuxième chose, une séquence Sonia se termine demain soir, bien évidemment.
01:22:33 Mais ça ne veut pas dire qu'on en a fini avec la question des retraites.
01:22:36 Pourquoi ? Parce que cette réforme ne règle rien sur la durée.
01:22:40 On voit des prémices de sujets dans l'exécutif, sur la capitalisation, sur de nouveau un système par points.
01:22:49 Et puis, vous avez aimé le 49.3, vous allez vous passionner pour le RIP,
01:22:54 ce référendum d'initiative partagée, qui fait partie aussi de la Constitution, c'est l'article 11,
01:23:00 qui prévoit que si 185 parlementaires, le chiffre est atteint,
01:23:06 déposent un projet de loi et réunissent 4,7 millions de personnes,
01:23:12 on peut de nouveau aller vers l'idée référendaire sur cette question.
01:23:17 On va écouter s'il vous plaît trois réactions même à la sortie,
01:23:21 en tous les cas pendant la pause, à la commission mixte paritaire à l'Assemblée nationale.
01:23:25 Sandra Rousseau, je crois qu'elle était suppléante dans cette commission.
01:23:29 Mathilde Panot, qui elle, est titulaire, on va dire.
01:23:32 Et puis Philippe Huigier, je crois qu'on dit titulaire, comme un match.
01:23:36 Et Philippe Huigier, c'est centriste. Écoutons-les.
01:23:40 C'est pour l'armée.
01:23:42 C'est l'amour total, là, je pense que l'amour il est dans le pré, il est dans la CP.
01:23:47 Il ferait mieux de regarder ce qu'ils ont obtenu sur les 43 ans, parce que c'est pas 43 ans et qu'il y a plein de gens qui...
01:23:53 Regardez le tweet d'Olivier Faure.
01:23:55 Regardez les analyses qui ont été faites, notamment par Olivier Faure,
01:23:59 il y a que un tiers des gens qui seraient concernés,
01:24:04 donc il ferait mieux de regarder le deal qu'ils sont en train de passer,
01:24:06 parce que je pense qu'ils se font rouler dans la farine.
01:24:08 Bien qu'ils aiment bien manier les mots, il n'y a pas d'amour fou, simplement on essaie d'avancer.
01:24:12 Je crois qu'on a un débat assez serein, d'ailleurs j'observe qu'il n'y a pas eu de débordement pour le moment.
01:24:16 Je souhaite que ça continue ainsi, et donc la présidente a voulu donner un peu d'apaisement,
01:24:19 en laissant une quinzaine de minutes, pour que l'on puisse, pour ceux qui veulent manger des sandwiches, les prendre,
01:24:24 et puis les autres, eh bien on est prêt à retravailler dans quelques instants.
01:24:27 Bon, réaction ?
01:24:29 On voit que la stratégie de la NUPES, une nouvelle fois, c'est de jouer la montre,
01:24:33 comme ils l'ont fait lors des débats, en essayant de les freiner,
01:24:36 tant au Sénat d'ailleurs qu'à l'Assemblée, pour essayer d'empêcher le vote.
01:24:40 Donc là, effectivement, ils demandent des pauses pour essayer de jouer la montre,
01:24:43 parce qu'ils voient bien que, encore une fois, sur 14 membres, il y en a 10 qui sont favorables,
01:24:47 il y a les LR et Renaissance qui sont en train de tomber d'accord, finalement, plus facilement que ce qu'on aurait pu croire.
01:24:53 Ne l'était-il pas déjà avant ?
01:24:55 Alors il y a une controverse sur les carrières longues, on le voit dans ce qui filtre,
01:24:59 puisqu'un tiers des gens en carrière longue ne cotiseront plus de 43 ans,
01:25:02 certains iront même jusqu'à 44 ans et trois trimestres.
01:25:05 C'est une lecture de ce qui a été concédé par un député socialiste,
01:25:09 donc il faut voir de près ce qui a véritablement été arbitré.
01:25:13 Mais ça, on le saura que quand il y aura la fumée blanche et le texte.
01:25:18 Or, pour avoir la fumée blanche et le texte, il y a la commission mixte paritaire qui travaille,
01:25:23 et c'est, contrairement à ce que dit la NUPES, ce ne sont pas les petits arrangements entre amis,
01:25:27 c'est pas là que ça se joue, c'est pas à la commission mixte paritaire,
01:25:30 c'est en dehors, en prévision de qui va voter quoi dans l'émission.
01:25:33 Puisqu'on connaît en réalité déjà la teneur du texte de la commission mixte paritaire,
01:25:38 tout le monde s'étant accordé abdication là aussi.
01:25:41 Vraiment, quand je dis tout se joue en ce moment, vous avez la rue,
01:25:45 vous avez la commission mixte paritaire, donc le Parlement,
01:25:49 et vous avez l'exécutif qui, là, j'imagine que ça chauffe,
01:25:52 les téléphones, les appels, etc., qui sont en train de compter.
