Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00 Bonjour à vous et bienvenue à tous en direct bien sûr pour Midi News avec cette visite sous haute surveillance
00:00:07 celle du président Emmanuel Macron qui va présenter dans quelques instants un plan haut à Savine-le-Lac dans les Hautes-Alpes
00:00:15 et avec un comité d'accueil comme vous le voyez sur place au sujet notamment de la réforme des retraites
00:00:20 et déjà au moins deux manifestants interpellés nous seront bien sûr sur place.
00:00:25 Quelle suite à Sainte-Soline après les scènes de chaos, la bataille devient politique entre le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et la France Insoumise.
00:00:33 Polémique sur l'intervention des secours, polémique sur l'utilisation de certaines armes, pardonnez-moi, le climat politique et social ne cesse de se tendre.
00:00:42 On en parlera également avec nos invités mais tout d'abord le journal. Bonjour à vous cher Michael.
00:00:47 Bonjour Sonia, bonjour à tous. Emmanuel Macron dans les Hautes-Alpes.
00:00:50 Le chef de l'État présente aujourd'hui son plan haut dont l'objectif est d'améliorer la gestion de l'eau.
00:00:56 Stéphanie Rouquier, vous êtes à Savine-le-Lac où on attend le chef de l'État dans une ambiance plus que tendue.
00:01:02 Oui effectivement, là pour l'instant vous le voyez précisément, maintenant c'est calme mais un peu plus tôt il y a eu quelques tensions.
00:01:11 Ces manifestants qui voulaient dignement selon leurs termes accueillir Emmanuel Macron,
00:01:16 ils s'étaient rassemblés, ils s'étaient regroupés en plein milieu de ce carrefour au fond pour essayer de bloquer le passage et l'avenue d'Emmanuel Macron.
00:01:25 Alors bien évidemment les gendarmes mobiles et les CRS les ont repoussés, des gaz lacrymogènes ont été tirés,
00:01:33 deux manifestants ont été interpellés mais pour l'instant vous le voyez, ils sont regroupés, ils sont nassés sur ce petit parking privé des manifestants
00:01:42 qui m'ont expliqué bien évidemment que hors de question pour eux de voir Emmanuel Macron ici chez eux,
00:01:49 venir parler de toute autre chose que la réforme des retraites.
00:01:52 L'eau pour eux est importante mais hors de question de passer le sujet de la réforme des retraites, hors de question qu'elle reste active.
00:02:01 Merci beaucoup Stéphanie Rouquier.
00:02:03 En direct de Savine-le-Lac, Emmanuel Macron qui effectue donc aujourd'hui son premier déplacement en France depuis deux mois,
00:02:10 à deux pas du lac de Serre-Ponçon, symbole de la forte sécheresse qui sévit actuellement dans le pays.
00:02:16 Écoutez justement Xavier Cousseau, il est responsable du centre nautique au lac et nous explique ce qu'il attend de cette visite.
00:02:23 Ce qu'il peut nous apporter, ça va être de comprendre notre situation, notre position et ça va être de nous apporter une aide
00:02:31 puisque le lac de Serre-Ponçon c'est le domaine public et bon ça appartient à l'État,
00:02:35 de nous permettre de pouvoir travailler en sachant que les conditions du niveau de lac seront de plus en plus basses
00:02:43 et de nous permettre d'aménager les plages un peu plus basses pour qu'on puisse travailler quand le lac sera peut-être à -15 ou -20 mètres,
00:02:50 qu'on puisse avoir des installations qui soient adaptées à ce niveau du lac et puis qui nous soutiennent.
00:02:56 La note risque d'être salée après les dégradations survenues sur le pont de Saint-Nazaire.
00:03:01 La remise en état devrait coûter environ 800 000 euros.
00:03:04 Le département de Loire-Atlantique précise dans un communiqué que plusieurs équipements ont été détruits ou sont hors service.
00:03:12 Dégradation provoquée pour rappel par des manifestants mobilisés contre la réforme des retraites.
00:03:17 Alors qui doit payer la facture ? On vous a posé la question.
00:03:21 Ce n'est pas normal mais je me demande qui d'autre pourrait payer ?
00:03:25 Je pense plutôt que ce soit l'État qui doit payer.
00:03:27 C'est vrai que c'est triste mais pour l'instant il n'y a que cette solution-là.
00:03:30 Ce n'est absolument pas normal, ce n'est pas à nous de payer, ce n'est pas à l'État de payer.
00:03:36 Moi si j'aurais une solution, il faut arrêter les black blocks et nous n'aurons plus de dégâts.
00:03:41 Ces manifestants de payer, ils ont recruté beaucoup, il me semble plusieurs millions d'euros.
00:03:45 Il faudrait se servir de ces millions d'euros pour rembourser tous les dégâts causés par les manifestants.
00:03:50 À Marseille, la gare Saint-Charles a été occupée par des opposants à la réforme des retraites.
00:03:54 Les manifestants ont bloqué toutes les voies.
00:03:56 Le trafic doit reprendre progressivement dans la journée mais des retards sont encore à prévoir dans les prochaines heures.
00:04:04 Et puis l'état de santé du pape inquiète.
00:04:06 Il a été admis à l'hôpital hier pour une infection respiratoire
00:04:09 mais le Vatican a donné des nouvelles rassurantes ce matin.
00:04:12 Les précisions d'Emeric Pourbé.
00:04:15 Pour l'instant en tout cas, les informations de la presse italienne,
00:04:18 qui connaît bien évidemment ce qui se passe au Vatican,
00:04:21 jugent la situation pas préoccupante.
00:04:24 C'est sa deuxième hospitalisation en 10 ans.
00:04:27 Il a 86 ans.
00:04:29 Donc ce n'est pas non plus complètement anormal.
00:04:31 Alors cependant, une journaliste argentine, qui connaît très bien le pape,
00:04:36 a, elle, parlé d'un malaise cardiaque avec des douleurs à la poitrine
00:04:40 qu'il aurait ressenti, que le pape aurait ressenti hier.
00:04:44 Elle explique que ce n'est pas la première fois qu'il avait déjà été hospitalisé
00:04:48 mais pour le coup la presse n'en avait rien su il y a quelques années pour un problème cardiaque.
00:04:53 Donc difficile de savoir, effectivement, de mesurer l'état de gravité du pape
00:04:57 mais pour l'instant en tout cas, les communiqués sont plutôt rassurants.
00:05:00 Et voilà, c'est la fin de ce journal.
00:05:02 Sur ces news, l'actualité continue bien sûr dans Midi News
00:05:06 avec Sonia Mabrouk et ses invités.
00:05:07 Effectivement, je vais vous présenter nos invités.
00:05:09 Tout d'abord, regardez cette image d'attente de l'arrivée d'Emmanuel Macron à Savine-le-Lac.
00:05:16 Il y a déjà eu deux interpellations avant l'arrivée du président de la République.
00:05:20 Il n'est pas dit qu'il va arriver du tout par cette entrée-là.
00:05:24 Et d'ailleurs, il y a peu de probabilité, nous allons le suivre,
00:05:27 et évoquer en réalité aussi le contexte dans lequel se déplace le président de la République.
00:05:32 Je salue nos journalistes Noémie Schultz, bonjour à vous, merci d'être là.
00:05:35 Du service Police-Justice et Gauthier Lebret, bonjour à vous.
00:05:39 Journaliste politique autour de cette table, Caroline Pilastre, bonjour.
00:05:43 Paul Melin, Pierre Gentillet, Joseph Touvenel, merci d'être tous là.
00:05:47 Bonjour à vous.
00:05:49 Gauthier Lebret, c'est la question.
00:05:50 Sous haute surveillance, beaucoup de forces de l'ordre.
00:05:53 Évidemment, le président va parler d'un tout autre sujet que la réforme des retraites,
00:05:58 mais tout le monde, dans toutes les têtes, n'y a qu'un seul sujet.
00:06:00 Oui, la réforme des retraites et son accueil sur place,
00:06:03 puisque c'est la première fois qu'il ressort quelque part de l'Elysée pour aller ailleurs qu'à l'international.
00:06:08 Il l'avait fait, on se souvient, au marché de Rungis, face aux travailleurs.
00:06:12 Et donc là, effectivement, il retourne sur le terrain.
00:06:14 Mais enfin, c'est un semi-retour, puisqu'il n'ira pas au contact de la population.
00:06:17 Il est quelque part bunkerisé, le président.
00:06:19 Je vous rappelle qu'on a demandé au ministre de limiter leurs déplacements ces derniers jours.
00:06:24 Il voulait aller au Stade de France le week-end dernier pour voir France-Pays-Bas.
00:06:28 Il n'y est pas allé de peur de se faire huer par l'entièreté du stade.
00:06:32 Et donc, on voit bien sur les images de Stéphanie Rouquier, depuis Sabine Le Lac,
00:06:35 effectivement, deux interpellations, les manifestants avec les drapeaux de la CGT bien mis à distance
00:06:41 et le chef de l'État qui pourrait en plus même pas passer devant eux
00:06:45 pour éviter, évidemment, d'être hué copieusement.
00:06:48 CGT, force ouvrière, etc.
00:06:50 En fait, ce qui est marquant, Paul Melin, c'est qu'Emmanuel Macron va parler quand même d'un sujet important.
00:06:54 Très important.
00:06:55 C'est l'eau, et ô combien précieux.
00:06:57 Mais on a l'impression qu'il peut passer à une autre séquence politique.
00:07:00 Mais bon, dans la vraie vie, ça ne se passe pas comme ça.
00:07:02 Oui, mais dans la tête des communicants qui l'entourent, ça se passe comme ça.
00:07:05 C'est bien ça le problème.
00:07:06 Ça illustre bien, d'ailleurs, je trouve, ce que vous montrez là, la déconnexion, finalement,
00:07:10 qui s'opère entre le président et ses plus proches conseillers et le pays.
00:07:13 C'est qu'on résonne en séquence, comme disent les journalistes politiques que vous êtes, cher Gauthier.
00:07:18 C'est la séquence retraite est terminée.
00:07:20 On passe à la séquence Savigny-le-Lac et puis après, on passera à une autre séquence.
00:07:23 Non, ça ne fonctionne pas comme ça, évidemment.
00:07:25 Je peux vous dire, je ne suis pas Madame Irma, mais à mon avis,
00:07:28 ça va être difficile pour le président de la République de se déplacer en France
00:07:31 dans les semaines et mois qui viennent, compte tenu du contexte social
00:07:35 et de ce que moi, je qualifierais de brutalité politique et sociale sur la question des retraites.
00:07:40 Donc, ça va être très difficile.
00:07:41 Le président de la République, vous le disiez, Gauthier, il va être bunkerisé.
00:07:44 Je pense qu'il va se déplacer, mais il ne va pas pouvoir aller au contact de la population,
00:07:48 aller faire des bains de foule.
00:07:49 Je ne sais pas si on va le déplacer en papa mobile.
00:07:51 Je ne sais pas, mais à mon avis, ça va être très difficile pour lui de se promener au contact des Français.
00:07:56 Et ça illustre bien les difficultés dont il fait preuve.
00:07:58 Totalement impossible.
00:07:59 Un bain de foule, là, aujourd'hui, c'est totalement impossible.
00:08:01 On peut lui reconnaître des mesclas et même parfois le dialogue, la confrontation directe.
00:08:06 Et d'aller au contact.
00:08:07 Il l'a fait pendant la campagne présidentielle.
00:08:08 C'est la fameuse phrase "aller au contact des Français".
00:08:11 Ce n'est plus possible.
00:08:11 Être à portée de banque, comme disent les élus.
00:08:13 À portée de baffe, oui.
00:08:14 À portée de baffe, pardon.
00:08:15 Oui.
00:08:16 Au sens figuré, évidemment.
00:08:19 C'est important.
00:08:20 Non, mais alors, il faut reconnaître les choses aussi, parce que soyons objectifs,
00:08:23 il y a à peine une cinquantaine, une centaine.
00:08:26 Stéphanie Horouki nous dira sur place combien il y a de manifestants, d'individus qui attendent Emmanuel Macron.
00:08:31 Mais c'est le dispositif sécuritaire qui interpelle Joseph Touvenel.
00:08:34 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, évidemment, c'est normal pour un président.
00:08:37 Il est légitime.
00:08:38 On aurait bien aimé voir le même dispositif en Afrique, quand il se baladait avec une bouteille de bière au milieu de la foule.
00:08:42 Moi, c'était un peu inquiétant.
00:08:44 Je ne sais pas pourquoi.
00:08:45 Alors là, le rapport, il est compliqué à trouver.
00:08:47 C'est le dispositif de sécurité du président de la République.
00:08:51 Il est plus à l'aise en Afrique, dans une boîte de nuit, que sur le territoire français, dans un village.
00:08:55 On est en pleine réforme des retraites avec un contexte social tendu.
00:08:58 C'est un peu inquiétant.
00:08:59 C'est un peu inquiétant sur l'état du pays et sur la façon dont se gère le pays.
00:09:02 Et quand Paul Mellon disait "brutalité", on aurait pu ajouter "brutalité et stupidité".
00:09:08 Parce que quand, je suis désolé, quand le président de la République s'adresse aux Français et est méprisant,
00:09:14 méprisant vers les Français qui sont contre la réforme, après, le fond de la réforme, on peut en discuter,
00:09:19 mais le mépris du président de la République, puisque c'est un communiquant, c'est une communication stupide.
00:09:23 Vous me mettez dans le rôle, peu importe, mais il faut que je le précise.
00:09:26 Brutalité, très bien.
00:09:27 49,3 outils constitutionnels.
00:09:29 Il y a eu un vote malgré tout.
00:09:30 Je le précise simplement.
00:09:31 On a l'impression qu'on est pris en démocratie.
00:09:34 Je n'ai pas dit ça.
00:09:35 Quand je dis par exemple "stupidité", c'est le mépris.
00:09:38 Quand on dit "je refuse, je ne vous ouvre pas la porte de l'Elysée" alors qu'on est en pleine crise.
00:09:44 Les grilles de l'Elysée sont fermées, la porte de Matignon est ouverte.
00:09:48 C'est simplement pas le temps.
00:09:50 Stéphanie Rouquier est sur place.
00:09:53 Stéphanie, je ne sais pas par où va passer le président de la République,
00:09:55 et en même temps, ce n'est pas d'une importance cruciale.
00:09:58 Moi, ce qui compte pour le débat, c'est le contexte dans lequel le président de la République
00:10:03 aujourd'hui se déplace, Emmanuel Macron, en pleine réforme,
00:10:06 en pleine contestation contre la réforme de la retraite, alors qu'il lui reste encore 4 ans.
00:10:10 4 ans !
00:10:12 Stéphanie Rouquier, quelle est l'ambiance sur place ?
00:10:15 Oui.
00:10:16 Écoutez, il y a une centaine de manifestants, effectivement.
00:10:20 C'est exactement ce que vous disiez.
00:10:21 Ces manifestants m'ont expliqué que pour eux, c'est hors de question
00:10:25 qu'Emmanuel Macron vienne ici, chez eux,
00:10:28 pour parler de toute autre chose que la réforme des retraites,
00:10:31 parce que, eux, bien évidemment, ils ne veulent pas tourner la page.
00:10:33 Ils n'ont pas tourné la page.
00:10:35 Le sujet de l'eau, bien évidemment, ils m'ont expliqué que c'est très important,
00:10:38 surtout cette région, ils ont extrêmement souffert de la sécheresse l'été dernier.
00:10:42 Là, on voit encore les niveaux d'eau qui sont extrêmement bas.
00:10:46 Mais pour eux, c'est hors de question.
00:10:49 Ils veulent qu'Emmanuel Macron retire encore et toujours cette réforme des retraites.
00:10:53 Stéphanie Rouquier, on vous retrouvera tout à l'heure.
00:10:55 À l'arrivée d'Emmanuel Macron.
00:10:58 Alors, on va suivre cela, parler du contexte politique,
00:11:00 mais tout cela s'inscrit dans un autre contexte.
00:11:02 On va en parler avec vous, Noémie Schultz.
00:11:05 On va voir les suites de Saint-Sauline.
00:11:06 Il y a plusieurs polémiques autour de Saint-Sauline.
00:11:09 Il y a tout d'abord la polémique autour de l'éventuelle entrave supposée des secours.
00:11:14 Et puis, il y a une autre polémique sur les armes qui ont été utilisées.
00:11:19 C'est dans ce contexte que va se tenir tout à l'heure
00:11:22 une sorte de rassemblement devant les préfectures, Noémie,
00:11:24 à l'appel du collectif Les Soulèvements de la Terre,
00:11:28 collectif que veut dissoudre Gérald Darmanin.
00:11:31 Alors, il y a eu une note d'alerte sur la présence d'éléments radicaux.
00:11:34 De quoi s'agit-il ?
00:11:35 Oui, c'est un télégramme que Gérald Darmanin a envoyé hier à tous les préfets,
00:11:38 mais aussi au patron de la police nationale, de la gendarmerie nationale ou encore de la DGSI.
00:11:43 C'est un document que nous avons pu consulter
00:11:45 et dans lequel on voit que la source d'inquiétude pour le ministre de l'Intérieur aujourd'hui,
00:11:48 c'est effectivement ses appels à se rassembler ce soir à 19h devant chaque préfecture.
