L'Heure des Pros du 06/03/2023

  • l’année dernière
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 C'est prévu.
00:00:02 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin.
00:00:05 Cet homme qui danse sur la musique de Nat King Cole à l'issue d'une messe d'enterrement de sa compagne.
00:00:13 Cet homme qui reprend les gestes qu'il avait peut-être appris lui-même à Agnès et qui rallume les souvenirs.
00:00:20 L'espace de quelques secondes.
00:00:23 Cet homme qui rend hommage à la femme qu'il aimait sur le parvis de l'église sainte Eugénie de Biarritz.
00:00:30 Cet homme que l'on voit au fond de l'image.
00:00:34 Se prénomme Stéphane et personne n'oubliera ce swing qui célébrait la joie de vivre d'Agnès Lassalle,
00:00:41 professeure d'espagnol que l'injustice, la folie ou la cruauté de l'existence ont tué.
00:00:48 Parmi les images qui défilent chaque jour sous nos yeux, cette séquence de 120 secondes entre dans notre mémoire,
00:00:55 intime pour ne jamais plus en sortir.
00:00:58 Quelle dignité, quel courage, quel amour faut-il pour accepter de danser encore lorsque la mort frappe.
00:01:06 Il y a dans cette volonté de défier le ciel le cri des vivants qui savent qu'un jour viendra à leur tour,
00:01:12 mais ne se résolvent pas à baisser les bras, alors dansons en attendant la mort.
00:01:18 Il est 9h, Barbara Durand.
00:01:21 A la veille d'une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites,
00:01:30 le Sénat a adopté l'article 2 créant un index senior dans les entreprises,
00:01:34 mais uniquement pour celles comptant plus de 300 salariés.
00:01:37 Elles seront donc obligées de publier des indicateurs sur l'emploi des plus âgés sous peine de sanctions financières.
00:01:43 Après le grave accident ferroviaire survenu la semaine dernière en Grèce,
00:01:47 le chef de gare mis en cause pour avoir commis une erreur fatale a été inculpé pour sa responsabilité présumée dans la mort d'un grand nombre de personnes.
00:01:54 Un crime passible d'une peine allant de 10 ans de prison à la perpétuité.
00:01:58 Selon le code pénal, il a été placé en détention provisoire.
00:02:02 Et puis Marseille reprend des couleurs.
00:02:04 Hier soir, en clôture de la 26e journée de Ligue 1, l'Olympique de Marseille s'est imposé 1-0 face à Rennes.
00:02:10 Septième victoire consécutive pour les Olympiens à l'extérieur.
00:02:14 Elisabeth Lévy, Philippe Bilger, Gérard Leclerc, Jacques Seguela, Fabien Ville-Dieu.
00:02:20 Je disais l'autre jour, c'est la casquette la plus célèbre de France désormais,
00:02:23 puisqu'on entre dans une semaine de tous les dangers, ou pas d'ailleurs, et on va en parler avec vous.
00:02:28 Mais j'ai demandé à Jeanne Cancard de venir ce matin pour commencer l'émission, parce que Jeanne, vous étiez à Biarritz.
00:02:33 Et je vous ai appelé d'ailleurs tout de suite après avoir vu cette séquence, qu'on va revoir d'ailleurs peut-être en longueur.
00:02:40 Parmi toutes les images qui nous frapperont à la fin de l'année, et peut-être qu'on gardera en mémoire,
00:02:47 il y a cette image que je trouve absolument unique.
00:02:50 Donc vous, vous étiez à Sainte-Eugénie et vous avez vécu cette séquence.
00:02:55 Oui, et surtout personne ne s'y attendait. C'est-à-dire que la cérémonie, elle a duré une heure.
00:02:58 C'était dans l'église Sainte-Eugénie à Biarritz, dans la ville là où Agnès Lasalle vivait avec son compagnon Stéphane.
00:03:04 Et en fait, il y avait des enceintes qui avaient été mises à disposition, placées un petit peu partout autour de la place,
00:03:10 pour que justement, pendant la cérémonie, les gens qui veulent venir, ces anciens élèves, les habitants de Biarritz,
00:03:16 qui veulent venir rendre hommage à cette enceinte, puissent venir écouter.
00:03:19 Donc c'est vrai qu'à la fin de la cérémonie, pendant toute la cérémonie, on a entendu des chants, des chants basques, des textes qui ont été lus,
00:03:25 qui ont été écrits par sa soeur, par son compagnon. Et là, à la fin de la cérémonie, vous avez donc le cercueil d'Agnès Lasalle qui sort de l'église.
00:03:34 À ce moment-là, vous avez toute sa famille qui suit derrière, ses parents, sa soeur, son compagnon, tous ses proches.
00:03:40 Et là, tout d'un coup, vous avez cette musique qui résonne. Donc la musique, je l'ai notée, c'est "Love" de Nat King Cole.
00:03:46 Et en fait, c'est une version française, donc là, qui se met à résonner. Donc déjà, rien que la musique, c'était assez surprenant.
00:03:51 Et puis là, en fait, on voit Stéphane Warron, donc son compagnon, se mettre à danser. Et là, vous avez en fait tous leurs proches, tous leurs amis avec qui
00:03:59 ils prenaient des cours de danse, qui dansent avec eux. Et en fait, là, c'est comme si tout d'un coup, le moment, il s'était suspendu.
00:04:05 Comme si plus rien n'existait à part ça. Et quand on est allé justement nous voir, leurs amis, qui ont dansé avec Stéphane, on leur a dit "Mais pourquoi, pourquoi aurez-vous fait ça ?"
00:04:14 Ils nous ont dit parce qu'en fait, il y a près de 14 ans, ils se sont justement rencontrés lors d'une soirée de danse. Et en fait, depuis, c'était leur passion commune.
00:04:22 Et que pour lui, pour Stéphane, c'était finalement la plus belle façon de lui rendre hommage.
00:04:25 Alors, je voudrais qu'on voit toute la séquence. Ce sont vos images, ces images qui ont été tournées de Gérard Pneu.
00:04:30 Et on voit au départ Stéphane. Et puis après, on voit également les danseurs. Mais je voulais qu'on voit vraiment en plan séquence, cette séquence, comme on l'a revue il y a quelques secondes.
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00:05:51 Ce qui est extraordinaire, c'est que tout le monde est en couple et que lui est seul.
00:06:02 Et c'est ça qui a la force symbolique de cet homme qui danse malgré tout avec cette femme qu'il aimait et qui est partie.
00:06:12 Je trouve qu'il y a vraiment, c'est pour ça que j'ai voulu que vous soyez avec nous ce matin.
00:06:18 C'est la question qu'on a posée à leurs amis qui dansaient justement avec eux.
00:06:21 C'est une danse qui se fait à deux. On connaissait un petit peu la réponse.
00:06:25 Mais pourquoi est-ce qu'il était seul ?
00:06:26 C'est parce qu'en fait, il imaginait finalement une dernière danse avec Agnès Lassalle, sa compagne depuis 14 ans, avec qui il partageait cette passion de la danse.
00:06:35 Il faut savoir qu'on a un petit peu demandé comment ça s'est décidé, pourquoi cette chanson, etc.
00:06:40 Et en fait, on nous a expliqué, les proches nous ont expliqué que c'est Stéphane, le compagnon d'Agnès Lassalle, qui a vraiment insisté pour qu'à la fin de cette cérémonie, il y ait cette danse.
00:06:50 On n'était pas forcément d'accord. Et lui, il a vraiment insisté parce qu'il a dit que pour lui, c'était la plus belle des façons de les rencontrer.
00:06:56 Et vous avez rencontré des amis qui étaient dans ce cours de danse et qui ont voulu témoigner à votre micro.
00:07:03 Nous avons rendu un hommage à tous les élèves de l'école de danse dont elle faisait partie. Car Agnès dansait très bien le lindy.
00:07:10 C'était une excellente danseuse et le rock'n'roll avec son compagnon Stéphane.
00:07:14 Qu'est-ce que c'est le lindy ?
00:07:15 Alors le lindy, c'est l'ancêtre du rock. C'est du swing, en fait, des années 20-30.
00:07:22 C'était important pour vous de lui rendre hommage comme ça ?
00:07:25 Oui, parce qu'on sait qu'elle était passionnée et dans les soirées, on la voyait danser avec son compagnon, le lindy hop, en mode acrobatique même, certaines fois.
00:07:35 C'est une danse qui se danse à deux ?
00:07:37 C'est une danse qui se danse à deux.
00:07:38 Et à un moment, on a vu son compagnon seul ?
00:07:41 Il l'a fait seul volontairement en imaginant qu'Agnès était avec lui. C'était ce qu'il voulait.
00:07:47 Il imaginait qu'il danse avec Agnès et nous un petit peu autour pour accompagner.
00:07:54 C'était une de ses passions, Agnès.
00:07:56 Elle n'était pas seulement zénante.
00:07:58 Non, c'était une excellente danseuse.
00:08:00 Et cette cérémonie, plus largement, vous l'avez trouvée comment ?
00:08:03 Magnifique.
00:08:04 Magnifique. C'était poignant, c'était beau. La musique, les chants basques, c'était très beau, très chouette.
00:08:14 Beaucoup de dignité.
00:08:15 Oui, beaucoup de dignité. Notamment de Stéphane, son compagnon.
00:08:22 J'aurais voulu inviter Stéphane. Hier, vous m'avez donné son numéro de téléphone.
00:08:27 Pour tout dire, je ne l'ai pas appelé.
00:08:29 Parce que lui-même, aujourd'hui, ne souhaite pas s'exprimer.
00:08:31 Je crois qu'il s'est exprimé à France 3 Région.
00:08:34 Après le décès d'Agnès Saint-Paul, il s'est exprimé au micro France Inter.
00:08:38 Et il est en défiance, disons-le, ce que je peux comprendre d'ailleurs, sur les médias,
00:08:42 qui sont dans ces cas-là parfois un peu omniprésents, et qu'il a préféré ne pas parler.
00:08:48 C'est pour ça qu'on ne l'a pas appelé ce matin, et c'est pourquoi on ne l'a pas invité.
00:08:53 Parce que je pense qu'il n'aurait pas souhaité s'exprimer.
00:08:57 Vous connaissiez cette image, Jacques ?
00:08:59 Oui, je l'ai vue en direct. Moi, j'ai eu un coup de cœur.
00:09:03 Et encore même là, le cœur qui bat la chamade.
00:09:05 C'est toujours comment doit-on célébrer celui ou celle qui parle ?
00:09:09 C'est une fénéralle joyeuse. Comme j'aimerais que les miennes soient comme ça.
00:09:14 Et puis je trouve que la mort, il faut aussi la voir avec espérance.
00:09:19 Peut-être qu'il y a quelque chose qui se passe après la mort.
00:09:22 Et finalement, là, c'est une espèce de prolongement de la vie.
00:09:25 Parce que c'est comme si elle était descendue du ciel et s'est défoncée.
00:09:28 Il y a quelque chose de symbolique, je disais.
00:09:30 Avec lui, et elle repart.
00:09:31 Elle repart après.
00:09:32 C'est "Danse avec la mort". Il y a quelque chose, il y a un symbole là-dedans qui nous a frappés.
00:09:36 Une des plus belles images de l'année pour moi.
00:09:38 Je ne sais pas, Philippe, si Gérard...
00:09:40 Vous l'avez très bien dit.
00:09:42 Immédiatement, cette danse à la fin de cérémonie
00:09:46 pourrait apparaître à l'homme que je suis un peu choquante.
00:09:50 Mais quand je la regarde, et grâce à vous je l'ai revue,
00:09:54 c'est extraordinaire comme défi, justement,
00:09:58 à quelque chose qui pourrait nous enfoncer dans une mélancolie structurelle.
00:10:04 C'est fabuleux.
00:10:05 Et si j'osais des comparaisons vulgaires,
00:10:08 la danse arrive parfois à la fin de certains événements
00:10:12 comme une grâce, une libération totale.
00:10:15 Je pense à des films, je ne ferai pas le rapport entre cette tragédie criminelle
00:10:20 et un film que j'ai dans la tête,
00:10:23 mais la danse arrive parfois en conclusion de manière tellement magique.
00:10:28 C'est le film de Bob Fosse ?
00:10:29 Non, c'est "Drunk".
00:10:31 "Drunk" ?
00:10:32 "Drunk".
00:10:33 Elisabeth, je ne sais pas si cette séquence vous a intéressé ou pas.
00:10:38 Bien sûr que c'est émouvant, mais comme j'ai l'esprit polémique,
00:10:41 je me demande si l'éducation nationale et la France,
00:10:44 par ailleurs, je parle de la personne publique qu'elle était,
00:10:47 du professeur, parce que là c'est la personne privée,
00:10:50 je me demande si on a pris la mesure, si on a rendu assez hommage.
00:10:54 J'ai l'impression que c'est passé très vite, dans le fond, pour l'éducation.
00:10:58 Je parle de l'institution.
00:10:59 Je pense qu'il y avait des représentants, Jeanne, le ministre Niguet,
00:11:02 mais il y avait aussi une volonté de la famille.
00:11:04 La famille a dit "Nous on veut une cérémonie dans la discrétion".
00:11:07 C'est pour ça qu'il y avait quelques enceintes installées sur la place.
00:11:11 Le ministre de l'éducation nationale n'était pas là,
00:11:13 mais sans doute parce que la famille n'a pas voulu.
00:11:15 C'est la famille qui avait bien expliqué "Nous on veut seulement le strict minimum
00:11:18 et pas de politique".
00:11:20 Merci, sauf si Gérard souhaite ajouter.
00:11:23 Vous avez tout dit, très bien dit.
00:11:25 Mais vraiment, cette image m'avait marqué.
00:11:29 Je ne vous ai pas demandé votre avis, Fabien Villedieu, qui est avec nous ce matin.
00:11:36 Comme nous tous, j'imagine, vous avez été ému.
00:11:40 Mais c'est vrai que l'actualité ce matin,
00:11:43 elle est sur les retraites et sur les blocages futurs avec vous.
00:11:48 C'est pourquoi on vous a demandé de venir.
00:11:50 Parce que la France...
00:11:52 Alors il y a des choses qui nous ont choqué.
00:11:54 Disons-le, lorsque j'entends un syndicaliste dire "Je vais mettre la France à genoux",
00:12:00 "Je vais mettre l'économie à genoux",
00:12:03 même si on peut combattre cette réforme des retraites.
00:12:08 Je suis surpris de la force de cette phrase,
00:12:12 parce que c'est tout le monde qui peut être perdant dans ces cas-là.
00:12:14 Et je voulais, pour commencer l'émission, ce que vous pensiez de cette phrase,
00:12:18 en l'occurrence d'un syndicaliste de la CGT.
00:12:20 Est-ce que vous la reprendriez à votre compte ?
00:12:23 Sans transition ?
00:12:25 Oui, c'est toujours difficile.
00:12:27 C'est toujours difficile, mais bon, c'est le jeu.
00:12:29 Moi, je ne suis pas dans les petites phrases,
00:12:32 parce que généralement on s'arrête là-dessus.
00:12:35 La seule chose que je voudrais dire, c'est qu'aujourd'hui,
00:12:40 on a la possibilité de gagner.
00:12:43 Et je m'adresse aux téléspectateurs.
00:12:45 On peut gagner, parce qu'il y a plein de gens qui regardent,
00:12:47 il y a plein de gens qui doutent,
00:12:48 il y a plein de gens qui sont contre cette réforme des retraites,
00:12:50 qui disent "mais celui-ci ne va pas reculer, ce n'est pas possible".
00:12:53 On peut gagner.
00:12:54 Pourquoi on peut gagner ?
00:12:55 Et je m'appuie sur des faits, des flèches plausibles.
00:12:58 Un, on a une unité syndicale comme on n'a jamais eu.
00:13:01 Moi, ça fait des années que je milite,
00:13:03 ça fait des années que je m'engueule sur les plateaux télé
00:13:05 entre les différentes organisations syndicales.
00:13:07 "Ce n'est pas la bonne stratégie, vous, ce que vous faites, ce n'est pas bien,
00:13:10 Sud Rail, vous êtes des radicaux, la CFDT, vous êtes des réformistes."
00:13:13 Non, non, là, tout le monde est d'accord.
00:13:15 On a une unité syndicale que ça fait un mois et demi
00:13:17 et qui nous dit "c'est la fin, c'est la fin, c'est la fin",
00:13:19 un mois et demi après, elle est toujours là.
00:13:21 On a une grève reconductible qui est plus forte aujourd'hui
00:13:24 qu'elle n'était en 2019, parce que rappelez-vous, en 2019,
00:13:26 il y avait l'RATP, la SNCF, et puis c'était fini.
00:13:30 Là, il y a les raffineurs, là, il va y avoir l'Éducation nationale.
00:13:33 Il y a une opinion publique.
00:13:35 - Est-ce que vous, par exemple, vous êtes en grève demain ?
00:13:37 - Oui, je suis en grève.
00:13:38 - Reconductible.
00:13:39 Donc, votre train, vous ne montez plus dans votre train.
00:13:41 - Voilà, je ne monte plus dans mon train.
00:13:43 - Donc, vous ne conduisez plus.
