L'Heure des Pros du 07/02/2023

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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'Horde et Pro ce matin.
00:00:03 La réforme ou la faillite ?
00:00:05 Gabriel Attal a brandi cette menace hier dans l'hémicycle.
00:00:09 Comment peut-on dire ça quand Emmanuel Macron disait l'exact contraire en 2019 ?
00:00:15 Comment peut-on annoncer la faillite quand l'État a balancé 300 milliards un peu partout ces trois dernières années ?
00:00:22 La parole de ceux qui gouvernent la France est décrédibilisée depuis trop longtemps.
00:00:26 Il suffit de plonger dans les archives, d'écouter François Hollande par exemple évoquer le nucléaire en France
00:00:32 pour savoir que la parole publique varie au gré du vent, qu'elle n'est souvent que fadaise, boniment ou calambre d'aine.
00:00:39 Ne parlons pas des mesures prises durant la séquence Covid qui annoncent des temps difficiles.
00:00:43 La réforme ou la faillite est un argument d'autorité qui ne convainc personne
00:00:48 et creuse un peu plus encore le fossé entre les Français et leurs dirigeants politiques.
00:00:53 Arrêtez de prendre les gens pour des imbéciles, cessez de dire n'importe quoi, soyez utiles, cohérents, efficaces.
00:01:03 Je sais, je demande ce matin l'impossible au gouvernement.
00:01:07 Il est 9h, Audrey Bertheau.
00:01:09 Pratiquement 5000 victimes en Turquie et en Syrie.
00:01:16 Le bilan ne fait que s'alourdir depuis hier matin.
00:01:19 La Turquie et la Syrie ont été secouées par une série de tremblements de terre.
00:01:22 Ils font partie des plus violents qui ont frappé la région depuis près d'un siècle.
00:01:26 L'aide internationale commence à arriver en Turquie et dans le nord de la Syrie aujourd'hui.
00:01:32 Une étonnante découverte en Corrèze.
00:01:34 Les gendarmes n'ont pas saisi du fromage de chèvre mais de la cocaïne.
00:01:37 Ils procédaient à un simple contrôle d'identité sur des passagers d'un Flixbus
00:01:41 et ont eu la surprise de découvrir 350 grammes de drogue cachée dans un fou fromage.
00:01:46 Une quantité de cocaïne qui représente environ 25 000 euros.
00:01:49 Une enquête a été ouverte et confiée à la brigade de recherche de Brive.
00:01:53 Et puis 25 ans après la mort du préfet Érignac, Gérald Darmanin s'apprête à déclassifier
00:01:58 partiellement 20 documents de la DGSI.
00:02:00 Une décision qui fait suite à une demande des juges qui enquêtent sur le meurtre d'Ivan Corona.
00:02:05 - La réforme ou la faillite, je sais qu'on n'en est plus à une ânerie près, mais quand même.
00:02:09 Bonjour Charlotte Dornelage, Gérard Leclerc, Vincent Herbouet, Joseph Macéscaron.
00:02:15 Florian Tardif qui nous expliquera parce qu'il y a quelque chose qui nous intéresse.
00:02:18 Qui a balancé hier des messages vocaux aux députés ?
00:02:23 Ça, c'est un mystère mystérieux et ça, ça m'intéresse beaucoup.
00:02:27 Je ne sais pas si vous avez des...
00:02:28 - Mystères non élucidés, mais effectivement, il y a une concordance de temps qui interroge.
00:02:32 - Et puis, Fabien Villelieu que vous connaissez, représentant Sudrail.
00:02:37 Bonjour. - Bonjour.
00:02:38 - Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
00:02:39 - On va passer à la grève.
00:02:41 Grève, manifestation aujourd'hui.
00:02:44 Tout à l'heure, je vais à mon assemblée générale, voilà, comme la dernière fois.
00:02:47 Et puis, avec une petite particularité, c'est qu'un certain nombre de secteurs professionnels
00:02:52 seraient en grève également demain.
00:02:55 Et une autre particularité, c'est que samedi, il y avait grève, manifestation.
00:02:59 Donc samedi 11, c'est les chassés croisés, notamment la SNCF.
00:03:02 Et les organisations syndicales de la SNCF ont décidé de ne pas appeler à la grève samedi, justement.
00:03:07 - Parce que jour de vacances ?
00:03:09 - Parce que pour plusieurs raisons.
00:03:10 La première, c'est pour se donner les chances qu'il y ait le maximum de personnes à la manif.
00:03:13 Voilà. Et puis samedi, on veut que ce soit une manif populaire en famille.
00:03:16 Et si on ne veut pas que les gens galèrent pour y aller, il faut qu'il y ait des trains et des transports en commun.
00:03:20 Et la deuxième raison, parce que je pense que le gouvernement nous tendait un piège.
00:03:23 Voilà, s'il passe sa réforme pendant les vacances scolaires,
00:03:26 c'est que justement, il s'attendait à ce qu'on parte en grève,
00:03:29 notamment en grève reconductible, notamment pendant les week-ends, pour pouvoir justement...
00:03:33 D'ailleurs, je ne sais pas si vous avez entendu, ce week-end, ils étaient déjà là à parler du service minimum.
00:03:36 Ils étaient prêts à armer. Voilà. Donc il y avait un piège qui nous était tendu.
00:03:40 - Vous êtes beaucoup plus malin que le gouvernement.
00:03:42 - Non, je n'ai pas cette prétention, en tout cas.
00:03:44 - Mais en même temps, vous n'avez pas de mal, mais vous n'avez pas de mal.
00:03:47 Mais vous êtes beaucoup plus malin parce qu'effectivement,
00:03:49 vous ne faites pas de grève et vous ne paralysez pas, vous n'ennuyez pas les gens.
00:03:52 Donc il y a un côté populaire. On se dit, tiens, ces gens sont responsables.
00:03:56 Ils se battent pour des idées qu'on peut partager ou pas.
00:04:00 Et vous êtes beaucoup plus malin qu'eux parce qu'eux, ils sont...
00:04:03 Maintenant, on en est à la faillite ou la réforme.
00:04:07 La faillite ou la réforme ou la faillite. Et bientôt, ça va être l'apocalypse.
00:04:10 - Ça va être la guerre. - Le jugement dernier.
00:04:11 - Entre temps, ça va être la guerre.
00:04:12 - Je vous assure, il faut qu'ils arrêtent de parler.
00:04:15 - C'est moi ou le chaos.
00:04:16 - Il faut qu'ils arrêtent de parler.
00:04:17 Le meilleur truc, c'est qu'ils se taisent parce qu'à chaque fois qu'ils...
00:04:20 Ils upgradent. Donc vous êtes beaucoup plus malin.
00:04:23 - En tout cas, on essaye de ne pas tomber dans les pièges tendus.
00:04:26 Voilà. Après, ça ne veut pas dire qu'on ne fera pas grève reconductible.
00:04:29 Mais la question qui se pose aujourd'hui et qui se pose à nous,
00:04:32 c'est qu'on attend la fin des vacances scolaires
00:04:34 justement pour poser la question de la grève reconductible,
00:04:37 notamment pour des questions de popularité, de la mobilisation
00:04:40 qu'on a aujourd'hui derrière nous et qu'on veut à tout prix garder.
00:04:43 On pense que c'est un élément de la victoire,
00:04:45 le fait que la population soit derrière nous.
00:04:47 - Écoutons. Oui, de le dire aussi clairement que vous le dites là.
00:04:52 D'abord, je trouve que c'est assez habile parce qu'il faut être
00:04:55 au plus près de ce qu'on pense.
00:04:56 Finalement, c'est plus simple dans la vie.
00:04:58 Cette authenticité, cette sincérité, c'est plus simple.
00:05:00 C'est pour ça que la réforme ou la faillite, ça ne passe pas.
00:05:03 Pourquoi ? Parce que c'est faux.
00:05:04 La France ne doit pas être en faillite demain parce que cette réforme ne passe pas.
00:05:07 Ça n'a pas de sens de dire ça.
00:05:09 Écoutez Philippe Martinez qui était ce matin sur RTL.
00:05:11 - On a affaire, me semble-t-il, à un président de la République,
00:05:17 parce que c'est lui qui est au cœur de tout ça,
00:05:18 qui veut, par égo surdimensionné,
00:05:23 montrer que lui, il est capable de faire passer une réforme.
00:05:25 Quelle que soit la vie de l'opinion publique,
00:05:27 quelle que soit la vie des citoyens, c'est dangereux de raisonner comme ça.
00:05:31 C'est dangereux de raisonner comme ça.
00:05:32 Surtout qu'après son élection, la dernière, il avait dit
00:05:35 "j'ai changé, je vais écouter, les syndicats, c'est important".
00:05:39 Vous voyez le résultat aujourd'hui.
00:05:40 Si on est élu, une fois qu'on est élu, on fait ce qu'on veut et on n'écoute plus.
00:05:46 Forcément, il ne faut pas s'étonner premièrement de l'abstention
00:05:49 et puis du risque, parce que c'est ça en fait,
00:05:51 du risque que dans quelques années, pas si longtemps que ça,
00:05:55 ce soit le Rassemblement national qui prenne les clés d'Élysée.
00:05:58 - Ça hante toujours le président de la République.
00:06:04 C'est-à-dire ?
00:06:04 - C'est-à-dire qu'aujourd'hui, Emmanuel Macron, sa plus grande crainte,
00:06:09 c'est justement de confier les clés de l'Élysée à Marine Le Pen en 2027.
00:06:13 C'est-à-dire que ça le hante quotidiennement d'être le président,
00:06:16 entre guillemets, qui donnerait le pouvoir.
00:06:19 - J'espère que ce n'est pas sa plus grande crainte.
00:06:21 J'espère qu'il pense d'abord à la France.
00:06:23 - Non mais il pense bien évidemment à réformer le pays et éviter aussi cette éventualité.
00:06:29 - J'espère que ce n'est pas qu'une petite tactique politicienne qui le hante, mais bon.
00:06:32 - Oui, mais c'est quelque chose qu'il travaille.
00:06:33 - Maintenant, si le Rassemblement national venait au pouvoir à ce moment-là,
00:06:37 ce serait aussi le meilleur moyen pour lui d'être réélu ensuite après en 2022.
00:06:42 Donc je ne crois pas que ça le hante.
00:06:46 - Vous avez peur d'être Emmanuel Macron en 2032 ?
00:06:49 Pardonnez-moi.
00:06:50 - Il n'écarte pas la possibilité.
00:06:52 - Emmanuel Macron en 2032, c'est une blague.
00:06:55 - Je ne blague pas du tout.
00:06:56 - Ah bon ?
00:06:57 - Non, non, non.
00:06:57 - Qui l'envisage ?
00:06:58 Qui l'envisage ?
00:06:59 Ce n'est pas du tout le présenté.
00:07:00 - Non, il fera autre chose.
00:07:01 Il se dira genre des "assez".
00:07:03 - C'est pas du tout le présenté.
00:07:04 Écoutez, je prends le pari.
00:07:05 On prend le pari.
00:07:06 - Bon, bah écoutez, en 2032...
00:07:09 - Hein ? On est bien d'accord ?
00:07:10 - Non, non, non.
00:07:11 - Ça nous reste déjà effectivement.
00:07:13 - Non, non, non.
00:07:14 - Gérard Leclerc, on sera en retraite en 2032.
00:07:16 - Ah non, j'espère que...
00:07:18 - Non, mais ce n'est pas le sujet.
00:07:19 Je ne suis pas en retraite.
00:07:21 - On a réveillé Gérard.
00:07:23 - Le sujet.
00:07:24 - Bon, là-dessus, je suis plutôt...
00:07:26 Moi, je pense qu'un homme politique de ce niveau-là,
00:07:28 il n'abandonne jamais l'idée d'être élu.
00:07:30 - Il y a eu tellement d'exemples.
00:07:32 On le sait tous, tous.
00:07:33 Tous ceux qui ont été président de la République
00:07:35 qui n'ont rêvé qu'une chose, c'est de redevenir.
00:07:37 - Donc, effectivement, de ce point de vue-là,
00:07:39 je pense que Gérard Leclerc a raison.
00:07:41 - Il y a une unité syndicale toujours, quand même ?
00:07:42 Il n'y a pas de...
00:07:43 Voilà, il y a une unité syndicale.
00:07:45 - Il y a des discussions.
00:07:46 Voilà, parce qu'il y a un Front syndical
00:07:47 qui va de la CFTC à Solidaire.
00:07:49 - D'accord.
00:07:50 Mais votre position aujourd'hui,
00:07:51 c'est tant qu'il n'y a pas de retrait,
00:07:53 c'est un retrait total.
00:07:54 On est d'accord ?
00:07:55 Là, par exemple, j'ai vu ce week-end,
00:07:56 ça bouge un peu de passer...
00:07:58 Tout ça, c'est niaître.
00:07:59 - En tout cas, les deux mesures phares,
00:08:01 le décalage à 64 ans
00:08:03 et l'accélération de la réforme touraine,
00:08:04 ça, c'est effectivement une demande de retrait
00:08:06 de ces deux points-là.
00:08:07 - Et tant qu'il n'y a pas ?
00:08:09 - Tant qu'il n'y a pas, on continuera.
00:08:10 Voilà.
00:08:11 Et tant qu'il y a surtout des gens
00:08:12 qui sont prêts à se mobiliser.
00:08:13 Effectivement, si les gens deviennent fatalistes
00:08:15 et ils se disent "bon, on ne peut plus rien faire",
00:08:17 dans ce cas-là...
00:08:17 - Ce qui n'est pas une bonne chose non plus,
00:08:19 si les gens sont fatalistes.
00:08:20 - C'est-à-dire qu'on l'a vu, les effets parfois...
00:08:22 - En chaussettes grises.
00:08:23 - Voilà.
00:08:24 Ça infuse.
00:08:26 Vous voyez, c'est 2005.
00:08:28 2005, c'est incroyable comment c'est présent
00:08:30 dans la société française.
00:08:31 C'est-à-dire qu'il y a eu un référendum,
00:08:33 il n'a pas été écouté
00:08:34 et ça a infusé dans la société française.
00:08:36 Donc c'est là où Emmanuel Macron,
00:08:38 il a une responsabilité, sans doute.
00:08:40 Monsieur Vincent, vous êtes non ?
00:08:42 - Non, je suis dans ce réfléxion que vous disiez.
00:08:43 - Vous, c'est la politique étrangère qui vous intéresse.
00:08:45 - C'est une analyse intéressante sur le fait que
00:08:47 2005, c'était une rupture dans la...
00:08:50 - J'entends les gens.
00:08:51 - Non, oui, c'est une idée assez juste, oui.
00:08:54 Le déni de ce référendum.
00:08:57 - Objectivement, est-ce qu'il y a eu une réforme des retraites
00:09:00 qui a été applaudie par la population ?
00:09:02 Jamais.
00:09:02 Souvenez-vous, la fée au mois d'août,
00:09:04 quand tout le monde était en vacances,
00:09:05 c'était la première.
00:09:06 Ensuite, c'était celle de 2003,
00:09:08 vous avez eu des grandes manifestations.
00:09:10 Et celle de 2010, vous avez eu 14 journées
00:09:12 de manifestations et de grèves.
00:09:13 - Mais ça devrait vous faire réfléchir.
00:09:15 - Mais ce n'est pas que ça me fait réfléchir.
00:09:16 - Justement parce que c'est peut-être mal fait.
00:09:18 - Peut-être qu'il faudrait les faire de telle sorte
00:09:21 qu'il y ait une négociation intelligente.
00:09:23 - Sauf sur les retraites, ça fait des années qu'on négocie.
00:09:26 La réalité, c'est que, un, les gens n'ont pas envie,
00:09:28 on peut les comprendre,
00:09:30 n'ont pas envie de travailler deux ans de plus,
00:09:31 c'est comme ça.
