L'Heure des Pros du 07/03/2023

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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin.
00:00:02 La France dit non, non à cette réforme qu'elle juge injuste, inutile et incompréhensible.
00:00:07 Mais non aussi à la mondialisation, à la désindustrialisation, non à l'inflation, non à Bruxelles,
00:00:15 non aux petits salaires et aux grands profits, non aux petits hommes gris et aux grands esprits.
00:00:19 Cette réforme des retraites a réveillé toutes les colères.
00:00:22 Emmanuel Macron a réussi la convergence des luttes, car les Gaulois réfractaires disent d'abord non aux princes.
00:00:29 Ce président qui parle trop bien l'anglais de Hart Vard et si mal le français de Vierzon.
00:00:34 Emmanuel Macron est un paradoxe.
00:00:36 Élu à 39 ans, réélu à 44 ans, sa personnalité, son parcours, son attitude cristallise les rancœurs.
00:00:43 Les français d'en bas n'aiment pas ce héros de Paris Match qui traverse la vie sans blessure.
00:00:47 Il est aussi un joueur de poker, un joueur qui bluffe.
00:00:50 Il a fait tapis avec une paire de 5.
00:00:53 Les français suivront-ils, comme on dit au poker, ou se coucheront-ils ?
00:00:58 Autre terme du jeu quand on quitte la partie.
00:01:01 Et bien personne ce matin ne peut répondre à cette question.
00:01:05 Barbara Durand, on le rappelle des titres.
00:01:07 Les manifestations ont dégénéré cette nuit à Rennes.
00:01:15 Regardez ces images.
00:01:16 Des individus ont brisé des vitrines, saccagé des commerces et allumé des incendies.
00:01:21 La situation était très tendue, les forces de l'ordre ont dû intervenir.
00:01:25 Depuis ce matin, plusieurs barrages filtrants sont organisés aux portes de Rennes par des syndicalistes et transporteurs routiers.
00:01:31 La situation est extrêmement compliquée sur la rocade.
00:01:34 Les expéditions de carburant bloquées dans toutes les raffineries de France, c'est une information de la CGT.
00:01:39 En Provence-Alpes-Côte d'Azur, plus aucune goutte de carburant ne sort des trois raffineries depuis ce matin.
00:01:45 Et les syndicats comptent bien inscrire le mouvement dans la durée.
00:01:48 Enfin, nous allons mettre plus de 2 millions de personnes dans la rue aujourd'hui.
00:01:52 Déclaration de Frédéric Souillot, secrétaire général de Force Ouvrière.
00:01:56 L'inverse ne sera pas un échec, au contraire, Frédéric Souillot l'assure, quoi qu'il en soit, nous irons jusqu'au bout du retrait de cette réforme.
00:02:04 Charlotte Dornella, Gérard Leclerc, Vincent Herouet, Joseph Macescarot, Robin Jamein, Mme…
00:02:09 Vous travaillez beaucoup en ce moment, vous étiez là hier soir à 23h avec Julien Pasquel.
00:02:13 Vous êtes là ce matin sur CNews, vous n'avez jamais autant bossé.
00:02:16 C'est Jean Dormussion qui disait "une journée de grève, une journée d'action".
00:02:21 Un plaisir de répéter.
00:02:22 Une journée d'action. Une journée de grève est en fait une journée d'action.
00:02:26 Oui, ben écoutez, je vous embarquerai bien avec moi dans la semaine pour que vous vérifiez.
00:02:30 Je vous taquine, vous le savez bien.
00:02:31 En revanche, comme ça bouge beaucoup sur le terrain et qu'à Rennes, vous avez vu qu'il y a eu des échauffourées,
00:02:36 mais à Nantes, visiblement, on est avec Michael Chahut tout de suite.
00:02:39 Je voulais savoir si à Nantes, il se passait des choses, notamment à l'aéroport.
00:02:43 Michael Chahut, bonjour.
00:02:45 Oui, bonjour Pascal. Il y a eu blocage au niveau du rond-point de l'aéroport depuis 5h30 ce matin.
00:02:52 Ce blocage filtrant, barrage filtrant, pour être tout à fait précis, a évidemment généré des bouchons énormes autour de l'aéroport,
00:03:01 mais plus largement jusqu'au périphérique de la ville.
00:03:05 Et puis, ce barrage filtrant vient d'être levé il y a quelques minutes,
00:03:08 et vous voyez derrière moi les responsables syndicaux des différentes entreprises autour de cet aéroport.
00:03:13 Il y a bien sûr l'aéroport, mais également tout l'agroalimentaire, les bases logistiques qui sont autour de cet aéroport.
00:03:19 Ce sont en ce moment devant l'aéroport pour une assemblée générale, pour se mettre d'accord sur la suite de la journée.
00:03:28 Alors la suite, c'est bien sûr la manifestation à 11h en plein centre-ville,
00:03:31 mais avant, une action sur le périphérique type opération escargot est en train de se préparer ici.
00:03:39 Ce que je voulais vous dire, c'est qu'on a clairement changé de ton, changé de braquet depuis ce matin, ici pour cette sixième journée.
00:03:46 On veut taper sur l'économie, on veut ralentir l'économie pour que les patrons appellent Macron.
00:03:52 Voilà ce qu'on nous répète depuis ce matin, ici, 6h, devant l'aéroport de Nantes.
00:03:56 Merci Michael Chahut. Ma modeste analyse, modeste, c'est que cette réforme c'est un prétexte.
00:04:04 Elle a réveillé toutes les colères et c'est bien que vous soyez là ce matin parce que j'ai écouté François Langley dans le journal de TF1 dimanche.
00:04:16 Ce n'est quand même pas un ultra gauchiste François Langley.
00:04:20 Et Jean-Pierre Mercier, qui est un de vos collègues, qui est à la CGT, a mis un petit tweet qui m'a amusé.
00:04:27 Il a dit ce n'est pas un fake. Qu'est ce qu'il dit, François Langley ? Qu'est ce qu'il nous apprend ?
00:04:35 Il parle des profits chez Unilever, grande boîte, et il dit ses profits cette année, c'est plus 25% chez Unilever qui fabrique la moutarde à la mora.
00:04:45 Il dit c'est plus 10% les profits, je parle, chez les biscuits lus, c'est plus 26% chez Stellantis, toujours les profits.
00:04:54 Et il dit l'inflation prend au petit pour donner au gros, c'est Robin Desbois, à l'envers.
00:05:01 Et il dit cette chose extraordinaire, sur les 12 euros d'un baril de lessive, les 12 euros, entendez-vous bien que vous payez, il y en a 3 qui partent en dividende.
00:05:12 C'est-à-dire que sur le chiffre d'affaires, il y a quasiment 30% qui vont à l'actionnaire.
00:05:18 Donc moi qui suis plutôt pour l'économie libérale, je me dis il y a un truc qui marche plus dans ce monde.
00:05:24 Et que la séquence que nous vivons, elle est illustrée par cet exemple du baril d'Unilever.
00:05:31 Et c'est pas moi qui le dit, c'est François Langley. Voilà ce que je voulais modestement dire.
00:05:36 J'ai vu la séquence, j'ai eu la même réaction que...
00:05:39 La réforme c'est rien, voyez ce que je veux dire. C'est un ensemble de choses que j'entends que la France "d'en bas".
00:05:47 La France d'en bas, parce que c'est ça le problème.
00:05:49 Et Emmanuel Macron il symbolise la France d'en haut, la France de l'élite, la France qui envoie ses enfants à New York, la France qui parle anglais.
00:05:56 Mais il y a un tel décalage, il y a toujours eu sans doute un décalage, mais aujourd'hui il me paraît plus prononcé.
00:06:02 Alors en fait en réalité, l'image que je trouve qui convient bien, c'est que cette réforme c'est en quelque sorte l'absence de fixation.
00:06:08 Elle est en soi insupportable et odieuse, mais elle cristallise effectivement le quotidien des salariés dans ce pays qui justement n'en peuvent plus.
00:06:18 D'ailleurs, il n'y a pas besoin d'aller chercher loin dans sa mémoire, en même temps que l'on vit cette mobilisation,
00:06:24 on a toute la problématique sur le pouvoir d'achat et ce qu'on a eu là depuis quelques jours qui est pour moi scandaleux.
00:06:30 C'est-à-dire que le gouvernement déverse la responsabilité de la problématique du pouvoir d'achat au grand groupe de la distribution
00:06:39 et chacun donc va nous faire sa petite communication, d'ailleurs c'est une com officielle, pour savoir qui s'occupe le mieux de notre pouvoir d'achat.
00:06:48 Mais comme en temps normal, n'importe quel tract d'un grand groupe de distribution, n'importe quel flyer vous dit "on est soucié de votre pouvoir d'achat".
00:06:56 Et ça, c'est la réponse politique alors qu'on a 14% d'inflation sur les produits alimentaires.
00:07:04 Et je vais vous dire un truc, quand le moteur de l'inflation ce sont les produits alimentaires, il y a de quoi faire peur.
00:07:09 Alors la France dit non peut-être à Emmanuel Macron, mais elle ne dit pas oui à la France Insoumise.
00:07:13 Et elle ne dit oui à personne, il faut bien être conscient de ça, elle ne dit pas oui à l'extrême gauche.
00:07:17 Et moi je voudrais, parce que c'est aussi un paradoxe, qui souffre le plus de la grève ?
00:07:22 Et là, M. Attal a raison, c'est entre guillemets les "petites gens", je vais vous faire écouter, moi ce matin.
00:07:28 - Ah bah je vais vous répondre à ça, parce que c'est fort le café. - Oui mais c'est vrai !
00:07:30 - Ah bah non, c'est pas vrai du tout. - Regardez !
00:07:32 - Présenter des choses ainsi c'est totalement faux. - Bah je les présente parce que vous allez les écouter.
00:07:36 - Ah oui oui, puis je vais vous dire comment que j'en veux. - Vous allez écouter les gens dans les métros qui ont été interrogés par Cegnoz.
00:07:40 Écoutez cette séquence.
00:07:42 Moi je respecte le droit de grève, le droit syndical qui est constitutionnel.
00:07:46 Maintenant j'appelle à deux choses. J'appelle à la responsabilité et j'appelle aussi à sortir de l'hypocrisie ou d'une forme d'hypocrisie.
00:07:54 Quand j'entends des responsables expliquer qu'ils veulent bloquer la France, en réalité c'est les Français qui vont bloquer.
00:08:00 Quand j'entends certains qui disent qu'ils veulent mettre l'économie à genoux, c'est les travailleurs qui vont mettre à genoux.
00:08:05 Et surtout c'est toujours ceux qui sont les plus en difficulté.
00:08:10 Ceux qui trinquent en général c'est ceux qui triment. C'est-à-dire les Français qui doivent se lever le matin, prendre leur métro, leur RER, leur voiture pour aller travailler.
00:08:18 Les cols blancs, en général ils peuvent télétravailler. En général ils peuvent aller travailler en vélo parce qu'ils habitent pas très loin de leur travail.
00:08:24 Ceux qui galèrent le plus quand il y a des blocages, c'est les Français qui travaillent le plus dur.
00:08:28 Et c'est pour ça que j'appelle à la responsabilité.
00:08:30 - J'ai pas à être d'accord ou pas avec ce dit M. Attal, ce que vous me dites, est-ce que vous êtes d'accord ?
00:08:34 - Alors ces propos là je vous le dis... - C'est la réalité.
00:08:36 - Alors mais attendez, c'est la réalité. Je peux vous répondre ou pas ?
00:08:38 - Non, parce que vous allez répondre après avoir entendu les gens dans le métro.
00:08:41 - Non mais ce que vous dites... J'ai envie de répondre à ce genre de baratin insupportable.
00:08:45 - C'est pas simplement du baratin, il dit aussi une réalité.
00:08:48 - Mais on peut répondre ou pas ?
00:08:50 - Mais vous allez répondre... En fait il y a que vous qui avez le droit de parler.
00:08:53 - Non mais je sais pas, vous depuis 3 minutes vous parlez de la propagande du gouvernement.
00:08:57 - Franchement, pas ça, pas avec ce que je viens de dire, la propagande.
00:09:01 - Mais justement ça se contredit. Justement vous vous contredisez. Justement.
00:09:04 - Mais non justement, j'ai un esprit subtil et nuancé.
00:09:07 - Ah bah vous irez par là, je vous le dis. Bon, écoutez le métro.
00:09:12 - Eh bien moi ma ligne c'est le RER E mais un train sur 10 c'est pas possible.
00:09:20 Donc du coup c'est mon mari qui m'a déposé au RER A et voilà.
00:09:24 Mais je vois que ça fonctionne bien sur le A donc je suis très contente.
00:09:27 - Un peu stressé quand même parce que là j'ai plusieurs correspondances à faire.
00:09:32 Et du coup j'espère que au moins je vais pouvoir avoir la ligne 8 ou bien rattraper la ligne 1.
00:09:37 - Inquiet oui un peu parce que combien de temps ça va prendre. C'est ça un peu l'inquiétude.
00:09:42 Après si aujourd'hui, si à demain et après demain, là ça deviendra compliqué.
00:09:48 - Je suis avec, c'est tout, j'ai pas vraiment le choix donc j'ai au travail c'est tout.
00:09:52 - Ça fait une heure que je suis là assise en train d'attendre les transports.
00:09:56 Pour pouvoir aller prendre ma croûte, pour pouvoir manger. Je me demande comment je vais faire pour pouvoir rentrer.
00:10:01 - C'est ça le paradoxe parce que les militants de la CGT que j'entends sont parfois perçus par ces gens là comme des privilégiés.
00:10:09 - Alors excusez-moi mais je veux bien que vous fassiez de la ventriloquie mais il y a des enquêtes d'opinion.
00:10:13 Je sais pas si vous les avez vues mais hier, vous vous avez dit qu'hier j'étais ici sur ce plateau.
00:10:17 Hier le présentateur, votre collègue Julien Pasquet a mis les sondages et ils sont clairs.
00:10:22 Donc je veux dire on peut à un moment dire ce qu'on veut, faire du micro-totoir, il y a des enquêtes d'opinion.
00:10:27 Et je crois qu'il y a 63% des français qui soutiennent l'action des syndicats et 60% qui sont pour les blocages.
00:10:34 - Mais vous avez raison. - Moi je veux bien. Vous posez le débat, vous mettez pas cette réalité là.
00:10:38 - Il n'y a pas de contradiction. - Et ensuite, si je peux répondre, si je peux répondre, parce qu'on a écouté M. Attal.
00:10:43 Moi je vais vous dire ce que dit M. Attal, c'est pour dire un truc pareil, comme disait ma grand-mère Séfarade,
00:10:47 faut être né 8 jours avant la honte pour dire un truc pareil. C'est scandaleux de dire ça.