00:13:44 Et vous êtes combien à faire grève, à votre avis, en pourcentage de conducteurs ?
00:13:47 - Je sais qu'en ce moment, on aime bien faire des prévisions,
00:13:49 mais moi, je n'en ferai pas.
00:13:50 La seule chose que je peux vous dire, c'est que la grève sera très suivie,
00:13:53 mais vu qu'elle commence demain, on va au moins attendre...
00:13:55 - Mais c'est 50 % des conducteurs, à votre avis, ou c'est moins ?
00:13:57 - On sera bien au-delà.
00:13:59 - Plus de 50 % des conducteurs qui acceptent l'idée reconductible.
00:14:03 - Moi, par exemple, le seul chiffre que j'ai,
00:14:05 c'est le nombre de conducteurs en grève sur la ligne DR,
00:14:08 parce que c'est mon dépôt.
00:14:09 Pourquoi la ligne DR ? Parce que c'est mon dépôt.
00:14:10 Là, il y a 93 % des conducteurs qui sont déclarés en grève reconductible.
00:14:15 - Donc, toute la semaine, il n'y a pas ?
00:14:17 - Reconductible, c'est...
00:14:19 Oui, parce qu'en fait, si vous voulez, quand vous vous déclarez gréviste,
00:14:23 soit vous faites une heure et une fin de grève,
00:14:26 et dans ce cas-là, on sait que ce n'est que 24 heures,
00:14:28 soit vous ne mettez qu'une heure, entre guillemets, de début de grève
00:14:32 et vous ne mettez pas d'heure de fin.
00:14:34 Donc, ça laisse la possibilité...
00:14:36 - Je veux dire, demain, s'il n'y avait qu'un mardi noir,
00:14:38 ça ne serait pas un problème pour le gouvernement.
00:14:40 Vous, c'est vraiment reconductible, c'est tous les jours.
00:14:42 Vous ne remontez pas dans votre train tant que la réforme n'est pas enlevée.
00:14:45 Non, mais il faut dire les choses.
00:14:47 - Tant que l'Assemblée générale n'a pas voté à la fin de la grève,
00:14:50 je ne vous remonterai pas, mais...
00:14:51 - Parce que moi, je ne vois pas de solution, en fait.
00:14:53 Mais je le dis depuis un mois.
00:14:54 J'ai l'impression qu'il y a un gouvernement qui ne peut plus reculer,
00:14:57 parce que s'il recule, ou alors il démissionne, je ne sais pas ce qu'il peut faire.
00:15:01 Et vous, vous êtes bloqué.
00:15:02 Donc là, pour le coup, il y a une situation de blocage
00:15:04 et je ne vois pas comment on va trouver une solution.
00:15:07 - La solution, c'est la victoire.
00:15:08 - Oui, c'est ça.
00:15:09 - C'est de venir demain au manif.
00:15:10 C'est tous ceux qui peuvent se mettre en grève, de venir.
00:15:13 - Ah non, mais c'est sûr que si la France est bloquée pendant un mois, vous allez gagner.
00:15:16 Si personne ne travaille pendant un mois, le gouvernement, il va retirer sa réforme.
00:15:19 Ça, c'est sûr.
00:15:20 - Moi, je suis d'accord avec vous.
00:15:21 - Mais...
00:15:22 - Parce que c'est vrai que des fois, on entend, on a l'impression qu'il ne reculera jamais.
00:15:25 Non ? - Ah si, si.
00:15:26 - Moi, je dis une chose très simple.
00:15:27 - Il ne pourra pas faire autrement.
00:15:28 - Quand les gens se mettent en grève et notamment en grève reconductible, le gouvernement reculera.
00:15:31 - Ah, mais ça, c'est sûr.
00:15:32 - Par contre, s'ils ne le font pas, il ne reculera pas.
00:15:34 Ça, c'est vrai.
00:15:35 - Oui, mais je suis d'accord avec vous.
00:15:36 C'est le cycle qui est important.
00:15:37 C'est-à-dire que pour vous, quand même, vous allez perdre de l'argent.
00:15:39 Est-ce que les gens ont envie de perdre ?
00:15:41 C'est important, une journée de grève.
00:15:43 Vous l'avez dit l'autre jour.
00:15:44 Je crois que pour beaucoup de gens, c'est compliqué.
00:15:46 Donc, c'est ça que je n'évalue pas et que personne n'évalue, sans doute.
00:15:50 - Oui, ça coûte de l'argent.
00:15:52 Et moi, je tire mon chapeau aux collègues parce qu'il y a énormément de collègues qui vont perdre énormément d'argent.
00:15:58 Vous imaginez la responsabilité qu'il y a, y compris moi, j'ai.
00:16:00 C'est-à-dire que j'appelle aux collègues de perdre là, tous les jours, à peu près entre 80 et 120 euros par jour.
00:16:07 C'est vrai, je suis d'accord avec vous.
00:16:10 Je ne sais pas si on va gagner.
00:16:11 Je ne suis pas Madame Soleil.
00:16:12 Je ne sais pas si on va gagner.
00:16:13 - C'est-à-dire que si vous entrez, il ne faut pas en sortir au milieu.
00:16:15 Autrement, ça ne sert à rien.
00:16:16 - Il y aura une sortie, ça, c'est sûr.
00:16:17 - Non, mais au milieu.
00:16:18 - J'espère qu'il y aura une sortie par le haut.
00:16:19 - Voilà, c'est-à-dire que si vous entrez dans ce mouvement, de votre point de vue,
00:16:23 évidemment, vous ne pouvez pas vous arrêter au bout de cinq jours.
00:16:26 Parce que ce n'est qu'au bout de 25 jours ou 30 jours que les effets viendront.
00:16:30 Peut-être même avant.
00:16:31 Mais si tout le pays est bloqué pendant 25 jours, évidemment, le gouvernement est obligé de faire quelque chose.
00:16:35 Jacques Seguéla, vous comprenez d'abord cette réforme ou pas ?
00:16:38 Cette grève ? Parce que nous, on la comprend.
00:16:40 - Oui, bien sûr, je comprends ça.
00:16:43 - Moi, en tout cas.
00:16:44 - Qui vous touche quand même le plus, c'est Seguéla.
00:16:47 - Toutes ces pluriels de majesté.
00:16:49 - Ce jeune coup était un peu abusif.
00:16:51 - Moi, ce qui me touche le plus là-dedans, c'est la notion de liberté.
00:16:55 Oui, il y a la liberté de faire la grève, mais oui, il y a la liberté de pouvoir bouger.
00:16:59 Oui, il y a la liberté de pouvoir travailler.
00:17:01 Oui, il y a la liberté de faire des choses.
00:17:04 Et on ne peut pas détruire la France.
00:17:06 Parce que détruire l'économie, c'est détruire la France.
00:17:09 - Jacques, qu'est-ce qu'on fait quand 70 % des jeunes en sont contre ?
00:17:12 Qu'est-ce qu'on fait ?
00:17:13 - Mais qu'est-ce qu'on fait ?
00:17:15 - On essaie jusqu'au bout...
00:17:17 - D'aller contre la volonté des Français ?
00:17:19 - Pas d'aller contre la volonté, de les faire adhérer.
00:17:21 - Mais ils ne veulent pas.
00:17:23 Ils ne veulent pas.
00:17:25 Certaines populations ne veulent pas.
00:17:27 - Cette loi, elle n'est pas politique, elle est mathématique.
00:17:30 Plus on vieillit, plus on a besoin de retraite, et plus on a besoin d'une retraite.
00:17:34 - On en a parlé, même le corps n'est pas d'accord avec vous.
00:17:37 - J'arrête là-dessus.
00:17:39 - Mais c'est quand même 1 million de gens dans la rue qui bloquent 40 millions d'actifs.
00:17:45 - Mais là, ça se fait.
00:17:47 - Mais c'est quand même ça, l'équation.
00:17:49 - Sauf, cher Jacques, que 70 % des gens sont contre l'idée de cette loi.
00:17:54 Pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:17:56 - Alors qu'ils ne sont pas contre l'idée de réformer le système.
00:17:58 - Bien sûr.
00:17:59 - D'abord, Pascal, je ne suis pas sûr qu'on soit encore à 70 %.
00:18:03 Il semble qu'un dernier sondage qui a un petit peu baissé.
00:18:07 - Est-ce que vous me permettez de poser une question ?
00:18:10 Tout à l'heure, vous n'avez pas vraiment répondu à la question sur la phrase choquante de mon point de vue
00:18:17 "il faut mettre l'économie à genoux",
00:18:19 comme si en réalité vous n'apparteniez pas à cette France qui doit réussir.
00:18:25 Comment justifier de telle phrase ?
00:18:28 Fabien, si vous osez dire.
00:18:30 - J'ai une expression qui ne vient pas de moi, que je trouve bien.
00:18:34 C'est comme si vous disiez "le feu, ça brûle, l'eau, ça mouille, la grève, ça bloque".
00:18:39 C'est une appellise de dire ça, effectivement.
00:18:41 La grève, ça bloque, comme il y a eu des grèves en 1995 qui ont bloqué l'économie
00:18:45 et qui font qu'aujourd'hui, on a un système de retraite
00:18:48 qui fait qu'on est décalé par rapport à ce qui se passe dans les autres pays européens.
00:18:52 Et moi, j'invite les gens à leur dire "mais pourquoi, effectivement, on part plus tôt que dans les autres pays européens ?"
00:18:56 Parce que justement, il y a des anciens, pas moi, moi en 1995, j'étais lycéen, je n'étais pas cheminot,
00:19:01 il y a des anciens qui se sont battus, qui ont perdu de l'argent,
00:19:04 qui ont, d'une certaine manière, c'est vrai, bloqué l'économie
00:19:07 et qui fait qu'aujourd'hui, on peut partir sans être cassé à la retraite.
00:19:11 - Elisabeth Lévy.
00:19:12 - L'une des raisons, à mon avis, pour laquelle il y a une telle défiance par rapport à cette réforme des retraites,
00:19:16 elle n'est jamais traitée, évidemment, par les syndicats,
00:19:19 qui est que beaucoup de Français ont le sentiment qu'il y a une France qui travaille
00:19:23 et une France qui vit, disons, plus ou moins sans travailler, avec des subventions, etc.
00:19:29 Et ça, ça n'a pas du tout été traité... Comment ?
00:19:32 - Oui.
00:19:33 - Pardon, excusez-moi, Florian.
00:19:34 - Ça n'a pas été traité.
00:19:35 - Ça n'a pas du tout été traité par la retraite.
00:19:37 Ce n'est pas, comme l'a dit Florian, une opposition totale à une réforme des retraites,
00:19:43 c'est-à-dire que vous, vous avez l'air de considérer qu'il ne faut rien bouger.
00:19:46 Et je voudrais m'adresser à Pascal, vous avez l'air de considérer que la somme,
00:19:50 que dans le fond, l'intérêt général, c'est la somme des intérêts individuels.
00:19:54 Chacun a une bonne raison d'être contre cette réforme.
00:19:57 Mais je ne dis pas que c'est le cas.
00:19:59 Je dis, si le gouvernement pense que c'est l'intérêt général,
00:20:02 est-ce que ce n'est pas son devoir de tenir ?
00:20:04 - Mais ce n'est même pas l'intérêt général, puisqu'on t'explique que...
00:20:07 Aujourd'hui, Florian Tardif nous a expliqué que par A + B, ça va coûter de l'argent.
00:20:12 - Oui, maintenant, ça coûte plus cher que ça rapporte.
00:20:16 Simplement parce qu'il y a eu des concessions sociales qui ont été apportées.
00:20:20 - Je conteste. Ce qui est vrai.
00:20:22 - Vous ne pouvez pas contester ?
00:20:23 - Non, non, non. Je conteste.
00:20:25 - Si je rends les chiffres du gouvernement, ça va coûter d'ores et déjà un peu plus d'un milliard d'euros.
00:20:29 - Oui, tout à fait.
00:20:30 - En prenant les chiffres du gouvernement.
00:20:31 - Mais sur l'ensemble, la réforme, au départ, devait rapporter 17 milliards.
00:20:34 De concession en concession, on a déjà donné 6 à 7 milliards.
00:20:38 C'est-à-dire qu'au lieu de rapporter 17 milliards, elle va rapporter 11 milliards.
00:20:42 Vous ne pouvez pas dire qu'elle va coûter plus cher. Elle va rapporter 11 milliards.
00:20:45 - Écoutez, Gérard, le but de la réforme est de combler le déficit.
00:20:48 Le but de la réforme est de combler le déficit.
00:20:50 Le déficit annoncé est de 13,5 milliards d'euros.
00:20:53 Donc aujourd'hui, la réforme n'est plus capable de combler le déficit.
00:20:56 C'est-à-dire que le but initial de la réforme n'est pas atteint.
00:20:59 - Elle va quand même y contribuer.
00:21:01 - Deuxièmement, sur ce qu'elle dit...
00:21:02 - Je m'excuse.
00:21:03 - Pardonnez-moi, Gérard. Moi, je suis content.
00:21:05 Il vous dit l'exact contraire. Est-ce que ça peut rentrer dans votre cerveau ?
00:21:08 Il vous dit l'exact contraire.
00:21:09 - Non, il nous dit...
00:21:10 - Le but initial de la réforme...
00:21:11 - Il ne dit pas l'exact contraire.
00:21:12 - Gérard, ça tape la tête contre les murs.
00:21:15 Il vous dit le contraire.
00:21:16 - Il ne dit pas que la réforme va coûter...
00:21:18 Il ne dit pas que le but initial de la réforme...
00:21:20 - C'était dix-sept milliards. On est d'accord sur les chiffres.
00:21:23 - On reste avec un peu plus de 2,3 milliards d'euros de déficit.
00:21:27 - Comme aujourd'hui.
00:21:28 - Donc c'est-à-dire que le but initial de la réforme est de combler le déficit.
00:21:32 - Donc on ne le comble pas. C'est tout. C'est tout ce qui m'intéresse.
00:21:35 - On ne le comble pas complètement. On aurait été à 12 milliards en 2030.
00:21:38 - À ce moment-là, en 2040, on sera également à 400 milliards.
00:21:42 - Simplement, je voulais revenir deux mots sur ce qu'a dit...
00:21:45 Fabien Villiau, qui a dit trois choses qui sont exactes, sur lesquelles il n'y a rien à dire.
00:21:50 La première, c'est qu'effectivement, on n'a jamais vu une unité syndicale comme celle-là.
00:21:53 C'est vrai. Deuxièmement, que le mouvement va être très large. C'est vrai.
00:21:56 La troisième chose que vous avez dite, c'est parce qu'il y a eu le mouvement en 1995,
00:22:00 qu'en France, on continue à partir plus tard à la retraite.
00:22:04 Mais c'est justement tout le problème.
00:22:06 - Plus tôt.
00:22:07 - Plus tôt, pardon.
00:22:08 C'est justement tout le problème. Comment la France, alors que l'on sait,
00:22:11 et là, personne ne va me contredire, que les chiffres de la démographie,
00:22:15 de l'évolution de la société sont indiscutables.
00:22:18 C'est-à-dire que les gens vivent plus longtemps,
00:22:21 c'est-à-dire qu'il y a moins de cotisants parce que, tout simplement,
00:22:24 on a fait moins d'enfants après, et que donc, on a un problème de déficit.
00:22:28 Moi, je veux bien qu'on ne fasse pas cette réforme-là, mais il faut en faire une autre.
00:22:31 C'est-à-dire que si on ne rallonge pas la durée d'activité,
00:22:35 il va falloir soit baisser les pensions, soit augmenter les cotisations.
00:22:39 Qu'on le dise clairement. Il n'y a pas d'autre solution.
00:22:42 - Mais il y en aura une autre. Emmanuel Macron a d'ores et déjà dit,
00:22:45 en aparté au Salon de l'agriculture, il y a une semaine,
00:22:48 qu'il y aura une autre réforme des retraites.
00:22:50 - Non, mais bon, en fait, c'est ni faire ni faire.
00:22:52 Il faut une réforme systémique avec capitalisation. Il faut tout changer le truc.
00:22:56 - Mais il y a pas de capitalisation.
00:22:57 - Mais bien sûr, c'est ce qu'il faut faire.
00:22:58 - Avec capitalisation, adressez-vous aux salariés.
00:23:00 À mon avis, je ne suis pas d'accord.
00:23:01 - Après, il y a un vrai problème sur ce qui va se passer demain
00:23:03 par rapport à la France à l'arrêt.
00:23:04 - On va marquer.
00:23:05 - C'est-à-dire qu'uniquement plusieurs professions vont pouvoir bloquer le pays.
00:23:09 Aujourd'hui, ce sont des professions, excusez-moi,
00:23:11 qui bénéficient aujourd'hui du système.
00:23:13 Les personnes aujourd'hui qui ont la plus longue retraite en France,
00:23:17 SNCF, RATP, Énergie.
00:23:20 - Alors, qu'est-ce que vous répondez à ça ?
00:23:21 - 27 ans, entre 26 et 27 ans, contre 19 ans pour le reste de la population.
00:23:25 - Mais c'est ça le grand paradoxe.