00:09:32 En plus, la retraite est quelque chose qui est en France
00:09:34 très sacralisée.
00:09:35 - Pardonnez-moi, ce que vous dites n'est pas vrai.
00:09:37 Pardonnez-moi de vous le dire, ce n'est pas vrai.
00:09:39 Il y a des gens qui ont envie de travailler deux ans de plus.
00:09:40 - Oui, mais l'immense majorité...
00:09:42 - Non, non.
00:09:43 - Bien sûr, vous trouverez aussi 30 % des gens
00:09:45 qui défendent la réforme.
00:09:46 Je dis que l'immense majorité des gens n'ont pas envie
00:09:48 et que, deuxièmement, à l'occasion de cette réforme,
00:09:51 et c'est peut-être ça qui est le plus intéressant,
00:09:52 c'est que ça montre toute une série de problèmes
00:09:56 qui existent dans la société française,
00:09:58 notamment le fait que les gens sont souvent
00:10:00 pas très heureux au travail, contrairement à ce qu'on dit,
00:10:03 et qu'ils n'ont effectivement souvent qu'une idée,
00:10:05 leur objectif.
00:10:06 Il y a un très bon papier d'Abi dans Causeur,
00:10:09 je fais même de la publicité pour mes confrères,
00:10:11 où il explique ça.
00:10:12 Il y a quelque part dans la tête des gens la retraite
00:10:16 parce qu'on va pouvoir passer à autre chose et travailler...
00:10:19 Voilà.
00:10:20 Donc, ce qui prouve qu'il y a un problème dans la façon
00:10:23 dont des gens en France ont travaillé.
00:10:25 - Et l'emploi des seniors aussi.
00:10:27 - Oui, oui, et tout ça, il y a plein de...
00:10:29 - Non, mais on le sait depuis 1990.
00:10:31 En 1990, on a remis à Michel Roca,
00:10:34 une analyse sur les retraites et il y avait tout dedans.
00:10:36 Et depuis 1990, on n'a rien fait.
00:10:38 - On reviendra un petit peu sur la grève, bien sûr,
00:10:40 et notamment sur la grève des enseignants,
00:10:41 et puis sur les séquences blocages dans les universités,
00:10:44 parce que ça, c'est aussi quelque chose qui peut venir
00:10:47 avec vous dans le mouvement, les jeunes,
00:10:49 même si pour le moment, ça ne bouge pas beaucoup, les jeunes.
00:10:52 - Oui, parce qu'il y a beaucoup de jeunes qui disent à tort
00:10:55 qu'ils n'auront pas de retraite lorsque la question se posera.
00:10:58 Et je le dis vraiment à tort parce que, finalement,
00:11:01 dans beaucoup de pays, quand il y a un système
00:11:03 qui existe de protection sociale, c'est la retraite.
00:11:05 Il y a plein de pays, y compris les pays...
00:11:07 Même des pays pauvres, ils ont des systèmes de retraite.
00:11:08 Donc, il y aura un système de retraite en France.
00:11:10 La question est de savoir, est-ce qu'on aura un système de retraite
00:11:13 où on basculera dans la pauvreté,
00:11:14 comme c'est le cas dans beaucoup d'endroits,
00:11:16 ou est-ce qu'on a un système de retraite comme en France
00:11:18 où on ne bascule pas dans la pauvreté ?
00:11:20 Parce que notre système de retraite, il a ses défauts.
00:11:22 Oui, il y a plein de...
00:11:23 D'ailleurs, on le montre régulièrement
00:11:24 au niveau des écarts entre les hommes et les femmes,
00:11:26 ça, c'est vrai, sauf que ça reste sûrement
00:11:29 le meilleur système de retraite au monde.
00:11:31 Donc, c'est ça aussi.
00:11:32 Moi, je trouve qu'on a un héritage, finalement.
00:11:34 - En l'état, on va basculer progressivement dans la pauvreté.
00:11:37 - Sans réforme, on bascule progressivement dans la pauvreté.
00:11:41 - Il est aussi incomplet, parce qu'en permanence,
00:11:45 le gouvernement dit qu'il faut être en raccord
00:11:47 avec les pays européens.
00:11:48 Or, dans les pays européens, il y a un autre point
00:11:49 qui n'est pas simplement le départ de l'âge de la retraite,
00:11:52 qui est aussi la capitalisation.
00:11:54 Capitalisation qui, je le répète,
00:11:58 je le répète juste, a été défendue par un certain Jean Jaurès
00:12:01 en 1910 dans les colonnes de l'humanité.
00:12:04 - Je pense que là, on y vient...
00:12:05 - Sauf qu'un seul tout petit problème...
00:12:08 - On y viendra.
00:12:08 - Bien sûr qu'on y viendra.
00:12:09 - Non, non, non.
00:12:10 Je vous explique, il y a quand même un vrai sujet.
00:12:12 C'est que le système de répartition,
00:12:14 une fois que vous êtes entré dans le système,
00:12:15 ce qui est le cas en France,
00:12:16 c'est-à-dire que les actifs aujourd'hui
00:12:18 payent pour les retraités d'aujourd'hui.
00:12:21 Si vous voulez passer à la capitalisation,
00:12:23 d'une part, c'est un système qui est extrêmement injuste
00:12:25 parce que ceux qui sont pauvres, par définition,
00:12:27 ne peuvent pas capitaliser.
00:12:28 Et deuxièmement, et surtout,
00:12:29 ça veut dire qu'il faudrait cotiser une deuxième fois en parallèle.
00:12:33 Cotiser pour les retraités d'aujourd'hui,
00:12:35 plus vous allez cotiser pour vous.
00:12:37 - Non, non, non, mais on a eu...
00:12:38 - Non, non, non, non, juste sur la capitalisation.
00:12:39 - Allez, allez, allez, allez.
00:12:40 - La capitalisation, elle existe déjà.
00:12:41 Elle existait déjà en partie professionnelle.
00:12:43 Elle existe déjà, il ne faut pas raconter l'histoire.
00:12:45 - Avançons. Avançons et on reviendra tout à l'heure sur la grève.
00:12:47 Mais ce qui m'intéresse beaucoup, c'est cette affaire de...
00:12:50 à l'Assemblée nationale hier.
00:12:51 On va voir ce qu'a écrit Marine Le Pen, d'ailleurs.
00:12:53 "Je tiens à dénoncer un fait extrêmement grave.
00:12:55 Plusieurs de nos députés ont reçu un message frauduleux
00:12:57 qui indiquait que l'un de leurs enfants était hospitalisé.
00:13:01 Il s'agit d'une manœuvre visant à distraire
00:13:03 les députés de leur présence
00:13:05 et empêcher la présentation de notre motion."
00:13:08 Alors, il y a une jeune femme qui s'appelle Anaïs Sabatini,
00:13:12 qui a fait écouter le message qu'elle a reçu dans l'hémicycle.
00:13:18 La voix, je pense qu'on peut peut-être l'identifier.
00:13:21 Et en tout cas, les services de police vont travailler,
00:13:23 parce que si on apprend, il faut être très prudent,
00:13:26 mais qui parle, par exemple,
00:13:28 dans ce message que vous allez écouter ?
00:13:30 Je vous pose la question et écoutez ce message.
00:13:34 "Bonjour, madame Sabatini, centre hospitalier Perpignan.
00:13:39 J'ai envie de vous appeler.
00:13:42 Nous avons reçu aujourd'hui une personne à nos proches
00:13:48 en état d'urgence.
00:13:52 Si vous pouvez vous rendre sur place rapidement."
00:13:56 C'est quand même assez grave.
00:13:58 Écoutez Anaïs Sabatini qui s'est exprimé.
00:14:02 "Je pense qu'on ne peut pas laisser passer ce genre d'actes,
00:14:11 parce qu'on a vu même la présidente de la commission des affaires sociales
00:14:15 a également reçu des menaces,
00:14:17 qui touchaient également sa famille et ses enfants.
00:14:19 Donc je pense que c'est grave.
00:14:21 Certes, c'est un débat qui est assez crispé,
00:14:24 mais ça reste un débat d'idées.
00:14:26 Il y a une opposition, certes,
00:14:28 mais il faut jouer le jeu des discussions, du débat.
00:14:30 Et apparemment, bon nombre de gens ne sont pas du même avis."
00:14:33 Vous pensez que l'appel que vous avez reçu, il vient d'où ?
00:14:37 Vous avez une idée ?
00:14:39 Qui est-ce qui a pu quelque part vous tendre ce piège ?
00:14:41 "Donc évidemment, ça ne sera pas quelqu'un de mon groupe.
00:14:43 On était tous dans l'hémicycle à ce moment-là.
00:14:45 Ça c'est une évidence.
00:14:46 Sinon, il n'aurait pas grand intérêt de nous faire sortir.
00:14:48 Donc après, moi je n'accuse personne.
00:14:50 La présomption d'innocence existe bien évidemment.
00:14:52 Mais en revanche, je remarque que c'était pendant la suspension
00:14:55 de séances demandées par la NUPES.
00:14:57 Et à ce moment-là, il n'était pas dans l'hémicycle."
00:14:59 Est-ce que ça veut dire que vous pensez que la NUPES a peut-être demandé
00:15:02 une suspension de séances ?
00:15:04 Enfin, que c'était quelque chose d'organisé ?
00:15:06 "C'est possible.
00:15:07 Moi, je n'ai pas la certitude de grand chose.
00:15:09 Je laisserai la justice faire son travail.
00:15:11 Donc une fois que la plainte sera déposée, donc dès demain,
00:15:13 après je laisserai la marche à suivre aux forces de l'ordre."
00:15:17 Il faut être évidemment très prudent.
00:15:19 Est-ce que vous avez des informations ?
00:15:20 "Alors, il faut être extrêmement prudent.
00:15:22 Deux choses.
00:15:23 Effectivement, il s'agit d'un acte d'intimidation.
00:15:25 Mais il peut également s'agir d'une manœuvre politique.
00:15:28 Pourquoi ?
00:15:29 Tout simplement parce qu'au moment où ces députés ont reçu
00:15:33 ces différentes menaces, donc ces messages,
00:15:36 où c'est à la fois enregistré sur leur téléphone portable
00:15:40 ou des messages SMS, c'est au moment où, effectivement,
00:15:44 il y a eu une suspension de séances.
00:15:46 Et ce que se passait-il à l'Assemblée nationale hier ?
00:15:49 On étudiait la motion référendaire du Rassemblement national,
00:15:53 c'est-à-dire la proposition d'organiser un référendum.
00:15:55 Pour que la motion référendaire soit étudiée à l'Assemblée nationale,
00:16:00 il faut que l'ensemble des signataires soient présents
00:16:04 à ce moment-là dans l'hémicycle.
00:16:05 C'est-à-dire, s'il manque un seul signataire,
00:16:07 la motion tombe et n'est pas étudiée à l'Assemblée nationale.
00:16:10 Et alors, on peut étudier une autre motion référendaire, par exemple.
00:16:14 D'autres motions référendaires, effectivement, ont été déposées,
00:16:16 par exemple, par la gauche.
00:16:18 Et c'est ce que soulignent en sous-texte ces députés du Rassemblement national.
00:16:22 C'est-à-dire, on a tenté, au sein du Rassemblement national,
00:16:25 de faire extraire de l'hémicycle plusieurs députés.
00:16:28 Donc, c'est des gens qui connaissaient très bien le règlement.
00:16:30 Donc, c'est des gens qui connaissent très bien le règlement de l'Assemblée nationale.
00:16:33 Et les téléphones.
00:16:34 Écoutons un autre message envoyé et enregistré,
00:16:38 et rapporté cette fois-ci par RTL.
00:16:40 Oui, bonsoir.
00:16:42 Le centre hospitalier de Vaudron a conduit à l'appareil.
00:16:45 Un de nos proches vient d'être annoncé en urgence à l'hôpital.
00:16:50 Bon, ça c'est quand même tout à fait étonnant.
00:16:53 Écoutez Marine Le Pen qui reprend ce que vous dites.
00:16:55 Nous allons trouver qui a commis cette infraction,
00:17:01 car nous allons évidemment déposer plainte
00:17:03 et faire analyser les messages reçus par nos députés.
00:17:07 Je pense que les services de police auront la capacité de remonter,
00:17:11 malgré que ces messages aient été envoyés avec un numéro basqué,
00:17:15 jusqu'à ceux ou celui qui a commis cette indignité.
00:17:20 Je crains hélas que ce soit en quelque sorte un coup interne à cette Assemblée,
00:17:25 car il faut quand même bien connaître la procédure
00:17:27 pour savoir que si un seul député signataire est absent,
00:17:30 alors la motion référendaire tombe et ne peut plus être discutée,
00:17:35 ni même a fortiori votée.
00:17:37 Écoutez également Yael Ménage qui est une députée qui a réagi,
00:17:41 parce qu'il n'y a pas eu que des députés du Rassemblement national.
00:17:44 C'est ça qui est terrible.
00:17:45 Bien évidemment, là je parlais de la manœuvre politique à l'instant donné,
00:17:48 mais depuis plusieurs jours maintenant,
00:17:50 de nombreux députés reçoivent des menaces.
00:17:52 Il y a par exemple la présidente de la Commission des affaires sociales,
00:17:55 qui est au cœur de la réforme,
00:17:57 c'est elle qui présidait en quelque sorte les débats
00:18:00 lorsque le texte était discuté en commission la semaine dernière.
00:18:04 Elle a reçu des menaces à sa permanence, à l'encontre de ses enfants.
00:18:08 Ça c'est encore autre chose.
00:18:09 Non mais c'est contre ses enfants.
00:18:11 C'était des menaces de mort à l'encontre de ses enfants.
00:18:13 Oui, mais ce n'est pas dans la même séquence temporelle qu'hier.
00:18:16 Ce n'est pas dans la même séquence temporelle.
00:18:17 Alors que ce que je voulais vous dire, c'est qu'hier à l'Assemblée nationale,
00:18:21 d'autres députés que ceux du Rassemblement national
00:18:24 ont également reçu un message vocal, si j'ai bien compris.
00:18:27 C'est ce qu'a dit en tout cas Madame Katabi, je crois.
00:18:30 Écoutons d'abord Yael Ménage qui s'est exprimé député.
00:18:33 Ce sont des personnes qui se sont fait passer pour des hôpitaux.
00:18:38 Ils ont fait des recherches sur les députés.
00:18:40 Ils se sont fait passer pour l'hôpital de la commune où habite le député.
00:18:44 C'est scandaleux ce qui est arrivé.
00:18:47 Je me demande où est la démocratie, puisqu'en réalité on s'aperçoit ce soir
00:18:52 que la gauche est tout, sauf pour la démocratie, mais c'est plutôt l'inverse.
00:18:56 Puisqu'on le voit avec cette motion référendaire,
00:18:59 quand on voit le scandale que ça fait,
00:19:02 quand on voit que la gauche s'efforce de transformer l'hémicycle en véritable ZAD,
00:19:08 c'était vraiment le cirque peint d'air ce soir.
00:19:10 C'était absolument honteux.
00:19:12 Et d'ailleurs, je pense que les Français qui ont voté pour ces gens-là doivent avoir honte.
00:19:16 Mais vraiment honte.
00:19:18 Parce que c'est pas comme ça qu'on travaille,
00:19:20 et c'est pas comme ça qu'on discute et qu'on a un débat intelligent
00:19:25 sur une réforme aussi importante pour les Français.
00:19:28 J'ai fait une erreur, parce que l'intimidation dans la séquence temporelle d'hier,
00:19:33 seuls les députés du Rassemblement national ont été appelés.
00:19:37 Nous sommes d'accord.
00:19:38 Madame Katabi, qu'on va entendre là, qui est présidente de la commission des affaires sociales,
00:19:43 c'est elle qui a présidé les débats la semaine dernière.