01:25:56 C'est ce qu'on a appelé le call center.
01:25:58 Le call center mis en place, effectivement.
01:26:00 Alors Olivier Véran a dit que c'était du fantasme de journaliste
01:26:03 et qu'il n'avait pas personnellement appelé tel ou tel député,
01:26:06 comme ce que certains députés ont pu dire, notamment, je crois, ce matin,
01:26:09 sur l'antenne d'RTL, qu'en échange de vote, on leur promettait
01:26:12 telle ou telle chose dans leur circonscription.
01:26:14 Mais effectivement, Franck Riester, ministre des Relations avec le Parlement,
01:26:19 est chargé depuis plusieurs semaines, alors est-ce que ça est sous forme
01:26:22 de tableau avec ses équipes ? Sans doute que oui, de compter chaque voix,
01:26:25 puisque ça va se jouer à quatre, cinq, six voix près.
01:26:27 Il n'a pas intérêt à se tromper, alors.
01:26:29 Il n'a pas intérêt à se tromper, parce qu'il faut, pour comprendre
01:26:31 Emmanuel Macron et la psychologie dans laquelle il est,
01:26:33 il faut se rappeler que quand il était ministre de l'Économie,
01:26:35 Manuel Valls lui a imposé un 49-3, alors que Manuel Valls était
01:26:38 Premier ministre sur sa loi Macron.
01:26:39 Lui n'en voulait pas, il pensait que ça allait passer.
01:26:42 Manuel Valls a eu un doute, il n'a pas voulu tenter le diable,
01:26:45 et il lui a dit 49-3.
01:26:46 On verra si Emmanuel Macron est plus joueur, puisque c'est lui qui va décider.
01:26:49 Je m'attendais, il y avait une majorité à ce moment-là qui était comment ?
01:26:52 C'était en 2015.
01:26:53 Oui, mais je me rappelle les frondeurs.
01:26:55 C'était les frondeurs.
01:26:56 C'était les frondeurs, oui.
01:26:57 C'était très rétract sur le texte.
01:26:59 Vous pensez qu'il est traumatisé ?
01:27:02 Je pense que c'est intéressant de voir qu'Emmanuel Macron est joueur,
01:27:06 que le 49-3 n'a pas été évoqué en Conseil des ministres.
01:27:09 Mais c'est facile d'être, pardonnez-moi, joueur avec la tête de quelqu'un d'autre,
01:27:11 c'est Elisabeth Borne, le fusible ?
01:27:13 Ah, bien sûr.
01:27:14 Mais oui, on est dans un sacré conclubé.
01:27:16 C'est le patron.
01:27:17 C'est le patron.
01:27:18 Bah oui.
01:27:19 Le 49-3, quand il a actionné, il faut qu'il y ait un accord de principe du gouvernement.
01:27:22 Donc il faut que l'accord soit donné en Conseil des ministres.
01:27:25 Ça n'a pas été évoqué en Conseil des ministres, a dit aujourd'hui Olivier Véran.
01:27:29 Donc il n'y a pas l'accord du gouvernement.
01:27:31 Donc c'est un premier indice.
01:27:33 Il ne le cacherait pas, je pense, comme ça, au front.
01:27:35 C'est compliqué de cacher.
01:27:37 Il y a des comptes rendus.
01:27:38 Souvent le contraire.
01:27:39 Mais là, très clairement, ça doit être rendu public.
01:27:42 Il ne peut pas enclencher un 49-3 en Conseil des ministres aujourd'hui
01:27:45 alors que la commission mixte paritaire...
01:27:47 Pas enclencher, en parler, Olivier Véran.
01:27:49 En parler, mais on ne peut pas acter la décision d'engager le 49-3.
01:27:53 Mais nous sommes d'accord.
01:27:55 Si le 49-3 est actionné, il faudra un Conseil des ministres demain.
01:28:00 Demain.
01:28:01 Pour donner l'aval du gouvernement.
01:28:03 Donc demain, attendez, je vais essayer de comprendre.
01:28:05 Donc demain, par exemple, dans les matinales, il n'y aura aucun ministre ?
01:28:08 Ça ne veut pas dire que je ne fais pas le...
01:28:10 [Rires]
01:28:12 C'est vous qui recevez les ministres le matin, cher Seigneur.
01:28:15 Non, mais ce que je veux dire, ils sont occupés, ils vont être convoqués.
01:28:18 Si il est enclenché, non.
01:28:19 Si il est enclenché, ça peut être un Conseil des ministres entre 2002 et 2002.
01:28:21 Il n'y aura pas de 49-3 au Sénat.
01:28:23 C'est ce que j'allais vous répondre.