00:23:26 Moi, j'entends beaucoup de gens qui disent que vous êtes déprivilégié, vous,
00:23:30 pour la raison qu'ils viennent de dire.
00:23:32 Et moi, je défends l'idée que pour les jobs les plus pénibles,
00:23:37 je parle femme de ménage parfois, carleurs, maçons, etc.
00:23:41 Effectivement, ce n'est pas convenable de faire travailler les gens jusqu'à 64 ans.
00:23:44 Mais ces gens-là, ils n'ont pas les moyens de faire la grève.
00:23:46 Alors, vous pouvez dire que vous faites le boulot pour eux en même temps.
00:23:49 Ça s'entend, mais vous, vous êtes privilégié par rapport à eux,
00:23:52 ce qui est objectivement vrai.
00:23:54 - Non, ce n'est pas objectivement vrai.
00:23:56 Et d'ailleurs, tous ceux qui pensent que les SNCF et les RATP sont déprivilégiés,
00:24:01 il y a une bonne nouvelle.
00:24:03 La RATP va recruter 6 000 personnes cette année et 7 000 à la SNCF.
00:24:07 Donc, j'invite tous ceux qui pensent qu'être contrôleur de train de banlieue,
00:24:12 c'est le top des privilèges.
00:24:14 - Je ne dis pas ça.
00:24:15 Je dis qu'ils sont privilégiés par rapport à une femme de ménage.
00:24:17 Ni plus ni moins.
00:24:18 - Et je vous dis juste, et pour ajouter, la SNCF et la RATP n'arrivent pas à embaucher.
00:24:22 Il y a un truc que je ne comprends pas.
00:24:23 C'est comment une entreprise dont on nous explique qu'on est en privilège,
00:24:26 en permanence, en permanence, n'arrive pas à embaucher.
00:24:29 Alors qu'on va embaucher, on va embaucher, la RATP et la SNCF, 11 000.
00:24:34 Et je vous fais un scoop, ils n'y arriveront pas.
00:24:36 - Mais pardon, mais...
00:24:37 - Parce qu'une fois que vous expliquez aux gens que vous êtes privilégiés,
00:24:39 mais il va falloir bosser le samedi, le dimanche, il va falloir bosser Noël,
00:24:43 il va falloir bosser en hiver décalé, il va falloir...
00:24:46 - Arrêtez Noël, arrêtez.
00:24:48 Arrêtez le samedi, le dimanche, Noël, arrêtez.
00:24:50 Parce que à chaque fois que je pose la question,
00:24:53 parce que Noël c'est une fois dans l'année,
00:24:55 et puis que un journaliste peut aussi travailler...
00:24:58 - Je ne vais pas passer Noël avec votre famille.
00:25:00 - Il y a beaucoup de gens qui aiment bien bosser le dimanche,
00:25:02 parce qu'ils préfèrent être dans la semaine, au contraire, avoir plus de temps.
00:25:05 Il y a plein de gens qui aiment bosser le dimanche,
00:25:07 en plus tu gagnes mieux le dimanche, tu gagnes double.
00:25:09 - Alors ça, je vais vous dire, moi c'est simple, ça fait 23 ans que je fais des horaires décalées.
00:25:12 Moi, il y a 23 ans, bosser le dimanche, je trouvais ça effectivement super génial.
00:25:16 Entre temps, je me suis marié, j'ai eu des gosses,
00:25:19 et je peux vous dire que vos gosses, ils sont à la maison le samedi, dimanche,
00:25:22 parce que la semaine, ils sont à l'école.
00:25:24 - Depuis le 1er janvier, vous avez travaillé combien de dimanches ?
00:25:27 - Là, je n'ai pas travaillé deux dimanches.
00:25:30 J'ai conduit des trains la semaine dernière.
00:25:33 - À chaque fois, je pose des questions précises.
00:25:35 - J'ai conduit des trains la semaine dernière.
00:25:37 - On est aujourd'hui le 1er mars, et vous n'avez pas travaillé un dimanche depuis le 1er janvier.
00:25:40 - Non mais entendez quand même.
00:25:42 - Ce n'est pas tous les dimanches.
00:25:44 - Vous ne pouvez pas non plus faire de...
00:25:46 - Monsieur Proulx, vous connaissez ma position sur la réforme.
00:25:48 - Avec les 2-3 responsabilités syndicales que j'ai,
00:25:51 j'en ai 2-3, responsabilités syndicales,
00:25:53 que je ne conduise pas autant que la plupart des collègues.
00:25:55 On peut l'entendre quand même.
00:25:57 - Je raconte ce que vous dites.
00:25:58 - Quand je viens ici pour développer un certain nombre de thèmes,
00:26:00 ça me prend un temps de dingue,
00:26:02 et je m'impose, parce que je vous le dis,
00:26:04 parce que ça m'agace un peu,
00:26:06 je m'impose de conduire des trains.
00:26:08 Parce que je suis permanent syndical,
00:26:10 et en tant que permanent syndical, je dis non à la SNCF,
00:26:12 et je veux conduire des trains.
00:26:14 Et là, on m'explique, oui, mais tu n'as pas conduit dimanche depuis 15 jours.
00:26:16 Arrêtez quand même.
00:26:18 - Très bien, on va marquer une pause.
00:26:19 - Combien de dimanches un contrôleur ou un conducteur de train fait-il dans l'année ?
00:26:25 Combien de dimanches ?
00:26:27 - Vous avez une réglementation qui fait que vous avez le droit
00:26:29 à avoir 12 week-ends à ne pas travailler.
00:26:33 Le reste des week-ends, vous pouvez travailler.
00:26:35 - Plus les vacances, plus c'est RTT, etc.
00:26:37 - Non, 12 week-ends. La réglementation est 22 dimanches.
00:26:39 C'est-à-dire que tous les autres dimanches, vous pouvez travailler.
00:26:41 Et ça, c'est la rallye.
00:26:43 - On marque une pause, on marque une pause, Jacques.
00:26:44 Je suis désolé, on marque une pause.
00:26:45 - C'est intéressant.
00:26:46 - Oui, mais...
00:26:47 - Parce que vous savez que...
00:26:48 - Non, s'il te plaît, la pause, enfin !
00:26:51 - On se calme. Je vous dirai ça la prochaine fois.
00:26:55 - Et 9h32, Barbara Durand nous rappelle les titres.
00:26:59 - Les autopsies des deux corps retrouvés en Charente-Maritime se poursuivent aujourd'hui.
00:27:06 Elles doivent permettre de déterminer si les deux corps retrouvés ce week-end sont bien
00:27:10 ceux de Leslie et Kevin, disparus fin novembre dans les Deux-Sèvres.
00:27:13 Dans cette enquête, trois suspects ont été mis en examen
00:27:16 et placés en détention provisoire.
00:27:18 Au moment où l'armée ukrainienne pourrait être contrainte d'abandonner la ville de Barmout,
00:27:22 Volodymyr Zelensky a rendu hommage à la bravoure des soldats qui combattent
00:27:26 l'armée russe avec acharnement dans l'est du pays.
00:27:29 La bataille de Barmout est douloureuse et difficile, a-t-il reconnu.
00:27:33 Et puis, du rugby du top 14.
00:27:35 Au terme d'un match complètement fou, pas moins de 10 essais inscrits,
00:27:38 le stade toulousain s'est imposé 39-35 hier soir sur la pelouse du Racing.
00:27:43 Avec cette nouvelle victoire, les Rouges et Noirs conservent leur large avance au classement.
00:27:48 C'est vrai que toutes les entreprises connaissent aujourd'hui des difficultés de recrutement.
00:27:54 C'est même inquiétant. Pas que la SNCF et toutes, toutes aujourd'hui.
00:27:59 Et parce qu'il y a une nouvelle génération qui arrive et qui a un rapport au travail.
00:28:02 À force de dire aux gens qu'il ne faut pas travailler depuis 40 ans,
00:28:05 ils n'ont plus envie de travailler.
00:28:07 C'est ce que je voulais dire tout à l'heure.
00:28:10 Nous, par exemple, chez Avas, on est 22 000.
00:28:14 On a eu 7 000 départs dans le monde l'année dernière et on a engagé 9 000 personnes.
00:28:20 Ça veut dire que depuis le Covid, il y a une sorte de mondialisation
00:28:24 de gens qui veulent changer de travail, changer de pays, changer de vie.
00:28:30 Et moi, j'aurais voulu que plutôt que cette réforme qui, finalement, se termine en bagarre de rue,
00:28:40 ce soit l'ensemble du travail que l'on repense.
00:28:44 Le travail, c'est 10 % de l'existence.
00:28:47 Mais c'est les 10 %, après l'amour, les plus importants de notre vie.
00:28:51 Donc, les 10 %, c'est 10 %.
00:28:54 Jacques a raison.
00:28:55 Mais oui, 10 %.
00:28:56 Sur l'ensemble de la vie, vous comptez les jours de sommeil.
00:28:59 Oui, absolument.
00:29:01 Mais le sommeil, c'est déjà 50 % de la vie.
00:29:03 Non, ce n'est pas une réforme.
00:29:05 Non, ce n'est pas 50 % quand même.
00:29:06 Vous dormez 12 heures par nuit.
00:29:08 C'est la tièrre.
00:29:09 Ce n'est pas une réforme de la retraite.
00:29:11 Oui, mais c'est un peu biaisé.
00:29:13 C'est une règle de l'ensemble du travail, dont la retraite.
00:29:15 Je voudrais savoir, le travail en pourcentage, lorsque vous êtes éveillé, c'est plus de 10 %,
00:29:20 parce qu'évidemment, les heures de nuit, c'est quand même...
00:29:23 Oui, mais enfin...
00:29:24 Il y a une chose dont personne ne parle.
00:29:26 Oui, vous allez en parler juste après, je vous promets, juste après le sujet.
00:29:30 Ici, personne n'en va en parler.
00:29:31 Très bien, Ville-Dieu est avec nous.
00:29:32 Je voudrais qu'on voie le sujet de Geoffrey Devevre, quand même,
00:29:35 ce qui se passe demain.
00:29:36 Parce que les routiers, alors, si les routiers entrent dans la danse,
00:29:39 et que là, ces blocages sur les routes,
00:29:44 on avait vu ça il y a 15 ou 20 ans avec Tarzan, je crois qu'il s'appelait.
00:29:49 Tarzan ?
00:29:50 Oui, il s'appelait Tarzan, le chauffeur.
00:29:51 Oui, il est devenu Politarjan, oui.
00:29:53 Je crois.
00:29:54 Oui, il était du Tarzan.
00:29:55 Il était de la France.
00:29:56 Il était de la France, oui.
00:29:57 En 1996.
00:29:58 C'est encore plus bérig au voie.
00:29:59 Ça fera le confinement, en fait.
00:30:00 Exactement.
00:30:01 Donc voyez le sujet de Geoffrey Devevre, qui nous dit ce qui se passe demain.
00:30:04 Le secteur de l'énergie est déjà mobilisé.
00:30:07 Depuis vendredi, à l'appel de la CGT, plusieurs centrales nucléaires
00:30:11 connaissent déjà des baisses de production d'électricité,
00:30:14 sans impacter le consommateur.
00:30:16 Les routiers ont débuté leur mouvement de grève hier,
00:30:19 avec des opérations escargots prévues partout en France.
00:30:22 Du côté des raffineries, la CGT a appelé à la grève reconductible
00:30:26 pour, dit-elle, bloquer l'ensemble de l'économie
00:30:29 au niveau de la production, de la distribution et de l'importation de carburant.
00:30:33 Si le mouvement perdure, il pourrait impacter
00:30:36 près de 40 millions d'automobilistes en France.
00:30:38 La mobilisation sera également forte dans le secteur de l'éducation.
00:30:42 Les prévisions de grévistes dans les écoles maternelles et primaires
00:30:45 seront connues dans la journée.
00:30:47 Dans le second degré, les enseignants ne sont pas tenus
00:30:49 de se déclarer grévistes 48 heures avant.
00:30:51 L'intersédicale de l'enseignement supérieur a appelé
00:30:54 à mettre les universités à l'arrêt.
00:30:56 Pour la SNCF, le préavis de grève commence ce soir.
00:31:00 Le réseau ferroviaire sera fortement perturbé,
00:31:03 avec en moyenne un train sur cinq et aucun intercité de jour.
00:31:07 Pour la RATP, un métro sur trois en moyenne circulera
00:31:10 et un RER sur deux aux heures de pointe.
00:31:12 Dans les airs, un vol sur cinq sera annulé à Paris-Charles de Gaulle
00:31:16 et 30% des avions resteront à terre à Orly.
00:31:19 - Vous avez dit qu'il y avait une unité syndicale.
00:31:22 Mais il y a également des politiques qui essayent de vous récupérer,
00:31:25 et notamment la France insoumise.
00:31:27 On va écouter M. Boyard, ce jeune député qui demande
00:31:30 que tous les lycées et les collèges soient bloqués.
00:31:33 Et puis, Jean-Luc Mélenchon, qui essaye de vous récupérer.
00:31:36 D'abord, est-ce que vous partagez mon analyse ?
00:31:39 Récupération ? Et que dites-vous là-dessus ?
00:31:42 - Le 7 mars, on fait quoi ? - On va couper !
00:31:45 - Non, ça, c'est pas le sujet. Le 7 mars, toute la France
00:31:47 sera bloquée contre la réforme des retraites.
00:31:49 Et parce que cette réforme nous concerne...
00:31:51 - On écoutera M. Boyard tout à l'heure.
00:31:54 D'abord, est-ce que vous acceptez...
00:31:56 Est-ce que vous acceptez ? Rien à accepter.
00:31:58 Mais est-ce que vous partagez mon mot "récupération" ?
00:32:01 - Je ne sais pas si c'est de la récupération.
00:32:05 Après, c'est du soutien.
00:32:07 Vous savez, quand vous galérez parce qu'une grève,
00:32:10 c'est la galère pour les usagers.
00:32:12 Je suis d'accord. Je l'entends.
00:32:14 J'ai beau être un saint d'Italie, je l'entends.
00:32:16 Je suis d'accord pour celui qui perd une journée de salaire.
00:32:19 Donc tous les soutiens qui viennent...
00:32:21 - Est-ce que la France Insoumise vous récupère ?
00:32:23 - Non, je ne pense pas.
00:32:25 On est des grands garçons, on ne se fait pas récupérer.
00:32:27 Et des grandes filles, excusez-moi.
00:32:29 - Oui, attention.
00:32:31 - Allez, celles et ceux, toutes et tous.
00:32:33 - Je suis dans un syndicat où on est assez sensibles à ça.
00:32:36 Après, je me fais taper sur les gens.
00:32:38 - Mais la société est sensible à ça.
00:32:40 D'ailleurs, vous m'avez dit que des conducteurs de train,
00:32:43 c'est plus masculin que féminin.
00:32:45 - 99 % de femmes conduisent à train.
00:32:47 - C'est incroyable. Pourquoi ?
00:32:49 - D'abord parce qu'on a été mauvais, je pense, en terme de recrutement.
00:32:54 Et puis parce qu'il y a eu une image un peu...
00:32:57 La bête humaine...
00:32:59 - Oui, on voit son bol.
00:33:01 - Mais vous savez, les images, ça met un peu de temps à...
00:33:04 - La bête humaine, franchement...
00:33:06 - J'essaie de trouver des explications.
00:33:08 - Alors, Louis Boyard...
00:33:10 - Il n'y a qu'une femme.
00:33:12 - Comment ?
00:33:14 - Merci Gérard.
00:33:16 - Vous avez raison.
00:33:18 La semaine prochaine, vous ne viendrez pas,
00:33:20 il y aura une femme à votre place.
00:33:22 Il n'y a pas de problème.
00:33:24 - Oui, ça fait plus que la femme.
00:33:26 - C'est formidable ce qu'on va entendre.
00:33:28 Il est député.
00:33:30 Il a lancé hier un blocus challenge sur les réseaux sociaux.
00:33:32 Le principe est simple.
00:33:34 Les étudiants et lycéens doivent poster
00:33:36 leurs plus belles photos de blocage d'établissement.
00:33:38 Déjà, pourquoi pas ?
00:33:40 Mais surtout, il les invitera après à visiter l'Assemblée nationale.
00:33:42 - Ça, ça va les faire...
00:33:44 - On écoutera après Jean-Luc Mélenchon.
00:33:46 Il soutient complètement ça.
00:33:48 Mais je trouve que ça ne prend pas la France insoumise.
00:33:50 Autant votre combat de syndicalistes,
00:33:52 autant cette récupération de la France insoumise.
00:33:54 Bon, la ficelle est grosse.
00:33:56 - Le 7 mars, on fait quoi ?
00:34:00 - On va couper !
00:34:02 - Non, ça, c'est pas le sujet.
00:34:04 Le 7 mars, toute la France sera bloquée
00:34:06 contre la réforme des retraites.
00:34:08 Et parce que cette réforme nous concerne,
00:34:10 elle est contre la réforme des retraites.
00:34:12 C'est pourquoi on lance le hashtag #BlocusChallenge.
00:34:14 Postez vos plus belles photos de blocus de lycée et d'université.