00:19:45 Donc elle s'est exprimée d'une manière plus large, mais pas sur ce qui s'est passé hier.
00:19:48 Oui, mais c'est elle qui incarne à l'Assemblée nationale la réforme des retraites.
00:19:52 Exactement. Écoutons-la.
00:19:54 Une fois n'est pas coutume, je vais être tout à fait d'accord avec Madame Le Pen.
00:19:59 Effectivement, en ce moment, nous sommes plusieurs à recevoir des lettres d'intimidation.
00:20:03 J'en ai reçu une avec effectivement des menaces également sur nos familles, nos enfants.
00:20:09 Donc c'est absolument scandaleux.
00:20:11 On est dans une République libre, démocratique.
00:20:14 Et les parlementaires que nous sommes n'avons pas de pression à avoir quant à un examen de texte.
00:20:20 Voilà.
00:20:21 Et je crois que ce qui est important, nous ne devons pas être intimidés.
00:20:28 Nous irons jusqu'au bout de ce texte.
00:20:31 Très bien. Ville Dieu, dans le combat que vous menez, vous êtes menacé ?
00:20:34 Menacé physiquement, pas forcément, mais sur les réseaux sociaux, je suis régulièrement insulté.
00:20:41 Je reçois des lettres au syndicat.
00:20:43 En ce moment, je reçois des lettres plutôt sympas.
00:20:45 Tout un temps, je recevais des lettres d'insultes, mais là, voilà.
00:20:49 Parce que vous avez...
00:20:50 Il y a plein de gens qui ont envie que je mange ma casquette.
00:20:52 Non, mais vous avez, ce qui est amusant, il y a toujours un point d'égalité.
00:20:56 Vous avez gagné la bataille de l'opinion pour le moment.
00:20:59 Pour le moment, après, je ne sais pas ce qui va se passer.
00:21:02 Pourquoi ? Parce que 70 % des gens sont plutôt d'accord avec vous.
00:21:06 Et ils sont contre cette réforme.
00:21:08 Et comme vous n'êtes pas très, on l'a dit tout à l'heure, très agressif,
00:21:13 pour le moment, dans les moyens d'action,
00:21:16 les gens... et que vous l'expliquez en plus, que vous ne voulez pas ennuyer les gens,
00:21:20 ce qui est assez rare, parce que généralement, vous ne l'expliquez pas et vous les ennuyez.
00:21:24 Donc, forcément, c'est assez habile.
00:21:26 C'est ce qu'on disait tout à l'heure.
00:21:27 Charlotte ?
00:21:28 Non, non, mais sur la question, c'est différent, en effet, de la manœuvre politique que vous expliquez,
00:21:33 qui vise les députés RN.
00:21:35 J'espère que tous les moyens vont être mis pour trouver exactement qui a envoyé ça.
00:21:39 Et en effet, ça ne devrait pas être compliqué, parce qu'à la fois la procédure, en effet,
00:21:42 personne ne la connaît.
00:21:43 Je ne suis même pas sûre que les députés la connaissaient deux semaines avant.
00:21:45 Donc, c'est vraiment quelque chose d'extrêmement particulier et de très lié à ce qui se passe en ce moment.
00:21:50 Après, ce dont parle la présidente de la Commission des Affaires Sociales, c'est autre chose.
00:21:54 C'est en effet les menaces de mort insupportables aussi,
00:21:56 mais qui sont, on va dire, le lot commun, malheureusement, des députés.
00:22:01 Alors, je souligne souvent le deux poids, deux mesures.
00:22:03 Mais si des députés de la France Insoumise avaient reçu des messages vocaux,
00:22:10 je pense que ça ferait l'une de tous les journaux ce matin et qu'on parlerait du 6 février 34.
00:22:16 C'est hallucinant, d'ailleurs.
00:22:17 C'est drôle que ce soit arrivé le 6 février.
00:22:19 Oui, c'est arrivé le 6 février, d'ailleurs.
00:22:21 Ah oui, c'était le 6 février hier.
00:22:23 Et tout le monde soulignerait, bien sûr, mais il y a souvent deux poids, deux mesures de ce point de vue-là.
00:22:32 On va marquer une pause.
00:22:34 Oui, il y a une autre bataille qui est en train d'être perdue, dont on ne parle pas.
00:22:38 Il y a celle de l'opinion et il y a celle aussi des économies faites avec cette réforme.
00:22:42 Parce que plus on va, normalement, il était prévu qu'il y ait 17 milliards d'économies,
00:22:46 un peu plus de 17 milliards d'économies, pour 13,5 milliards de dépenses et de déficits.
00:22:55 Et avec l'invalidité de concession en concession, avant même que le débat n'ait commencé,
00:22:59 eh bien c'est en train de fondre.
00:23:01 Donc on se dit tout ça pour ça aussi.
00:23:03 Sur l'opinion, non seulement l'opinion ne bougera pas, mais en plus, elle ne reviendra pas en arrière.
00:23:09 C'est-à-dire qu'ils ont beau expliquer, ils ne gagneront pas la bataille opinion.
00:23:12 Mais sur l'opinion, il y a quand même des choses qui ont évolué.
00:23:15 Moi j'ai été invité ici, vous me parliez de la grève, vous me parliez des blocages.
00:23:18 Et moi j'étais un peu sur la défensive, je dis non, je ne suis pas sur les blocages, je suis sur la grève et tout.
00:23:22 C'était un peu la bataille de la sémantique, mais j'étais sur la défensive, vous le reconnaissiez.
00:23:26 Aujourd'hui, je l'assume, voilà. Une grève, il faut bloquer.
00:23:29 Mais pourquoi je l'assume ? Parce qu'aujourd'hui, c'est la population qui réclame les blocages.
00:23:33 Quand vous faites deux journées de grève, vous mettez historiquement plus d'un million de personnes
00:23:37 et qu'on ne vous écoute pas, à un moment donné, vous haussez le ton.
00:23:40 Et y compris l'opinion publique aujourd'hui, elle se rend compte que oui, il faut taper du poing sur la table.
00:23:45 Oui, il faut taper du poing sur la table.
00:23:47 Mais parce que c'est le gouvernement aussi qui pousse un peu les gens vers l'entranchement.
00:23:51 On est à front renversé, c'est-à-dire que c'est ça qui est étonnant là-dedans, on est à front renversé.
00:23:54 Mais à quoi sert une réforme ? Il n'y aura pas d'économie ?
00:23:56 C'est plutôt d'une sensibilité.
00:23:58 Je vais vous faire bosser jusqu'à 75 ans.
00:24:00 À quoi va servir une réforme ? Il n'y aura pas d'économie à la fin.
00:24:03 C'est une question essentielle parce qu'il y a un grignotage permanent.
00:24:07 On est passé de 25 milliards d'économies à moins de 10.
00:24:10 On va marquer une pause.
00:24:11 De concession en concession avant même la négo...
00:24:13 Oui, mais dans ce cas-là, il ne fallait pas faire de concession.
00:24:15 Mais avant même la négociation...
00:24:17 Je m'en suis assis, je m'en suis assis.
00:24:19 On marque une pause.
00:24:20 Bien sûr, on est très...
00:24:22 Ya ya ya ya ya ya ya ya, pause.
00:24:25 A tout de suite.
00:24:26 Ya ya !
00:24:28 Chut !
00:24:29 Souvent, je l'ai dit, on devrait diffuser ce qui se dit à la mi-temps.
00:24:36 Gérard Leclerc nous expliquait par exemple, à l'instant, je le dis devant vous,
00:24:40 qu'à France Télévisions, on ne travaillait pas.
00:24:42 C'est ce que vous disiez.
00:24:44 C'est ce que vous avez dit !
00:24:46 Je veux dire, vous avez dit "quand j'étais à France Télé, on ne travaillait pas".
00:24:50 Je n'ai pas dit ça.
00:24:51 Je prends un témoin, mes amis.
00:24:53 Pendant des années...
00:24:54 Il est 9h30, vous allez pouvoir répondre après.
00:24:57 Je peux le dire en... Ah pardon.
00:24:58 Vous allez répondre avec Audrey Bertheau, c'est un bon teasing.
00:25:00 Et vous allez vous faire des amis à France Télévisions, auxquels vous avez collaboré pendant des années.
00:25:05 Audrey Bertheau.
00:25:06 Vous l'avez dit, on est tous témoins.
00:25:08 Audrey Bertheau.
00:25:09 À Grenoble, la maison d'un retraité de 77 ans est squattée depuis fin janvier.
00:25:16 Une famille d'origine roumaine occupe les lieux.
00:25:19 Neuf personnes, dont cinq enfants.
00:25:21 Ils ont déposé un cadenas à l'entrée, vidé les meubles de la maison.
00:25:24 Problème, le propriétaire veut vendre sa propriété pour payer les frais de sa maison de retraite.
00:25:29 Mais la vente est désormais impossible.
00:25:31 Les énergies renouvelables.
00:25:33 Le Parlement s'apprête à adopter le projet de loi définitivement aujourd'hui par un ultime vote du Sénat.
00:25:38 En pleine crise énergétique, ce texte a pour objectif de faire rattraper à la France son grand retard sur les énergies renouvelables.
00:25:46 Et puis, six mois après avoir été agressé à coups de couteau,
00:25:49 Salmane Ruggi publie son nouveau roman "Victory City".
00:25:52 L'écrivain a également pris la parole pour la première fois depuis son agression dans le magazine "The New Yorker".
00:25:57 On peut le voir avec un cache-œil.
00:25:59 Salmane Ruggi a en effet perdu l'usage de son œil droit.
00:26:03 Cette photo, évidemment, est à la fois émouvante et elle est terrible.
00:26:08 Alors, Gérard Leclerc, vous parlez de la grève à la mi-temps.
00:26:12 Vous nous expliquez qu'à France Télévisions, on ne voulait pas augmenter les salaires
00:26:16 et on donnait des jours de congés en plus, ce qui fait que si on voulait,
00:26:19 ça a été votre expression, on ne pouvait jamais venir au bureau à France Télévisions.
00:26:23 Je répète ce que vous avez dit.
00:26:25 Ce qui nous a surpris.
00:26:27 Plutôt que d'augmenter les salaires régulièrement à France Télévisions pendant des années,
00:26:32 on donnait un jour, deux jours, trois jours de plus.
00:26:36 Le seul problème, c'est que si vous additionnez tous les jours auxquels vous aviez droit,
00:26:40 des jours de récupération, des jours de congés divers,
00:26:43 à l'arrivée, effectivement, si vous vouliez, pas ne jamais venir, mais du moins travailler très peu,
00:26:50 vous pouviez, ce qui était une absurdité.
00:26:52 Mais je ne dis surtout pas que les salariés de France Télévisions ne travaillent pas.
00:26:55 Il y a ce qu'ils appellent la conscience professionnelle,
00:26:57 le fait qu'on aime ce métier,
00:26:59 le fait qu'il faut quand même que la rédaction tourne.
00:27:02 Et donc, les journalistes de France Télé, bien évidemment, travaillent.
00:27:05 Mais je dis que cette déviance de la façon de gérer une entreprise,
00:27:10 ce qui consistait à donner, mais c'est exactement ce qui se passe aujourd'hui dans les entreprises.
00:27:14 Pourquoi les seniors ne travaillent pas ?
00:27:16 Parce que très souvent, comme un salarié qui arrive en fin de carrière coûte plus cher qu'un jeune,
00:27:20 on passe des accords avec les syndicats, et comme les salariés sont d'accord aussi,
00:27:25 pour que le type parte en pré-retraite.
00:27:27 C'est tout le problème des pré-retraites.
00:27:29 Qu'est-ce qu'il fait ton papa, il est journaliste à France Télévisions,
00:27:31 et ta maman, elle ne travaille pas non plus.
00:27:33 Il travaille, il y en a qui travaillent beaucoup.
00:27:35 Nous allons revenir sur la grève, et peut-être les enseignants, ça m'intéresse,
00:27:38 parce que je ne sais pas si vous êtes en contact avec les enseignants.
00:27:41 Mais écoutons d'abord quelques Français qui ont été interrogés par les équipes de CNews,
00:27:44 et qui ce matin étaient un peu en galère.
00:27:46 Est-ce que nous avons...
00:27:57 Ce n'est pas facile ce matin, parce que j'ai dû changer quatre fois de train,
00:28:04 parce qu'ils s'annulaient tous au fur et à mesure.
00:28:07 Donc là, finalement, j'ai réussi à trouver des trains,
00:28:11 mais j'ai dû vérifier 50 fois hier qu'ils ne se soient pas annulés.
00:28:15 J'ai des amis qui partent avec moi,
00:28:17 ils ont été obligés de prendre une compagnie italienne,
00:28:19 qui ne sont pas en grève, justement, pour arriver à destination.
00:28:23 Le train est annulé demain, donc il a été remplacé par...
00:28:26 J'ai eu la chance de pouvoir trouver une place dans un autre train.
00:28:28 Mais bon, jusqu'ici, ce n'est pas si compliqué que ça.
00:28:31 Il suffit de s'adapter un petit peu,
00:28:34 de voir s'il y a une solution alternative quand le train est supprimé.
00:28:37 Pour les transports, les enseignants, est-ce que vous êtes en contact avec les enseignants ?
00:28:41 Est-ce que vous sentez que ça peut être...
00:28:45 D'autres professions peuvent venir avec vous ?
00:28:49 Oui, on est en contact, mais la difficulté qu'ont va avoir les enseignants,
00:28:53 c'est les périodes scolaires.
00:28:55 Et donc du coup, là, bah oui, parce que quand vous êtes en grève,
00:28:59 c'est parce que vous êtes au travail.
00:29:00 Si vous partez en vacances, du coup, vous ne pouvez même plus vous mettre en grève.
00:29:04 Donc ça, c'est une des difficultés qu'il va y avoir dans le corps enseignant.
00:29:08 C'est que les trois zones scolaires vont avoir lieu au mois de février.
00:29:11 Et en termes de mobilisation, c'est compliqué à mobiliser là-dessus.
00:29:14 Mais je pense que ça faisait partie aussi du pari du gouvernement.
00:29:16 C'est-à-dire qu'on fait passer cette loi pour les enseignants,
00:29:19 y compris les étudiants, les lycéens.
00:29:22 Vu que c'est les vacances scolaires, ils ne pourront pas se mobiliser.
00:29:24 On se mobilise quand on a cours,
00:29:26 ou on ne se mobilise pas pendant les vacances scolaires.
00:29:29 Et y compris, ça c'était la phase A, et la phase B,
00:29:33 si les cheminots nous tapent une grève,
00:29:35 on expliquera que les cheminots empêchent les gens de partir en vacances.
00:29:38 Donc il y avait un peu de calcul là-dedans.
00:29:40 Voyons le sujet de Mathieu Devez sur la grève des enseignants.
00:29:43 Des écoles fermées pour cause de grève.
00:29:48 Voici le message affiché sur plusieurs établissements parisiens.
00:29:51 Si certains parents d'élèves comprennent le mouvement,
00:29:54 d'autres ne cachent pas leur exaspération.
00:29:56 Je ne suis pas contre la grève,
00:29:59 mais je suis contre ceux qui embêtent des gens qui n'ont rien à voir avec ça.
00:30:03 Moi je préfère qu'ils fassent grève, comme je suis pour la grève.
00:30:07 Ça ne m'embêterait pas de le garder si la maîtresse faisait grève.
00:30:10 Je pense qu'elles ont raison aussi de faire grève,
00:30:12 pour les meilleures conditions de nos enfants,
00:30:14 pour vraiment les meilleures conditions,
00:30:17 qu'elles soient plus valorisées.
00:30:20 A Paris, selon le premier syndicat du primaire,
00:30:22 compter près d'un enseignant sur deux en grève,
00:30:24 et au moins 60 écoles complètement fermées.