00:11:53 Alors, on peut lire que plusieurs collectifs d'ultra-gauche
00:11:56 appellent à ces rassemblements afin d'exprimer leur soutien
00:11:58 aux personnes blessées ce week-end à Sainte-Soline
00:12:00 et aussi pour dénoncer les violences qui seraient le fait des forces de l'ordre.
00:12:05 Selon le renseignement territorial, de 16 à 20 000 personnes
00:12:08 sont attendues partout en France, hors région parisienne,
00:12:11 pour un total de 80 actions.
00:12:13 Selon nos informations, à Paris, ce sont 2 000 personnes
00:12:16 qui pourraient se réunir devant la préfecture de police.
00:12:19 Alors, la tension, on le sait, était déjà très forte
00:12:23 depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites.
00:12:25 Elle est montée encore d'un cran ce week-end avec ce rassemblement interdit
00:12:29 et les violences qui l'ont émaillé à Sainte-Soline.
00:12:32 Le ministre de l'Intérieur, il demande donc au préfet
00:12:35 une vigilance toute particulière, d'abord pour protéger les préfectures,
00:12:39 les sous-préfectures, il mobilise les services de police et de gendarmerie.
00:12:42 Il demande aussi au préfet de se coordonner avec l'autorité judiciaire,
00:12:46 avec les parquets, pour que des suites judiciaires
00:12:48 soient apportées à tous les débordements qui pourraient avoir lieu.
00:12:52 Il précise qu'en fonction des risques qui seraient identifiés,
00:12:55 les manifestations susceptibles de troubler gravement l'ordre public
00:12:59 seront interdites, c'est-à-dire qu'on peut imaginer qu'à un endroit
00:13:02 où il apparaît que ça va être particulièrement tendu,
00:13:04 le préfet interdit le rassemblement.
00:13:07 Enfin, Gérald Darmanin, vous l'avez dit, il a fait part mardi de son souhait
00:13:10 de dissoudre le groupe Soulèvement de la Terre.
00:13:13 Dans ce télégramme, il encourage les préfets
00:13:15 à transmettre à son cabinet tous les éléments qui pourraient venir
00:13:18 appuyer sa démarche pour permettre ensuite la dissolution du mouvement.
00:13:22 Et on peut noter aussi qu'il va y avoir des élus
00:13:25 qui vont se rassembler également, en tout cas être présents
00:13:27 devant les préfectures tout à l'heure à 19h.
00:13:30 Par exemple, Sandrine Rousseau-Isra, députée de la Nupes.
00:13:34 On va revenir aussi sur le contexte et les suites de Sainte-Solide.
00:13:38 Plusieurs polémiques, je vous le disais, qui entourent les scènes de chaos.
00:13:41 Nous allons évoquer la polémique autour de l'intervention des secours.
00:13:44 Et il y a la polémique autour des armes utilisées par les forces de l'ordre.
00:13:47 D'abord sur la polémique autour des secours.
00:13:50 Je vais vous poser une question.
00:13:51 Qui peut imaginer, après c'est la justice, évidemment, qui va se prononcer.
00:13:54 Mais qui peut imaginer que, car on le peut dire de manière générale,
00:13:58 des gendarmes laissent des blessés ne pas être secourus ?
00:14:02 Je n'y crois pas, sincèrement.
00:14:05 Après, il y a une enquête.
00:14:06 Il y a une enquête, évidemment.
00:14:07 Donc, je ne vais pas m'avancer plus que de raison.
00:14:09 Mais le but d'un gendarme, d'un policier, d'une personne représentant la loi
00:14:13 étant au service du citoyen, c'est de lui venir en aide.
00:14:16 Qu'il y ait eu un tir imprécis, c'est probable.
00:14:20 Maintenant, rien ne justifie évidemment que deux personnes
00:14:23 se retrouvent dans une situation aussi grave médicalement,
00:14:26 puisque leur jour est quand même assez compté
00:14:28 quand on est tout l'état médical dans lequel ils sont.
00:14:33 J'attends que la justice fasse toute la transparence sur cette affaire.
00:14:36 Mais de prime abord, je ne veux pas jeter l'opprobre sur les gendarmes
00:14:40 qui, sans doute, comme je vous l'ai dit, ont tiré de manière imprécise
00:14:46 sur ces manifestants, sur ces activistes.
00:14:48 Et la question, ont-ils entravé ?
00:14:50 C'est-à-dire l'arrivée des secours ?
00:14:52 C'est ça, précisément.
00:14:53 Je ne le pense pas.
00:14:54 Maintenant, il y a de l'instrumentalisation politique de part et d'autre
00:14:58 à voir ce que la justice dira.
00:14:59 Mais il ne dépasse pas l'enfer.
00:15:01 Il y a eu d'un côté le SAMU qui a précisé que ce n'était pas le cas.
00:15:04 Il y a eu la préfète des Deux-Sèvres qui a précisé que ce n'était pas le cas.
00:15:07 Il y a un médecin militaire qui s'est exprimé en affirmant
00:15:10 qu'il était très compliqué de se déplacer dans la zone
00:15:13 et que lui-même y était et a pu secourir des blessés
00:15:15 avec des jets de projectiles partout.
00:15:17 Et il est vrai que de l'autre côté, dans le journal Le Monde,
00:15:19 il y a eu des extraits d'appels téléphoniques, d'échanges
00:15:23 entre le SAMU, le médecin, et puis il y avait également, je crois...
00:15:28 La Ligue des droits de l'homme.
00:15:29 Les observateurs et des avocats de la Ligue des droits de l'homme.
00:15:32 Qui évoquent, en tous les cas, un retard ou une difficulté
00:15:36 pour les secours d'accéder sur zone.
00:15:38 On va écouter la défense du ministre de l'Intérieur, Général Darmanin, à ce sujet.
00:15:42 Je regrette que des parlementaires revendiquent d'aller dans une manifestation illégale.
00:15:46 (Applaudissements)
00:15:57 Ne respectant ainsi pas eux-mêmes la loi de la République.
00:16:00 Je regrette que des parlementaires puissent être à côté de ceux
00:16:04 qui jettent des cocktails Molotov sur des gendarmes.
00:16:06 (Applaudissements)
00:16:09 Je regrette que des parlementaires puissent ne pas constater,
00:16:14 comme j'ai pu le constater de voir des gendarmes dont les pieds eux-mêmes
00:16:17 ont été attaqués par l'acide.
00:16:19 Je regrette par ailleurs que vous relayiez ici de nouveau des fake news.
00:16:24 Non, Monsieur le Sénateur, les secours n'ont pas été empêchés
00:16:28 par les forces de l'ordre.
00:16:30 Oui, mais écoutez le SAMU, regardez le SAMU des Decev qui le dit lui-même.
00:16:34 Je sais que ça vous ferait plaisir de penser que les gendarmes souhaitent la mort des gens,
00:16:37 mais ce n'est pas le cas.
00:16:38 C'est le médecin du GIGN, Monsieur le Sénateur, qui a fendu la foule
00:16:42 alors qu'il a été harcelé par manifestement vos camarades d'un jour.
00:16:46 Mais vous pouvez hocher la tête, c'est extrêmement scandaleux ce qui se passe.
00:16:50 Et les gendarmes eux-mêmes ont dû faire demi-tour
00:16:53 parce qu'alors qu'ils allaient secourir un manifestant,
00:16:55 il se faisait harceler par des puits de pavés et de cocktails Molotov.
00:16:59 Voilà la vérité, Monsieur le Sénateur.
00:17:03 Maître Gentil, reconnaissons que l'enquête ne va pas être évidente
00:17:06 parce qu'il faudra juger et appréhender d'un moment
00:17:08 où il y était quand même une grande confusion avec des jets de projectiles de toutes parts.
00:17:12 Vous avez utilisé le mot adéquat "confusion"
00:17:14 et c'est précisément le rôle de l'enquête.
00:17:15 Le parc Aydren est saisi et un juge va être sans doute effectivement désigné
00:17:19 pour diriger, pour chapoter effectivement cette enquête.
00:17:22 Il va falloir reconstituer un petit peu tout ce qui s'est passé
00:17:24 parce que je veux dire, pour l'instant, depuis 24 heures qu'on en parle, je crois,
00:17:29 il y a beaucoup d'éléments qui arrivent.
00:17:31 Parfois on ne sait pas, par exemple, on a fait témoigner,
00:17:33 il y a eu cet enregistrement effectivement de ce médecin du SAMU interrogé
00:17:37 par quelqu'un de la Ligue des droits de l'homme, je crois,
00:17:39 et qui n'avait semble-t-il pas toutes les informations au moment où il s'exprimait.
00:17:44 Par ailleurs, il y a plein d'éléments que le grand public n'a pas.
00:17:47 Par exemple, on ne sait pas qu'il y a une zone d'exclusion typiquement.
00:17:49 On ne sait pas que, évidemment, c'est une évidence,
00:17:52 mais que les pompiers pour qu'ils puissent intervenir,
00:17:55 le SAMU pour qu'il puisse intervenir,
00:17:57 il faut que ce soit dans des conditions de sécurité qui soient adéquates.
00:18:01 Or, c'est la raison pour laquelle il y a une zone d'exclusion
00:18:03 et que derrière, derrière, il y a une autre zone
00:18:05 dans laquelle on va amener les blessés.
00:18:07 Effectivement, tout ça, il va falloir essayer à travers l'enquête
00:18:10 de reconstituer tous les éléments pour voir s'il y a une faute du côté des policiers.
00:18:15 Mais je veux dire, pardon, là, on est en train de jeter l'opprobre sur les policiers.
00:18:18 On a enfin, non mais, une partie de la presse, je veux dire, encore une fois.
00:18:22 Et on est, non mais, qui avons-nous face à nous ?
00:18:24 Nous avons, enfin, je veux dire, qui les policiers avait-il face à eux ?
00:18:27 Je veux dire, ce n'est pas les policiers qui viennent pour attaquer, pour agresser.
00:18:29 En face, les gendarmes, pardon, merci, on avait des personnes qui étaient armées,
00:18:34 avec des couteaux, avec des haches.
00:18:36 Nous n'avons pas des enfants de cœur en face de nous.
00:18:39 Mais je rejoins quand même Caroline Pillas.
00:18:41 Rien ne peut conduire à deux personnes qui se retrouvent dans une situation de contre-droit.
00:18:46 Mais bien évidemment, elle dit le contraire.
00:18:49 Après, évidemment, il peut y avoir de l'instrumentalisation.
00:18:52 C'est intéressant de voir que le SAMU, très rapidement, parce que Presse Océan,
00:18:53 le quotidien local, avait suggéré qu'effectivement, volontairement,
00:18:58 ils n'étaient pas intervenus, le SAMU a demandé rapidement que Presse Océan
00:19:03 passe une autre information en disant "c'est une fake news".
00:19:05 C'est les gens du SAMU qui l'ont dit.
00:19:07 Donc les gens qui étaient sur place.
00:19:08 Tout à fait, et qui ont dit "non, nous avons pu intervenir".
00:19:11 Le processus, on le connaît, c'est le processus révolutionnaire de provocation,
00:19:15 répression, pour arrêter, et ensuite mobilisation, parce que je cherche à avoir des victimes.
00:19:21 Et une fois que j'ai une victime, alors je la mets en avant.
00:19:24 Oui, les responsables sont ceux qui vont dans la violence et qui attaquent les gendarmes.
00:19:27 Est-ce que c'est cette crainte, Noémie Schultz,
00:19:29 alors là on est dans un environnement géographique très particulier avec Sainte-Soline,
00:19:33 mais pour ce soir avec les préfectures,
00:19:35 est-ce qu'il y a une crainte de scènes de débordement et d'échauffouré ?
00:19:39 Parce que la note, à la lire, véritablement, c'est une note d'alerte.
00:19:43 Oui, c'est en tout cas un appel vraiment à la vigilance.
00:19:46 Je pense que ce qui sous-tend, c'est tout ce qu'on a vu,
00:19:50 tous ces mouvements un peu spontanés, ces rassemblements spontanés,
00:19:52 à partir du moment où le 49-3 a été utilisé pour faire passer
00:19:56 la réforme des retraites, on a vu ces rassemblements en fin de journée
00:20:01 dans les villes, notamment à Paris, mais pas seulement.
00:20:04 Et donc là, ce soir, comme il y a cet appel vraiment lancé
00:20:06 devant toutes les préfectures,
00:20:09 il y a la volonté de ne pas revoir aussi ces images très violentes,
00:20:11 celle de l'incendie de la porte de la mairie de Bordeaux,
00:20:15 d'où cette injonction du ministre de l'Intérieur à bien protéger les préfectures,
00:20:19 les sous-préfectures aussi qui pourraient être prises pour cibles,
00:20:22 et le cas échéant à interdire certains rassemblements
00:20:25 s'il apparaît que le risque de trouble à l'ordre public est trop important.
00:20:28 - Alors on va se rendre à Savines-le-Lac, dans les Hautes-Alpes,
00:20:34 pour voir et suivre l'arrivée d'Emmanuel Macron,
00:20:38 président de la République, qui est arrivé sur place.
00:20:41 Pour s'exprimer, on va le rappeler, sur un sujet qui est très important
00:20:45 et un sujet qui peut faire polémique, qui est au cœur aussi
00:20:49 du sujet dont on vient de parler avec Sainte-Soline,
00:20:51 c'est l'eau, c'est la gestion de l'eau, pas seulement pour demain,
00:20:54 mais pour les années à venir.
00:20:56 Et puis ça arrive évidemment, Gauthier Le Pen, dans un contexte extrêmement particulier.
00:21:00 Est-ce à dire qu'aujourd'hui jusqu'aux prochaines semaines,
00:21:03 prochains mois, ce sera toujours un contexte,
00:21:06 difficile à prévoir, mais inflammable pour le président ?
00:21:09 - On ne peut pas dire quand ça va s'arrêter précisément, c'est impossible à dire.
00:21:12 Mais effectivement, dans les prochaines semaines,
00:21:14 ça va être très compliqué pour le président de se déplacer en France.
00:21:17 Ça sera complètement impossible d'aller au contact de la population.
00:21:21 Et s'il fait le choix, d'ailleurs, en fait,
00:21:22 il ne va pas vraiment se déplacer énormément en France,
00:21:24 puisqu'il part en Chine pour un voyage diplomatique.
00:21:27 Ensuite, il va partir aux Pays-Bas.
00:21:29 Donc, il va privilégier, d'ailleurs, comme pendant toute cette séquence des retraites,
00:21:33 l'international plutôt que l'hexagone.
00:21:35 Et je le disais tout à l'heure, il est quelque part bunkérisé.
00:21:38 On a demandé aux ministres de limiter leurs déplacements.
00:21:40 Le président, pareil, il ne peut pas aller assister à un match de foot
00:21:43 où il y a l'équipe de France parce qu'il prend le risque de se faire siffler par tout un stade.
00:21:47 Donc, évidemment, ça va être très compliqué.
00:21:49 Et sur le fond de ce plan eau, le but, évidemment,
00:21:53 c'est de limiter notre consommation d'eau et limiter la consommation de nos institutions.
00:21:58 Le président va vraisemblablement présenter un plan de sobriété
00:22:01 comme sur l'électricité et l'énergie qui a été présentée il y a quelques semaines,
00:22:06 où je vous rappelle que les ministères, la fonction publique a baissé sa consommation d'électricité.
00:22:10 Là, ça va être pareil sur l'eau pour montrer l'exemple
00:22:12 et qu'on baisse collectivement notre consommation d'eau.
00:22:15 Alors, évidemment, ça intervient dans un sujet de contexte social
00:22:18 qui reste inflammable.
00:22:20 Vous avez dit tout à l'heure, vous avez parlé de mépris,
00:22:22 mais la porte est ouverte du gouvernement.
00:22:24 Écoutez, il y a une réunion.
00:22:26 Elle est ouverte, mais pour parler de quoi ?
00:22:27 Ça, c'est avoir entre les syndicats et le gouvernement.
00:22:30 Vous avez Laurent Berger qui accepte d'y aller.
00:22:32 C'est déjà un premier pas.
00:22:33 C'est facile d'ouvrir la porte quand on l'a fermée pendant des mois et des mois.
00:22:36 Je veux dire, ça rime un peu l'attitude de Mme Macron depuis quelques semaines.
00:22:41 C'est une banalité, mais je trouve vraiment de plus en plus arrogante.
00:22:45 Je passe l'interview sur Pif Gadget parce que là, c'est complètement lunaire.
00:22:49 Mais quand il nous dit "ma porte est ouverte"
00:22:51 quand pendant des mois, il n'y a pas eu de dialogue avec les syndicats,
00:22:54 c'est vraiment de la provocation.
00:22:55 Regardez cette image du président de la République avec des élus autour de lui.
00:22:59 On reconnaît le ministre déjà de l'Écologie, Christophe Béchut.
00:23:03 On reconnaît le président de la région sud, Renaud Muselier.
00:23:07 Et c'est vrai que cette image, je veux dire,
00:23:09 elle tranche par rapport à tout ce qu'on vit,
00:23:10 tout ce qu'on décrit depuis des semaines.
00:23:12 C'est entre nous, bien loin de la population, parce que la fracture,
00:23:17 l'écran est parfait, la fracture entre le président, les élus.
00:23:22 Alors la population, là, sur l'autre partie de l'écran,
00:23:26 ce sont aussi des responsables pour la plupart syndicaux, etc.
