Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00 Bonjour à tous, je suis ravi de vous accueillir dans Midi News.
00:00:03 On est ensemble jusqu'à 14h pour de l'info, de l'analyse, des débats.
00:00:06 Tout de suite, le sommaire de votre émission avec évidemment cette question.
00:00:10 Va-t-on enfin sortir de l'impasse après ces trois mois de contestation sociale,
00:00:14 ces quatre dernières semaines de paralysie politique ?
00:00:17 Le Conseil constitutionnel rendra tout à l'heure son verdict sur la réforme des retraites.
00:00:21 Mais quelle que soit la décision, il est fort à parier que cela ne résoudra pas la crise de confiance
00:00:26 que traverse notre pays et cela n'aidera pas davantage l'exécutif à reprendre la main sur les autres réformes à mener.
00:00:31 Tournez la page, mais pourquoi ? Vous nous donnerez votre avis sur ce plateau.
00:00:36 Le défi du maintien de l'ordre, il sera à nouveau sur la table aujourd'hui.
00:00:39 131 rassemblements prévus, les renseignements craignent des débordements dans la soirée
00:00:44 après la décision du Conseil constitutionnel.
00:00:47 Les détails sur ce plateau avec Sandra Buisson du service Police Justice de CNews.
00:00:51 Et puis l'Italie déclare l'état d'urgence face à la pression migratoire.
00:00:56 Elle a grimpé cette pression migratoire de 300% au premier trimestre par rapport à la même période.
00:01:00 L'an dernier, cet état d'urgence qui permettra de débloquer 5 millions d'euros,
00:01:04 5 millions d'euros qui serviront à mieux accueillir ceux qui débarquent,
00:01:07 mais aussi à mieux renvoyer ceux qui n'ont pas vocation à rester.
00:01:10 La France doit-elle lui emboîter le pas ? La question sera posée.
00:01:15 Mais avant d'aborder toutes ces thématiques en plateau avec mes invités,
00:01:18 le journal de midi avec Michael Dorian. Bonjour Michael.
00:01:21 Bonjour Anthony, bonjour à tous.
00:01:23 Elisabeth Borne chahutée lors d'un déplacement dans un hypermarché.
00:01:28 La Première ministre est en Or et Loire ce matin.
00:01:30 Une visite sur le thème du pouvoir d'achat, quelque peu perturbée,
00:01:34 vous allez le voir, par des individus au cri de 49.3.
00:01:37 On n'en veut pas, regardez ou plutôt écoutez.
00:01:40 49.3, 49.3, 49.3, 49.3, 49.3, 49.3, 49.3, 49.3.
00:01:49 Le signalétique a été imposé, trimestre anti-inflation sur le rayon des couches,
00:01:56 qui est vraiment un produit qui a fortement augmenté,
00:01:58 parce que ça a augmenté d'entre 30 et 50% en un an.
00:02:05 Pourquoi ? Parce que c'est du papier, le papier a beaucoup augmenté,
00:02:09 et surtout c'est fait avec de l'électricité,
00:02:12 et l'électricité elle-même est plus chère.
00:02:15 Voilà, Elisabeth Borne imperturbable.
00:02:17 Et au sujet de la réforme des retraites,
00:02:18 justement c'est à 18h que le Conseil constitutionnel rendra ses conclusions.
00:02:22 Une décision très attendue par le gouvernement comme par les syndicats
00:02:26 qui pourrait conditionner la suite du mouvement.
00:02:28 Alors quels sont les scénarios possibles ?
00:02:30 Élément de réponse, Marine Sabourin.
00:02:33 Ils sont neufs et le sort de la réforme des retraites est entre leurs mains.
00:02:37 Le Conseil constitutionnel se prononce ce soir aux alentours de 18h
00:02:41 et trois scénarios sont envisageables.
00:02:44 Les sages peuvent décider que le texte est parfaitement constitutionnel,
00:02:48 et donc le valider intégralement.
00:02:49 Ils peuvent aussi censurer une partie ou l'intégralité du texte.
00:02:53 Parmi les mesures qui pourraient être retoquées,
00:02:55 il y a l'index senior qui oblige les entreprises
00:02:58 à déclarer les salariés âgés de plus de 55 ans.
00:03:01 Le Conseil constitutionnel pourrait ainsi estimer
00:03:04 qu'il s'agit d'un cavalier législatif
00:03:06 qui n'a pas sa place dans un projet de loi rectificatif
00:03:09 du budget de la sécurité sociale.
00:03:11 Si le texte venait à être censuré partiellement,
00:03:14 le président de la République aurait alors la possibilité de le promulguer.
00:03:17 En retirant les mesures problématiques,
00:03:20 il pourrait demander un deuxième examen après modification du texte.
00:03:24 Pour les autres scénarios, le destin serait plus limpide.
00:03:26 Si aucune mesure n'est faite, alors le texte sera promulgué tel quel.
00:03:30 Si en revanche la censure est totale,
00:03:32 le projet de réforme des retraites serait jeté à la poubelle.
00:03:36 - Dans l'actualité, Emmanuel et Brigitte Macron
00:03:40 sur le chantier de Notre-Dame de Paris
00:03:42 à la veille du 4e anniversaire de l'incendie
00:03:44 qui a ravagé la cathédrale.
00:03:46 Sur place, on retrouve Florian Tardif et Pierre-François Altermat.
00:03:49 Bonjour Florian.
00:03:50 Le président de la République a pris un peu de hauteur ce matin
00:03:52 au-dessus de l'agitation autour de la réforme des retraites ?
00:03:55 - Oui, tout à fait.
00:03:59 Emmanuel Macron qui a pris de la hauteur,
00:04:01 au sens propre comme au sens figuré,
00:04:02 puisque dans les toutes prochaines minutes,
00:04:04 le chef de l'État se rendra au sommet de la cathédrale Notre-Dame de Paris
00:04:07 afin de constater l'avancée des travaux,
00:04:10 les travaux de reconstruction, notamment du tabouret,
00:04:14 qui permettra dans les toutes prochaines semaines,
00:04:16 prochains mois, d'ériger la nouvelle flage
00:04:18 de la cathédrale Notre-Dame de Paris,
00:04:19 similaire à celle de Viollet-le-Duc,
00:04:21 image d'un président, vous l'avez compris,
00:04:23 qui s'inscrit dans le temps long.
00:04:24 D'ailleurs, il y a quelques minutes à peine,
00:04:26 le président de la République a expliqué à son arrivée,
00:04:29 ici à la cathédrale Notre-Dame de Paris,
00:04:31 à ceux présents à l'intérieur de la cathédrale,
00:04:34 au général Georges Lain,
00:04:35 notamment, que tenir le cap, c'était sa devise.
00:04:39 Comprenez qu'Emmanuel Macron souhaite avancer,
00:04:41 tourner la page, c'est ce qu'il fera la semaine prochaine,
00:04:44 lors de son expression aux Français,
00:04:47 dont ni le format, ni la date précise n'ont été arrêtés,
00:04:50 nous précise son entourage aujourd'hui.
00:04:53 Mais vous l'avez compris, Emmanuel Macron souhaite
00:04:55 ouvrir une nouvelle séquence, redonner du souffle,
00:04:58 aujourd'hui, à son action, après trois mois de conflit social.
00:05:01 Merci beaucoup, Florian Tardif.
00:05:03 Les images sont signées Pierre-François Altermat pour CNews.
00:05:07 Et puis, les corps de trois Italiens retrouvés près de Tignes,
00:05:09 ils étaient portés disparus depuis hier,
00:05:11 après une avalanche à la frontière franco-italienne.
00:05:14 Les victimes étaient âgées de 37, 39 et 44 ans.
00:05:17 Seul le guide qui les accompagnait a survécu.
00:05:19 Il est actuellement hospitalisé.
00:05:21 Dimanche, déjà six personnes avaient perdu la vie
00:05:23 dans une autre avalanche, en Haute-Savoie.
00:05:27 Et voilà, c'est la fin de ce journal.
00:05:28 Place au débat de Midi-News à présent.
00:05:30 C'est avec vous, Anthony Favali et vos invités, bien sûr.
00:05:33 Merci à vous, Mickaël Dorian.
00:05:35 On vous retrouve à 13h pour un nouveau journal.
00:05:36 Je vous présente mes invités.
00:05:38 Tout d'abord, Naïma M. Fadel, essayiste.
00:05:39 Bonjour. Bonjour, Anthony.
00:05:40 Merci d'être avec nous aujourd'hui.
00:05:42 Gauthier Lebret, du service politique de CNews.
00:05:44 Bonjour, Anthony.
00:05:44 On va avoir des choses à se dire aujourd'hui.
00:05:46 Je sais que vous avez eu une nuit très, très courte,
00:05:47 que vous avez commencé tout ce matin.
00:05:49 Et vous me faites l'amitié d'être là.
00:05:51 Vous étiez au débat de Valeurs Actuelles hier soir.
00:05:54 Vous avez commencé en matinale.
00:05:56 On va passer ensemble.
00:05:57 Et vous me faites l'amitié d'être là encore sur ce plateau
00:05:59 jusqu'à 14h.
00:06:00 Et je vous en remercie grandement.
00:06:01 Sandra Buisson, du service politique de CNews.
00:06:04 On va s'intéresser à ce qui va se passer,
00:06:06 peut-être probablement ce soir,
00:06:07 après la décision du Conseil constitutionnel
00:06:09 en termes de maintien de l'ordre.
00:06:10 Ça va être compliqué.
00:06:11 C'est pour ça, d'ailleurs, qu'à votre côté,
00:06:12 il y a Jérôme Jiménez.
00:06:13 Bonjour.
00:06:14 Porte-parole UNESA, policile de France.
00:06:16 Merci d'être avec nous.
00:06:17 On fera aussi le point sur les menaces
00:06:19 qui pèsent aussi sur les forces de l'ordre
00:06:21 pendant ces cortèges parfois violents.
00:06:24 Raphaël Stainville, rédacteur en chef à Valeurs Actuelles.
00:06:27 Et le dernier, mais pas des moindres,
00:06:29 puisqu'aujourd'hui, c'est peut-être l'homme de la situation.
00:06:31 On va parler du Conseil constitutionnel.
00:06:33 Enfin, il se voit valorisé sur ce plateau.
00:06:35 Le complot des constitutionnalistes et perségeois.
00:06:38 Exactement.
00:06:39 Benjamin Morel, maître de conférence en droit public.
00:06:41 Et vous nous expliquerez évidemment les arcanes
00:06:44 de cette décision qui va être prise aujourd'hui
00:06:46 par le Conseil constitutionnel.
00:06:48 On saura tout sur le Conseil constitutionnel.
00:06:49 Quatre semaines suspendues, quatre semaines de tensions.
00:06:53 Et enfin, peut-être une réponse aujourd'hui,
00:06:55 je le disais donc, celle du Conseil constitutionnel.
00:06:57 Va-t-il valider ou censurer totalement ou partiellement
00:07:00 la réforme des retraites ?
00:07:02 Encore quelques heures avant le verdict des Sages.
00:07:04 Dernière étape avant la promulgation
00:07:06 et l'entrée en vigueur du texte que le président espère,
00:07:09 espère d'ici la fin de l'année.
00:07:11 Tout d'abord, on va rejoindre Johann Usai
00:07:12 devant le Conseil constitutionnel au cœur de Paris,
00:07:15 rue Montpensier, là où siègent les Neuf Sages.
00:07:18 Bonjour Johann Usai, vous êtes avec Florian Paume
00:07:20 derrière la caméra.
00:07:22 Quels sont les scénarios possibles aujourd'hui ?
00:07:24 Écoutez Anthony, trois possibilités effectivement
00:07:30 attendues à 18h.
00:07:32 Première possibilité, eh bien le Conseil constitutionnel
00:07:35 retoque, censure l'ensemble du texte.
00:07:38 C'est loin d'être le plus probable.
00:07:41 Deuxième hypothèse, il valide l'ensemble du texte.
00:07:45 Ce n'est pas non plus que les experts,
00:07:47 les spécialistes de la Constitution
00:07:49 estiment être le plus probable.
00:07:51 Non, ce à quoi tout le monde s'attend,
00:07:53 en tout cas ce à quoi on s'attend au sein du gouvernement
00:07:56 et à l'Élysée, c'est à une censure partielle du texte.
00:07:59 Les Sages pourraient valider la mesure phare du texte,
00:08:02 le report de l'âge légal de 62 à 64 ans,
00:08:05 mais censurer certains articles de ce texte,
00:08:08 comme l'indice senior ou encore le CDI fin de carrière.
00:08:13 Ça ne réglerait pas le problème pour le gouvernement.
00:08:15 Pas de quoi apaiser la population et les manifestants
00:08:19 si c'était bien ce scénario qui était retenu par les Sages.
00:08:23 Mais c'est effectivement ce à quoi l'on s'attend,
00:08:25 je vous le disais, au sein du gouvernement.
00:08:27 Merci à vous, Yohann Uzay.
00:08:29 Merci également à Florian Paume, qui est derrière la caméra.
00:08:32 Benjamin Morel, qu'est-ce qui se passe là très concrètement
00:08:34 en ce moment au Conseil constitutionnel ?
00:08:35 Alors, je sais que vous n'êtes pas avec eux,
00:08:36 mais vous avez peut-être eu une idée du process en ce dernier jour.
00:08:39 Qu'est-ce qu'on est en train de finaliser ?
00:08:41 Qu'est-ce qu'on est en train d'écrire ?
00:08:42 J'imagine que le principal des décisions a été pris,
00:08:44 acté déjà entre les neuf Sages.
00:08:45 Alors, entre les neuf Sages, non.
00:08:48 C'est-à-dire que qu'est-ce qui se passe ?
00:08:49 Vous avez deux éléments.
00:08:50 D'abord, vous avez la nomination de rapporteurs.
00:08:53 Il y en a trois pour le texte.
00:08:54 On n'est pas d'ailleurs tout à fait sûr de leur nom.
00:08:55 Les fuites dans la presse n'ont pas forcément été les bonnes.
00:08:58 Ces trois rapporteurs, ils ont pour objectif de préparer en amont la décision
00:09:01 et donc de prévoir déjà quelle va être la position du Conseil sur le sujet.
00:09:07 De l'autre côté, vous avez l'administration du Conseil constitutionnel
00:09:10 qui a fait une recherche dans les précédents, dans la jurisprudence,
00:09:13 pour tenter d'établir quelles pouvaient être les voies
00:09:16 et qui a commencé à rédiger une prédécision.
00:09:19 Cette prédécision, ensuite, ces différents considérants
00:09:22 vont être mis au débat lors de la réunion.
00:09:26 Et on va décider, est-ce qu'on rédige comme ça ?
00:09:28 Est-ce qu'on rédige comme ça ?
00:09:29 On débat au moins près, à la virgule près dans ces cas-là.
00:09:31 Exactement, parce qu'il faut bien comprendre que cette décision,
00:09:33 évidemment, aujourd'hui, elle va avoir un impact majeur.
00:09:35 Mais dans dix ans, lorsqu'il faudra prendre une autre décision
00:09:38 sur une nouvelle réforme des retraites,
00:09:39 passant par exemple par un PALFSS, par un 47-1, on la regardera.
00:09:43 Et chaque virgule comptera pour essayer de prévoir
00:09:45 et pour essayer de poser des limites.
00:09:47 Si jamais le Conseil valide, mais qu'en même temps,
00:09:49 il n'est pas extrêmement heureux de la procédure parlementaire
00:09:52 qui, pour le moins, a été baroque, il va envoyer des SCUD,
00:09:55 ce qu'on appelle notamment des réserves d'interprétation.
00:09:57 Ces SCUD vont devoir être analysées pour savoir si on peut recommencer.
00:10:00 C'est des pics, c'est pour dire voilà…
00:10:02 C'est des pics et c'est des choses…
00:10:03 C'est validé, mais quand même, sur la procédure, on n'est pas sûr.
00:10:06 C'est des éléments qui permettent de dire,
00:10:08 vous avez fait quelque chose, il faut, si jamais vous voulez le réitérer,
00:10:12 plus faire attention à tel ou tel cadre,
00:10:14 voire c'est impossible de réitérer ce que vous avez fait.
00:10:17 Donc, tout ça, ça va être analysé et tout ça, c'est extrêmement fin.
00:10:20 Même s'il y a une validation, ce n'est pas dit,
00:10:22 parce qu'il y a quand même de gros motifs pour la constitutionnalité.
00:10:25 Mais partons du principe qu'en effet…
00:10:27 Ça peut être sur des points partiels, comme l'Index Senior, par exemple.
00:10:29 Oui, alors très clairement…
00:10:30 On estime qu'il s'agit d'un cavalier législatif.
00:10:32 Je ne veux pas parier ma vie là-dessus, mais malgré tout,
00:10:34 il est extrêmement, extrêmement probable…
00:10:37 Oui, j'essaye.
00:10:39 Il est extrêmement, extrêmement probable qu'il y ait certaines dispositions
00:10:41 qui sautent. La validation totale, elle est très improbable.
00:10:44 Pourquoi ? Parce qu'il y a des cavaliers sociaux qui sont gros comme une maison.
00:10:47 Index Senior, CDI Senior, voire quelques dispositifs concernant la pénibilité,
00:10:51 voire certains registres spéciaux, tout ça devrait sauter.
00:10:53 Mais il faut bien voir que ces dispositions-là,
00:10:56 ce n'est pas à vous que je vais apprendre,
00:10:57 que c'est plutôt la petite couche de sucre glace sur le gros gâteau amer.
00:11:01 Et ce sont les 64.
00:11:01 Probablement que le gouvernement savait très bien que ça n'allait pas passer.
00:11:04 Évidemment.
00:11:04 Est-ce que ce serait le moindre mal, finalement, Gauthier,
00:11:07 pour le gouvernement ?
00:11:08 Oui, ce n'est pas si grave.
00:11:09 Surtout que le gouvernement pourra remettre ces deux mesures,
00:11:12 Index Senior et CDI Senior, donc en faveur de l'emploi des plus âgés,
00:11:15 dans son prochain texte, la loi travail, la loi plein emploi.
00:11:18 Et c'est sur ce texte-là, d'ailleurs, qu'Emmanuel Macron veut négocier
00:11:22 avec les syndicats.
00:11:23 Et on sait que Laurent Berger a dit qu'il irait, mais après une période de décence.
00:11:26 Et d'ailleurs, même si effectivement, c'est le sucré,
00:11:28 on avait appelé les mesures plutôt sympathiques "sucrés"
00:11:31 et les mesures contraignantes "salées".