00:30:27 A l'échelle nationale, la grève pourrait être moins suivie
00:30:29 que celle du mois de janvier,
00:30:31 en raison notamment des vacances scolaires et des retenues sur salaire.
00:30:35 Un enseignant qui gagnerait 2000 euros par mois,
00:30:38 s'il fait une journée de grève, il perd un trentième de 2000 euros.
00:30:42 Je ne vais pas vous faire le calcul de tête,
00:30:44 mais vous prenez 2000, vous divisez par 30,
00:30:46 et vous arrivez à la perte de salaire.
00:30:49 Donc oui, ce n'est pas forcément facile,
00:30:51 surtout sur une profession qui s'est paupérisée,
00:30:54 qui perd en pouvoir d'achat.
00:30:55 Les syndicats appellent donc les enseignants
00:30:57 à se mobiliser à nouveau ce samedi,
00:30:59 un jour où les écoles sont traditionnellement fermées.
00:31:02 80 euros par jour, ce qui est évidemment un prix important
00:31:07 lorsqu'on gagne 2000 euros.
00:31:09 Il y a plein d'éléments qui intériennent.
00:31:11 Monsieur a parlé en effet des vacances scolaires.
00:31:13 Il y a aussi, ce qui fait éruption maintenant,
00:31:15 ce qui est nouveau, c'est le télétravail.
00:31:17 Parce qu'il y a également des gens qui,
00:31:19 de par le télétravail, vont se sentir moins concernés.
00:31:22 Ils vont être en empathie et être moins concernés.
00:31:25 D'où l'intérêt en effet de la manifestation de samedi,
00:31:27 parce que là, c'est à ce moment-là qu'on va pouvoir
00:31:29 réellement regarder et mesurer justement
00:31:32 le soutien qui vous est apporté.
00:31:35 Les universités, est-ce qu'elles vont se bloquer ou pas ?
00:31:38 Vous allez voir la séquence avec Louis Boyard,
00:31:41 qui était hier à Rennes.
00:31:43 C'est assez étonnant, il y a un député qui va demander
00:31:47 de bloquer le pays.
00:31:49 Je ne sais pas ce que vous en pensez.
00:31:51 Mais lui, il est étonnant.
00:31:53 Oui, mais il va demander de bloquer les universités.
00:31:55 Voyez cette séquence.
00:31:57 Il est issu des syndicats universitaires.
00:32:00 Oui.
00:32:01 Voyez cette séquence.
00:32:03 Qu'est-ce qu'il fera pour réussir à
00:32:09 faire tomber cette réforme de l'adresse ?
00:32:11 La réponse, elle est très simple.
00:32:13 C'est la jeunesse.
00:32:15 La réponse, elle est encore plus simple.
00:32:17 C'est vous.
00:32:18 C'est vous qui avez le pouvoir de changer l'histoire.
00:32:21 Je dis bien, c'est vous qui allez changer l'histoire.
00:32:24 (L'écho de la foule)
00:32:33 Il y a quelqu'un...
00:32:35 qui va tout...
00:32:38 qui va tout...
00:32:41 (Applaudissements)
00:32:44 Il se passe quelque chose d'un peu particulier.
00:32:46 Je viens de faire une conférence à Rennes 2.
00:32:48 On a parlé du repas à 1 euro,
00:32:49 on a parlé de la réforme des retraites,
00:32:51 de l'intérêt pour les jeunes de se mobiliser.
00:32:53 Et là, ils viennent de décider de bloquer la fac.
00:32:55 Donc, Rennes 2 est bloqué.
00:32:57 Il se passe quelque chose.
00:32:58 À toute la jeunesse.
00:32:59 C'est quand même très étonnant, ça.
00:33:01 Ça vous étonne pas, vous ?
00:33:03 Quand on connaît le passé de Louis Boyard,
00:33:07 on peut comprendre que...
00:33:08 Louis Boyard, Rennes 2 bloqué, ça vous étonne pas ?
00:33:11 Mais après que oui, effectivement,
00:33:13 il y a un député qui se rende dans une université
00:33:15 et qui incite au blocage du pays...
00:33:18 C'est pas une député...
00:33:20 C'est normal.
00:33:21 C'est normal, c'est la France insoumise.
00:33:23 Ils sont dans une logique,
00:33:24 qui est une logique différente de la logique syndicale.
00:33:26 Ils sont pour la convergence des luttes.
00:33:28 Les syndicats qui mesurent...
00:33:31 C'est très bien.
00:33:32 Qui mesurent aujourd'hui,
00:33:33 justement, ils se réapproprient le débat public
00:33:36 et le débat politique en France,
00:33:38 et qu'ils existent à nouveau,
00:33:39 alors qu'on voulait que les causes intermédiaires n'existent pas.
00:33:41 Aujourd'hui, évidemment, ils se trouvent parasités par LFI.
00:33:44 Quand on entend "changer l'histoire",
00:33:46 ils pensent à quoi ?
00:33:47 Ils pensent à la Révolution française.
00:33:48 Enfin, pas très fort, mais en tout cas, c'est un élément.
00:33:51 Non, mais il y a comme une...
00:33:52 L'Assemblée nationale.
00:33:53 Il y a un seul problème de terme.
00:33:54 Moi, qui l'appelle à la grève,
00:33:56 il a tout à fait le droit.
00:33:58 En revanche, le blocage, je suis désolé,
00:34:00 le blocage ne fait pas partie, normalement,
00:34:02 et est illégal.
00:34:03 Vous avez le droit de faire grève,
00:34:04 vous n'avez pas le droit de bloquer, il me semble.
00:34:07 Déjà, ce que je voudrais dire,
00:34:10 c'est que le 31 janvier,
00:34:12 on est venu un peu rapidement dessus,
00:34:14 c'est la plus grande manif historique de tous les temps.
00:34:18 Il n'y a jamais eu autant de personnes.
00:34:20 Et y compris les chiffres.
00:34:22 Ah non, les 30 dernières années.
00:34:24 Les 30 dernières années, même avant.
00:34:26 Non, non, non, la plus grande manif,
00:34:28 c'est l'école libre en 1984.
00:34:30 On est au-dessus d'un million 500 000 personnes.
00:34:33 Au-dessus d'un million 500 000 personnes.
00:34:35 Il n'y a jamais eu ça en 2010,
00:34:37 il n'y a jamais eu ça en 2003.
00:34:38 Vous avez raison.
00:34:39 C'est la plus grande manif de l'histoire.
00:34:41 Et qu'aujourd'hui, la réponse...
00:34:42 C'est 1984.
00:34:43 C'est 1984, c'est l'école libre.
00:34:46 La réponse au gouvernement,
00:34:49 c'est on continue, on fait comme si de rien n'était.
00:34:52 Voilà.
00:34:53 Et bien ça, ça rend les gens dingues.
00:34:55 Mais je suis d'accord.
00:34:56 Et les gens, ils vous disent quoi ?
00:34:57 Ils disent oui, il faut bloquer.
00:34:58 Mais je suis d'accord.
00:34:59 Mais c'est logique, parce que dans un monde parfait,
00:35:01 et moi j'espère qu'un jour on sera dans un monde parfait,
00:35:03 et bien tu manifestes, tu mets du monde,
00:35:05 tu fais une manifestation historique,
00:35:07 tu fais un gouvernement, et tu dis bon ben écoutez,
00:35:09 il y a quelque chose qui se passe, je recule.
00:35:11 Ça c'est un monde parfait,
00:35:12 c'est le monde que j'aimerais qu'il existe pour mes filles.
00:35:14 Mais le problème c'est que ce n'est pas le monde qu'on a aujourd'hui.
00:35:16 Et qu'aujourd'hui si on ne parle pas,
00:35:17 les gens sont pragmatiques là-dessus.
00:35:19 Vous avez raison sur la question de la grève,
00:35:21 du suivi, de l'appel et du soutien populaire.
00:35:24 Mais là, si vous appelez au discernement
00:35:26 des différents métiers sur la question de la retraite,
00:35:28 on peut peut-être discerner du rôle de chacun
00:35:30 dans ce qui est en train de se passer politiquement.
00:35:32 Et là, ce que vous voyez à l'université,
00:35:34 c'est qu'ils se foutent éperdument de la réforme des retraites
00:35:36 donc ils ne connaissent pas le début de la première ligne.
00:35:38 Et c'est évidemment une sorte de harangue populaire.
00:35:41 Florian Bachelier qui m'écoute me dit
00:35:44 que ça fait 30 ans que cette ZAD est bloquée.
00:35:46 C'est une ZAD, Rennes 2.
00:35:47 Je salue Rennes 2.
00:35:49 Florian Bachelier, ce n'est pas moi.
00:35:51 C'est vrai que c'est Rennes 2,
00:35:53 ils sont offensifs.
00:35:55 C'est là où il a raison je trouve.
00:35:57 Je suis absolument d'accord avec la première question.
00:35:59 Vous avez un million et demi,
00:36:00 tu as l'impression d'un déni total.
00:36:01 Ça rend les gens dingues, effectivement,
00:36:03 mais ils attendent quoi ?
00:36:05 C'est parce qu'ils n'ont pas compris.
00:36:07 C'est parce qu'ils n'ont pas compris.
00:36:09 Ils ont déjà lâché beaucoup.
00:36:11 À la base, la réforme des retraites,
00:36:13 c'est 65 ans qui avaient été proposées par Emmanuel Macron.
00:36:16 Alors à ce moment-là, tout ça pour ça, comme disait Thomas.
00:36:18 Tout ça pour ça.
00:36:20 Ils n'ont plus rien à donner.
00:36:22 Je vais vous faire un autre scoop.
00:36:24 Si la mobilisation continue, elle ne s'étouffe pas,
00:36:27 à la fin des vacances,
00:36:28 c'est les gens qui vont nous dire
00:36:30 de partir en grève reconductible.
00:36:31 Parce que c'est normal.
00:36:33 Si à chaque fois, il y a du monde
00:36:35 et qu'en face, ils n'écoutent pas,
00:36:36 c'est les gens qui vont nous dire.
00:36:38 Qu'est-ce que vous attendez ?
00:36:39 J'ai déjà des messages qui nous disent
00:36:41 qu'est-ce que vous attendez ?
00:36:42 Les cheminots pour partir en grève reconductible.
00:36:44 J'en ai tous les jours des messages comme ça.
00:36:46 J'ai échangé une fois avec M. Dussopt,
00:36:52 M. Wirt et autres.
00:36:53 Je les ai trouvés.
00:36:54 Mais à déconnecter à un niveau de déconnexion du pays,
00:36:58 ça m'a frappé.
00:37:00 J'ai échangé avec eux.
00:37:01 Donc, c'est des gens qui ne sentent pas le pays.
00:37:03 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:37:05 On y va, on y va, on y va, on y va.
00:37:07 Je le dis depuis le départ.
00:37:08 Ils considèrent que l'Assemblée nationale
00:37:11 a une légitimité supérieure à celle de la rue.
00:37:13 Mais la question que moi, j'ai envie de poser,
00:37:15 c'est est-ce qu'ils ont revu leur propre régime de retraite,
00:37:18 les parlementaires ?
00:37:19 Est-ce qu'ils l'ont revu ?
00:37:20 Les sénateurs ?
00:37:21 Non, les députés.
00:37:23 Alors l'Assemblée, parlons de l'Assemblée nationale.
00:37:26 L'Assemblée nationale.
00:37:29 Parlons de l'Assemblée nationale,
00:37:31 parce qu'hier, le spectacle était affligeant.
00:37:34 Il y a tout.
00:37:35 Je disais hier soir à Mme Brown-Pivet,
00:37:37 elle n'a pas le fluide de l'autorité, manifestement.
00:37:40 Elle ne l'a pas.
00:37:41 C'est comme ça.
00:37:42 Ce n'est pas Philippe Seguin,
00:37:43 ce n'est pas Jacques Chaband-Elmas,
00:37:45 ce n'est pas Laurent Fabius.
00:37:46 Elle ne l'a pas.
00:37:47 Alors, ce n'est pas Simone Veil.
00:37:50 Elle n'a pas l'expérience.
00:37:51 Elle n'a pas le fluide de l'autorité,
00:37:53 je peux le dire comme ça.
00:37:54 C'est-à-dire que quand elle parle,
00:37:55 au fond, tout le monde s'en fiche.
00:37:57 Alors, évidemment, quand elle est présidente,
00:37:59 c'est compliqué, parce qu'elle n'arrive pas
00:38:01 à tenir ses troupes.
00:38:02 Ça existe, le fluide de l'autorité.
00:38:04 Regardez.
00:38:05 [Rires]
00:38:08 Écoutez cette séquence,
00:38:11 cette séquence hier à l'Assemblée nationale,
00:38:15 où M. Dussopt tente de parler,
00:38:17 mais alors, tout le monde s'en fiche.
00:38:18 [Bruits de foule]
00:38:24 Madame la Présidente,
00:38:27 Madame la Présidente de la Commission des affaires sociales,
00:38:30 [Applaudissements]
00:38:32 Madame la Rapporteure Générale,
00:38:35 [Applaudissements]
00:38:36 Mesdames et Messieurs les Rapporteurs,
00:38:38 [Applaudissements]
00:38:40 Mesdames et Messieurs les Députés,
00:38:42 [Applaudissements]
00:38:44 Nous y sommes.
00:38:45 [Applaudissements]
00:38:47 Nous y sommes.
00:38:48 S'il vous plaît.
00:38:49 [Applaudissements]
00:38:51 Tout le monde a pu s'exprimer sur les rappels au règlement.
00:38:55 Vous laissez parler le ministre.
00:38:57 Merci Madame la Présidente.
00:38:58 [Applaudissements]
00:39:07 Je disais, Madame la Présidente.
00:39:10 Non, s'il vous plaît.
00:39:12 [Applaudissements]
00:39:17 Vous n'avez pas à frapper les pupitres.
00:39:19 La parole est au gouvernement.
00:39:21 [Applaudissements]
00:39:26 Madame la Présidente,
00:39:28 [Applaudissements]
00:39:29 Monsieur le ministre,
00:39:30 Messieurs les ministres,
00:39:31 Cher Franck et cher Gabriel,
00:39:33 [Applaudissements]
00:39:34 Madame la Présidente de la Commission des affaires sociales,
00:39:37 [Applaudissements]
00:39:38 Madame la Rapporteure Générale,
00:39:40 Mesdames et Messieurs les Rapporteurs,
00:39:42 [Applaudissements]
00:39:43 Mesdames et Messieurs les Députés,
00:39:45 [Applaudissements]
00:39:46 Nous y sommes.
00:39:47 Monsieur le ministre, on va suspendre 5 minutes,
00:39:49 le temps que ses ERSTA collègues laissent le gouvernement s'exprimer.
00:39:53 [Applaudissements]
00:39:54 [Bruit de bruit de bruit]
00:39:55 Lui de l'autorité, mais tant pis.
00:39:57 Mais comme lui, il est attaqué à faibli parce qu'il a pris 2 litos en expliquant qu'il savait pas.
00:40:01 On lui donne des litos à ce temps-là, mais il ne savait pas ce que c'était.
00:40:04 Il dit "Ah, je les ai rendus, je ne savais pas le prix que ça coûtait."
00:40:06 [Rires]
00:40:07 Ça n'a pas porté chance à Guéant pourtant.
00:40:09 Mais c'est des tableaux, là c'est des litos.
00:40:15 Mais tu acceptes pas de litographie quand tu as un pote de responsabilité qui ne vient pas donner des leçons.
00:40:25 Il s'accroche désespérément au protocole en saluant les uns auprès des autres.
00:40:31 Mais nous y sommes.
00:40:32 Mais personne ne l'écoute, il y a la tribu des Irréductibles Gaulois qui est en train de se...
00:40:37 Moi je vais vous dire, moi j'ai rien contre personne.
00:40:40 On dirait la voix de la France dans le monde.
00:40:41 Monsieur Dussopt, c'est une caricature.