00:10:51 - Mais non c'est vrai. - Non mais alors on peut répondre ou pas ?
00:10:53 - Donc je vous réponds. - Pourquoi c'est scandaleux ?
00:10:56 - Vous dérugitez l'anathème, pourquoi pas ? - Très bien.
00:10:59 - Mais donnez des arguments. - Je pourrais, ce serait super si je pouvais le faire.
00:11:03 Donc en l'occurrence, on a un gouvernement qui impose une réforme dont personne ne veut,
00:11:08 alors qu'il n'y a aucune urgence de financement, qui veut faire trimmer tous ces gens que vous avez vus, deux ans de plus.
00:11:15 Le gouvernement s'entête contre l'unanimité syndicale, ça fait des mois qu'on le prévient,
00:11:20 qu'attention ça va pas se passer comme ça. D'abord on le prévient, ensuite il y a des journées de mobilisation espacées,
00:11:26 et enfin il y a cela, et vous vous nous dites que c'est nous les responsables.
00:11:30 - Bah écoutez, je vais vous dire un truc, vous vous le croyez, sur le plateau il y en a peut-être qui le croient,
00:11:34 mais les salariés ne le croient pas. - Je n'ai pas dit ça.
00:11:36 - Donc le responsable de la situation, c'est Gabriel Attal et ses petits copains.
00:11:39 - Je n'ai pas dit ça. - Vous ne l'avez pas dit, mais moi je le dis.
00:11:42 - J'ai dit que les premières victimes du mouvement de grève, c'est les petits gens.
00:11:46 - Les premières victimes de cette réforme scélérate, c'est les petits gens.
00:11:51 - Vous savez quoi, Pascal, vous allez venir avec moi pendant la manif, et on va voir qui sont les manifestants,
00:11:55 vous allez leur demander leur salaire. - Mais je suis d'accord avec vous.
00:11:57 - C'est ce que j'ai dit tout à l'heure. - Oui mais c'est parce que vous avez dit il y a 10 minutes.
00:12:01 - Mais vous confondez deux choses en fait. - Oui bah c'est bien, vous allez m'expliquer.
00:12:04 - Mais non mais c'est vrai. - Non mais...
00:12:06 - Ayons un ton agréable pour échanger. - Mais oui c'est ça, calmez-vous en fait.
00:12:09 - Oui enfin excusez-nous, on est en pleine... - Ayons un ton agréable.
00:12:12 - On est en pleine mobilisation, j'entends vos arguments qui reprennent la propagande du gouvernement,
00:12:16 je vous réponds, si ça vous émousse, excusez-moi. - Benjamin, ne dites pas que je reprends...
00:12:23 - Vous le prenez mal, mais c'est pas mon problème. - Ne dites pas que je reprends la propagande du gouvernement,
00:12:28 franchement je veux bien vous relire ce que j'ai dit. - Vous venez de dire que Gabriel Attal a raison de dire ça,
00:12:32 vous l'avez dit, et moi je vous dis, Gabriel Attal c'est honteux ce qu'il dit.
00:12:35 - Je dis pas qu'il avait raison de dire ça, je dis que ce qu'il a dit était exact, ce qui est différent là encore.
00:12:40 - Sauf que ça n'est qu'une partie de la réalité, parce que les, encore une fois, les premiers victimes de la réforme,
00:12:45 c'est effectivement les petits gens. - Benjamin Amart.
00:12:48 - Et c'est ça qu'il faut dire. - Benjamin Amart, ce gouvernement qui fait n'importe quoi,
00:12:53 en annonçant 2 millions de personnes qui auront 1200 euros, on tombe à 40 000, 20 000 et à l'arrivée c'est 5 000,
00:13:00 nous le disons en permanence. - Très bien.
00:13:04 - En permanence. Simplement nous avançons avec le plus d'honnêteté intellectuelle sur ce sujet,
00:13:09 moi je ne suis pas un militant, contrairement à vous, je respecte les militants, mais ne me faites pas le procès,
00:13:14 s'il vous plaît, de faire la propagande. - Je vous dis que la phrase de Gabriel Attal, elle n'est pas exacte, elle est honteuse.
00:13:19 - Mais c'est votre avis ! Mais ça c'est encore, c'est votre avis !
00:13:22 - C'est votre point de vue ! - Ah bon ?
00:13:24 - Sur le propos qu'il finisse par être honteux, il dit une réalité, qu'on soit d'accord ou pas d'accord.
00:13:27 Moi honnêtement, je suis sur la même position que Pascal, mais il dit une réalité, qui est la suivante,
00:13:31 vous êtes handicapé par le fait qu'il y a le télétravail aujourd'hui, c'est-à-dire que vous n'avez pas réalisé
00:13:36 le fait qu'il y a du télétravail. Résultat, il y a beaucoup de gens qui ne se déplacent pas,
00:13:40 la grève, ça ne leur pose aucun problème, et ce sont généralement des cols blancs et des nantis.
00:13:45 Donc pour eux, il n'y a aucun problème, ils sont en télétravail.
00:13:49 Et ceux qui galèrent, ce sont en effet les petits. - Charlotte !
00:13:52 - Qu'est-ce qu'il y a de faux dans cette phrase de Gabriel Attal ? Qu'est-ce qu'il y a de faux ?
00:13:56 - Ce qu'il y a de faux, c'est que les petits dont vous parlez, eux, ils soutiennent la grève et le mouvement.
00:14:00 Et vous, vous êtes là en train de pousser des cris d'orfraie contre le mouvement,
00:14:03 et donc les gens sont conscients de leurs intérêts.
00:14:06 - Une seule fois dans votre vie, ce que les gens vous disent...
00:14:08 - Mais monsieur, lisez les enquêtes d'opinion ! Lisez les enquêtes d'opinion, monsieur !
00:14:11 - Mais parce que ça ne leur pose aucun problème ! Ils sont en télétravail !
00:14:15 - Non, mais... Ah bon ? Les 60% c'est que les classes sociales supérieures.
00:14:19 Mais c'est n'importe quoi de dire ça, monsieur. - Bienvenue dans la réalité.
00:14:22 - Oui, ben vous avez des problèmes de myopie pour la regarder, la réalité.
00:14:25 - Il ne faut rien, monsieur. - Oui, bien sûr, bien sûr.
00:14:28 Les enquêtes d'opinion, vous les interprétez librement, vous les...
00:14:31 - Essayons de garder la courtoisie, j'allais dire républicaine.
00:14:35 On a vu ce qui se passait à l'Assemblée nationale.
00:14:37 - Très bien, mais moi je suis très courtois, mais je ne suis pas d'accord avec vous.
00:14:40 - Non, pas du tout. - Mais voilà.
00:14:42 - Mais vous allez souffrir quand on verra... - Charlotte, vous voulez dire un mot
00:14:44 avant qu'on écoute ce qui m'intéresse ? - Non, mais ce que je veux dire, c'est que
00:14:46 je ne vois toujours pas la contradiction. Il y a en effet...
00:14:48 - Mais on s'en fiche, on ne va pas parler que de ça pendant des heures.
00:14:50 - Non, mais ici c'est important quand même de dire qu'en effet,
00:14:52 il y a beaucoup de gens qui soutiennent ce blocage en raison de la réforme elle-même,
00:14:56 ça ne les empêche pas de souffrir de la grève. Voilà, c'est possible de dire les deux en même temps.
00:14:59 - Alors, ça c'est déjà beaucoup plus nuancé que ce que j'ai entendu précédemment.
00:15:02 - Oui, mais c'est toi qui l'as laissé parler depuis 10 minutes.
00:15:04 - Mais je n'ai pas voulu qu'elle y parle, je répondais à Pascal Praud, moi.
00:15:07 - Benjamin, Benjamin Hammer, ne monopolisons pas ou ne monopolisez pas.
00:15:13 Il n'y a qu'une personne qui peut monopoliser la parole ici, c'est moi.
00:15:16 Donc, vous n'avez pas le droit.
00:15:19 - Intéressant. - Quelques chiffres.
00:15:24 - C'est votre côté macroniste pour le coup.
00:15:27 - Est-ce qu'on a le droit de sourire de temps en temps ?
00:15:29 - Ah mais bien sûr.
00:15:30 - Quelques chiffres. 72% des Français soutiennent la mobilisation.
00:15:33 63% soutiennent l'appel au blocage des syndicats.
00:15:36 59% soutiennent la grève reconductible dans les transports.
00:15:39 Jamais ces chiffres, me semble-t-il, n'ont été aussi élevés dans l'histoire
00:15:43 ces dernières années des manifestations.
00:15:45 Je voudrais qu'on voit le sujet de l'Orpara sur le blocage des raffineries,
00:15:48 parce que ça m'intéresse beaucoup.
00:15:50 Et au-delà de ça, de voir aussi de qui se réclament ceux qui parlent.
00:15:54 Ça m'intéresse toujours. D'où parlent-ils, comme on dit ?
00:15:57 Voyez ce sujet et je vais peut-être vous poser une petite question,
00:16:02 une colle, juste après.
00:16:04 Je pose la question aux gens aussi.
00:16:06 Quelle est l'image que vous retenez du sujet que vous allez voir ?
00:16:10 - Autour de l'étang de Berne, les trois raffineries des Bouches-du-Rhône
00:16:16 entrent dans le mouvement.
00:16:18 - Nous sommes en grève reconductible.
00:16:20 On sait quand est-ce qu'on commence, mais on ne sait pas quand est-ce que ça va se terminer.
00:16:23 Il n'y aura plus aucune sortie de carburant, que ce soit par wagon, par pipe ou par camion.
00:16:28 - Là, maintenant, trop, c'est trop. C'est l'heure des comptes.
00:16:32 Nous sommes prêts. Il n'y a pas de raison qu'on recule.
00:16:35 Préparons-nous les uns les autres à un combat de haut niveau.
00:16:38 - A partir d'aujourd'hui et toutes les 24 heures,
00:16:41 ces salariés de la pétrochimie voteront pour reconduire la grève
00:16:45 et ils préviennent le gouvernement.
00:16:48 La pénurie aux pompes surviendra très rapidement.
00:16:51 - Normalement, c'est des demeures puisque tout le monde va remplir la voiture, la tondeuse et tout ce que vous voulez.
00:16:56 Mais ça va désorganiser, c'est certain.
00:16:59 - En cas de réquisition, nous appellerons l'ensemble des populations,
00:17:02 l'ensemble des secteurs économiques à converger vers ces lieux
00:17:06 pour empêcher, y compris le gouvernement, d'agir de manière illégale.
00:17:11 Donc, nous ne pourrons pas accepter de nouvelles réquisitions.
00:17:14 Financièrement, ces salariés se sont organisés.
00:17:17 Des cagnottes en ligne et des caisses de grève sont déjà ouvertes.
00:17:22 - Bon, évidemment, ça nous inquiète les saufs. Mais quelle est l'image que vous vous retrouvez ?
00:17:25 - Che Guevara.
00:17:26 - L'affiche de cet assassin qui était Che Guevara.
00:17:28 - Mais c'est fascinant. Che Guevara, c'est une horreur absolue.
00:17:32 - Mais ça, c'est votre point de vue.
00:17:34 - Ah non, c'est pas le point de vue.
00:17:35 - C'est quelqu'un qui coupait les mains.
00:17:37 C'est quelqu'un qui coupait les mains.
00:17:39 - D'abord, vous allez garder vos injonctions morales. Merci bien.
00:17:42 - Un minimum de respect pour les Cubains et tous ceux qui sont morts.
00:17:45 - Excusez-moi, moi, j'étais à Cuba encore il y a quelques semaines.
00:17:47 Je respecte beaucoup les Cubains.
00:17:49 - Vous n'avez pas l'air d'être problème d'y aller.
00:17:50 - Excusez-moi, je ne suis pas venu ici pour recevoir vos petites injonctions morales.
00:17:53 - Benjamin.
00:17:54 - D'accord, ok. Donc, vous gardez votre tour inquisitorial.
00:17:57 - Vous pouvez rester ici.
00:17:58 - Oui, bien sûr.
00:17:59 - Benjamin.
00:18:00 - Écoutez, vos leçons sur Che Guevara...
00:18:01 - Non, non, attendez.
00:18:02 - Ce n'est pas le sujet.
00:18:03 Et ensuite, je ne les partage pas du tout.
00:18:04 - Vous êtes professeur d'histoire.
00:18:05 - Tout à fait.
00:18:06 - Vous êtes professeur d'histoire.
00:18:07 - C'est intéressant. Parce que Benjamin Amart, c'est intéressant.
00:18:11 Che Guevara, il coupait la main des gens, de ses opposants.
00:18:14 C'est une horreur absolue.
00:18:16 - Le mythe Che Guevara, c'est effrayant.
00:18:20 - Attendez, je termine.
00:18:21 Que vous soyez professeur d'histoire.
00:18:23 En fait, c'est une horreur.
00:18:25 - Ça, c'est votre point de vue.
00:18:27 - Mais non.
00:18:28 - Mais attendez.
00:18:29 - Moi, je vais arriver, je vais vous dire, Napoléon, c'est une horreur.
00:18:32 - Attendez, soyez gentil.
00:18:33 - Non, mais je vais vous dire...
00:18:34 - Non, non, non.
00:18:35 - C'est la fameuse photo de Corda.
00:18:37 - Non, mais on rêve.
00:18:38 - Les historiens sont d'accord sur Che Guevara, s'il vous plaît.
00:18:42 - Che Guevara, effectivement, faisait fusiller, a été...
00:18:47 Aujourd'hui, pour dire les choses très simplement,
00:18:50 et sans revisiter l'histoire,
00:18:52 il serait aujourd'hui, évidemment, accusé de crime contre l'humanité.
00:18:56 C'était un tortionnaire, c'est un homme qui a fusillé sans aucun état d'âme.
00:19:01 - Napoléon aussi.
00:19:02 - D'état d'innocent, pas tout à fait de la même manière.
00:19:04 - Pas tout à fait de la même manière.
00:19:05 - Ah, bien sûr.
00:19:06 - Ah, bien sûr.
00:19:07 - Non, s'il vous plaît, Benjamin, laissez parler de nous.
00:19:09 - Non, non, non, c'est pas possible.
00:19:10 - Il n'y a pas beaucoup...
00:19:11 Non, non, non, on ne peut pas reprocher à Napoléon de Rami,
00:19:14 le romain Fuhassan, pas de...
00:19:16 - Vous répondrez après.
00:19:17 - Bon, pas en fait fusiller des innocents de cette manière-là.
00:19:20 Puis ce n'était pas il y a deux siècles.
00:19:21 C'était notre...
00:19:22 - Ah, bah oui.
00:19:23 - Il n'y a pas de poster avant de le voir dans les locaux syndicaux.
00:19:27 C'est un poster qui a été dans toutes les chambres d'adolescents.
00:19:30 Et ça, c'est une véritable mystification extraordinaire.
