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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 L'heure des pros ! Bonjour à tous, il est 9h, ravi de vous retrouver en ce 8 mai, jour
00:00:04 férié.
00:00:05 J'ai le plaisir de vous retrouver jusqu'à 10h30 avec les invités que je vous présenterai
00:00:09 dans un instant.
00:00:10 Il y a beaucoup de choses ce week-end du 8 mai à évoquer ensemble.
00:00:13 Évidemment, ce week-end royal.
00:00:15 On ira à Windsor dans un instant pour voir les festivités et comment s'est passé ce
00:00:21 week-end pour nos amis anglais.
00:00:22 En ce 8 mai, faut-il s'attendre à des casserolades autour du président de la République ? Là
00:00:26 aussi, la menace plane sur les Champs-Elysées.
00:00:28 On ira faire un tour dans quelques instants.
00:00:30 Deux députés LR qui veulent un rip sur l'immigration, ça aussi c'est intéressant, on en discutera.
00:00:34 Et puis surtout, en dernière partie, on parlera de ces deux pères meurtris.
00:00:38 L'un d'eux, Philippe Chauvin, sera sur notre plateau pour nous parler de son fils.
00:00:42 Son fils décédé il y a un peu plus de 4 ans sur un terrain de rugby.
00:00:45 Il veut changer les choses dans le monde du rugby.
00:00:47 Et puis on s'intéressera également au chef Alenau qui perdait lui son fils il y a un
00:00:51 an, jour pour jour, et qui continue de se battre.
00:00:53 Une émission très dense avec Elisabeth Lévy ce soir.
00:00:56 J'ai tellement l'habitude de le faire le soir, vous voyez, qu'il faut que je me remette
00:00:59 un petit peu les pendules à l'heure.
00:01:01 Comment ça va Elisabeth ?
00:01:02 Très bien.
00:01:03 Chiappa la nouvelle chipie ?
00:01:04 Oui.
00:01:05 C'est un programme ça aussi.
00:01:06 Comment ? Après Playboy, elle répond au purite.
00:01:08 Gérard Leclerc est avec nous.
00:01:10 Bonjour cher Gérard.
00:01:11 Bonjour à Gauthier Lebray du service politique de CNews.
00:01:14 Bertrand Dekers, il est sur son nuage Bertrand Dekers.
00:01:17 Forcément après ce week-end royal, on va en discuter dans un instant.
00:01:20 Philippe Bilger, merci d'être là.
00:01:23 Et Nathan Devers également.
00:01:25 On va commencer la discussion de l'heure des pros dans un instant, mais d'abord on
00:01:27 salue Sommeil à la Bidi pour le rappel de l'actualité.
00:01:29 Les commémorations du 8 mai sous haute surveillance.
00:01:36 La préfecture de police de Paris a déployé un gros dispositif pour éviter les casserolades.
00:01:41 Deux arrêtés interdisent toute manifestation revendicative, je cite, et tout rassemblement
00:01:45 non déclaré dans un large périmètre autour des Champs-Elysées.
00:01:49 Pour la seconde phase à Lyon, où le président prendra hommage à Jean Boulin, le quartier
00:01:53 autour de Montluc a été bouclé et les manifestations dans un périmètre de 1 km autour du site
00:01:59 sont interdites.
00:02:00 Au terme d'une rencontre de folie, l'Olympique lyonnais a renversé Montpellier hier soir
00:02:05 au Groupama Stadium pour s'imposer 5 à 4.
00:02:08 Auteur de 4 buts, Alexandre Lacazette a donné la victoire au sien sur un pénalty au bout
00:02:13 du temps additionnel.
00:02:14 L'OL qui d'ailleurs va tourner la page, Jean-Michel Aulas, l'emblématique président,
00:02:19 quittera ses fonctions cette semaine après près de 36 ans de mandat.
00:02:23 Et puis la NASA a lancé deux petits satellites pour surveiller les ouragans heure par heure.
00:02:28 Ils ont décollé ce matin depuis la Nouvelle-Zélande.
00:02:30 Les deux satellites évolueront à 550 km d'altitude.
00:02:34 Une deuxième fusée transportant deux autres satellites sera lancée dans deux semaines,
00:02:39 soit une constellation de quatre petits satellites pour surveiller ces phénomènes dévastateurs.
00:02:43 On dira un mot de Jean-Michel Aulas en fin d'émission parce que cette fin de règne
00:02:49 après 36 ans, je sais Philippe que vous aimez beaucoup Jean-Michel Aulas, il faudra dire
00:02:53 un mot.
00:02:54 Avec Jacques Vendroux, on en parlera tout à l'heure.
00:02:55 On va appeler notre ami Jacques pour rendre hommage à Jean-Michel Aulas.