00:34:16 Parmi ces photos, on en tirera une au sort.
00:34:18 Et l'équipe de bloqueurs sera invitée
00:34:20 à visiter l'Assemblée nationale avec nous.
00:34:22 Donc, on se retrouve le mardi 7 mars
00:34:24 pour mettre le pays à l'arrêt et participer au Blocus Challenge.
00:34:26 - Alors, écoutons Jean-Luc Mélenchon,
00:34:28 qui soutient et qui était à une tribune
00:34:30 avec M. Boyard ces dernières heures.
00:34:32 - La maison des syndicats, justement.
00:34:34 - Écoutons.
00:34:36 - Ce qui va se passer à partir du 7 mars,
00:34:38 c'est hors du commun.
00:34:40 Je vais leur dire, messieurs, mesdames,
00:34:42 les importants, les très grands dirigeants,
00:34:44 et vous autres comprenez bien
00:34:46 pourquoi ils vous tapent comme ça du matin au soir,
00:34:48 en vous traitant de voyous, de bons à rien,
00:34:50 de feignants, etc. Pourquoi ?
00:34:52 Parce qu'ils peuvent rien contre le peuple qui travaille.
00:34:54 Parce qu'il n'y a rien qui marche sans le travail humain.
00:34:56 Rien, absolument rien.
00:34:58 Le peuple est le plus fort.
00:35:00 C'est pourquoi,
00:35:02 on va se mettre à l'arrêt.
00:35:04 On va se mettre à l'arrêt.
00:35:06 Le peuple est le plus fort.
00:35:08 À condition
00:35:10 qu'il s'empare de sa force.
00:35:12 Et ça, c'est un acte politique.
00:35:14 C'est ça qui est en train de se passer.
00:35:16 C'est Zorci. Tout le monde se demande.
00:35:18 Et lui vous a dit "Vous bloquez tout ce que vous pouvez".
00:35:20 Et moi, je vous dis pareil.
00:35:22 Bloquez tout ce que vous pouvez.
00:35:24 - Bon, c'est quand même deux visions
00:35:26 différentes de la grève.
00:35:28 Il y en a une, c'est manifestement pour mettre le pays
00:35:30 à sac.
00:35:32 C'est Jean-Luc Mélenchon.
00:35:34 Et vous, c'est la retraite. Vous voyez, c'est pas la même chose.
00:35:36 Lui, ça va bien au-delà
00:35:38 de la retraite.
00:35:40 Jean-Luc Mélenchon, il reste le grand soir.
00:35:42 C'est un projet pédopolitique.
00:35:44 - Le vieux monde va tomber.
00:35:46 - C'est tellement démodé.
00:35:48 - Après, il y a la "Blocus Challenge",
00:35:50 la "Grève Challenge",
00:35:52 la "Manifestation Challenge". Après, tout ça, c'est de la com.
00:35:54 Et aujourd'hui, notamment,
00:35:56 dans les réseaux sociaux, on sait que ça compte.
00:35:58 Moi, je veux pas
00:36:00 taper sur la France insoumise,
00:36:02 Jean-Luc Mélenchon.
00:36:04 Même si je ne fais pas de copains ici,
00:36:06 c'est pas très grave.
00:36:08 Je trouve ça plutôt sympathique, ce qu'il raconte.
00:36:10 Je pense que lui, il va au-delà.
00:36:12 Ce que j'ai entendu,
00:36:14 il y a rien qui me choque.
00:36:16 Lui, ce qui va au-delà, c'est qu'effectivement, il y a une question
00:36:18 de répartition des richesses. Mais enfin,
00:36:20 qui ne se pose pas de cette question de répartition des richesses en France ?
00:36:22 Franchement, on va se prendre la tête
00:36:24 sur les chiffres.
00:36:26 Certains disaient qu'on va réduire les déficits
00:36:28 d'11 milliards, ou plutôt 13, ou plutôt 3.
00:36:30 On va se prendre la tête. Et ce matin, juste avant,
00:36:32 parce que j'essaye de préparer un peu quand je viens à l'émission,
00:36:34 je regardais
00:36:36 une revue de presse, une entreprise
00:36:38 que les Français ne connaissent pas, mais qui est une très grande entreprise
00:36:40 française, qui s'appelle CMA CGC.
00:36:42 En fait, c'est ceux qui font les transports
00:36:44 par bateau. Ils font
00:36:46 23 milliards de bénéfices. Mais encore ça,
00:36:48 23 milliards de bénéfices, on commence à s'y habituer.
00:36:50 Et j'ai regardé son chiffre d'affaires.
00:36:52 74 milliards
00:36:54 de chiffre d'affaires. C'est-à-dire, vous avez
00:36:56 une boîte qui a un taux de rentabilité
00:36:58 de 44%.
00:37:00 44% de rentabilité.
00:37:02 44% de votre chiffre d'affaires,
00:37:04 c'est du bénéfice. Alors,
00:37:06 qu'à un moment donné, il y a des gens qui disent
00:37:08 "Bah effectivement, il faut prendre un peu".
00:37:10 Moi, je ne suis pas pour prendre tout. Moi, je vous le dis.
00:37:12 J'imagine que les salariés sont très avantagés de cette boîte.
00:37:14 Les salariés de cette boîte sont sans doute
00:37:16 très avantagés. Ils ont de l'intéressement,
00:37:18 ils sont sans doute bien payés, etc.
00:37:20 J'imagine. C'est quand même
00:37:22 une entreprise qui a des responsabilités
00:37:24 au niveau de la société.
00:37:26 Et qu'on prenne une partie
00:37:28 pour peut-être financer,
00:37:30 peut-être pas tout, des questions comme
00:37:32 l'histoire des retraites, moi je trouve que c'est pas débile.
00:37:34 - Pardon, mais il y a quand même un problème
00:37:36 que vous n'abordez pas qui est la baisse
00:37:38 générale de la production en France.
00:37:40 C'est-à-dire que, oui,
00:37:42 mais on ne peut pas... Je veux bien qu'on répartisse
00:37:44 les richesses, mais il faut encore les produire.
00:37:46 Notre PIB par rapport à l'Allemagne,
00:37:48 notre PIB par habitant a décroché
00:37:50 de 30% ou 40% par rapport
00:37:52 à l'Allemagne en 50 ans. Alors, je veux bien
00:37:54 qu'on vive à crédit, que je veux bien
00:37:56 qu'on dise qu'on s'en fout de s'endetter.
00:37:58 - Florent, vous voulez dire quelque chose ? - Deuxième chose, très vite.
00:38:00 Vous avez parlé, vous avez dit que vous trouviez
00:38:02 ça sympathique, monsieur Boyard.
00:38:04 Moi, je trouve que c'est méprisant pour les gens
00:38:06 qui, eux, sacrifient des journées
00:38:08 de travail, qui sacrifient des
00:38:10 journées de salaire pour un jeu.
00:38:12 Comme si c'était un jeu.
00:38:14 - Mais c'est illégal. - Comment ? - C'est illégal.
00:38:16 C'est-à-dire que nul n'est censé ignorer la loi.
00:38:18 - D'ailleurs, madame Broglie... - Le blocage des lycées,
00:38:20 le blocage, c'est illégal.
00:38:22 - C'est-à-dire que si on reprend la loi,
00:38:24 effectivement, on a le droit de
00:38:26 s'opposer à une politique comme
00:38:28 cela et de l'organiser à titre
00:38:30 individuel ou collectif. Sauf qu'on
00:38:32 n'a pas le droit de troubler l'ordre
00:38:34 public et on n'a pas le droit de bloquer
00:38:36 l'université.
00:38:38 - Yael Brown-Pivet, d'ailleurs.
00:38:40 Yael Brown-Pivet, l'Assemblée
00:38:42 n'est pas un prix de concours, la politique n'est
00:38:44 pas un challenge TikTok.
00:38:46 Vous devriez les servir.
00:38:48 Vous leur faites du mal. Respectez votre fonction,
00:38:50 respectez votre institution, respectez les Français.
00:38:52 - Le blocage des lycées, c'est ce qu'il offre ?
00:38:54 - Philippe Eller...
00:38:56 - Non, non, mais moi je trouve qu'il
00:38:58 ridiculise la condition de député.
00:39:00 Il propose des choses
00:39:02 transgressives. C'est une
00:39:04 provocation à la transgression
00:39:06 de l'ordre public.
00:39:08 Et Mélenchon, je comprends bien
00:39:10 que notre Fabien Villieu
00:39:12 trouve qu'il n'y a rien à redire.
00:39:14 Je suis frappé de voir tout de même
00:39:16 ce leader qui aurait pu
00:39:18 entraîner parfois
00:39:20 des luttes frappées au coin
00:39:22 du bon sens, cherche désespérément
00:39:24 à faire oublier le socialiste
00:39:26 traditionnel qu'il a été.
00:39:28 - Monsieur Boyard a répondu à Mme Brown-Pivet.
00:39:30 Vous parlez de respecter les Français. Commencez par
00:39:32 retirer votre réforme des retraites. Au passage,
00:39:34 vos millions d'euros d'action chez L'Oréal,
00:39:36 Total et LVMH font
00:39:38 bien plus honte à notre
00:39:40 Assemblée. Bon.
00:39:42 - Rapport. - On ne voit pas le rapport.
00:39:44 - Ce n'est pas grave. Enfin, ce que je retiens
00:39:46 de votre intervention de ce matin, c'est votre détermination.
00:39:48 C'est effectivement
00:39:50 que vous... - Je fais un bloc.
00:39:52 - Oui, mais alors qu'il y a un mois,
00:39:54 vous hésitiez un peu
00:39:56 sur le thème "on ne veut pas être tout seul".
00:39:58 - Non, parce qu'en fait, la stratégie,
00:40:00 on a eu du mal à la mettre en place. Voilà. Y compris,
00:40:02 je trouve qu'on a été plutôt raisonnable. On n'a pas fait grève
00:40:04 pendant les vacances scolaires. - Non, mais c'est vrai. Vous n'avez pas...
00:40:06 - Il y avait un piège gros et on n'est pas
00:40:08 tombé dedans. Voilà. On a attendu. Je pense
00:40:10 que les gens ont compris que les grèves
00:40:12 de 24 heures, c'est utile, mais
00:40:14 ce n'est pas suffisant. Donc, voilà. La stratégie,
00:40:16 elle est posée. Il y a l'unité syndicale. Maintenant,
00:40:18 soit les gens sont d'accord avec ça et on
00:40:20 gagnera, soit la grève reconductible
00:40:22 fait "pshit", on ne gagnera
00:40:24 pas. C'est tout. - Mais je
00:40:26 trouve que la grève
00:40:28 est égale et que le blocage
00:40:30 ne l'est pas. C'est quand même quelque chose qu'il faut
00:40:32 effectivement toujours rappeler. On n'a pas
00:40:34 le droit de bloquer que ce soit une raffinerie...
00:40:36 - Et finalement, c'est le Français qui décidera
00:40:38 en fin de course. Est-ce qu'il va
00:40:40 accepter 10 jours, 20 jours,
00:40:42 30 jours, 40 jours de blocage ?
00:40:44 Je vous dis absolument pas.
00:40:46 Et l'opinion va se
00:40:48 retourner d'un bloc. - Oui,
00:40:50 écoutez, franchement,
00:40:52 vous n'en savez rien et moi non plus.
00:40:54 Pour tout vous dire, parce que
00:40:56 il y a quand même quelque chose que vous
00:40:58 sous-estimez. Il y a quelque chose
00:41:00 que vous sous-estimez, c'est la défiance sur
00:41:02 le président Macron. Vous sous-estimez.
00:41:04 Je suis désolé de vous le dire comme ça.
00:41:06 Donc, moi, je ne sais pas ce
00:41:08 qui va se passer, mais cette défiance,
00:41:10 elle existe. Et elle existe fortement.
00:41:12 Donc, vous ne savez pas...
00:41:14 - Elle continue à s'amplifier.
00:41:16 Vous avez raison.
00:41:18 - Donc, moi, je n'en sais rien.
00:41:20 - Ce n'est pas le problème des Français. Est-ce que les Français vont accepter
00:41:22 d'être bloqués 20 jours, 40 jours
00:41:24 et après ?
00:41:26 On est déjà
00:41:28 les mauvais élèves de l'Europe.
00:41:30 - Jacques, on ne va prendre qu'un exemple. Parce que,
00:41:32 vraiment, cette affaire de 1200 euros...
00:41:34 Et Olivier Véran,
00:41:36 il y a un mois, nous explique qu'il y aura...
00:41:38 Non, mais laissez-moi te finir. Qu'il y aura
00:41:40 1 800 000 personnes qui vont toucher
00:41:42 ces 1200 euros. On va terminer à 10 000.
00:41:44 Vous ne trouvez pas que c'est prendre les gens pour des
00:41:46 imbéciles ? - Mais je ne le sens pas. La communication.
00:41:48 La communication gouvernementale a été
00:41:50 lamentable. - Mais ce n'est pas de la communication, ça. Ce n'est pas de la com.
00:41:52 Ce n'est pas de la com.
00:41:54 - Moi, je pense que... - Attendez.
00:41:56 C'est que ce n'est pas bon. - La seule chose qu'il fallait faire
00:41:58 en communication, c'est que c'est le président
00:42:00 lui-même qui devait prendre à bras le corps
00:42:02 le combat et qui
00:42:04 devait faire comme il l'a fait pour les Gilets jaunes
00:42:06 le tour de France, en se remontant
00:42:08 les manches et en parlant directement
00:42:10 au français. C'est plutôt ça qui a manqué
00:42:12 au niveau de la communication. - Mais arrêtez avec cette com.
00:42:14 Vous parlez toujours de com.
00:42:16 - Mais je parle de com, c'est mon métier. - Mais oui.
00:42:18 Mais là, ça n'a rien à voir. - Je ne veux pas savoir.
00:42:20 - Mais Jacques, ça n'a rien à voir. C'est qu'ils disent
00:42:22 n'importe quoi. Ce n'est pas de la com. Tu pars
00:42:24 à 1 800 000, tu termines à 10 000. - C'est de la mauvaise com.
00:42:26 - Mais ce n'est pas de la mauvaise com.
00:42:28 C'est surtout que c'est de l'amateurisme.
00:42:30 - C'est de la mauvaise information.
00:42:32 - Voilà, c'est de la mauvaise...
00:42:34 La communication, c'est leur hommage, la com.
00:42:36 Donc voilà, ils disent n'importe quoi.
00:42:38 C'est tout. Ils disent n'importe quoi.
00:42:40 - Ils expliquaient que les syndicats mentaient
00:42:42 sur la réforme, mais ce n'était pas ça.
00:42:44 - Mais les chiffres que vous mélangez, un peu
00:42:46 différents. Il y a 1 800 000
00:42:48 retraités qui vont
00:42:50 avoir, qui vont obtenir une augmentation...
00:42:52 - Même sur cela, je suis florent.
00:42:54 - Il faudra avoir discuté avec ceux qui n'en peuvent rien.
00:42:56 - Il ne faudra pas le mix de rien sur les 1 000 000.
00:42:58 - L'erreur, c'est d'abord dire le chiffre qu'il faut.
00:43:00 - Lorient, Lorient.
00:43:02 - Quand ils ont dit 200 000
00:43:04 qui toucheraient les 1 200, ça c'était faux.
00:43:06 - Moi, je n'en entre plus en conflit avec Gérard.
00:43:08 Expliquez-lui, expliquez-lui, Lorient.
00:43:10 - Malheureusement, Gérard, même sur ce chiffre
00:43:12 de 1 800 000, ils n'en savent rien.
00:43:14 Eux-mêmes, ils l'avouent eux-mêmes
00:43:16 puisque le mode de calcul, c'est-à-dire que
00:43:18 pour calculer la revalorisation
00:43:20 qui est promise là par le gouvernement,
00:43:22 il va falloir se baser sur un
00:43:24 prorata du nombre de trimestres
00:43:26 effectués pour avoir un minimum de pension.
00:43:28 Sauf que ce système-là n'existe que depuis
00:43:30 les années 2000. Donc les personnes
00:43:32 qui sont actuellement à la retraite,
00:43:34 ça va être assez complexe.
00:43:36 - Ce matin, je voudrais qu'on écoute
00:43:38 un mot sur l'inflation avec M. Gabriel Attal
00:43:40 parce qu'en plus, ça arrive à un moment où
00:43:42 les Français prennent 25 %.
00:43:44 Vous savez, votre yaourt, entre le 1er
00:43:46 janvier 2022
00:43:48 et le 1er juillet
00:43:50 2023, il se sera passé 18 mois.
00:43:52 Votre yaourt, il a pris 25 %.
00:43:54 Il a augmenté votre salaire de 25 % ?
00:43:56 - Non, ça non.
00:43:58 Je peux plus le dire.
00:44:00 - Je vais m'y employer.
00:44:02 Je vais m'y employer.
00:44:04 Mais écoutez, ça pose aussi un problème
00:44:06 parce que ça arrive au plus mauvais moment.
00:44:08 - Ça inquiète plus le gouvernement d'ailleurs.
00:44:10 - Mais il faut un peu de psychologie.
00:44:12 - Ça se fait pas à un moment compliqué.