00:23:29 Bien évidemment.
00:23:30 Et pardon, là c'est un plan rapproché.
00:23:32 Mais il ne peut pas aller dans les rues de Savine-le-Lac
00:23:34 faire une grande déambulation.
00:23:35 Aller rencontrer la population non syndiquée.
00:23:38 Excusez-moi, il y a le choix du plan.
00:23:39 C'est-à-dire le plan de votre journaliste, là c'est un plan très rapproché.
00:23:42 Ce serait assez amusé d'avoir un plan assez distant.
00:23:44 Je pense qu'on verrait que finalement, il n'est peut-être pas autant accompagné
00:23:47 ou sans doute plus accompagné par des gardes du corps et des gendarmes.
00:23:49 Non mais le divorce est consommé.
00:23:51 Mais attendez, chers amis, c'est normal qu'un président de la République
00:23:53 bénéficie d'un service de sécurité autour de lui.
00:23:56 Il n'assume pas son isolement.
00:23:59 Mais dans le même temps, on a vu des présidents de la République
00:24:01 qui étaient controversés, où il y avait des opposants,
00:24:04 mais il y avait aussi des gens qui venaient soutenir.
00:24:06 Les soutiens d'Emmanuel Macron, là on ne les voit pas.
00:24:08 C'est-à-dire que même les gens,
00:24:09 ça veut dire que c'est une toute petite minorité,
00:24:11 globalement la population n'en peut plus.
00:24:14 Non mais ce qui se passe pour moi, c'est bien plus profond que ça.
00:24:17 C'est-à-dire que ça n'est pas une séquence parmi tant d'autres.
00:24:20 À mon avis, cette séquence va durer encore quatre ans.
00:24:22 Car l'utilisation, je vous rejoins Joseph, du 49-3,
00:24:26 fait que ça crée un gouffre supplémentaire
00:24:29 en termes de personnalité entre M. Macron et une partie de la population.
00:24:33 Il va être ostracisé désormais, à tort ou à raison,
00:24:37 mais ce qu'il pourra dire ne sera pour moi plus audible.
00:24:41 À partir du moment où il a voulu jouer la carte de l'ouverture d'esprit,
00:24:45 de tendre la main, soi-disant, au syndicat,
00:24:48 et donc par extension à la population,
00:24:50 et qu'à l'arrivée il la ferme totalement
00:24:53 en ne voulant rien entendre des difficultés de vie,
00:24:55 pour moi c'est une séquence qui va durer encore plus longtemps.
00:24:58 C'est vrai que la dichotomie entre ces deux images est particulière, Gauthier.
00:25:00 Elle est très symbolique, mais pour tempérer un peu ce qu'on peut dire,
00:25:03 attention, on a tenu exactement le même discours sur les Gilets jaunes.
00:25:06 On a dit "Emmanuel Macron est coupé de la population,
00:25:08 il ne retrouvera jamais le lien avec les Français,
00:25:11 il a été réélu, c'est le premier président de la République
00:25:13 à avoir été réélu hors période de cohabitation".
00:25:16 Donc attention à ne pas l'enterrer politiquement trop tôt,
00:25:19 il lui reste 4 ans, ça va être compliqué.
00:25:21 Il lui reste 4 ans, mais il reste 4 ans pour faire quoi, la grande question ?
00:25:23 C'est ça, avec une majorité qui est totalement sous tension,
00:25:28 avec des partis politiques iniquités et avec une population fracturée.
00:25:31 Regardez, il a même la preuve, regardez,
00:25:34 il a même le projet de loi, le fameux projet de loi immigration.
00:25:37 Vu comme s'est passé le débat sur les retraites, il a dit...
00:25:41 - Ah bah voyons, regardez, attendez, il y a des micros qui se tendent.
00:25:45 Vous l'avez demandé le plan là, il arrive, vous voyez.
00:25:49 - Quelle influence. - Il y a des journalistes.
00:25:50 - Voilà, voilà. - Écoutez, on va continuer à suivre ce déplacement,
00:25:53 et plus largement aussi les suites à Saint-Séline.
00:25:56 - Je pense qu'ils ont trouvé un endroit en pleine nature
00:25:58 où il est assez loin du monde, on dirait.
00:26:00 - Vous voyez, c'est...
00:26:01 - Et l'Élysée, vu que ce n'était pas officiellement dans la note
00:26:04 envoyée aux journalistes sur ce déplacement,
00:26:06 avait dit que le président finirait par aller au contact de la population.
00:26:09 C'était hier soir, avant les images de la mobilisation,
00:26:12 de la petite mobilisation et du comité d'accueil.
00:26:15 On verra s'il va au contact de la population,
00:26:16 mais ça paraît totalement, encore une fois, totalement impossible, sauf...
00:26:20 - Alors là, ça fait déjà quelques minutes qu'ils observent un plan d'eau,
00:26:23 le même plan d'eau depuis tout à l'heure.
00:26:25 Donc on va se retrouver dans quelques instants,
00:26:27 on va marquer une courte pause, restez avec nous,
00:26:29 parce qu'on va voir comment ça va se dérouler, bien sûr,
00:26:32 et évoquer à Sainte-Soline, les suites sont très très importantes.
00:26:34 C'est une bataille politique aussi entre le ministre de l'Intérieur
00:26:37 et une partie de la classe politique, en particulier les Insoumis.
00:26:42 Nous entendrons d'autres extraits, justement, des mots du ministre de l'Intérieur
00:26:48 et on se retrouve dans quelques instants.
00:26:49 Un déplacement sous haute surveillance pour Emmanuel Macron
00:26:58 pour parler et présenter son plan eau à Sabine Le Lac,
00:27:01 dans les Hauts-de-Salpe, en pleine contestation contre la réforme des retraites.
00:27:06 Vous le voyez à la fois le président sur une partie de votre écran et l'entourage,
00:27:11 et puis à la fois des responsables, en tous les cas syndicaux,
00:27:16 avec les drapeaux CGT, Forces ouvrières et d'autres,
00:27:18 qui sont venus l'interpeller, mais qui ne l'ont pas croisé.
00:27:21 On va continuer à en parler.
00:27:22 Tout d'abord, les titres. Audrey Bertheau.
00:27:27 Un an après le scandale des pizzas à contaminer,
00:27:29 Nestlé a annoncé la fermeture définitive de l'usine Buttony de Caudry, dans le Nord.
00:27:34 Une centaine de salariés se sont réunis ce matin devant l'usine.
00:27:38 L'activité du site est déjà suspendue depuis début mars en raison d'une chute des ventes.
00:27:42 Le groupe propose aux 140 salariés une opportunité de reclassement interne.
00:27:47 Les interventions pour les impayés de factures d'énergie ont augmenté 10 % en 2022,
00:27:52 malgré le bouclier tarifaire qui avait été mis en place, selon EDF.
00:27:56 L'essentiel des interventions pour impayés concerne des réductions de puissance
00:28:00 qui sont moins pénalisantes pour les consommateurs concernés.
00:28:03 Leur nombre a donc bondi en 2022.
00:28:07 Et puis, deuxième jour du roi Charles III en Allemagne.
00:28:10 Il devient le tout premier monarque à s'adresser aux députés allemands dans l'enceinte de Böndestag.
00:28:16 Le roi s'est entretenu avec le chancelier Olaf Scholz.
00:28:19 Il doit également rencontrer des réfugiés ukrainiens et visiter une ferme biologique.
00:28:23 C'est ce qu'a dit Emmanuel Macron.
00:28:26 - C'est quelque chose dont vous souhaitez encore parler avec eux peut-être ?
00:28:29 - Non, il y a une manifestation de 200 personnes environ ici, ce qui est normal.
00:28:33 Parce qu'on sait qu'il y a une contestation et qu'il y a une opposition.
00:28:36 C'est d'ailleurs pour ça aussi que la Première ministre recevra l'intersyndicale la semaine prochaine.
00:28:40 Et donc, il y a des mobilisations qui sont là, qui sont dans un cadre prévu par notre démocratie.
00:28:45 Il y a un dialogue qui se poursuit.
00:28:47 Il y a aussi des échéances, on le sait, pour que le chemin démocratique de ce texte aille jusqu'à son terme.
00:28:53 Moi, je suis là aujourd'hui pour avancer sur un sujet qui est essentiel
00:28:57 et qui fait aussi la vie de beaucoup de nos communes et de nos compatriotes sur tout le territoire.
00:29:03 Je suis très heureux de retrouver ce beau département, qui est celui de l'eau et du rapport à la sécheresse.
00:29:10 On a tous vécu l'été dernier une situation qui était absolument terrible.
00:29:14 J'avais parlé moi-même de la fin de l'abondance en revenant de cet été.
00:29:17 On a eu des communes à un niveau inédit et surtout dans une répartition à travers tout le territoire
00:29:23 qui ont été confrontées à ce problème de l'eau.
00:29:25 Et donc, il y a eu un très gros travail fait par les élus, le gouvernement, les experts.
00:29:30 Et là, on vient le parachever, si je puis dire, en annonçant cette stratégie
00:29:34 qui va nous permettre de préparer l'été prochain et surtout les années à venir.
00:29:37 Il y a un immense travail.
00:29:38 Monsieur le Président, est-ce que ce déplacement sur le thème de l'eau,
00:29:41 c'est un moyen pour vous d'essayer de passer à autre chose alors qu'il y a une crise politique dans le pays ?
00:29:44 Non, il y a une contestation sociale qui existe sur une réforme,
00:29:49 mais ça ne veut pas dire que tout doit s'arrêter.
00:29:51 Et c'est normal, on continue à travailler.
00:29:53 Parce qu'il se trouve qu'il y a toujours des problèmes d'inflation,
00:29:55 on doit continuer à réduire le chômage dans notre pays,
00:29:58 on doit répondre aux problèmes de sécheresse, on doit préparer la saison à venir,
00:30:02 on doit faire face aux sujets alimentaires.
00:30:05 On a la géopolitique qui continue, donc c'est normal.
00:30:07 Je fais mon travail.
00:30:08 Ce n'est pas une crise politique selon vous, ce qu'on traverse en ce moment dans le pays ?
00:30:12 Écoutez, j'ai le sentiment qu'il y a eu un moment de clarification politique
00:30:15 qui a donné lieu à un vote à l'Assemblée nationale.
00:30:17 Après qu'il y ait des commentaires, c'est une chose,
00:30:20 mais ça a été clarifié au moment du vote sur la motion de censure.
00:30:24 Maintenant, il y a un texte qui est devant le Conseil constitutionnel,
00:30:28 il doit l'examiner avec la sagesse qui va avec cette institution
00:30:32 et le calme qui sied à ces débats.
00:30:34 Mais est-ce que vous entendez les manifestants crier ?
00:30:36 Il y a 200 manifestants.
00:30:38 Mais est-ce que ça veut pour autant dire que la République doit s'arrêter
00:30:41 et qu'on doit dire qu'on doit attendre de revenir sur les sujets de sécheresse dans un mois ?
00:30:44 La réponse est non.
00:30:45 On doit continuer de travailler avec beaucoup de respect, de calme.
00:30:48 J'ai donné un mandat à la Première ministre,
00:30:50 c'est ce qu'elle fait, en train de travailler avec les groupes politiques,
00:30:52 avec tout le monde.
00:30:54 Mais il est normal qu'on continue de travailler avec les élus,
00:30:56 avec les habitants sur des sujets aussi essentiels que l'eau.
00:31:00 Pour être très clair, la question des 64 ans,
00:31:02 vous ne reviendrez pas dessus,
00:31:03 sauf si le Conseil constitutionnel a décidé de censurer le texte.
00:31:08 Mais je ne vais pas redire la même chose tous les quatre jours.
00:31:11 Sinon, on bégaye.
00:31:12 La question du discours qui demande une pièce de montage.
00:31:14 Cette protestation vous empêche d'aller à la rencontre des Français directement ?
00:31:16 Non, elle ne m'empêche pas ni d'aller à la rencontre des Français,
00:31:19 ni d'aller sur le territoire.
00:31:20 Et je l'ai eu l'occasion de le dire,
00:31:23 il y a eu des scènes d'une violence inacceptable ces dernières semaines.
00:31:28 Celle-ci, je le condamne avec la plus grande fermeté.
00:31:30 Il y a une instrumentalisation politique qui a parfois poussé
00:31:33 ou légitimé cette violence, qui a refusé de la condamner.
00:31:35 Je veux ici redire tout mon soutien à l'égard des élus,
00:31:39 qu'ils soient parlementaires, maires, élus de la République,
00:31:41 qui ont parfois été agressés en raison des positions qu'ils avaient tenues.
00:31:44 C'est incompatible avec une démocratie.
00:31:46 Et redire mon soutien à nos forces de l'ordre.
00:31:48 Mais à côté de ça, que les forces syndicales s'expriment
00:31:51 dans un contexte où il y a une réforme,
00:31:54 de manière organisée, parfois sonore, mais enfin respectueuse,
00:31:58 c'est normal, c'est la démocratie.
00:32:00 Et c'est prévu par notre Constitution.
00:32:02 Et je dois dire que nos syndicats ont tenu des manifestations,
00:32:06 des mobilisations qui se sont faites pour eux,
00:32:10 le calme et le respect.
00:32:12 Monsieur le Président, lors de votre interview télévisée,
00:32:14 quelques jours après le 49.3, vous avez fait preuve d'une fermeté
00:32:18 qui, on l'a entendu dans les manifestations,
00:32:20 a poussé beaucoup de gens à se mobiliser.
00:32:21 On a vu d'ailleurs le lendemain un regain de mobilisation dans la rue.
00:32:25 Est-ce que vous faites d'une certaine manière un amende honorable aujourd'hui ?
00:32:28 Vous dites, j'ai eu un ton peut-être trop ferme qui a pu crisper des gens.
00:32:32 Je ne suis pas le commentateur de moi-même.
00:32:34 C'est votre travail, ce n'est pas le mien.
00:32:36 Donc sincèrement, on doit avancer.
00:32:39 Notre pays, d'abord, a des forces extraordinaires.
00:32:42 On parlait de la vitalité économique de nos stations de montagne,
00:32:46 des bons résultats qu'on peut avoir.
00:32:47 Il y a des choses qui vont bien dans le pays.
00:32:49 Il faut aussi savoir le dire, le regarder en face.
00:32:51 On est un des pays qui résiste le mieux face au choc de l'inflation.
00:32:55 On a une économie qui continue d'être forte,
00:32:56 qui doit continuer de se réindustrialiser.
00:32:58 On est en train de tous se retrousser les manches
00:33:01 pour notre école, notre santé.
00:33:03 On fait la transition écologique.
00:33:04 Donc on a des chantiers immenses.
00:33:07 Donc quand je dois parler, je parle, je m'exprime,
00:33:10 j'essaie de répondre aux questions des journalistes,
00:33:12 mais après, je ne vais pas, huit jours après, commenter ce que je dis.
00:33:14 Est-ce que vous pouvez peut-être un mot sur ce qui s'est passé à Saint-Sauline,
00:33:16 parce qu'il y a eu des blessés aussi bien du côté des manifestants
00:33:19 que des forces de l'ordre ?
00:33:21 Vous avez sûrement observé cela.
00:33:22 Il y a aussi une polémique sur l'accès des anges...
00:33:24 Je crois qu'elle a été levée par le SAMU lui-même, cette polémique.
00:33:28 Non, je vais vous dire, il s'agit justement d'un projet
00:33:32 qui correspond aux critères que nous évoquions tout à l'heure.
00:33:35 On en a besoin pour, justement, avancer sur les questions d'eau.
00:33:40 Il faut le faire avec des concertations.
00:33:42 Elles ont eu lieu avec beaucoup de respect pour les parties prenantes.
00:33:45 Et c'est aussi pour ça que je remercie tous nos élus
00:33:47 de mener ce travail.
00:33:49 Qu'il y ait des contestations, c'est une chose.
00:33:50 Rien ne peut justifier la violence.
00:33:53 Il y a des gens qui venaient contester,
00:33:55 et qui étaient là en famille, qui d'ailleurs, à Melle,
00:33:58 le lendemain, ont tenu un moment plus festif,
00:33:59 qui n'a donné lieu à aucun débordement.
00:34:02 Mais vous avez des milliers de gens qui étaient simplement venus
00:34:05 pour faire la guerre.
00:34:07 C'est inacceptable.
00:34:09 Et donc, je réaffirme mon soutien aux élus et aux forces de l'ordre,
00:34:13 et nos forces de l'ordre, avec beaucoup de courage, ont avancé.
00:34:16 Et ça montre bien qu'il y a, chez certains,
00:34:19 une forme d'habitude de la violence qui s'installe.
00:34:21 Il faut la combattre avec beaucoup de fermeté.
00:34:23 Et je demande à toutes les forces politiques républicaines
00:34:27 d'être parfaitement claires sur ce sujet.
00:34:29 Il n'y a rien qui justifie la violence
00:34:30 dans une société démocratique.
00:34:31 Comment apaiser cette situation ?
00:34:33 Mais c'est en appelant chacun déjà à la responsabilité, vous savez.
00:34:37 C'est une bonne chose, parce que quand on est élu de la République,
00:34:39 on a une responsabilité.
00:34:40 Se poser à des projets, dans ces cas-là,
00:34:42 on va essayer de convaincre les électeurs
00:34:43 pour avoir une majorité ici opposée.