00:02:59 Mais d'abord, le Royaume-Uni qui n'avait pas vécu un tel événement depuis le 2 juin
00:03:03 1953, 70 ans après la reine Elisabeth II, le roi Charles III, a donc été couronné
00:03:08 à 74 ans avec son épouse Camilla, samedi à Londres, trois jours de célébration au
00:03:13 Royaume-Uni après le couronnement samedi.
00:03:15 Les Britanniques étaient invités à organiser de grandes fêtes de voisinage, à assister
00:03:19 à un concert également dont on verra quelques images hier soir à Windsor.
00:03:23 Windsor où l'on retrouve Régine Delfour qui a vécu tout ce week-end de l'intérieur
00:03:28 pour ces news.
00:03:29 Quel est le programme du jour ? Parce que c'est une célébration qui se poursuit encore
00:03:33 aujourd'hui.
00:03:34 Oui, bonjour Julien.
00:03:36 Aujourd'hui, c'est un Bunk Holiday, c'est-à-dire que c'est un jour férié et les Britanniques
00:03:42 sont invités au Big Help, ce qu'on appelle le bénévolat.
00:03:45 Donc ils doivent se rapprocher de plusieurs associations caritatives.
00:03:49 Mais la plupart des Britanniques que nous avons rencontrés nous ont confié qu'ils
00:03:54 allaient plutôt le faire dans la semaine, qu'aujourd'hui ils allaient se reposer puisque
00:03:57 vous l'avez dit, il y a eu un long week-end, notamment samedi avec cette cérémonie du
00:04:03 couronnement du roi Charles et de la reine Camilla.
00:04:07 Ce qui était très impressionnant, c'était de voir ces milliers de personnes qui étaient
00:04:11 massées notamment sur le Mal.
00:04:13 Le Mal, c'est cette route qui mène de Buckingham à Truffurgle Square, était tellement prise
00:04:17 d'assaut qu'en fait ils ont fermé le Mal.
00:04:20 On a vu tous ces Britanniques, nous étions avec eux dans les rues londoniennes pour essayer
00:04:24 d'aller dans les parcs où des écrans géants étaient installés.
00:04:28 Ce qui était assez extraordinaire, c'était de voir ces personnes sous cette pluie battante
00:04:31 puisque le temps n'était pas clément.
00:04:34 Hier, c'était le Big Lunch, donc vous l'avez dit, c'est des pique-niques conviviaux.
00:04:40 C'est un moyen de renouer un peu le lien social.
00:04:44 La reine Camilla d'ailleurs est marraine du Big Lunch.
00:04:47 Et puis, il y a eu ce concert à Windsor.
00:04:50 Dans l'après-midi, le prince William et la princesse Kate sont venues saluer les familles
00:04:57 qui étaient là parce que c'était très très familial.
00:04:59 Ils ont déambulé pendant plus d'une demi-heure et on a pu constater cette proximité avec
00:05:04 les gens et donc comprendre pourquoi les Britanniques aiment tellement ce couple princier.
00:05:09 Et puis le soir, c'était le concert avec pas de chanteurs britanniques.
00:05:14 Beaucoup ont décliné l'invitation, mais plutôt des chanteurs américains comme Lionel
00:05:18 Ritchie ou encore Katy Perry.
00:05:20 Il y avait le chanteur d'opéra italien Andrea Bocelli, des messages postés vidéo, notamment
00:05:26 celui de Tom Cruise où il pilotait un avion en clin d'œil par rapport au roi Charles
00:05:32 qui a été pilote dans la Royal Air Force.
00:05:35 Et puis ce message émouvant du prince William qui a rendu hommage à son père, qui lui
00:05:40 a témoigné sa fierté, qui a parlé de sa grand-mère, qui a dit que là où elle se
00:05:45 trouvait, elle était très très fière.
00:05:47 Il a aussi salué l'engagement de son père pour l'environnement.
00:05:51 Et d'ailleurs, lors de ce concert, il n'y a pas eu de feu d'artifice, mais des drones
00:05:56 ont été utilisés pour avoir ce genre de figure dans le ciel, notamment des représentations
00:06:02 d'animaux.
00:06:03 On va revoir quelques séquences d'ailleurs dans un instant.
00:06:05 Merci beaucoup Régine.
00:06:06 Écoutons le prince William qui a rendu hommage à son père et à sa grand-mère hier.
00:06:10 Comme le disait ma grand-mère, lorsqu'elle a été couronnée, les sacres sont une déclaration
00:06:18 de nos espoirs pour l'avenir.
00:06:19 Et je sais qu'elle est là-haut, gardant infectieusement un œil sur nous, et elle
00:06:23 sera une mère très fière.
00:06:25 Bertrand De Kerse, chroniqueur royal, ça vous a plu ? Pas de fausses notes ce week-end ?