00:44:14 - Oui, mais tu le dis aux gens.
00:44:16 - Je n'en dis ce qu'on vient de faire.
00:44:18 - On viendra avec notre 3e retraite,
00:44:20 notre 3e réforme,
00:44:22 on va bien essayer de trouver un bon truc cette fois-ci,
00:44:24 mais avant, tu vois, tu as 25 %,
00:44:26 tu as Marse Rouge qui arrive.
00:44:28 Alors écoutez, monsieur Attal.
00:44:30 - Ce sont des réformes d'ensemble,
00:44:32 du travail et de la retraite.
00:44:34 C'est la seule façon d'en sortir.
00:44:36 - Monsieur Attal.
00:44:38 - Ce qui est dur pour les Français,
00:44:40 c'est précisément que cette inflation, elle dure,
00:44:42 et qu'ils ont parfois le sentiment de ne pas en voir le bout.
00:44:44 Il y aura un bout du tunnel.
00:44:46 Et notre responsabilité dans l'intervalle,
00:44:48 c'est d'accompagner les Français
00:44:50 autant que possible.
00:44:52 Maintenant, il faut qu'il y ait une action collective.
00:44:54 Et moi, je le dis, je n'ai pas rencontré un seul agriculteur,
00:44:56 un seul éleveur, un seul producteur
00:44:58 qui m'a dit qu'il se gavait avec des marges mirobolantes.
00:45:00 Et donc, c'est sur toute la chaîne qu'il faut agir.
00:45:02 Et moi, évidemment, j'appelle aussi
00:45:04 la distribution à faire un effort sur ces marges,
00:45:06 les gros industriels à faire un effort sur leurs marges.
00:45:08 L'enjeu, c'est quoi ?
00:45:10 C'est tout simple. Pagné ou pas pagné,
00:45:12 l'enjeu, c'est la facture et le ticket de caisse
00:45:14 des Français, avec des Français qui,
00:45:16 je le dis, ont le sentiment d'en avoir moins
00:45:18 dans leur caddie et plus sur le ticket de caisse.
00:45:20 C'est sur ça qu'il nous faut agir.
00:45:22 Et les distributeurs ? Ce matin, Michel-Édouard Leclerc
00:45:24 était présent, mais ils s'en mettent beaucoup,
00:45:26 je suis désolé, ils s'en mettent beaucoup dans la poche.
00:45:28 Disons-le quand même, les distributeurs.
00:45:30 Et c'est Aurore Bergé qui le disait. Écoutons-la.
00:45:32 On peut en parler, de la responsabilité
00:45:34 de la grande distribution. Quand vous faites
00:45:36 40% de taux de marge sur le jambon,
00:45:38 par exemple, qui est probablement l'un des aliments
00:45:40 les plus consommés dans notre pays,
00:45:42 qui se retrouve dans tous les frigos des Français,
00:45:44 quasiment, avec lesquels vous nourrissez
00:45:46 vos enfants, quand vous faites 40%
00:45:48 de taux de marge, vous ne pensez pas que la grande distribution,
00:45:50 elle peut aller un petit peu plus loin ? Quand vous faites
00:45:52 80% de taux de marge sur les pâtes,
00:45:54 les pâtes, il n'y a pas un aliment presque plus
00:45:56 essentiel, notamment pour les familles
00:45:58 les plus modestes. Vous ne pensez pas que vous pouvez faire un effort ?
00:46:00 Ce que je dis, par contre, à la grande distribution,
00:46:02 et ce que nous avons fait à l'Assemblée nationale,
00:46:04 c'est que cet effort, il ne peut pas se faire sur le dos
00:46:06 de nos agriculteurs. Et de la même manière,
00:46:08 ce n'est pas nos TPE et nos PME qui doivent en payer
00:46:10 le coup. Donc, encore une fois, chacun doit prendre sa part.
00:46:12 L'État a pris sa part. À la grande distribution,
00:46:14 on prend de la sienne.
00:46:16 - Florian Tardif. - Vous l'avez goûté l'autre jour
00:46:18 au supermarché, j'ai fini par renoncer.
00:46:20 Tellement j'ai trouvé ça indécent. Paquets de riz, 7 euros.
00:46:22 C'est-à-dire qu'on achetait
00:46:24 il y a quelques mois 4,90 euros,
00:46:26 il est passé à 7 euros.
00:46:28 - Oui, mais il ne faut pas aller à la grande épicerie.
00:46:30 - Ah non, je ne vais pas aller à la grande épicerie.
00:46:32 Le petit commerce, c'est en bas de chez moi.
00:46:34 - Il ne faut pas aller chez Ediard. - Ça passe de 4,90 euros à 7 euros.
00:46:36 - Non, mais c'est pour ça que les gens vont chez Lidl.
00:46:38 - Bien sûr.
00:46:40 - Des marques aujourd'hui,
00:46:42 même Lidl est parfois considérée comme chère
00:46:44 par rapport à des nouvelles marques qui se mettent.
00:46:46 - Des nouveaux discos. - Exactement.
00:46:48 - Mais les gens finissent par renoncer.
00:46:50 - Bon.
00:46:52 Édouard Leclerc était là. Écoutez,
00:46:54 Michel Édouard Leclerc, ce qu'il a répondu,
00:46:56 parce qu'effectivement, les distributeurs sont tous gentils
00:46:58 quand tu les entends, mais effectivement, pour faire des efforts,
00:47:00 c'est autre chose. Écoutez-le.
00:47:02 - J'ai beau faire de la com' ou savoir faire de la com',
00:47:04 je pense que je dois tenir ma promesse
00:47:06 et je ne dois pas sacrifier cette image
00:47:08 prise sur l'autel d'une com' politique.
00:47:10 Je ne veux pas aller sur la photo
00:47:12 pour dire "Leclerc vend moins cher là, juste là".
00:47:14 Enfin, franchement, j'ai 71 ans,
00:47:16 45 ans de métier,
00:47:18 notre public,
00:47:20 vous, vous êtes plus jeune, mais tous les gens
00:47:22 qui me connaissent savent que je n'ai pas attendu
00:47:24 une réunion publique pour être moins cher.
00:47:26 - Vraiment, notre objectif, c'est d'être moins cher,
00:47:28 non pas sur 20, 30, 40 articles,
00:47:30 mais sur tous les articles,
00:47:32 parce que, en fait, tout est en train de flamber
00:47:34 dans les magasins,
00:47:36 vous entrez dans un rayon de pâtisserie
00:47:38 ou de viennoiserie industrielle,
00:47:40 tous les articles bougent,
00:47:42 le rayon des produits d'entretien,
00:47:44 les rayons alimentaires bougent,
00:47:46 et donc...
00:47:48 - Mais c'est un gadget ce palier ?
00:47:50 - On s'est posé la question,
00:47:52 c'est Olivia Grégoire et Bruno Le Maire
00:47:54 qui nous ont proposé de faire un marqueur
00:47:56 un peu de notre intention,
00:47:58 mais quand le consommateur...
00:48:00 On a 19 millions de clients dans les centres Leclerc,
00:48:02 notre avis,
00:48:04 l'avis des gens de terrain, du Carrelage,
00:48:06 de nos magasins, c'est de dire que
00:48:08 si on a un cône aussi restreint
00:48:10 de communication, ça donne l'impression
00:48:12 qu'on se rattrape sur le reste.
00:48:14 Donc pour le moment, pour des raisons professionnelles,
00:48:16 nous préférons être moins cher,
00:48:18 surtout.
00:48:20 - Non, mais c'est vrai qu'ils ont mis parfois
00:48:22 chez nous les producteurs, les distributeurs,
00:48:24 c'est un rapport de force
00:48:26 où si tu veux rentrer chez Leclerc,
00:48:28 il faut rentrer avec les conditions de Leclerc,
00:48:30 c'est aussi pour Auchan, et puis c'est vrai,
00:48:32 et que les conditions qu'ils t'imposent parfois sont rudes.
00:48:34 Tout le monde le sait à peu près.
00:48:36 - Ce qui est insupportable, c'est que le gouvernement n'ait jamais réussi
00:48:38 à leur imposer
00:48:40 de mieux traiter les produits.
00:48:42 - Dernier mot, parce que vous allez nous quitter.
00:48:44 - Tout augmente, sauf les salaires.
00:48:46 Tout augmente, sauf les salaires.
00:48:48 Parce qu'une des clés d'un répond, ça sera l'augmentation
00:48:50 des salaires, et les gens ne le savent pas,
00:48:52 mais aujourd'hui, 80% des minimums
00:48:54 de salaires de branche sont sous le SMIC.
00:48:56 Ils sont sous le SMIC.
00:48:58 80% des débuts de grille de rémunération
00:49:00 des branches professionnelles
00:49:02 commencent sous le SMIC.
00:49:04 Pourquoi ? Parce que le SMIC est calé
00:49:06 à l'inflation. Dès que l'inflation augmente,
00:49:08 le SMIC augmente.
00:49:10 Sauf que les branches professionnelles,
00:49:12 elles, elles n'augmentent pas leur grille de rémunération.
00:49:14 Ce qui fait que le SMIC augmente,
00:49:16 et les grilles, les premières grilles en tout cas,
00:49:18 se trouvent en dessous.
00:49:20 80%. - Ça va t'étonner, mais je suis tout à fait
00:49:22 d'accord avec toi. Moi je pense que
00:49:24 une des façons de sortir de ça,
00:49:26 c'est évidemment d'augmenter les salaires,
00:49:28 et les salaires de tout le monde. D'abord,
00:49:30 des plus bas salaires.
00:49:32 Et c'est une façon
00:49:34 de danser dans le match.
00:49:36 - Dans tes entreprises, je suis sûr que c'est pratiqué.
00:49:38 - Mais non, mais dans les grandes entreprises,
00:49:40 chez Avas, il n'y a pas quelqu'un qui est au SMIC.
00:49:42 - C'est ce qu'on a fait. - C'est ce qu'on a fait chez Avas.
00:49:44 - Dans les grandes boîtes, c'est un avantage.
00:49:46 Il n'y a pas de gens qui sont payés au SMIC
00:49:48 chez Avas, sans doute pas.
00:49:50 - Non, mais ça démarre très tard.
00:49:52 - Ça dépend. À la SNCF,
00:49:54 c'est un prix qui commence sous le SMIC.
00:49:56 Et c'est parce que vous êtes en horaire décalé
00:49:58 que vous avez des primes, mais votre traitement de base
00:50:00 est sous le SMIC, et c'est parce que vous avez des primes
00:50:02 que vous êtes au-dessus. Et ça, c'est pas normal.
00:50:04 - Merci à vous. Merci, on est comme chaque matin
00:50:06 en retard. Merci. On va parler
00:50:08 du virus chinois,
00:50:10 de Florent Pagny, dans la dernière partie.
00:50:12 Et on parlera d'autres sujets, bien sûr.
00:50:14 A tout de suite.
00:50:16 Les 10h02, Barbara Durand.
00:50:20 (Générique)
00:50:22 - Objectif de cette nouvelle journée de mobilisation,
00:50:24 ce mardi, mettre la France à l'arrêt,
00:50:26 voire au-delà pour une partie des opposants
00:50:28 au projet phare d'Emmanuel Macron.
00:50:30 Les syndicats, dont le moral est gonflé
00:50:32 par le succès des précédentes mobilisations,
00:50:34 espèrent dépasser les 1,27 million de manifestants
00:50:36 recensés le 31 janvier dernier par la police.
00:50:38 Certains routiers n'ont pas souhaité attendre mardi
00:50:40 et ont commencé à se mobiliser dès ce matin,
00:50:42 après un appel à la mobilisation
00:50:44 de la France.
00:50:46 - On a un appel à la mobilisation
00:50:48 de plusieurs syndicats.
00:50:50 Des blocages sont en cours depuis très tôt,
00:50:52 notamment, vous le voyez sur ces images,
00:50:54 dans la zone de l'aéroport de Lille.
00:50:56 Et puis, Novak Djokovic renonce à participer
00:50:58 au Masters Meals d'Indian Wells.
00:51:00 Le Serbe numéro un mondial non vacciné
00:51:02 n'a pas obtenu d'autorisation spéciale
00:51:04 pour rentrer sur le territoire américain.
00:51:06 Novak Djokovic devrait également devoir renoncer
00:51:08 à participer à l'Open de Miami,
00:51:10 prévu du 22 mars au 2 avril.
00:51:12 - Un dernier mot sur l'inflation,
00:51:14 Barbara Durand.
00:51:16 - Un dernier mot sur l'inflation,
00:51:18 parce qu'on ne l'a pas dit tout à l'heure,
00:51:20 mais l'inflation est évidemment la conséquence
00:51:22 de la crise de l'énergie, on est d'accord.
00:51:24 Et la crise de l'énergie, c'est la guerre.
00:51:26 Donc, le marché de l'Europe,
00:51:28 il faut sortir du marché de l'Europe,
00:51:30 sans doute pour l'énergie,
00:51:32 et que les gouvernements européens,
00:51:34 je vais le dire encore de manière caricaturale,
00:51:36 ont fait n'importe quoi.
00:51:38 - Mais pourquoi vous venez de dire que c'est la guerre ?
00:51:40 La crise de l'énergie, c'est la guerre.
00:51:42 - La crise de l'énergie, c'est la guerre.
00:51:44 - C'est quand même aussi les erreurs
00:51:46 que vous venez de pointer, je ne comprends pas.
00:51:48 - Oui, c'est la guerre aussi.
00:51:50 - D'accord, c'est tout.
00:51:52 Plus le marché, en fait,
00:51:54 tout ce qui est fait au plus haut niveau,
00:51:56 c'est globalement n'importe quoi.
00:51:58 Pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:52:00 Évidemment, on l'a bien vu avec l'EDF,
00:52:02 on l'a bien vu avec la commission d'enquête,
00:52:04 c'est globalement n'importe quoi.
00:52:06 Et qui paye, nous ?
00:52:08 - Mais on devrait passer tous les jours
00:52:10 un bout de cette commission d'enquête.
00:52:12 - C'est ça qui est juste insupportable.
00:52:14 Après, on dit "Monsieur, vous êtes populiste, défiant".
00:52:16 Mais qui peut contester ce que je dis ?
00:52:18 - La grande solide, c'est laissé en paix à la tonie.
00:52:20 - Juste un mot, on parlait tout à l'heure
00:52:22 de recrutement. Vous savez combien de personnes
00:52:24 il va falloir recruter dans le secteur du nucléaire
00:52:26 pour assurer justement la construction
00:52:28 et l'entretien des EPR
00:52:30 annoncées par Emmanuel Macron ?
00:52:32 - Oui.
00:52:34 - 100 000 personnes en 8 ans.
00:52:36 - C'est bien, mais il va falloir les trouver.
00:52:38 - À partir du moment où des gens ont expliqué
00:52:40 qu'il fallait 50 % de l'énergie
00:52:42 que ce soit nucléaire et que les autres,
00:52:44 que ce soit du renouvelable.
00:52:46 Ça s'appelle du suicide.
00:52:48 Bref, on en a souvent parlé.
00:52:50 On va être dans une seconde
00:52:52 avec un virologue
00:52:54 qui est...
00:52:56 Qui est le virologue qui est là dans une seconde ?
00:52:58 Je vais vous dire,
00:53:00 c'est M. Jean-François Saluzzo
00:53:02 qui est virologue. Il est consultant
00:53:04 en virologie auprès de l'OMS.
00:53:06 Je le salue. Parce que la semaine dernière,
00:53:08 on déclarait que le Covid-19 serait issu d'une fuite
00:53:10 d'un laboratoire en Chine.
00:53:12 Et les Chinois estimaient avoir été salis
00:53:14 par ces accusations. Et ce matin, dans Le Parisien,
00:53:16 le professeur Bruno Lina
00:53:18 dément ces accusations
00:53:20 sur l'origine du virus.
00:53:22 Il dit que...
00:53:24 qu'on n'a pas la preuve que ce soit
00:53:28 sorti d'un virus.
00:53:30 On ne voit pas pourquoi
00:53:32 le FBI privilégie aujourd'hui cette piste.
00:53:34 Elle n'a aucune base scientifique.
00:53:36 À ce jour, nous ne disposons pas d'éléments nouveaux
00:53:38 qui permettraient de rouvrir ce dossier,
00:53:40 dit M. Lina.
00:53:42 On ne sait toujours pas
00:53:44 d'où sort ce virus. L'hypothèse la plus probable,
00:53:46 c'est qu'il viendrait d'un réservoir animal,
00:53:48 probablement la chauve-souris. Il aurait été
00:53:50 transmis à l'homme par le biais d'un autre animal
00:53:52 d'élevage au sauvage.
00:53:54 Alors c'est vrai qu'on peut imaginer que
00:53:56 dans l'affrontement qui existe entre les États-Unis
00:53:58 et la Chine, le FBI
00:54:00 ait instrumentalisé,
00:54:02 pourquoi pas, cette information.
00:54:04 Et je voulais simplement...