00:34:45 Mais on ne justifie pas, parce qu'à ce moment-là,
00:34:48 si on se met à dire quelque chose qui me déplaît,
00:34:50 légitime, une violence, on aura tous des violences légitimes.
00:34:53 Et ça redevient l'état de nature.
00:34:55 Ce n'est pas ça une démocratie, encore moins une République.
00:34:57 Pourquoi vous n'avez pas fait de déplacement en région
00:34:59 pendant ces deux mois ?
00:35:00 Je fais des déplacements au maximum.
00:35:04 J'ai eu aussi beaucoup de contraintes internationales.
00:35:06 Dès la semaine prochaine, je serai à nouveau en Chine,
00:35:08 puis aux Pays-Bas.
00:35:09 Donc j'alterne la vie nationale et la vie internationale.
00:35:13 Et les déplacements ces dernières semaines,
00:35:16 aussi, ont été contraintes d'une part par mon agenda international,
00:35:20 et d'autre part, à la fois des déplacements en Afrique
00:35:23 ou en Europe, et d'autre part par le fait qu'il y avait aussi
00:35:25 un calendrier législatif.
00:35:27 Mais je suis là devant vous aujourd'hui.
00:35:29 Merci.
00:35:30 Juste comment faire pour que la distribution de l'eau reste
00:35:33 équitable au niveau du lac de Serpenson ?
00:35:36 Alors d'abord, je salue ici le modèle,
00:35:38 qui est un modèle de concertation permanente et qui permet,
00:35:41 justement, entre les élus, avec les associations,
00:35:44 de beaucoup pacifier les choses.
00:35:45 Et c'est un modèle historique, avec une infrastructure qui est
00:35:49 elle aussi historique dans cette zone.
00:35:52 Et je veux saluer vraiment le travail qui a été fait
00:35:54 ces dernières années, celui qui est en train d'être fait.
00:35:55 On en parlait avec le maire, le président du Conseil régional,
00:35:58 le Conseil départemental et les parlementaires,
00:36:01 qui me rend très confiant sur l'avenir.
00:36:05 Et c'est aussi pour ça que, dans le plan que le ministre
00:36:07 a préparé, qu'on va présenter dans ses grands axes et qu'il
00:36:10 développera ensuite, il y a un geste de confiance à l'égard
00:36:14 des territoires.
00:36:15 C'est que c'est au plus près du terrain qu'on peut gérer,
00:36:17 justement, la répartition des usages.
00:36:19 Et les règles dépendent de l'existant,
00:36:22 de la culture de coopération ou pas,
00:36:25 de la manière dont tout ça s'est structuré.
00:36:26 Et donc, nous aimons l'égalité.
00:36:28 Nous devons avoir des grands plans nationaux parce qu'il y a
00:36:31 énormément d'investissements à faire,
00:36:33 mais on doit accepter la différenciation et la
00:36:35 flexibilité locale.
00:36:36 Merci.
00:36:37 Merci.
00:36:38 Merci.
00:36:39 Merci.
00:36:40 Merci.
00:36:41 Merci.
00:36:42 Merci.
00:36:43 Merci.
00:36:44 Pour la prise de parole du président Emmanuel Macron,
00:36:47 qui s'est à la fois exprimé sur la contestation contre la réforme
00:36:50 des retraites et les scènes de chaos et de guérilla à
00:36:55 Saint-Soline, affirmant que des gens sont venus faire la guerre
00:36:58 pour Saint-Soline.
00:36:59 Il appelle également à une clarification politique.
00:37:02 Et puis, sur la réforme des retraites,
00:37:04 il affirme que le dialogue se poursuit,
00:37:06 que le chemin démocratique de ce texte se poursuit avec le
00:37:09 Conseil constitutionnel notamment.
00:37:11 Pour résumer cette prise de parole,
00:37:13 c'est sur la réforme des retraites,
00:37:15 presque tout va bien, tout est normal pour le moment.
00:37:17 C'est la même stratégie depuis l'utilisation du 49-3,
00:37:20 celle de la minimisation.
00:37:21 Le 49-3, c'est un article qui est permis par la Constitution
00:37:25 et ensuite, effectivement, minimisation de la contestation
00:37:28 sur place.
00:37:29 On entend le président, c'est 200 personnes.
00:37:30 C'est 200 personnes.
00:37:31 Le gouvernement ne va pas tomber pour 200 personnes qui se mobilisent
00:37:35 lors de ces déplacements dans l'esprit du chef de l'État.
00:37:37 Et effectivement, la grande volonté de passer à autre chose,
00:37:40 de tourner la page.
00:37:41 C'est pour ça qu'il présente aujourd'hui ce fameux plan O,
00:37:45 construit par son ministre de la Transition écologique,
00:37:48 Christophe Béchu.
00:37:49 Et puis, il rappelle qu'Elisabeth Borne recevra les partenaires
00:37:52 sociaux, les syndicats en début de semaine à Matignon.
00:37:54 Il dit un moment de clarification politique à l'Assemblée nationale.
00:37:57 C'est-à-dire qu'il estime finalement qu'il y a eu un vote.
00:38:00 Il avait dit "victoire".
00:38:02 Il avait utilisé le mot "victoire" face à ses proches.
00:38:03 Victoire, car les deux motions de censure ont été rejetées.
00:38:06 Et puis, deuxième chose, le texte au niveau du Conseil constitutionnel
00:38:11 sera examiné avec sagesse et calme.
00:38:13 Pour trancher ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale.
00:38:16 Et ce n'est pas donc la rue qui va imposer ses vues au Conseil constitutionnel.
00:38:20 Par cette phrase, il se dévoile un peu, si je puis dire.
00:38:22 C'est-à-dire qu'il explique qu'une fois que le Conseil constitutionnel
00:38:25 aura validé, tout cela sera terminé.
00:38:28 Là, il a commencé à tourner la page.
00:38:30 Il aura fini de tourner la page à la fin du mois d'avril.
00:38:32 Voilà. C'est ça, la vérité.
00:38:34 Et ce n'est pas dit qu'il n'y arrive pas.
00:38:35 Et ce n'est pas dit qu'il n'y arrive pas.
00:38:36 Il y arrivera sûrement.
00:38:37 Et je pense qu'il y a une forme, si vous voulez, de mutisme
00:38:40 qui là est portée dans cette intervention à son paroxysme.
00:38:43 On aurait pu sous-titrer "tout va bien, Madame la marquise".
00:38:46 Où effectivement, le président de la République
00:38:47 emploie les 30 premières secondes de son interview
00:38:50 pour évacuer le sujet des retraites et expliquer que tout s'est bien passé.
00:38:54 Que les concertations ont eu lieu.
00:38:55 Que grosso modo, maintenant, tout le monde est plutôt bonant,
00:38:58 malent d'accord pour cette réforme.
00:38:59 Et puis terminé, il y a quelques personnes qui contestent.
00:39:01 200 personnes, dit-il, qui sont à quelques centaines de mètres
00:39:04 ou un peu plus que lui.
00:39:05 Et puis voilà.
00:39:06 La question, c'est les syndicats.
00:39:07 Et Laurent Berger qui regarde avant l'entrevue qu'il a la semaine prochaine.
00:39:11 Dans quel état d'esprit il est ?
00:39:13 Parce que là, on ne voit pas sur quoi quelque chose pourrait bouger.
00:39:16 Les syndicats, les numéros un, à l'exception de Martinez,
00:39:19 qui à son congrès se sont vus hier après-midi.
00:39:23 Ils se sont mis tous d'accord.
00:39:26 On y va, mais on traite les retraites.
00:39:29 Et donc, le mur va se couper.
00:39:31 Sur la question des 64 ans, il ne répond pas.
00:39:33 Il dit, je l'ai déjà dit, je ne vais pas le dire,
00:39:35 il ne veut même pas en parler parce qu'il ne veut même pas.
00:39:36 Je pense qu'il y a plus de sujet.
00:39:38 Il n'y a plus de sujet, c'est devant le Conseil.
00:39:40 Et s'il n'y a pas de censure des sages, eh bien, les 64 ans
00:39:44 s'appliqueront. Très intéressante, cette réunion à Matignon la semaine prochaine,
00:39:47 parce qu'elle peut faire une chose.
00:39:49 Renforcer l'intersyndical à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation.
00:39:52 Ça sera vraisemblablement mercredi.
00:39:54 Les syndicats, ils ont un coup à jouer politiquement.
00:39:56 Ils ont intérêt à quitter rapidement la salle des réunions en disant,
00:39:58 on est venu discuter, on nous a dit, on ne peut rien changer.
00:40:01 Nous quittons la salle et nous appelons les Français à se mobiliser le lendemain.
00:40:05 Le lendemain, le 6 avril, c'est-à-dire, je veux dire,
00:40:07 les Français qui légitiment la manifeste contre la réforme des retraites
00:40:10 et entendre qu'en gros, quelle que soit l'ampleur des manifestations,
00:40:14 rien ne va changer.
00:40:15 Ce qu'on peut entendre aussi, parce que là, il y a un chemin.
00:40:17 Il est aussi prévu par nos institutions.
00:40:20 Par contre, il y a une chose qui peut servir le président de la République,
00:40:22 ce qui se passe en ce moment à la CGT.
00:40:24 C'est-à-dire que c'est la ligne la plus radicale qui est en train de l'emporter
00:40:27 et qui est en rupture avec la CFDT.
00:40:30 Donc, ce week-end, demain, la CGT, avec son élection,
00:40:34 va peut-être sonner le glas de l'intersyndical.
00:40:36 Et c'est peut-être la fin de l'entente cordiale entre la CGT et la CFDT,
00:40:40 car Philippe Martinez a été très critiqué après avoir soutenu
00:40:44 la demande de médiation de Laurent Berger,
00:40:46 qui demandait à ce que cette réforme et les 64 ans soient mises sur pause.
00:40:49 Et ça, ça sert le chef de l'État.
00:40:50 Avec aussi un président de la République qui veut incarner,
00:40:52 bon, c'est tout à fait normal, vraiment là, pour le coup, l'autorité, l'ordre,
00:40:57 tout se poursuit pour le texte sur l'Assemblée nationale et sur Sainte-Soline.
00:41:01 Sainte-Soline, les mots sont forts, des gens sont venus faire la guerre.
00:41:04 Oui, mais ce qu'il est important de comprendre,
00:41:05 c'est la stratégie du président de la République.
00:41:07 C'est-à-dire qu'on l'a bien compris ici, la stratégie du président de la République,
00:41:10 c'est, la même depuis le début, mais encore plus accentuée,
00:41:12 c'est il n'y a rien, il ne se passe rien dans la rue.
00:41:15 Et la seule chose qui compte, c'est la procédure légale et constitutionnelle.
00:41:18 Et là, le président de la République et le gouvernement s'arqueboutent sur un cap,
00:41:23 c'est le cap du Conseil constitutionnel.
00:41:25 Et il répète à l'envie que dès l'instant que le Conseil constitutionnel valide cette réforme,
00:41:31 ce projet de loi, il n'y aura plus rien.
00:41:33 Mais pardonnez-moi, je veux dire, j'ai l'impression que,
00:41:36 alors déjà, effectivement, il fait fi des manifestations,
00:41:38 mais on traite le Conseil constitutionnel comme quelque chose de parfaitement neutre.
00:41:41 Je voudrais vraiment rappeler une chose.
00:41:43 Le Conseil constitutionnel, c'est-à-dire ces neuf juges qui sont nommés par des politiques,
00:41:46 président du Sénat, président de l'Association nationale et président de la République,
00:41:48 vous avez deux anciens ministres de Macron quand même.
00:41:51 Vous avez Jacques Mézard, qui est ancien ministre de l'Agriculture.
00:41:54 Vous avez Jacqueline Gourault et vous avez l'ancien directrice de cabinet,
00:41:58 Véronique Balbec, d'Éric Dupond-Moretti.
00:42:01 Donc, c'est assez facile de se reposer sur le Conseil constitutionnel
00:42:04 quand on connaît sa position politique et ses avis politiques.
00:42:07 Je ne veux pas préjuger parce qu'il y a quand même des éléments juridiques.
00:42:09 - Un préjugé, vous le faites trop. - Oui, j'ai un préjugé.
00:42:11 Vous avez cité trois pierres, j'en ai six autres,
00:42:14 dont certains qui ne sont pas marqués politiquement.
00:42:16 Et Laurent Fabius, qui n'est pas le meilleur ami du régime Macron.
00:42:19 - Bien sûr, mais vous en prenez un bac d'avoir trois alliés de Macron dedans.
00:42:23 - Mais quel signal a été envoyé par cette prise de parole quand même ?
00:42:25 Moi, le signal, est-ce que c'est votre avis que l'on analyse ?
00:42:28 Voilà, c'est la séquence, c'est terminé.
00:42:30 - Sauf que ce n'est pas aussi simple que ça et c'est ça qui me désespère
00:42:34 et que je trouve terrifiant dans la psyché du président de la République.
00:42:37 Pardonnez-moi, oui, terrifiant, parce qu'il y a un malaise ancré au sein de cette population.
00:42:41 On ne parle pas des black blocs, on ne parle pas des radicaux qui sont là pour mettre le chaos.
00:42:46 On est tous d'accord sur le constat, mais il n'a pas répondu à cette colère.
00:42:50 Ce n'est pas parce qu'il décide de la méthode Coué qu'on va avancer
00:42:55 et qu'on oubliera ce qui s'est passé précédemment.
00:42:57 Je rappelle que l'utilisation du 49-3, même si ça ne lui plaît pas,
00:43:01 a été perçue auprès de la population française comme un affront, comme une offense.
00:43:06 C'est de l'autoritarisme pour la plupart des Français.
00:43:08 - Il parle de clarification politique.
00:43:09 - Mais il peut utiliser tous les adjectifs et synonymes du monde.
00:43:12 Les Français n'ont plus confiance en sa politique.
00:43:14 - Est-ce que cela s'insuline, sert le discours qu'il est en train de…
00:43:17 - Non, sur la violence.
00:43:19 - Bien sûr, ça sert.
00:43:20 - Là, on le rejette.
00:43:21 - Évidemment, ça le sert.
00:43:22 - Mais pas sur les manifestations pacifiques depuis des mois.
00:43:25 - Mais là, ne parlons pas aussi en séquence.
00:43:27 C'est-à-dire que quand on voit ces images de chaos, c'est insupportable.
00:43:30 - Là, on ne peut que lui donner raison.
00:43:32 Mais sur le profond malaise de cette société depuis les Gilets jaunes et la crise de la Covid,
00:43:37 rien n'a été fait pour répondre à ce malaise, une fois de plus.
00:43:40 Et s'ils ne comprennent pas ça,
00:43:41 je vous dis que son quinquennat est terminé pour les quatre ans à venir.
00:43:44 Il n'a pas répondu clairement à la population, aux souffrances,
00:43:48 qu'il y a à l'inflation, à plein d'autres choses.
00:43:49 - Mais il n'a pas fait lors du premier quinquennat, pourquoi le ferait-il lors du second ?
00:43:51 C'est présumer qu'Emmanuel Macron est le président,
00:43:53 pardonnez-moi, je vais être un peu provocateur, président de tous les Français.
00:43:55 Emmanuel Macron est élu sur un premier tour avec 28 %,
00:43:58 qui correspond à un socle et à une sociologie que sont les retraités et les classes moyennes aisées.
00:44:04 À partir du moment où il a ce socle sur le second tour, il joue le rôle de l'antifasciste,
00:44:07 il joue la carte de l'antifascisme, carte sur laquelle la gauche se précipite,
00:44:11 la gauche qu'aujourd'hui manifeste contre la réforme des retraites.
00:44:13 Ça a bon dos quand ils ont appelé à voter pour Emmanuel Macron.
00:44:16 Donc Emmanuel Macron n'a pas, et il le sait bien dans le jeu institutionnel
00:44:20 qui est celui de la Ve République, à rassembler la majorité des Français.
00:44:23 Il lui suffit simplement de rassembler le socle le plus important.
00:44:27 Il a fait ça pendant son premier quinquennat,
00:44:28 c'est pour ça qu'il a réprimé les Gilets jaunes et il continue sous son second quinquennat.
00:44:32 Et il n'a pas de raison objective de changer.
00:44:34 Une majorité de Français, et ça c'est certains qui sont contre les violences,
00:44:37 qui sont contre la violence.
00:44:39 Et aujourd'hui, il y a une rempart qui ne rempart que sur les violences.
00:44:42 Il y a trois semaines sur votre plateau, on a eu une phrase.
00:44:45 On se posait la question, il y a trois semaines sur votre plateau,
00:44:48 à qui vont profiter ces violences ?
00:44:50 Vous avez la réponse.
00:44:52 Maintenant, nous, qu'est-ce qu'on doit dire ?
00:44:53 Évidemment, on ne va pas approuver ces violences de l'extrême gauche.
00:44:57 Et après, on va reprendre le débat tranquillement.
00:44:59 Le déport du débat sur les retraites
00:45:01 vers le débat sur les violences et sur notamment ces présumées violences policières,
00:45:07 ou en tout cas sur les affrontements qu'il y a eu à Sainte-Soline
00:45:09 ou ailleurs en marge des cortèges.
00:45:10 Effectivement, ça arrange quelque part le discours,
00:45:14 le récit de la majorité présidentielle.