00:11:32 C'est le sucré de la réforme qui pourrait donc sauter, paradoxalement.
00:11:35 Mais effectivement, les syndicats, sur le principe,
00:11:38 c'est-à-dire que vous les mettez autour de la table,
00:11:40 et la première chose que vous faites, c'est que vous réincorporez
00:11:43 dans votre nouveau texte que le Conseil constitutionnel vient de retoquer.
00:11:46 Donc pour commencer les négociations,
00:11:48 évidemment, ça ne commence pas sous les meilleurs auspices.
00:11:50 Alors oui, ça serait une victoire pour Emmanuel Macron.
00:11:52 Il le prendra comme ça, s'il y a juste ces deux articles qui sont retoqués.
00:11:54 Mais ça sera une victoire à la pyrusse.
00:11:56 Une victoire à la pyrusse, c'est quand vous avez tellement de pertes
00:11:59 qu'en fait, c'est une défaite.
00:12:01 C'est une défaite cachée.
00:12:02 Et c'est vraiment la...
00:12:04 Vous dites que finalement, l'exécutif va finir isolé, c'est ça ?
00:12:06 Je dis qu'il y a eu tellement de pertes.
00:12:08 C'est-à-dire qu'il y a eu une impasse, une impasse totale.
00:12:10 Il ne sait pas comment sortir de la crise.
00:12:11 Il ne veut plus remanier.
00:12:12 Aux dernières nouvelles, Elisabeth Borne va rester à Matignon
00:12:14 parce que si il encloche le fusible Elisabeth Borne à ce moment-là,
00:12:17 ça voudra dire, il reconnaîtra quelque part que oui, c'est une période de crise.
00:12:21 Mais pour Emmanuel Macron, il a répondu à Laurent Berger.
00:12:23 Il n'y a pas de crise démocratique.
00:12:24 Il n'y a pas de crise tout court.
00:12:25 On a entendu Elisabeth Borne dans ce supermarché en Eure-et-Loire,
00:12:29 où elle a été chahutée, dire qu'on est à la fin du cheminement démocratique.
00:12:31 Donc pour eux, next, on va tourner la page.
00:12:34 Mais la page ne se tournera pas peut-être aussi facilement
00:12:36 parce qu'on a cru à un moment donné que Laurent Berger allait arrêter là,
00:12:39 ce soir, à la fin de l'avis du Conseil, qu'il allait le respecter.
00:12:42 Hier, il a appelé un 1er mai record.
00:12:44 Un 1er mai record, fête du travail, où l'intersyndical pourrait continuer d'exister.
00:12:48 C'est vrai que le 1er mai approche.
00:12:49 Un mot de Naïma M. Fadel.
00:12:51 Je vais dire quelque chose devant Benjamin parce que moi, je suis complètement novice.
00:12:53 Et je crois que je suis comme beaucoup de Français.
00:12:55 On s'interroge un peu sur la stratégie qui a été mise en place,
00:12:59 c'est-à-dire de réduire le temps des débats avec le 47-1.
00:13:03 Rationnellement, on s'interroge aussi.
00:13:05 Oui, voilà.
00:13:05 Mais justement, est-ce que le Conseil constitutionnel, c'est sage,
00:13:09 ne peuvent pas à un moment aussi entendre la colère des Français ?
00:13:14 D'avoir été un peu pris en retard.
00:13:15 Vous dites, est-ce que le Conseil constitutionnel peut avoir une interprétation
00:13:19 ou rendre une décision politique ?
00:13:20 C'est ça en fait, ce que vous voulez dire.
00:13:22 Oui, mais à la lumière de la réaction du peuple,
00:13:25 en tant qu'un représentant aussi du peuple.
00:13:28 Je suis toujours gêné quand on me dit,
00:13:30 est-ce que le Conseil constitutionnel rend des décisions politiques ?
00:13:32 Parce qu'en fait, quand on dit ça, on dit,
00:13:34 on compte le nombre de membres de droite, le nombre de membres de gauche,
00:13:37 Macron, etc.
00:13:39 Mais en réalité, quand vous prenez les archives du Conseil constitutionnel,
00:13:42 j'ai fait un article là-dessus il y a quelques années,
00:13:44 ce n'est pas ce qui se passe.
00:13:45 Ce qui se passe, c'est que vous avez une approche en effet politique,
00:13:47 mais presque au sens noble,
00:13:48 au risque d'être le dernier défenseur du Conseil constitutionnel,
00:13:51 qui pourtant n'est pas exempt de critique.
00:13:53 Eh bien, lorsque vous avez deux interprétations qui sont possibles,
00:13:56 parce que là, il est possible de dire cette réforme est inconstitutionnelle.
00:13:59 Il est également possible de dire cette réforme n'est pas inconstitutionnelle.
00:14:02 Les arguments en tant que tels ne sont pas décidables.
00:14:05 Il n'y a pas de jurisprudence pralable qui ferait que,
00:14:07 de manière évidente, on pourrait choisir en droit entre ces deux options.
00:14:11 Donc, qu'est-ce qui permet de trancher ?
00:14:12 C'est parfois les conséquences de la décision.
00:14:15 Si je censure, qu'est-ce qui se passe ?
00:14:16 Est-ce que je sors de la crise politique ou est-ce que je l'approfondis ?
00:14:19 Si je censure, est-ce que je permets à l'État d'être mieux gouverné ou pas ?
00:14:24 Il s'est passé, pour rejoindre ce que disait Gauthier,
00:14:25 quelque chose d'extrêmement important il y a deux jours,
00:14:27 passé sous les radars parce que c'est un peu complexe.
00:14:29 Mais la première fois depuis qu'on a instauré un système de contrôle
00:14:33 des nominations du président de la République,
00:14:35 dans des cadres extrêmement complexes qui font que ça avait pour but
00:14:38 de ne jamais vraiment aboutir, pour la première fois,
00:14:41 une nomination d'Emmanuel Macron,
00:14:42 une nomination d'un président de la République a été retoquée par le Parlement.
00:14:45 Ça veut dire quoi ?
00:14:46 Ça veut dire qu'aujourd'hui, le président de la DEME,
00:14:48 ça veut dire qu'aujourd'hui, on a un président de la République
00:14:52 qui non seulement n'a pas de majorité,
00:14:53 mais probablement a une majorité contre lui,
00:14:56 et qui, sans majorité alternative, n'a même pas une situation de cohabitation.
00:14:59 Donc on est dans une crise politique extrêmement profonde
00:15:01 et le Conseil en tient compte.
00:15:03 Gauthier Lebret, rapidement, et ensuite je voudrais entendre Raphaël Stainville.
00:15:05 Le discours en illégitimité du Conseil constitutionnel, il est quand même dangereux.
00:15:09 Ça alimente les factieux et les factions,
00:15:11 pour reprendre les termes du président de la République.
00:15:13 On va y venir dans quelques instants, juste.
00:15:14 Parce qu'il n'y a qu'un parti politique qui tient ce discours.
00:15:17 J'entendais Sébastien Chenu du RN,
00:15:19 même le RN ne remet pas en cause le Conseil constitutionnel.
00:15:22 Alors on peut critiquer sa composition,
00:15:23 mais quelque part, ils accepteront la décision du Conseil.
00:15:26 Non, les seuls qui font entendre une petite musique
00:15:30 comme quoi le Conseil ne serait pas légitime,
00:15:32 c'est la France insoumise et c'est la CGT.
00:15:34 Et d'ailleurs, Emmanuel Macron prévenait,
00:15:37 alors évidemment, il y a de la communication politique derrière,
00:15:39 il ne faut pas être dupe non plus.
00:15:40 Il y avait une volonté de cibler très fermement Jean-Luc Mélenchon
00:15:43 et la France insoumise, comme les auteurs,
00:15:46 comme ceux qui alimentent les violences.
00:15:49 Mais il avait dit que la France insoumise
00:15:51 préparait la délégitimation du Conseil constitutionnel.
00:15:54 Donc on verra ce soir, mais vous pouvez être certain
00:15:56 que si la décision ne convient pas à Jean-Luc Mélenchon et au sien,
00:16:01 on aura un procès du Conseil constitutionnel et c'est dangereux.
00:16:04 Vous avez le sentiment, Raphaël Stainville,
00:16:06 que la décision qui va être prise ce soir, c'est quoi ?
00:16:08 Aux alentours de 18h ?
00:16:09 Alors, il y a plusieurs choses qui circulent.
00:16:11 Je pars sous l'autorité de Benjamin Morel.
00:16:13 Mais la première chose qui circule, c'est qu'à 17h40,
00:16:18 il y aurait une conférence de presse, mais un peu spéciale,
00:16:21 c'est-à-dire sans caméra ni micro.
00:16:22 C'est-à-dire qu'il y aurait un représentant du Conseil constitutionnel
00:16:24 qui va réunir les journalistes qui sont devant le Conseil
00:16:26 à l'heure où on se parle pour donner la décision du Conseil
00:16:30 avec un embargo jusqu'à 18h.
00:16:31 Et c'est à 18h qu'on devrait connaître la décision du Conseil.
00:16:35 Il y a autre chose qui circule.
00:16:36 Je mets des guillemets et je le mets avec beaucoup de prudence
00:16:39 et au conditionnel parce que contrairement à cette conférence de presse
00:16:42 sans caméra et micro, on n'a pas reçu de courrier dans ce sens,
00:16:44 c'est qu'une conférence de presse pourrait être possible aussi.
00:16:48 Mais pour le moment, le scénario qui tient la corde,
00:16:49 c'est annonce à 18h et réunion avec les journalistes
00:16:53 et un représentant du Conseil constitutionnel à 17h40,
00:16:56 mais comme on dit, en off, sans caméra.
00:16:58 J'en reviens à ma question à Raphaël Stainville.
00:16:59 Est-ce que vous avez le sentiment que cette décision qui tombera
00:17:01 donc probablement aux alentours de 18h,
00:17:04 officiellement pour tout le monde,
00:17:05 va déverrouiller une situation politique complètement bloquée,
00:17:08 une situation pénible pour tout le pays aujourd'hui ?
00:17:10 Je crains que non.
00:17:12 Et ça a déjà été très largement expliqué,
00:17:15 mais quand vous entendez la France insoumise
00:17:17 et qui remet en cause le Conseil constitutionnel,
00:17:19 et d'une certaine manière le président,
00:17:22 cette question de la légitimité, en fait,
00:17:24 elle s'applique à toute la classe politique.
00:17:27 Et je pense qu'aujourd'hui, la principale crise
00:17:29 et la principale leçon que l'on peut tirer de cette séquence sur les retraites,
00:17:34 c'est qu'il y a une crise de la légitimité
00:17:35 quand le président finalement est de moins en moins bien élu,
00:17:38 quand les députés sont encore moins bien élus que le président.
00:17:44 Finalement, les seuls qui, dans la séquence,
00:17:47 ont regagné une certaine légitimité, ce sont les syndicats.
00:17:49 Mais pour autant, ce n'est pas ça qui va politiquement
00:17:52 offrir une sortie de crise politique au président.
00:17:57 On le voit dans les cartes qu'il reste au président
00:18:03 pour essayer de reprendre la main
00:18:05 entre un changement de Premier ministre, une dissolution.
00:18:08 Aucune carte ne lui est favorable aujourd'hui.
00:18:10 Donc, c'est effectivement une victoire à la pyrrhuse pour le président,
00:18:13 mais c'est surtout un supplice chinois.
00:18:15 Ça risque de continuer de manière perlée,
00:18:20 comme un goutte à goutte suppliciel pour le président,
00:18:23 qui aujourd'hui est dans l'incapacité, je pense,
00:18:26 de pouvoir poursuivre sereinement les réformes qu'il voudrait engager.
00:18:31 Alors, avec Sandra Buisson, je voudrais qu'on parle peut-être
00:18:33 des suites immédiates de cette décision du Conseil constitutionnel.
00:18:36 Je crois savoir, d'après une note du renseignement territorial,
00:18:39 qu'il y a 131 rassemblements, c'est ça prévu aujourd'hui ?
00:18:41 Alors, selon nos informations, effectivement, au niveau national,
00:18:44 131 événements qui ont été déclarés et qui pourraient réunir 41 000 participants.
00:18:50 Donc, selon nos informations, à Paris, ce qu'il y a de prévu
00:18:54 officiellement et déclaré, c'est ce rassemblement à 19h à Hôtel de Ville.
00:19:00 Au début, les syndicats voulaient se rassembler à Concorde.
00:19:03 Finalement, au terme d'une discussion et d'un échange avec la préfecture,
00:19:05 ce sera Hôtel de Ville.
00:19:07 Le risque, c'est que 200 à 400 individus à risque tentent de faire dégénérer
00:19:13 ce rassemblement ou qu'il y ait des départs en cortège sauvage,
00:19:15 comme on l'a vu certains soirs de manifestations ou d'annonces
00:19:20 particulières sur les retraites.
00:19:22 Ce rassemblement pourrait, lui, rassembler 7 à 10 000 personnes,
00:19:28 manifestants classiques, syndiqués ou non syndiqués, pas mal de jeunes.
00:19:31 Et on voit que certains rassemblements ou cortèges sont prévus en amont
00:19:37 dans la journée, alors pas forcément déclarés.
00:19:39 À 14h, la Coordination nationale étudiante a prévu d'aller de Saint-Lazare
00:19:45 vers le Conseil constitutionnel.
00:19:46 Alors qu'on sait pourtant que c'est interdit.
00:19:49 C'est par rapport à l'interdiction qui a été prise hier,
00:19:51 qui commençait à courir à 18h jusqu'à demain matin.
00:19:53 Donc, ils pourront éventuellement aller dans la rue d'à côté,
00:19:56 mais effectivement pas tout près.
00:19:57 Et on l'a vu derrière Johan tout à l'heure, qui faisait un duplex,
00:20:00 les barpons, ces grands barrages qui ont été installés par les forces mobiles
00:20:04 pour effectivement empêcher toute intrusion.
00:20:07 À 17h, la Coordination étudiante a aussi prévu un rassemblement
00:20:11 place de la République.
00:20:13 Donc, à voir comment tout cela va tourner une fois que la décision aura été donnée.
00:20:17 Jérôme Jiménez, vous qui êtes porte-parole, une, sa police,
00:20:20 pour la région Ile-de-France.
00:20:21 On doit s'attendre, j'imagine, dans les rangs des policiers
00:20:24 et des forces de l'ordre, plus globalement, à une soirée très compliquée.
00:20:27 Alors, on doit s'attendre à une soirée compliquée,
00:20:28 mais je veux surtout avoir une pensée pour mes collègues
00:20:30 qui se retrouvent attribués d'une nouvelle mission.
00:20:32 Depuis hier, on doit sécuriser le Conseil constitutionnel.
00:20:35 Aujourd'hui, je vous le dis et je voulais l'adresser et profiter de ce temps d'antenne
00:20:39 pour vous dire que les policiers sont fatigués, ils sont usés.
00:20:41 Moi, hier matin, j'étais à l'appel avec des policiers
00:20:43 qui intervenaient sur la manifestation.
00:20:45 Je vais vous donner, si vous me permettez,
00:20:48 l'emploi du temps des policiers de cette semaine.
00:20:51 Lundi, mardi, sécurisation de la capitale, plus de 12h.
00:20:53 Mercredi, une journée de repos.
00:20:55 Jeudi, manifestation toute la journée.
00:20:56 Aujourd'hui, sécurisation du Conseil constitutionnel.
00:20:59 Demain, manifestation.
00:21:00 Demain soir, sécurisation du Parc des Princes pour le match PSG-Lens.
00:21:04 C'est ça.
00:21:05 - Combien de temps encore ?
00:21:06 Combien de temps va vous faire tenir jusqu'au 1er mai, comme ça ?
00:21:08 - Exactement.
00:21:09 C'est pour nous, en fait, là, les policiers tiennent bon, sont courageux.
00:21:15 Je crois qu'il faut encore leur rendre hommage,
00:21:16 les 11 500 policiers qui ont été engagés
00:21:18 sur cette 12e journée de manifestation à Paris,
00:21:21 enfin en France, pardon, et les 4 200 à Paris.
00:21:25 Mais ça devient vraiment très, très long.
00:21:26 Alors, nous, on n'a pas d'issue,
00:21:28 les diffus politiques, on n'y est pas.
00:21:28 Mais en tout cas, mes collègues sont mobilisés, sont fatigués.
00:21:32 Et j'ai bien peur qu'à force de tirer un petit peu sur la corde,
00:21:35 si je peux me permettre, ça finisse un petit peu...
00:21:38 - Là, ce qui va être plus compliqué encore, parce qu'hier,
00:21:41 on verra les images dans quelques minutes de ce qui s'est passé hier,
00:21:44 mais c'était un cortège, voilà, dense.
00:21:47 Enfin, on s'était concentré au même endroit sur un parcours.
00:21:50 Là, ce qui va être compliqué pour vous ce soir, c'est que ça va être sporadique.
00:21:52 Ça va se déclarer peut-être en plein d'endroits différents, par petits groupes.
00:21:55 Et là, c'est beaucoup plus compliqué à gérer, j'imagine.
00:21:57 - Sandra l'a précisé, en fait, la difficulté, vous l'avez bien vu,
00:21:59 entre une manifestation qui est prévue et encadrée avec un parcours
00:22:02 qui est déjà défini en termes de sécurisation, c'est beaucoup plus simple.
00:22:05 - Et déjà, là, c'est à plus haine de la part.
00:22:06 - Nous, on avait déjà eu des difficultés sur les rassemblements nocturnes,
00:22:08 où quelque part, c'était des groupes épars, c'est isolés,
00:22:12 qui s'éclataient un petit peu dans tous les points de la capitale.
00:22:16 Et c'est là-dessus où il y a une vigilance particulière,
00:22:18 parce que bien évidemment, ce soir, on va scruter avec attention
00:22:21 des rassemblements qui pourraient se mettre en place
00:22:24 à divers points de la capitale.
00:22:25 - Vous avez le sentiment qu'il y a une montée de la haine,
00:22:29 quelque part, envers les forces de l'ordre,
00:22:30 depuis le début de cette contestation sociale ?
00:22:35 Est-ce qu'elle est plus importante aujourd'hui qu'au début de la contestation ?
00:22:38 - Alors moi, je tiens ça de mes collègues avec qui j'ai parlé ce matin.
00:22:42 Alors c'est vrai que vous l'avez vu hier, la contestation,
00:22:44 il y avait un petit peu moins de monde dans les rues, en règle générale.