00:40:43 Je peux pas vous dire autre chose.
00:40:45 C'est le meilleur.
00:40:46 C'est une caricature.
00:40:48 Rien ne ressemble dans ce qu'il est en train de décrire.
00:40:50 Parce que c'est pas de la politique qu'ils font.
00:40:52 Vous avez envie de le croire ?
00:40:54 Vous avez vu comment il est ?
00:40:57 Enfin, c'est incarné.
00:41:01 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:41:03 Ils savent ce que c'est.
00:41:05 C'est incroyable d'ailleurs.
00:41:06 Donc évidemment, ça marche pas.
00:41:08 Comme dit Chabot, tu n'y crois pas.
00:41:09 Tu n'y crois pas, nous y sommes.
00:41:11 C'est un problème aussi.
00:41:13 Bon, bref, avançons.
00:41:15 Euh...
00:41:16 Avançons.
00:41:17 Euh...
00:41:18 Vincent Farandès qui nous rappelle ce qu'il s'est passé hier.
00:41:21 Début de séance électrique dans l'hémicycle,
00:41:25 où les prises de parole ont été sensiblement les mêmes.
00:41:29 Pour un rappel au règlement.
00:41:30 Nouveau rappel au règlement.
00:41:32 Pour un rappel au règlement.
00:41:33 J'ai un nouveau rappel au règlement.
00:41:35 Pour un rappel au règlement.
00:41:36 Je ne vois pas d'autres rappels au règlement.
00:41:39 Des rappels au règlement sur la motion référendaire
00:41:42 déposée par les six groupes d'opposition.
00:41:44 Vous participez au déni de démocratie.
00:41:48 La présidente de l'Assemblée répond.
00:41:50 Nous avons voté.
00:41:52 Du moins, essaye.
00:41:54 Je ne sais pas, mes chers collègues, où est le déni de démocratie
00:41:56 quand la présidente de l'Assemblée nationale
00:41:58 ne peut pas s'exprimer dans l'hémicycle.
00:42:02 Il est temps de laisser la parole au ministre du Travail.
00:42:04 Sans succès.
00:42:06 Ambiance cours de récréation.
00:42:08 Vous n'avez pas à frapper les pupitres.
00:42:10 La parole est au gouvernement.
00:42:12 Madame la présidente.
00:42:14 Monsieur le ministre, on va suspendre 5 minutes
00:42:16 le temps que ces ERSTA collègues laissent le gouvernement s'exprimer.
00:42:19 Quelques minutes ne suffisent pas.
00:42:21 Yael Brounepivet enfile son costume de maîtresse d'école.
00:42:24 Est-ce que vous croyez que nous allons passer 15 jours
00:42:26 comme cela dans l'hémicycle ?
00:42:28 Oui ?
00:42:30 Oui !
00:42:32 Des engagements présidentiels.
00:42:34 On n'est pas dans un amphi, on n'est pas dans une manif,
00:42:36 on est dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:42:38 Même si les ministres ont ensuite pu s'exprimer,
00:42:41 cette première séance aura donné le ton des discussions à venir.
00:42:45 Quel spectacle.
00:42:50 D'une part, je ne suis pas d'accord avec vous,
00:42:53 je pense qu'elle ne se débrouille pas si mal que ça.
00:42:55 Deuxièmement, et surtout, si vous connaissez un tout petit peu
00:42:57 la vie de l'Assemblée, excusez-moi,
00:42:59 mais j'ai vu des échelles comme ça très souvent.
00:43:01 Rappelez-vous des grands débats qu'il y a pu avoir
00:43:03 chaque fois qu'il y a eu des grands débats.
00:43:05 Aussi bien sur l'école publique,
00:43:07 que sur les nationalisations dans les années 80,
00:43:10 que sur le mariage pour tous, etc.
00:43:12 Vous aviez chaque fois des débats de ce genre-là.
00:43:14 Il faut aller à l'Assemblée, très sincèrement.
00:43:17 Ce qu'il y a, c'est que là, il y a une partie,
00:43:19 en plus je ne vais dénoncer personne,
00:43:21 mais il y a une partie des députés qui, effectivement,
00:43:23 jouent véritablement, d'ailleurs ils l'ont annoncé,
00:43:25 ils l'ont dit, le chèvre.
00:43:27 Non mais j'aime bien le "je ne vais dénoncer personne".
00:43:29 C'est original.
00:43:31 Bon, la réforme ou la faillite, alors...
00:43:34 En fait, il y a deux phrases hier que je trouve déjà culs.
00:43:39 Il y a "ça va être comme ça pendant 15 jours ?
00:43:42 Oui !" et tout le monde répond.
00:43:44 Et la réforme ou la faillite, alors ça, il faut l'encadrer.
00:43:47 La réforme ou la faillite, il faut l'encadrer.
00:43:49 Gabriel Attal.
00:43:51 Si nous ne faisons rien, notre système de retraite
00:43:56 accumulera 150 milliards de déficits
00:43:59 dans les 12 prochaines années.
00:44:01 Si nous ne faisons rien, dans ces conditions,
00:44:04 et pour éviter une rupture de trésorerie,
00:44:06 il y aura dans les années à venir des baisses de pensions,
00:44:09 comme on l'a vu il y a des années dans des pays européens.
00:44:12 En synthèse, voilà très précisément pourquoi nous faisons cette réforme.
00:44:16 Pour pouvoir continuer à garantir à chaque Français
00:44:19 que pour les années à venir, oui, il pourra compter sur une retraite.
00:44:23 N'ayons pas peur de le dire,
00:44:25 en matière de retraite, mesdames et messieurs les députés,
00:44:28 c'est une réforme ou la faillite.
00:44:30 C'est ça la réalité de notre système aujourd'hui.
00:44:32 Mais comment croire, monsieur Attal,
00:44:34 puisque Emmanuel Macron disait le contraire il y a 3 ans ?
00:44:37 Oui, mais globalement c'est une rhétorique
00:44:39 que la Macronie maîtrise à la perfection.
00:44:41 Mais pourquoi ?
00:44:43 Parce que quand toute votre légitimité politique et électorale
00:44:45 repose sur moi ou le chaos systématiquement,
00:44:47 que les deux fois vous êtes élu contre Marine Le Pen en disant
00:44:50 "soyez raisonnable" et que c'est votre rhétorique permanente
00:44:53 sur laquelle se base votre légitimité,
00:44:55 il n'y en a pas d'autres.
00:44:57 Il n'y en a encore moins d'autres en 2022 qu'en 2017.
00:45:00 Donc c'est une rhétorique à laquelle vous vous habituez.
00:45:02 C'est moi ou la guerre,
00:45:04 c'est vous êtes d'accord avec toutes les mesures qu'on prend
00:45:06 ou alors vous voulez que des vieux meurent dans leur chambre pendant le Covid,
00:45:08 c'est vous êtes d'accord avec moi ou vous voulez que le sang des Ukrainiens
00:45:10 coule dans les radiateurs pendant l'hiver.
00:45:12 Cette rhétorique, on s'y est totalement habitués.
00:45:15 Donc il continue évidemment.
00:45:17 Sauf que, excusez-moi, mais elle n'est pas nouvelle.
00:45:19 Le fameux "moi ou le chaos", ça date de De Gaulle.
00:45:21 Il n'y a pas d'autre politique possible, c'est ce que disait, répété,
00:45:25 tous les ministres, tous les ministres,
00:45:27 simplement sur ce que dit Attal.
00:45:32 Là où il a tort, c'est que justement,
00:45:35 ce n'est pas la faillite puisque le système de répartition,
00:45:38 par définition, ne peut pas faire faillite.
00:45:40 En revanche, ce qui est vrai, c'est qu'il y a un besoin de financement
00:45:43 et c'est que vous ne le faites pas,
00:45:45 vous allez devoir soit baisser les pensions, soit monter les cotisations.
00:45:48 Ce qui va être compliqué au mois de février, c'est que c'est le mois,
00:45:51 je ne suis pas forcément d'accord là-dessus sur le plateau,
00:45:54 mais où les entreprises du Cote 40, au mois de février,
00:45:57 annoncent leurs bénéfices.
00:45:59 C'est tant mieux.
00:46:00 Les bénéfices de 2022.
00:46:02 C'est une bonne chose.
00:46:03 Il n'y a pas de souci là-dessus.
00:46:04 C'est-à-dire qu'au moment où on va nous expliquer que c'est la faillite,
00:46:07 il n'y a pas d'argent, il n'y a pas d'argent, il n'y a pas d'argent,
00:46:09 les grandes entreprises vont faire des bénéfices de dingue,
00:46:13 record, comme ils n'ont jamais eu.
00:46:15 Alors, on peut penser ce qu'on veut des bénéfices de tout ça.
00:46:18 Mais il y a beaucoup de Français qui se disent qu'on nous parle de faillite
00:46:22 d'un côté et de l'autre, on fait des records de dingue,
00:46:25 des records de dingue comme on n'a jamais fait dans l'histoire de France.
00:46:29 En 2021, on a fait 160 milliards de bénéfices qui étaient une année record
00:46:34 et en 2022, les économistes disent que ça sera au-dessus.
00:46:37 Il y a des gens qui se disent peut-être, il y aurait des moyens de récupérer,
00:46:42 pas tout, mais une partie pour financer.
00:46:44 Et du coup, le discours de la faillite, il tombe.
00:46:47 Mais non, on n'est pas en règle.
00:46:48 On va marquer une pause.
00:46:49 C'est ce qu'on appelle une évidence de risque, peut-être.
00:46:53 C'est intéressant parce que vous voyez depuis le début,
00:46:56 depuis qu'on a calé cette réforme sur le terrain,
00:46:59 c'est des économies absolument nécessaires, c'est un argent dont on a besoin.
00:47:02 Vous prenez 68 millions de Français,
00:47:05 ils ont 68 millions d'idées d'économies différentes selon leurs lignes politiques
00:47:10 et qui sont évidemment les 15 milliards ou jusqu'à 20 milliards de la retraite,
00:47:14 paraissent anecdotiques.
00:47:15 Il y en a qui vous parlent des cartes vitales, de la fraude sociale.
00:47:19 Il y en a qui vous parlent de la fraude fiscale,
00:47:21 il y en a qui vous parlent des entreprises,
00:47:22 il y en a qui vous parlent du coût de l'immigration,
00:47:23 de l'aide médicale d'État hier.
00:47:24 Non mais chacun a son idée d'économie.
00:47:26 Monsieur Villegueux, qu'est-ce que vous faites là ?
00:47:28 Vous restez avec nous ou pas ?
00:47:29 Non, je vais à mon assemblée générale.
00:47:31 À quelle heure elle est l'assemblée ?
00:47:32 11h, à la gare de Lyon.
00:47:33 Et ils vous écoutent, vos amis, en ce moment ou pas ?
00:47:36 Oui, oui.
00:47:37 Et alors qu'ils sont surpris, ils doivent se dire…
00:47:40 Ils me disent des fois "comment tu fais pour tenir ?"
00:47:42 Mais bon…
00:47:43 Mais là, ça va, ça va.
00:47:45 Ah non, vous…
00:47:46 J'ai connu des débats plus compliqués.
00:47:48 Mais je vous rassure, tout le monde dit ça à tout le monde.
00:47:50 On ne croise que des gens qui nous demandent comment on fait pour tenir.
00:47:52 Non, après, ils sont contents parce que, effectivement, ça permet de développer des idées.
00:47:57 Écoutez, bien sûr.
00:47:59 Ou alors les mauvais me le disent pas.
00:48:01 Apportez le vous droit.
00:48:02 Alors ça, c'est la base.
00:48:04 Les gens…
00:48:06 C'est pour ça qu'il faut se méfier quand on fait de la télé.
00:48:08 Les gens ne te disent que ce que tu veux entendre.
00:48:11 C'est très rare.
00:48:12 Ils ne te disent toujours que ce que tu veux entendre.
00:48:15 Et parfois, ils te disent du mal des autres en pensant que ça te fait plaisir,
00:48:19 des gens qui sont sur ton plateau.
00:48:21 Ce qui est une arme, ça ne te fait jamais plaisir.
00:48:23 Parce que les gens sont comme ça.
00:48:25 Monsieur.
00:48:26 Bon, vous partez comment ?
00:48:27 Vous avez… En taxi, c'est ça ?
00:48:29 Oui, alors vous…
00:48:30 Ah, c'est pas de leur faire.
00:48:32 Le taxi que vous ne payez.
00:48:34 Grâce aux dividendes.
00:48:37 Grâce aux dividendes.
00:48:39 Grâce aux dividendes.
00:48:41 Bon, merci en tout cas.
00:48:44 Et on écoutera François Ruffin dans une seconde après la pause.
00:48:48 Restez avec nous, bien sûr, Florian.
00:48:51 Et nous revenons.
00:48:52 On parlera également de la rue Erlanger.
00:48:54 Et puis, j'ai une petite séquence nucléaire
00:48:56 où Manuel Valls a dit la semaine prochaine.
00:48:58 La semaine dernière, ça s'est passé complètement à l'as.
00:49:00 Mais il a quand même dit le contraire de ce qu'avait dit François Hollande
00:49:04 lorsqu'il était président de la République.
00:49:05 Et Manuel Valls était son premier ministre.
00:49:07 On sait, dix ans plus tard, comment c'était dix ans avant.
00:49:11 A tout de suite.
00:49:12 Il est 10h01, Audrey Bertheau.
00:49:18 Troisième jour de grève contre la réforme des retraites.
00:49:23 Plus d'un salarié sur deux des raffineries Total Energy
00:49:26 sont en grève aujourd'hui, selon la direction.
00:49:28 Les centrales nucléaires sont également en grève.
00:49:31 Plus de quatre réacteurs sont touchés par des baisses de production.
00:49:34 Mais cela ne provoque pas de coupure.
00:49:37 En Alsace, un mariage avait été annulé début octobre
00:49:40 car l'un des invités avait tiré plusieurs balles à blanc
00:49:43 pour avoir refusé de célébrer cette union.
00:49:45 Le maire de la ville est poursuivi par les futurs mariés.
00:49:48 Le couple lui réclame 12 500 euros.
00:49:50 L'audience est prévue le mardi 14 février.
00:49:53 Enfin, les États-Unis ont affirmé avoir récupéré
00:49:56 des premiers débris du ballon chinois.
00:49:58 L'administration de Joe Biden s'efforce de contenir
00:50:01 les retombées de cet épisode, tant face à l'opposition républicaine
00:50:04 que vis-à-vis de Pékin.
00:50:05 La question est de décider là où on peut travailler ensemble
00:50:08 et là où on est en opposition, a assuré le président américain.
00:50:11 Nous continuons la discussion et la réforme ou la faillite,
00:50:17 c'était la phrase de Gabriel Attal.
00:50:19 Et M. Ruffin lui a répondu dans l'hémicycle à la tribune.
00:50:24 Et c'est vrai qu'il a été assez efficace dans cette réponse.
00:50:28 Vous faites pitié.
00:50:33 Oui, M. le ministre, mesdames et messieurs les députés,
00:50:39 et M. le président ici absent, vous faites pitié.
00:50:43 Voilà le sentiment que vous m'inspirez.
00:50:46 Notre pays vient de traverser la crise Covid.
00:50:49 Nous en sortons usés, fatigués, exaspérés.
00:50:53 Derrière, nous plongeons dans la guerre en Ukraine,
00:50:56 avec l'essence à plus de 2 euros,
00:50:58 avec les factures d'énergie qui bondissent.
00:51:00 Dans ce tunnel, quelle lumière allumez-vous pour les français ?
00:51:04 Aucune.
00:51:06 Quelle espérance, quel projet, quel désir d'avenir ?
00:51:09 Rien, rien.
00:51:10 Juste cette petite chose, banale, mesquine, étriquée,
00:51:14 une réforme des retraites.