00:45:16 Parce que ça permet, et on l'a dit, mais c'est important de le redire,
00:45:19 ça permet à la majorité présidentielle d'incarner ce fameux parti de l'ordre
00:45:23 qui a tant et tant permis de sortir des grandes mobilisations sociales.
00:45:28 Et on le sait, depuis 1968, le général De Gaulle avait emporté brillamment
00:45:32 les élections législatives après le chaos.
00:45:34 Dans le chaos, on se repose souvent avec un réflexe légitimiste
00:45:37 et ce réflexe, le président veut le solliciter.
00:45:39 Un mot pour dire, ils incarnent le parti de l'ordre.
00:45:41 Et ce matin, c'était très intéressant, la ministre des PME sur notre antenne,
00:45:44 elle incarne aussi le soutien aux commerçants.
00:45:46 Les commerçants n'en peuvent plus des mobilisations, donc ça les étouffe.
00:45:49 S'il vous plaît, arrêtez les mobilisations.
00:45:52 C'est aussi le discours maintenant.
00:45:54 Ils veulent incarner.
00:45:55 Bien sûr.
00:45:57 Bon, une courte pause. On va revenir sur ce qu'a dit le président
00:46:00 sur la contestation contre la réforme des retraites,
00:46:03 le chemin démocratique de ce texte qui se poursuit,
00:46:05 le Conseil constitutionnel qui étudiera ça avec sagesse et calme.
00:46:09 Et puis, des gens qui sont venus faire la guerre à Sainte-Sauline.
00:46:13 Le président qui appelle là encore chacun à ses responsabilités,
00:46:16 à une clarification.
00:46:18 A tout de suite.
00:46:19 Midi-news, la suite avec la prise de parole d'Emmanuel Macron
00:46:25 à Savines-le-Lac dans les Hautes-Alpes.
00:46:27 Au sujet de Sainte-Sauline et des scènes de chaos,
00:46:29 le président de la République a déclaré que des gens sont venus faire la guerre.
00:46:33 Et à propos de la polémique sur une entrave supposée des secours,
00:46:37 il a déclaré que la polémique a été levée par le SAMU lui-même.
00:46:41 Et il s'est exprimé évidemment sur la contestation
00:46:43 contre la réforme des retraites.
00:46:45 Vous en parlez. Rebonjour à vous, Michael.
00:46:47 Absolument. Rebonjour, Sonia. Bonjour à tous.
00:46:49 Un déplacement sous haute tension pour Emmanuel Macron dans les Hautes-Alpes.
00:46:53 Le chef de l'État présente aujourd'hui son plan eau.
00:46:56 Vous suivez actuellement les images en direct.
00:46:58 L'objectif de ce plan est d'améliorer la gestion de l'eau.
00:47:01 Le président de la République qui a donc réagi évidemment à la présence à Savines-le-Lac
00:47:06 pour l'accueillir de près de 200 manifestants. On l'écoute.
00:47:10 Il y a une manifestation, je crois, de 200 personnes environ qui s'insistent,
00:47:13 ce qui est normal, parce qu'on sait qu'il y a une contestation
00:47:15 et qu'il y a une opposition.
00:47:16 C'est d'ailleurs pour ça aussi que la Première ministre
00:47:18 recevra l'intersyndicale la semaine prochaine.
00:47:20 Donc il y a des mobilisations qui sont là, qui sont dans un cadre
00:47:24 prévu par notre démocratie. Il y a un dialogue qui se poursuit.
00:47:28 Il y a aussi des échéances, on le sait, pour que le chemin démocratique
00:47:32 de ce texte aille jusqu'à son terme.
00:47:35 Et à noter qu'au moins deux de ces manifestants ont déjà été interpellés.
00:47:40 Dans l'actualité également, opération Port-Mort.
00:47:42 Aujourd'hui et demain, les professionnels de la pêche sont en colère
00:47:45 depuis la décision du Conseil d'État d'ordonner la fermeture de zones de pêche
00:47:50 dans l'Atlantique.
00:47:51 Leur objectif, bloquer toute la filière pour exiger du gouvernement
00:47:54 des réponses. Sarah Varny.
00:47:56 Ils ont quitté le navire pour faire entendre dans la rue leur colère.
00:48:01 Pour la première fois, le Comité national des pêches appelle à des journées
00:48:06 mortes dans les ports français, comme à Bayonne ou Boulogne-sur-Mer.
00:48:09 L'objectif, alerter sur la mort de la pêche artisanale
00:48:12 et exiger du gouvernement des réponses.
00:48:15 Saisi par plusieurs associations de l'environnement,
00:48:17 le Conseil d'État a décidé d'imposer d'ici six mois la fermeture
00:48:21 de certaines zones de pêche de l'Atlantique afin de préserver les dauphins
00:48:25 dont les échoages se sont multipliés ces dernières années.
00:48:28 Les pêcheurs assurent que les dauphins piégés dans les filets ne sont qu'une minorité
00:48:32 et demandent que des analyses soient réalisées afin de vérifier
00:48:36 si les traces des engins de pêche ont causé la mort des cétacés.
00:48:39 Une décision du gouvernement injuste pour les pêcheurs.
00:48:41 C'est plus la méthode de pêche qui est mise en cause,
00:48:44 c'est le marin pêcheur qui doit être détruit et éliminé
00:48:47 de la France.
00:48:50 Les ONG l'ont bien marqué sur leur dernière manifestation,
00:48:53 ils ont fait les tracts, en 2030 il n'existera plus de pêcheurs.
00:48:57 Une nouvelle mesure qui attaque un secteur déjà fragilisé.
00:49:00 En 20 ans, la flotte française a diminué de plus d'un quart
00:49:03 et ne représente aujourd'hui que 25% du poisson vendu sur les étals.
00:49:08 Annie Dalgo le confirme, la circulation de transit sera interdite
00:49:12 dans l'hypercentre de Paris dès début 2024
00:49:16 et en d'autres termes, les véhicules sans motif d'arrêt
00:49:19 ne pourront plus circuler dans les premiers, deuxièmes,
00:49:21 troisième et quatrième arrondissements.
00:49:23 Ils devront donc contourner la zone.
00:49:25 Selon la mairie, ces véhicules représentent aujourd'hui
00:49:27 50% du trafic dans l'hypercentre de la capitale.
00:49:32 Pimki annonce la fermeture de 64 magasins
00:49:35 et la suppression de 257 postes d'ici 4 ans.
00:49:39 Ce plan d'économie s'explique par une baisse de la fréquentation
00:49:42 et des ventes dans cette enseigne de prêt-à-porter féminin.
00:49:44 Le secteur du prêt-à-porter en France s'est secoué depuis plusieurs mois
00:49:47 par une violente crise qui s'est notamment traduite
00:49:50 par la liquidation de Camailleu en septembre 2022.
00:49:54 C'est la fin de ce journal.
00:49:55 L'actualité continue sur CNews.
00:49:57 Bon après-midi, place à Midi News à présent
00:49:59 avec Sonia Mabrouk et ses invités.
00:50:01 Merci effectivement avec nous sur ce plateau.
00:50:05 Je salue l'arrivée de Florian Tardif, notre journaliste politique.
00:50:08 Bonjour à vous Florian, avec Pierre Gentillet,
00:50:10 Joseph Touvenel, Caroline Pilastre et Paul Melun.
00:50:12 On va aller directement sur place à Savines-le-Lac
00:50:16 après la prise de parole d'Emmanuel Macron
00:50:18 à la fois sur la contestation contre la réforme des retraites
00:50:21 et sur les scènes de chaos à Sainte-Sauline.
00:50:25 Quelle est l'ambiance ?
00:50:25 Le président s'est exprimé, loin j'allais dire du rassemblement,
00:50:31 de la manifestation qui est en cours.
00:50:33 Est-ce que cette manifestation de quelques centaines de personnes,
00:50:37 de 200 personnes est toujours en place ?
00:50:42 Il y a encore quelques dizaines de personnes qui sont présentes,
00:50:45 toujours nassées sur ce petit parking privé
00:50:48 par les gendarmes mobiles et par les CRS.
00:50:51 Et pour l'instant, ça continue, l'ambiance est toujours extrêmement calme.
00:50:54 Vous voyez, les forces de l'ordre ne sont plus casquées,
00:50:57 la tension est retombée.
00:50:59 Et je suis allée parler avec ces manifestants
00:51:01 qui m'ont expliqué qu'ils sont très satisfaits de leur coup
00:51:05 parce que pour le coup, ils voulaient se faire entendre du président,
00:51:08 entendre, je dirais ça par les cris, par leur slogan, par leur chanson.
00:51:12 Et ils ont appris d'une source qui est présente
00:51:14 au site du discours d'Emmanuel Macron
00:51:16 qu'on les entend crier depuis cet endroit,
00:51:19 c'est à une centaine de mètres de là.
00:51:21 Et donc, ils repartent de plus belle avec des chansons, avec des slogans.
00:51:25 Et je suis allée leur rapporter les propos d'Emmanuel Macron
00:51:28 par rapport à la réforme des retraites
00:51:29 qu'elle poursuivait son parcours.
00:51:33 Ils m'ont expliqué que sincèrement, ils n'en avaient rien à faire
00:51:36 parce que eux, pour l'instant, ils n'écoutent plus Emmanuel Macron.
00:51:39 Ils n'ont pas à l'écouter, ils ne veulent même plus lui faire passer de messages.
00:51:42 Ils veulent juste que la réforme soit retirée.
00:51:44 – Merci Stéphanie Roquet, on a bien compris la motivation
00:51:49 de ces manifestants aujourd'hui.
00:51:50 Florian Tardif, c'est vrai que, bon,
00:51:52 alors il y a deux images, reconnaissons qu'il y a 200 manifestants,
00:51:55 donc il n'y a rien d'ampleur pour l'accueil du président à Savine-le-Lac.
00:52:00 Mais c'est vrai qu'il y a une dichotomie entre à la fois une vraie colère,
00:52:05 des contestations dans tout le pays,
00:52:06 et puis le président qui poursuit son chemin sur d'autres sujets,
00:52:09 et son travail comme il dit.
00:52:10 C'est ce qu'il dit, on doit continuer à travailler sur tous les grands sujets.
00:52:14 – Oui, circuler, il n'y a rien à voir.
00:52:16 Le président de la République qui explique que la contestation sociale
00:52:19 en ce moment ne l'empêche pas d'aller à la rencontre des Français,
00:52:22 forcée de constater que ce déplacement a été annoncé à la dernière minute
00:52:26 pour éviter justement un rassemblement d'ampleur sur le site
00:52:30 donc du déplacement du président de la République.
00:52:32 Il y a eu des barrages filtrants, que la zone est bouclée,
00:52:35 vous voyez ces images en direct qui nous proviennent donc de la ville Savine-le-Lac
00:52:40 où est en ce moment même le président de la République.
00:52:43 Donc oui, la contestation sociale l'empêche aujourd'hui
00:52:46 d'aller au contact de la population.
00:52:48 Emmanuel Macron qui on l'a vu de nouveau, est convaincu,
00:52:51 convaincu par la nécessité de cette réforme des retraites, mais pas convaincant.
00:52:55 Et c'est bien là le problème avec le président de la République
00:52:58 et l'ensemble de l'exécutif, c'est qu'ils n'ont pas réussi
00:53:00 à convaincre les Français de la nécessité de cette réforme
00:53:04 avec ce triptyque qui avait été annoncé au tout début par Elisabeth Borne
00:53:09 de justice, de progrès et de déficit qui serait ainsi comblé dans les années à venir.
00:53:16 Il va même plus loin Florian, parce que là il insiste beaucoup sur un chemin démocratique
00:53:21 pour un petit peu parer aux griefs de brutalité, d'antidémocratie par rapport à ce qui se passe.
00:53:29 Bon le 49-3 a suscité beaucoup beaucoup de colère.
00:53:32 Il insiste, c'est un chemin démocratique qui est poursuivi par le texte.
00:53:35 Oui, il tente de répondre au procès en illégitimité qu'on lui fait maintenant
00:53:40 depuis plusieurs semaines en insistant sur plusieurs points.
00:53:43 Premièrement, effectivement, le 49-3 qui est perçu comme un passage en force
00:53:46 par les opposants à la réforme des retraites et constitutionnelle.
00:53:50 C'est un outil qui est à la disposition de l'ensemble des gouvernements
00:53:53 depuis de nombreuses années maintenant.
00:53:56 Deuxièmement, effectivement, il a insisté sur un point,
00:53:58 c'est-à-dire qu'il y a eu un vote effectivement à l'Assemblée nationale.
00:54:01 Certes, c'était un vote sur une motion de censure pour tenter de faire tomber le gouvernement,
00:54:05 mais le gouvernement n'est pas tombé.
00:54:07 Et il y aura une décision très prochainement de la part des sages du Conseil constitutionnel.
00:54:12 Alors certes, on peut commenter sur le parcours,
00:54:17 notamment politique, de certains des membres du Conseil constitutionnel proches d'Emmanuel Macron.
00:54:21 Mais voilà, il y aura une décision des sages.
00:54:23 Et le président du Conseil constitutionnel n'est pas un macroniste.
00:54:25 Ça veut dire qu'au soir du 14 avril, après la décision du Conseil constitutionnel,
00:54:30 le président de la République va dire voilà, ça y est, c'est terminé, le chemin s'est pas fait.
00:54:34 Sauf si c'est censuré.
00:54:36 Évidemment, évidemment pas.
00:54:39 Donc est-ce qu'il va être censuré l'entièreté du texte ?
00:54:41 Peut-être certains, certaines dispositions.
00:54:43 Non, mais certains constitutionnalistes le pensent.
00:54:45 Oui, mais vous, vous y croyez ?
00:54:47 Moi, je n'y crois pas.
00:54:48 Moi, je n'y crois pas.
00:54:49 Je pense que l'index senior, ça n'arrivera pas.
00:54:51 Je ne veux pas une censure globale.
00:54:53 Si il y a une censure d'une partie, cette partie-là sera...
00:54:56 Eh bien, cette partie-là, Emmanuel Macron s'en accommodera.
00:54:59 Au départ, n'oubliez pas, ça vient des Républicains.
00:55:02 Ça vient des Républicains.
00:55:03 Oui, c'est ça.
00:55:04 Ce qu'on dit d'ailleurs dans l'entourage de l'exécutif,
00:55:06 si une partie du texte est censurée,
00:55:09 cette partie-là sera introduite dans un nouveau texte de loi,
00:55:12 notamment le projet de loi sur le travail.
00:55:14 J'insiste sur ce qu'il a dit sur le Conseil constitutionnel.
00:55:16 Il a dit qu'ils vont examiner le texte avec sagesse et calme.
00:55:18 Et là, il veut dire, il faut le dire entre les lignes,
00:55:20 ça veut dire par rapport au brouhaha de la rue,
00:55:23 les manifestations, la pression politique de la rue, non ?
00:55:25 Les sages de la rue de Beaumont-Ciers, je crois ?
00:55:28 Oui.
00:55:29 C'est un tas de choses, c'est de la provocation.
00:55:30 C'est une grosse ficelle, mais ça marche plutôt bien.
00:55:33 De toute façon, le Conseil constitutionnel constitue,
00:55:36 pour le coup, une porte de sortie de crise
00:55:39 pour le président de la République, c'est évident.
00:55:40 Et ces portes de sortie, le président les cherche
00:55:44 à chaque fois qu'il y a une crise sociale.
00:55:45 Rappelons-nous, lorsqu'il y avait eu la crise sociale des Gilets jaunes,
00:55:49 le président avait organisé ce pseudo, ce faux grand débat,
00:55:52 ce simulacre de grand débat,
00:55:54 devant lequel il avait choisi les maires comme intermédiaires, etc.
00:55:57 Puis il avait ouvert ces cahiers de doléances
00:55:59 qui ensuite ont été claque-murées,
00:56:00 dont plus personne n'a jamais entendu parler.
00:56:02 Ou il a fait la Convention citoyenne sur le climat,
00:56:04 et puis pareil, plus personne n'en a jamais entendu parler.
00:56:06 Bon, ce sont des dénis de démocratie un peu successifs
00:56:08 auxquels nous a habitué le président.
00:56:10 Maintenant, il faut bien dire que ce sont là aussi
00:56:13 des portes de sortie qui avaient été trouvées.
00:56:14 Là, la porte de sortie, elle est plutôt institutionnelle,
00:56:16 si je puis dire.
00:56:17 Mais le but de cette opération, c'est effectivement
00:56:20 de tourner la page le plus vite possible d'une séquence,
00:56:22 pour parler comme ses communicants le font,
00:56:24 extrêmement désastreuse pour son image.
00:56:25 - Joseph, tu venais de vous laisser la parole,
00:56:27 je voudrais juste qu'on écoute quelques réactions
00:56:29 de manifestants qui sont venus "accueillir"
00:56:31 si je puis dire le président de la République.
00:56:35 - Non, on n'écoute plus, on n'écoute plus en fait.
00:56:37 On n'écoute plus.
00:56:38 C'est terminé.
00:56:40 Voilà.
00:56:40 C'est un menteur, voilà, effectivement.
00:56:43 - Il faut qu'il démissionne, simplement,
00:56:45 s'il est incapable de gouverner, ce monsieur.
00:56:48 C'est tout.