00:22:47 La manifestation a...
00:22:48 Mais en revanche, les policiers ont constaté que les personnes étaient
00:22:52 beaucoup plus en colère.
00:22:54 Il y a eu une montée de la colère.
00:22:55 Je ne vous parle même pas par rapport aux forces de l'ordre,
00:22:57 mais on les a senties avec beaucoup plus de colère, les manifestants,
00:23:01 plus à bout qu'au départ, où c'était réellement beaucoup plus pacifique.
00:23:04 Là, je vous parle même dans le cortège.
00:23:06 Voilà, dans le cortège, on avait vraiment des personnes,
00:23:08 avant même de parler de personnes qui sont là pour les mauvaises raisons
00:23:12 et contre et qui tiennent des discours anti-flics
00:23:14 ou des comportements anti-flics.
00:23:16 Il y a beaucoup de personnes qui sont vraiment en colère en ce moment.
00:23:19 - Sandra Buisson, je parle sous votre contrôle,
00:23:21 mais il y a eu quoi, 76 policiers blessés, c'est ça ?
00:23:23 - 76 policiers et gendarmes blessés, effectivement, dont un gendarme...
00:23:28 - Pour la journée d'hier, et sur Paris.
00:23:30 - À Paris, effectivement.
00:23:32 Ils étaient 100 la semaine dernière à avoir été blessés.
00:23:35 On n'a pas le degré de gravité des blessures.
00:23:38 On sait que, par exemple, un gendarme a été opéré
00:23:41 dans la foulée de la manifestation hier,
00:23:42 parce qu'il a eu des bouts de métal enfoncés dans la jambe.
00:23:46 Donc, il a fallu les extraire.
00:23:48 On a vu la photo de ce policier qui a été tiré par ses collègues.
00:23:52 Alors, il était conscient, ce policier,
00:23:53 mais il a été extrait de ses collègues de la situation dangereuse.
00:23:57 On a vu cette femme qui était allongée au sol
00:24:00 et qui a dit ensuite aux gens qui lui demandaient ces nouvelles
00:24:03 qu'elle avait perdu connaissance quelques instants
00:24:05 suite à un projectile qu'elle avait reçu sur la tête.
00:24:09 On a vu une image d'un CRS qui recevait une chaise,
00:24:12 carrément sur la tête.
00:24:14 Un autre CRS qui s'est pris un panier de vélo, de Vélib.
00:24:19 Donc, effectivement, les atteintes aux forces de l'ordre
00:24:22 sont nombreuses depuis quelques manifestations.
00:24:25 Et quelques-unes des images que vous nous avez décrites à l'instant,
00:24:27 on va les voir à travers un reportage dans quelques minutes.
00:24:29 On va marquer une courte pause.
00:24:30 On revient sur ces news avec tous mes invités.
00:24:32 Midi news jusqu'à 14h pour évidemment évoquer cette décision
00:24:36 du Conseil constitutionnel concernant la réforme des retraites.
00:24:38 A tout de suite.
00:24:40 Un plateau de choix pour décrypter toute l'actualité dans Midi news.
00:24:46 Benjamin Morel, Naïma M. Fadel, Gautier Lebret,
00:24:49 Sandra Buisson, Jérôme Jiménez et bien sûr Raphaël Stainville.
00:24:52 Et j'oubliais Audrey Bertheau.
00:24:54 Pour toute l'actualité, c'est tout de suite.
00:24:55 Elisabeth Borne était dans un supermarché ce matin en Eure-et-Loire.
00:25:03 La Première ministre a annoncé que le SMIC augmentera
00:25:06 d'un peu plus de 2% au 1er mai.
00:25:08 Elle a également appelé les entreprises à renégocier
00:25:10 les grilles salariales dans le but de défendre le pouvoir d'achat
00:25:13 après une inflation en mars plus forte qu'envisagée.
00:25:17 Il a plu au mois de mars, mais pas partout et surtout pas assez.
00:25:19 Les nappes phréatiques sont toujours à un niveau très bas.
00:25:22 La situation est assez inquiétante car quasiment toute la France
00:25:25 est touchée et on enchaîne les années sèches,
00:25:27 a commenté un spécialiste, de quoi craindre une situation
00:25:31 pire que l'été dernier.
00:25:33 Et après Monte-Carlo, Raphaël Nadal annonce son forfait
00:25:35 au tournoi de Barcelone.
00:25:37 Le joueur se remet d'une blessure à la hanche contractée
00:25:39 en janvier pendant l'Open d'Australie.
00:25:42 Son forfait débutera lundi sur ses réseaux sociaux.
00:25:45 L'Espagnol a tweeté "Je ne me sens pas prêt et je poursuis
00:25:48 ma préparation en vue de mon retour à la compétition".
00:25:51 Nadal qui est actuellement 15e joueur mondial.
00:25:55 Et donc la question du jour, le Conseil constitutionnel
00:25:58 va-t-il valider ou censurer totalement ou partiellement
00:26:02 la réforme des retraites au lendemain de la 12e journée
00:26:05 d'une mobilisation contre cette réforme ?
00:26:07 Une mobilisation qui s'essouffle.
00:26:09 Le nombre de manifestants hier était au plus bas.
00:26:11 380 000 personnes ont défilé dans le pays,
00:26:14 selon le ministère de l'Intérieur.
00:26:16 1,5 million selon les syndicats.
00:26:18 Comme toujours, certains cortèges ont connu de vives tensions,
00:26:22 notamment dans la capitale.
00:26:23 Il y avait 42 000 manifestants hier à Paris.
00:26:26 Certains s'en sont encore pris aux forces de l'ordre.
00:26:28 Au total, 76 policiers et gendarmes,
00:26:31 Sandra Buisson nous le disait tout à l'heure,
00:26:32 ont été blessés à Paris.
00:26:34 380 personnes interpellées.
00:26:35 On va revenir en image sur ces violences
00:26:37 contre les forces de l'ordre.
00:26:38 C'est avec Maureen Vidal.
00:26:39 Les violences augmentent contre les forces de l'ordre.
00:26:43 Sur cette image, des casseurs brisent un mur à coup de marteau.
00:26:47 Objectif, remplir leur sac de blocs de pierre.
00:26:50 Le but est ensuite de les lancer sur les forces de l'ordre.
00:26:53 Une scène qui se déroule en plein cœur
00:26:55 de la manifestation parisienne.
00:26:57 Les policiers disent recevoir des projectiles
00:27:00 toujours plus gros et dangereux.
00:27:02 Ça m'a choqué, enfin ça ne m'a pas choqué,
00:27:03 je suis habitué maintenant,
00:27:04 mais à un manifestant avec une raquette.
00:27:05 En fait, c'est pour lancer les projectiles plus fort, plus vite.
00:27:08 C'est-à-dire qu'au lieu de prendre une balle de tennis,
00:27:10 vous prenez une pierre et vous la tapez avec la raquette.
00:27:13 Imaginez un peu la vitesse quand ça vous arrive dessus,
00:27:15 sur le casque, le bouclier ou dans les jambes.
00:27:17 Autre scène marquante, un engin explosif
00:27:20 est envoyé sur les policiers de La Brave,
00:27:22 près de la place de la Bastille.
00:27:23 Ils accompagnaient les pompiers
00:27:26 qui devaient intervenir pour un incendie dans une banque.
00:27:29 Ce sont nos policiers et nos gendarmes qui en font les frais.
00:27:31 Et je suis désolé, mais mes collègues et mes camarades de la Gendarmerie
00:27:33 ne sont pas de la chère à canon.
00:27:34 Est-ce qu'on peut accepter des pères de famille, des mères de famille,
00:27:37 des gens qui en donnent l'uniforme par passion, par vocation,
00:27:39 puissent se retrouver sur des plateaux d'opération
00:27:40 parce qu'ils ont des mâches hors défoncés,
00:27:42 parce qu'ils ont des traumatismes crâniens,
00:27:43 parce qu'ils sont inanimés au sol ?
00:27:44 Des violences en hausse dans de nombreuses villes de France,
00:27:47 à Paris comme à Lyon.
00:27:48 Une dizaine de policiers ont été blessés pendant la manifestation.
00:27:52 Alors Sandra Buisson, je voudrais qu'on commente avec vous
00:27:55 cette image impressionnante qu'on a vue dans le reportage,
00:27:57 cette bombe qui explose au pied des forces de l'ordre.
00:28:00 Un incendie a été relancé au pied de la BRAV,
00:28:01 qui était venue pour sécuriser une banque,
00:28:04 une banque dans laquelle les individus radicaux
00:28:06 avaient commencé à mettre le feu.
00:28:08 Donc pour éviter que ça se propage à tout le bâtiment,
00:28:09 il fallait permettre aux pompiers d'arriver très vite.
00:28:12 Donc la BRAV, qui vous le savez,
00:28:13 enfin la BRAVmoto, dans son équipage,
00:28:16 elle emmène sur une moto des pompiers.
00:28:18 Et donc elle les a amenés,
00:28:19 et on les voit à un moment sur l'image,
00:28:21 entrer dans le bâtiment.
00:28:23 Et c'est pendant que les pompiers entrent dans le bâtiment
00:28:25 qu'ils sont pris pour cible par les engins incendiaires.
00:28:28 Là, on voit l'état de la blessure.
00:28:29 - Voilà. - C'est impressionnant.
00:28:30 Il y a deux blessures, on a deux blessures de ce type-là.
00:28:33 Effectivement, généralement provoquées par des...
00:28:39 des armes par destination un peu fabriquées maison.
00:28:42 On se rappelle de ce qui s'était passé à Rennes.
00:28:43 Vous savez, ces petits bocaux en verre
00:28:45 dans lesquels les individus radicaux mettent du plâtre
00:28:48 et plantaient des clous à l'envers
00:28:49 pour jeter ça, effectivement, sur les forces de l'ordre.
00:28:52 Une fois l'impact effectué, le bloc de verre se casse
00:28:55 et donc les clous font le mal auquel on peut penser.
00:28:59 Il y a d'ailleurs un gendarme mobile
00:29:00 qui a eu une plaie ouverte à la jambe,
00:29:04 des bouts de métal dans la cuisse
00:29:05 qu'il a fallu opérer dans la foulée.
00:29:08 - Jérôme Giménez, j'imagine que ça vous révolte, ces images.
00:29:10 - C'est révoltant et c'est surtout agaçant.
00:29:13 Si on voulait, sur les dernières manifestations,
00:29:15 il y a quand même des images qui sont de plus en plus choquantes.
00:29:17 Moi, je pense...
00:29:18 - C'est de l'ordre de blessures de guerre.
00:29:19 - Oui, exactement. Ça veut dire blessure.
00:29:21 On peut même parler d'acide, on n'en parle pas assez,
00:29:23 mais les policiers sont de plus en plus victimes
00:29:25 de bombes artisanales et parfois de jets d'acide,
00:29:28 d'acide sur la peau directement.
00:29:30 Donc c'est quand même catastrophique.
00:29:31 Et je pense bien évidemment à tous ces policiers qui tombent,
00:29:33 même qu'on voit par des jets de projectiles
00:29:35 qu'ils perdent conscience sur la voie publique,
00:29:37 qu'on est obligé d'extraire rapidement et de prendre en charge.
00:29:41 Je ne sais pas où on va, mais on y va.
00:29:43 Et les forces de l'ordre ne doivent pas
00:29:46 essuyer ce genre de comportement, c'est scandaleux.
00:29:49 - Ce qui est terrible, c'est que les forces de l'ordre
00:29:51 sont aussi otages de décisions politiques
00:29:54 contre lesquelles ils n'approuvent pas nécessairement eux-mêmes.
00:29:56 C'est ça qui est terrible.
00:29:57 C'est qu'on s'en prend à eux alors qu'ils n'y sont vraiment pour rien
00:29:59 dans ce conflit social.
00:30:01 - Et vous mettez l'accent sur Paris,
00:30:02 mais moi, des messages, je vais les citer.
00:30:05 À la CRS19 à Nantes, hier, ça a été très difficile.
00:30:08 On a trois policiers qui ont été gravement blessés,
00:30:10 dont un capitaine, pouce écrasé, genou broyé.
00:30:13 Ça devient vraiment très, très compliqué.
00:30:17 - Naïmah Mfadel, une réaction sur tout ça ?
00:30:19 - Oui, ça me scandalise.
00:30:20 On en a parlé à plusieurs reprises.
00:30:23 Mais vous voyez, c'est là où on voit
00:30:24 qu'il y a une déconnexion du gouvernement
00:30:27 par rapport au peuple, à cette grogne et à cette colère.
00:30:30 Parce que quand le président de la République
00:30:32 parlait aujourd'hui d'apaisement, tout ça pour ça.
00:30:34 Vous voyez un peu l'état de ce pays.
00:30:37 Et aujourd'hui, on peut constater que nos forces de l'ordre
00:30:39 sont la cible, font les frais de cette surdité
00:30:43 du gouvernement et du président de la République.
00:30:45 Et c'est ça qui est dramatique.
00:30:46 Et aujourd'hui, je me demande, moi, si le fait aussi
00:30:51 que le président de la République n'ait pas saisi
00:30:53 la main tendue par l'intersyndicale
00:30:55 n'a pas fait qu'aujourd'hui, ça se radicalise.
00:30:57 Et vous avez vu, et je crois qu'il y a des policiers
00:30:59 qui ont aussi arrêté des personnes
00:31:02 qui n'avaient rien à voir avec les Black Blocs,
00:31:04 mais qui étaient aussi, à un moment, entraînés
00:31:06 dans cette spirale de violence.
00:31:09 Aujourd'hui, on a un désespoir de la colère.
00:31:12 Vraiment, c'est le désespoir de la colère, de la grogne.
00:31:15 Et on voit bien qu'aujourd'hui, des gens, mais je vous assure,
00:31:17 des gens qui ne sont pas du tout hors la loi,
00:31:20 qui sont tellement en colère, et tellement en colère
00:31:23 vis-à-vis du fait qu'on ne les entend pas,
00:31:25 qu'aujourd'hui, on ne peut que s'inquiéter
00:31:27 juste après, effectivement, la décision
00:31:30 du Conseil constitutionnel, en fonction de la décision
00:31:32 qui sera prise.
00:31:33 Benjamin Morel.
00:31:34 Oui, il y a deux scénarios.
00:31:35 Alors, le scénario, le problème, on l'a dit,
00:31:36 c'est qu'il y a une censure partielle,
00:31:39 mais il y a le RIP à côté.
00:31:40 Et si jamais le RIP est validé, celui-là ou le prochain,
00:31:44 le référendum, l'initiative partagée, voulu par la gauche.
00:31:47 Voilà, alors il y en a un qui a été écrit avec les pieds,
00:31:49 on verra bien s'il est validé aujourd'hui.
00:31:51 Sinon, il y en a un autre qui a été déposé,
00:31:52 qui sera probablement examiné dans dix jours.
00:31:54 On peut avoir bon espoir qu'il soit validé.
00:31:56 Mais le RIP peut être un outil,
00:31:57 parce que le RIP va mobiliser les syndicats,
00:31:59 il va permettre de charrier un certain nombre d'espoirs.
00:32:01 Mais s'il n'y a aucun espoir derrière,
00:32:03 s'il n'y a pas de RIP, s'il y a une censure partielle,
00:32:06 avec, en effet, on l'a dit, uniquement le sucré qui saute,
00:32:08 à ce moment-là, on risque d'avoir des phénomènes de radicalisation extrêmement compliqués.
00:32:12 Si le RIP est validé, ça veut dire que pendant neuf mois,
00:32:16 on va suspendre la mise en place de la RFA ?
00:32:19 Non, il n'y a pas de suspension.
00:32:20 La suspension, c'est un peu une rumeur qui traîne,
00:32:23 parce que lors de, souvenez-vous, le RIP sur l'aéroport de Paris,
00:32:26 le gouvernement avait décidé de suspendre l'application de la disposition
00:32:30 et il ne l'a jamais remis en place,
00:32:31 même si l'aéroport de Paris, le RIP n'a pas été au bout.
00:32:34 Mais en revanche, ce n'est pas une obligation qu'a le gouvernement.
00:32:37 Le texte, une fois qu'il est promulgué, théoriquement s'applique.
00:32:40 Et ensuite, si vous avez un RIP plus tard, qui met la retraite à 62 ans,
00:32:44 dans un an et demi, un an,
00:32:45 eh bien, on reviendra sur les dispositions qui ont été appliquées.
00:32:48 Ce n'est pas très juste, ce n'est pas très clair,
00:32:50 mais malgré tout, eh bien aujourd'hui, c'est l'état du droit.
00:32:52 Gauthier Lebret.
00:32:53 Il n'est même pas dit que le RIP permette de sortir de la crise,
00:32:55 puisque celui qui doit être validé aujourd'hui pourrait ne pas l'être.
00:32:59 C'est pourquoi la gauche a déposé hier une nouvelle demande,
00:33:03 où elle a essayé de muscler son texte,
00:33:05 une nouvelle demande de référendum d'initiative partagée.
00:33:08 Ensuite, si l'un des deux finit par être validé,
00:33:10 ils ont neuf mois pour trouver 5 millions de signatures,
00:33:12 10 % du cours électoral, un peu moins de 5 millions.
00:33:15 Mais même s'ils trouvent ces 5 millions,
00:33:17 le gouvernement, Emmanuel Macron, n'est pas obligé de convoquer le référendum.
00:33:20 Il peut faire le choix de repasser par l'Assemblée nationale.
00:33:25 Donc, ce n'est même pas dit que ça serve à sortir de la crise.
00:33:29 Et sur les violences, vous disiez que ça s'est essoufflé,
00:33:31 il y a quand même 200 000 personnes de moins hier par rapport à la semaine dernière.
00:33:34 Sandra nous disait que ce soir, on attendait 41 000 personnes.
00:33:37 Ce n'est pas énorme.
00:33:38 Mais en fait, moyenne monde, plus ça se radicalise,
00:33:41 et plus ça se radicalise, moyenne monde.
00:33:43 Alors justement, vous me faites une transition parfaite.
00:33:45 Par rapport à cela, les forces de l'ordre réclament depuis déjà un certain temps
00:33:49 la possibilité de pouvoir utiliser des drones pour assurer le maintien de l'ordre.
00:33:53 Est-ce que c'est quelque chose qui est possible ou pas ?
00:33:55 Alors c'est une question qui est revenue en flèche dans le débat,
00:33:59 effectivement avec les forces de l'ordre depuis Sainte-Soline,
00:34:01 où on a vu des manifestants qui, eux, avaient des drones,
00:34:03 alors que les forces de l'ordre ne pouvaient pas s'en servir
00:34:06 puisqu'ils n'avaient pas le cadre légal pour le faire.