00:06:30 Non, peut-être de petits quacks que l'on va pouvoir analyser dans les jours qui viennent
00:06:34 par rapport à l'organisation, mais non de façon générale quand même.
00:06:37 Je pense que les Windsor ont fait ce qu'ils savent faire de mieux.
00:06:39 Ils ont offert à l'Angleterre et au monde un spectacle extraordinaire.
00:06:43 Extraordinaire dans le sens où on culmine apparemment les 2 à 3 milliards de téléspectateurs
00:06:48 qu'on est en train de regarder les derniers jours.
00:06:49 La BBC en espérait 4.
00:06:50 En espérait 4.
00:06:51 Elle espérait faire la même chose que les funérailles d'Elisabeth II, mais vous savez
00:06:55 qu'Elisabeth II est hors concours, donc c'est difficile pour Charles.
00:06:57 Ce qui a été fort, je trouve, c'est cette cérémonie incroyable où on voit ce rite
00:07:02 sorti du fond des âges.
00:07:04 On rappelle que le sacre en Angleterre, c'est un cérémonial qui a plus de 1000 ans et
00:07:09 en même temps, le côté moderne où Charles III a su assuffler sa griffe.
00:07:13 J'ai regardé avec vous, enfin je vous ai demandé un peu avant de venir, les 3 moments,
00:07:18 les 3 forts moments que vous retenez de ce week-end.
00:07:21 Et vous commencez par l'onction.
00:07:22 C'est vraiment l'une des choses que vous avez retenue.
00:07:25 Oui, absolument, parce qu'on est à la moitié de la cérémonie et l'onction, c'est quoi ?
00:07:28 C'est les 2 minutes où Charles III ne va pas être filmé par les 200 caméras accrochées
00:07:33 sous les foudres de la BBC.
00:07:34 C'est un moment où il prend place derrière un paravent à 3 pans, personne ne le voit.
00:07:39 Il est seul avec l'archevêque de Canterbury et avec Dieu.
00:07:41 Et on estime qu'à ce moment-là, Dieu descend sur Terre pour venir le sacrer et faire de
00:07:46 lui le lieutenant de Dieu sur Terre.
00:07:48 C'est ces quelques secondes que l'on ne va pas voir qui résument à elles seules toute
00:07:53 la symbolique du couronnement.
00:07:54 Donc ces 3 jours de couronnement, c'est uniquement pour ces quelques secondes-là.
00:07:57 Elisabeth ?
00:07:58 Non, moi ce qui me frappe, c'est que tous les pouvoirs démocratiques aujourd'hui
00:08:02 essayent de retrouver quelque chose d'une forme de sacralité, de transcendance, de
00:08:07 verticalité et ont beaucoup de mal à le faire, à vrai dire.
00:08:10 Et c'est pour ça que le monde entier, parce qu'il y a une espèce de vide du pouvoir
00:08:16 ou disons de prosaïsme peut-être du pouvoir démocratique, je ne suis pas du tout en
00:08:19 train de dire que ce n'est pas bien, je dis juste, pourquoi ce cérémonial fascine
00:08:25 avec ce moment, comme vous dites, sorti du fond des âges, ces 3 secondes, ces quelques
00:08:29 secondes qu'on ne voit pas donc.
00:08:30 Oui, qu'on ne voit pas.
00:08:31 Et du fait qu'on ne les voit pas, elles sont encore plus sacrées.
00:08:34 Il y a l'idée d'un secret du pouvoir que les démocraties peinent à trouver et on
00:08:38 va parler d'Emmanuel Macron tout à l'heure.
00:08:40 On y vient, mais on continue de décrypter.
00:08:43 Juste un instant, le couronnement vous a marqué également Bertrand ?
00:08:45 Le couronnement absolument.
00:08:46 Alors là, il était 13h02 hors française précisément, quand l'archevêque de Canterbury
00:08:50 a saisi la fameuse couronne de Saint-Edouard, celle qui fait les rois de 1230 grammes, on
00:08:56 le disait.
00:08:57 C'est symbolique parce qu'elle ne sort, cette couronne, qu'au moment du couronnement.
00:09:00 Ça fait 70 ans qu'elle n'a plus été utilisée.
00:09:02 Il l'a portée pendant moins de 10 minutes.
00:09:03 Elle rentrera à la Tour de Londres.
00:09:05 Pourquoi est-ce que je choisis ce moment aussi ? Parce que c'est l'image que l'on a retenue
00:09:09 tous les quotidiens aujourd'hui.
00:09:10 Le titre sur cela, ça va être « Il la porte une seule fois », c'est l'image d'un
00:09:14 règne et on appelle le couronnement, c'est ces quelques secondes seulement, le fait que
00:09:18 la couronne est posée sur son front.
00:09:20 Elle le sera à deux reprises.