00:19:33 C'est un coup de...
00:19:34 Mais c'est un coup magnifique.
00:19:35 Il a un visage de Christ.
00:19:37 - C'est une photo de Corda, la fameuse photo de Corda.
00:19:39 - Et on l'a donc mise dans les chambres.
00:19:40 Mais c'est un salaud absolument intégral.
00:19:42 C'est un salaud.
00:19:43 - Alors, vous me répondez ou pas ?
00:19:44 Alors, moi, j'adore.
00:19:45 On a un mouvement historique,
00:19:46 comme on n'a pas vu depuis 30 ans sur les relettes.
00:19:48 Et ici, sur le plateau, on vient de faire le procès de Guevara.
00:19:51 Alors, je vous le dis.
00:19:52 - Non, parce que la Révolution...
00:19:53 - Si vous voulez, on se donne rendez-vous sur la chaîne Histoire.
00:19:54 Et moi, je vous le dis.
00:19:55 Tout ce que vous avez raconté là, je vous le mets.
00:19:57 Attendez, je peux vous répondre ou pas, monsieur ?
00:19:59 - Bien sûr.
00:20:00 - Là, je n'ai pas dit deux syllabes
00:20:01 que vous êtes déjà en train de me reprendre la parole.
00:20:02 Donc, je vous le dis.
00:20:03 - Non, on peut la changer.
00:20:04 - Alors, on est très tranquille.
00:20:05 Moi, je vous le dis.
00:20:06 Napoléon, selon même les arguments que vous venez de donner,
00:20:08 de nos jours, il serait aussi jugé pour crime de guerre.
00:20:11 Les guerres napoléoniennes ont fait des millions de morts, des atrocités.
00:20:14 Donc, on n'a pas ici...
00:20:15 Ça va être très étonnant.
00:20:16 Mais vous et moi, on n'a pas la même vision de l'histoire.
00:20:18 - On ferme la parenthèse.
00:20:19 - Che Guevara, je n'ai pas la même vision que vous de lui.
00:20:21 - On ferme la parenthèse.
00:20:22 Mais c'est comme si un mouvement syndical venait prendre la parole
00:20:25 avec une photo d'Adolf Hitler derrière lui.
00:20:27 - Ça, c'est votre comparaison.
00:20:29 C'est votre comparaison.
00:20:30 - Je dis ça parce que Che Guevara...
00:20:32 - Comparer Guevara à Hitler, c'est votre comparaison.
00:20:34 - Che Guevara, franchement...
00:20:35 - Incroyable.
00:20:36 C'est hallucinant.
00:20:37 - Je ne compare pas Che Guevara à Hitler, bien évidemment.
00:20:39 - C'est bien.
00:20:40 C'est mieux, je crois.
00:20:41 - Mais je vous dis, c'est comme si un mouvement syndical
00:20:43 venait faire une déclaration d'intention.
00:20:46 Je veux dire, Che Guevara, c'est une horreur.
00:20:48 - Non, ce n'est pas pareil.
00:20:49 C'est incitation à la haine raciale, le portrait d'Hitler derrière.
00:20:52 Et incitation à crime contre l'humanité.
00:20:54 Ce n'est pas pareil.
00:20:55 - Romain, alors une photo.
00:20:57 - Oui, je vous en prie.
00:20:59 - Je suis d'accord avec vous.
00:21:01 Je suis d'accord avec vous.
00:21:03 Ce sont des faits.
00:21:04 Il y a une immense majorité des Français qui sont derrière le mouvement.
00:21:07 C'est vrai, c'est indiscutable, même s'il y en a 30 % qui ne le sont pas.
00:21:10 En revanche, il y a deux questions que je vous pose.
00:21:12 Dans les sondages, je regarde les sondages aussi,
00:21:15 il y a une majorité de Français qui est très large,
00:21:17 qui est contre les régimes spéciaux.
00:21:19 Vous acceptez les sondages pour soutenir votre mouvement.
00:21:22 Est-ce que vous l'acceptez sur les régimes spéciaux ?
00:21:24 Et deuxièmement, sur ce qu'on vient de voir là,
00:21:26 à l'instant, à la raffinerie, il y a un blocage.
00:21:29 Le blocage, est-ce que c'est quelque chose de légal ?
00:21:32 La grève est légale.
00:21:33 Bloquer une entreprise, bloquer un lycée, bloquer une raffinerie,
00:21:39 ce n'est pas légal.
00:21:40 - Alors ça, c'est une très bonne question.
00:21:41 Répondez à cette question.
00:21:42 - Ça, c'est une très bonne question.
00:21:43 Parce que, voyez-vous, M. Leclerc, dans un mouvement social,
00:21:46 effectivement, il peut y avoir des moments où on frise avec la légalité.
00:21:50 C'est le cas, effectivement, des blocages,
00:21:52 ce que vous évoquez là est exact, mais il n'y a pas que ça.
00:21:55 Je rappelle, par exemple, parce que ça, c'est rarement dit sur les plateaux,
00:21:58 donc je me fais le plaisir de le dire,
00:22:00 lorsqu'en 2010, Nicolas Sarkozy procède à des réquisitions
00:22:04 sur les sites des raffineries, il est condamné par l'OIT.
00:22:07 C'est ce que c'est l'OIT ? C'est l'ONU.
00:22:09 C'est l'Organisation internationale du travail qui dépend de l'ONU.
00:22:11 Il est condamné. Ah, mais ça, voyez-vous,
00:22:13 il faudrait mettre la caméra sur M. Prot, qui lève les sourcils.
00:22:16 Ça, ça n'est pas important.
00:22:17 Donc, le rapport à la légalité, là aussi, on n'a pas de lien de rapport.
00:22:21 - On avance. Moi, je voulais vous faire écouter M. Lépine et M. Matteu,
00:22:25 que vous connaissez bien.
00:22:27 - Ils sont mes camarades et que je connais très bien, et que je salue d'ailleurs.
00:22:29 - Eh bien, salons-les, bien évidemment, il n'y a pas de souci.
00:22:31 Ils ont le droit de poser devant Che Guevara.
00:22:33 - Tout à fait. - Ils ont tous les droits.
00:22:34 - Faut punir le cas d'un assassin.
00:22:36 - Mais ils ont le droit de poser devant un assassin, effectivement.
00:22:38 - Et de se revendiquer, pourquoi pas, de lui.
00:22:40 - Selon votre vision. - C'est factuel.
00:22:42 - Et c'est intéressant, parce que s'ils avaient le pouvoir,
00:22:44 ça serait intéressant de voir comment ils opéraient.
00:22:47 Moi, je m'inquiète de quelqu'un qui pose devant un assassin.
00:22:50 - Bien sûr. - Je ne peux pas vous dire autre chose.
00:22:52 - Oui, oui, bien sûr. - Écoutons M. Lépine.
00:22:54 - Mais c'est formidable, d'ailleurs, à l'extrême gauche,
00:22:56 il y a vraiment tous les droits en France.
00:22:58 C'est-à-dire que tu peux venir poser devant un assassin,
00:23:00 avec une photo d'un assassin derrière, et ça pose un problème à personne.
00:23:03 Sauf... - J'aurais dû venir avec mon T-shirt, alors.
00:23:05 - Mais ne vous inquiétez pas, vous serez réinvité par le régime.
00:23:09 - Écoutons M. Lépine, et écoutons vos deux camarades, comme vous dites, de la CGT.
00:23:15 Écoutons.
00:23:17 - Le monde du travail dit non, nous ne voulons plus de cette situation.
00:23:21 La réforme des retraites, c'est la réforme de trop.
00:23:24 Et donc, c'est terminé, nous sifflons la fin de la récréation,
00:23:28 et ce sont les gens qui produisent les richesses au quotidien,
00:23:30 les petites mains, qu'on n'a jamais reconnues,
00:23:32 qui disent au gouvernement, maintenant, vous allez nous écouter.
00:23:35 - Que ceux qui veulent nous traiter de terroristes le fassent autant qu'ils veulent.
00:23:39 Nous, les seuls intérêts que nous prenons en compte, c'est l'intérêt de notre,
00:23:42 c'est-à-dire les travailleurs, les travailleuses, les retraités, la jeunesse.
00:23:45 Il y en a assez d'affronts, il y en a assez de crachats,
00:23:49 sur tout ce qui a fait, fait et fera la richesse de ce pays.
00:23:54 Il est temps que les travailleurs et les travailleuses se fassent respecter.
00:23:58 Préparez-vous les uns les autres à un combat de haut niveau.
00:24:02 - Alors ça, c'est intéressant, Florian Tardif,
00:24:04 parce que c'est à mon avis ce que n'a pas vu le gouvernement.
00:24:06 Le mot "la réforme de trop", je crois qu'il y a beaucoup de psychologie là-dedans,
00:24:11 et ils n'ont pas vu que ça, c'est pas tant la réforme des retraites qui est attaquée,
00:24:15 c'est tout.
00:24:16 Quand je disais non à l'inflation, non à Bruxelles, non au petit salaire, et ça.
00:24:19 Et ça, c'est un souci majeur pour ce gouvernement,
00:24:22 qui aura été aveugle jusqu'à aujourd'hui.
00:24:25 - Et d'ailleurs, lorsque vous dites "la France dit non",
00:24:28 ce sont les actifs qui disent non,
00:24:30 les actifs qui sont en train de se retourner contre Emmanuel Macron,
00:24:33 qui se détournent de lui.
00:24:35 D'ailleurs, il est en train de perdre une partie de son socle électoral.
00:24:38 Ça va être compliqué pour les prochaines élections.
00:24:41 Et ce qui est intéressant de noter, et d'ailleurs, c'est ce qui inquiète au sommet,
00:24:45 c'est qu'au cœur des cortèges, on parle bien évidemment de la réforme des retraites,
00:24:49 mais on ne parle pas que de la réforme des retraites.
00:24:51 Et ça, le gouvernement, effectivement, ne l'avait pas en tête.
00:24:54 Il ne l'a pas vue, mais ça, c'est une question de psychologie.
00:24:57 Les petits hommes gris, qui ne voient jamais rien venir,
00:25:00 qui n'avaient pas vu venir les gilets jaunes, vont dans le mur.
00:25:04 Cette réforme, d'abord, elle est mal ficelée, elle est mal vendue,
00:25:07 elle est incompréhensible, elle est injuste, elle est tout ce qu'on veut.
00:25:10 - Et elle est coûteuse.
00:25:12 - Et elle est coûteuse. Alors, vous l'avez dit ce matin, pourquoi elle est coûteuse ?
00:25:15 Parce qu'en plus, elle coûte de l'argent.
00:25:17 - Maintenant, le déficit structurel qui était censé être comblé,
00:25:20 puisque chaque jour, on ajoute des dépenses supplémentaires
00:25:24 pour tenter d'obtenir les voix, notamment des Républicains,
00:25:27 et nouvelles dépenses de nouveau hier,
00:25:30 ce CDI pour les seniors, 800 millions, voire 2,2 milliards d'euros
00:25:36 qui pourraient s'ajouter, et ce qui est intéressant...
00:25:38 - Non, mais ça, ça n'ira pas jusqu'au bout, les 800 millions.
00:25:40 - Non, mais ça n'ira pas jusqu'au bout. Mais justement...
00:25:42 - Bon, ça n'ira pas parce que...
00:25:43 - On va expliquer aux gens, mais je pense qu'il va y avoir
00:25:45 une contestation d'ampleur la semaine prochaine
00:25:47 par rapport à ce qui va se passer la semaine prochaine.
00:25:49 Qu'est-ce qui va se passer la semaine prochaine ?
00:25:51 Il va y avoir l'organisation d'une CMP, une Commission Mixte Paritaire.
00:25:55 C'est-à-dire que sept députés, sept sénateurs vont se réunir
00:25:58 pour trancher sur ce qu'il faut garder du taxe.
00:26:01 Et il y a de nombreuses mesures qui ont été données comme cela
00:26:04 à la population pour tenter de calmer le mouvement
00:26:07 qui vont être retirées.
00:26:08 - C'est un peu technique, mais j'ai eu effectivement
00:26:10 Pierre Charron hier qui est sénateur, qui m'a expliqué tout ça.
00:26:12 - Mais cela va être retiré. C'est-à-dire que, par exemple,
00:26:14 un dispositif carrière longue, les gens vont dire
00:26:16 "Bon, il y a eu quand même des avancées."
00:26:18 La semaine prochaine, on va leur dire "Non, en fait, c'est abandonné."
00:26:20 C'est abandonné, vous ne le savez pas, mais c'est abandonné,
00:26:22 ce n'est plus dans le taxe.
00:26:23 - Je suis d'accord.
00:26:24 - On verra l'état de la contestation et de la mobilisation.
00:26:26 - On marque une pause. C'est pour ça qu'on entre dans une période...
00:26:28 Personne, moi je l'ai dit tout à l'heure, personne, sa matinée,
00:26:30 ne peut répondre à ce qui va se passer dans ce pays.
00:26:32 Parce que je pense que l'exécutif ne comprend rien à ce qui se passe.
00:26:34 - Rien !
00:26:36 - Donc, quand on ne comprend rien à ce qui se passe, c'est ton bieu.
00:26:39 - Et de 14 personnes qui se réunissent pour décider
00:26:41 effectivement de la réforme des retraites et de ce qui va venir.
00:26:43 - Bon.
00:26:45 - Ça risque d'être compliqué.
00:26:47 - On marque une pause et on revient pour parler d'abord
00:26:50 de la mobilisation de la jeunesse, des conflits longs,
00:26:53 du blocus challenge et puis on a plein de sujets évidemment à parler.
00:26:56 A tout de suite.
00:26:58 - Vous voyez, monsieur Amar, vous êtes responsable,
00:27:01 on est très en retard, il est 9h33 alors que d'habitude,
00:27:04 le rappel de l'info avec Barbara...
00:27:06 - C'est de ma faute en plus !
00:27:07 - Eh oui, c'est de votre faute, parce que vous parlez tout le temps.
00:27:09 - C'est de ma faute en plus.
00:27:10 - Les migrants nous rappellent les titres à 9h33,
00:27:12 il devrait être 9h30. On a perdu trois minutes.
00:27:14 - Sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites
00:27:19 et des premières tensions très tôt ce matin à Saint-Denis,
00:27:23 en Seine-Saint-Denis.
00:27:24 Des membres des forces de l'ordre sont brièvement intervenus
00:27:26 pour permettre aux bus de quitter un dépôt RATP.
00:27:30 Les bus sont finalement sortis du dépôt vers 8h.
00:27:33 A Nantes, après avoir bloqué un rond point d'accès à l'aéroport,
00:27:37 les syndicats sont actuellement en train de tenir une assemblée générale
00:27:40 devant l'aéroport afin de décider de la suite de la journée.