00:34:08 Ça a été utilisé en 2019, en 2020, on se souvient au moment du confinement,
00:34:12 ces drones qui vous disaient en l'air que vous deviez éviter les sorties entre telle heure et telle heure.
00:34:18 Ça a été utilisé aussi au moment des gilets jaunes pour le maintien de l'ordre,
00:34:22 sauf qu'à ce moment-là, il n'y avait pas de texte légal pour encadrer cette gestion
00:34:26 des vidéos qui sont captées d'individus qui manifestent.
00:34:30 Donc le Conseil d'État a sonné la fin de la partie en 2020,
00:34:33 et donc il a fallu que le gouvernement prépare un texte, une loi,
00:34:38 pour que les drones puissent être utilisés par les forces de l'ordre.
00:34:41 Premier échec avec la loi de sécurité globale,
00:34:43 ça a été censuré par le Conseil constitutionnel.
00:34:45 Le deuxième essai semble être en voie d'aboutir.
00:34:48 La loi qui a été votée en décembre 2021,
00:34:51 la loi sur la sécurité intérieure et la responsabilité pénale,
00:34:55 elle a été en grande partie validée par le Conseil constitutionnel en janvier déjà 2022.
00:35:01 Hormis ce qui reste interdit, c'est l'utilisation pour les polices municipales
00:35:06 et l'utilisation en urgence dans les manifestations.
00:35:09 En revanche, ce qui est prévu dans ce texte,
00:35:11 c'est que ce soit encadré, autorisé par le préfet,
00:35:14 s'il y a vraiment eu un risque d'atteinte grave à l'ordre public.
00:35:17 Il y a différentes conditions, ils ne pourront pas capter le son,
00:35:20 ils ne pourront pas faire de reconnaissance faciale.
00:35:22 Ce sera vraiment pour guider les manœuvres des forces de l'ordre sur le terrain.
00:35:26 Où en est-on ?
00:35:27 La loi a été en partie validée par le Conseil constitutionnel.
00:35:32 Désormais, elle est passée à la CNIL.
00:35:35 Les décrets d'application ont été consultés par la CNIL
00:35:37 qui a donné un avis favorable cette année.
00:35:40 Maintenant, la balle est dans le camp du Conseil d'État
00:35:42 qui doit rendre son avis d'ici la fin de la semaine prochaine.
00:35:45 Si l'avis est positif, les textes seront promulgués
00:35:49 et donc les forces de l'ordre auront à nouveau accès,
00:35:52 et cette fois légalement, aux drones.
00:35:54 En attendant, Jérôme Giménez, vous avez le plaisir,
00:35:57 je dis ça avec un point d'ironie évidemment,
00:35:59 de voir les manifestants eux-mêmes l'utiliser,
00:36:03 comme par exemple à Seine-Sauline.
00:36:04 Exactement, c'est assez impressionnant,
00:36:08 parce qu'il y a eu de nombreux drones qui ont circulé sur Seine-Sauline.
00:36:12 Les drones, je l'ai déjà développé, c'est vrai que c'est vraiment l'avenir.
00:36:15 Il faut prendre en compte qu'aujourd'hui, pour sécuriser une manifestation,
00:36:19 on utilise les caméras de la Ville de Paris et PVPP.
00:36:22 On pourrait avoir cette complémentarité par une vue d'ensemble en hauteur.
00:36:26 Et ça arrive vraiment du sens, notamment avec des manifestations
00:36:31 ou autres qui sont de plus en plus compliquées,
00:36:33 et ces groupes en plus qui ont tendance à s'éclater dans divers points de la capitale.
00:36:38 Alors je vous propose...
00:36:39 Raphaël St-Henri, allez-y, je vous en prie, si je me permets.
00:36:43 Mais bien sûr.
00:36:44 Non, mais il y a quelque chose qui m'a interpellé,
00:36:45 et je pense qu'on n'a pas assez souligné,
00:36:47 c'est ce que Jérôme Giménez disait tout à l'heure,
00:36:49 c'est qu'il parlait de la fatigue, de l'épuisement finalement
00:36:54 des forces de l'ordre surengagées ces dernières semaines.
00:36:58 Et on ne mesure pas, et en tout cas, c'est ce que je comprends en creux,
00:37:02 à quel point aujourd'hui ce surengagement fragilise même les policiers eux-mêmes.
00:37:08 C'est-à-dire que ça ne les met pas à l'abri, finalement,
00:37:11 de commettre des gestes qu'ils n'auraient pas commis
00:37:14 s'ils étaient absolument lucides
00:37:15 et s'ils étaient utilisés de manière raisonnable
00:37:19 et engagés de manière raisonnable sur le terrain.
00:37:21 Aujourd'hui, finalement, on est à deux doigts peut-être,
00:37:24 en tout cas, c'est ce que j'ai cru comprendre de vos propos,
00:37:27 d'un possible drame parce que ces policiers,
00:37:31 et ils font très bien leur travail,
00:37:32 ils essayent en tout cas de le faire au mieux,
00:37:34 aujourd'hui ne sont plus en mesure de le faire dans des conditions sereines.
00:37:38 Et la fatigue morale aussi, parce que tu vois bien la manière dont beaucoup de policiers...
00:37:41 On ajoute à cela la violence qui provoque des réactions épidérales.
00:37:45 Et la manière aussi, où beaucoup de nos dirigeants,
00:37:47 on peut le pointer, et des élus aussi, notamment LFI,
00:37:50 qualifient les choses, c'est-à-dire qu'ils ont une complaisance,
00:37:53 une clémence envers les manifestants,
00:37:55 et envers notamment les Black Blocs,
00:37:57 c'est-à-dire qu'on a des manifestants extrêmement violents, l'ultra-gauche,
00:38:00 et il y a une espèce de complaisance envers eux.
00:38:03 Vous avez vu le syndicat de la magistrature,
00:38:05 qui a quand même dit "il ne faut pas les criminaliser".
00:38:08 Donc on voit bien que nos policiers,
00:38:10 c'est quand même extrêmement difficile moralement
00:38:12 quand vous voyez que vous êtes par principe accusés.
00:38:15 C'est quand même pas par principe que vous êtes accusés,
00:38:17 alors que vous êtes là pour défendre le cadre et la loi,
00:38:20 et que vous êtes finalement,
00:38:22 et bien vous devenez aussi "hors la loi".
00:38:25 C'est ça qui est terrible aujourd'hui.
00:38:26 Et c'est aujourd'hui ce qu'on doit s'interroger,
00:38:28 et notamment quand des élus de la République,
00:38:31 des élus qui parlent de désobéissance civile,
00:38:35 donc on doit interroger aujourd'hui.
00:38:37 C'est pour ça que quand certains disent qu'on a une crise de la démocratie,
00:38:40 une crise de régime,
00:38:41 et écoutez, peut-être qu'on est en plein dedans.
00:38:43 Des élus et pas seulement, des associations respectées.
00:38:47 La Ligue des droits de l'Homme,
00:38:49 qui a fait circuler de fausses informations
00:38:50 en disant que les gendarmes avaient entravé,
00:38:53 ça a été démonté depuis,
00:38:55 la présence des secours sur place.
00:38:58 D'ailleurs la Ligue des droits de l'Homme,
00:38:59 qui depuis est dans le viseur d'abord de Gérald Darmanin,
00:39:02 et même de la Première ministre,
00:39:03 qui a fait une intervention remarquée au Sénat en milieu de semaine.
00:39:05 Je voudrais qu'on évoque l'aspect politique désormais,
00:39:09 et la possibilité derrière de l'exécutif
00:39:12 de pouvoir continuer à gouverner correctement.
00:39:14 C'est-à-dire que peu importe la décision qui sera rendue,
00:39:17 est-ce que Emmanuel Macron et son exécutif
00:39:20 vont pouvoir encore réformer le pays d'une manière ou d'une autre ?
00:39:23 Je vous propose de regarder une séquence.
00:39:25 Elisabeth Borne en déplacement tout à l'heure dans l'Heure et Lois,
00:39:29 dans un supermarché, écoutez.
00:39:31 Félicité là.
00:39:32 On est là, on est là, même s'il va qu'on ne peut pas nous, on est là.
00:39:39 On est là, on est là.
00:39:41 Merci.
00:39:42 Merci Ada.
00:39:43 On va vous demander de chanter mais enfin...
00:39:54 On en veut pas, on en veut pas.
00:40:11 Ça pose quand même une question.
00:40:12 Est-ce qu'un "après", ce qui est écrit en synthé,
00:40:14 vous le voyez, est-il possible finalement ?
00:40:16 C'est-à-dire qu'à chaque fois qu'il va y avoir un déplacement
00:40:18 d'un ministre, de la Première ministre ou de n'importe qui au sein du gouvernement,
00:40:21 d'Emmanuel Macron lui-même,
00:40:22 il va y avoir ce type de slogan qui va empêcher toute communication politique
00:40:26 et toute action politique.
00:40:27 Ça va être très compliqué parce qu'en réalité,
00:40:28 il y a trois éléments qu'il faut bien avoir en tête.
00:40:30 D'abord, on a un président excessivement clivant.
00:40:32 On a des enquêtes d'opinion aujourd'hui qui le mettent au fond du fond,
00:40:35 à peu près au niveau des Gilets jaunes,
00:40:36 y compris avec une fragilisation de son propre socle.
00:40:39 Et donc là, il va y avoir un enjeu, comment remonter la pente ?
00:40:42 Qui plus est, deuxième élément, grande différence avec les Gilets jaunes,
00:40:45 une forme d'impotence.
00:40:46 Je ne reviens pas sur ce que je disais tout à l'heure.
00:40:48 Aujourd'hui, il n'y a plus de majorité parlementaire, même relative.
00:40:51 Il n'y a plus d'intergroupes.
00:40:52 Et donc, ce faisant, gouverner, avancer sur des réformes,
00:40:55 va être extrêmement compliqué.
00:40:57 Et ensuite, vous avancez avec qui ?
00:40:59 Vous croyez vraiment que Gérard Larcher, chez vos confrères,
00:41:01 hier a dit "moi je ne veux pas être Premier ministre".
00:41:03 Donc, même si vous...
00:41:04 Personne ne peut se griller.
00:41:05 Bien sûr, vous voulez tendre la main à qui LR, de toute façon,
00:41:08 est un grand cadavre à l'arrière.
00:41:09 C'est-à-dire que personne ne tient plus aujourd'hui le groupe politique à l'Assemblée.
00:41:13 Donc, ça ne peut pas être un allié potentiel.
00:41:14 Vous n'allez pas vous tourner du côté de Sandrine Rousseau et de LV.
00:41:17 Où est-ce que sont les alliés potentiels ?
00:41:19 Vous tendez la main au syndicat, les syndicats ne veulent parler que de retraite.
00:41:22 Et qui plus est, les relations entre, d'un côté, Emmanuel Macron et Laurent Berger,
00:41:26 sont excessivement mauvaises.
00:41:28 Vous évoquiez la dissolution, mais la dissolution, regardez les enquêtes,
00:41:30 regardez les déchettes impartiales, ça produira la même chose.
00:41:33 En pire, pour Emmanuel Macron...
00:41:34 Elisabeth Borne affaiblie, essorée.
00:41:37 Est-ce qu'elle est en voie d'être utilisée comme un fusible par le chef de l'État,
00:41:41 lui qui lui avait confié, il y a quatre semaines, cette mission
00:41:43 qu'il savait pertinemment impossible, c'est-à-dire élargir la majorité ?
00:41:46 Non, mais c'est là où on voit la situation de blocage et d'impasse.
00:41:51 C'est-à-dire que ça reste un fusible, mais aujourd'hui, il utiliserait,
00:41:56 et il voudrait changer sa première ministre, que ça ne changerait rien,
00:41:58 ça vient d'être dit.
00:42:00 Aujourd'hui, il ne reste à Emmanuel Macron que des dérivatifs.
00:42:04 Vous vous souvenez, il a mis sur la table le Conseil national de la refondation
00:42:08 de la vie politique, pour essayer de réinventer des moyens de gouverner la démocratie.
00:42:14 On a aujourd'hui des consultations citoyennes, à défaut d'avoir,
00:42:18 pour essayer de donner l'illusion d'une démocratie participative.
00:42:23 Mais parce que plus rien ne peut se faire à l'Assemblée,
00:42:26 mais ce n'est pas en interrogeant 184 citoyens sur la fin de vie
00:42:29 ou sur d'autres sujets qu'on arrive à une sorte de consensus dans l'opinion du pays.
00:42:35 Donc on voit à quel point, aujourd'hui, tous les instruments dont dispose le président
00:42:39 se révèlent totalement inutiles.
00:42:41 Gauthier Lebrecht, il irait Manuel Valls ?
00:42:44 Je dis ça parce qu'on l'entend un peu plus en ce moment.
00:42:46 Dès qu'il y a un remaniement qui se profile, que ce soit un rumeur ou que ce soit avéré,
00:42:49 il y a Manuel Valls qui revient.
00:42:51 Moi je l'ai vu hier au débat de Valeurs actuelles,
00:42:54 organisé notamment par Raphaël Stainville,
00:42:56 il n'y a plus rien de gauche en Manuel Valls.
00:42:58 D'ailleurs, dans les coulisses, il discutait à bâton rompu avec Marion Maréchal.
00:43:01 Mais c'est une autre histoire.
00:43:02 Voilà pour la boutade.
00:43:03 Non, que va faire le gouvernement ?
00:43:05 Je ne dis pas que ça va marcher, mais on voit comment ils veulent procéder.
00:43:10 La loi immigration, ils veulent la saucissonner,
00:43:13 c'est-à-dire faire morceau par morceau.
00:43:15 Elle est repoussée à on ne sait quand.
00:43:17 Mais c'est-à-dire prendre les mesures de gauche,
00:43:19 donc la régularisation par exemple des travailleurs sans emploi
00:43:22 qui sont dans les métiers en tension,
00:43:23 et tenter de faire voter ça avec la gauche.
00:43:26 Et par exemple, la limitation du nombre de recours
00:43:28 une fois qu'on reçoit une obligation de quitter le territoire,
00:43:31 et tenter de faire voter ça par la droite.
00:43:33 Donc ils vont essayer de faire comme ça.
00:43:35 Et sur Elisabeth Borne, Emmanuel Macron finalement,
00:43:38 il n'a pas beaucoup d'intérêt à actionner ce fusible.
00:43:40 Sinon, il reconnaît quelque part qu'il est au milieu d'une crise.
00:43:43 Mais d'ici là, effectivement, Emmanuel Macron,
00:43:46 quand il va dans les Alpes, il a un comité d'accueil.
00:43:48 Maintenant, quand il va à l'étranger aussi, il est rattrapé.
00:43:50 C'était sa dernière carte, c'était l'international.
00:43:52 C'était ce qui le sauvait.
00:43:53 Quand il va en Chine, évidemment, il n'a pas de comité d'accueil.
00:43:55 Mais quand il va dans une démocratie, en Europe en plus,
00:43:58 où on est au courant de ce qui se passe en France,
00:44:00 il en a un.
00:44:01 Donc Elisabeth Borne aujourd'hui.
00:44:02 Et on a vu aussi que la zone de Notre-Dame
00:44:04 où était le président de la République ce matin
00:44:06 était complètement encadrillée.
00:44:07 Parce qu'il y avait aussi la peur de la présence de manifestants.
00:44:10 Gauthier, c'est quoi la suite dans les prochains jours ?
00:44:12 Parce qu'il devait y avoir une réunion à l'Elysée finalement.
00:44:14 Elle est reportée, oui.
00:44:15 Pour quelle raison ?
00:44:16 Parce que c'était avant la décision du Conseil constitutionnel.
00:44:18 Ça n'avait pas de sens, c'est ça de le faire avant ?
00:44:20 Oui, je pense qu'il les réunira la semaine prochaine.
00:44:23 Parce qu'on sait que la semaine prochaine, il doit prendre la parole.
00:44:25 Alors on ne sait pas sous quelle forme.
00:44:27 Est-ce que c'est une allocution ou est-ce que c'est une interview ?
00:44:29 On sait que la dernière fois, il avait privilégié l'interview à 13h.
00:44:32 Ce qui avait surpris parce qu'à 13h, les actifs ne sont pas là.
00:44:35 Il ne s'est jamais adressé aux actifs Emmanuel Macron,
00:44:37 aux retraités à 13h et aux enfants dans PIVGadget.
00:44:39 Mais jamais aux actifs qui sont majoritairement contre cette réforme des retraites.
00:44:43 Donc il peut choisir une nouvelle fois l'interview
00:44:46 parce que l'allocution, c'est pareil, ça donne un côté dramatique à la prise de parole.
00:44:51 Quand vous faites une allocution, quelque part, vous êtes en crise.
00:44:53 On pense tout de suite au Covid et au confinement successif.
00:44:56 Donc c'est pour ça qu'il avait choisi l'interview la dernière fois.
00:44:58 Je voulais encore réutiliser. Je ne vois pas véritablement...
00:45:01 Non mais il peut à un moment tout simplement mettre de côté son orgueil.
00:45:05 Je ne sais pas, peut-être qu'à un moment, il arrête de calculer.
00:45:09 Vous en demandez beaucoup au personnel politique de manière générale.
00:45:12 Je sais, je suis très naïve, Anthony.
00:45:15 Mais je crois quand même qu'il faut à un moment descendre de son piédestal
00:45:22 et parler au peuple parce que ce peuple de France, il a besoin qu'on lui parle.
00:45:25 Il veut beaucoup parler la semaine prochaine Emmanuel Macron.
00:45:27 Il parle pour... En fait, quand je dis qu'il faut qu'il parle,
00:45:31 c'est qu'il se reconnecte à ce pays-là et qu'il entend cette grogne.
00:45:35 Alors je sais, je sais que... Bon, mais laissez-moi ma naïveté, cher...
00:45:40 C'est le mot, la naïveté.
00:45:42 Non mais ce que je veux dire par là, c'est est-ce qu'on peut penser
00:45:46 qu'à un moment, ces politiques doivent lâcher un peu les éléments de la gage ?
00:45:49 Mais il a gagné, selon lui, Emma.
00:45:50 Il a gagné ce soir, ce soir, vous allez voir, il va gagner.
00:45:53 Il a gagné, mais regardez.
00:45:55 Sa loi va être promulguée.