01:28:24 Ils peuvent faire les matinales à 8h30.
01:28:26 Ils peuvent être chez Sonia Mabou, seuls, préparés à 8h30.
01:28:29 Et en Conseil des ministres à 10h.
01:28:31 Il a tout compris à ma question.
01:28:33 En revanche, il ne le saura pas quand il viendra chez vous, ce ministre.
01:28:37 Il ne le saura pas.
01:28:38 Donc ça ne sert à rien.
01:28:39 Non, parce que moi, je ne crois pas que la décision sera prise au dernier moment.
01:28:44 Elle sera prise après la commission mixte paritaire, très certainement.
01:28:47 On va comprendre dans les heures qui vont suivre, pour ne pas dire moins,
01:28:50 quand les sénateurs et les députés se seront mis d'accord ou non,
01:28:54 si les LR, du moins, partiront dans le rang pour voter avec le gouvernement.
01:28:58 Après, vous me direz, parce qu'il va y avoir une pression sur les parlementaires incroyable.
01:29:02 Ah bah oui.
01:29:03 Michael Chayou, comment ça se passe à Nantes pour la suite du cortège ?
01:29:05 Je ne sais pas si ça touche à sa fin, de votre côté, la mobilité.
01:29:08 Non, je ne pense pas.
01:29:09 Mais comment se passe la gestion des moments de tension, des eaux chauffourées tout à l'heure ?
01:29:14 La seule fumée blanche qu'on voit ici, Sonia, c'est celle des gaz lacrymogènes
01:29:21 qui sont tirés en ombre par les forces de l'ordre,
01:29:23 qui sont très présentes, en nombre très important, excusez-moi, ici, pour encadrer ce cortège.
01:29:33 Alors, vous dire où on en est là, tout de suite, là, maintenant,
01:29:36 en fait, c'est un peu compliqué, parce qu'on est sur un moment de confusion,
01:29:40 puisque les forces de l'ordre ont empêché la tête de manifestation
01:29:43 qui était tenue par un groupe de Black Blocs de poursuivre le chemin vers le point d'arrivée.
01:29:49 Et donc, je vois juste derrière les forces de l'ordre, là-bas, le camion de la CGT,
01:29:53 avec quelques tracteurs de la Confédération parisienne qui sont à l'arrêt, en stand-by.
01:29:58 Difficile de dire où on en est vraiment pour le moment,
01:30:00 mais il y a eu des moments de tension tout à l'heure assez importants, avec des jets de projectiles.
01:30:04 On a même vu des pavés lancés sur les forces de l'ordre tout à l'heure.
01:30:08 Mais là, pour le moment, les choses sont en train de se calmer.
01:30:12 Et c'est mieux ainsi, évidemment.
01:30:14 Merci, Mickaël Chahut, en direct et en duplex de Nantes.
01:30:17 Alors, je vous le disais, la pression sur les parlementaires,
01:30:19 Laurent Berger a appelé à un rassemblement devant l'Assemblée nationale.
01:30:24 Mais entre la pression qui vient des syndicats, quand ils reviennent dans leurs circonscriptions,
01:30:29 les groupes, l'exécutif...
01:30:31 Il y a une technique pour échapper à la pression.
01:30:34 Il faut fermer son téléphone.
01:30:36 C'est une technique.
01:30:38 Les débuts de TLR, ce n'est pas le téléphone, c'est le marché.
01:30:42 Mais le fait d'être bien reçu sur le marché, c'est plutôt de ne pas voter cette réforme.
01:30:51 C'est exactement ce que je veux dire.
01:30:53 Et puis, il y a une deuxième technique, c'est de devenir courageux.
01:30:56 Et si on est adepte de la réforme, ne pas avoir peur de perdre les prochaines législatives.
01:31:02 Et si on n'est pas adepte de la réforme, ne pas avoir peur de déplaire à ceux qui vous promettent quoi que ce soit.
01:31:09 Surtout que cette réforme, c'était dans le programme des Républicains.
01:31:13 Donc moi je suis désolé.
01:31:15 C'était même plus.
01:31:16 Comment un député Les Républicains ne peut pas voter cette réforme alors que Les Républicains...
01:31:20 Mais d'accord.
01:31:21 Vous avez entendu ce qu'ils vous ont dit.
01:31:23 Même s'ils voulaient pour la réforme de 35 ans, ils auraient mis beaucoup de dispositions.
01:31:27 Donc c'est pour ça.
01:31:28 Ah bon, c'est le discours...
01:31:29 J'allais dire du pipo, mais...
01:31:31 Non, vous ne pouvez pas le dire.
01:31:33 Vous savez qui, demain matin ?
01:31:35 Quel ministre ?
01:31:36 Mais vous, cher ami.
01:31:38 Non, moi je ne peux pas.
01:31:39 Non, mais c'est ça.