00:54:06 Alors on peut écouter, parce qu'il était
00:54:08 sur le plateau des visiteurs du soir,
00:54:10 on peut écouter M. Simon Wan-Obson,
00:54:12 qui est
00:54:14 virologue à l'Institut Pasteur
00:54:16 et qui était sur le plateau
00:54:18 de Frédéric Tadeï.
00:54:20 Et avant d'interroger M.
00:54:22 Saluzzo, je vous propose de l'écouter.
00:54:24 Il faut des très
00:54:26 bons arguments pour le faire.
00:54:28 Je n'ai pas vu moi, personnellement, les très bons arguments.
00:54:30 Je vous donne un exemple.
00:54:32 Imagine que
00:54:34 vous et moi, on fabrique un nouveau
00:54:36 virus qui
00:54:38 décime le riz.
00:54:40 OK ?
00:54:42 Parce qu'il n'y a pas que des virus chez nous,
00:54:44 il y a des virus chez les plantes.
00:54:46 Qu'est-ce que les Chinois
00:54:48 vont dire ?
00:54:50 Vous savez très bien, la consommation
00:54:52 de riz, pour le Cambodge,
00:54:54 le Vietnam,
00:54:56 c'est presque le premier produit
00:54:58 d'exploitation.
00:55:00 L'économie dépend énormément.
00:55:02 Et si on fabriquait un virus
00:55:04 qui décime le riz, vous vous rendez compte ?
00:55:06 Mais nous avons
00:55:08 une technologie aujourd'hui capable de faire ça.
00:55:10 Si je voulais, je pourrais le faire.
00:55:12 Je ne le ferais pas.
00:55:14 J'ai de quoi
00:55:16 dans les petits cellules grises, comme
00:55:18 dirait Hercule Poirot, j'ai encore quelques
00:55:20 cellules grises, je pourrais le faire.
00:55:22 Mais
00:55:24 la technologie que nous avons
00:55:26 entre nos mains est tellement puissante qu'on peut
00:55:28 le faire. Et ce qui
00:55:30 me rend triste,
00:55:32 me rend gâche,
00:55:34 c'est qu'on ne parle pas.
00:55:36 On ne parle pas assez.
00:55:38 - Monsieur Saluzzo, bonjour.
00:55:40 - Oui, bonjour.
00:55:42 - Pourquoi on n'arrive pas à savoir l'origine
00:55:44 de ce virus ? C'est si compliqué
00:55:46 que ça, de savoir si ça vient
00:55:48 des animaux ou si ça a été fabriqué
00:55:50 de manière artificielle ?
00:55:52 - Il y a plusieurs aspects dans cette discussion
00:55:54 qui est à la fois également politique.
00:55:56 Parce que la première question qu'on peut se poser,
00:55:58 c'est est-ce qu'un laboratoire peut-il s'échapper,
00:56:00 un virus peut-il s'échapper d'un laboratoire ?
00:56:02 C'est ce qu'on appelle généralement une contamination
00:56:04 de laboratoire. Ce qu'on sait, c'est que
00:56:06 les Chinois travaillent sur les
00:56:08 virus de chauves-souris. Ils font
00:56:10 des inventaires de virus de chauves-souris.
00:56:12 Donc ce qu'ils font, la première étape, c'est qu'ils vont
00:56:14 dans les grottes, attraper des chauves-souris.
00:56:16 À ce stade-là, les techniciens
00:56:18 peuvent se contaminer avec un virus,
00:56:20 un Covid-19 par exemple, ils peuvent se
00:56:22 contaminer lorsqu'ils respirent
00:56:24 de l'air contaminé, lorsqu'ils se blessent
00:56:26 avec les animaux, lorsqu'ils se font mordre
00:56:28 par les animaux. Donc,
00:56:30 première étape, c'est tout à fait possible de se contaminer
00:56:32 avec un virus quand on fait de la recherche.
00:56:34 Deuxième étape, on peut se contaminer dans le
00:56:36 laboratoire. On a incriminé
00:56:38 pour des raisons diverses le laboratoire
00:56:40 Huan, qui avait été construit par les Français,
00:56:42 on a incriminé ce laboratoire.
00:56:44 Or, c'est un laboratoire dit de haute sécurité.
00:56:46 Ce virus est transmis par
00:56:48 aérosol, par l'air. Dans
00:56:50 un laboratoire en
00:56:52 P4, on travaille en
00:56:54 scaphandre en pression positive, comme quand
00:56:56 on va sur la Lune. Donc, il est tout à fait
00:56:58 improbable, sinon impossible, qu'une
00:57:00 personne ait pu se contaminer dans ce
00:57:02 P4, sauf, évidemment, s'il y a
00:57:04 eu un accident majeur,
00:57:06 rupture du scaphandre,
00:57:08 etc. D'autres laboratoires,
00:57:10 P2, P3, peuvent également
00:57:12 avoir travaillé sur ces virus.
00:57:14 Dans ce cas-là, il faudrait savoir qui a travaillé.
00:57:16 En P2, P3, on peut
00:57:18 se contaminer dans les années 80,
00:57:20 le Center for Disease
00:57:22 Control aux États-Unis avait recensé
00:57:24 tous les accidents de laboratoire,
00:57:26 les contaminations de laboratoire
00:57:28 pour ces virus exotiques, et on en avait
00:57:30 trouvé à l'époque 450. Donc, vous voyez,
00:57:32 c'est tout à fait possible que dans un laboratoire
00:57:34 P2, P3, les gens se contaminent.
00:57:36 La question essentielle, maintenant, qui se
00:57:38 pose, c'est de répondre
00:57:40 au problème suivant.
00:57:42 Ce virus s'est adapté extrêmement
00:57:44 rapidement à la transmission inter-humaine.
00:57:46 Or, les virus provenant
00:57:48 d'animaux sont très lents
00:57:50 à s'adapter. On le voit très bien, par exemple,
00:57:52 avec la grippe aviaire, ça fait 25
00:57:54 ans que le virus circule, il ne s'est jamais
00:57:56 adapté à la transmission inter-humaine.
00:57:58 Le VIH a mis 40 ans
00:58:00 pour se transmettre de façon
00:58:02 rapide, de façon inter-humaine.
00:58:04 Donc, vous voyez très bien, il y a un mystère
00:58:06 à ce niveau-là. Comment ce virus,
00:58:08 provenant de chauves-souris, a-t-il
00:58:10 pu s'adapter aussi rapidement ?
00:58:12 - Je comprends que vous-même
00:58:14 pouvez penser qu'il y a
00:58:16 une intervention humaine. Alors, je voulais
00:58:18 vous faire réagir sur deux choses.
00:58:20 D'abord, ce qu'avait dit le professeur
00:58:22 Montagné, il l'avait dit chez nous.
00:58:24 Tout le monde s'était moqué de ce qu'il
00:58:26 avait dit. Il est mort,
00:58:28 j'ai envie de dire, dans l'indifférence générale,
00:58:30 M. Montagné. Il n'y a eu quasiment aucun
00:58:32 hommage officiel qui lui a été rendu.
00:58:34 Écoutez ce qu'il disait au moment de la crise
00:58:36 du Covid.
00:58:38 - Nous sommes arrivés à la conclusion qu'effectivement,
00:58:40 il y avait eu
00:58:42 une manipulation
00:58:44 au sujet de ce virus.
00:58:46 - C'est-à-dire ?
00:58:48 - Eh bien, qu'une partie, je ne dis pas le total,
00:58:50 mais il y a un modèle qui est
00:58:52 évidemment le virus classique.
00:58:54 Et là, c'était un modèle
00:58:56 surtout venant de la chauve-souris.
00:58:58 Mais,
00:59:00 ce modèle, on a par-dessus
00:59:02 ajouté
00:59:04 des séquences, notamment du
00:59:06 VIH, le virus du sida.
00:59:08 - Mais quand vous dites "on a ajouté",
00:59:10 qui a ajouté ?
00:59:12 - Je ne sais pas. - Mais ce n'est pas naturel,
00:59:14 c'est ce que vous voulez dire ? - Non, ce n'est pas naturel.
00:59:16 C'était un travail de professionnel,
00:59:18 un travail de biologiste moléculaire.
00:59:20 C'est un travail
00:59:22 très minutieux, on peut dire,
00:59:24 d'horloger, on peut dire, au niveau des séquences.
00:59:26 - Mais dans quel but ?
00:59:28 - Dans quel but, ça, ce n'est pas
00:59:30 clair.
00:59:32 Je l'expose, si vous voulez.
00:59:34 Mon travail, c'est d'exposer les faits.
00:59:36 C'est tout. Je ne l'accuse
00:59:38 personne. Je ne sais pas qui a
00:59:40 fait ça et pourquoi.
00:59:42 La possibilité, c'est peut-être
00:59:44 qu'ils ont
00:59:46 voulu faire, ils, enfin,
00:59:48 ils, on ne sait pas, on a voulu faire
00:59:50 un vaccin contre
00:59:52 le sida.
00:59:54 Donc on a pris des petites
00:59:56 séquences du virus
00:59:58 et on les a installées dans la séquence
01:00:00 plus grande du coronavirus.
01:00:02 - Bon,
01:00:04 évidemment, monsieur Montagnier,
01:00:06 il a été très critiqué.
01:00:08 On a dit, voilà, c'est un vieux monsieur
01:00:10 maintenant. Si on n'a pas dit qu'il était gâteux
01:00:12 lorsqu'il était venu dire ça
01:00:14 sur notre plateau. Simplement, je voulais
01:00:16 savoir, monsieur Saluzzo, ce que vous pensez de ce qu'il a dit.
01:00:18 - Alors,
01:00:20 les manipulations en laboratoire,
01:00:22 ça, ça, beaucoup de chercheurs
01:00:24 font de la recherche fondamentale et
01:00:26 se posent la question, tel virus n'est
01:00:28 pas transmissible à l'homme, est-ce que je peux
01:00:30 le modifier pour le rendre transmissible ? C'est de la
01:00:32 recherche fondamentale. Il y a eu même des
01:00:34 expériences qui ont... - Mais ce n'est pas ma question, monsieur
01:00:36 Saluzzo, est-ce que vous êtes d'accord avec ce qu'il dit ? Point.
01:00:38 - Non, la question, non. Je ne pense
01:00:40 pas qu'il y ait des séquences, qu'on
01:00:42 veuille faire un virus,
01:00:44 un vaccin contre le sida
01:00:46 avec un virus inconnu. Ce serait un non-sens.
01:00:48 - D'accord. Mais pourquoi, si c'est un non-sens, pourquoi
01:00:50 un homme qui est pris Nobel le dit ?
01:00:52 - Non, je pense que c'est peut-être
01:00:54 l'interprétation, je ne sais pas exactement
01:00:56 ce qu'elle était, qu'il y ait eu quelques séquences
01:00:58 similaires à celles du VIH
01:01:00 si possible, mais de dire qu'on veut faire
01:01:02 un vaccin avec un virus inconnu,
01:01:04 vous imaginez, si ce virus était
01:01:06 très dangereux, donc c'est...
01:01:08 Je ne sais pas pourquoi il a avancé cette hypothèse-là.
01:01:10 - Mais moi non plus, je ne sais pas,
01:01:12 c'est pourquoi je vous pose la question. Mais vous dites ça
01:01:14 non-sens comme si c'était évident, il est pris Nobel,
01:01:16 donc c'est ça qui m'ennuie toujours. - Non, mais je ne sais pas ce que je veux dire,
01:01:18 je veux seulement dire que, qu'il ait
01:01:20 repéré des séquences qui l'ont
01:01:22 intrigué dans ce virus, c'est tout à fait
01:01:24 normal. Qu'il pense que ces
01:01:26 séquences aient été introduites
01:01:28 par l'homme, c'est tout à fait possible. - Et je voulais
01:01:30 vous faire réagir également, Annie Dupéret,
01:01:32 qui est évidemment comédienne,
01:01:34 alors on se dit pourquoi, au nom de quoi, Annie Dupéret,
01:01:36 parle-t-elle ? Certes,
01:01:38 mais manifestement, elle est en défiance,
01:01:40 elle, sur le vaccin, depuis
01:01:42 de nombreuses... De mois,
01:01:44 et comme beaucoup de personnes, et elle est un peu porte-parole,
01:01:46 j'ai envie de dire, des... Non pas
01:01:48 des antivax, parce que c'est une manière péjorative
01:01:50 de les qualifier de ceux qui
01:01:52 mettent des
01:01:54 critiques sur ce vaccin,
01:01:56 précisément, mais qui acceptent peut-être
01:01:58 d'autres vaccins. - Vous allez quand même me sauver.
01:02:00 - Eh ! - Voyons clair !
01:02:02 - Évidemment,
01:02:04 Jacques ! Éric Morillot
01:02:06 l'a interrogé pour les incorrectibles
01:02:08 qu'on peut écouter sur une chaîne
01:02:10 YouTube. Alors, je voulais vous faire
01:02:12 écouter Annie Dupéret, je voulais vous dire,
01:02:14 vous, le virologue, ce que vous pensez
01:02:16 de ce qu'elle a dit. Ça, ça m'intéresse. Et on va
01:02:18 essayer de la recevoir, d'ailleurs, Madame Dupéret. Écoutons.
01:02:20 - Elle a subi les désagréments
01:02:22 économiques humains,
01:02:24 mais au niveau du virus,
01:02:26 il a continué à circuler tranquillement, quoi, puisque ça
01:02:28 ne servait pas. - Il n'a pas empêché la transmission.
01:02:30 - Il n'a absolument pas empêché la transmission. Donc,
01:02:32 ça a fait son œuvre de...
01:02:34 - Non, mais il a protégé...
01:02:36 Enfin, là, c'est l'argument qu'on entend.
01:02:38 C'est qu'il n'a pas empêché la transmission,
01:02:40 mais il a protégé... - Des cas graves.
01:02:42 - Des cas graves, chacun
01:02:44 des personnes qui se vaccinaient. Voilà, la doxar.
01:02:46 - On va demander leur avis,
01:02:48 posthume aux triples vaccinés
01:02:50 qui ont décédé à l'hôpital.
01:02:52 - Bon. Qu'est-ce que vous pensez de ce que dit Madame Dupéret,
01:02:54 M. Saluzzo ?
01:02:56 - Elle dit quelque chose, d'abord,
01:02:58 qui est tout à fait exact,
01:03:00 c'est-à-dire que ce virus a protégé
01:03:02 des formes graves. Certes,
01:03:04 il n'a pas empêché la circulation du virus,
01:03:06 mais il a protégé ce vaccin
01:03:08 des formes graves. Donc, ça, c'est un point
01:03:10 évident. Alors, effectivement,
01:03:12 il a pu y avoir des personnes tri-vaccinées
01:03:14 parce qu'ils avaient des facteurs de comorbidité
01:03:16 très élevés et qui ont décédé,
01:03:18 mais on peut dire qu'il a sauvé
01:03:20 beaucoup de personnes. Alors, malheureusement,
01:03:22 ce n'est pas un vaccin parfait, comme on a l'habitude.
01:03:24 Mais si vous permettez, je voudrais qu'on finisse
01:03:26 sur l'histoire du laboratoire parce que
01:03:28 je rejoins quand même l'hypothèse de M. Lina,
01:03:30 en ce sens... - De M. Lina,
01:03:32 qui dit qu'effectivement, c'est...
01:03:34 - Voilà, que ce virus a
01:03:36 une origine naturelle parce que,
01:03:38 vu les modifications... Bon, il peut y avoir
01:03:40 cette histoire complotiste des Américains qui disent
01:03:42 que c'est un virus laboratoire,
01:03:44 mais pour qu'un virus s'adapte
01:03:46 aussi bien, il a dû circuler intensément.
01:03:48 Et moi, mon hypothèse, c'est plutôt qu'il a
01:03:50 circulé non pas sur des animaux sauvages,
01:03:52 comme le marché de Wad, etc.,
01:03:54 mais plutôt sur des animaux
01:03:56 qui sont proches de l'homme, notamment les cochons,
01:03:58 et qui sont élevés
01:04:00 de façon intensive.
01:04:02 Et ça, c'est extrêmement grave parce que
01:04:04 lorsque vous élevez les cochons de façon
01:04:06 intensive, si un virus se répand dedans,
01:04:08 il s'adaptera extrêmement rapidement.
01:04:10 C'est plutôt dans cette hypothèse-là que je vais...
01:04:12 Maintenant, évidemment, les Chinois
01:04:14 n'ouvrent pas beaucoup
01:04:16 leurs informations, et ça, c'est étonnant.
01:04:18 En 2003, j'étais
01:04:20 avec l'OMS en Chine
01:04:22 lorsqu'il y a eu le SARS-CoV-2,
01:04:24 et à cette époque-là, les Chinois ont donné
01:04:26 toutes les informations qu'on leur demandait.
01:04:28 - Et ils ne le font pas aujourd'hui.
01:04:30 Écoutez, merci, de toute façon, le saurons-t-on un jour.
01:04:32 Voilà, c'est d'autres questions que nous poserons.
01:04:34 Merci beaucoup ! - Je vous en prie.
01:04:36 - Merci beaucoup, M. Saluzzo. Merci beaucoup et bonne journée à vous.