00:45:57 Mais non, mais on en a déjà discuté en off, quand on va dans nos marchés,
00:46:00 quand on va rencontrer les gens. Vous avez vu cette détresse ?
00:46:03 Vous avez vu cette grogne, cette colère des petits gens
00:46:06 et des classes moyennes aujourd'hui qui sont en train de s'appauvrir,
00:46:10 qui vacillent et on ne les entend pas ?
00:46:12 C'est-à-dire que le problème, c'est qu'à un moment,
00:46:14 ils ne peuvent pas entendre parce que justement, c'est ça le drame de ce pays
00:46:19 et qu'effectivement, il peut alors à ce moment-là aller toujours à l'étranger
00:46:23 et d'ailleurs, il aura toujours, comme vous avez dit, un comité d'accueil aussi à l'étranger.
00:46:27 Sauf quand il va dans une dictature.
00:46:28 Benjamin Morel, le mot de la fin.
00:46:29 Il va parler évidemment, mais le problème, c'est est-ce qu'il sera audible ?
00:46:33 Et je pense sincèrement qu'aujourd'hui, il est inaudible.
00:46:35 Il y a eu la dernière carte sur la dernière crise, entre guillemets,
00:46:37 qu'il avait lui-même créée, c'était le grand débat.
00:46:39 Or, ce grand débat a beaucoup déçu.
00:46:41 Comment voulez-vous aujourd'hui que ceux qui ont cru un moment au grand débat
00:46:44 puissent encore croire dans la parole d'Emmanuel Macron ?
00:46:46 Donc, il est inaudible et chose nouvelle par rapport au précedent quinquennat,
00:46:49 je reviens toujours à mes affaires d'affaires parlementaires, mais il est impotent.
00:46:52 C'est-à-dire qu'il peut promettre des choses, mais aujourd'hui,
00:46:55 il n'a aucune garantie que ce qu'il promettra puisse être appliqué au Parlement.
00:46:59 Donc, ce faisant, on a un président de la République qui est dans une logique d'incarnation,
00:47:03 qui gagnera peut-être sa réforme, mais qui, au bout du compte, n'a aucune clé pour en sortir.
00:47:08 Raphaël Stanville.
00:47:09 Oui, juste pour compléter une chose, c'est-à-dire qu'Emmanuel Macron a gagné.
00:47:12 Il a gagné surtout la possibilité de pouvoir continuer à emprunter sur les marchés financiers
00:47:17 pour pouvoir financer la dette de la France, mais pour le reste,
00:47:21 il n'a plus du tout de marge de manœuvre politique en France.
00:47:25 Donc, il s'est donné un sursis pour pas, finalement, qu'à la crise démocratique, institutionnelle que l'on connaît,
00:47:33 s'ajoute une crise économique qui, d'un point de vue international, serait extrêmement visible.
00:47:41 Allez, l'Italie déclare l'état d'urgence face à la pression migratoire.
00:47:45 Elle a grimpé cette pression migratoire de 300% au premier trimestre de cette année par rapport à l'an dernier.
00:47:51 On en parle juste après la pause, juste après le journal de Michael Dorian.
00:47:54 A tout de suite.
00:47:55 Allez, de retour dans Midi, nous en sommes ensemble jusqu'à 14h pour de l'info, de l'analyse, des débats,
00:48:04 avant de poursuivre justement nos débats avec mes invités sur ce plateau.
00:48:07 Tout de suite, le journal de 13h, et c'est avec vous, toujours, Michael Dorian.
00:48:10 Bonjour Anthony, bonjour à tous.
00:48:12 L'actualité, c'est le SMIC qui va augmenter d'un peu plus de 2% au 1er mai.
00:48:16 L'annonce a été faite par Elisabeth Borne tout à l'heure.
00:48:18 La Première Ministre, qui s'exprimait sur le pouvoir d'achat, était dans un hypermarché d'Eure-et-Loire.
00:48:23 Je vous propose de l'écouter.
00:48:24 Cette inflation va conduire à une revalorisation du SMIC au 1er mai d'un peu plus de 2%.
00:48:31 Donc le SMIC aura augmenté de 6% sur un an.
00:48:35 Mais c'est important aussi pour les salariés qui sont un peu au-dessus du SMIC,
00:48:40 qu'ils puissent aussi avoir une augmentation de salaire.
00:48:44 Donc moi j'invite toutes les branches professionnelles et toutes les entreprises qui le peuvent
00:48:48 à se mobiliser aussi pour répondre à cette première préoccupation des Français,
00:48:54 qu'est le pouvoir d'achat, et donc à renégocier au plus vite leur grille salariale.
00:48:59 Dans le reste de l'actualité, une église a été vandalisée.
00:49:03 Mercredi à Angers, 12 statues ont été décapitées, si les dégâts ne sont pas encore chiffrés.
00:49:09 Le curé de la paroisse est encore sous le choc.
00:49:12 Le sujet est signé Jean-Michel Decaze.
00:49:14 L'église est construite au cœur du quartier de la Madeleine à Angers.
00:49:19 Personne n'a rien vu, rien entendu, lorsque les statues ont été décapitées méthodiquement,
00:49:25 ainsi que les ailes des anges.
00:49:27 L'église est ouverte toute la journée.
00:49:30 On se sent un peu violé dans son intimité, du point de vue de la foi.
00:49:35 Et ce qu'ils ont détruit, ce ne sont pas pour nous que des pierres,
00:49:39 évidemment ce sont des symboles de notre foi.
00:49:42 Et voilà, les décapiter de cette manière-là, on a imaginé la violence qui avait derrière ces gestes.
00:49:49 Le cierge allumé lors des fêtes de Pâques a été jeté à terre.
00:49:53 Les auteurs ont laissé une trace de sang, probablement en se blessant,
00:49:57 n'ayant pu atteindre la tête de la statue du Christ, ils lui ont brisé les bras.
00:50:02 Ils n'étaient pas là pour voler forcément, à mon avis pas du tout,
00:50:05 puisque les troncs n'ont pas été touchés non plus.
00:50:07 Donc c'est une volonté symbolique de casser, de casser peut-être de la religion.
00:50:15 La communauté est sous le choc, la paroisse n'avait fait l'objet d'aucune menace.
00:50:20 Une enquête est ouverte, la mairie d'Angers, propriétaire de l'église,
00:50:23 va chiffrer les dégâts avant restauration.
00:50:27 L'Italie déclare l'état d'urgence migratoire,
00:50:30 alors que 3 000 migrants sont arrivés le week-end dernier,
00:50:33 et plus de 30 000 depuis le début de l'année.
00:50:35 Écoutez ce journaliste italien interrogé dans la matinale de CNews.
00:50:39 À mon avis, l'état d'urgence sur l'immigration est un résoudre supplémentaire
00:50:45 pour une exécutive déjà capable, on peut dire, de répondre à la grande masse de migrants entrants.
00:50:52 31 000 sont entrés en Italie depuis le début de l'année.
00:50:58 L'état d'urgence permet d'alléger certaines procédures, on peut dire,
00:51:03 car c'est ça le point central à mon avis.
00:51:06 Si l'Italie et ses gardes-côtes sont parfaitement capables
00:51:10 de gérer l'accueil des petites embarcations, des petits navires,
00:51:15 avec à leur bord quelques dizaines de migrants.
00:51:19 Et puis les confidences de Frédéric Mitterrand, l'ancien ministre de la Culture,
00:51:22 a annoncé ce matin sur CNews qu'il était atteint d'un cancer.
00:51:25 Il répondait à une question de Pascal Praud qui faisait allusion à la casquette qu'il portait.
00:51:30 Écoutez-le.
00:51:31 Vous portez une casquette ?
00:51:33 Oui, je porte une casquette.
00:51:35 Oui, je porte une casquette parce que je suis malade.
00:51:37 Donc je n'ai pas envie qu'on voit que je suis malade.
00:51:40 Donc je suis un peu moins malade quand j'ai ma casquette.
00:51:43 On me dit "tu as beaucoup de courage", on me dit "tu..."
00:51:46 Non, pas de courage, c'est tout ce qu'on peut faire.
00:51:49 Marche ou crève.
00:51:50 Si on aime la vie, on continue.
00:51:52 Alors, ça a un énorme avantage, c'est que quand même ça replace les choses un peu en perspective.
00:51:58 Et il y a des tas de choses qu'on ne veut plus faire, du temps qu'on ne veut plus perdre.
00:52:03 Et en même temps, tout devient plus aigu, plus...
00:52:08 En fait, la vie devient encore peut-être plus intéressante
00:52:12 au moment où on pense qu'elle est menacée.
00:52:14 Et voilà pour les mots de Frédéric Mitterrand dans l'heure des pros, ce matin.
00:52:18 Et c'est la fin de ce journal.
00:52:19 C'est à vous, Anthony Favali, pour la suite de Midi News.
00:52:22 Merci à vous, Michael Dorian.
00:52:23 On vous retrouve à 14h pour un nouveau journal.
00:52:26 À mes côtés, pour décrypter l'info, justement, jusqu'à 14h,
00:52:29 les fines lames de l'info, des analyses percutantes toujours autour de moi.
00:52:32 Ils sont réunis dans Midi News.
00:52:33 C'est Benjamin Morel, Naïma M. Fadel, Gauthier Lebret, Raphaël Stainville.
00:52:38 Et nous a rejoint Shannon Seban.
00:52:39 Bonjour à vous.
00:52:40 Bonjour.
00:52:41 Merci d'être avec nous.
00:52:42 Je suis le président de Renaissance de Seine-Saint-Denis.
00:52:45 On va parler de l'Italie et de l'afflux de migrants qui n'a jamais été aussi massif.
00:52:49 Depuis la fin de la pandémie, au cours du week-end de Pâques,
00:52:52 on a plus de 3 000 migrants qui ont été secourus en Méditerranée.
00:52:55 31 000 ont débarqué dans la péninsule aussi depuis le début de l'année.
00:52:58 Un chiffre en hausse de 300 % par rapport à la même période l'an dernier.
00:53:02 Face à cette pression migratoire, l'Italie déclare l'état d'urgence
00:53:06 sur l'ensemble de son territoire.
00:53:08 Une mesure qui durera six mois, avec une enveloppe à louer de 5 millions d'euros
00:53:11 et deux objectifs, offrir des solutions d'accueil adaptées
00:53:14 car les centres sont saturés et rapatriés aussi plus vite
00:53:17 ceux qui n'ont pas vocation à rester dans le pays.
00:53:20 Et on va marquer une courte pause puisque tout de suite,
00:53:23 une conférence de presse en direct de Christophe Galtier, l'entraîneur du PSG, se tient.
00:53:28 On va l'écouter tout de suite.
00:53:29 En les démentant fermement et en annonçant qu'il allait porter plainte.
00:53:34 Le club soutient Christophe Galtier après les menaces nombreuses et inacceptables qu'il a reçues.
00:53:40 Et souhaite désormais que la vérité soit établie par la justice.
00:53:45 En attendant la conclusion du temps judiciaire, et dans un souci de protéger la sécurité de tous,
00:53:52 le club appelle chacun à ses responsabilités et à l'apaisement.
00:53:57 Le Paris Saint-Germain, sa direction, ses joueurs et tous les salariés
00:54:03 n'ont aucune tolérance pour l'intolérance sur et en dehors des terrains.
00:54:09 La lutte contre le racisme et toutes les formes de discrimination est un engagement fondamental du club.
00:54:17 Le Paris Saint-Germain ne se laissera pas troubler par cet épisode
00:54:23 et tout le monde reste pleinement concentré sur le match de demain.
00:54:28 Je laisse maintenant la parole à Christophe.
00:54:32 A l'issue de son intervention, je vous prie de bien vouloir poser des questions uniquement sur la rencontre
00:54:38 qui nous attend demain soir contre Lens. Merci à tous.
00:54:42 Bonjour à toutes et à tous.
00:54:47 On fait une brève encartade à l'occasion de ce point presse de Christophe Galtier qui s'exprime, on l'écoute.
00:54:54 Je suis éveillé par certains de manière irresponsable.
00:54:58 Ils me heurtent au plus profond de mon humanité.
00:55:03 Je suis un enfant des cités HLM, élevé dans la mixité.
00:55:10 Les valeurs de partage et de respect de l'autre, quelle que soit son origine, sa couleur, sa religion.
00:55:20 Toute ma vie d'homme, de footballeur puis d'entraîneur a été édité par le souci du partage et du bien vivre avec les autres.
00:55:33 Je ne peux accepter que mon nom et ma famille soient salis de la sorte.
00:55:40 J'ai donc décidé d'attaquer en justice quiconque porte atteinte à mon honneur.
00:55:47 J'ai confiance en la justice de mon pays.
00:55:52 Je ne peux que me satisfaire de l'ouverture d'une enquête, je viens d'apprendre cela ce matin,
00:55:57 afin de laisser travailler la justice en toute sérénité.
00:56:01 Je n'apporterai pas d'autres commentaires à ce sujet.
00:56:05 Le Paris Saint-Germain a un match très important à disputer demain soir.
00:56:11 Toute mon énergie, ma concentration se trouve tournée vers cet objectif.
00:56:19 Je vous remercie pour votre attention et j'attends vos questions sur ce match.
00:56:26 Je voudrais qu'on s'arrête un petit instant là-dessus.
00:56:31 Je replace tout ça dans son contexte.
00:56:33 L'entraîneur du PSG, Christophe Galtier, accusé de propos racistes,
00:56:37 des propos qui auraient concerné les joueurs de l'OGC Nice lorsqu'il était encore leur entraîneur.
00:56:41 Cette accusation est fondée sur un mail de dénonciation, révélé cette semaine par un journaliste.
00:56:47 On précise et on vient de l'entendre que Christophe Galtier dément fermement ses accusations.
00:56:53 Il les conteste avec la plus grande fermeté et qu'il va porter plainte contre ces accusations.
00:56:59 On voit l'extrême émotion de Christophe Galtier face à ces accusations.
00:57:05 Ça pose plein de questions.
00:57:07 Aujourd'hui, sur la base d'un mail de dénonciation, on a une vie et une réputation qui est chamboulée, bouleversée.
00:57:15 C'est vraiment grave parce qu'en plus, l'émotion qu'on ressent dans ses paroles, dans sa manière de dire ce qu'il vit actuellement,
00:57:25 c'est parce qu'il y a eu des menaces non seulement contre lui, mais aussi contre sa famille.
00:57:29 Aujourd'hui, il fait l'objet d'une protection.
00:57:31 C'est extrêmement grave. Aujourd'hui, on se rend compte qu'il suffit de lancer une rumeur pour que cette rumeur soit reprise et qu'elle fasse vérité.
00:57:43 Aujourd'hui, le tribunal médiatique va peut-être plus vite, certainement plus vite que la justice.
00:57:49 C'est ce que j'allais vous dire. Le tribunal médiatique, oui.
00:57:51 C'est-à-dire que dès le moment où vous avez le problème avec les personnalités, qu'elles soient politiques ou qu'elles ne soient pas politiques,
00:57:57 d'ailleurs qu'elles viennent du monde du sport, du spectacle, etc., c'est qu'il y a une forme de présomption de culpabilité.
00:58:02 En justice, on a inventé tout un tas d'outils, notamment la présomption d'innocence,
00:58:06 pour faire que tant que l'enquête n'a pas eu lieu, tant qu'on n'a pas pu prouver que vous étiez coupable, vous êtes considéré comme étant innocent.
00:58:12 D'un point de vue médiatique, c'est tout le contraire. La rumeur se suffit elle-même.
00:58:15 Et là, on rentre dans quelque chose de dangereux.
00:58:17 Oui, il est important de libérer la parole sur tout un tas de sujets. C'est essentiel, c'est fondamental.
00:58:21 Néanmoins, la justice doit faire son travail et en attendant, il faut lui laisser cette sérénité.
00:58:27 Je sais que ce que je suis en train de faire est un vœu pieux, mais sincèrement, pour notre démocratie et pour les libertés individuelles,
00:58:33 c'est un vœu pieux que j'espère que son nom aura.
00:58:35 C'est important de le rappeler sur ce plateau. Vous avez tout à fait raison, Raphaël Stainville.
00:58:38 Je ne peux m'empêcher de penser à Samuel Paty. Vous allez me dire que le parallèle est un peu étrange.
00:58:44 Vous parlez des conséquences que ça peut avoir de telles accusations.
00:58:48 Un livre consacré aux derniers jours de Samuel Paty, écrit par notre confrère Stéphane Simon.
00:58:55 C'est ma plus grande crainte. C'est quand on voit les réactions, quand on voit la manière dont les réseaux sociaux se sont embrasés
00:59:03 suite aux premières révélations, mais dont on ne sait pas si elles sont étayées, si elles sont avérées.
00:59:10 Tout le monde, à son avis, et quand on voit surtout les menaces qui aujourd'hui pèsent sur Christophe Galtier,
00:59:16 on ne peut s'empêcher de penser qu'on vit une période totalement folle, avec des risques qui ne sont pas seulement,
00:59:26 et c'est déjà énorme, la remise en cause d'une carrière professionnelle pour cet entraîneur, mais sa vie tout court.
00:59:32 C'est là où on se dit qu'on a basculé dans un autre monde, avec des fanatiques en tout genre qui instrumentalisent à loisir cette affaire.
00:59:41 Shannon Seban, c'est quelque chose aussi qui n'épargne pas les politiques. On pense à Julien Bayou, notamment chez Europe Écologie Les Verts.
00:59:47 Bien évidemment, mais je pense qu'il faut être extrêmement prudent, notamment sur ces questions de racisme.
00:59:52 On voit à quel point c'est extrêmement sensible. On verra, mais je pense qu'effectivement, il a raison de porter plainte.
01:00:00 Mais effectivement, je pense que tout ce qui touche en tout cas les questions de racisme,
01:00:07 en fait quand vous êtes une personnalité politique, ça peut paraître ici une banalité,
01:00:10 mais vous êtes effectivement plus regardé que quelqu'un d'autre, et il y a un devoir d'exemplarité dont on parle souvent, et c'est une réalité.
01:00:17 C'est facile de ruiner une carrière, qu'elle soit politique ou sportive, sur le simple fait d'une accusation, d'un mail, d'une dénonciation quelque part.
01:00:26 Vous êtes en effet, vous êtes astreint d'un devoir d'exemplarité, mais vous êtes une cible également.
01:00:30 C'est l'articulation des deux qui fait que c'est fondamentalement dangereux.