00:51:16 Quelle médiocrité.
00:51:17 Vous faites pitié.
00:51:19 Vous faites pitié, voilà ce qu'il a dit.
00:51:21 Je voulais vous faire écouter pour terminer,
00:51:23 parce que Mathilde Panot et Marine Le Pen disent exactement la même chose,
00:51:28 sur toujours cette phrase de la réforme ou la faillite.
00:51:31 Elles l'ont analysée de la même manière.
00:51:33 Au début, ils ont fait de la pédagogie,
00:51:36 puis quand ils ont vu que ça ne marchait pas,
00:51:37 ils nous ont ressorti les tsunamis, le soleil qui va s'éteindre,
00:51:41 les invasions de grenouilles.
00:51:43 J'ai eu l'impression d'être revenue en 2005
00:51:46 pendant le débat sur la constitution européenne.
00:51:48 Au début, ils avaient fait pareil.
00:51:50 Ils avaient fait de la pédagogie,
00:51:51 puis comme à un moment donné,
00:51:52 ils se sont rendu compte que ça ne fonctionnait pas,
00:51:54 ils se sont mis à faire du catastrophisme,
00:51:56 à nous expliquer que si jamais on ne votait pas la constitution européenne,
00:51:59 ce serait la fin du monde.
00:52:00 À vous entendre, sans cette réforme,
00:52:02 il s'abattrait sur la France une pluie de sauterelles
00:52:04 et l'univers implosera sous le poids du gigantesque déficit.
00:52:07 Vous voilà un petit oracle de l'effondrement
00:52:10 à la limite du complotisme.
00:52:12 C'est intéressant.
00:52:15 D'autant plus que Marine Le Pen, lorsqu'elle s'exprime,
00:52:19 c'était quelques heures avant que Gabriel Attal ne tienne ses propos,
00:52:23 puisque c'était lors d'une conférence de presse,
00:52:25 donc aux alentours de 14h, il me semble,
00:52:27 et Gabriel Attal a tenu ses propos en début de soirée.
00:52:29 C'est vrai qu'en communication, le gouvernement...
00:52:30 Alors, c'est sans doute pas facile, bien sûr, mais voilà.
00:52:32 Vous ayez raison ou tort, c'est une rhétorique qui ne convainc personne.
00:52:35 Mais parce qu'elle a été trop utilisée,
00:52:37 c'est ce que vous avez dit tout à l'heure,
00:52:38 et que les gens, tu les prends pour des blin-blins.
00:52:41 Ça convainc de moins, d'autant plus que de concession en concession,
00:52:44 on en est plaisé déjà à le faire,
00:52:45 de concession en concession, c'est en train de fondre.
00:52:47 Les économies sont en train de fondre.
00:52:49 En concession...
00:52:50 C'est pas que ça me déçait, c'est que c'est défini.
00:52:52 Elle n'est pas très sociale, Gérard Leclerc.
00:52:54 Il y a un problème, mais non, il y a un problème de financement.
00:52:57 Ensuite, moi, je veux bien qu'on trouve d'autres solutions.
00:52:59 Mais arrêtez avec votre problème de financement,
00:53:00 on vient de balancer 300 milliards, on va vous en trouver...
00:53:03 Personne ne le conteste.
00:53:05 Ah si, tout le monde ? Même le corps, excusez-moi.
00:53:08 Les gens, écoutez, écoutez Gérard,
00:53:10 personne ne le conteste, simplement,
00:53:12 ce qui est vrai, c'est qu'il y a d'autres solutions possibles.
00:53:17 Mais monsieur Omri, il le conteste, tout le monde le conteste,
00:53:20 c'est l'exact contraire. Mais dites pas non plus.
00:53:22 Il y a un point qui n'est jamais pris en compte par le gouvernement,
00:53:24 lorsque l'on se compare à l'Allemagne,
00:53:25 par rapport à la population qui a en capacité de travailler,
00:53:28 68% des Français sont en activité,
00:53:31 78% des Allemands sont en activité.
00:53:33 C'est 10 points de différence.
00:53:35 On va parler, on va faire une parenthèse.
00:53:37 On viendra à la politique,
00:53:39 mais il faut que je vous parle de la ruée Erlanger,
00:53:43 du procès qui a commencé hier.
00:53:44 On parlera de Sandrine Rousseau tout à l'heure,
00:53:46 parce que ça nous intéresse,
00:53:47 et on parlera du nucléaire, parce que ça nous intéresse également.
00:53:49 J'ai une archive de Valéry Giscard d'Estaing en 74, en 80.
00:53:53 En fait, le monde aurait dû s'arrêter en 80.
00:53:56 Au bien-avoir.
00:53:57 Parce qu'après, c'est compliqué.
00:53:59 Mais tout ce qui s'est dit,
00:54:01 parfois c'est le général de Gaulle, parfois Giscard d'Estaing...
00:54:03 Vous ne voulez accuser personne ?
00:54:04 Je veux accuser, je suis comme Gérard Leclerc.
00:54:07 Oui, enfin...
00:54:08 Mais ce que dit Valéry Giscard d'Estaing en 1980,
00:54:11 sur le nucléaire, c'est magnifique.
00:54:13 Je ne peux pas vous dire autre chose,
00:54:14 mais on l'écoutera tout à l'heure.
00:54:15 Monsieur Herwitt, vous êtes venu pour faire figure à Sérge Orsani.
00:54:18 Non, non, mais le monde va très, très bien, ne vous inquiétez pas.
00:54:21 Les Syriens sont en train de mourir de froid,
00:54:24 sous leurs maisons effondrées.
00:54:25 Il y a un immense concours de compassion universelle
00:54:28 pour venir au secours de la Turquie,
00:54:30 dont on mesure à quel point elle a de nombreux amis.
00:54:33 La France, elle est un petit peu comme, vous voyez,
00:54:35 le ministre du Sceau à la tribune de l'Assemblée.
00:54:39 Elle parle, personne ne l'écoute.
00:54:41 Lui, il parlait.
00:54:43 Je dis ça parce que la tragédie, la petite...
00:54:46 On est en train de s'étriper pour une réforme
00:54:49 dont il ne reste pratiquement rien.
00:54:51 Ça a été réduit à peau de chagrin,
00:54:53 et ça continue jour après jour.
00:54:55 Et le garçon à casquette qui était à côté de moi tout à l'heure
00:54:57 va s'employer à ce qu'il n'y ait plus rien du tout dans la réforme.
00:55:00 - Un plan à bien vu lieu.
00:55:01 - Mais vous êtes tous d'accord ?
00:55:02 Non, mais vous êtes d'accord, Pascal ?
00:55:03 Vous êtes d'accord avec lui, vous trouvez que c'est formidable.
00:55:05 Mais la réalité, c'est que le monde alentour est tragique.
00:55:09 Le monde, effectivement, continue.
00:55:11 Il avance, il avance pendant ce temps-là.
00:55:13 On est obsédé par nos petites...
00:55:15 Nos querelles à l'Assemblée, par cette réforme insaisissable,
00:55:19 la réforme maquillée, dans laquelle on est incapable
00:55:21 de manifester un peu de courage.
00:55:23 Mais le monde continue d'avancer, oui, vous avez raison.
00:55:25 - Oui, c'est ce que je voulais dire.
00:55:26 C'est quoi ? C'est de l'analyse géopolitique ?
00:55:28 - Non, c'est pas de l'analyse géopolitique.
00:55:30 Vous me demandez pourquoi est-ce que vous ne dites rien ?
00:55:32 - On est plus intéressé, effectivement...
00:55:34 - Parce qu'il y a d'autres sujets, effectivement,
00:55:36 qui mobilisent un peu l'attention.
00:55:38 - Certes, mais...
00:55:39 - Vous avez vu ce qui s'est passé en Turquie et en Syrie ?
00:55:42 Vous avez vu que 50 pays dans le monde se précipitent pour aider ?
00:55:47 - Mais nous aussi, on envoie des pompiers.
00:55:49 - On a vu tout à l'heure l'image...
00:55:50 On va parler de la rue Erlanger, d'accord ?
00:55:53 Vous avez vu, par exemple, les vrais problèmes ?
00:55:57 Vous avez vu, on a aperçu l'écrivain britannique d'origine iranienne,
00:56:02 qui est désormais bornier.
00:56:04 - Salman Rushdie.
00:56:05 - Salman Rushdie, qu'on n'avait pas vu depuis six mois pile,
00:56:07 depuis qu'il a été agressé.
00:56:09 C'est-à-dire que 40 ans après, la malédiction l'a enfin frappé.
00:56:14 Et ce type est incapable désormais d'écrire.
00:56:17 C'est-à-dire que, quelque part, les islamistes ont gagné.
00:56:21 Vous avez le témoignage de Salman Rushdie,
00:56:24 hier dans le New Yorker,
00:56:26 qui pour la première fois s'exprime depuis l'attentat,
00:56:28 et qui dit "C'est fini, je ne peux plus écrire".
00:56:32 C'est extraordinaire.
00:56:34 La guerre a été déclarée il y a 40 ans,
00:56:37 et là, vous avez un type qui était, jusqu'à présent,
00:56:40 c'était un ancien combattant, maintenant c'est un invalide de guerre.
00:56:42 - Voyons les images, d'ailleurs, puisque vous parlez du New Yorker.
00:56:45 - Et la guerre est perdue.
00:56:47 - Voyons ces deux photos qu'on a vues hier,
00:56:51 et qu'on a montrées tout à l'heure dans le journal d'Audrey Bertheau.
00:56:53 Je pense que Marine doit nous les montrer.
00:56:55 Voilà, ça c'est une première photo, c'est celle du New Yorker,
00:56:59 qui effectivement est terrible.
00:57:02 Et puis, ça c'est celle qu'il a mise,
00:57:07 et il a commenté "La photo du New Yorker est spectaculaire et puissante,
00:57:11 de manière plus prosaïque, je ressemble à ça", a dit Salman Rushdie.
00:57:16 - Visiblement, dans le New Yorker, il dit aussi,
00:57:19 si on peut montrer l'image juste avant,
00:57:21 qu'écrire lui permet d'affronter la mort, d'une certaine manière.
00:57:26 - Non, il apparaît sur la réalité numérique pour parler de son livre
00:57:30 qui s'appelle "La cité de la victoire", ce n'est pas "La cité de la joie".
00:57:34 - Alors, je suis obligé de vous interrompre.
00:57:36 - Non, juste un mot, et il dit, moi, maintenant je m'assois pour écrire,
00:57:40 et je ne peux plus rien faire, je ne peux plus écrire, justement.
00:57:44 - Noémie, Noémie Schultz est, vous le savez, au palais de justice
00:57:48 pour suivre le procès de la rue Erlanger.
00:57:51 Bonjour, Noémie. Je pense qu'en ce moment,
00:57:54 la mère que vous avez fait témoigner, la mère d'Adèle,
00:57:58 est en train de déposer, c'est bien cela, est en train de s'exprimer ?
00:58:03 - Non, c'est la mère de l'accusé qu'on est en train de déposer.
00:58:06 - Ah, la mère de l'accusé.
00:58:07 - La mère Dessia Boulares.
00:58:09 On s'intéresse depuis hier à la personnalité de l'accusé.
00:58:14 Elle a pris la parole hier pour revenir sur son parcours de vie
00:58:17 et on voit la ligne de défense qui commence à se dessiner,
00:58:19 qui est celle d'une jeune femme de 44 ans aujourd'hui
00:58:22 qui, depuis son adolescence, a des problèmes psychiatriques très lourds.
00:58:25 Et là, depuis 9h30 ce matin, c'est effectivement sa mère
00:58:27 qui est à la barre et qui est venue dire d'abord sa grande souffrance
00:58:30 vis-à-vis des victimes.
00:58:31 Elle dit, voilà, je pense à vous quotidiennement depuis les faits
00:58:34 parce que vous souffrez à cause de ma fille qui est mon enfant.
00:58:38 Et puis, elle est venue parler effectivement du parcours Dessia
00:58:41 qui, à partir de 8-9 ans, développe d'abord une addiction au sucre.
00:58:45 Et puis, elle dit, si je vous raconte ça, c'est parce que 10 années plus tard,
00:58:48 sous le matelas, les bonbons seront remplacés par des canettes de bière
00:58:51 et des bouteilles de vin.
00:58:52 Elle parle des nombreuses hospitalisations.
00:58:54 À chaque fois qu'elle rentre en hôpital psychiatrique,
00:58:56 elle est appelée très peu de temps après par les personnels soignants
00:59:00 qui disent "mais votre fille, elle est super,
00:59:01 elle s'occupe de tout le monde, elle va très bien".
00:59:02 Ben non, elle n'est pas guérie, elle sort et trois semaines après,
00:59:04 elle recommence.
00:59:05 Ce sont des alcoolisations massives qui la mettent en danger,
00:59:08 qui peuvent mettre en danger les autres.
00:59:09 On en est conscient, on appelle au secours,
00:59:11 on la met à Saint-Anne régulièrement,
00:59:13 elle peut y rester dix jours, c'est le maximum,
00:59:15 et puis elle ressort.
00:59:16 Et c'est précisément ce qui s'est passé.
00:59:18 Et Siaboul Arès était sortie de Saint-Anne,
00:59:20 une semaine seulement avant de mettre le feu à la porte de son voisin.
00:59:24 Une mère donc qui insiste,
00:59:26 et quelqu'un qui est en grande souffrance depuis l'âge de 11 ans.
00:59:28 - Je remercie Noémie.
00:59:30 Et puis, si avant la fin de cette émission,
00:59:32 vous souhaitez intervenir de nouveau pour nous rapporter ce qui se dit,
00:59:36 à la barre, évidemment, vous aurez la possibilité.
00:59:40 Vous avez interrogé hier, à son arrivée au Palais de Justice,
00:59:44 la mère d'Adèle, qu'on a écoutée hier matin,
00:59:47 cette mère effectivement qui est en souffrance,
00:59:50 Pascale Gorbatchev.
00:59:52 Je vous propose de l'écouter au moment où elle arrivait.
00:59:54 - Comment vous vous sentez ?
00:59:57 - Très dur.
00:59:58 Je n'arrive pas à me nourrir en fait.
01:00:00 - C'est tellement vrai, vous êtes angoissée ?
01:00:02 - Ce n'est pas l'angoisse, c'est que ça me dépasse complètement.
01:00:04 Je ne me sens pas la force, mais il va bien falloir.
01:00:06 C'est monstrueux pour moi en fait.
01:00:08 C'est juste monstrueux.
01:00:10 - De croiser le regard de l'accusé ?
01:00:12 - Peut-être aussi, et puis même d'être là.
01:00:14 Ça prend encore presque une autre dimension.
01:00:17 Bonjour.
01:00:18 C'est presque une autre dimension.
01:00:20 Il n'y a pas de choix.
01:00:21 - Vous êtes courageuse.
01:00:22 - Il faut, il n'y a pas de choix.
01:00:23 - Vous avez pris sur vous.
01:00:24 - Oui, j'ai pris des montants aussi dans mon sac.
01:00:26 Voilà, merci.
01:00:27 - Je vous propose d'écouter également l'avocate des parties civiles.
01:00:31 - Je réalise que je n'ai plus de la moitié de mes clients
01:00:35 qui veulent témoigner, qui veulent être là,
01:00:37 qui veulent déposer, qui veulent que l'accusé entende
01:00:39 ce qu'ils ont à dire et leur calvaire depuis quatre ans.
01:00:42 Et je pense que c'est un moment de justice,
01:00:44 un temps de justice qui est très important.
01:00:46 Ils attendent un minimum d'honnêteté intellectuelle.
01:00:49 Et pas forcément qu'elle explique, mais qu'elle écoute,
01:00:52 qu'elle entende et qu'elle comprenne les conséquences
01:00:55 et la portée de son geste.