00:27:44 La participation à la manifestation, mais aussi une éventuelle opération escargot.
00:27:49 Enfin, c'est la première journée d'une nouvelle phase,
00:27:52 avec un nouveau mot d'ordre, mettre le pays à l'arrêt.
00:27:55 Déclaration de Philippe Martinet ce matin sur France Info.
00:27:58 L'objectif, c'est que le gouvernement retire son projet
00:28:01 à marteler le leader de la CGT.
00:28:03 Le syndicat a d'ailleurs annoncé ce matin
00:28:05 que les expéditions de carburant étaient bloquées,
00:28:07 et ce, dans toutes les raffineries de France.
00:28:09 - Laurent Tardif, avant que vous nous quittiez,
00:28:11 on est d'accord qu'on ne bouge pas, la ligne du gouvernement,
00:28:14 c'est on ne bouge pas, mais on ne bouge pas jusqu'à quand ?
00:28:17 - Jusqu'au 26 mars.
00:28:19 La ligne du gouvernement, c'est-à-dire c'est la fin du calendrier législatif,
00:28:22 ça peut être très long.
00:28:24 - Parce que 20 jours sans bouger, j'ai vu par exemple les éboueurs en grève,
00:28:31 donc si les éboueurs, si les routiers, si les...
00:28:34 La blocage, on m'a parlé déjà.
00:28:36 - Vous l'avez très bien dit tout à l'heure,
00:28:37 c'est une partie de poker qui est en train de se jouer,
00:28:39 avec trois joueurs, les syndicalistes, le gouvernement, les Français.
00:28:43 Le gouvernement a tapi, avec une paire de cinq,
00:28:46 pour reprendre ce que vous disiez tout à l'heure.
00:28:48 Reste à savoir quelle sera la main des syndicalistes
00:28:52 et comment l'opinion va réagir,
00:28:54 puisque on se souvient de 95,
00:28:56 il a fallu paralyser le pays pendant trois semaines.
00:29:00 - Oui, mais l'opinion, contrairement à ce que pense, moi c'est mon pari,
00:29:03 contrairement à ce que pense le gouvernement,
00:29:04 l'opinion va se retrouver sur Macron.
00:29:06 Contre Macron, on va dire arrêtez maintenant, ça suffit quoi.
00:29:09 Votre réforme, elle ne sert à rien, donc vous enlevez votre réforme.
00:29:11 Ça c'est le sentiment que j'ai, je peux me tromper.
00:29:13 - Compte tenu de la communication de ces dernières semaines,
00:29:14 effectivement, l'ensemble de la population française a compris
00:29:16 que malheureusement la réforme...
00:29:18 - Votre réforme ne sert à rien, donc vous partez,
00:29:20 vous faites des élections, vous faites ce que vous voulez,
00:29:22 mais vous remettez le pays normalement.
00:29:24 Et c'est lui qui est en première ligne.
00:29:26 Je pense qu'il ne s'en rende pas compte.
00:29:28 C'est lui qui est en première ligne.
00:29:30 - Surtout quand vous entendiez, pardon, Eric Wörth ce matin
00:29:33 chez Florence Payetelli, avec une morgue,
00:29:36 c'était juste complètement fou.
00:29:38 - Oui, moi j'ai parlé avec Eric Wörth, après j'ai été un peu surpris.
00:29:41 Parce qu'il dit non, c'est l'écume des choses.
00:29:43 Tout ça n'est rien, c'est...
00:29:45 Moi je lui ai dit, il m'a dit c'est superficiel.
00:29:49 - C'est lui qui a mené quand même la réforme des retraites.
00:29:51 - Mais peut-être qu'il a raison.
00:29:53 - Il a mené jusqu'à nous.
00:29:55 - Mais peut-être qu'il a raison.
00:29:57 Moi j'ai dit tout à l'heure, je n'en sais rien.
00:29:59 Personne ce matin ne peut répondre.
00:30:01 Donc après on est tous dans des analyses.
00:30:03 Merci Florian.
00:30:05 Noémie Schulte va vous remplacer,
00:30:07 parce qu'on parlera de Pierre Palmade, c'est l'actualité également.
00:30:09 Je voulais simplement qu'on parle des jeunes.
00:30:11 Alors les jeunes, ils ne se mobilisent pas quand même, pour le moment.
00:30:14 Il y a des tentatives, notamment avec monsieur Boyard.
00:30:17 Mais visiblement, ça ne bouge pas beaucoup.
00:30:19 Voyez le sujet de Sarah Fenzary.
00:30:24 Là on est en train de faire les pancartes pour la manifestation
00:30:26 contre la réforme des retraites de mardi.
00:30:28 Encore quelques griffonnages sur les pancartes,
00:30:31 et quelques réflexions sur les nouveaux slogans.
00:30:34 Plus que quelques heures pour ces étudiants de l'université Paris-Créteil,
00:30:38 avant leur mobilisation.
00:30:40 La jeunesse se doit de se mobiliser contre ce projet de réforme.
00:30:43 Parce qu'en manière générale, on voit ces dernières années
00:30:45 que la jeunesse ne se peut pas écouter dans les débats sociaux.
00:30:48 La jeunesse là, elle en a marre, elle a envie de se mobiliser,
00:30:50 elle a envie de faire changer les choses.
00:30:52 Et qui, malgré leur jeune âge, se sentent de plus en plus concernées
00:30:55 par la réforme des retraites.
00:30:57 On va être concernés, déjà dans le futur,
00:31:00 mais aussi parce que nos proches sont concernés,
00:31:02 moi mes parents sont concernés.
00:31:03 Et plus globalement, c'est aussi par rapport à un désaccord
00:31:06 avec un projet de société de façon plus globale.
00:31:08 C'est-à-dire que là, actuellement, les jeunes, aujourd'hui,
00:31:10 ils sont précaires, c'est-à-dire qu'on a des jeunes qui ont du mal à se loger,
00:31:12 qui ont du mal à se nourrir.
00:31:13 Et derrière, la réforme des retraites, toutes ces politiques antisociales,
00:31:15 c'est des choses qui font rajouter une goutte d'eau dans le vase,
00:31:18 et qui font juste déborder le vase.
00:31:19 Jeudi, les étudiants seront à nouveau dans la rue
00:31:22 pour une journée de mobilisation dédiée à la jeunesse.
00:31:26 C'est intéressant d'écouter ces jeunes,
00:31:30 parce que ça fait 40 ans qu'ils sont élevés au lait
00:31:32 d'enlever la responsabilité sur la vie qu'ils mènent,
00:31:36 et ça arrive à ces discours-là.
00:31:38 Quand j'entends la précarité d'un jeune de 18 ans,
00:31:40 moi je veux bien, il y a juste pour le coup,
00:31:42 à sortir dans la rue, à aller au McDo,
00:31:44 et de pouvoir travailler.
00:31:46 Parce que c'est ça, la réalité.
00:31:47 C'est-à-dire que tu peux être étudiant,
00:31:49 et puis tu peux faire un job à côté.
00:31:50 On l'a tous fait.
00:31:51 On l'a tous fait.
00:31:52 C'est ce qu'on faisait tous.
00:31:53 Mais ce discours aujourd'hui, si simplement vous dites ça,
00:31:56 la phrase que je viens de dire, si un adulte dit ça,
00:31:59 c'est "vous me méprisez, pour qui vous me prenez ?
00:32:01 Je ne peux pas travailler, être étudiant,
00:32:03 et faire un job d'appoint, etc."
00:32:04 Donc moi, en fait, j'en peux plus non plus de ce discours-là.
00:32:06 Et j'en peux plus de...
00:32:07 J'ai le droit.
00:32:08 Je ne suis responsable de rien, j'ai le droit.
00:32:10 Mais ça fait 40 ans, effectivement,
00:32:12 que les uns et les autres sont élevés à ce lait-là.
00:32:16 C'est un peu plus compliqué que ça, quand même.
00:32:18 Oui, sans doute.
00:32:20 Quand vous prenez la détresse de parcours sup,
00:32:22 qui est absolument monstrueux.
00:32:25 Quand vous prenez le fait que le logement,
00:32:27 parce que c'est la différence entre vous et moi,
00:32:29 quand nous étions jeunes,
00:32:30 c'est que le logement aujourd'hui, c'est interdit.
00:32:32 À moins de vivre chez ses parents.
00:32:34 Vous parlez des étudiants ou vous parlez de ceux qui entrent dans la vie actuelle ?
00:32:38 Je parle des étudiants.
00:32:39 Là, on parle des étudiants.
00:32:41 Quand vous prenez aussi, pour certains, la détresse alimentaire.
00:32:44 Je vous rappelle quand même que pendant le Covid,
00:32:46 on a vu des jeunes aussi, très nombreux, fouiller dans les poubelles.
00:32:49 Vous pouvez travailler quand vous êtes étudiant.
00:32:53 Combien vous avez payé au McDo ? Vous rigolez ou quoi ?
00:32:55 À temps partiel, vous savez combien vous touchez ?
00:32:57 Et vous connaissez le prix de l'immobilier parisien ?
00:32:59 Non mais on rêve.
00:33:01 Moi, je suis prof au lycée.
00:33:04 Donc des anciens élèves qui ont eu leur bac
00:33:06 et qui me recontactent ensuite deux, trois ans après.
00:33:08 Mais Benjamin, on a tous été étudiants dans une chambre.
00:33:11 Mais on a tous été étudiants dans une chambre de bonne en arrivant à Paris.
00:33:15 Il ne vous a pas échappé que la situation...
00:33:17 Vous venez de dire tout à l'heure que les classes moyennes
00:33:19 avaient vécu, ces dernières années, une terrible précarisation.
00:33:22 Et bien c'est pareil pour leurs jeunes.
00:33:24 Et c'est bien pour ça qu'il y a aussi beaucoup de gens qui sont en colère
00:33:26 parce qu'ils ne peuvent plus venir en aide à leurs enfants
00:33:28 comme on pouvait faire par le passé.
00:33:30 Donc la situation a changé.
00:33:31 Ça c'est juste.
00:33:32 Voilà, y a pas de problème.
00:33:33 Vous voyez bien que dans le discours, c'est ultra théorique.
00:33:36 Là, en l'occurrence, les exemples qu'on avait, ils étaient caricaturaux.
00:33:39 Ce que vous dites est parfaitement vrai.
00:33:40 C'est pas ce qu'on a vu dans ce reportage. C'est tout.
00:33:42 Par ailleurs, bloquer une université et empêcher d'autres étudiants
00:33:45 d'aller en cours et tout le discours, en effet, ça ne réglera pas Parcoursup
00:33:49 qui est un scandale et ça ne réglera pas l'acquisition des savoirs
00:33:52 que certains n'ont pas chez eux.
00:33:54 Le problème c'est que Parcoursup, y a rien qui le fait bouger.
00:33:56 Cette réforme est infâme et elle se déroule année après année.
00:33:59 Elle provoque de la sélection à l'université.
00:34:02 Et en réalité, c'est tout ça qui agglutine les colères.
00:34:05 Mais écoutez, je vais vous dire un truc.
00:34:06 Vous avez raison.
00:34:07 Vous savez quoi ?
00:34:08 On est assis en réalité sur une colère sociale explosive
00:34:11 et on peut continuer à dire que ce sont ceux qui se...
00:34:15 Ne parlez pas tout le temps.
00:34:16 Mais attendez, depuis tout à l'heure, c'est vous qui parlez.
00:34:18 C'est ceux qui en réalité se mobilisent qui sont dans le...
00:34:20 Ce que je veux dire c'est que Parcoursup...
00:34:22 Vous pouvez le faire, Pascal, y a pas de problème.
00:34:23 Mais Parcoursup, c'est une erreur déjà.
00:34:25 Pourquoi c'est une erreur ?
00:34:26 Parce que d'emmener 90% d'une classe d'âge au bac, ça n'a pas de sens.
00:34:30 Ça encombre Parcursup et la sélection, il fallait la faire
00:34:34 parce que tout le monde n'est pas capable de faire des études.
00:34:36 C'était ça la seule solution.
00:34:39 Donc les gens doivent se satisfaire des politiques publiques, se taire...
00:34:43 Et effectivement derrière c'est un scandale quand ils se mobilisent.
00:34:46 La sélection elle se fera plus tard.
00:34:47 Et là en l'occurrence quand vous bloquez l'université,
00:34:49 y a ceux qui ont reçu à la maison...
00:34:50 Mais y a eu des blocages là pour le moment, de quoi vous parlez ?
00:34:52 Non mais là c'est ce que vous encouragez.
00:34:53 Vous faites de la ventriloquie en plus, c'est bien.
00:34:55 Arrêtez avec vos mots là.
00:34:57 En l'occurrence, vous avez des gens qui font des pancartes pour se mobiliser
00:35:01 et ça vous provoque des cris d'effroi.
00:35:03 Non, c'est pas que ça me provoque des cris d'effroi, je vous dis simplement
00:35:05 qu'il y a certains étudiants qui n'auront pas accès à un savoir,
00:35:08 qu'ils n'auront pas par ailleurs la sélection, croyez-moi,
00:35:10 elle se fera au détriment de ceux qui vous bloquez.
00:35:13 Dès l'entrée à l'université, y a une petite nuance,
00:35:15 vous qui aimez bien les nuances, y a une petite nuance avec Parcoursup,
00:35:18 c'est le système lui-même d'emblée qui crée la sélection à l'entrée de l'université.
00:35:22 Et ça c'est extrêmement grave.
00:35:24 Et ça vous ennuie la sélection en fait ?
00:35:26 Non, moi j'aimerais bien que les gens puissent avoir accès à l'université.
00:35:29 Moi y a des élèves, je peux vous dire que j'ai vu à l'échelle en tant qu'enseignant,
00:35:33 j'ai vu effectivement la rupture de Parcoursup.
00:35:36 Parfois de rentrer dans le concret, de ne pas être dans l'abstraction.
00:35:39 Dernière chose, je salue Noémie Schultz, notre émission est un peu animée,
00:35:43 mais c'est normal, puisque Noémie Schultz va vous parler de,
00:35:46 non pas de Parcoursup, mais de Pierre Palmade,
00:35:48 mais je voudrais qu'on voit juste le sujet d'Antoine Esteve.
00:35:51 C'est le nom de Parcoursup ?
00:35:52 Oui.
00:35:53 Oh les belles.
00:35:54 Pardonnez-moi.
00:35:55 Je sais pas s'il faut rire sur ces sujets-là, mais bon, je vous l'accorde.
00:36:01 Antoine Esteve, le conflit sera-t-il long ?
00:36:05 Voyez ce sujet.
00:36:06 Au siège de la CGT à Bordeaux depuis les grandes manifestations de 1995,
00:36:12 on n'a jamais produit autant d'affiches et de banderoles contre un projet de réforme.