01:00:33 Mais c'est parce que justement nous avons un devoir d'exemplarité que nous sommes une cible,
01:00:37 parce que nous sommes justement davantage regardés, et parce qu'on porte une parole qui est parfois davantage écoutée et entendue.
01:00:43 Donc je crois qu'ici, effectivement, il faut faire preuve de beaucoup de... En tout cas, il faut mesurer chaque parole, et ça oui, c'est un débat de tout temps.
01:00:50 Pour cette petite digression sur notre actualité, je vous parlais tout à l'heure de l'Italie, l'afflux de migrants qui n'a jamais été aussi massif depuis la fin de la pandémie.
01:01:00 Et l'Italie qui déclare donc l'état d'urgence dans son pays, le gouvernement italien.
01:01:04 Toutes les explications de notre correspondante à Rome, Natalia Mendoza, écoutez.
01:01:08 L'état d'urgence devrait faciliter la mise en place de nouveaux centres d'accueil pour migrants dans des délais réduits.
01:01:13 Une enveloppe de 5 millions d'euros sera débloquée. Cet argent servira donc pour désengorger les centres d'accueil saturés.
01:01:21 Le premier d'entre eux, c'est le Hotspot de Lampedusa. Il est prévu pour accueillir 300-400 personnes.
01:01:28 Or, ces dernières semaines, il est arrivé à accueillir jusqu'à 3 000 migrants au même moment.
01:01:33 Un commissaire sera en charge de gérer l'argent. Les procédures seront allégées pour pouvoir accélérer les transferts de migrants d'un centre à l'autre,
01:01:43 pour libérer des places d'accueil, pour acheter ou réquisitionner des immeubles pour l'accueil.
01:01:49 Deuxième volet de ce plan, c'est les rapatriements. Le gouvernement veut accélérer les procédures d'expulsion,
01:01:56 conclure des accords avec les pays d'origine et augmenter les centres de rapatriement.
01:02:02 Il s'agit de centres de détention dans lesquels sont placés les migrants non éligibles à l'asile,
01:02:08 dans l'attente d'être renvoyés dans leur pays d'origine.
01:02:12 L'état d'urgence restera en vigueur pendant six mois sur l'ensemble du territoire italien.
01:02:17 Alors, je résume. Une enveloppe de 5 millions d'euros pour des procédures et des actions plus rapides pour offrir des solutions d'accueil
01:02:24 et aussi pour le rapatriement des personnes qui n'ont pas vocation à rester en Italie.
01:02:30 Une petite question peut-être pour mes invités. Raphaël Stainville, est-ce qu'il faudrait faire la même chose en France par exemple ?
01:02:35 5 millions, ça paraît pas énorme.
01:02:37 Non, mais c'est pas énorme. En fait, moi, je pense que ce qui est important dans la mesure prise par Georgia Melloni,
01:02:43 c'est convoquer l'état d'urgence. C'est-à-dire que là, il y a un choc de communication.
01:02:49 Alors, c'était ma question suivante. Est-ce que c'est pas plus de la communication que de l'action ?
01:02:53 Elle a été élue pour reprendre en main, reprendre le contrôle de l'immigration que subit aujourd'hui l'Italie.
01:03:03 Est-ce que la France devrait s'inspirer de ce que fait aujourd'hui Georgia Melloni ?
01:03:07 Peut-être, mais on le voit à quel point c'est compliqué.
01:03:12 Que l'Italie peut-elle faire de plus que ce que la France n'arrive pas à faire aujourd'hui, notamment au regard du droit international ?
01:03:18 Ou au regard de l'Union européenne ?
01:03:19 Pardon, fini.
01:03:20 Non, non, mais il y a quelque chose qui est intéressant malgré tout.
01:03:24 C'est qu'on voit que dans le projet tel qu'il avait été conçu par Gérald Darmanin, sa loi Asile et Immigration,
01:03:32 il y avait notamment la volonté de réduire les procédures, les recours lorsque les clandestins sont soumis à des OQTF.
01:03:43 Cette mesure, aujourd'hui, elle fait consensus dans tous les partis.
01:03:48 Et c'est là où je me dis si il y a bien des choses qu'Emmanuel Macron peut encore faire,
01:03:53 où il a encore des micro-marges de manœuvre s'il le voulait bien, c'est justement sur ce genre de sujet.
01:03:59 Mais ça suppose finalement de dépasser les clivages des partis tels qu'ils existent,
01:04:02 où on voit qu'il y a un dissensus entre la base de ses sympathisants et les partis tels qu'ils continuent à faire de la vieille politique,
01:04:10 alors que ces sujets, dans l'ensemble de l'opinion française, relèvent à un large consensus.
01:04:16 On va revenir sur le cas de la France et la loi Immigration, dans quelques instants on en parlera avec vous Gauthier Lebrecht.
01:04:21 Mais déjà, sur cette opération menée par l'Italie, cet état d'urgence qui a été mis en place, c'est de la communication selon vous ?
01:04:28 C'est de la com' évidemment.
01:04:30 Vous savez, il y a quelques années, quand on parlait de grandes réformes économiques au sein de l'Union,
01:04:34 on avait inventé quasiment l'expression "faire une cyprasse".
01:04:36 Je ne sais pas si vous vous souvenez, le Premier ministre grec qui était arrivé en disant "je vais tout changer etc."
01:04:43 et qui avait finalement courbé les Chines sous les demandes de l'Union européenne,
01:04:46 avait fait à peu près la même politique que tout le monde, alors qu'il venait réellement de l'extrême gauche.
01:04:50 Là, on pourrait bientôt inventer l'expression "faire une Mélanie",
01:04:53 parce que la réalité c'est que les gros problèmes en matière d'immigration,
01:04:56 aujourd'hui, le fait que ça ne marche pas etc, c'est des dysfonctionnements de l'Union européenne.
01:05:00 Et Georgia Mélanie fait de la communication, mais elle n'a pas vraiment la capacité de faire évoluer la politique européenne en la matière,
01:05:06 et donc sauf à rentrer dans une logique à la danoise "dopting out", c'est-à-dire de sortir de certaines dispositions des traités,
01:05:11 elle aura en fait assez peu de capacité d'action. Donc qu'est-ce qu'elle fait ?
01:05:15 Elle fait de la com'.
01:05:16 Shannon Seban, comment vous observez ce qui est fait en Italie ?
01:05:22 On l'a vu déjà, Georgia Mélanie a tout de suite pris une position qui a été très différente par rapport à ses prédécesseurs,
01:05:28 avec justement cette union des droites, et c'est comme ça qu'elle a réussi à marquer son territoire.
01:05:34 Et je rejoins ici tout à fait ce que vous disiez M. Morel,
01:05:37 moi je crois effectivement qu'il s'agit là d'une pure opération de communication,
01:05:41 puisqu'on voit bien qu'à l'échelle européenne, pour le moment, elle n'a pas d'autre levier d'action, si vous voulez.
01:05:46 Là c'est histoire de montrer qu'il y a une cohérence dans son souhait justement de mener une politique migratoire.
01:05:52 Et de répondre certainement aux attentes de ceux qui l'ont élue ?
01:05:54 Absolument ! Et de montrer justement qu'elle a ici une position de fermeté,
01:05:58 et qu'elle souhaite tenir dans cette position-là de fermeté, et décréter l'état d'urgence.
01:06:02 Nous j'imagine qu'on l'a traduit ici l'italien au français,
01:06:05 le terme d'état d'urgence c'est une façon justement de montrer et de dramatiser la situation migratoire en Italie,
01:06:10 et de dire que face à cela justement, nous décrétons un état d'urgence
01:06:14 pour prendre des mesures très fortes pour contrer ce flux migratoire.
01:06:17 Donc je crois que c'est encore une fois ici une façon pour Giorgia Melioni de sortir par le haut et de montrer que...
01:06:22 On dramatise sur un problème qui est véritable quand même.
01:06:25 Mais ça je le rejoins tout à fait, on n'a pas la même ligne que la ligne qui est celle de Giorgia Melioni ici en France,
01:06:32 mais effectivement pour elle, elle est tout à fait cohérente.
01:06:35 Moi je ne pense pas qu'en France on doit en venir jusqu'à décréter l'état d'urgence,
01:06:38 vous connaissez ma position et celle qui est celle de notre majorité,
01:06:41 mais encore une fois, là effectivement c'est une position qui est très forte et très ferme.
01:06:46 Non mais la question aujourd'hui c'est comment on fait en fait ?
01:06:48 Parce qu'aujourd'hui il y a des arrivées massives, chaque année on va parler de la France,
01:06:53 et on n'arrive pas à gérer, et on n'arrive plus à accueillir, et accueillir d'une manière digne.
01:06:57 Mais le problème qu'on a aussi, c'est tous les traités internationaux,
01:07:01 toutes les lois qu'on a ratifiées et qui font qu'aujourd'hui on est pied et main lié si je puis dire,
01:07:10 puisque est-ce qu'aujourd'hui, rentrer en France c'est illégal ? Non.
01:07:16 Est-ce que s'installer en France c'était légal ? Non.
01:07:19 Est-ce que les gens quand ils viennent en France ont le droit à toutes les aides d'une manière inconditionnelle ? Oui.
01:07:28 Est-ce que les mineurs non accompagnés à l'étranger aujourd'hui,
01:07:31 on peut faire un test osseux pour vérifier si c'est des majeurs ou des mineurs ? Ils peuvent dire non.
01:07:36 Donc le problème, vous vous rendez compte, on est en train de gérer, de vouloir gérer une situation
01:07:42 où en fait les gens qui viennent ne sont pas des illégaux, et c'est ça qu'il faut dire.
01:07:47 Et tout s'enchaîne pour leur venir en aide, les accueillir, etc.
01:07:51 Alors c'est pas un problème si à un moment on se dit, finalement on ne peut rien faire, et c'est ça la réalité.
01:07:57 Gauthier Lebret, on en est où de cette loi immigration qui est sans cesse repoussée ?
01:08:00 Elle est encore repoussée. Elle devait arriver au Sénat dans l'hémicycle
01:08:04 parce qu'elle sortait de la commission du Sénat au moment où le 49-3 a été utilisé.
01:08:11 Et elle a été sacrifiée sur l'hôtel du 49-3 sur les retraites
01:08:14 parce que le gouvernement n'était absolument pas certain d'avoir une majorité.
01:08:17 Au Sénat, ça se négociait. Les sénateurs LR étaient prêts à voter le texte si,
01:08:22 alors que Bruno Rotaillot avait dit l'inverse au départ, si le gouvernement acceptait de durcir son texte.
01:08:27 Ce qu'avait fait Gérald Darmanin en commission au Sénat.
01:08:30 Mais là, qu'est-ce qui va se passer ? Puisque à l'Assemblée, par contre,
01:08:33 on connaît l'état des Républicains à l'Assemblée, donc ils sont 62, il y a 62 nuances de Républicains.
01:08:37 Donc qu'est-ce qui s'est passé à l'Assemblée ? Il a été repoussé de facto également au Sénat.
01:08:42 Et qu'est-ce qui va se passer ensuite ? Ils vont le saucissonner.
01:08:45 C'est-à-dire que l'idée, ce que je vous disais tout à l'heure, c'est de prendre les mesures de gauche
01:08:48 pour les voter avec la gauche. Donc par exemple, la régularisation des travailleurs sans papiers
01:08:52 dans les métiers en tension. Et de prendre les mesures de droite, comme le disait Raphaël,
01:08:56 la réduction du nombre de recours possible quand on est sous obligation de quitter le territoire,
01:09:00 pour essayer de voter ça avec la droite. Gérald Archer a dit qu'il était président du Sénat,
01:09:05 qu'il était opposé à ce saucissonnage de ce texte.
01:09:08 Après, il ne peut pas empêcher qu'il arrive au Sénat et qu'il soit débattu.
01:09:12 Par contre, il peut impulser, donner l'idée au sénateur LR de le voter ou de ne pas le voter.
01:09:16 Parce que c'est quand même prendre, excusez-moi, mais à la fois le centre-gauche et LR pour des buses.
01:09:22 Parce que vous prenez le même texte, vous le saucissonnez, puis vous dites,
01:09:24 vous allez prendre ça, puis ne regardez pas, ensuite il y aura quelque chose,
01:09:27 mais on ne vous dit pas c'est quoi. Il ne faut quand même pas se moquer du monde.
01:09:30 Et donc là, en effet, il y a un risque que ces majorités ne soient pas si faciles à trouver.
01:09:35 Et que qui plus est, entre LR par exemple et la gauche de la majorité actuelle,
01:09:39 il y ait des vraies tensions. Donc même ça, ce n'est pas gagné.
01:09:42 Est-ce qu'il y aura une loi immigration ? Est-ce que c'est possible encore ?
01:09:45 Est-ce qu'on peut encore décider de quelque chose dans ce pays ?
01:09:48 Est-ce qu'on pourra le faire après la décision du Conseil constitutionnel ce soir ?
01:09:51 En tout cas, moi ce que je veux vous dire, c'est que je la souhaite,
01:09:53 et que le président de la République l'a rappelé ce matin en déplacement
01:09:56 sur le chantier de la cathédrale Notre-Dame.
01:09:58 Nous avons un cap et nous allons tenir ce cap.
01:10:00 Il y a certaines priorités qui ont été...
01:10:02 Dans un esprit de concorde, j'imagine ?
01:10:04 Dans un esprit de concorde. Et encore une fois, on l'a souvent rappelé,
01:10:07 l'esprit de concorde, si je dois le traduire, c'est de se dire qu'il faut pouvoir
01:10:10 construire des majorités au texte par texte.
01:10:13 Et de dire que, comme veulent le faire croire les oppositions,
01:10:16 que le pays est bloqué pendant 4 ans, c'est faux.
01:10:18 Parce qu'on l'a vu, à l'Assemblée nationale, on a réussi à avancer sur certains sujets,
01:10:22 notamment sur le nucléaire, notamment sur le projet de loi influenceur
01:10:25 qui est un texte, encore une fois, si transpartisan.
01:10:27 Et si c'est faux, pourquoi avoir repoussé le texte sur l'immigration ?
01:10:29 Parce que je crois que...
01:10:31 C'est bien la preuve que c'est bloqué.
01:10:32 Non, c'est pas bloqué, c'est qu'actuellement...
01:10:34 Pourquoi on ne débat pas et pourquoi on ne le sauvait pas ?
01:10:36 Parce qu'actuellement, je crois que la priorité, c'est plutôt d'apaiser le pays
01:10:39 face à la colère sociale qui a été créée.
01:10:41 C'est de trouver des textes qui font consensus.
01:10:42 Non, je pense que c'est surtout d'apaiser le pays face à la colère sociale
01:10:45 qui a été justement créée.
01:10:48 Oui, mais moi ce que j'entends, et quand vous allez sur le terrain,
01:10:50 les préoccupations des Françaises et des Français, c'est de pouvoir avoir
01:10:52 un pouvoir d'achat qui augmente, de pouvoir avoir des aires médicaux,
01:10:57 qu'on puisse justement éradiquer certains des aires médicaux.
01:11:00 Et quand vous leur parlez du projet de loi immigration,
01:11:02 je crois qu'on a encore cette marge de manœuvre qui est celle de pouvoir
01:11:05 repousser, effectivement, et d'amender et d'ajuster le calendrier au fur et à mesure.
01:11:09 Mais pourquoi dans ce cas-là faire une loi sur la fin de vie avant l'été,
01:11:12 alors que vous dites que ça n'apparaît pas dans les priorités des Français ?
01:11:14 Mais on a eu, et vous le rappelez à très juste titre, nous avons eu cette discussion
01:11:17 il n'y a pas plus tard qu'il y a quelques jours, effectivement,
01:11:19 ici c'est une priorité pour les Françaises et les Français.
01:11:21 Ah bon ? Vous l'avez eue où, cette priorité ?
01:11:23 Sur le terrain.
01:11:24 Sur le terrain.
01:11:25 Quand vous discutez...
01:11:26 Sur les marchés ?
01:11:27 Non, absolument pas, et non pas sur les marchés, monsieur Stainville.
01:11:29 C'est une priorité, mais encore une fois, je peux comprendre ici que ce n'est pas votre priorité,
01:11:33 mais ne faites pas croire ici que ce ne soit pas celle...
01:11:35 Si on parle des Français, on parle pas de la priorité, on parle des Français.
01:11:37 Mais encore une fois, vous déplacez le débat.
01:11:38 Là, on est en train de parler du projet de loi immigration, vous me parlez de la fin de vie.
01:11:41 Pourquoi est-ce que le projet sur la fin de vie serait plus urgent pour les Français
01:11:46 que le projet de loi sur l'immigration ?
01:11:47 Quelle étude permet de dire ça ?
01:11:48 Mais vous voyez bien que l'impact du projet de loi fin de vie,
01:11:52 c'est un texte qui est plus facile à faire passer et qui fait davantage consensus
01:11:56 que le projet de loi immigration.
01:11:58 C'est une question parlementaire, ce n'est pas une question des Français.
01:12:00 Ce n'est pas une question parlementaire, c'est un texte qui est plus complexe.
01:12:02 Vous le voyez bien, ici, on ne peut pas passer une loi, c'est bien plus complexe.
01:12:07 Vous voyez bien que le projet de loi immigration, c'est un texte qui est beaucoup plus complexe,
01:12:10 sur lequel on a davantage d'articles, davantage de dispositions, et c'est un sujet qui fait bien plus débat.
01:12:17 La seule différence, c'est que vous n'étiez pas certain d'avoir une majorité sur l'immigration,
01:12:19 alors que vous êtes sans doute plus certain d'en avoir une sur la fin de vie, c'est la seule raison.
01:12:22 Et peut-être d'ailleurs, mais ne faites pas croire ici que nous avançons,
01:12:27 et ça c'est vraiment un point que je veux ici clarifier, j'en ai pour une petite minute,
01:12:31 de faire croire que nous gouvernons et que nous allons avancer durant les 4 prochaines années
01:12:35 en faisant des petits arrangements politiques et politiques.
01:12:37 Ah ben c'est complètement ce qui va se passer.
01:12:38 Et ben non, et ben je peux vous le dire qu'il y a des sujets...
01:12:40 Pourquoi saucissonner alors le texte de loi sur l'immigration, c'est bien ça,
01:12:42 c'est pour aller négocier avec la gauche telle mesure, et pour aller négocier avec la droite telle mesure.
01:12:46 On ne le saucisse pas, on veut prendre le temps de discuter et d'avancer.
01:12:48 Ça va être compliqué d'avoir une réponse de démocrate.