01:00:57 - Voilà ce qu'on pouvait dire ce matin sur ce procès
01:00:59 de la rue Erlanger que nous suivons évidemment.
01:01:01 Il y a beaucoup de gens qui ont écouté ce que vous avez dit
01:01:03 et qui ont été, il y a quelques secondes,
01:01:05 lorsque vous avez parlé de Salman Rushdie,
01:01:08 et qui m'interrogent, qui me demandent,
01:01:11 "ils ont gagné la guerre", avez-vous dit.
01:01:14 "Ils", c'est qui ?
01:01:16 - Il y a une fatwa qui a été émise par l'Ayatollah Roumeni
01:01:20 au début des années 80 contre cet écrivain
01:01:24 qui avait écrit les versets sataniques.
01:01:27 Et cette fatwa, malgré la mort de l'Ayatollah,
01:01:30 n'a jamais pu être annulée,
01:01:32 justement parce qu'il était mort d'ailleurs.
01:01:34 Et donc, cette intimidation, cette volonté de faire taire,
01:01:39 cette volonté d'écraser cet écrivain,
01:01:44 a réussi à être allé jusqu'au bout.
01:01:49 Et d'ailleurs, moi, ce qui m'a beaucoup frappé,
01:01:51 c'est le silence aux États-Unis.
01:01:53 Ils sont tellement obsédés aux États-Unis par leurs combats
01:01:56 sur la "cancel culture", etc., sur le "wokisme", etc.,
01:02:00 que finalement, l'affaire Oujdi est passée un peu inaperçue.
01:02:04 Il a fallu que le New Yorker, finalement,
01:02:07 lui assure cette tribune hier
01:02:09 pour qu'on se souvienne de cet écrivain étranger.
01:02:12 - Quel dommage qu'il n'ait pas reçu le prix Nobel.
01:02:16 Là, le prix Nobel aurait eu, en tout cas, une importance.
01:02:20 - Il se tient loin des journalistes,
01:02:22 il se tient retranché d'ordre numérique.
01:02:24 - Qui avait cité en son temps Isabelle Adjani
01:02:26 lorsqu'elle avait reçu un César versé satanique,
01:02:29 Selmane Rujdik.
01:02:30 - Ce n'est pas simplement une victime,
01:02:32 c'est aussi un immense écrivain.
01:02:33 - Le nucléaire.
01:02:34 Et ça, c'est passé complètement à l'as la semaine dernière.
01:02:36 Ça fait partie des choses qui sont incroyables, quand même.
01:02:39 On va écouter ce que dit François Hollande,
01:02:41 il y a 10 ans, sur le nucléaire,
01:02:45 où il annonce que 50 % de l'énergie sera désormais nucléaire.
01:02:51 Pour faire plaisir, on le saura plus tard, aux écologies.
01:02:54 C'est un choix qui a eu des conséquences terribles.
01:02:56 C'est-à-dire qu'à chaque fois que François Hollande est sur un plateau,
01:03:00 les gens devraient lui dire "mais vous n'avez pas honte ?
01:03:04 Vous n'avez pas honte ?"
01:03:06 Et personne ne lui dit ça, il vient avec son petit sourire,
01:03:08 il fait ses petites blagues, etc.
01:03:10 Mais la France est en très grande difficulté aujourd'hui
01:03:12 à cause de choix de ce type.
01:03:15 Et ce n'est pas moi qui le dis, c'est Manuel Valls.
01:03:17 Et personne n'en parle.
01:03:19 Personne n'en parle.
01:03:20 Écoutez ce que disait François Hollande.
01:03:23 J'ai dit aux Français très clairement, lorsque je me suis présenté à eux,
01:03:28 nous allons réduire la part dans la production d'électricité
01:03:33 que représente le nucléaire, c'était 75 %,
01:03:36 nous allons le réduire à 50 % en 2025.
01:03:39 Pour cela, nous allons devoir faire monter les énergies renouvelables.
01:03:42 Et donc dans le plan qui a été présenté par Madame Royal,
01:03:46 il y a une volonté et un certain nombre de décisions
01:03:50 qui permettront de doubler la capacité des éoliennes,
01:03:53 tripler la capacité du solaire,
01:03:56 et donc de faire en sorte que nous puissions avoir le plus haut niveau de renouvelables
01:04:00 et c'est ainsi que nous pourrons diminuer la part du nucléaire.
01:04:03 Mais donc c'est déjà, j'avais fait cette promesse,
01:04:06 nous allons fermer Fessenheim,
01:04:09 et c'est à partir de 2019, et ce sera à EDF après que l'autorité de sûreté nucléaire
01:04:15 de nous dire quelles sont les centrales qui devront être fermées
01:04:19 et quelles sont au contraire les autres qui devront être prolongées.
01:04:23 Permettez que l'on prenne étape par étape, mais ce n'est pas avant 2019
01:04:26 que cette question d'autres centrales à fermer sera posée.
01:04:30 On s'aperçoit que tout ce qu'il dit n'est pas arrivé, mais peu importe.
01:04:34 Un président ne devrait pas dire ça.
01:04:38 Et moi ce qui me frappe le plus, c'est l'absence de réaction justement à ce qu'il dit.
01:04:42 L'absence de réaction des journalistes, qui sont toujours là,
01:04:45 et qui ne lui ont pas dit "mais Monsieur le Président, ce que vous dites là
01:04:48 est impossible. Monsieur le Président, vu en effet ce que la France a tablé
01:04:53 sur son devenir énergétique, vous ne pouvez pas dire une chose pareille.
01:04:57 Est-ce qu'il est interrompu là-dessus ? La réponse est non.
01:04:59 Alors, Manuel Valls, la semaine dernière, pourquoi ?
01:05:02 Justement, il y a eu une commission d'enquête sur la perte de souveraineté
01:05:06 et d'indépendance énergétique de la France, où on interroge différents acteurs
01:05:10 de la vie politique, ou qui sont à la tête d'organisations qui gèrent justement
01:05:16 le parc électrique, comme RTE, le Président d'honneur, André Merlin,
01:05:20 et Manuel Valls faisaient partie des personnes interrogées par les députés.
01:05:24 Mais ce qu'on va entendre là, ça devrait faire la une de tous les journaux.
01:05:27 Écoutons Manuel Valls.
01:05:29 Les 50%, c'est là où je suis franc, je crois n'étaient le résultat d'aucune étude d'impact
01:05:39 ou analyse de besoin. L'optique c'est vrai était politique.
01:05:44 On a passé de 3K environ à une mine, à la moitié la part du nucléaire
01:05:50 dans la consommation électrique. Avec dans l'esprit que le développement
01:05:56 des énergies renouvelables était peut-être entravée pour certains
01:06:02 par la place du nucléaire comme une zone de confort, et qu'il fallait en quelque sorte
01:06:09 la libérer pour d'autres énergies. Je crois que c'était ça la philosophie.
01:06:16 Mais c'est vrai que personne réellement, dès que vous êtes au gouvernement,
01:06:24 vous redevenez sérieux. Personne n'imaginait fermer 20 réacteurs en 10 ans.
01:06:32 C'est incroyable. Je trouve ça incroyable, je vous assure.
01:06:36 C'est une des phrases les plus fortes, les plus folles, et qui montre la défiance
01:06:41 qu'on peut avoir envers ceux qui nous gouvernent. C'est effrayant.
01:06:45 - Ça devrait être la Cour de justice de la République.
01:06:47 - Mais c'est effrayant, je vous assure. Et il vient parler et faire son petit sourire.
01:06:52 Et c'est les Français qui trinquent et qui subissent ces choix des années plus tard.
01:06:57 Mais c'est de l'irresponsabilité XXL.
01:07:01 - Quand on entend ça, on a l'impression qu'on peut le dupliquer sur beaucoup d'autres sujets.
01:07:06 Vous servez de manière extrêmement abstraite et confuse des études nous disent qu'eux.
01:07:11 Donc évidemment, vous décrédibilisez la parole d'en face.
01:07:14 Vous êtes au choix d'extrême droite, complotiste, vous choisissez selon les sujets.
01:07:19 Et 10 ans après, ça y est, on se met à réfléchir, calmement.
01:07:22 Tout est passé, mais les choix ont été faits et les adversaires ont été diabolisés.
01:07:27 - Et effectivement, ceux qui sont nés dans les années 60 ont un rapport avec les hommes politiques différents.
01:07:32 Parce que Valéry Giscard d'Estaing, on en pense ce qu'on en veut.
01:07:35 Mais on va écouter ce qu'il dit. C'est un autre niveau de responsabilité.
01:07:39 C'est un autre... Ben oui, je suis désolé de vous le dire.
01:07:42 C'est un autre niveau. On pourrait parler de Raymond Barre et d'autres.
01:07:45 - La transparence n'a donc pas tout réglé.
01:07:47 - Comment ? C'est un autre niveau.
01:07:49 Écoutez ce que dit Valéry Giscard d'Estaing dans le débat face à François Mitterrand sur le nucléaire.
01:07:54 On est en 81.
01:07:57 - On a pris la décision, avec le gouvernement bien entendu, d'approvisionner la France en uranium de telle manière
01:08:03 que quoi qu'il arrive dans le monde à partir d'aujourd'hui,
01:08:06 nous avons notre production d'électricité nucléaire assurée pour les 5 ans suivants.
01:08:10 Il peut y avoir une guerre, il peut y avoir une crise au Proche-Orient.
01:08:13 Toutes moins, nous avons pendant 5 ans l'électricité assurée pour les Français.
01:08:17 L'électricité, ça veut dire l'électricité domestique, mais aussi l'artisanat, l'agriculture et de plus en plus l'industrie.
01:08:23 Si nous continuons notre programme électronucléaire, nous aurons l'électricité nationale la moins chère d'Europe.
01:08:28 Et nous aurons un avantage de l'ordre de 30 à 50% suivant les types de courant vis-à-vis de l'Allemagne fédérale.
01:08:34 Ça vaut la peine si on veut s'occuper du développement de l'emploi et de l'activité économique en France,
01:08:39 d'avoir le courant électrique le moins cher d'Europe.
01:08:41 Et donc je considère que c'est un intérêt national que de poursuivre ce programme.
01:08:45 - On ne saura jamais ce qui se serait passé si la France avait choisi Valéry Giscard d'Estaing le 10 mai 2015.
01:08:51 - On ne saura jamais, mais c'est peut-être un choix historique de notre pays.
01:08:57 - Vous comparez deux périodes.
01:09:00 - Ça dépend, Pascal Proust, sur quel sujet. Si c'est l'immigration, non.
01:09:03 - Non, non.
01:09:04 - Pardonnez-moi, même si c'est l'économie, peut-être pas.
01:09:07 - Encore, le document de Valéry Giscard, c'est hallucinant.
01:09:10 - 81, c'est pas 81, c'est 20 ans avant.
01:09:13 - La filière nucléaire et la politique à long terme d'un État puissant qui envisage l'avenir et qui n'est pas simplement soumis...
01:09:21 - C'est Pierre Messmer.
01:09:22 - Non, c'est la tendance de Gaulle.
01:09:24 - C'est le plan Messmer.
01:09:27 - C'est la volonté de l'indépendance.
01:09:29 - Vous pouvez parler de l'éducation.
01:09:32 - Le document Manuel Valls, c'est hallucinant.
01:09:36 - Sauf que...
01:09:37 - Sauf que, excusez-moi, c'est un petit peu facile, il faut se remettre dans l'ambiance.
01:09:42 - Mais pardon, c'est une honte.
01:09:44 - Non, non, non, il faut se remettre dans l'ambiance de l'époque.
01:09:46 - L'ambiance de l'époque, moi j'ai pas repromené toutes les déclarations de tous les hommes politiques.
01:09:51 - La plupart, à ce moment-là, on est après Fukushima en 2011, qui a quand même largement traumatisé, et avant Tchernobyl.
01:09:57 - Et la majorité des politiques ici pensaient qu'il fallait rééquilibrer.
01:10:04 - Le catastrophisme écologiste de la filière nucléaire.
01:10:07 - Ce que vous dites n'est pas vrai, je veux bien vous repasser pour la cinquième fois le document François Hollande-Nicolas Sarkozy.
01:10:15 - Ne dites pas ça, c'est malhonnête ce que vous dites.
01:10:19 - Je peux pas vous dire autre chose, c'est malhonnête.
01:10:21 - C'est malhonnête, les gens de gauche, oui, pas les gens de droite.
01:10:24 - Ce que vous dites est malhonnête. Est-ce que vous voulez que je sorte Nicolas Sarkozy ?
01:10:27 - Mais je le connais, vous l'avez passé de vie.
01:10:29 - Arrêtez de dire ça, arrêtez de dire n'importe quoi, et de défendre toujours et tout le temps la gauche française.
01:10:34 - Je ne défends pas toujours d'ailleurs.
01:10:36 - Je suis désolé de vous dire.
01:10:38 - Vous vous contredisez parce qu'aujourd'hui vous dites "je défends la gauche française",
01:10:40 au bout d'une quatre fois vous dites autre chose.
01:10:42 - Vous êtes en train de nous dire, c'est pas le sujet.
01:10:44 - Vous êtes en train de nous dire, Gérard, vous dites une chose qui est factuellement fausse.
01:10:47 - Non, non, simplement, les hommes politiques à gauche.
01:10:49 - Et oui, pas à droite.
01:10:50 - Eh ben moi je peux vous citer, vous voulez que je vous cite Marine Le Pen ?
01:10:53 - Mais Marine Le Pen elle est pas dans le gouvernement, on parle de quoi ?
01:10:56 - On parle de Nicolas Sarkozy.
01:10:58 - Vous voulez que je vous cite Marine Le Pen ?
01:11:00 - Mais elle a jamais été au pouvoir, Marine Le Pen.
01:11:03 - Ce qu'elle a dit le 14 juin 2011.
01:11:05 - Vous me fatiguez.
01:11:07 - Franchement vous me fatiguez.
01:11:09 - François Hollande et Emmanuel Valls, c'est que nous étions exportateurs en électricité depuis des années,
01:11:14 2018, nous sommes importateurs.
01:11:16 - Saindre !
01:11:18 - La question c'est pas la citation de telle ou telle.
01:11:20 Emmanuel Valls vous dit, contrairement à ce qu'ils ont imposé à l'époque,
01:11:23 qu'il n'y avait aucune donnée scientifique sérieuse pour prendre cette décision.
01:11:27 - Mais ça je ne le dis pas.
01:11:29 - Il y avait une volonté de beaucoup de politiques de rééquilibrer entre le nucléaire et le renouvelable.
01:11:34 - Rien pour une option politique.
01:11:37 - Ce que vous dites n'est pas vrai et c'était vrai pour des raisons politiques et purement idéologiques à gauche.
01:11:41 Point. Je vous répète Nicolas Sarkozy et son gouvernement pensaient le contraire.
01:11:44 Bon, Sandrine Rousseau, parce que ça, ça nous intéresse.
01:11:47 La cellule d'Europe Écologie, les Verts, consacrée aux violences sexistes et sexuelles,
01:11:51 a décidé de clore le dossier Julien Bayou.
01:11:54 Ça c'est extraordinaire comme sujet.
01:11:57 Il a été accusé par son ex-compagne de violences psychologiques,
01:12:00 faute d'avoir pu mener à bien son enquête.
01:12:02 C'est-à-dire que la cellule...
01:12:05 - Il a pu lui répondre.
01:12:06 - Voilà, la cellule.
01:12:07 Et je rappelle que Mme Rousseau avait dit dans l'émission "C'est à vous, je crois"
01:12:11 "J'ai reçu chez moi longuement une ex-compagne de Julien Bayou,
01:12:15 elle était dans un état très déprimé, elle était très mal,
01:12:18 elle a d'ailleurs fait une tentative de suicide quelques semaines après."
01:12:20 Cette dame manifestement n'a pas témoigné.
01:12:22 - Non.