00:56:49 - Le chemin démocratique, s'il connaît un petit peu l'histoire,
00:56:52 il sait aussi que les grandes conquêtes sociales,
00:56:54 elles ont été faites dans la rue, et sûrement pas à l'Assemblée.
00:56:57 Donc il faut bien qu'il y ait un contre-pouvoir aussi,
00:56:59 et il est dans la rue.
00:57:00 - Bon, sauf que le président pouvait ne pas être d'accord,
00:57:05 c'est quand même dans un cadre démocratique,
00:57:08 constitutionnel, que tout est en train de se jouer.
00:57:10 Ça n'enlève pas une forme de brutalité
00:57:12 dans le passage de la réforme d'Air France.
00:57:13 - Au-delà de la forme de brutalité, ce qui restera,
00:57:17 c'est que cette loi n'a pas été votée par le Parlement.
00:57:19 - Et la motion de censure ?
00:57:20 - C'est la motion de censure.
00:57:22 C'est que le gouvernement ne tombe pas,
00:57:24 c'est que le Parlement ne repasse pas l'élection.
00:57:26 Ce qui reste dans l'opinion publique aujourd'hui,
00:57:28 et ça va rester, ça sera toujours,
00:57:30 mais votre loi n'a jamais été votée par le Parlement.
00:57:33 - Ça va rester, vous dites, Joseph Tunel,
00:57:34 et pourtant le président dit, il y a les grands sujets,
00:57:36 l'école, la santé sur lesquelles nous travaillons,
00:57:39 fait des choix.
00:57:39 - À chaque fois, on reviendra là-dessus.
00:57:41 Et les organisations syndicales, je ne sais pas si vous avez noté,
00:57:44 vous avez des chiffres, les organisations syndicales
00:57:46 ont leur nombre d'adhérents augmenté en ce moment.
00:57:49 - C'est une bonne nouvelle pour notre démocratie.
00:57:52 - Oui, parce qu'elles sont calmes d'ailleurs.
00:57:54 Quand ils parlent de calme,
00:57:55 que le Conseil constitutionnel reste calme dans les beaux bureaux,
00:57:58 c'est un peu normal.
00:57:59 Ce qui est très bien, c'est que les organisations syndicales,
00:58:01 on le voit, et quand il y a les manifestations,
00:58:04 vous avez un itinéraire de délestage.
00:58:06 Vous ne soyez pas les black blocs.
00:58:08 L'itinéraire de délestage, il ne se passe rien.
00:58:10 Pas un commerçant n'est tagué, pas une poubelle, etc.
00:58:13 Il faut que les organisations syndicales continuent comme ça,
00:58:16 et le président de la République aura du mal,
00:58:18 surtout qu'aujourd'hui, on ne sait pas ce qui va se passer
00:58:21 avec la première ministre, mais son directeur de cabinet s'en va.
00:58:23 - Oui, mais enfin là, il lui a donné encore de nouveau
00:58:25 une forme florienne de questionnaire.
00:58:29 - Ce n'est pas parce que...
00:58:30 - Je ne veux pas faire un débat sur le directeur du cabinet de Mme Morne,
00:58:33 mais enfin là, politiquement, il vient de lui redonner sa confiance.
00:58:37 - Oui, absolument.
00:58:37 - Mais les équipes s'en vont.
00:58:39 - Jusqu'à nouvelle ordre.
00:58:41 - Ce n'est pas sous prétexte que le président de la République
00:58:43 dit "circuler, il n'y a rien à voir",
00:58:45 que le traumatisme ne restera pas ancré
00:58:47 au sein de la population française.
00:58:49 Et là où je suis en désaccord avec vous,
00:58:51 ce que vous disiez tout à l'heure, Pierre,
00:58:53 c'est qu'un président, ça doit unifier,
00:58:56 ça ne doit pas parler uniquement à son électorat.
00:58:59 Je suis navrée, mais dans un pays où la fracture
00:59:01 est aussi grave, aussi importante,
00:59:03 le but, ce n'est pas d'accentuer un peu plus
00:59:07 les difficultés, les problématiques que vivent une partie des Français,
00:59:10 et se mettre des œillères, sans jeu de mots me concernant,
00:59:14 jouer à l'aveugle,
00:59:16 ça n'est pas bon signe, ça n'est pas aller dans le bon sens
00:59:19 et essayer d'entendre.
00:59:21 Il avait une réforme à faire passer,
00:59:23 il va la faire passer, elle sera promulguée,
00:59:25 on le sait très bien.
00:59:26 - Vous le voyez, des moments de tension à l'image,
00:59:28 avec la gendarmerie.
00:59:29 - Oui.
00:59:30 - Ce qui est intéressant, c'est qu'Emmanuel Macron,
00:59:34 lors de son précédent quinquennat, avait eu un regret.
00:59:37 Un regret important, c'est qu'il n'avait pas réussi...
00:59:40 - Ah, vous en avez trouvé un ?
00:59:41 - Un regret sur lequel il avait insisté
00:59:43 lors d'un entretien télévisé,
00:59:45 c'est de ne pas avoir réconcilié les Français entre eux.
00:59:49 - Voilà, ça marche.
00:59:50 - Et je dirais qu'il n'a pas réussi à réconcilier les Français.
00:59:52 - Ça c'est la tarte à la crème.
00:59:53 - L'État a réussi à réconcilier les Français avec leurs civils.
00:59:56 - Non mais les fractures sont tellement profondes
00:59:57 que je pense que même dans 15 ans,
00:59:58 notre président va nous dire la même chose.
01:00:00 - Si on est honnête avec le président,
01:00:02 et de plus en plus, effectivement.
01:00:04 - Mais si on est honnête avec le président de la République,
01:00:06 les fractures, elles ne sont pas d'aujourd'hui.
01:00:07 La fracture territoriale, les fractures sociales.
01:00:10 C'est plutôt là qu'il y a un sujet, comme on dit.
01:00:12 - En fait, ce qu'il est reproché, c'est de mettre du sel
01:00:15 sur les cicatrices aujourd'hui dans le pays,
01:00:17 avec une réforme d'État dont il ne reste plus grand-chose,
01:00:19 où les économies fondent comme neige au soleil.
01:00:22 C'est-à-dire tout ça pour ça.
01:00:23 - La question c'est, est-ce que le sel sur les plaies,
01:00:25 et je ne veux pas faire mon complotiste,
01:00:26 ce n'est pas mon genre,
01:00:27 mais est-ce que le sel sur les plaies,
01:00:28 lorsque les ministres successifs ou le président de la République,
01:00:31 par certaines phrases quand même,
01:00:33 sur "emmerder" certains Français,
01:00:35 sur "la foule haineuse", sur "ceux qui ne sont rien",
01:00:38 et je pourrais faire la liste à l'après-vers
01:00:40 de tout ce qui a été dit,
01:00:41 si tout cela résulte d'une stratégie
01:00:43 pour cliver le pays, le diviser,
01:00:45 et pousser à ce qu'un certain nombre de Françaises et de Français
01:00:48 soient dans une opposition de plus en plus radicale
01:00:50 pour que le président s'incarne comme le parti de l'ordre,
01:00:52 ou si c'est fortuit, et que c'est un pur hasard
01:00:54 pour des gens qui normalement maîtrisent bien la communication.
01:00:57 - Écoutez ce qu'il dit, il y avait eu cette phrase,
01:00:59 on s'en souvient, quand il avait opposé en tous les cas,
01:01:02 il avait fait une séparation nette entre la foule et la population,
01:01:07 et le peuple, pour la contestation contre la réforme d'entraide,
01:01:11 écoutons-le de nouveau.
01:01:12 - Intéressant.
01:01:14 - Il y a une manifestation, je crois, de 200 personnes environ,
01:01:16 ce qui est normal, parce qu'on sait qu'il y a une contestation
01:01:19 et qu'il y a une opposition, c'est d'ailleurs pour ça aussi
01:01:21 que la Première Ministre recevra l'intersyndicale la semaine prochaine,
01:01:24 et donc il y a des mobilisations qui sont là,
01:01:26 qui sont dans un cadre prévu par notre démocratie,
01:01:29 il y a un dialogue qui se poursuit,
01:01:31 il y a aussi des échéances, on le sait,
01:01:33 pour que le chemin démocratique de ce texte aille jusqu'à son terme.
01:01:38 - C'est-à-dire que les manifestations sont un élément,
01:01:41 mais pas plus, dans la vision, la manière d'appréhender les choses,
01:01:45 Emmanuel Macron, c'est intéressant quand même,
01:01:47 c'est-à-dire qu'il en fait un élément, non pas anecdotique,
01:01:50 ce n'est pas du tout ce que je dis, mais un élément du contexte,
01:01:52 c'est-à-dire que ce n'est pas un sujet, ce n'est pas un problème.
01:01:54 - Mais il ne change pas de stratégie, il garde toujours la même stratégie
01:01:58 depuis le début des débats autour de cette réforme des retraites,
01:02:02 c'est-à-dire qu'on minimise la contestation sociale dans le pays.
01:02:06 D'ailleurs, très régulièrement, lorsque l'on s'entretient
01:02:09 avec plusieurs membres de l'entourage du président de la République,
01:02:11 que ce soit des ministres ou des conseillers,
01:02:13 à la veille d'une journée de mobilisation,
01:02:15 et d'ailleurs l'une des premières grandes journées de mobilisation,
01:02:18 on nous avouait au lendemain qu'on ne s'attendait pas à une telle ampleur,
01:02:22 c'est-à-dire que même au sein de l'entourage du président de la République,
01:02:26 on avait sous-estimé en quelque sorte, d'une part, l'ampleur de la mobilisation,
01:02:31 et ensuite on tentait de minimiser cette dernière,
01:02:35 on a minimisé le 49-3 et son utilisation,
01:02:39 en disant que c'était la onzième fois qu'on utilisait le 49-3,
01:02:42 d'ailleurs Elisabeth Borne l'a dit de nouveau,
01:02:44 "je n'utiliserai pas le 49-3, hormis les textes budgétaires",
01:02:47 oui, bon, le 49-3 n'a été utilisé que dans le cadre de textes budgétaires,
01:02:51 donc rien ne change, et là encore, on le voit,
01:02:55 il y a effectivement, après, le président de la République a raison,
01:02:58 il n'y a que 200 personnes qui sont présentes dans les rues
01:03:02 pour s'opposer de nouveau à ce texte, mais ce sont 200 personnes...
01:03:07 - Oui, dans les rues de Sabine Le Lac.
01:03:08 - Puis ça va bien au-delà.
01:03:09 - Puis ça va bien au-delà, puisque il y a une contestation par procuration,
01:03:13 celle de la population qui soutient ces mots.
01:03:15 - Mais à quoi sert, ou qu'est-ce qui va être décidé lors de la réunion
01:03:17 en début de semaine prochaine avec les syndicats ?
01:03:19 Là, tout est très clair pour Emmanuel Macron,
01:03:21 et d'ailleurs, il faut lui reconnaître la cohérence avec lui-même par rapport à ce qu'il a dit.
01:03:24 - Il faut demander à Laurent Berger,
01:03:26 le gouvernement joue à un nouveau jeu, ce n'est plus Jacques Hadid,
01:03:28 c'est Laurent Berger Hadid.
01:03:30 - Ah, c'est pas mal.
01:03:31 - C'est-à-dire, le gouvernement fait, entre guillemets, ce que Laurent Berger veut,
01:03:34 puisqu'il n'a aucun soutien de poids, le seul soutien qu'il peut avoir
01:03:38 est celui de Laurent Berger, qu'il avait lors de la précédente réforme des retraites,
01:03:42 et qui était nécessaire, et d'ailleurs...
01:03:44 - Heureusement qu'il est Laurent Berger, alors,
01:03:46 parce qu'on peut lui reconnaître qu'il tend des mains, Laurent Berger,
01:03:49 et il n'a pas cessé de proposer des solutions modérées.
01:03:51 - Pourquoi il y a une majorité...
01:03:53 - On voit que lui...
01:03:55 - D'accord, il faut montrer les autres.
01:03:57 - Vous les voyez proposer ?
01:03:59 - C'est le plus gros, mais il y a aussi la CGT et la CFTC,
01:04:02 et à eux trois, ils font une majorité.
01:04:04 C'est-à-dire qu'à eux trois, ils font plus de 50%.
01:04:06 C'est-à-dire qu'à eux trois, ils ont la capacité de signer des accords.
01:04:09 C'est ce qui se passe d'ailleurs avec le MEDEF.
01:04:12 - Oui, mais la CGT, qui va succéder à Philippe Martinez ?
01:04:15 - Là, on voit qu'un front très fort de ces trois-là,
01:04:19 ça tangue du côté de la CGT, on ne sait pas ce que ça donnera.
01:04:22 Il est fort probable que la CGT ne vienne pas au rendez-vous,
01:04:25 face à Porto-Closo, et du côté de FO, les choses ne sont pas stabilisées.
01:04:29 - C'est bien pour ça que je vous dis qu'il y a un homme qui reprend aujourd'hui...
01:04:32 - Oui, mais ça ne vous plaît pas, mais c'est la réalité, c'est Laurent Berger.
01:04:35 - Mais non, parce que...
01:04:37 - Vous partagez un débat syndical, mais c'est la réalité politique.
01:04:40 - Il n'est pas tout seul, il travaille ensemble.
01:04:42 S'il était tout seul, il serait marginalisé.
01:04:44 - Moi, la question, c'est qu'est-ce qu'ils vont arracher,
01:04:46 qu'est-ce qu'ils peuvent arracher, alors que le cœur du réacteur nucléaire
01:04:49 de la réforme des retraites ne changera pas ?
01:04:51 - Ce qu'ils arracheront, ce ne sera pas sur les retraites, a priori.
01:04:54 Lors du 13h, le président de la République avait évoqué d'autres sujets à venir
01:04:58 pour garantir plus d'équité, plus d'égalité, avant qu'il nous parle
01:05:02 de son triptyque et notamment du plein emploi.
01:05:04 Mais en tout cas, c'est peut-être plus là qu'il y a un espace de négociation.
01:05:07 Mais le dossier de la réforme des retraites, là, on l'a recompris aujourd'hui,
01:05:11 ce midi, grâce à l'intervention d'Emmanuel Macron,
01:05:13 le dossier réforme des retraites, lui, il est terminé,
01:05:16 et il sera définitivement terminé lorsque le Conseil constitutionnel
01:05:19 aura pris sa décision. Par conséquent, les syndicats,
01:05:22 moi, je peux vous donner mon billet, ils vont ressortir de cette réunion déçus.
01:05:25 Alors, est-ce que c'est une stratégie de la part de M. Berger
01:05:28 de solliciter, ou en tout cas d'aller au devant de cette discussion
01:05:31 avec Mme Borne ? - M. Berger a besoin aussi,
01:05:34 j'allais dire, de s'accrocher à quelque chose. Nous sommes quand même
01:05:36 dans un mouvement qui est en train, qu'on le voie ou pas,
01:05:39 il y a une démobilisation, une décrue, et il appelle déjà...
01:05:42 - Il est en train de muter. - Il est en train de muter.
01:05:44 Donc, il a besoin aussi de chercher pour lui-même une porte de sortie
01:05:47 parce que là, vous pouvez multiplier les mobilisations,
01:05:49 l'exécutif ne va pas changer de position. - C'est ça qui est dramatique.
01:05:52 Le message qui est envoyé. - Parce que ça va être juste pour le symbole,
01:05:55 pour l'image médiatique. Il n'y aura pas de dialogue.
01:05:58 - Les syndicats, c'est les chiffres qui sortent. Vous avez vu le chiffre hier,
01:06:01 pour les retraites du privé, c'est pas un déficit, c'est de plus 5
01:06:04 et quelques milliards, ce qui n'est pas neutre.
01:06:07 L'année d'avant, c'était plus 2 et quelques milliards.
01:06:09 - Ils ne vont pas convaincre le gouvernement sur le fait que...
01:06:12 - Mais dans l'opinion publique. - Mais l'opinion, elle est convaincue,
01:06:14 en grande majorité, qu'il ne faut pas s'y connaître.
01:06:17 - Parce que l'opinion publique, elle peut changer.
01:06:19 Par rapport aux communications gouvernementales, les chiffres bruts,
01:06:22 plus 5 et quelques milliards pour les salariés du privé,
01:06:25 c'est très difficile pour le gouvernement d'aller compte.
01:06:27 - On va marquer une pause, on parlera de ce qu'a dit le président sur Sainte-Solyne
01:06:30 avec des mots forts, des gens sont venus faire les gares.
01:06:32 Juste encore un mot sur le moment de clarification politique à l'Assemblée nationale
01:06:35 avec le vote sur la motion de censure.
01:06:38 Bon, clarification, ça peut aussi jouer pour lui.
01:06:41 - C'est-à-dire qu'il n'a pas d'allié aujourd'hui, parce qu'il veut élargir la majorité, mais vers qui ?
01:06:46 - Mais le meilleur atout d'Emmanuel Macron, ce sont ses opposants.
01:06:50 C'est-à-dire qu'effectivement, il dispose d'une majorité relative,
01:06:54 mais il n'y a pas de majorité alternative dans le pays.
01:06:57 Et puisqu'il n'y a aucune majorité alternative, il explique donc ceci,
01:07:02 je suis légitime à proposer les réformes comme celle de la réforme des retraites
01:07:08 et à la faire "voter", certes grâce à une motion de censure qui n'a pas été adoptée par le Parlement,
01:07:14 mais elle a été votée d'une certaine manière.