00:36:16 En Gironde, d'après la CGT,
00:36:18 8 grandes entreprises sur 10 ont des salariés grévistes ce mardi.
00:36:21 On le sent partout, l'envie d'en découdre,
00:36:25 on a de plus en plus d'appels pour demander comment on fait grève,
00:36:28 on a de plus en plus d'appels pour savoir quelles sont les modalités,
00:36:31 notamment à Bordeaux, on sent que ça va être un nouveau niveau de mobilisation.
00:36:37 La plupart des responsables syndicaux affirment que la grève va se poursuivre,
00:36:40 au moins jusqu'à la fin de la semaine.
00:36:42 C'est en tous les cas arrêter l'économie et c'est la volonté des salariés.
00:36:46 On est aujourd'hui dans une volonté de reconduire le mouvement,
00:36:49 d'endurcir le mouvement pour faire modifier le schéma et la logique du gouvernement.
00:36:57 Au syndicat Force ouvrière, nous prenons le pouls des assemblées générales.
00:37:00 Ici, des enseignants du second degré affirment qu'ils sont très motivés
00:37:04 pour poursuivre leur mobilisation, plusieurs jours encore,
00:37:07 même si la grève coûte très cher.
00:37:09 On a fait des réserves d'argent, sachant que pour les salariés c'est difficile.
00:37:13 On va avoir un fonds qui va être de 35 euros par jour,
00:37:15 ce qui n'est quand même pas ridicule, dès le premier jour de grève,
00:37:18 parce que bien sûr on est adhérent de l'organisation.
00:37:20 Pour faire voter la grève dans les entreprises,
00:37:22 les syndicats peuvent compter sur leur troupe,
00:37:24 dont le nombre a fortement augmenté depuis le mois de janvier.
00:37:26 200 adhérents en plus dans cette union départementale,
00:37:29 du jamais vu depuis près de 30 ans.
00:37:31 Et oui, c'est ça qui est vraiment très intéressant.
00:37:33 À mon avis, le gouvernement ne voit pas cette différence.
00:37:37 Depuis le début.
00:37:38 Oui, et notamment en région.
00:37:40 Ils n'ont pas compris ce qui s'était passé.
00:37:42 Bien sûr, et notamment en région, parce que dans la France de M. Macron, tout va bien.
00:37:47 En fait, Emmanuel Macron, c'est la France qui va bien,
00:37:49 donc il n'y a pas de souci.
00:37:50 Et tous les gens autour de lui, c'est Eric Wörth qu'on a eus,
00:37:53 c'est la France qui va bien.
00:37:54 Mais moi, je suis frappé de la déconnexion avec des gens qui vont très mal
00:37:59 et dont ils ne se rendent pas compte qu'ils vont très mal.
00:38:01 Donc, à un moment, ça peut effectivement exploser.
00:38:04 Une chose, écoutons Jean-Luc Mélenchon d'ailleurs.
00:38:07 Bonjour, alors samedi, vous êtes allés faire les cours, vous avez pris cher.
00:38:12 Demain, c'est mardi et c'est Macron qui va prendre cher.
00:38:15 Quand on va passer à la journée du 7 mars,
00:38:18 ça sera le moment de se rappeler que, en plus de toutes nos raisons,
00:38:22 il y a de ne pas accepter la retraite à 64 ans,
00:38:25 il y a aussi le fait qu'on n'accepte pas d'être tondu,
00:38:28 comme les gens le sont aujourd'hui, par cette hausse des prix.
00:38:31 Pour moi, c'est la même bataille pour deux raisons.
00:38:33 C'est les mêmes qui profitent et c'est les mêmes qui ont créé
00:38:36 ou laissé aller la situation désordre dans laquelle on est.
00:38:39 Évidemment, lui, il fait de la politique et c'est compliqué.
00:38:43 C'est-à-dire qu'on dit non à Macron, mais on ne dit pas oui à Mélenchon, bien évidemment.
00:38:47 Bon, on fait juste une parenthèse pour parler de Pierre Palmade
00:38:51 et on reviendra tout à l'heure à l'actualité sociale, à l'actualité étrangère également,
00:38:55 parce que vous n'avez pas dit encore un mot.
00:38:57 Mais oui, vous pourriez s'y rendre le café quand même.
00:39:00 Je voudrais que vous me décodiez le voyage de Emmanuel Macron en Afrique,
00:39:03 parce qu'il y a une telle différence entre ce que je lis sur les réseaux
00:39:06 et les images que je vois sur les réseaux et ce qui se dit,
00:39:09 j'allais dire, non pas dans la Pravda, mais ce qui se dit dans les organes officiels.
00:39:16 Plus personne n'écoute ce qu'il dit, c'est ça la véritable curiosité.
00:39:20 Par contre, tout le monde a remarqué qu'il était allé en boîte de nuit le samedi soir.
00:39:24 Mais personne ne le dit sur la télé.
00:39:26 Les gens qui l'aiment bien, les gens qui ne l'aiment pas, parce qu'il avait à la main une castelle.
00:39:30 C'est pas une castelle.
00:39:32 La vraie devise française en Afrique, c'est à chaque travail, chaque journée de travail mérite une castelle.
00:39:38 C'est quoi une castelle ?
00:39:39 C'est la bière.
00:39:40 C'est la bière, c'est la bière française.
00:39:42 Et du coup, la brasserie castelle a sauté.
00:39:44 Elle a flambé.
00:39:46 Les cocktails Molotov l'ont fait flamber immédiatement, illico.
00:39:49 On a vu le président Macron avec sa castelle à la main.
00:39:52 Et dans les heures qui ont suivi...
00:39:53 Mais où ?
00:39:54 A Bangui, la coquette.
00:39:56 Donc on est allé attaquer la brasserie castelle à Bangui parce qu'Emmanuel Macron avait une bière à la main.
00:40:03 Sans doute, en tout cas, le coup de pub qui a été donné à Castel n'a pas vraiment fait les affaires de Castel.
00:40:09 C'est terrible.
00:40:11 On n'est pas très aimé, finalement.
00:40:13 On a des ennemis, vrais.
00:40:15 On a de vrais ennemis.
00:40:17 Vous préférez que je vous parle de l'amitié mutuellement profitable ?
00:40:20 Non, non, je voulais que vous me fassiez un petit décryptage de son voyage en Afrique.
00:40:24 Mais c'est court.
00:40:26 Pierre Palmade, si je voulais résumer judiciairement, on n'y comprend plus rien.
00:40:32 Non, c'est un peu compliqué.
00:40:33 On n'y comprend plus rien.
00:40:34 Et alors l'image, là encore, de la justice qui est donnée à travers cette séquence Palmade,
00:40:39 pour monsieur ou madame Tout-le-Monde, c'est vraiment... c'est pile ou face.
00:40:42 Un jour, c'est ça, le lendemain, c'est autre chose.
00:40:44 C'est étrange.
00:40:46 Tout s'explique.
00:40:47 Bien sûr.
00:40:48 Mais comme toujours, tout s'explique.
00:40:49 Mais je résume ça, là encore, de manière un peu caricaturale, en disant que personne ne comprend plus rien.
00:40:54 Si on résume, vous avez, dès le début, le parquet de Molin qui demande un placement en détention provisoire.
00:40:59 Un premier juge des libertés de la détention qui dit non.
00:41:02 Il est assigné à résidence à l'hôpital.
00:41:04 Un appel qui est fait par le parquet, donc une audience devant la Chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris.
00:41:09 La Chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris dit si placement en détention provisoire avec mandat de dépôt immédiat,
00:41:14 donc mis sous écrou immédiat.
00:41:17 Et la défense de Pierre Palmat qui fait une demande de mise en liberté auprès de la juge d'instruction.
00:41:23 Et la juge d'instruction qui dit d'accord.
00:41:26 A nouveau, placement sous contrôle judiciaire, enfin en tout cas, à nouveau l'assignation à résidence à l'hôpital.
00:41:33 Et le parquet de Molin qui fait à nouveau appel avec même un référé détention.
00:41:38 Et c'est ce qui nous amène à nouveau devant la Chambre d'instruction de la Cour d'appel de Paris en fin de semaine pour une nouvelle audience.
00:41:43 - Mais il y a une expertise médicale manifestement.
00:41:47 - La question, ce qui se passe, c'est qu'il a eu cet AVC, Pierre Palmat.
00:41:50 Il a fait un AVC juste après l'audience.
00:41:53 - Et les conséquences sont, quand je dis grave, peut-être gravissime manifestement.
00:41:57 - Importante.
00:41:58 - Il a été opéré ces dernières heures ?
00:42:00 - Alors je n'ai pas cet élément-là sur une opération.
00:42:02 Je n'ai le fait qu'il a changé d'hôpital pendant...
00:42:04 Mais c'est difficile d'avoir le détail précis de son état de santé.
00:42:08 C'est normal, ça relève du secret.
00:42:10 La question, c'est effectivement, l'AVC a eu lieu pendant le week-end,
00:42:13 qui a suivi l'audience devant la Chambre d'instruction de la Cour d'appel de Paris.
00:42:16 L'audience, c'était le vendredi.
00:42:17 À ce moment-là, quand l'avocate de Pierre Palmat vient,
00:42:19 elle arrive avec des éléments sur son état de santé, mais il n'a pas fait cet AVC.
00:42:22 Donc la question, c'est est-ce que la Cour d'appel de Paris,
00:42:25 les trois magistrats ont pris cette décision avant d'avoir des éléments sur l'AVC ?
00:42:30 Mais auquel cas, pourquoi est-ce qu'ils n'ont pas éventuellement,
00:42:34 ils ne se sont pas réunis lundi matin avant de rendre la décision ?
00:42:36 Est-ce qu'ils ont été saisis par la défense de Pierre Palmat
00:42:39 pendant le week-end en leur disant "regardez, il y a cet AVC".
00:42:42 Tout ça est assez compliqué, mais effectivement, il y a une nouvelle audience vendredi.
00:42:46 Donc on ne sait toujours pas si au final,
00:42:48 Pierre Palmat ira un jour en détention provisoire.
00:42:51 En tout état de cause, il n'est aujourd'hui pas en état physique de pouvoir être incarcéré,
00:42:54 ça c'est une certitude.
00:42:55 C'était bien de faire un point ce matin sur cette affaire que nous suivons
00:43:00 et qui nous a permis pendant quelques secondes d'échapper à notre dossier social du jour.
00:43:05 Revenons sur le Blucus Challenge.
00:43:07 Merci Noemi, sur le Blucus Challenge et ce qu'a dit Madame Borne sur les propos de Louis Boyard
00:43:14 qui je rappelle est député de la République et qui proposait de bloquer le pays,
00:43:17 ce qui est parfaitement illégal.
00:43:19 Écoutez ce que disait Madame Borne hier soir à l'émission C'est à vous.
00:43:22 Je trouve que vous voyez de la part d'un député de la République
00:43:25 qui finalement n'a pas vraiment participé au débat à l'Assemblée Nationale,
00:43:31 de considérer qu'une réforme des retraites c'est l'occasion de faire un concours sur TikTok
00:43:35 ou je ne sais quel réseau social.
00:43:37 Je pense que là aussi c'est une question de responsabilité
00:43:40 et je pense que ce n'est pas exactement ce qu'on attend d'un député.
00:43:43 Ce qui est intéressant c'est que même à l'UNEF, la présidente de l'UNEF est contre M. Boyard.
00:43:49 On va l'écouter, elle s'appelle Imane Ouellad.
00:43:51 Elle dit qu'il n'a pas à s'occuper de ça. Écoutez.
00:43:54 Les jeunes n'ont pas besoin d'avoir des députés ou des politiques qui viennent leur expliquer la vie.
00:44:00 Justement c'est ce qu'on dénonce via cette mobilisation.
00:44:02 On dénonce des politiques paternalistes où on explique constamment aux jeunes
00:44:06 comment est-ce qu'ils doivent faire leurs études, comment est-ce qu'ils doivent travailler,
00:44:09 comment est-ce qu'ils doivent vivre leur vie.
00:44:10 Et donc l'objectif là, nous, c'est que les jeunes se mobilisent eux-mêmes.
00:44:14 Ils ont déjà des réflexions, des discussions ensemble.
00:44:17 Et ce n'est pas l'intervention des politiques dans les universités qui va changer les choses.
00:44:20 Qui avait écrit cette phrase exceptionnelle ?
00:44:22 Oui, qui l'a écrite cette phrase ?
00:44:24 Qui a écrit cette phrase ?
00:44:25 Elle est géniale cette phrase.
00:44:27 Parce que vous avez Imane Ouellad qui dit que M. Boyard est paternaliste.
00:44:32 Oui, bien sûr, c'est beau.
00:44:33 Je veux dire, vous qui êtes prof d'histoire, on peut avoir un peu de recul.
00:44:37 On peut de temps en temps ne plus être militant pendant quelques secondes.
00:44:41 Ça vous est peut-être difficile, mais cette phrase...
00:44:44 C'est quoi la question ?
00:44:45 Il n'y a pas de question.
00:44:46 Ah d'accord, oui, mais alors c'est quoi la remarque sur le point ?
00:44:48 C'est une remarque que la Révolution dévore ses enfants.
00:44:50 Oui, enfin dévore ses enfants, vous allez peut-être un petit peu...
00:44:52 Bah si, je salue.
00:44:53 Vous allez beaucoup en besoin quand même.
00:44:55 En l'occurrence, ce que dit cette...
00:44:57 Je salue M. Maffezoli, qui entre à l'instant, que vous connaissez,
00:45:01 qui est un bel esprit sociologue et qui a écrit...
00:45:04 Alors lui, pour le suivre et l'inviter régulièrement,
00:45:07 lui, pardonnez-moi, ce n'est pas très joli ce que j'ai dit,
00:45:09 là, M. Maffezoli, ce qui arrive là, vous l'avez quasiment écrit depuis 5 ans.
00:45:16 Le temps des révoltes, le temps de ce qui se passe, le temps des peurs.
00:45:19 Alors là, il y a deux bouquins qui s'appellent "Le temps des peurs"
00:45:21 et "Le temps des révoltes".
00:45:23 Mais dans la logique de l'assentiment,
00:45:25 et moi, je voulais vous poser cette question toute simple.
00:45:28 Il y a deux chiffres qui apparaissent contradictoires.
00:45:30 D'abord, 72 % des gens, je crois, sont contre.
00:45:33 - Pardon ?
00:45:34 - 72 % des gens sont contre la réforme,
00:45:37 mais près de 60 % disent "elle va quand même passer".
00:45:40 Et beaucoup de gens disent "c'est contradictoire".
00:45:43 Est-ce que ça, ça entre dans la logique de l'assentiment, selon vous ?
00:45:47 - J'en sais rien.
00:45:48 Vous savez, mes livres sont très ennuyeux, donc c'est pas...
00:45:51 - C'est pas ça.