01:04:38 - C'est quand même un des pays du monde où il y a
01:04:40 moins de morts par habitant, et je pense que c'est
01:04:42 l'Europe. - Mais est-ce qu'on peut quand même
01:04:44 revenir sur la stratégie vaccinale ?
01:04:46 C'est dommage que notre invité soit parti.
01:04:48 - Ah, bon, ben, je... - Non, mais c'est dommage
01:04:50 parce que, si vous voulez, j'en ai un peu
01:04:52 assez d'entendre des gens dire "oui, ça ne protège
01:04:54 que contre les formes graves, mais
01:04:56 jamais remettre en cause l'espèce de religion
01:04:58 vaccinale." - Mais il le remet en cause,
01:05:00 mais parce que le dossier... - Ah bon ? J'ai mal entendu.
01:05:02 - Mais parce que le dossier est terminé.
01:05:04 Il dit lui-même que le
01:05:06 virus, que le vaccin n'a pas empêché
01:05:08 la transmission. Donc il referme lui-même
01:05:10 le dossier. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
01:05:12 on ne demanderait pas aux gosses de 15 ans de se faire vacciner.
01:05:14 - On a obligé tout le monde à se faire vacciner
01:05:16 avec le pass. - Oui, mais c'est pour ça que je vous dis
01:05:18 aujourd'hui, aujourd'hui, on ne le remettrait pas,
01:05:20 puisque c'était, en fait, le...
01:05:22 Je l'ai dit 10 000 fois,
01:05:24 lorsqu'Emmanuel Macron, le 13
01:05:26 juillet ou le 14 juillet ou le 12 juillet,
01:05:28 invite tout le monde
01:05:30 à se faire vacciner,
01:05:32 c'est précisément parce qu'on pense que
01:05:34 le vaccin protège de la transmission.
01:05:36 - Oui, bien sûr, mais ce que je dis, c'est qu'après,
01:05:38 la communication gouvernementale
01:05:40 n'a absolument pas changé.
01:05:42 - Elle a changé de fait, aujourd'hui.
01:05:44 Aujourd'hui, voilà, on vient de traverser l'hiver...
01:05:46 - Aujourd'hui, oui. - Sans une mesure barrière.
01:05:48 - Aujourd'hui, oui, mais pendant des mois,
01:05:50 on nous a enfarinés.
01:05:52 Et les soignants non vaccinés,
01:05:54 on les a enfarinés aussi. - On nous a enfarinés.
01:05:56 La réponse est oui. - On devrait revenir là-dessus.
01:05:58 - La réponse... Comment ? - Comment ? Oui.
01:06:00 - Sur la réintégration des soignants. - Bien sûr, la réponse est oui.
01:06:02 Mais comme ils font n'importe quoi
01:06:04 sur tout, donc je vois pas pourquoi ils feraient pas n'importe quoi
01:06:06 là-dessus. Pardonnez-moi de le dire comme ça.
01:06:08 - Je voulais redire un mot sur les soignants non vaccinés.
01:06:10 - Puisque ces gouvernements se font n'importe quoi.
01:06:12 "T'as fait ça ? Je fais la même chose."
01:06:14 Et qu'on ne dise pas qu'à l'époque, on savait pas.
01:06:16 Parce qu'à l'époque, au départ, nous, on a dit
01:06:18 que c'était n'importe quoi. Certains ont dit
01:06:20 que c'était n'importe quoi. - Ils auraient pu
01:06:22 interroger n'importe quel médecin généraliste.
01:06:24 - On va parler de tout le monde, on a pas dit.
01:06:26 - Lorsqu'il fait une recommandation,
01:06:28 analyse la balance bénéfice-risque.
01:06:30 Il y a un risque pour tout traitement,
01:06:32 pour tout médicament. Il y a un risque. Par contre,
01:06:34 il faut toujours que la balance soit plus
01:06:36 du côté du bénéfice que du risque.
01:06:38 - Ah, mais j'ai pas présenté Causeur.
01:06:40 - C'est un peu grand en doctrine.
01:06:42 Alors, il y avait le grand plassoir.
01:06:44 - C'est quoi le grand en doctrine ?
01:06:46 - On a appris les témoignages recueillis
01:06:48 par Reconquête, c'est absolument sidérant.
01:06:50 Vous oubliez... Non, mais oubliez l'origine !
01:06:52 - C'est peut-être un peu orienté.
01:06:54 - Oubliez l'origine ! Ce sont des témoignages
01:06:56 de parents et de profs, et même d'élèves,
01:06:58 sur ce qu'on met dans la tête
01:07:00 de vos gamins à l'école, je vous assure
01:07:02 que ça fait peur. - Mais par exemple,
01:07:04 ça m'intéresse. - Par exemple,
01:07:06 il y a un gamin de 5 ans, il se trompe
01:07:08 de toilette, il va chez les filles
01:07:10 au lieu d'aller chez les garçons, et immédiatement,
01:07:12 il y a un adulte qui vient lui dire
01:07:14 "Mais ne t'inquiète pas, mon petit, tu as le droit
01:07:16 d'être une petite fille !" Et c'est comme ça
01:07:18 sur tout, sur la planète, sur le
01:07:20 lgbtisme, sur tout !
01:07:22 C'est invraisemblable.
01:07:24 - C'est là, sur cette page-là, je peux en lire quelques
01:07:26 témoignages ? - Oui. - "Je suis en première dans un lycée
01:07:28 catholique d'Ile-de-France, une propagande anti-droite
01:07:30 est menée au cours de Sciences politiques. Reconquête,
01:07:32 Fratelli d'Italia Vox, les démocrates de Suède,
01:07:34 Viktor Orban, le parti polonais de droit et justice
01:07:36 sont tous mis dans le même sac de l'extrême-droite
01:07:38 néofasciste européenne. La montée
01:07:40 des identitaires est comparée à l'avènement d'Adolf
01:07:42 Hitler et du nazisme en Allemagne."
01:07:44 - Ah oui. - Moi, je suis pas étonné de ça.
01:07:46 - Non, mais dans un lycée catholique, ça,
01:07:48 c'est intéressant. - Oui, je suis d'accord. - Parce que l'école
01:07:50 catholique sous contrat... - Alors, on peut pas vérifier
01:07:52 tout ce que vous dites, par définition, ce sont des témoignages.
01:07:54 - Ce sont des témoignages, les gens donnent leur nom,
01:07:56 ils donnent le nom de l'établissement.
01:07:58 - "Ma nièce en Sciences politiques et Relations
01:08:00 internationales à la Cato de Lille m'a montré les options
01:08:02 à choisir pour ses trois années de licence.
01:08:04 Introduction aux études de genre,
01:08:06 sociologie de l'ethnicité,
01:08:08 politique et religion, études
01:08:10 post-coloniales, philosophie de la
01:08:12 migration, genre, sexualité
01:08:14 et lutte moderne. L'intitulé de ce cursus
01:08:16 est 'La licence de relations internationales
01:08:18 offre une solide compréhension analytique
01:08:20 et critique de la politique mondiale'." - C'est beaucoup
01:08:22 trop large. - Non, mais moi, je suis pas
01:08:24 étonné de ça, mais la bataille culturelle
01:08:26 et intellectuelle, elle est... - C'est incroyable.
01:08:28 - Je voulais dire qu'elle est perdue, mais non, il faut la mener.
01:08:30 - Mais, mais, on va pas se raconter
01:08:32 de salades. Les écoles
01:08:34 de journalisme... - Ah bah oui,
01:08:36 y a un mot là-dessus. - Bien sûr.
01:08:38 - Incroyable. - Ce que vous voulez que je vous dise... - Incroyable.
01:08:40 - Les écoles de journalisme, c'est terrifiant. - On leur apprend
01:08:42 l'inverse du journalisme. - Mais bien sûr.
01:08:44 Voilà, et elles penchent quand...
01:08:46 - Et aux gamins de 5 ans,
01:08:48 on demande "Imagine-toi dans la pandémie,
01:08:50 grand, parles-nous de tes parents, ils m'ont gré...
01:08:52 - Les grands journalistes
01:08:54 exigent par l'enfait de monde des écoles
01:08:56 de journalisme. - C'est rare,
01:08:58 il est effrayé. "Mon fils est en seconde, le premier
01:09:00 devoir demandé par le professeur d'anglais est le suivant,
01:09:02 vous raconterez l'arrivée en France de l'un de vos parents
01:09:04 immigrés."
01:09:06 - Non mais bon... - Bah, le droit
01:09:08 de sourire, Gérard. Mais c'est vrai,
01:09:10 convenez que c'est... convenez que ce qui se passe
01:09:12 dans les écoles, chez les étudiants,
01:09:14 y a des aberrations, tout ce qui est
01:09:16 sur les trucs genrés, etc., je suis
01:09:18 pas d'accord, fait que les convenez... - Mais vous savez
01:09:20 que vous-même passerez pour un audio-réactionnaire
01:09:22 bientôt. - Un réac' affreux. - Je vous assure, hein.
01:09:24 - Bientôt. Bientôt. Woukisme
01:09:26 d'atmosphère. - Un homme qui prend du savon. - Bon,
01:09:28 euh... - En même temps, en même causeur.
01:09:30 - Comment ? Non mais écoutez... - Merci, Jacques.
01:09:32 - Bon, alors, qu'est-ce qu'on... alors,
01:09:34 Florent Pagny.
01:09:36 Florent Pagny, parce que Florent Pagny,
01:09:38 alors, j'ai l'impression que les choses ont changé
01:09:40 depuis le début de l'émission, donc je demande à Marine,
01:09:42 on a le droit d'écouter maintenant Florent Pagny ? Voilà.
01:09:44 On a le droit de l'écouter, parce que
01:09:46 tout ça n'est pas libre de droit, pour tout vous dire,
01:09:48 je vous dis la vérité, donc à 9h, nous avions sans doute pas
01:09:50 contacté celui qui détenait les droits,
01:09:52 et à 9h, 10h22, on a contacté.
01:09:54 Eh oui, je vous donne des...
01:09:56 - Ah oui, dans les conditions. - Je vous donne des informations
01:09:58 de cuisine. - Dans la cuisine. - Donc on peut écouter
01:10:00 Florent Pagny, et son témoignage, évidemment,
01:10:02 a ému beaucoup de gens hier, parce que
01:10:04 il avoue, avec beaucoup de franchise d'ailleurs, et de sincérité,
01:10:06 que il est de nouveau...
01:10:08 que le cancer
01:10:10 n'est pas... il était en rémission, il ne l'est plus,
01:10:12 pour faire simple. Écoutons.
01:10:14 - On a passé des examens, mais
01:10:16 j'en ai même passé un il y a très peu de temps,
01:10:18 parce que je me suis retrouvé il y a...
01:10:20 il y a une semaine,
01:10:22 avec une énorme quinte
01:10:24 de toux, où là,
01:10:26 ça m'a rappelé mes débuts
01:10:28 de cette histoire, et donc
01:10:30 j'ai quand même vite été faire un aller-retour
01:10:32 à Buenos Aires pour faire des images,
01:10:34 et en fait,
01:10:36 les images, elles ne sont pas terribles, donc dans
01:10:38 3 jours, je rentre à Paris
01:10:40 pour aller voir ce qui se passe.
01:10:42 Et il y a
01:10:44 un ganglion qui a fixé,
01:10:46 et ce qui fait que
01:10:48 il y a des risques de métastase.
01:10:50 Il y a toujours quelque chose
01:10:52 qui finit par réapparaître.
01:10:54 L'autre fois, c'était les taches blanches,
01:10:56 maintenant, c'est un ganglion qui marque.
01:10:58 J'ai pas fait le traitement
01:11:00 d'immunothérapie, alors il faut que je retourne vite
01:11:02 le faire. C'est pas
01:11:04 défini. J'ai trop profité de tout ça,
01:11:06 et les 5 mois,
01:11:08 peut-être que si j'avais été en France,
01:11:10 j'aurais peut-être pas ce ganglion
01:11:12 qui apparaît comme ça, et si j'avais
01:11:14 suivi le programme prévu, peut-être
01:11:16 que c'est un peu de ma faute.
01:11:18 Mais bon, ça va, en même temps, on va pas non plus avoir
01:11:20 peur, et on va pas flipper,
01:11:22 on va faire ce qu'on a à faire.
01:11:24 Je sens bien que je suis pas
01:11:26 toujours... Je me réveille des fois un peu fatigué,
01:11:28 donc... Mais bon,
01:11:30 ça nous amène à un
01:11:32 tout autre discours. J'aurais préféré être là
01:11:34 à rigoler, à balancer des vannes, et à dire
01:11:36 "Ouais, tout va bien, c'est nickel,
01:11:38 il n'y a plus rien,
01:11:40 il n'y a rien qui est revenu." C'est pas le cas.
01:11:42 - Ce qu'on comprend, Philippe Béleger,
01:11:44 c'est qu'effectivement, il y a un programme d'immunothérapie
01:11:46 qu'il n'a pas suivi. - Oui.
01:11:48 - C'est bien qu'il le dise.
01:11:50 - C'est extraordinaire d'avoir une personnalité
01:11:52 qui a subi le pire et qui le craint
01:11:54 encore, mais qui est très
01:11:56 revigorante. J'aime
01:11:58 énormément le ton qu'il a, parce
01:12:00 qu'il pourrait être larmoyant, mais pas
01:12:02 du tout. Il est cash.
01:12:04 - Je vous en prie. - Il y a un papier dans Le Parisien,
01:12:06 je crois, je suis pas sûre du
01:12:08 parisien, qui dit que beaucoup de Français
01:12:10 ne suivent pas les traitements
01:12:12 prescrits. - Oui.
01:12:14 - Je crois que c'est moi. - Non, je vous en prie, allez-y.
01:12:16 - J'ai été étonnée par ça,
01:12:18 que beaucoup de Français, parce que vous savez que les Français
01:12:20 vont beaucoup chez le médecin,
01:12:22 ils sont pas contents de pas avoir de rendez-vous,
01:12:24 et
01:12:26 ils suivent pas leurs traitements.
01:12:28 Vous saviez ça, Florian, vous qui vous
01:12:30 intéressez aux questions médicales ?
01:12:32 - Non, mais ce qui est intéressant aussi de souligner,
01:12:34 c'est que très souvent, les Français
01:12:36 qui partent à l'étranger, on critique souvent notre système
01:12:38 de santé, reviennent en France.
01:12:40 - Ah oui. - Parce qu'ils ont un problème de santé.
01:12:42 - Pas que les Français, mon cher Florian.
01:12:44 - Philippe, vous-même,
01:12:46 vous avez eu un souci important ?
01:12:48 - Oui, j'ai eu un souci qui est arrivé
01:12:50 parce qu'on a constaté que j'avais une
01:12:52 forte anémie,
01:12:54 c'était un sarcome pulmonaire
01:12:56 et qui a été
01:12:58 guéri de...
01:13:00 assez rapidement, de novembre
01:13:02 2021 à juin
01:13:04 2022, c'était fini,
01:13:06 et j'ai écouté avec
01:13:08 beaucoup d'attention Brigitte Millot
01:13:10 ce matin, elle parlait de l'immunothérapie,
01:13:12 je n'ai que
01:13:14 de l'immunothérapie toutes les six
01:13:16 semaines à faire, et je me sens en pleine
01:13:18 forme. - Quand
01:13:20 on vous l'a annoncé, vous avez réagi
01:13:22 comment ?
01:13:24 - J'ai encaissé
01:13:26 le choc
01:13:28 parce que j'avais la grande chance
01:13:30 de pouvoir continuer,
01:13:32 à l'exception du mois de février,
01:13:34 à travailler, et j'ai été entouré
01:13:36 de manière extraordinaire
01:13:38 par mon épouse, mes enfants,
01:13:40 mes petits-enfants, par mes
01:13:42 univers professionnels,
01:13:44 notamment CNews, il faut être clair.
01:13:46 - Quand vous dites sarcome pulmonaire, c'est un cancer ?
01:13:48 - Ah oui, un cancer d'un type
01:13:50 parait-il spécifique
01:13:52 qui ne me laissait pas
01:13:54 espérer une guérison aussi
01:13:56 miraculeuse et aussi rapide.
01:13:58 - Est-ce que le médecin vous dit par exemple,
01:14:00 lorsqu'il vous apprend cette maladie, votre
01:14:02 pronostic vital ?
01:14:04 - Non, pas du tout. Lorsqu'il me fait venir
01:14:06 en juin,
01:14:08 il me dit
01:14:10 "tout est parti, il n'y a plus
01:14:12 rien, vous n'aurez à faire
01:14:14 que..." - Non mais au début, au début, est-ce qu'il vous dit
01:14:16 que le pronostic... - Non, non.
01:14:18 - Vous lui posez la question ?
01:14:20 - Oui, un petit peu, mais manifestement,
01:14:22 il est
01:14:24 compétent, concentré,
01:14:26 il ne m'annonce pas le pire,
01:14:28 il me dit que ça peut se guérir,
01:14:30 c'est compliqué, et de fait,
01:14:32 il avait totalement raison et
01:14:34 c'est pour cela que je vous
01:14:36 une immense reconnaissance à Pompidou.
01:14:38 Et à lui en particulier.