01:31:40 La question de demain matin...
01:31:41 Il y a un dernier mot qu'on n'a pas évoqué, c'est les frondeurs chez Renaissance.
01:31:44 Au Modem, il y en avait un qui est rentré.
01:31:46 Ils sont tous en train de rentrer dans le rang, même à Renaissance également, parce qu'ils ont peur de l'exclusion.
01:31:51 Mais pardon, c'est la menace nucléaire ça, l'exclusion du groupe ?
01:31:54 Je pense que ça a beaucoup joué, l'exclusion du groupe et l'exclusion des commissions.
01:31:58 Il y en a qui ont des sièges en commission.
01:31:59 Vous êtes exclu de votre groupe, vous vous retrouvez au fond de l'Assemblée nationale en en inscrit avec un temps de parole réduit comme peau de chagrin.
01:32:05 Un paria.
01:32:06 Oui, c'est ça, un paria.
01:32:07 Comme 14.
01:32:08 Comme Adrien Quatennens qui a été suspendu 4 mois du groupe insoumis.
01:32:11 Mais effectivement, ça a dû jouer et c'est très intéressant.
01:32:14 Qui va décider ? Moi je veux savoir qui ?
01:32:16 Emmanuel Macron seul ? Est-ce qu'Elisabeth Borne ?
01:32:18 C'est Emmanuel Macron le...
01:32:20 D'accord, mais elle, elle peut dire...
01:32:21 Elisabeth Borne, elle ne voulait pas décaler l'âge légal de 62 à 64 ans.
01:32:24 Elle défend quoi aujourd'hui ?
01:32:25 C'est ça.
01:32:26 Le décalage de départ de 62 à 64 ans.
01:32:29 Terrible la politique.
01:32:30 Normalement, ça appelle un commentaire ça.
01:32:35 Non mais ce qui est terrible, c'est l'image que ça renvoie.
01:32:37 C'est-à-dire qu'il ne faudra pas s'attender de l'abstention prochaine aux élections
01:32:40 à partir du moment où chacun des tenants des positions respectives trahit précisément...
01:32:45 Oui, mais car bon là, il est presque 14h et 13h50, dans 10 minutes ça va s'élancer le cortège parisien.
01:32:51 À Marseille c'est terminé, on voit quand même qu'il y a un reflux de la mobilisation et de la...
01:32:56 Tout le monde peut s'attendre à cela.
01:32:58 Après 8 journées de mobilisation pour...
01:33:00 Mais la France n'est pas à l'arrêt.
01:33:01 Mais dites-moi, vous avez raison.
01:33:02 Elle ne l'a jamais été, contrairement à ce qu'on avait pu croire.
01:33:05 Non mais c'est pas grave.
01:33:06 Et où en sont les manifestations dans les petits et dans les grands qui m'intéressent ?
01:33:10 La question c'est comment maintenant transformer ?
01:33:13 Parce que c'est vraiment, attention, cette résignation dans l'opinion publique.
01:33:18 Attention, parce qu'après, pour les syndicats, il va falloir de nouveau les faire asseoir à la table,
01:33:22 pour un gouvernement, parce qu'il y a un sud de quinquennat.
01:33:25 Les oppositions, avec les pressions que vous avez mises, attention.
01:33:28 Le projet de loi immigration qui arrive, ça ne va pas être une mince affaire.
01:33:31 Et puis vous avez les Français, majoritairement contre cette réforme de retraite.
01:33:35 S'il y a un 49-3, bonne chance.
01:33:37 Et c'est pas dans le 49-3 qu'il y serait une trace, je pense que c'est l'accumulation.
01:33:40 49-3, 47-1, vote bloqué au Sénat, c'est ça qui peut laisser...
01:33:44 Vote bloqué au Sénat, qui l'a retenu à part vous ?
01:33:47 Non mais c'est l'accumulation.
01:33:48 C'est l'accumulation.
01:33:49 Les personnes qui suivent ça, ils se disent "ça se passe pas très bien quand même".
01:33:52 "Cette démocratie ne va pas très bien".
01:33:54 Vous avez des gens avec des pancartes contre le vote bloqué au Sénat.
01:33:57 Il ne s'est rien passé dans le pays depuis les Gilets jaunes.
01:33:59 La crise de la représentativité est une vraie question et on aura l'occasion d'en reparler.
01:34:03 Chers amis, merci beaucoup.
01:34:04 Et nous vous regarderons demain matin.
01:34:06 C'est un plaisir.
01:34:07 La suite, on verra le résultat.
01:34:11 Restez avec nous, la suite évidemment, avec tous nos journalistes sur le terrain.
01:34:15 Et je les remercie évidemment pour le travail et à l'antenne, avec à venir la parole au français,
01:34:20 Clémy Mathias et la suite évidemment.
01:34:22 Et à demain, évidemment.
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