00:45:52 Déjà, vous avez une superbe couverture de William Blake.
00:45:55 - C'est très joli.
00:45:56 - William Blake, peintre.
00:45:57 - Voilà, donc vous avez un livre sur la mystique, ce livre.
00:45:59 - Si vos livres sont ennuyeux, arrêtez.
00:46:02 J'ai déjà un monsieur qui fait de l'ironie en permanence avec Vincent Herouet,
00:46:06 qui dit "tout ça n'est rien".
00:46:07 Si vous vous y mettez...
00:46:09 - Je suis poli, parce qu'en général, dans mes livres, je dis qu'ils sont assez chiants.
00:46:12 - D'accord.
00:46:13 Mais qu'est-ce que ça veut dire, dans la logique de l'assentiment ?
00:46:16 - Vous souvenez de Churchill, quand il dit "je ne crois au gros sondage
00:46:19 que ceux que j'ai d'abord trafiqués".
00:46:21 Donc je pense qu'il faut se rendre compte que le sondage ne veut plus dire grand-chose.
00:46:25 Le vrai problème, c'est pas la retraite.
00:46:28 Le vrai problème, c'est pas le pouvoir d'achat.
00:46:30 Le vrai problème, c'est pas l'inflation, des trucs comme ça.
00:46:33 Ça, ce sont des prétextes dont on se sert, bien évidemment.
00:46:36 Il y a un changement de fonds qui est en jeu actuellement.
00:46:39 "La longue durée des histoires humaines", disait Brodel.
00:46:42 Eh bien, c'est le fait qu'on est en train de passer d'une société à une autre,
00:46:45 chaque trois siècles que cela se passe, c'est ainsi.
00:46:47 - Mais on passe dans quelle société ? Vous me faites peur.
00:46:49 - Il faut avoir peur. Il faut avoir peur.
00:46:52 - Mais c'est laquelle, celle qui arrive, rassurez-moi ?
00:46:56 - Vous sourirez. - C'est laquelle, celle qui arrive ?
00:46:59 - Eh bien, certains l'appellent cela la post-modernité.
00:47:02 Je suis de ceux-là, c'est-à-dire où la valeur travail ne sera plus à l'ordre du jour,
00:47:06 où à bien des égards, le rationalisme ne sera plus à l'ordre du jour,
00:47:10 où le progressisme ne sera plus à l'ordre du jour.
00:47:13 - Et qu'est-ce qui sera à l'ordre du jour ?
00:47:15 - Vous allez le voir. - Mais quoi ?
00:47:17 Des points de conflits ? Attendez, arrêtez.
00:47:19 - Vous savez que je suis, parmi mes livres, j'ai écrit "Le temps des tribus".
00:47:23 - Oui. - Et c'était le fait que c'était l'idéal communautaire qui était en gestation.
00:47:27 Ce n'est pas l'individualisme. Être ensemble pour être ensemble.
00:47:30 Ce ne sera plus le rationalisme, c'est l'émotionnel.
00:47:33 Ce qui est en train de se passer actuellement, c'est de l'émotionnel, en acte,
00:47:36 comme les gilets jaunes, comme les boules rouges, comme les combats de la liberté, etc.
00:47:40 Et ce ne sera plus le demain, on rasera gratis.
00:47:43 - C'est un peu quand même théorique, parce que, allez, dire ça,
00:47:45 qui a écrit 900 euros par mois, si vous me permettez, monsieur Maffesoli,
00:47:48 c'est un peu... - Non mais, cher Amélie, voilà.
00:47:50 - C'est un peu Collège de France. - Si vous m'invitez...
00:47:52 Oui, mais je suis prof de la Sorbonne.
00:47:54 - Oui, je suis d'Aquaregou, mais allez.
00:47:56 - Si vous m'invitez, c'est pour que j'essaie de dire ce qui me paraît être de fond,
00:47:59 un inconscient collectif. Soyez attentifs à ce que je dis.
00:48:02 Un inconscient... Ce n'est pas parce que vous avez une très belle chemise d'aujourd'hui,
00:48:05 c'est pas ce que l'on dit devant toi, etc., que je ne peux pas dire ce que j'ai envie de dire.
00:48:10 En la matière, il y a un mouvement de fond qui est en jeu actuellement.
00:48:13 Ce n'est pas dans la conscience, c'est dans l'inconscient collectif.
00:48:17 Et cet inconscient collectif ne se reconnaît plus dans les classes au pouvoir.
00:48:20 Et les formes parties ou les syndicats ne représentent plus grand-chose.
00:48:25 - Ce n'est pas ce qu'on voit en ce moment.
00:48:27 Mais on va marquer une pause. On va marquer une pause.
00:48:30 Parce qu'Emmanuel Macron aura réussi ce truc formidable à relancer les syndicats.
00:48:34 - Oui, mais je vais voir si ça va durer longtemps.
00:48:37 - On va marquer une pause et on revient avec M. Maffesoli.
00:48:41 - C'est pas une catastrophe d'en lancer les syndicats.
00:48:45 - Comment ? - Dans une société équilibrée, ça aurait été au moins une chose.
00:48:48 - Mais bien sûr. Moi, je préfère les syndicats aux gilets jaunes.
00:48:51 - La pause, la pause, la pause. La pause à tout de suite.
00:48:54 Il est 12h01 et c'est Barbara Durand qui nous rappelle les titres.
00:49:01 Le blocus challenge défendu par Manuel Bompard dans une vidéo.
00:49:05 Louis Boyard a appelé les étudiants à bloquer les lycées et les universités.
00:49:11 Je pense que la volonté de Louis Boyard, c'était d'appeler la jeunesse à se mobiliser.
00:49:15 Et je crois que ça a fonctionné.
00:49:17 A déclaré ce matin sur BFM le coordinateur de la France Insoumise.
00:49:21 Pagaille en vue dans les transports en commun.
00:49:23 Aujourd'hui, 80% des TGV et TER sont annulés du côté de la SNCF.
00:49:28 Côté RATP à Paris, la plupart des lignes de métro ne circuleront qu'aux heures de pointe.
00:49:32 Exemple, avec un trois sur trois sur la ligne 2 entre 5h30 et 10h30 et 16h30 et 20h.
00:49:39 Entre 25% et 50% des trains circuleront sur les lignes A et B du RER.
00:49:44 Toujours à Paris, les éboueurs appelées à la grève reconductible par la CGT.
00:49:49 Dans la capitale, les poubelles n'ont pas été collectées dans 4 arrondissements.
00:49:53 Hier, un des trois incinérateurs est également bloqué par les agents de la ville,
00:49:58 empêchant ainsi les déchets d'être brûlés.
00:50:01 Désolé, il publie donc deux livres en même temps.
00:50:03 D'ailleurs, je ne sais pas pourquoi vous les publiez en même temps.
00:50:05 Vous seriez venu deux fois autrement.
00:50:07 La logique de l'assentiment.
00:50:09 Vous auriez pu faire un petit coffret.
00:50:11 La logique de l'assentiment et le temps des peurs.
00:50:13 Votre éditeur, vraiment, vous écrit.
00:50:15 Mais on essaye de comprendre ce qui se passe aujourd'hui.
00:50:17 Et moi, je trouve que dans la logique de l'assentiment, il y a un passage formidable
00:50:20 qui illustre peut-être notre époque, et je voulais vraiment vous le soumettre.
00:50:23 Ça s'appelle une soumission cadenassée par les élites.
00:50:26 Voilà ce que vous écrivez.
00:50:27 "Le prophète est celui qui se souvient de l'avenir."
00:50:30 C'est Léon Bloy qui dit ça.
00:50:32 Voilà bien ce qu'est la puissance d'obédience.
00:50:35 Un élan spirituel induit par la soumission à une autorité, celle de la nécessité.
00:50:41 Voilà ce que refuse le pouvoir établi et l'élite déconnectée,
00:50:46 tout simplement parce que ceux-ci considèrent que c'est à eux.
00:50:49 Et à eux seuls que l'on doit la soumission aux lois qu'ils élaborent,
00:50:55 a priori qu'ils entendent imposer d'une manière souveraine,
00:50:58 oubliant de ce fait que la vraie autorité est celle venant du peuple,
00:51:01 dont ils ne sont que les vacataires.
00:51:03 Eh bien, je pense que vous avez résumé la situation d'aujourd'hui.
00:51:06 C'est bien écrit, hein ?
00:51:08 Oui, mais arrêtez, je suis d'accord avec vous.
00:51:10 Non, mais expliquez !
00:51:11 Écoutez, cher ami, on est en train de vivre un moment,
00:51:13 comme cela arrive régulièrement, où il y a une faillite des élites,
00:51:16 c'est-à-dire politiques, journalistes, experts de tous ordres,
00:51:21 ceux qui vont sur les fameux plateaux, c'est amusant, ça, ce côté théâtral,
00:51:24 on va sur les plateaux, etc.
00:51:25 Il y a une faillite de ces élites,
00:51:27 et qui simplement reste sur des valeurs dépassées, déphasées,
00:51:30 je les ai dit tout à l'heure, ces valeurs.
00:51:32 Le travail n'est pas une valeur déphasée, là, je pense que vous vous trompez.
00:51:35 Le travail n'est pas une valeur déphasée.
00:51:37 On aurait pu, j'aurais pu, ici, je ne l'ai pas fait, citer Péguy.
00:51:41 Tout commence en mystique, tout s'achève en politique.
00:51:44 Mais quand la politique cesse, il y a la mystique qui revient.
00:51:47 Pour moi, c'est ce qui est en jeu actuellement.
00:51:49 Alors, oublions le mot mystique, mais quelque chose qui revient,
00:51:52 un désir du spirituel, pas simplement être dominé par la valeur travail,
00:51:56 par le productivisme, par la consommation.
00:51:58 Un de mes grands amis, Jean Baudrillard, qu'on ne lit plus malheureusement,
00:52:01 a écrit en son temps, et là, d'une manière prophétique,
00:52:03 la société de consommation, le système des objets,
00:52:06 et il est monté la faillite de cela.
00:52:08 Alors voyez-vous, c'est ce qui est en jeu, c'est ce qu'on ne veut pas voir,
00:52:11 qu'on ne sait pas voir.
00:52:12 - On ne sait pas voir. - On vous invite.
00:52:14 Un peuple qui se rebelle contre ses élites,
00:52:16 tout cela pour rappeler que les soulèvements ne sont qu'une saine réaction
00:52:19 d'un corps social, ne se reconnaissant plus dans ceux qui sont censés les représenter.
00:52:23 Cette réaction s'affirme comme une idéosophie verticale
00:52:27 et orgueilleuse en ce qu'elle est, à la prétention de faire la vie en société.
00:52:33 Mais pourquoi tout à l'heure, à ce moment-là,
00:52:35 lorsque l'on a imaginé la suite du conflit,
00:52:40 vous avez semblé dire qu'au fond, ça ne tiendrait pas longtemps.
00:52:44 Vous avez dit "Oh, le syndicat, ce n'est pas sûr que ça tienne".
00:52:47 - Ne confondons pas. J'ai dit que le syndicat, c'était fini.
00:52:49 Les partis politiques, c'est fini. La forme partie et la forme syndicale, c'est-à-dire la représentation.
00:52:53 - Mais votre sentiment sur ce qui se passe dans les trois prochaines semaines ?
00:52:55 - Par contre, c'est leur métier, il faut qu'ils récupèrent un mouvement social.
00:52:57 - Votre sentiment sur les trois prochaines semaines ?
00:52:59 - Ah, ça va durer. Pour moi, nous ne sommes qu'au début, en quelque sorte,
00:53:02 de ces soulèvements. Avant, celui-là...
00:53:04 - Non, mais celui-là !
00:53:05 - Oui, mais vous savez, notre société est comme un lac à l'eau étale, ça ne bouge pas.
00:53:10 En dessous, ça grouille. Et de temps en temps, des grosses bulles...
00:53:13 - Et donc là, c'est une grosse bulle ?
00:53:14 - Et bien, il y aura une autre bulle.
00:53:16 - Non, mais là, les trois prochaines semaines, est-ce que ça...
00:53:18 Oui, parce que c'est bien d'écrire des bouquins et de faire de la théorie,
00:53:20 mais moi, je voudrais savoir comment vous analysez la situation d'aujourd'hui.
00:53:24 Est-ce qu'on en est là aujourd'hui ?
00:53:25 - J'ai cité Léon Blois, le prophète, c'est celui qui se souvient de l'avenir.
00:53:29 L'idée, c'est qu'il est en train de revenir au nouveau Moyen-Âge.
00:53:32 - Oui, j'entends bien, mais les trois prochaines semaines ?
00:53:35 - Mais ça, j'en sais rien.
00:53:36 - Ah bah si, c'est à vous de l'analyser !
00:53:38 - Non, moi, j'analyse sur la longue durée. J'hésitais, bon.
00:53:41 Alors, qu'est-ce que c'est que la longue durée ?
00:53:43 C'est qu'on voit des événements qui sont des avénements.
00:53:46 Événements tels que ce qui se passe aujourd'hui,
00:53:49 avénements d'une autre société. Voilà ce qui est en jeu.
00:53:52 Alors, dans les trois semaines qui vont venir, manifestement,
00:53:55 il va y avoir des soulèvements, des insurrections, des révoltes.
00:53:58 Alors, actuellement, comme l'essence était celui des Gilets jaunes,
00:54:02 comme je ne sais plus pour les Beaux-Nez-Rouges ce que c'était,
00:54:04 enfin, peu importe, les convois de la liberté, pareil.
00:54:07 Actuellement, c'est les retraites. On peut penser que ça va durer.
00:54:10 Trois semaines, ce n'est pas grand-chose, jamais.
00:54:12 - Oui, mais... - Pas grand-chose, trois semaines.
00:54:14 - C'est énorme, trois semaines. Trois semaines de blocage dans le pays.
00:54:16 - L'autre travail à nous, c'est de voir sur la longue durée, encore une fois.
00:54:18 - Trois semaines, parce que moi, j'ai le sentiment, quand j'écoute la CGT,
00:54:21 d'une position... C'est-à-dire que vous, vous êtes en grève, par exemple ?
00:54:23 - Bien sûr. - Donc, prof d'histoire, vous ne faites plus de grève ?
00:54:25 - Bien sûr. - Donc, vous élèvez jusqu'à la fin du...
00:54:28 - On va voir après comment les choses... - Dans votre établi...
00:54:31 - Cette semaine, il ne va pas y avoir beaucoup d'heures de cours.
00:54:33 - Toute la semaine ? - Après, vous savez comment ça se passe dans une grève.
00:54:37 - C'est très chaleureux. - Il y a des assemblées générales de grévistes.
00:54:40 Et jour après jour, avec les collègues, on va... - Combien vous êtes de profs à faire grève ?