01:12:23 - Je pense qu'il y a des comportements de nature à briser la santé morale des femmes,
01:12:26 elles sont manifestement plusieurs.
01:12:28 Moi, je n'ai entendu qu'un seul témoignage d'une enquête journalistique.
01:12:30 Ça semble être en cours.
01:12:32 La vérité, c'est que Mme Rousseau, quand elle dit ça,
01:12:34 elle veut prendre le pouvoir dans Europe et écologie des verts,
01:12:37 elle n'y arrivera pas d'ailleurs, c'est Mme Tondelier qui a gagné,
01:12:39 et elle veut écarter M. Bayou.
01:12:40 C'est pour ça qu'elle parle sans doute comme ça.
01:12:42 Et ce matin, elle était, je crois, chez...
01:12:47 Alors Julien Bayou d'ailleurs, c'est extraordinaire,
01:12:49 parce que Julien Bayou, lui, il ne porte même pas plainte
01:12:52 contre Mme Rousseau, il pourrait porter plainte pour dénonciation calomnieuse.
01:12:57 Il dit "Allez, t'allais trop loin, pour moi,
01:12:59 on ne peut pas confondre féminisme et Macartyste".
01:13:01 Féministe, oui, évidemment, toujours.
01:13:02 Le Macartyste, c'est un tout autre sujet, c'est dire "j'ai des listes d'hommes", etc.
01:13:05 Bon, et écoutez ce qu'a dit Mme Rousseau ce matin.
01:13:08 Alors, non seulement, je n'ai pas pensé à démissionner,
01:13:12 mais en l'occurrence, je ne l'ai pas fait perdre, quoi que ce soit,
01:13:15 puisque c'est lui tout seul qui a démissionné,
01:13:17 et que de toute façon, c'était quelques semaines avant la fin de son mandat.
01:13:20 Et par ailleurs, moi, je voudrais quand même dire aux femmes
01:13:23 qui se sont exprimées dans la presse que je regrette
01:13:27 qu'elles n'aient pas senti les conditions remplies au sein du parti
01:13:33 pour pouvoir s'exprimer au sein du parti.
01:13:35 Parce qu'en fait, elles se sont exprimées dans la presse,
01:13:38 elles n'ont pas réussi à avoir la confiance nécessaire
01:13:40 pour s'exprimer au sein du parti, et c'est un sujet.
01:13:42 Et c'est un sujet aussi que des femmes se sentent si illégitimes,
01:13:48 et après avoir eu des liaisons au sein du parti,
01:13:54 qu'elles ne se sentent plus légitimes pour faire de la politique
01:13:56 et qu'elles quittent le parti.
01:13:57 Et ça, je dois dire que c'est une perte collective.
01:13:59 Donc comment on fait pour qu'un parti politique puisse être
01:14:02 à la fois un lieu de vie, un lieu de militantisme,
01:14:04 mais aussi un lieu de respect des femmes,
01:14:06 et pas que des femmes, de toutes les personnes qui...
01:14:08 - Mais vous estimez n'avoir aucune responsabilité dans cette histoire ?
01:14:11 - Je ne vois pas quelle responsabilité j'en ai,
01:14:13 si ce n'est avoir soutenu la parole d'une femme,
01:14:15 et oui, je continuerai à soutenir la parole des femmes,
01:14:17 et si ça se reproduit, je le referai.
01:14:19 Pourquoi les femmes qui se sont senties suffisamment fortes
01:14:22 pour s'exprimer dans la presse ne se sont pas senties en confiance
01:14:25 pour s'exprimer au sein du parti ?
01:14:27 C'est un sujet.
01:14:28 J'ai soutenu la parole d'une femme,
01:14:31 et c'est ça que vous me reprochez aujourd'hui ?
01:14:33 J'ai soutenu la parole d'une femme,
01:14:35 et je continuerai à le faire.
01:14:37 Et je vous propose qu'on passe sur un autre sujet,
01:14:39 mais je continuerai à soutenir la parole des femmes.
01:14:41 - C'était le patron de votre parti,
01:14:43 vous n'étiez d'ailleurs pas d'accord politiquement,
01:14:45 est-ce que vous n'avez pas instrumentalisé cette histoire à des points politiques ?
01:14:47 - Non mais on a tous les clichés,
01:14:49 on nous a enfilé tous les clichés comme des perles sur un collier,
01:14:51 pas de problème.
01:14:53 Si vous pensez réellement que tout le combat que je mène depuis des années
01:14:57 n'est qu'instrumentalisation politique, alors c'est votre droit.
01:14:59 Moi je vous dis, jamais je ne lâcherai l'égalité femmes-hommes,
01:15:02 jamais je ne lâcherai la lutte contre les violences faites aux femmes.
01:15:04 Et oui, les violences psychologiques sont un sujet
01:15:06 - Vous pouvez crier, il n'y a aucun problème,
01:15:08 je vous pose des questions très précises.
01:15:10 - Un sujet peu reconnu dans notre société,
01:15:12 et qui mérite encore d'être instruit, d'être regardé,
01:15:15 parce que oui, il y a beaucoup de femmes qui souffrent de ces violences psychologiques,
01:15:18 parce qu'il y a beaucoup de femmes qui sont humiliées
01:15:20 dans les relations qu'elles ont avec les conjoints,
01:15:22 et c'est une forme de violence.
01:15:24 - Vous savez que seule Apolline de Balherbe aujourd'hui
01:15:26 peut mener ce type d'interview.
01:15:28 Si c'est un homme, il ne pourra pas.
01:15:30 Apolline, elle a raison d'ailleurs, elle fait très bien son métier.
01:15:34 Mais si c'est un homme qui est à sa place,
01:15:39 c'est beaucoup plus compliqué.
01:15:42 - Charlotte Dornelas.
01:15:43 - Déjà qu'elle s'énerve à la fin,
01:15:45 alors si c'est un homme, en effet, elle refusera de répondre.
01:15:47 - Je pense que...
01:15:49 - Parce que c'est la rhétorique, vous ne pouvez pas savoir
01:15:51 si vous parlez de toute façon.
01:15:53 Et d'ailleurs, souvent, j'ai testé pour vous sur plusieurs sujets,
01:15:57 souvent, du coup, la femme devient quand même vendue,
01:16:00 traître à la cause, et on n'est plus des femmes dans ces cas-là.
01:16:03 C'est magnifique.
01:16:05 Comme vous êtes de droite, vous êtes moins une femme que de droite quand même.
01:16:07 Ça, j'ai testé très largement.
01:16:10 - C'est les femmes qui interviewent d'ailleurs.
01:16:12 - Comment ?
01:16:13 - C'est les femmes qui interviewent désormais dans les grands médias,
01:16:15 le visuel le matin, le soir, le midi.
01:16:17 - Oui, complètement.
01:16:19 - La question, en fait, c'est que...
01:16:21 - C'est Sonia Magbouk sur RTL, c'est Apolline de Malherbe
01:16:25 chez nos amis de BFM.
01:16:28 Ah, mais vous avez raison.
01:16:30 - C'est le retournement.
01:16:32 - Et sur LCI, c'est qui ?
01:16:34 - Je regarde moins, forcément.
01:16:36 - Non, mais la question, c'est en effet...
01:16:40 Vous avez vu la rhétorique, c'est-à-dire que sur le fond,
01:16:43 personne n'en sait rien.
01:16:45 Elle a peut-être, en effet, reçu cette femme,
01:16:47 mais elle a fait des choses.
01:16:49 Elle livre dans le débat public.
01:16:51 Ça pousse Julien Bayou, qui, objectivement,
01:16:53 ne peut pas rester en place avec les accusations
01:16:55 qui pèsent au sein d'un parti qui est ultra engagé
01:16:57 sur cette question.
01:16:59 Et donc, il la pousse à la démission.
01:17:01 Et là, elle revient quelques mois plus tard et elle nous dit
01:17:03 "D'abord, moi, je n'ai rien fait, c'est lui qui a démissionné".
01:17:05 C'est magnifique.
01:17:07 Et deuxièmement, le problème, si aujourd'hui,
01:17:09 on est obligé de clore le dossier,
01:17:11 c'est parce que les conditions ne sont pas réunies
01:17:13 au sein du parti.
01:17:15 Les femmes n'ont pas de responsabilité sur rien.
01:17:17 Les femmes ne sont responsables non plus
01:17:19 de leur prise de parole ou pas.
01:17:21 Mais en revanche, ça a été livré sur la place publique
01:17:23 et c'est tout.
01:17:25 Je rappelle, effectivement, parce que j'avais cité
01:17:27 toutes nos conseillères, excellentes conseillères,
01:17:29 et c'est effectivement Elisabeth Martichoux
01:17:31 qui est sur LCI. Mais votre remarque est très remarquable.
01:17:33 Vous voulez un peu de parité, vous ?
01:17:35 Peu de gens l'ont synthétisé comme ça.
01:17:37 Les grandes interviews politiques
01:17:39 du matin en France,
01:17:41 radio et chaîne info,
01:17:43 sont faits exclusivement, aujourd'hui,
01:17:45 par des femmes.
01:17:47 Et c'est une bonne chose.
01:17:49 Évidemment.
01:17:51 Le fait que nous soyons obligés de préciser ça,
01:17:53 ça montre que vous ne croyez pas.
01:17:55 Ça ne veut rien dire. C'est une bonne chose.
01:17:57 Franchement, que veut dire cette phrase ?
01:17:59 C'est une bonne chose. C'est très bien.
01:18:01 Elles sont plus ou moins douées pour faire ce métier-là.
01:18:03 Vous avez bien compris que c'était un peu de dérision
01:18:05 et d'esprit que je mettais dans cette...
01:18:07 Non, je crois que "et c'est une bonne chose", c'est de la protection.
01:18:09 Mais ce n'est pas une accusation personnelle.
01:18:11 Je ne cherche pas à me protéger beaucoup.
01:18:13 C'est une rhétorique. Il faut trouver ça bien.
01:18:15 Il y en a qui sont très doués,
01:18:17 il y en a qui sont très pertinents,
01:18:19 il y en a qui aiment leur métier.
01:18:21 Toutes celles qu'on a citées sont excellentes.
01:18:23 Oui, mais il y a aussi des hommes qui sont parfaits.
01:18:25 Moins, moins. Je trouve que...
01:18:27 Ils sont moins bons.
01:18:29 Je pense que le temps des hommes est terminé.
01:18:31 Voilà.
01:18:33 Dans la rédaction.
01:18:35 En général.
01:18:37 Ce n'est trahir un servant.
01:18:39 On avait fait une étude sur les salaires
01:18:41 dans une grande chaîne de télévision française.
01:18:43 Entre hommes et femmes.
01:18:45 On s'était rendu compte que,
01:18:47 dans le grand scandale, il n'y avait pas de différence,
01:18:49 il n'y avait pas de parité.
01:18:51 C'est-à-dire que les femmes, en général,
01:18:53 touchaient 900 euros de plus
01:18:55 que leurs confrères,
01:18:57 journalistes, masculins,
01:18:59 quant au salaire médian.
01:19:01 Ah bon ? Mais dans quelle chaîne ?
01:19:03 Je ne peux pas vous le dire.
01:19:05 Vous parlez un peu comme les présidents, chérie.
01:19:07 Non, je ne suis pas.
01:19:09 Vous avez une cravate
01:19:11 aux couleurs de l'Ukraine, aujourd'hui.
01:19:13 Oui, franchement, je suis deltonien,
01:19:15 donc ce n'était pas...
01:19:17 C'est la réalité.
01:19:19 Ceci explique cela.
01:19:21 Rassurez-vous, ce n'est pas...
01:19:23 Il n'y a pas de message.
01:19:25 Je suis pleinement
01:19:27 solidaire et soutien de l'Ukraine,
01:19:29 mais là, ce n'était pas vraiment l'objectif.
01:19:31 J'ai vu le film samedi
01:19:33 de Bernard-Henri Lévy
01:19:35 sur l'Ukraine, "Les témoignages".
01:19:37 C'est un film absolument remarquable
01:19:39 qu'il faut aller voir.
01:19:41 L'engagement et la manière
01:19:43 dont Bernard-Henri Lévy filme et rapporte
01:19:45 des témoignages est tout à fait sidérante.
01:19:47 Audrey Bertheau,
01:19:49 il est 10h30.
01:19:51 Des députés
01:19:55 du Rassemblement national et de la majorité
01:19:57 ont reçu hier des messages d'intimidation
01:19:59 à l'Assemblée.
01:20:01 Marine Le Pen dénonce une tentative de déstabilisation
01:20:03 de son groupe. Elle a indiqué
01:20:05 que certains de ses élus avaient reçu un message
01:20:07 vocal leur indiquant qu'un de leurs enfants
01:20:09 était hospitalisé dans le but de les pousser
01:20:11 à quitter l'hémicycle en plein examen
01:20:13 de la réforme des retraites.
01:20:15 Des distributeurs de la BNP Paris-Bas
01:20:17 vandalisés à Paris et partout en France,
01:20:19 des militants écologistes d'extinction rébellion
01:20:21 ont bétonné une trentaine de distributeurs.
01:20:23 Une manière pour eux de protester
01:20:25 contre les financements de projets non écologiques
01:20:27 de cette banque.
01:20:29 Et puis si vous voulez profiter des soldes,
01:20:31 réfléchez-vous, elles se terminent ce soir.
01:20:33 Elles affichent de meilleurs scores qu'en 2022.
01:20:35 L'Alliance du commerce enregistre 6%
01:20:37 de chiffre d'affaires supplémentaire
01:20:39 par rapport à l'année dernière. Mais le secteur
01:20:41 du prêt-à-porter fait face à des jours difficiles.
01:20:43 Plusieurs grandes marques ont récemment
01:20:45 fait faillite ou sont en redressement judiciaire.
01:20:47 Résumons-nous. On s'est fâché avec François Hollande.
01:20:51 On l'était déjà un petit peu.
01:20:53 On s'est fâché avec Yael Brown-Pivet.
01:20:55 On l'était déjà beaucoup.
01:20:57 On s'est fâché un peu avec le gouvernement,
01:20:59 avec le ministre du SOP.
01:21:01 On s'est fâché un peu avec tout le monde ce matin.
01:21:03 On va se réconcilier peut-être avec quelqu'un.
01:21:05 On va se réconcilier.
01:21:07 On se réconcilie avec le public.
01:21:09 Chaque matin qui nous fait l'amitié
01:21:11 de nous écouter de plus en plus nombreux.
01:21:13 Et nous sommes quasiment tous les matins
01:21:15 première chaîne info.
01:21:17 Quasiment à 9/10.
01:21:19 Oui monsieur, je sens que vous allez dire
01:21:21 quelque chose. Le mot de la fin
01:21:23 va être pour vous parce que vous avez moins parlé
01:21:25 que Gérard Leclerc aujourd'hui.
01:21:27 On pourrait créer une sorte de championnat
01:21:29 comme ça. Vous ne finirez pas
01:21:31 tout seul, ne vous inquiétez pas.
01:21:33 On va célébrer
01:21:35 la première année de cette guerre en Ukraine.
01:21:37 Oui, à la fin du mois.
01:21:39 Vous voulez un...
01:21:43 Non, parce qu'il nous restait 10 secondes.
01:21:45 Donc c'était un plaisir
01:21:47 de vous écouter.
01:21:49 Ce matin, Justine Serkera était avec nous.
01:21:51 Audrey Missirach a été à la réalisation.
01:21:53 François Couvlard était au son.
01:21:55 Bukka Abela était à la vision. Merci à
01:21:57 Marine Lanson, bien sûr, qui était
01:21:59 en régie comme tous les matins
01:22:01 depuis novembre
01:22:03 2016. Nous sommes ensemble.
01:22:05 Jean-Marc Morandini dans une seconde.
01:22:07 Rendez-vous ce soir.
01:22:09 merci à bientôt !