01:07:16 Et il s'appuie là-dessus, c'est-à-dire qu'il s'appuie sur des opposants
01:07:20 qui ne sont pas capables de s'entendre entre eux.
01:07:22 - C'est ça le principal atout qu'il a.
01:07:25 Vous l'avez dit, le principal atout d'Emmanuel Macron, c'est l'opposition.
01:07:27 L'opposition, elle est absolument irréconciliable.
01:07:30 Vous avez d'un côté la NUPES, de l'autre côté la Rassemblée nationale.
01:07:33 Ce sont les deux plus grandes forces politiques d'opposition à l'Assemblée nationale.
01:07:37 La seule ouverture possible, qui est logique, en plus, idéologiquement, en matière de cohérence,
01:07:42 et ce sont eux d'ailleurs qui ont fait en sorte que cette notion n'ait pas passé,
01:07:45 ce sont les Républicains.
01:07:46 C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il a missionné, semble-t-il,
01:07:49 certains ministres, je pense le ministre des Relations avec le Parlement,
01:07:52 ce serait le plus logique, pour essayer d'élargir sa majorité.
01:07:56 Alors peut-être que ce n'est qu'une annonce, qu'un effet de com' avant peut-être une dissolution.
01:08:02 Parce qu'il faut à un moment trouver une majorité.
01:08:04 Là, il s'est joué à notre voix quand même.
01:08:06 Une majorité. Il faut stopper aussi les violences et les scènes de chaos qu'on a observées à Sainte-Soline.
01:08:11 Je vous rappelle qu'il y a un appel à un rassemblement tout à l'heure,
01:08:14 en début de soirée, devant les préfectures, par le collectif...
01:08:18 Les... collectifs...
01:08:20 - L'advert... - Les soulèvements de la terre.
01:08:22 Les soulèvements de la terre, voilà, effectivement.
01:08:24 Le collectif d'ultra-gauche et le président qui viennent déclarer,
01:08:27 pour Sainte-Soline, que des gens sont venus faire la guerre.
01:08:30 On va en parler à tout de suite.
01:08:35 On continue d'analyser la prise de parole d'Emmanuel Macron.
01:08:38 Mais tout d'abord, les titres.
01:08:39 C'est NEWS INFO, Audrey Bertheau.
01:08:41 Les salaires des joueurs de Ligue 1 dévoilés dans le journal L'Equipe.
01:08:47 Selon les estimations, parmi les 10 joueurs les mieux payés du championnat,
01:08:51 on retrouve 10 joueurs du PSG.
01:08:53 En tête, Kylian Mbappé, avec un salaire mensuel brut de 6 millions d'euros,
01:08:58 loin devant Neymar et Messi, qui toucheraient, eux, entre 3 et 4 millions par mois.
01:09:03 Un an et demi après la publication de la loi contre le séparatisme,
01:09:07 la secrétaire d'Etat à la Citoyenneté, Sonia Baquez, dévoile un premier bilan.
01:09:11 Plus de 3 000 opérations de contrôle ont été menées en 2022.
01:09:14 187 fermetures d'établissements ont été opérées.
01:09:17 La loi a permis de désinhiber l'administration et de lui donner des outils
01:09:21 pour s'attaquer à tout ce qui fait le lit du séparatisme, a précisé la ministre.
01:09:26 Enfin, le pape François va mieux et a repris le travail.
01:09:29 Ce sont les dernières informations concernant le pape.
01:09:32 Il a été hospitalisé hier pour une infection respiratoire à l'âge de 86 ans.
01:09:37 Il a passé une bonne nuit, selon le Vatican, à l'hôpital Gemelli de Rome.
01:09:41 Son état de santé s'améliore donc progressivement
01:09:44 et les traitements prévus se poursuivent toujours selon le Vatican.
01:09:48 Merci Audrey pour ces nouvelles rassurantes.
01:09:52 On revient sur le plan politique et social en France.
01:09:55 Souhaite un bon rétablissement à sa santé.
01:09:56 Évidemment, évidemment.
01:09:58 Sur le plan politique et social, la prise de parole,
01:10:01 enfin les réponses d'Emmanuel Macron tout à l'heure à Savine Lac,
01:10:04 donc sur la contestation par rapport à la réforme des retraites,
01:10:07 en gros, tout doit poursuivre son chemin démocratique, comme l'a dit Emmanuel Macron.
01:10:12 Alors, sur Sainte-Solène, on va s'y arrêter.
01:10:14 Vous savez qu'il y a deux polémiques après les scènes de chaos à Sainte-Solène.
01:10:17 Il y a une polémique autour de l'intervention des secours
01:10:21 et puis une polémique sur l'utilisation de certaines armes par les forces de l'ordre.
01:10:25 Sur les secours, Emmanuel Macron a estimé que la polémique a été levée par le SAMU,
01:10:30 puisque le SAMU a affirmé, raté, qu'ils ont pu avoir accès à ces blessés,
01:10:34 compte tenu d'un contexte, évidemment, de chaos très prégnant.
01:10:38 On va écouter Emmanuel Macron qui affirme que des gens sont venus faire la guerre autour de ces méga-bassines.
01:10:44 Il s'agit justement d'un projet qui correspond aux critères que nous évoquions tout à l'heure.
01:10:50 On en a besoin pour justement avancer sur les questions d'eau.
01:10:54 Il faut le faire avec des concertations.
01:10:56 Elles ont eu lieu avec beaucoup de respect pour les parties prenantes.
01:10:59 Et c'est aussi pour ça que je remercie tous nos élus de mener ce travail.
01:11:03 Qu'il y ait des contestations, c'est une chose.
01:11:05 Rien ne peut justifier la violence.
01:11:07 Il y a des gens qui venaient contester et qui étaient là en famille,
01:11:11 qui d'ailleurs, à Melle, le lendemain, ont tenu un moment plus festif
01:11:14 qui n'a donné lieu à aucun débordement.
01:11:17 Mais vous avez des milliers de gens qui étaient simplement venus pour faire la guerre.
01:11:21 C'est inacceptable.
01:11:23 Et donc je réaffirme mon soutien aux élus et aux forces de l'ordre.
01:11:27 Et nos forces de l'ordre, avec beaucoup de courage, ont avancé.
01:11:30 Et ça montre bien qu'il y a chez certains une forme d'habitude de la violence qui s'installe.
01:11:35 Il faut la combattre avec beaucoup de fermeté.
01:11:37 Et je demande à toutes les forces politiques républicaines d'être parfaitement claires sur ce sujet.
01:11:43 Il n'y a rien qui justifie la violence dans une société démocrate.
01:11:46 Alors là, évidemment, en bon entendeur, il parle de la France insoumise.
01:11:49 Mais faire la guerre, et là, Florent Tardif, le président,
01:11:53 fait référence aussi à l'arsenal qui a été retrouvé par les gendarmes.
01:11:57 On rappelle quand même, il y avait des machettes, il y avait des bombes incendiaires artisanales,
01:12:02 des haches, des couteaux, bref.
01:12:04 Mais le mot est fort.
01:12:06 Il y a toute une chaîne de commandements, même au sein des Black Blocs.
01:12:09 C'est-à-dire qu'il y a des capitaines avec des militants qui reçoivent des ordres de ces mêmes personnes.
01:12:16 Il y a même des camps d'entraînement avant l'organisation de ces manifestations sauvages
01:12:22 qui sont organisées, qui sont démantelées parfois.
01:12:25 Deux camps d'entraînement ont été récemment démantelés par les services du ministère de l'Intérieur.
01:12:33 Et on retrouve, avant même le début de ces manifestations,
01:12:37 que ce soit sur les manifestants eux-mêmes ou aux alentours du lieu de la manifestation,
01:12:43 des engins qui sont des engins type guerriers, c'est-à-dire des haches.
01:12:48 Vous avez raison, il n'y a pas de débat.
01:12:50 Mais aurait-il pu avoir peut-être un mot, parce qu'il y a aussi deux blessés dans un état grave,
01:12:55 quand même, entre la vie et la mort.
01:12:57 Un en particulier dans une situation critique.
01:13:00 Parce que rien ne justifie qu'on en arrive là aussi.
01:13:03 Alors, au-delà du mot "guerre", loin de moi, vraiment, très loin de moi l'idée...
01:13:06 Oui, dans tous les...
01:13:07 Voilà, c'est ce que j'allais vous dire.
01:13:09 C'est loin de moi l'idée de disculper ces violents qui n'ont absolument aucune excuse
01:13:16 pour s'en prendre aux forces de l'ordre et pour faire ce qu'ils font.
01:13:19 Néanmoins, l'usage à tort et à travers du mot "guerre", la guerre contre le Covid,
01:13:23 la fameuse grande guerre économique de M. Bruno Le Maire face à Poutine,
01:13:27 qui a tremblé, c'est rien du tout.
01:13:29 Donc, toutes ces guerres successives, c'est comme le mot "révolution".
01:13:32 On va faire une révolution de ceci, une révolution de cela.
01:13:34 Ça dévoile quand même un rapport à la communication un peu malsain.
01:13:37 Une guerre, c'est pas vraiment ça. Une guerre, c'est bien plus grave.
01:13:39 Et Dieu merci, il n'y a pas de guerre en France.
01:13:41 Et j'espère qu'il n'y en aura jamais.
01:13:43 Non, mais il y a une guerre à nos portes en Europe.
01:13:45 Et c'est vrai que l'emploi du mot, ici...
01:13:47 Voilà, c'est là que la nuance est importante.
01:13:49 C'est qu'effectivement, il y a une guerre en Europe à nos portes.
01:13:51 Il y a des gens qui sont des ennemis de la France et qui, à l'étranger,
01:13:53 veulent faire la guerre à la France.
01:13:55 Le djihad, par exemple, était une guerre.
01:13:57 Il y a des choses qui sont des guerres.
01:13:58 Maintenant, dire "guerre" parce qu'il y a effectivement les factions et les factieux,
01:14:01 déjà, je trouvais ça un peu plus adapté concernant les violents
01:14:03 et qui ressemblent finalement à ces mouvements antiparlementaires,
01:14:07 antiparlementaristes, antirépublics,
01:14:09 qui vont venir ficher la pagaille, déstabiliser l'État,
01:14:11 pour créer une forme de chaos qui préfigurerait sur le E, un nouveau monde.
01:14:15 Si on veut être précis, c'est plutôt ça.
01:14:17 L'emploi du mot "guerre", très franchement, je ne sais pas que vous l'adaptez.
01:14:19 Je vous rappelle que le ministre de l'Intérieur, mais pas cette fois-ci,
01:14:21 avait parlé d'éco-terrorisme.
01:14:23 C'est comme ce mot d'éco-terrorisme, voilà.
01:14:25 Ce mot, je ne le trouvais pas adapté.
01:14:27 - Le terrorisme d'extrême gauche, Eric Ciotti dans "Le Figaro" a dénoncé...
01:14:31 - C'est de la violence.
01:14:33 On voit très bien quels sont les violents, parce que quand on voit les images,
01:14:37 les camions de gendarmerie qui flambent, c'est bien qu'ils ont été attaqués
01:14:41 par des gens violents.
01:14:43 Je suis d'accord, ce n'est pas le terme de guerre.
01:14:45 C'est une violence inacceptable.
01:14:47 On voit qui est l'agresseur.
01:14:49 Il y a des victimes et les violents recherchent des victimes
01:14:51 pour communiquer en disant "regardez".
01:14:53 Parce qu'effectivement, il y a deux personnes qui souffrent.
01:14:57 Il y a des familles qui souffrent derrière.
01:14:59 C'est pour ça qu'il faut arrêter ces violents le plus tôt possible.
01:15:03 Je pense aussi aux gendarmes.
01:15:05 C'est terrifiant.
01:15:07 Quand on nous dit, je ne sais pas ce qu'ils ont employé,
01:15:09 ce que c'était véritablement adapté,
01:15:11 mais que faire ? Ils les ont laissés approcher.
01:15:13 Cela veut bien dire que la violence légitime des gendarmes,
01:15:16 ça n'a pas été une violence absolue.
01:15:18 - Au cours d'une conférence de presse qui s'est tenue le lundi 27 mars,
01:15:21 récemment, Gérald Darmanin a affirmé que des armes de guerre
01:15:23 n'ont pas été utilisées à Sainte-Sauline,
01:15:25 voulant couper court aux rumeurs,
01:15:27 à ce qui circulait sur les réseaux sociaux.
01:15:30 Mais la classification entre armes de guerre et armes intermédiaires
01:15:34 est plus complexe.
01:15:36 On vous a préparé une sorte de classification
01:15:38 selon le Code de Sécurité Intérieure.
01:15:40 On va pouvoir le voir dans quelques instants.
01:15:42 Et puis, on va voir que certaines armes
01:15:45 qui peuvent être classées aujourd'hui comme armes de "guerre"
01:15:48 ont été utilisées par la gendarmerie.
01:15:50 Et maintenant, on peut estimer qu'en face,
01:15:52 il y avait aussi des armes de guerre par destination.
01:15:55 - Je trouve que c'est un peu hors sujet.
01:15:57 - Le ministre de l'Intérieur va devoir s'en expliquer à l'Assemblée nationale.
01:16:00 - Si le ministre de l'Intérieur a menti, a fait une erreur, s'est trompé...
01:16:05 D'accord, mais le sujet, pardonnez-moi,
01:16:08 c'est de savoir, pour moi, avant de qualifier tel ou tel matériel,
01:16:11 c'est de savoir si ce matériel est adapté à la situation,
01:16:14 est-ce qu'il est adapté aux circonstances.
01:16:16 Je pose la question parce que je n'ai pas la réponse.
01:16:19 Il y a quand même un certain nombre d'indices,
01:16:22 ou en tout cas de faits accablants, je trouve.
01:16:25 Vous avez quand même des manifestants qui arrivent,
01:16:27 qui viennent armés, et pas petitement armés.
01:16:30 On a vu des dizaines de couteaux, des haches, etc.
01:16:33 Même des projectiles un peu fabriqués.
01:16:36 Donc, en fait, la gendarmerie doit s'adapter
01:16:40 et doit évidemment s'armer en fonction de la menace.
01:16:44 Et elle doit utiliser la violence,
01:16:47 puisqu'on parle de violence policière,
01:16:50 en proportion et en fonction du danger.
01:16:53 Une fois qu'on a posé ça, on est tranquillement assis sur notre plateau,
01:16:56 ça a l'air d'être facile. Maintenant, quand ils sont sur le terrain
01:16:58 avec une pression, avec une tension pendant des heures,
01:17:01 il y a des moments où ça peut un petit peu déraper.
01:17:03 Et quand ça dérape, il y a une enquête, et après il y a des sanctions.
01:17:06 On n'en est pas encore là.
01:17:07 Alors là, il y a une enquête pour savoir en tous les cas ce qui s'est passé.
01:17:10 Il n'y a pas encore le moment de la sanction.
01:17:12 Pour l'une, c'est sûr, malheureusement, entre la vie et la mort.
01:17:16 Mais c'est vrai que, jugé de la proportionnalité, comme on dit,
01:17:20 ça va être très compliqué.
01:17:21 Bien sûr, moi j'emploierais plutôt le terme de guérilla.
01:17:24 Évidemment que ces Black Blocs anticapitalistes, antipolis,
01:17:28 sont là une fois de plus pour mettre le chaos dans nos démocraties.
01:17:31 Mais n'oublions pas, et c'est parfaitement vrai ce que vous disiez Sonia.
01:17:34 Est-ce que ça va être la solution ? La dissolution du collectif ?
01:17:38 Oui, ça peut être un message envoyé qui va dans le bon sens.
01:17:42 Peut-être pour d'autres groupuscules de ce genre-là.
01:17:45 Mais je ne suis pas sûre que ça les arrêtera,
01:17:47 puisqu'ils ont de toute manière un lettre motif.
01:17:50 Ils sont déterminés.
01:17:51 Comme le rappelait Florian, ils vont même dans des camps d'entraînement.
01:17:54 Ils sont extrêmement organisés.
01:17:56 Ce sont des inter-mondialistes qui proviennent du monde entier.
01:17:59 Mais ce qui est aussi terrible, en dehors évidemment de ces personnes
01:18:03 dont le pronostic vital est engagé, et ça on ne peut pas s'en satisfaire,
01:18:06 je pense aux familles.
01:18:08 Ce sont des activistes, certes, mais ils ne méritaient sans doute pas ça.
01:18:10 Et les gendarmes sont sous pression, comme tout le monde le rappelle aussi.
01:18:13 Donc on ne peut pas se satisfaire de la violence, quelle qu'elle soit.
01:18:16 Là-dessus, on est tous d'accord.
01:18:17 Quand on a fait ce constat, que dit-on de plus ?
01:18:20 Qu'on ne parle pas de la cause écolo ?
01:18:21 Parce qu'une fois de plus, cela phagocyte toutes ces violences.
01:18:24 Vous croyez que la lutte anti-bacine est une lutte écologique ?
01:18:27 Auprès de certains agriculteurs, oui.
01:18:30 Auprès de certains agriculteurs, oui.
01:18:32 Et on ne parle pas de la cause pour laquelle beaucoup de pacifiques étaient aussi présents.