00:54:43 - À titre personnel, j'ai encouragé mes collègues à s'inscrire dans une reconduction cette semaine.
00:54:46 - Combien vous êtes de profs en grève ? Vous êtes lycée ou collège ?
00:54:49 - Moi, je suis dans un lycée, on a une centaine de collègues et là, je n'ai pas eu le temps...
00:54:53 - Pourcentage ? - C'est ce que je vais faire en sortir de l'émission.
00:54:55 Je vais appeler ma proviseure pour demander le taux de grévistes.
00:54:57 - Pourcentage ? - Jusqu'à présent, on avait des taux de grévistes autour de 65 % dans l'établissement.
00:55:02 - Oui, parce que si, effectivement, toutes les établissements sont...
00:55:06 Et vous, a priori, vous ferez grève tous les jours, a priori, vous ?
00:55:10 - Les jours où j'ai cours, c'est comme ça que ça se passe.
00:55:13 Je ne vais pas me déclarer avec des grévistes les jours où je n'ai pas cours.
00:55:15 Les jours où j'ai cours, oui, j'appellerai. D'ailleurs, je n'appelle pas, je suis à l'Assemblée Générale des Grévistes.
00:55:20 - Donc, à titre personnel, et vous ne sortez pas de la grève tant que le gouvernement n'a pas sa...
00:55:25 - En tout cas, le mouvement, il peut y avoir des fois une journée où on décide
00:55:29 peut-être d'être un peu moins dans la reconduction, mais globalement, on s'inscrit dans le mouvement,
00:55:33 un mouvement répété et successif, ça c'est clair.
00:55:35 - Vincent Herouet, vous êtes un spécialiste de la politique comme nous tous, et puis vous tous, je pose la question,
00:55:40 on n'a pas vu ça quand même, ce bras de fer se mettre en place.
00:55:44 Certains disent oui, voilà, c'est la cosi...
00:55:46 - Sur un bras de fer, celui-là ? - Oui.
00:55:47 - Je ne sais pas, moi j'ai l'impression que les Français, alors je réfléchissais au sondage que vous exhibiez tout à l'heure
00:55:53 avec les deux tiers des Français qui sont pour la grève et presque autant qui pensent qu'elle ne mènera à rien
00:55:57 et que la réforme passera, moi je crois que les Français, vis-à-vis du pouvoir comme vis-à-vis des syndicats,
00:56:03 se méfient un peu de ceux qui prétendent améliorer leur vie en la leur rendant impossible.
00:56:09 C'est-à-dire que, bon, la vie est très compliquée aujourd'hui pour un tas de gens,
00:56:14 pas pour vous et moi, mais pour beaucoup de gens qui ne pouvaient pas faire garder leurs enfants, etc.,
00:56:20 qui n'ont pas télétravail et autres.
00:56:22 Bon, ils voient le mouvement, ils gardent une certaine distance avec cette histoire de retraite qui est incompréhensible au demeurant,
00:56:28 mais en même temps, ils ne font pas confiance au syndicat.
00:56:31 - 65% de soutien à l'action syndicale, Monsieur. - Bien sûr, bien sûr.
00:56:34 - Il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre.
00:56:37 - 65%, Monsieur. Celle de l'aventriloquie, comme vous voulez.
00:56:40 - Mais oui, mais oui, mais il y a combien de gens qui votent pour les syndicats ? Il y a combien d'adhérents aux syndicats ?
00:56:43 - 65%, Monsieur. - Il n'y a pas un pouvoir en France qui soit aussi illégitime ?
00:56:47 - Eh vous savez, vous savez, ce qui est... - Ce n'est pas mon enjeu, ce n'est pas que moi.
00:56:51 - Ce qui est français est insignifiant. - Je peux me faire entendre, moi aussi, en plus grand.
00:56:55 - C'est excessif et insignifiant, Monsieur. Je vous le dis.
00:56:58 - Mais personne ne vote pour les syndicats. - Vous allez venir avec moi en manif, et on va vous filer le micro.
00:57:01 - Vous allez dire "millions de personnes", vous n'êtes pas d'accord avec les syndicats.
00:57:04 - C'est pour ça que j'ai déjà été tondu à l'immigration, fusillé pendant la Révolution.
00:57:08 - Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas le problème. - De quoi vous parlez, Monsieur, en fait ? Je ne sais pas trop quoi, là.
00:57:12 - Vous êtes en train de nous parler de la Révolution, encore ? - C'est trop facile.
00:57:14 - Vous allez nous reparler de Che Guevara, encore ? - Pourrait, pourrait.
00:57:17 - Mais oui, parce que c'est une... Comment voulez-vous que je fasse confiance à quelqu'un qui idole à Che Guevara ?
00:57:21 - C'est délicieux, Monsieur. - Vous êtes discrédité à jamais de répondre.
00:57:24 - Je vous prête vous, mais c'est normal, c'est votre position de classe, Monsieur, c'est normal.
00:57:28 - Je suis allé à Cuba, et j'ai des proches des Cubains qui s'en parlent, alors que vous, vous êtes du côté des tortionnaires.
00:57:34 - Vous direz Olivier Dussopt à l'Assemblée, détendez-vous. - Vous êtes du côté de la force, vous êtes du côté de la violence, vous êtes du côté des forts.
00:57:39 - Détendez-vous, Monsieur. Respirez, ouvrez vos chakras, je vous jure, ça va bien se passer.
00:57:44 - En attendant, il y a 65% des Français qui soutiennent l'action syndicale. - Vous entendez le mépris, ça va bien se passer.
00:57:50 - C'est difficile, c'est un mouin, c'est difficile. - Toujours le mépris, c'est bon, c'est bon.
00:57:54 - Je vois que c'est difficile pour vous, mais je le comprends. - Il est excellent, dans le mépris, il est très bon.
00:57:59 - Je m'inspire, visiblement, vous êtes mon maître. - Non, mais bon, on essaye d'avoir, en tout cas moi, d'avancer avec honnêteté intellectuelle.
00:58:08 - Si je peux revenir une seconde... - Soutien les syndicats. - Merci.
00:58:11 - Un soutien à la démarche. - Si je peux revenir une seconde... - Oui, revenez.
00:58:16 - Au livre de Michel Maffesoli, il y a un mot qui vous a fait un peu sursauter, j'ai senti que vous n'étiez pas d'accord, sur le travail.
00:58:23 - Oui. - Michel a dit en effet que le travail n'était plus une valeur. C'est une question, c'est-à-dire que Laurence Rossignol d'ailleurs au Sénat a dit...
00:58:30 - En France peut-être, mais pas dans les pays européens. - Non, non, non, partout, partout. - D'ailleurs en Espagne...
00:58:35 - Vous confondez, pardonnez-moi. - Ou au Portugal. - Est-ce que je peux terminer ? - Oui.
00:58:38 - Une seconde, je ne vais pas faire comme monsieur, mais est-ce que je peux terminer ? Elle a dit le travail n'est pas une valeur.
00:58:43 - Le travail c'est marchand, d'accord ? Ce n'est pas forcément la valeur travail. Ça c'est une question, ça ne veut pas dire que lorsqu'on conteste la valeur travail, on conteste l'effort.
00:58:53 - Ça ne veut pas dire du tout. Mais quand monsieur parlait du Moyen-Âge, ça veut dire qu'on fait la différence entre ce qui relève de l'œuvre et ce qui relève du travail.
00:59:00 - N'est-ce pas ? Entre l'ouvrier et le travailleur. Et ça, pardonnez-moi, c'est les États-Unis qui ont commencé à donner le là. Oui ou non ?
00:59:06 - Voilà, c'est un mouvement de fond. Et Michel Maffesoli a raison. Voilà.
00:59:10 - Je vais dire une petite chose là-dessus. Parce que la valeur travail, moi je me souviens d'avoir discuté avec un président précédent, c'était Sarkozy, qui est le premier à lancer cela.
00:59:20 Et je lui avais montré dans une discussion intime, privée, qu'il ne faisait qu'être marxiste. C'est au milieu du capital de Karl Marx qu'il y a cette expression "Valeur travail".
00:59:31 C'était une nécessité devient une valeur. Et en effet, c'est le protestantisme, c'est l'américanisation du monde. Et c'est cela qui est refusé.
00:59:40 C'est cette américanisation qui est contestée actuellement, pas forcément d'une manière consciente. Et de fait, c'est plus la valeur travail qui va prédominer. C'est amusant.
00:59:48 - Quelle autre valeur va prédominer ?
00:59:50 - Pour moi, c'est le qualitatif de l'existence. Faire de sa vie une œuvre d'art. Ne plus perdre sa vie à la gagner. Des quantités d'expressions de cette ordre qui sont sloganesques, mais qui a bien des égards.
00:59:59 - Et qui va payer ?
01:00:01 - L'argent ne va plus être la chose la plus importante. Vous gagnez bien votre vie.
01:00:06 - Non mais qui va payer dans votre système ?
01:00:10 - Il est en train de revenir défendre.
01:00:13 - Moi je veux bien faire de ma vie une œuvre d'art, mais qui va payer ?
01:00:16 - Écoutez-moi, tapez sur internet.
01:00:18 - Pardonnez-moi d'être un peu... Je suis un peu rat du gazon.
01:00:22 - Je vais vous dire une chose. Regardez sur les réseaux sociaux actuellement, les mots qui reviennent, des mots un peu ringards. Solidarité, échange, partage, des choses de cet ordre.
01:00:32 - Moi j'étais il y a deux jours dans mon petit village de Sevelle.
01:00:34 - C'est l'église de Rome.
01:00:35 - Écoutez-moi, je vois telle voisine qui dit "je n'ai plus d'argent pour payer". L'autre voisine lui dit "viens manger ce soir chez moi".
01:00:40 - Voilà des trucs anecdotiques, de rien du tout. Mais soyez attentifs à cela.
01:00:44 - Gérard, si on peut poser les deux termes de l'équation qui expliquent la crise d'une façon générale de la société d'aujourd'hui.
01:00:51 - Vous avez totalement raison, je pense notamment, on le voit chez les jeunes, le travail n'a plus la place qu'il avait avant.
01:00:57 - Bien sûr, bien sûr.
01:00:58 - Les employeurs vous le disent, quand les jeunes viennent ils disent "comment je vais pouvoir m'organiser pour mes projets, pour Maxman, etc."
01:01:04 - Exactement.
01:01:05 - Ils ne veulent plus faire d'heures supplémentaires, tout ça. Donc c'est vrai.
01:01:07 - Mais ce que dit Pascal, il a totalement raison aussi. Moi je veux bien, mais il y a un moment où il faut que quelqu'un, il faut que s'il n'y a pas de travail,
01:01:15 - Donc s'il n'y a pas de création de richesse, le système ne tient pas. Donc il va falloir concilier les deux.
01:01:20 - Gérard, vous confondez. Vous confondez le travail et l'effort.
01:01:25 - La valeur.
01:01:26 - Parce que l'effort, c'est un travail qui a... L'oeuvre, c'est un travail qui a du sens. Et ce que les gens veulent du sens.
01:01:32 - C'est la valeur.
01:01:33 - Et c'est ça, voilà.
01:01:34 - Non mais ça, j'entends.
01:01:35 - C'est intrinsèquement dans le travail.
01:01:37 - J'entends. Bon, Charlotte qui a peu parlé, je le regrette toujours.
01:01:41 - Non, non, mais...
01:01:42 - Charlotte a peu parlé, je n'aime pas quand Charlotte parle peu parce que ce que vous dites généralement est...
01:01:45 - Faire confiance à des communistes pour sortir du matérialisme, c'est osé.
01:01:48 - C'est tout. Répétez cette phrase.
01:01:51 - Faire confiance à des communistes pour sortir du matérialisme, c'est osé.
01:01:54 - Non, mais c'est pas le problème. Le problème, c'est que c'est le matérialisme qui n'est plus à l'ordre du jeu.
01:01:58 - Mais je sais bien.
01:01:59 - Bon, j'ai bien compris. Alors un mot sur... Un mot, un mot, un mot. J'ai deux, trois petites infos encore.
01:02:03 - Ah bah oui, non mais on essaie d'éviter le débat.
01:02:05 - Les gens, ils ont pour le moment, en tout cas très prosaïquement,
01:02:07 les gens, ils ont juste envie de pouvoir ne pas être à découvert le 5 du mois.
01:02:10 - Voilà, pardon de revenir dans quelque chose à séquestrer.
01:02:13 - Je suis d'accord avec vous.
01:02:14 - Mais non, mais donc c'est intéressant parce qu'en effet, on retrouvait ça déjà dans le mouvement des Gilets jaunes.
01:02:17 Il y a moins cette histoire de jalousie que cette question de dignité par rapport au travail.
01:02:21 Donc c'est pas si has-been que ça.
01:02:23 C'est la question de dire "je travaille et je ne peux plus vivre décemment de mon travail".
01:02:27 Pas des aides de l'État, pas de la solidarité étatique, de mon travail.
01:02:32 - Oui, mais le paradoxe, c'est que les types de la raffinerie qui sont en grève, c'est ceux qui gagnent le mieux.
01:02:37 - Là, c'est au-dessus.
01:02:38 - Et ils gagnent 3 ou 4 000 euros par mois.
01:02:40 - Allons-y, un petit coup, je m'agréviste.
01:02:42 - Allons-y, hop, en passant, ça mange pas faim.
01:02:45 Le dernier coup de griffe, comme disaient les Romains.
01:02:47 Écoutez-moi bien, je vais vous dire un truc.
01:02:49 En attendant, surtout, ce que les Français ne peuvent plus vivre,
01:02:52 c'est d'avoir les déambulations de M. Macron à Rungis,
01:02:55 en disant, effectivement, les Français qui se lèvent tôt en reprenant le mantra de Sarkozy en 2010.
01:03:00 Alors même que les gens ne vivent pas d'ignoment de leur travail,
01:03:03 que leur salaire n'augmente pas.
01:03:05 3% d'augmentation générale des salaires en 2022, avec une inflation à 14%.
01:03:10 Le problème, c'est celui-là.
01:03:11 - Avançons.
01:03:12 - Tout le reste, c'est libératif.
01:03:13 - Charlotte, et après, on change.
01:03:15 - Vous avez parfaitement raison sur Emmanuel Macron.
01:03:17 Maintenant, le mouvement des Gilets jaunes nous a appris autre chose.
01:03:20 C'est qu'ils ne faisaient pas non plus confiance aux syndicats en raison de leur politisation.
01:03:24 Pas en raison de la protection, en raison de leur politisation.
01:03:27 - Là, vous avez l'impression qu'ils font pas confiance aux syndicats ? Sérieusement ?
01:03:29 - Ah, à la démarche ?
01:03:31 - À la démarche des syndicats, oui.
01:03:33 - Vous savez ce que vous allez faire, madame Dandela ? Je vais faire la même.