01:14:40 - Vous êtes venu régulièrement d'ailleurs,
01:14:42 les téléspectateurs, est-ce qu'ils s'en sont rendus compte ou pas ?
01:14:44 Je ne sais pas. Nous, on s'en rendait
01:14:46 compte parce que
01:14:48 vous êtes plutôt joyeux
01:14:50 dans la vie, avec beaucoup d'énergie
01:14:52 et toujours... Et il y avait
01:14:54 pour tous ceux qui vous croisaient,
01:14:56 c'est bien normal, quelque chose de...
01:14:58 de la tristesse,
01:15:00 et de l'inquiétude, un mélange d'inquiétude
01:15:02 et de tristesse, pour vous et peut-être
01:15:04 pour les autres. - On est un peu fatigué,
01:15:06 mais objectivement, le fait
01:15:08 de n'avoir dû m'arrêter qu'au cours
01:15:10 d'un mois, le mois de février,
01:15:12 et de savoir que je pourrais reprendre,
01:15:14 c'est fondamental quand on
01:15:16 peut continuer à travailler.
01:15:18 Ça c'est capital, et
01:15:20 évidemment, j'ai eu une chance folle grâce à
01:15:22 tous les univers professionnels
01:15:24 qui m'ont soutenu.
01:15:26 - Vous ne fumiez pas ?
01:15:28 - Je ne fumais pas,
01:15:30 je ne... Mais c'est
01:15:32 arrivé, on...
01:15:34 on espère être invulnérable,
01:15:36 comme ça, je me sentais en pleine forme.
01:15:38 La seule chose qui m'a
01:15:40 alerté, c'est une sorte de
01:15:42 faiblesse subite quand
01:15:44 je marchais, et on a constaté
01:15:46 évidemment en faisant des examens
01:15:48 qu'elle était anormale, cette anémie.
01:15:50 Et puis après, voilà.
01:15:52 - Et aujourd'hui, donc, vous êtes
01:15:54 en traitement récidiviste ?
01:15:56 On peut parler de traitement, l'immunoté ?
01:15:58 - Mais c'est dérigeant, je veux dire,
01:16:00 je le vis sur un mode
01:16:02 presque insignifiant, avec un
01:16:04 accueil très gentil. - Et il y a 20 ans,
01:16:06 par exemple, ce traitement n'existait pas, donc
01:16:08 vous auriez été plus en difficulté,
01:16:10 sans doute ? - Je n'en sais rien,
01:16:12 Pascal, je pense qu'il y a 20 ans,
01:16:14 j'aurais été plus mal en point.
01:16:16 - Non mais il faut quand même, justement,
01:16:18 il faut le dire, quand on était gamin,
01:16:20 le mot "cancer" signifiait, c'était à peu près
01:16:22 l'accent équivalent de "mort".
01:16:24 Et aujourd'hui, je ne dis pas que ce n'est pas
01:16:26 une maladie grave, mais il y a quand même,
01:16:28 et on est très contents pour Philippe,
01:16:30 effectivement, mais il y a énormément de cancers
01:16:32 qui guérissent, il faut quand même que les gens le sachent.
01:16:34 - Cancer du sein, cancer de la prostate...
01:16:36 - Alors, parfois, ils récidivent, mais qu'ils sont
01:16:38 traités, qu'ils ne sont plus... C'est quand même
01:16:40 un changement incroyable. - Brigitte Odmio,
01:16:42 ce matin, était avec nous, elle évoquait
01:16:44 l'immunothérapie, et je vous propose de l'écouter.
01:16:46 - Quand elle se développe
01:16:48 un peu trop, quand notre immunité
01:16:50 n'a pas réussi à nous en débarrasser,
01:16:52 là, ces cellules,
01:16:54 en devenant malignes, elles sont
01:16:56 capables de se faire passer
01:16:58 pour des cellules gentilles. Elles ont
01:17:00 comme une espèce de cap d'invisibilité
01:17:02 autour d'elles, et comme ça,
01:17:04 elles peuvent leurrer notre système
01:17:06 immunitaire. L'idée de l'immunothérapie,
01:17:08 c'est de s'occuper de
01:17:10 l'environnement, et d'arriver à
01:17:12 rééduquer nos cellules
01:17:14 immunitaires, nos cellules de défense.
01:17:16 En fait, il y a deux piliers.
01:17:18 Un pilier, c'est arriver
01:17:20 à enlever cette cap d'invisibilité,
01:17:22 ce masque qu'elles se mettent pour se faire passer
01:17:24 pour des cellules sympas et gentilles,
01:17:26 enlever le masque, et de l'autre côté,
01:17:28 rééduquer nos défenses immunitaires,
01:17:30 pour qu'elles puissent les reconnaître et nous en débarrasser.
01:17:32 - Dans une seconde, on n'a pas parlé de la visite
01:17:36 d'Emmanuel Macron en Afrique.
01:17:38 Sur les réseaux sociaux,
01:17:40 il y a de tout,
01:17:42 j'entends,
01:17:44 je n'arrive pas à savoir. - Il a fait une sortie,
01:17:46 visiblement, après sa visite.
01:17:48 - Ah oui, donc là, il était... Alors, il y a des images,
01:17:50 nous, on ne les a pas montrées ce matin, parce qu'il faut
01:17:52 vérifier toutes ces images, bien évidemment, mais
01:17:54 il était dans une boîte de nuit, manifestement.
01:17:56 - Dans une boîte de nuit, oui. - Bon, et alors ça, c'est
01:17:58 très commenté sur les réseaux sociaux.
01:18:00 - En plus que sa
01:18:02 visite sur place ne s'est pas vraiment bien
01:18:04 placée, on a vu ses frictions
01:18:06 affichées au grand jour
01:18:08 avec le président. - Il y a quelque chose, et je l'avais
01:18:10 dit ici avant, donc je peux le dire, je m'étonne
01:18:12 de ne pas prendre en compte la
01:18:14 culture des pays dans lesquels
01:18:16 ces chefs d'État vont. Il y a quelque chose qui est
01:18:18 insupportable pour un chef d'État africain, c'est de
01:18:20 rester cinq heures dans un pays. - De rester ?
01:18:22 - C'est pas possible. Cinq heures.
01:18:24 Cinq heures. C'est pris pour un manque de respect.
01:18:26 - Congo, Brazzaville... - Voilà. Tu restes cinq heures et puis tu prends
01:18:28 ton avion, tu pars. Donc, effectivement,
01:18:30 c'est des
01:18:32 cultures, c'est pris
01:18:34 pour un affront. Voilà, tu ne restes pas cinq heures
01:18:36 dans un pays quand tu es... - Oui, mais ce qui...
01:18:38 - Bon, ou tu restes trois jours, quatre jours, et...
01:18:40 Ou tu n'y vas pas, d'ailleurs, puisque,
01:18:42 au fond, c'est contre-productif. - S'ils ne l'ont pas aimé, c'est aussi
01:18:44 une vérité, mais je le dirai peut-être après le jour.
01:18:46 - Barbara Durand. Et après, je vous parlerai
01:18:48 de Tartuffe,
01:18:50 à la comédie française. - C'est une
01:18:52 femme ?
01:18:54 (musique)
01:18:56 - Faut-il craindre des coupures
01:18:58 d'électricité dans les prochains jours ?
01:19:00 Contre la réforme des retraites et la fin
01:19:02 des régimes spéciaux, les agents d'EDF
01:19:04 ont engagé une grève reconductible.
01:19:06 Il multiplie déjà les actions.
01:19:08 Depuis vendredi, la baisse
01:19:10 de production d'électricité est équivalente
01:19:12 à cinq réacteurs nucléaires.
01:19:14 Pour tenter de soutenir le pouvoir d'achat
01:19:16 des ménages français, le gouvernement annonce
01:19:18 ce matin le lancement d'un trimestre anti-inflation,
01:19:20 fruit d'un accord
01:19:22 avec les distributeurs. Objectif,
01:19:24 proposer les prix les plus bas possibles,
01:19:26 jusqu'en juin prochain, sur une sélection de produits.
01:19:28 Un mécanisme de soutien au pouvoir
01:19:30 d'achat voulu par le gouvernement
01:19:32 depuis plusieurs mois.
01:19:34 Et puis du rugby du top 14, au terme d'un match
01:19:36 complètement fou. Pas moins de 10 essais inscrits.
01:19:38 Le Stade Toulousain s'est imposé
01:19:40 39-35 hier soir sur la pelouse
01:19:42 du Racing. Avec cette nouvelle
01:19:44 victoire, les Rouges et Noirs concevrent
01:19:46 leur large avance au classement.
01:19:48 - Merci Barbara.
01:19:54 - Juste un mot sur les déclarations d'Emmanuel Macron
01:19:56 qui ont été très critiquées. C'est quand il a dit
01:19:58 "arrêtez de
01:20:00 vous en prendre tout le temps à un coupable
01:20:02 qui serait éternellement la France".
01:20:04 Je trouve qu'il a raison de dire cela.
01:20:06 - Là il avait raison.
01:20:08 - Voilà. Il n'a pas eu raison sur tout.
01:20:10 Mais ça, il y en a assez
01:20:12 que tous les mots de l'Afrique soient mis sur
01:20:14 la dos de la France. Et de l'Algérie
01:20:16 et de tous les pays.
01:20:18 - En 20 ans, on est passé de 10%, la France représentait
01:20:20 10% du PIB de l'Afrique,
01:20:22 on est à 4%. - Oui.
01:20:24 - Donc il a quand même intérêt à y aller. - Alors.
01:20:26 - Même s'il n'est pas obligé d'aller dans les boîtes pour autant.
01:20:28 - Un mot, parce qu'on critique parfois le service
01:20:30 public. La comédie française,
01:20:32 il faut saluer la comédie française.
01:20:34 Le truc de la comédie française que j'ai eu
01:20:36 samedi soir est exceptionnel.
01:20:38 Donc, le metteur
01:20:40 en scène s'appelle Ivo
01:20:42 Vanhoove.
01:20:44 Et il a travaillé, notamment,
01:20:46 alors Dominique Blanc, qui joue Dorine,
01:20:48 on ne découvre pas,
01:20:50 bien sûr, Dominique Blanc,
01:20:52 mais il y a une qualité d'interprétation,
01:20:54 d'intelligence, qui rend un texte intelligible.
01:20:56 Vous pouvez voir, il y a Loïc Corbery,
01:20:58 il y a Marina Hans,
01:21:00 qui joue Elmire,
01:21:02 il y a Claude Mathieu,
01:21:04 qui joue Madame Pernel,
01:21:06 qui est une comédienne absolument formidable.
01:21:08 Et puis, il y a ce comédien
01:21:10 que je ne connaissais pas, ou en tout cas,
01:21:12 que j'avais peu vu, que le grand public
01:21:14 ne connaît pas, qui s'appelle Christophe Monténaise,
01:21:16 qui joue Tartuffe.
01:21:18 Qui joue un Tartuffe jeune et beau.
01:21:20 Parce que la thèse,
01:21:22 d'une certaine manière, du metteur en scène, c'est qu'Elmire
01:21:24 est tombé amoureux de Tartuffe
01:21:26 et réciproquement. Et il a une
01:21:28 séduction et un charme,
01:21:30 effectivement,
01:21:32 ce n'est pas une relecture de la pièce, qu'on ne relit pas.
01:21:34 Tartuffe, c'est Tartuffe.
01:21:36 Il n'est pas assez fou, le metteur en scène,
01:21:38 pour imposer sa propre vision.
01:21:40 Mais allez voir ça, Denis Poda-Léidéz
01:21:42 joue Orgon, je vous assure.
01:21:44 - Les costumes modernes, ça ne vous gêne pas ?
01:21:46 - Mais pas du tout, parce que tout le travail
01:21:48 de M. Ivo Van Hoove,
01:21:50 c'est de chercher
01:21:52 ce qu'il y a de contemporain
01:21:54 dans les pièces de Shakespeare, de Bollière, de Racine, de Corneille.
01:21:56 C'est une bonne démarche, d'avoir ça.
01:21:58 De dire en quoi ça nous parle
01:22:00 aujourd'hui. Il ne s'agit pas de tirer
01:22:02 complètement la pièce à aujourd'hui, mais quand même
01:22:04 de voir...
01:22:06 - On n'a pas besoin de costumes modernes
01:22:08 pour qu'elles nous parlent !
01:22:10 Vous avez vu cent mille Tartuffes,
01:22:12 cent contouches aux textes, cent contouches à rien,
01:22:14 et ça ne vous a pas gêné ?
01:22:16 - Moi, j'ai trouvé ça formidable.
01:22:18 Et il y a un autre truc qui est formidable, c'est que la scène
01:22:20 est sonorisée.
01:22:22 C'est-à-dire qu'ils ont un micro.
01:22:24 Et pourquoi c'est formidable ? Parce que
01:22:26 ça permet un jeu plus nuancé,
01:22:28 notamment de M. Montenès, qui joue Tartuffe.
01:22:30 Il joue un Tartuffe très parlé,
01:22:32 si vous voulez, avec de la nuance.
01:22:34 Et il ne déclame pas,
01:22:36 comme on déclame parfois au théâtre, et donc ça lui
01:22:38 permet... Mais allez voir ça, je vous assure, les gens
01:22:40 sont debout, c'est vraiment exceptionnel.
01:22:42 C'est un spectacle d'intelligence,
01:22:44 et ça rend
01:22:46 le texte intelligible. Alors c'est la
01:22:48 première version qui avait été jouée que trois fois.
01:22:50 La pièce a été reconstituée grâce au travail mené par
01:22:52 l'historien Georges Forestier, qui est le grand
01:22:54 spécialiste de Molière.
01:22:56 Et ça avait été créé, évidemment,
01:22:58 une première fois, jouée très peu de fois.
01:23:00 Et puis il y a le Tartuffe que chacun connaît, où Tartuffe
01:23:02 perd, en fait, parce que...
01:23:04 Mais là, c'est un Tartuffe où Tartuffe gagne.
01:23:06 C'est pour ça que ça avait été supprimé, parce que
01:23:08 les dévots avaient dit "voilà, c'est immoral".
01:23:10 - Le théâtre fait du cinéma.
01:23:12 - Non, mais c'est vrai que la comédie
01:23:14 française a des moyens, sans doute que non pas
01:23:16 les autres, mais votre argument, il est...
01:23:18 - Excusez-moi, vous savez ce qu'il dit, votre
01:23:20 metteur en scène, par ailleurs, il a fait
01:23:22 cette déclaration extraordinaire, c'est qu'il fallait
01:23:24 arrêter de sacraliser les textes.
01:23:26 Excusez-moi, moi, quand quelqu'un
01:23:28 dit ça, j'ai vraiment pas envie d'aller...
01:23:30 - Écoutez, je vous assure,
01:23:32 moi je suis très à gauche, en fait, sur la culture, souvent.
01:23:34 Ivo Vanhoef.
01:23:36 Mais c'est un équilibre.
01:23:38 Mais il ne faut pas demander
01:23:40 à la culture de faire de l'économie
01:23:42 et de faire du business.
01:23:44 Mais c'est un équilibre. La culture, elle est là
01:23:46 pour parler aux gens du business, justement.
01:23:48 Et pour, parfois, ça appelle à des équilibres.
01:23:50 - Je l'ai pas vu, alors.
01:23:52 - C'est fini, en tout cas.
01:23:54 Je voulais vous faire ça. - Vous en parlez
01:23:56 très bien, et moi, en général,
01:23:58 on n'a peut-être pas le temps.
01:24:00 - Non, parce qu'on n'a pas le temps, malheureusement.
01:24:02 Mais je suis désolé.
01:24:04 Alors, à la réalisation, c'était
01:24:06 Anouk et François Lemoyne,
01:24:08 qui étaient là aujourd'hui.
01:24:10 David Tonnelier était à la vision, Jean-François Couvlard
01:24:12 était au son, Marine Lanson et Kylian
01:24:14 M'Sallé... Kylian M'Sallé.
01:24:16 Vraiment, ça va plus du tout.
01:24:18 Kylian M'Sallé, toutes les émissions sont retrouvées
01:24:20 sur cnews.fr. Dites en 20 secondes
01:24:22 quand même ce que vous vouliez dire.
01:24:24 - Non, non, je voulais dire que peut-être que
01:24:26 vous dites "Iran contemporain",
01:24:28 un spectacle.
01:24:30 Moi, j'aimerais qu'au contraire,
01:24:32 on dise que les spectacles
01:24:34 d'aujourd'hui nous rappellent les grandes
01:24:36 oeuvres éternelles classiques.
01:24:38 C'est l'inverse. Mais ça mériterait
01:24:40 de longs débats, parce qu'à l'heure...
01:24:42 - Il faut les moderniser. Si on veut qu'ils durent,
01:24:44 si on veut les rendre immortels, il faut les moderniser.
01:24:46 - Bon, allez, ne repartons pas.
01:24:48 Merci en tout cas Jean-Marc Morandini
01:24:50 et allez voir "Comédie française".
01:24:52 - On ira.
01:24:54 - Tartuffe ou l'hypocrite. Et croyez-moi, des tartuffes,
01:24:56 il y en a. Jean-Marc Morandini,
01:24:58 dans une seconde. - Ah, il y en a.