01:18:36 Mais là, si on s'arrête uniquement sur la question de la violence,
01:18:38 et je crois effectivement que c'est un sujet qui a l'étude,
01:18:40 en tout cas le ministre Gérald Darmanin a dit qu'il allait étudier la possibilité de dissoudre ici le groupement,
01:18:47 moi aussi j'ai perdu le nom, le soulèvement de la terre,
01:18:50 qui est semble-t-il, je dis semble-t-il parce que je ne le connais pas,
01:18:52 mais effectivement un groupement d'extrême gauche.
01:18:54 Pardonnez-moi, sur leur site, je suis allée voir les soulèvements de la terre,
01:18:57 ils disent qu'il faut faire avancer la cause par tous les moyens.
01:19:00 C'est marrant, c'est amusant, par tous les moyens.
01:19:02 C'est drôle sans le savoir ici du Maurras.
01:19:04 Charles Maurras qui est à l'autre opposé disait "nous utiliserons tous les moyens, même l'égo".
01:19:09 Vous voyez, c'est amusant comme quoi on leur pardonne à eux assez facilement.
01:19:12 Là je pense que tous les moyens, même l'égo-sabotage et même la violence.
01:19:14 Voilà, c'est un peu ça ce que ça veut dire, mais en revanche, là il y a des armes juridiques pour faire face.
01:19:18 Je ne sais pas si la dissolution, mais est-ce que ça empêchera de tels rassemblements.
01:19:22 La question c'est est-ce qu'au nom d'une cause que certains estiment juste,
01:19:25 que vous pouvez estimer illégitime, est-ce que la violence peut être un moyen ?
01:19:29 En droit non. En droit non. Point.
01:19:32 Mais certains estiment qu'on ne fera parler de certaines causes qu'avec la violence.
01:19:35 Il faut se mettre dans la psychologie de ces gens.
01:19:38 Ces gens-là se voient, ça vous allez peut-être être choqué,
01:19:41 mais ces gens-là se voient comme des résistants face à un ordre établi terrible.
01:19:44 Ils font des parallèles parfois avec 39-45, ils se voient comme des résistants
01:19:48 qui sont obligés d'agir de façon violente tellement le système est terrible,
01:19:51 tellement ils sont face à un fascisme terrible.
01:19:53 Vous voyez, il faut essayer de comprendre un peu dans quel effet d'entraînement ils sont.
01:19:57 Dans quelle idéologie.
01:19:58 Et dans quelle idéologie ils sont.
01:19:59 Et cette idéologie-là, on a l'air de découvrir la lune aujourd'hui parce qu'ils sont visibles.
01:20:02 Mais cette idéologie et ces groupements, ils existent depuis fort longtemps,
01:20:06 quasiment depuis la fin du 19e siècle.
01:20:08 Il y a une extrême gauche, des fois d'obédience anarchiste,
01:20:12 des fois communiste révolutionnaire, il y a plein de nuances,
01:20:14 qui effectivement prend la violence comme moyen d'action,
01:20:18 avec parfois, ça va jusqu'à Action Directe, le groupe Action Directe,
01:20:21 ça va jusqu'à le président Sadi Carnot à la fin du 19e siècle
01:20:24 qui avait été tué par un anarchiste italien.
01:20:26 Donc il y a toutes sortes de choses.
01:20:28 Très bien. Mais comment on y répond ? Parce que moi je veux de la dissolution.
01:20:31 Très bien, mais vous avez aujourd'hui des élus qui sont menacés, qui sont invectivés.
01:20:35 Les menaces contre les élus, ce n'est pas forcément les mêmes.
01:20:38 Je ne sais pas s'il faut faire un...
01:20:40 Je veux dire, entre les violents contre la réforme de la retraite
01:20:43 et les violents à Sainte-Soline, moi je ne vois pas une morale de chine.
01:20:47 Mais les personnes qui vont aller mettre des parpaings devant une permanence de députés...
01:20:50 C'est une échelle à Sainte-Soline, on est quand même sur une échelle
01:20:52 où il n'y a vraiment quasiment que des radicaux.
01:20:54 Oui, je suis d'accord.
01:20:55 Pardonnez-moi, quand vous balancez des pavés en marche des cortèges...
01:20:58 Ça peut être un peu les mêmes.
01:20:59 Oui, en marche, mais vous le dites vous-même, en marche des cortèges.
01:21:02 On peut le dire, les manifestations...
01:21:04 Je ne parle pas des manifestations du soir,
01:21:06 les manifestations qui ont eu lieu à l'occasion des...
01:21:09 Enfin, je veux dire, les journées de mobilisation.
01:21:11 Non, mais il ne faut pas les amalgamer.
01:21:12 On a vu dans les cortèges la réforme des retraites, vous en retrouvez ici.
01:21:15 Je suis d'accord.
01:21:16 À Sainte-Soline, vous n'aviez quasiment que ça.
01:21:19 À Sainte-Soline, il n'y avait quasiment que ça.
01:21:21 Il faudrait que le politique s'empare un peu de ce sujet.
01:21:23 Je rappelle qu'il s'est tenu, pardonnez-moi, il s'est tenu il y a quelques jours,
01:21:26 hier en l'occurrence, à l'Assemblée nationale,
01:21:28 une commission qui finalement a été enterrée à l'initiative de la NUPES
01:21:31 contre les violences politiques.
01:21:33 Et quelles violences politiques ?
01:21:34 Les violences politiques d'extrême droite.
01:21:35 Moi, je n'ai jamais vu des manifestations d'extrême droite de ce type-là
01:21:38 qui arrivent, qui usent la violence comme ça pour faire avancer leur cause.
01:21:41 Je le disais la dernière fois, par exemple,
01:21:43 à Netton, contre l'installation d'un camp de migrants.
01:21:45 Tout le monde hurle au ralenti.
01:21:46 Et vous savez qui a repris votre comparaison ?
01:21:48 Le Premier ministre, Edouard Philippe.
01:21:50 Oui, et d'ailleurs, j'hésitais.
01:21:52 Merci, effectivement.
01:21:53 Et il l'a cité sur un plateau de télévision que je ne citerai pas.
01:21:56 Il est très bien pensant et très beaubeau.
01:21:57 Et ils étaient un petit peu mal à l'aise, effectivement.
01:21:59 Parce qu'il leur a dit, pour me permettre de le rappeler,
01:22:02 si ces manifestations avaient eu lieu contre l'installation d'un camp de migrants,
01:22:06 vous tous, ici, journalistes bien pensants, vous vous seriez tus.
01:22:09 Parce que ce qui compte, ce n'est pas la légalité,
01:22:11 c'est la légitimité de la cause.
01:22:12 Et c'est au nom de ça que vous pardonnez les excès.
01:22:15 Eh bien, ça, non, on ne doit pas le pardonner.
01:22:17 Et on doit dissoudre ces groupements et les combattre.
01:22:18 Pourquoi vous disiez qu'il y a une partie de la génération,
01:22:20 chez les plus jeunes, qui se disent aujourd'hui qu'on ne peut avancer dans ce pays
01:22:24 qu'avec la violence et qui ont vu qu'avec les rassemblements des Gilets jaunes,
01:22:28 ils ont obtenu des choses à 17 milliards.
01:22:31 C'est là que le signal du pouvoir est préoccupant.
01:22:34 Il faut réaffirmer qu'en démocratie, et nous sommes en démocratie,
01:22:37 imparfaite, d'accord, mais nous sommes en démocratie,
01:22:40 la violence est inacceptable en politique.
01:22:42 Point.
01:22:43 Mais il y a des enseignants et là, il y a une responsabilité.
01:22:46 Et vous, vous êtes clair, mais pas tout le monde.
01:22:48 C'est pour ça qu'il faut le redire.
01:22:50 Et moi, je suis très choqué quand je vois des enseignants,
01:22:52 c'est-à-dire des gens qui ont une responsabilité,
01:22:54 qui sont payés par l'État et qui, dans leur enseignement,
01:22:57 viennent dire officiellement que c'est la violence qui est légitime.
01:23:02 Qui a dit ça ?
01:23:03 Par exemple, vous avez un enseignant qui est professeur au CNRS
01:23:07 qui vient dire que quand Ani Dalgo, qui n'est pas forcément une amie,
01:23:10 quand Ani Dalgo fait un meeting, il faut venir l'interrompre.
01:23:14 Il faut venir lui couper la parole.
01:23:16 Il est enseignant et il y en a d'autres.
01:23:19 Ça, c'est inacceptable.
01:23:21 Vous l'avez entendu, si vous me le dites, puisque là, je ne vais pas...
01:23:23 Oui, bien sûr.
01:23:24 Il a fait un meeting à l'avance du travail.
01:23:26 Il faut condamner tout cela, évidemment, parce que c'est...
01:23:28 Oui, mais il faut commencer par ces élites qui mettent dans la tête,
01:23:32 ces élites intellectuelles ou intellectualistes,
01:23:34 qui mettent dans la tête de jeunes générations
01:23:36 qui veulent un peu la révolte bousculer, c'est normal,
01:23:39 que la violence est légitime.
01:23:41 Parce que là, l'objectif, derrière tout cela, c'est quoi ?
01:23:43 Regardez dans les arrestations,
01:23:45 le nombre d'enseignants qui sont arrêtés.
01:23:47 Vous avez des informations sur ce sujet ?
01:23:49 Je ne les ai pas.
01:23:50 Vous en voyez, et vous voyez, on nous dit...
01:23:53 Non, mais ce qui est sûr, c'est que la violence ne peut pas être
01:23:55 à géométrie variable.
01:23:56 Mais vous parlez des élites, mais il n'y a pas besoin d'aller aussi loin.
01:23:59 Vous voyez les réseaux sociaux ?
01:24:00 Le discours anti-élite, ça dépend de quelles élites on parle.
01:24:03 Parce que déjà, dans un contexte où il y a quand même des violences
01:24:06 contre les...
01:24:07 Ou de qui vous voulez, ou qui enseigne, ce que vous voulez.
01:24:09 Mais il y a les réseaux sociaux.
01:24:11 Vous avez un paquet de complotistes aussi.
01:24:13 Il n'y a pas besoin de parler d'adultes en présence ?
01:24:15 Comment vous n'allez pas fermer les réseaux sociaux,
01:24:17 fort heureusement dans ce pays, et qu'on en ait juste à pouvoir
01:24:20 dissoudre déjà un gros puscule ?
01:24:22 La question, c'est une question de plus presque intellectuelité.
01:24:25 C'est-à-dire, quel contre-discours vous pouvez opposer aujourd'hui
01:24:28 à des jeunes qui se disent, ça n'avance pas qu'avec la violence,
01:24:31 puisque le 49-3 est une violence politique ?
01:24:33 Mais là, Sonia, c'est là que le gouvernement
01:24:35 et que le président de la République ont une responsabilité
01:24:38 dans le fait d'avoir réveillé tous ces excités et ces violents,
01:24:41 parce que précisément, ils donnent le message à la population
01:24:44 que des mobilisations qui regroupent plusieurs millions de personnes
01:24:47 jour après jour, semaine après semaine, comme ça a pu être le cas,
01:24:50 là, pour la réforme des retraites, ça ne sert à rien.
01:24:53 Ne vous mobilisez pas, les gens, avec les syndicalistes,
01:24:56 sous une bannière, avec un bon message,
01:24:58 parce qu'on ne vous écoutera pas.
01:25:00 Par conséquent, pour beaucoup de gens, on se dit,
01:25:02 eh bien, vous voyez, le précédent des Gilets jaunes
01:25:04 l'a aussi fait beaucoup de mal.
01:25:06 Pendant les Gilets jaunes, on a obtenu des augmentations.
01:25:08 Il y a eu une prime qui a été délivrée.
01:25:10 On a retiré tout de suite, sur les 80 km/h,
01:25:13 ça a été revenu dans certains départements,
01:25:15 la mesure sur le carburant.
01:25:17 Donc, à un moment donné, si vous voulez,
01:25:19 ce qui est tragique dans ce pays, c'est...
01:25:21 - Donc, déjà, le vert est dans le fruit pour vous.
01:25:23 Parce qu'on a déjà cédé. Enfin, cédé.
01:25:25 Ce n'est pas le mot, d'ailleurs.
01:25:27 - Oui, mais le signal, c'est que lorsqu'on revendique
01:25:30 en saccageant l'arc de triomphe et qu'on défile jour après jour
01:25:33 sur les Champs-Élysées, on obtient quelque chose,
01:25:35 que les syndicats, pacifiquement, ne parviennent pas à obtenir.
01:25:38 Moi, il vaudrait mieux céder, entre guillemets, au syndicat
01:25:40 et ouvrir les portes à la négociation,
01:25:42 dire "Bon, écoutez, j'ai pris acte, je fais un 20h,
01:25:44 il y avait 3,5 millions de personnes dans la rue,
01:25:46 3,5 millions et 70 % des gens dans les enquêtes d'opinion,
01:25:49 je prends la mesure de ce qui se passe".
01:25:51 Si vous faites la même chose quand les gens brûlent des voitures,
01:25:53 pardonnez-moi, le message n'est pas bon.
01:25:55 - C'est tout à fait exact.
01:25:56 Et on peut revenir aux propos du président de la République
01:25:58 qui sont intéressants, justement, à l'aune de ce qui se passe aujourd'hui.
01:26:01 La différence entre le peuple et la foule.
01:26:03 La foule peut devenir peuple, mais le peuple peut devenir foule.
01:26:06 Et on en a un exemple ici, c'est-à-dire que le peuple est souverain
01:26:11 et décide grâce aux outils qui ont été mis en place
01:26:16 et respecte les lois.
01:26:18 Le peuple devient foule lorsqu'il veut exprimer aussi un désir.
01:26:22 Là, par exemple, un désir d'écologie, on peut en discuter.
01:26:27 - Oui, d'écologisme, on va dire.
01:26:28 - D'écologisme, mais ne respecte plus les lois.
01:26:32 C'est la grande différence entre le peuple et la foule.
01:26:34 - Mais heureusement qu'il y a cette distinction.
01:26:36 - Peut-être le même, mais il n'y a plus de respect des lois.
01:26:40 - S'il n'y a plus cette distinction, c'est-à-dire que demain,
01:26:42 le monopole de la force légitime, c'est au premier groupe
01:26:46 qui va s'arroger cette...
01:26:47 - Ça devient l'anarchie.
01:26:48 - Mais c'est bien là le problème, effectivement,
01:26:51 où on bascule de la démocratie à l'opéocratie,
01:26:53 c'est-à-dire le pouvoir par la foule.
01:26:55 - Mais face à leurs responsabilités, tous ceux qui n'arrivent pas...
01:26:57 - Il a raison sur le plan du droit.
01:26:59 - Ah, même sur le plan de la philosophie, de la morale et de tout.
01:27:03 - Oui, si vous voulez, moi je m'arrête au plan du droit.
01:27:05 C'est des personnes qui provoquent des manifestations armées
01:27:08 et qui arrivent armées à l'occasion de manifestations,
01:27:10 en l'occurrence, peuvent encourir la dissolution
01:27:12 et derrière, il y a tout un volet pénal.
01:27:14 Une fois qu'on a dit ça, on n'a pas approuvé, évidemment,
01:27:17 l'action d'Emmanuel Macron au niveau de l'État,
01:27:18 mais il faut qu'Emmanuel Macron lui comprenne aussi
01:27:20 qu'il a une responsabilité dans ces débordements,
01:27:23 qu'il a une responsabilité dans cette montée de la tension.
01:27:25 Vous parliez de la jeunesse tout à l'heure.
01:27:27 Vous disiez que la jeunesse...
01:27:28 Enfin, la jeunesse, je n'aime pas cette expression.
01:27:30 La partie de la jeunesse, des jeunes en l'occurrence,
01:27:33 ne comprenait pas effectivement que dans cette République,
01:27:36 dans cette démocratie, on ne peut se faire entendre
01:27:38 qu'à travers la force.
01:27:39 Eh bien, c'est au président de la République
01:27:40 et c'est aux politiques, par exemple, d'utiliser un référendum,
01:27:43 de ne pas passer par une motion de censure
01:27:45 et de laisser le Parlement s'exprimer.
01:27:47 Si le Parlement s'était exprimé, nous n'aurions pas eu
01:27:49 ce type de débordement.
01:27:50 Je ne parle pas de Saint-Saëns.
01:27:51 - Bon, donc le pourrissement pour vous, c'est partagé,
01:27:54 si je puis dire.
01:27:55 - Oui, c'est partagé.
01:27:56 Ça ne veut pas dire qu'on approuve les violences.
01:27:57 - On approuve les violences.
01:27:58 - On approuve les violences.
01:27:59 - On approuve les violences.
01:28:00 - On approuve les violences.
01:28:01 - On approuve les violences.
01:28:02 - On approuve les violences.
01:28:03 - On approuve les violences.
01:28:04 - On approuve les violences.
01:28:05 - On approuve les violences.
01:28:06 - On approuve les violences.
01:28:07 - On approuve les violences.
01:28:08 - On approuve les violences.
01:28:09 - On approuve les violences.
01:28:10 - On approuve les violences.
01:28:11 - On approuve les violences.
01:28:12 - On approuve les violences.
01:28:13 - On approuve les violences.
01:28:14 - On approuve les violences.
01:28:15 - On approuve les violences.
01:28:16 - On approuve les violences.
01:28:17 ...