01:03:35 Je vous le propose comme à Pascal Praud.
01:03:37 Vous venez avec nous dans les manifestations, dans les cortèges.
01:03:40 On prend le micro et vous dites "Salut, vous faites pas confiance aux syndicats".
01:03:43 Et on va bien rigoler pendant un minute.
01:03:45 - Mais vous savez très bien qu'à ce jeu-là, moi si...
01:03:47 - Il y a des millions de Français dans les rues à l'appel des organisations syndicales.
01:03:50 - Si je vous amène dans une réunion du CAC 40, avec les présidents du CAC 40...
01:03:54 - Ah, mais moi, je veux pas y aller. C'est indifférent.
01:03:55 Et moi, je parle pas du CAC 40.
01:03:56 Par contre, les organisations syndicales et les mouvements sociaux de cette fois-ci parlent.
01:03:59 - Monsieur Amart, est-ce que vous êtes d'accord ?
01:04:00 - Les salariés nous font confiance. Arrêtez de dire le contraire.
01:04:02 - Non, mais attendez. Est-ce que vous êtes d'accord ?
01:04:04 Je vous ai parlé du mouvement des Gilets jaunes.
01:04:05 Est-ce qu'à l'époque, il n'y a pas eu une remise en cause à l'intérieur de vos syndicats ?
01:04:08 - Tout à fait.
01:04:09 - Bon, bah merci.
01:04:10 - Ecoutez ce qu'on dit, en fait.
01:04:11 - Mais écoutez aussi ce que moi, je vous dis.
01:04:13 Vous êtes en train de parler en 2023, madame.
01:04:15 Et en 2023, les Français nous font confiance.
01:04:17 Arrêtez de dire le contraire.
01:04:18 - J'ai pas dit le contraire. J'ai dit qu'ils contestaient votre contestation.
01:04:22 - Il y a 12...
01:04:23 - C'est pas très clair, donc précise.
01:04:24 - Calmez-vous, en fait.
01:04:25 - Non, mais je suis très calme.
01:04:26 - Non, vous êtes...
01:04:27 - Ça va cinq minutes.
01:04:28 - Vous regardez de côté, comme ça, c'est impossible de vous parler.
01:04:29 - Ça fait une heure et demie d'émission.
01:04:30 Il y a des millions de Français dans la rue.
01:04:31 Et à chaque fois que vous parlez, c'est pour dire une dégueulasseur sur les organisations syndicales.
01:04:34 - Non, mais c'est pas vrai.
01:04:35 - Ça va cinq minutes.
01:04:36 - C'est absolument faux.
01:04:37 - Ça va vos niveaux idéologiques.
01:04:38 - Franchement, alors ça, je le prends...
01:04:39 - Il y a que vous qui êtes névrosistes.
01:04:40 - Oui, c'est ça.
01:04:41 - Non, non, ça, je le prends pour moi.
01:04:42 - Très bien, vous allez le prendre pour vous, c'est pas grave.
01:04:43 - Non, mais d'abord, ce que vous dites n'est pas bien, parce que c'est pas vrai.
01:04:44 - Oui, j'ai entendu des tas de trucs pas bien depuis tout à l'heure.
01:04:45 - Ce que vous dites n'est pas bien.
01:04:46 - Et donc, je vous répète.
01:04:47 - Non, mais c'est la gauche monde.
01:04:48 - Vous arrêtez de dire des trucs en permanence.
01:04:49 - Vous arrêtez...
01:04:50 - On est dans une réunion...
01:04:51 - Monsieur...
01:04:52 - Monsieur Amard, monsieur Amard.
01:04:53 - Massif, arrêtez de dénigrer les organisations syndicales.
01:04:54 - Monsieur Amard, non seulement nous ne les dénigrons pas, mais on leur donne la parole.
01:05:17 - Vous ne les dénigrez pas, mais on leur donne la parole.
01:05:43 - Vous ne les dénigrez pas, mais on leur donne la parole.
01:06:10 - Vous ne les dénigrez pas, mais on leur donne la parole.
01:06:38 - Vous ne les dénigrez pas, mais on leur donne la parole.
01:07:07 ivries sur scène, ivries.
01:07:08 ...
01:07:23 ...
01:07:29 -Il y a des enfants. -Elle ne peut pas.
01:07:32 -Il y a des enfants. -Il y a des enfants.
01:07:36 ...
01:07:43 -C'est le 9e film de la saga "Rocky".
01:07:46 C'est d'ailleurs le 1er sans Sylvester Stallone.
01:07:49 C'est Apollo Kuit qui se battait avec Rocky.
01:07:54 Ils ont déprogrammé le film dans certaines salles
01:07:58 parce qu'il y avait trop de chauffourées.
01:08:03 -Est-ce que vous y voyez quelque chose à interprétation ?
01:08:06 -C'est mon travail d'interpréter.
01:08:09 L'animal humain est un animal.
01:08:12 Une société équilibrée, c'est celle qui s'est ritualisée,
01:08:17 homéopathisée la violence.
01:08:20 Quand on a ce qui est le cas pasteurisé,
01:08:24 hygiénisé, une société,
01:08:27 elle le ressort d'une manière perverse, perville.
01:08:30 Ça prend des voies détournées.
01:08:32 Il faut retrouver un moyen dionysiaque,
01:08:35 les bacchanales, les Dionysies.
01:08:38 Les gestes barrières, le port de la muselière,
01:08:41 les ceintures de sécurité dans les voitures...
01:08:45 -Il y avait des gestes barrières.
01:08:47 -J'ai écrit en 1970 un livre sur la violence totalitaire,
01:08:52 la violence de l'Etat qui hygiénise, qui pasteurise
01:08:56 et qui aboutit à des formes de violence incontrôlées.
01:09:00 C'est tout ce que j'ai à dire.
01:09:02 -C'est une bonne exposition.
01:09:04 -Ce qui me fait sourire, c'est qu'ils vous disent
01:09:07 "écoutez-moi" et que vous l'écoutez.
01:09:10 Vous êtes trop magique.
01:09:12 Vous avez un peu une expectation.
01:09:15 -On pourrait considérer que c'est des jeunes gens
01:09:18 qui ne sont pas éduqués.
01:09:21 Et qui se conduisent mal et qui ont perdu le sens
01:09:24 du vivre ensemble dans une salle de cinéma.
01:09:28 -Ce n'est pas la faute de l'Etat qui a hygiénisé la société.
01:09:32 -C'est cette pasteurisation du monde qui est dangereuse
01:09:36 et qui aboutit à des formes sanglantes.
01:09:39 -Qu'est-ce que vous appelez ça ?
01:09:41 -On ne sait pas. Peu importe.
01:09:43 Petite hygiénisation, on peut même prendre le terme.
01:09:47 -Je pense surtout aux téléspectateurs.
01:09:49 -La baston est mieux sur l'écran que dans la salle.
01:09:53 -Il faut trouver... -Non.
01:09:55 -Montaigne disait qu'il faut que les humeurs sortent.
01:09:59 -Il y a le sport pour ça.
01:10:01 Il y a le stade de foot.
01:10:03 Le stade de foot, pardonnez-moi.
01:10:05 Il y a les ultras.
01:10:07 -La révolution, c'est un show.
01:10:10 -La première, c'est les réseaux sociaux.
01:10:12 Tout ça, c'est filmé et mis sur les réseaux sociaux.
01:10:16 Et la deuxième, c'est qu'il y a quand même une question
01:10:19 qu'il faut reposer.
01:10:21 97 % des gens en prison,
01:10:24 notamment ceux qui ont commis des violences, sont des hommes.
01:10:27 -Vous voulez la parité ? -Non, sur l'éducation.
01:10:31 -Il faut éliminer les hommes.
01:10:33 -Il y a peut-être une autre façon de les éduquer.
01:10:36 Il y a peut-être un problème.
01:10:38 -Peut-être que c'est la nature.
01:10:41 Un truc qui n'existe plus.
01:10:43 -Je ne suis pas sûr que ça ne se dise pas.
01:10:46 -C'est un autre problème.
01:10:48 C'est l'éducation qui est finie.
01:10:51 -L'initiation, c'est qu'on fait ressortir le trésor
01:10:54 qu'il y a en tout en chacun.
01:10:57 La forme pédagogique et la forme éducative a fait son temps.
01:11:01 Alors que l'idée d'initier,
01:11:03 c'est faire ressortir le trésor qu'il y a en chacun.
01:11:06 Vous homéopathisez la violence.
01:11:09 L'animal humain est un animal.
01:11:11 Il faut trouver les moyens de ritualiser la violence.
01:11:15 Les fêtes des fous, le duel au premier sang,
01:11:18 les fêtes d'inversion, c'était une manière...
01:11:21 -M.Maffezoli, le temps des peurs.
01:11:24 Parfois, quand vous parlez, vous me faites peur.
01:11:28 On a peu parlé de votre livre,
01:11:30 mais je voulais qu'on écoute Geoffroy de la Lagannerie.
01:11:34 Pourquoi vous souriez ?
01:11:36 -Il venait me voir à l'époque.
01:11:39 -Vous en pensiez quoi ?
01:11:41 -Pas forcément du bien.
01:11:43 C'est typiquement la forme Wauquine.
01:11:46 Dans mon livre, j'ai un chapitre sur le complotisme,
01:11:49 et un autre sur le Wauquisme.
01:11:52 Une particularité, on l'égit d'un universalité.
01:11:55 -Ce que je trouve intéressant...
01:11:58 On va l'écouter. Il était sur France Inter.
01:12:01 Il n'y a aucune mise en perspective.
01:12:04 Et surtout, il était invité de Léa Salamé,
01:12:07 qui lui donne l'espace sur la 1re radio de France,
01:12:11 alors qu'il n'est rien.
01:12:13 -C'est effrayant. -C'est exactement le vôtre.
01:12:16 Et ça ne semble choquer que moi.
01:12:18 Je ne suis pas contre donner la parole à tout le monde.
01:12:22 Au contraire, la liberté d'expression n'a pas de prix.
01:12:25 Mais qu'on mette en perspective.
01:12:28 Il nous explique hier que la famille est fasciste.
01:12:31 -La famille, c'est à vos yeux,
01:12:34 Geoffroy de Lagannerie, conservateur, égoïste et fasciste.
01:12:38 -La famille est un mode de vie répressif.
01:12:41 -Vous n'avez pas un tantinou loin ?
01:12:43 -La simple fait de se mettre en couple divise par 5
01:12:46 la fréquentation et les sorties.
01:12:49 C'est un appauvrissement du tissu relationnel
01:12:52 qui est engagé dès qu'on s'engage dans un mode de vie familial.
01:12:56 La vie se met à avoir un centre, qui est le domestique,
01:13:00 qui produit un appauvrissement considérable.
01:13:03 -Ca peut être enrichissant.
01:13:05 -J'associe beaucoup la famille à la déperdition,
01:13:08 à la tristesse, à l'ennui, à l'obligation,
01:13:12 mais la famille, c'est l'aspiration à une vie au dehors,
01:13:15 à une vie centrée sur la rencontre,
01:13:18 la démultiplication des liens, la transitivité des liens,
01:13:22 la complexification de nos identités.
01:13:25 C'est quelqu'un qui nous présente d'autres amis.
01:13:28 L'amitié est une forme ouverte, généreuse, d'accueil,
01:13:32 qui est susceptible de produire des dispositions mentales
01:13:35 plus libertaires que la famille.
01:13:38 -On devrait se déproproger de développer le plus d'amitié possible.
01:13:42 La politique accomplit son oeuvre dans le progrès de l'amitié.
01:13:46 Pourquoi il n'y aurait pas un ministère de la famille
01:13:50 comme il y a aujourd'hui, mais un ministère de l'amitié ?
01:13:54 Pourquoi il n'y aurait pas des allocations amicales ?
01:13:57 Pourquoi, dans la fonction publique, on peut faire des rapprochements
01:14:02 de conjoints, des amis ?
01:14:04 Pourquoi, pendant le Covid, on pouvait traverser le pays
01:14:08 sans avoir besoin de l'amitié ?
01:14:10 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:14:14 avec des amis ?
01:14:15 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:14:19 avec des amis ?
01:14:20 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:14:24 avec des amis ?
01:14:25 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:14:29 avec des amis ?
01:14:31 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:14:34 avec des amis ?
01:14:36 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:14:40 avec des amis ?
01:14:41 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:14:45 avec des amis ?
01:14:47 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:14:51 avec des amis ?
01:14:52 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:14:56 avec des amis ?
01:14:58 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:15:01 avec des amis ?
01:15:03 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:15:07 avec des amis ?
01:15:08 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:15:12 avec des amis ?
01:15:14 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:15:18 avec des amis ?
01:15:19 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:15:23 avec des amis ?
01:15:25 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:15:29 avec des amis ?
01:15:31 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:15:35 avec des amis ?
01:15:36 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:15:41 avec des amis ?
01:15:42 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:15:46 avec des amis ?
01:15:48 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:15:52 avec des amis ?
01:15:54 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:15:58 avec des amis ?
01:16:00 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:16:04 avec des amis ?
01:16:06 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:16:10 avec des amis ?
01:16:12 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:16:16 avec des amis ?
01:16:18 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:16:22 avec des amis ?
01:16:24 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:16:28 avec des amis ?
01:16:30 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:16:34 avec des amis ?
01:16:36 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:16:40 avec des amis ?
01:16:42 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:16:46 avec des amis ?
01:16:48 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:16:52 avec des amis ?
01:16:54 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:16:58 avec des amis ?
01:17:00 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:17:04 avec des amis ?
01:17:06 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:17:10 avec des amis ?
01:17:12 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:17:16 avec des amis ?
01:17:18 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:17:22 avec des amis ?
01:17:24 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:17:28 avec des amis ?
01:17:29 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:17:34 avec des amis ?
01:17:35 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:17:40 avec des amis ?
01:17:41 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:17:46 avec des amis ?
01:17:47 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:17:52 avec des amis ?
01:17:53 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:17:58 avec des amis ?
01:17:59 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:18:03 avec des amis ?
01:18:05 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:18:09 avec des amis ?
01:18:11 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:18:15 avec des amis ?
01:18:17 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:18:21 avec des amis ?
01:18:23 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:18:27 avec des amis ?
01:18:29 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:18:33 avec des amis ?
01:18:35 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:18:39 avec des amis ?
01:18:41 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:18:45 avec des amis ?
01:18:47 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:18:51 avec des amis ?
01:18:53 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:18:57 avec des amis ?
01:18:59 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:19:03 avec des amis ?
01:19:05 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:19:09 avec des amis ?
01:19:11 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:19:15 avec des amis ?
01:19:17 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:19:21 avec des amis ?
01:19:23 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
01:19:27 avec des amis ?
01:19:29 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
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01:19:35 Pourquoi on ne peut pas faire de rapprochements
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