01:12:50 Ecoutez, je vous répète quand même que s'il y a une loi immigration,
01:12:53 elle vienne, que ce soit d'initiative parlementaire, que ce soit la droite, LR, qui propose un texte,
01:12:59 reste à savoir s'il obtiendra le soutien notamment...
01:13:03 Allez, on va marquer une courte pause, on va revenir dans un instant,
01:13:06 et on va parler d'un autre texte fâcheux, c'est surtout la réforme des retraites,
01:13:10 et la décision du Conseil constitutionnel qui sera rendue tout à l'heure à 18h,
01:13:14 va-t-il valider ou censurer totalement ou partiellement cette réforme des retraites ?
01:13:18 La réponse tout à l'heure, on en parle juste après la pause.
01:13:21 Il n'est pas encore trop tard pour joindre le plateau de Midi News et ses discussions animées.
01:13:32 Avant de reprendre avec tous mes invités autour de la table, tout de suite le rappel de l'actualité,
01:13:36 et c'est avec vous Audrey Berto.
01:13:41 Emmanuel et Brigitte Macron étaient à Notre-Dame de Paris ce matin.
01:13:44 Ils ont visité le chantier de la cathédrale à la veille du 4e anniversaire de l'incendie.
01:13:49 "Tenir le cap, c'est ma devise", a insisté Emmanuel Macron,
01:13:53 qui s'était donné 5 ans pour reconstruire l'édifice.
01:13:56 La réouverture officielle au culte et à la visite est prévue fin 2024.
01:14:00 Les secouristes italiens ont annoncé avoir récupéré les corps des trois disparus près de Tignes.
01:14:05 Hier après-midi, une avalanche a eu lieu à la pointe de la Gaulette, à la frontière franco-italienne.
01:14:10 Trois personnes âgées de 37, 39 et 44 ans avaient disparu.
01:14:14 Seul le guide qui les a accompagnés a survécu.
01:14:18 Dimanche, six personnes étaient déjà décédées en Haute-Savoie dans une avalanche.
01:14:22 Kylian Mbappé fait partie des 100 personnes les plus influentes de 2023,
01:14:26 selon le Time, classé dans la catégorie "Innovateur".
01:14:29 Le footballeur de 24 ans s'est vu récompensé de son implication en équipe nationale,
01:14:33 notamment lors de la dernière Coupe du Monde.
01:14:35 Kylian Mbappé qui est d'ailleurs le seul Français du classement.
01:14:40 Quatre semaines suspendues, quatre semaines de tensions.
01:14:44 Et enfin, une réponse aujourd'hui, celle du Conseil constitutionnel.
01:14:47 Va-t-il valider ou censurer totalement ou partiellement cette réforme des retraites ?
01:14:52 Encore quelques heures avant le verdict des Sages, ce sera tout à l'heure à 18h.
01:14:56 Dernière étape avant la promulgation, l'entrée en vigueur du texte que le président espère d'ici la fin de l'année.
01:15:02 J'aimerais qu'on s'intéresse tout d'abord au fonctionnement de ce Conseil constitutionnel.
01:15:06 Peut-on soupçonner quelque part de partialité le Conseil constitutionnel de par la nomination de ses membres ?
01:15:11 On le rappelle, neuf membres nommés par le président de la République, le président du Sénat et le président de l'Assemblée nationale.
01:15:17 On va tout d'abord essayer de comprendre comment fonctionne cette institution.
01:15:20 Puis vous allez me donner votre avis sur ce plateau.
01:15:22 Et notamment Benjamin Morel qui est spécialiste de la question.
01:15:25 J'aime quand vous me parlez comme ça.
01:15:27 Qui a hâte de parler, je le sais bien.
01:15:28 Tout d'abord, les explications de Corentin Briault et on en discute sur ce plateau.
01:15:34 Ils sont neufs. Trois femmes et six hommes font partie des sages du Conseil constitutionnel.
01:15:39 Une institution actuellement présidée par Laurent Fabius, ancien Premier ministre de François Mitterrand
01:15:45 et ancien ministre des Affaires étrangères sous François Hollande.
01:15:48 Laurent Fabius a été nommé président du Conseil constitutionnel en février 2016 par François Hollande justement.
01:15:54 Mais comment accède-t-on au Conseil constitutionnel ?
01:15:57 Plusieurs possibilités. On peut être nommé par le président de la République.
01:16:01 C'est le cas de Jacques Mézard et Jacqueline Gourault, tous deux anciens ministres sous Édouard Philippe.
01:16:06 Ils ont été nommés respectivement en février 2019 et mars 2022 par Emmanuel Macron.
01:16:12 Une nomination qui peut également se faire par les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat.
01:16:17 Comme Alain Juppé, ancien Premier ministre de Jacques Chirac et ancien maire de Bordeaux.
01:16:21 Il a été nommé en février 2019 par le président de l'Assemblée nationale de l'époque, Richard Ferrand.
01:16:27 Cette figure qui est identique pour les cinq autres sages du Conseil constitutionnel.
01:16:31 Le Conseil se renouvelle par tiers, tous les trois ans, pour un mandat d'une durée de neuf ans, non renouvelable.
01:16:36 Les anciens présidents de la République font partie à vie du Conseil constitutionnel.
01:16:40 Mais Nicolas Sarkozy et François Hollande ont fait le choix de ne pas y siéger.
01:16:44 Alors Benjamin Morel, tous ces membres du Conseil constitutionnel ne sont pas d'éminents spécialistes du droit public comme vous.
01:16:51 Donc j'ai envie de dire, qu'est-ce qui permettrait de penser que ces politiques...
01:16:57 Pourquoi vous n'y êtes pas ?
01:16:59 Pourquoi vous n'y êtes pas ? Voilà le débat tout d'abord.
01:17:01 Qu'est-ce qui nous permet de penser qu'ils échapperaient à une décision politique ?
01:17:06 Puisqu'ils sont d'univers et d'horizons politiques d'ailleurs différents et nommés par différentes personnalités politiques elles-mêmes.
01:17:11 Alors il y a deux questions dans votre question. Il y a la question de leur compétence entre guillemets en tant que...
01:17:16 Alors il n'y a pas que des politiques, mais il y a en effet d'anciens politiques.
01:17:18 Il faut voir que quand même, prenons cette réforme des retraites.
01:17:21 Tout à l'heure on parlait, la procédure parlementaire a été ubuesque.
01:17:24 Je ne suis pas sûr qu'un juge en matière civile soit plus compétent et soit mieux à même de comprendre justement
01:17:31 ce qui s'est joué d'un point de vue constitutionnel au Parlement que quelqu'un qui a siégé,
01:17:35 comme par exemple Jacques Mézard, pendant des années à la Commission des lois du Sénat.
01:17:38 Donc le fait de nommer d'anciens politiques compétents n'est pas forcément une mauvaise chose.
01:17:42 Ensuite, on ne jauge pas la compétence et pour d'autres membres ça peut poser question.
01:17:46 Néanmoins, le fait de nommer d'anciens politiques n'est pas en soi un problème.
01:17:50 Ensuite, est-ce qu'il y a un attachement à l'autorité de nomination ?
01:17:54 Vous savez, Robert Badentère, quand il présidait le Conseil constitutionnel, a dit
01:17:59 "J'ai un devoir, qui est un devoir de non-allégeance,
01:18:03 j'ai un devoir qui va être un devoir de rentrer justement en opposition avec mon autorité de nomination."
01:18:09 Et lorsqu'il a été nommé, François Mitterrand avait demandé à son prédécesseur de démissionner pour lui laisser un peu la place.
01:18:14 Donc on voit un petit peu que malgré tout, il y a une possibilité d'ingérence de position.
01:18:19 Mais elle est quand même limitée pour deux raisons.
01:18:21 La première raison, c'est que vous êtes nommé pour 9 ans.
01:18:24 Prenez Laurent Fabius, il doit sa nomination à qui ?
01:18:27 À François Hollande, il a assez peu connu François Hollande en tant que président de la République.
01:18:31 Les relations de Jean-Louis Debré n'étaient pas très bonnes avec Nicolas Sarkozy, il avait été nommé par Jacques Chirac.
01:18:36 Donc le fait d'avoir une dilution dans le temps et des mandats relativement longs
01:18:40 fait que malgré tout, le télescopage permet d'éviter ça.
01:18:43 Le deuxième élément, c'est qu'il y a une collégialité.
01:18:45 Il y a trois rapporteurs sur le texte, ils ne seront pas forcément d'accord entre eux.
01:18:48 Et donc le fait d'avoir des arguments de pure opportunité en disant "le ministre m'a appelé, on va faire que", ça ne peut pas marcher.
01:18:54 Donc ce faisant, à la fois les contraintes juridiques, le fait que les décisions sont préparées en droit
01:18:59 et que donc il est difficile de faire valoir des arguments de pure opportunité,
01:19:02 la collégialité et le fait qu'il y ait du temps long,
01:19:05 fait qu'il y a évidemment une politisation qu'il ne faut pas non plus l'exagérer.
01:19:09 Gauthier Lebret.
01:19:10 En plus, le Conseil constitutionnel n'est pas toujours allé dans le sens du gouvernement.
01:19:13 Les 75% d'impôts pour les plus riches, mesure phare du programme de François Hollande,
01:19:18 retoqués par le Conseil constitutionnel.
01:19:20 La loi casseur dont on parle souvent sur ce plateau avec, vous savez, l'individualité de la peine.
01:19:25 Vous voulez faire une peine collective pour le simple fait, par exemple à Saint-Saëns,
01:19:29 le simple fait que vous soyez présent au milieu des casseurs, vous met en tort dans un délit.
01:19:35 Retoqué par le Conseil constitutionnel aussi.
01:19:37 Donc le Conseil constitutionnel ne va pas toujours dans le sens du gouvernement.
01:19:40 Donc c'est dangereux de faire un procès en illégitimité,
01:19:44 comme s'apprête à le faire sûrement une partie de la Nupes ce soir,
01:19:48 pour ne pas dire la France insoumise.
01:19:50 Donc oui, il y a quelque chose de dangereux qui peut alimenter, en plus,
01:19:54 une certaine violence dans la rue.
01:19:56 On n'a pas à contester justement la décision ?
01:19:58 Ce soir, la France insoumise réagira à l'Assemblée nationale,
01:20:01 salle des quatre colonnes, à la décision du Conseil constitutionnel.
01:20:05 On verra ce qu'ils vont dire, mais je les soupçonne, oui, de vouloir remettre en cause.
01:20:10 Évidemment, si la décision ne leur convient pas.
01:20:12 Si la décision leur convient, le Conseil constitutionnel sera indépendant,
01:20:15 aura fait preuve d'indépendance et de hauteur de vue.
01:20:17 Mais si le Conseil constitutionnel, comme sans doute s'apprête-t-il à le faire avec une fumée grise,
01:20:23 c'est-à-dire censurer un ou deux articles, mais en gros valider l'essentiel, c'est-à-dire les 64 ans,
01:20:28 je suis à peu près certain que la France insoumise va jouer sur la légitimité du Conseil.
01:20:33 Mais je n'ose pas penser que des députés de la France insoumise, justement, ne reconnaissent pas...
01:20:39 Moi, je n'ose pas penser, moi.
01:20:41 Eh bien, écoutez, ça va être intéressant, parce que, en gros, ils seront hors la loi.
01:20:44 On le saura bien assez vite...
01:20:46 Non, ils ne seront pas hors la loi, ils ont le droit de critiquer le Conseil constitutionnel.
01:20:49 Non, mais attendez, attendez.
01:20:51 On est en démocratie, à partir du moment... Je voulais dire par rapport à la démocratie.
01:20:56 A partir du moment où on a une démocratie, où il y a un processus démocratique qui se met en place,
01:21:03 je veux dire, on respecte la Constitution, on respecte le Conseil constitutionnel.
01:21:07 On ne peut pas être élu de la République et ne pas respecter le processus démocratique.
01:21:12 C'est ça que je veux dire.
01:21:13 On peut rappeler peut-être quels sont les scénarios qui se dessinent ?
01:21:17 Vous voulez que je le fasse ?
01:21:18 Eh bien, volontiers, monsieur Lebrun.
01:21:20 Donc, trois scénarios...
01:21:21 J'en appelle à votre expertise.
01:21:22 Eh bien, j'y vais.
01:21:23 Trois scénarios, je parle encore une fois sous l'œil avisé de Benjamin Morel.
01:21:26 Je juge.
01:21:27 Trois scénarios.
01:21:28 Le plus probable, on le dit, c'est une censure partielle du texte,
01:21:31 puisque je vous rappelle que le gouvernement a fait le choix de passer par un texte budgétaire.
01:21:34 Sur les textes budgétaires, l'usage du 49.3 est illimité.
01:21:37 Or, il y a plusieurs articles dans cette réforme des retraites qui sont des cavaliers sociaux
01:21:42 et qui ne sont pas des articles budgétaires.
01:21:44 Exemple, l'index senior et le CDI senior, deux mesures qui, paradoxalement,
01:21:49 vont dans le bon sens pour l'emploi des seniors.
01:21:52 Le sucré, comme on a dit, de cette réforme.
01:21:54 Mais c'est ce sucré, donc ces mesures plutôt favorables,
01:21:58 donc encore une fois l'emploi des seniors, qui pourraient être retoquées.
01:22:01 Deuxième scénario, la censure totale.
01:22:03 Ce n'est pas du tout le plus probable, mais les neuf sages pourraient juger
01:22:06 que le gouvernement est passé trop en force avec un 47.1 pour limiter le nombre de jours de débat,
01:22:10 un 49.3 à l'Assemblée, un vote bloqué au Sénat.
01:22:13 Et troisième scénario, le Conseil constitutionnel valide tout.
01:22:16 Mais là, encore une fois, ce n'est pas le plus probable,
01:22:18 puisqu'il y a très clairement des articles qui ne sont pas des articles budgétaires
01:22:22 dans ce projet de loi rectificatif de la Sécurité sociale.
01:22:25 Je dirais qu'il y a un ennemi pour le rappeler, mais il y a deux décisions.
01:22:28 Il y a celle sur le référendum d'initiative partagée,
01:22:30 et elle est tout aussi importante pour prévoir un petit peu l'avenir.
01:22:33 Là, il y a une possibilité en effet qu'il soit censuré,
01:22:36 mais la gauche sénatoriale a déposé un autre RIP,
01:22:39 et d'ici une dizaine de jours, on fera encore le siège du Conseil constitutionnel,
01:22:43 et ce sera encore l'heure de gloire des consulatistes,
01:22:45 parce qu'il faudra attendre la deuxième décision sur le second RIP,
01:22:47 et là, elle pourrait probablement être un peu plus facilement positive.
01:22:50 Alors, parmi les événements de cette journée,
01:22:52 évidemment des rassemblements à travers tout le pays,
01:22:54 on parle de 131 rassemblements, peut-être plus de 40 000 personnes.
01:22:58 Depuis 18h hier dans la capitale, d'ailleurs,
01:23:01 toute manifestation est interdite aux abords du Conseil constitutionnel,
01:23:04 et pourtant, des étudiants appellent à une manifestation sauvage
01:23:08 à partir de 14h au départ de la gare Saint-Lazare,
01:23:11 en direction du Conseil constitutionnel.
01:23:13 On va retrouver sur place nos équipes.
01:23:14 Bonjour, comment ça se passe pour le moment ?
01:23:16 Est-ce que de nombreux étudiants sont déjà rassemblés là où vous vous trouvez ?
01:23:20 Bonjour, Anthony. Alors, pas tout à fait encore.
01:23:25 Nous sommes sur le parvis de la gare Saint-Lazare,
01:23:27 c'est dans le 8e arrondissement de Paris,
01:23:29 et ici, une manifestation est prévue aux alentours de 14h.
01:23:32 Un appel à se rassembler a en tout cas été lancé
01:23:34 par des collectifs étudiants et des organisations de jeunesse.
01:23:37 Les jeunes, pour l'instant, ils sont quelques dizaines,
01:23:39 et souhaitent ensuite converger vers l'hôtel de ville,
01:23:41 où un autre appel à manifester est prévu aux alentours de 17h.
01:23:45 Les syndicats devraient d'ailleurs être au présent.
01:23:47 Le but, selon les jeunes avec qui nous avons discuté sur place,
01:23:50 mettre la pression sur le Conseil constitutionnel.
01:23:53 Ils avouent à demi-mot ne pas avoir beaucoup d'attentes
01:23:55 concernant la décision du Conseil constitutionnel.
01:23:58 Ils souhaitent surtout généraliser les grèves reconductibles,
01:24:01 c'est ce qu'ils nous ont dit, et selon eux,
01:24:02 le gouvernement ne comprendra rien d'autre que le rapport de force.
01:24:06 Nous pourrions d'ailleurs avoir plusieurs rassemblements spontanés prévus aujourd'hui.
01:24:09 Nous voyons en effet depuis hier soir,
01:24:10 divers appels à manifester sur les réseaux sociaux,
01:24:13 notamment à l'initiative des organisations de jeunesse.
01:24:16 En tout cas, depuis hier soir, 18h,
01:24:18 toutes les manifestations sont interdites à proximité du Conseil constitutionnel,
01:24:22 où les sages rendront leur décision sur la réforme des retraites.
01:24:25 Et ce soir, à l'issue du verdict des sages,
01:24:28 les autorités prévoient plus de 130 rassemblements,
01:24:30 mais pas, vous l'aurez compris, sous les fenêtres des sages,
01:24:33 car à Paris, les alentours du Palais-Royal sont interdits à toute manifestation,
01:24:37 et ce jusqu'à demain matin, 8h.
01:24:39 Enfin, de source policière, 7000 à 10 000 personnes,
01:24:42 80 à 150 gilets jaunes,
01:24:44 et 200 à 400 militants de la mouvance contestataire radicale
01:24:47 sont attendus aujourd'hui à Paris,
01:24:49 dans le cadre donc de cette contestation contre la réforme des retraites.
01:24:53 Merci à nos deux journalistes sur le terrain.
01:24:55 Shannon Seban, ça vous inquiète,
01:24:57 cette pression qui est mise quelque part sur le Conseil constitutionnel
01:25:00 à travers ces rassemblements,
01:25:01 qui veulent plus ou moins se rapprocher de l'institution Rue Montpensier ?
01:25:05 Ce qui m'inquiète davantage, si vous voulez,
01:25:07 c'est de voir à quel point est-ce qu'aujourd'hui,
01:25:09 on peut manipuler nos institutions et faire croire qu'elles sont illégitimes
01:25:13 en toute impunité.
01:25:15 Moi, ce que je veux dire, c'est que quand on vient ici
01:25:17 à contester la légitimité qui est celle de la Constitution,
01:25:20 on l'a vu notamment avec l'usage du 49.3 entre autres,
01:25:23 et qu'aujourd'hui, on en vient ici à vouloir délégitimer
01:25:26 le Conseil constitutionnel avec des théories complotistes,
01:25:29 c'est que véritablement, on est à court d'arguments.
01:25:32 Enfin, très sincèrement, ici, quand on regarde la composition
01:25:35 qui est celle du Conseil constitutionnel,
01:25:37 ces neuf sages, neuf sages qui, comme vous l'avez rappelé,
01:25:39 ont été nommés par le Président de la République,
01:25:41 par l'Assemblée nationale et le Sénat,
01:25:43 ils ont été nommés en toute indépendance,
01:25:45 et venir ici de façon systématique à vouloir,
01:25:48 dès lors que ça ne nous plaît pas, délégitimer nos institutions,
01:25:51 je trouve que c'est un petit peu cavalier.
01:25:53 Mais on voit bien finalement ici que c'est une stratégie
01:25:55 qui est devenue un petit peu la marque de fabrique des extrêmes,
01:25:59 notamment de l'extrême gauche et de l'extrême droite,
01:26:01 qui s'en donne à cœur joie pour essayer systématiquement
01:26:04 de délégitimer les outils de la Constitution
01:26:06 et essayer en quelque sorte de manipuler l'information
01:26:10 et de faire croire au peuple que tout ce qui se passe ici,
01:26:13 c'est complètement antidémocratique, alors même que ça l'est.
01:26:15 Et moi, ça m'agace un petit peu.
01:26:17 Et ce que je veux dire ici, et le discours que je veux tenir
01:26:19 envers nos compatriotes, c'est que les rassemblements,
01:26:23 les mouvements de manifestation, les mobilisations,
01:26:25 elles sont légitimes à partir du moment où elles se font
01:26:27 dans le calme et de façon apaisée,
01:26:29 mais que derrière tout cela, il y a aussi un autre combat
01:26:32 que nous devons mener et qui est un combat notamment
01:26:34 pour le pouvoir d'achat de nos concitoyens.
01:26:36 Et je veux ici rappeler, et ça passe encore à la trappe,
01:26:38 mais que le 1er mai, le SMIC sera revalorisé de 2%,
01:26:42 et qu'in fine, sur l'année, on aura eu une augmentation de 6%.
01:26:45 Mais tout est lié. Le plan social, et justement,
01:26:47 je pense qu'on va en parler avec Eric de Ritmaten,
01:26:49 parce que dans les cortèges, justement, on a vu que
01:26:51 certains manifestants parmi les plus violents
01:26:53 s'en prenaient aux forces de l'ordre, mais pas seulement,
01:26:55 ils s'en prennent aussi aux symboles de richesse.
01:26:57 Ça veut dire qu'il n'y a pas que la réforme des retraites,
01:26:59 mais il y a aussi la question, quelque part, du pouvoir d'achat,
01:27:01 d'une société capitaliste, puisque les symboles de richesse,
01:27:04 c'est ce qu'ils incarnent.
01:27:06 Voiture de luxe, magasin LVMH, qu'est-ce que ça nous dit
01:27:09 de cette contestation sociale ?
01:27:10 Avant de vous faire parler, Eric de Ritmaten,
01:27:12 qui nous a rejoint sur ce plateau,
01:27:13 parce que je ne vous ai pas présenté tout à l'heure d'ailleurs,
01:27:15 j'en profite, notre spécialiste des questions économiques.
01:27:18 Tout d'abord, les images de ces attaques
01:27:20 contre les symboles de richesse commentées par Adrien Spiteri,
01:27:22 on en parle juste après.
01:27:27 L'hygiène à la main, des manifestants envahissent
01:27:29 le siège d'LVMH sur l'Avenue Montaigne.
01:27:32 A l'intérieur, des slogans anticapitalistes sont chantés.
01:27:36 Symbole du luxe, le lieu n'a pas été choisi par hasard.
01:27:42 C'est le siège de Bernard Arnault,
01:27:45 qui est le milliardaire le plus riche des milliardaires français
01:27:47 et du monde.
01:27:48 Eh bien, si on a besoin, si les caisses de la sécurité sociale
01:27:51 sont vides, il faut venir les chercher ici, entre autres.
01:27:54 A Rennes, les voitures de luxe ont été la cible des manifestants
01:27:57 comme cette voiture électrique, taguée, puis brûlée
01:28:00 par les manifestants sous les yeux de la propriétaire.
01:28:03 C'est un outil de travail.
01:28:05 J'habite à l'étranger où on travaille jusqu'à 67 ans
01:28:08 et personne ne râle.
01:28:10 Et là, pour s'amuser, ils brûlent des voitures.
01:28:13 Moi, j'ai 200 km à faire pour rentrer chez moi.
01:28:15 Une haine antiriche dénoncée par ce député.
01:28:18 On est dans un pays qui déteste pour certains
01:28:22 la réussite des autres.
01:28:24 On n'a pas la culture de la réussite.
01:28:27 On ne peut pas continuer à avoir un pays qui est nivelé par le bas
01:28:30 et qui ne vit que de subventions.
01:28:32 Ça, ça n'existe pas.
01:28:34 À Lyon, plusieurs hôtels particuliers boulevard des Belges
01:28:37 ont été dégradés.
01:28:39 Éric Derry de Matin, est-ce que c'est quelque chose de marginal
01:28:44 ou ça dit vraiment quelque chose de la contestation sociale
01:28:47 qu'on observe en ce moment ?
01:28:48 En tout cas, c'est celle que l'on voit concrètement
01:28:50 et elle vient de la base de gens les plus modestes
01:28:53 qui sont en plus animés de ce sentiment de haine, de jalousie.
01:28:58 Il faut bien voir.
01:28:59 D'ailleurs, c'est quand même la CGT hier
01:29:01 qui est entrée dans le siège de LVMH Avenue Montagne à Paris.
01:29:04 On ne voit pas la CFDT faire ça.
01:29:07 Il y a une gilet jaunisation de la CGT ?
01:29:10 Moi, ce que je vais vous dire simplement,
01:29:11 c'est que bien entendu, ça allume le feu aux poutres
01:29:13 quand on voit dans les journaux
01:29:14 que Bernard Arnault est la première fortune au monde.
01:29:17 Je précise, c'est peut-être 210 milliards.
01:29:20 Qui que l'on soit, c'est vrai que c'est beaucoup.
01:29:22 Vous allez me dire, c'est bien.
01:29:23 Mais d'un autre côté, il a bâti son groupe à la force du poignet.
01:29:26 Il est parti par hasard en reprenant Christian Dior dans les années 80
01:29:30 et puis de fil en aiguille, il a racheté des marques.
01:29:32 Et les emplois créés, c'est beaucoup aussi.
01:29:34 Oui, j'ai regardé.
01:29:35 15 000 emplois créés en 2022
01:29:37 et aujourd'hui, 200 000 emplois dans le monde.
01:29:39 Ça, c'est l'exemple de LVMH.
01:29:40 Premier employeur, premier recruteur.
01:29:42 Et heureusement qu'on a cette entreprise.
01:29:44 Ce n'est pas lui qui va aller payer les retraites,
01:29:46 ce que je veux dire, des personnes qui manifestent.
01:29:48 Il en paye indirectement par des cotisations patronales.
01:29:50 Mais faire une taxe ou un impôt sur les riches,
01:29:52 c'est complètement ridicule.
01:29:54 Prenons l'exemple de Stellantis, pour essayer d'élargir un peu le sujet.
01:29:57 Ça tombe mal aussi.
01:29:58 Le patron de Stellantis, M. Tavares, a eu son salaire 15 millions par an.
01:30:03 Alors, tout de suite, la presse bien intentionnée a dit,
01:30:06 "Bah oui, il gagne en un jour ce que gagne un salarié en un an,
01:30:10 un salarié moyen."
01:30:12 Bon, c'est scandaleux de la même manière.
01:30:14 Stellantis est devenu un géant international, plein de marques.
01:30:17 Il y a Jeep, Chrysler, etc. Il y a 15 marques.
01:30:19 Et comme le disait, comme le disait Roudbézieux, le patron du Medef,
01:30:24 c'est le Mbappé de l'industrie française.
01:30:27 Il l'a dit, ça a retenu mon attention.
01:30:29 Et il a bien fait de le dire.
01:30:30 Combien de personnes vivent grâce à Stellantis, le groupe Stellantis ?
01:30:34 Il allait bien me dire dans le monde.
01:30:35 Alors après, on peut toujours dire,
01:30:37 "Oui, mais la richesse est mal partagée."
01:30:39 Bon, d'abord, il y a la bourse.
01:30:41 Les gens qui ont des actions en bourse, ils touchent des dividendes.
01:30:43 Dans le LVMH, chaque salarié,
01:30:45 et ils sont très nombreux à avoir des actions à LVMH,
01:30:47 les salariés, ils vont avoir 12 euros par action.
01:30:50 Il y a des primes, je regardais, 7 800 euros de primes
01:30:53 quand vous êtes salarié chez LVMH.
01:30:55 Il y en a 5 000 ou 6 000 euros chez Stellantis.
01:30:58 Ensuite, si vous me dites,
01:30:59 "Oui, mais c'est scandaleux de gagner autant d'argent quand on est patron."
01:31:02 Moi, je regarde un peu dans le monde.
01:31:03 Ford, il a 22 millions, le patron de Ford.
01:31:06 Je rappelle Stellantis, Tavares, 15 millions.
01:31:09 General Motors, c'est une femme.
01:31:10 C'est la seule femme au monde PDG.
01:31:12 Maribara, 21 millions.
01:31:14 On ne parle pas des primes, etc.
01:31:16 Mais ne commençons pas à nous lancer dans une espèce de comparatif de richesses.
01:31:20 Même si on gagne bien sa vie en France,
01:31:22 quand on a des hauts salaires,
01:31:23 ce sera toujours énorme de nous comparer
01:31:26 au plus grand patron du monde qui font tourner la boutique, comme on dit.
01:31:29 Là, c'est vraiment le mauvais exemple d'aller les regarder.
01:31:32 Et heureusement que la France dispose de ces entreprises, de ces fleurons.
01:31:35 Parce que vous savez qu'aujourd'hui, la Bourse de Paris,
01:31:38 la encore troisième étincelle qui allume le feu aux poudres,
01:31:41 la Bourse de Paris a atteint ses records jamais atteints.
01:31:44 7 500 points.
01:31:46 Elle a gagné 15 % depuis le début de l'année.
01:31:48 Pourquoi ? Parce qu'elle dispose de cet extraordinaire fonds d'entreprises de luxe.
01:31:53 Il y a Kering, Gucci, L'Oréal, LVMH.
01:31:58 Plein d'entreprises.
01:31:59 Qu'y a-t-il de scandaleux à la France ?
01:32:01 Soyons fiers de nos fleurons.
01:32:03 Juste un mot de Shannon Seban,
01:32:05 j'ai vu beaucoup réagir pendant votre papier.
01:32:08 Très sincèrement, parce que je pense que c'est un sujet qui me touche personnellement,
01:32:12 parce que je trouve qu'aujourd'hui, malheureusement,
01:32:14 autour de cette réforme des retraites,
01:32:16 on est passé à un combat entre les riches et les pauvres.
01:32:19 Mais ce n'est pas les riches versus les pauvres.
01:32:22 Au contraire, très sincèrement,
01:32:24 quand je vois des patrons tels que Bernard Arnault
01:32:26 qui ont atteint des niveaux de richesse qui sont effectivement colossaux,
01:32:30 je pense qu'on devrait s'en inspirer
01:32:32 et que ça devrait nous donner envie, tous les matins,
01:32:34 de nous lever, d'aller travailler, d'aller défendre notre gagne-pain.
01:32:37 - Mais est-ce que c'est encore possible ?
01:32:39 - Mais c'est possible.
01:32:40 Mais attendez, moi je vous le dis,
01:32:41 je trouve qu'aujourd'hui, on a de nombreux exemples
01:32:43 de réussite à la française
01:32:45 qui sont justement prises en exemple dans le monde entier
01:32:48 et de gens qui ne sont partis de rien,
01:32:50 qui n'ont même pas fait d'études,
01:32:51 qui n'ont même pas le baccalauréat,
01:32:53 mais qui justement se sont levés chaque matin
01:32:55 et se sont battus.
01:32:57 Et je trouve qu'aujourd'hui, c'est dommage, excusez-moi,
01:32:59 qu'on ait une instrumentalisation,
01:33:01 si je peux juste terminer,
01:33:02 on a aujourd'hui une instrumentalisation
01:33:04 de la part de l'extrême-gauche
01:33:05 qui cherche justement à niveler vers le bas
01:33:07 et à paupériser le pays.
01:33:09 - Il y a quand même une partie du pays,
01:33:11 c'est pas un sentiment de paupérisation,
01:33:12 il y a quand même une partie du pays
01:33:13 qui est largement paupérisée.
01:33:14 - Mais ne faisons pas croire aujourd'hui
01:33:16 qu'on ne peut pas atteindre justement...
01:33:18 Et il y a un ascenseur social,
01:33:20 et je vous le dis, je viens de Seine-Saint-Denis,
01:33:22 et aujourd'hui, moi je vous le dis,
01:33:23 je suis entourée de jeunes...
01:33:24 - Il y a un ascenseur social, mais il est en panne.
01:33:26 - Qui veulent travailler,
01:33:27 qui veulent justement prendre ces modèles-là en exemple.
01:33:29 - Oui, mais c'est merveilleux l'ascenseur social,
01:33:31 mais il n'y aura pas 60 millions de Bernard Barres.
01:33:36 Et je rappelle simplement que vous avez aujourd'hui
01:33:39 1% de la population mondiale,
01:33:41 ce que touche 37% de la population mondiale.
01:33:43 - Oui, mais d'accord.
01:33:44 - Oui, mais c'est important.
01:33:45 J'entends vos arguments,
01:33:47 mais on n'a jamais eu autant,
01:33:49 depuis le XIXe siècle,
01:33:50 d'écart entre les plus riches et les plus pauvres.
01:33:52 Moi, je veux bien,
01:33:53 si vous avez deux règles en démocratie,
01:33:54 qu'est-ce qu'il vous faut pour une démocratie ?
01:33:56 Il vous faut une nation,
01:33:57 et il vous faut une classe moyenne importante.
01:33:59 À quoi on assiste partout en Occident aujourd'hui ?
01:34:01 Ce n'est pas un problème franco-français, je suis d'accord,
01:34:03 et la France n'est pas la situation la pire.
01:34:05 Mais on assiste à une fonte des classes moyennes.
01:34:07 Ce qui est certain, c'est que si vous voulez sortir
01:34:09 de cette logique qui en est faite de Luc Delclasse,
01:34:11 il va falloir reconstruire une classe moyenne,
01:34:13 et ce n'est pas en disant
01:34:14 "tout le monde doit devenir Bernard Arnault"
01:34:16 que vous arriverez à rétablir ça.
01:34:18 Attention aux faux arguments.
01:34:20 - Je suis d'accord avec vous,
01:34:21 mais il faut certainement remonter les salaires,
01:34:23 redonner du pouvoir d'achat notamment à la classe moyenne,
01:34:25 parce que la classe moyenne,
01:34:26 c'est elle qui tient une société.
01:34:28 Mais je rejoins complètement ce qu'a dit Shannon,
01:34:30 c'est qu'aujourd'hui, l'envie d'entreprendre,
01:34:32 elle est massive, et notamment dans nos quartiers.
01:34:34 D'ailleurs, je voudrais refaire mon appel
01:34:36 à ce qu'on aide encore plus l'entreprenariat,
01:34:38 notamment des jeunes des quartiers,
01:34:40 l'envie d'être riche, de devenir riche.
01:34:43 C'est-à-dire que c'est ça, aujourd'hui, on a monté...
01:34:46 - Et non pas assister.
01:34:47 - Non, mais je vous assure que quand vous rencontrez
01:34:50 tous les jeunes des quartiers,
01:34:51 et notamment certains même qui n'ont pas fait d'études, etc.,
01:34:54 l'envie d'entreprendre, elle est formidable.
01:34:57 Ils ont des idées géniales.
01:34:59 Et aujourd'hui, c'est ça qu'ils ont envie.
01:35:01 Eux, leur modèle, c'est effectivement M. Bernard...
01:35:04 - Bien sûr.
01:35:05 - Vous voyez, mais c'est ça qu'il faut voir.
01:35:07 Donc il ne faut pas être non plus déconnecté de cette réalité.
01:35:10 Et je vois bien que Elle et Fille est complètement déconnectée.
01:35:13 Et c'est pour ça que ça m'embête
01:35:14 quand elle parle aux quartiers populaires,
01:35:15 parce qu'elle leur parle dans une démarche misérabiliste.
01:35:19 - J'ai 10 secondes pour nos propositions.
01:35:21 - Je suis d'accord avec Shannon Sebon,
01:35:22 ça n'a rien à voir avec la lutte des classes,
01:35:24 cette réforme des retraites.
01:35:25 90% des actifs sont contre, riches ou pauvres.
01:35:27 - Non, mais...
01:35:28 - Éric Doré de ma tête aura eu le mérite
01:35:30 de nous faire parler sur ce plateau aujourd'hui.
01:35:32 - Moi, j'ai plus d'admiration pour Bernard Arnault,
01:35:34 pour Mbappé.
01:35:35 Enfin franchement, je suis désolé.
01:35:36 - Vous savez quoi ?
01:35:37 Je vous propose de poursuivre ce débat ensemble
01:35:39 autour d'un café, juste après l'émission,
01:35:40 parce qu'on va quand même devoir rendre l'antenne.
01:35:42 - Vous avez cuisiné, là, vous, mais...
01:35:44 - J'ai pas cuisiné, j'ai pas eu le temps...
01:35:46 - Comment ça ?
01:35:47 - C'est Léli Mathias qui nous attend.
01:35:48 Donc, s'il vous plaît, pour que Léli Mathias,
01:35:50 la parole aux Français, dans quelques instants,
01:35:52 avec toujours cette question, la question du jour,
01:35:54 le Conseil constitutionnel,
01:35:56 va-t-il valider ou censurer totalement ou partiellement
01:35:58 cette réforme des retraites ?
01:36:00 Réponse tout à l'heure, à 18h.
01:36:02 Très bonne journée à tous sur Cénis.
01:36:04 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]