00:09:21 On voit que l'archevêque de Canterbury hésite un peu, tellement l'instant est solennel.
00:09:25 C'est Camilla qui a un peu hésité aussi en mettant sa couronne.
00:09:28 C'est peut-être l'un des petits couacs de la cérémonie.
00:09:31 Elle a remis sa petite mèche, elle n'était pas très à l'aise avec sa couronne.
00:09:34 Ça fait cette anecdotique évidemment, mais je rappelais aussi durant la couverture de
00:09:39 cette cérémonie…
00:09:40 Essayez de vous imaginer…
00:09:41 On essaie de chercher les couacs.
00:09:42 Essayez de vous imaginer avec deux kilos sur la tête.
00:09:44 Deux kilos, c'est énorme.
00:09:45 Exactement, mais c'est très… deux kilos, 231, mais c'est quand même très juste.
00:09:50 On rappelle, il a 74 ans, elle en a presque 76.
00:09:54 Ils ont dû s'entraîner, vraiment.
00:09:56 Le manteau d'Hermine qu'il porte, c'est 7 kilos.
00:09:58 Il faut quand même, il faut les porter.
00:09:59 7 kilos ?
00:10:00 7 kilos.
00:10:01 C'est comme un gilet pare-balles en fait.
00:10:02 C'est ça, c'est des forces de l'ordre finalement, le roi et la reine.
00:10:06 Dernière chose qui vous a marquée, c'est le balcon.
00:10:08 Le salut au peuple.
00:10:09 Oui, l'apparition au balcon, parce qu'effectivement, dans cette journée où en permanence il a
00:10:13 été en présence de Dieu, il a été en présence des notables, de l'aristocratie, le balcon,
00:10:18 c'est le moment où il jette un pont avec son peuple.
00:10:20 C'est la première fois en 74 ans qu'il monte sur ce balcon en tant que roi.
00:10:24 La toute première fois, il avait 4 ans, c'était en 53, lors des funérailles d'Élisabeth
00:10:28 II.
00:10:29 Et puis c'est émouvant parce qu'effectivement, il y a le manteau d'Hermine, il y a la couronne
00:10:31 et puis il y a le peuple qui crie et qui l'acclame.
00:10:33 On sait que c'est un moment qu'il attend.
00:10:35 Il faudrait qu'on regarde cette petite séquence préparée par Marine Lençon des moments
00:10:38 forts du week-end et on conclut la conversation.
00:10:40 * Extrait de la Marseillaise *
00:11:01 * Extrait de la Marseillaise *
00:11:22 * Extrait de la Marseillaise *
00:11:48 * Extrait de la Marseillaise *
00:12:04 Quel fast ! Que d'apparat ! Et forcément, il y a des rabats-joies.
00:12:08 Alors je sais qu'il y a des Anglais qui n'ont pas forcément suivi cette cérémonie,
00:12:12 mais ici en France, il y a des critiques évidemment qui ont émergé ces dernières heures.
00:12:17 Je pense à Jean-Luc Mélenchon, tandis que d'égoulines à la télévision, les sirops
00:12:22 dégoûtants de la monarchie.
00:12:24 Tant de monde vit dans la misère devant un peuple qui a été si humilié par les politiques
00:12:28 néolibérales.
00:12:29 Ce cinéma, avec cet homme couvert de déguisements, de bijoux, de pierres précieuses, a quelque
00:12:34 chose d'écœurant, dit le patron de la France Insoumise.
00:12:36 Écoutez l'un de ses lieutenants, le député Antoine Léaumant.
00:12:38 * Extrait de la Marseillaise *
00:12:39 * Extrait de la Marseillaise *
00:12:40 * Extrait de la Marseillaise *
00:12:41 * Extrait de la Marseillaise *
00:12:42 * Extrait de la Marseillaise *
00:12:43 * Extrait de la Marseillaise *
00:12:44 Des centaines de millions de personnes devant leur téléviseur.
00:12:48 Qu'est-ce que ça fait à un député de la France Insoumise ?
00:12:52 Vous savez, moi je suis plutôt adepte de 1789, donc le couronnement...
00:12:56 Vous voudriez lui couper la tête déjà, alors qu'il vient de la peine de recevoir
00:12:59 la couronne de Saint-Edouard sur la tête ?
00:13:01 Pas lui couper la tête, mais ne pas lui poser la couronne sur la tête.
00:13:04 Je suis un républicain.
00:13:05 Après, le peuple britannique est libre de se choisir ses propres institutions.
00:13:09 Mais d'une manière générale, tout ce fast m'écœure beaucoup.
00:13:13 J'ai regardé vite fait quelques images sur Twitter.
00:13:16 Moi, je trouve ça écœurant, tout ce fast.
00:13:18 Écœurant ?
00:13:19 Oui, écœurant.
00:13:20 Écœurant ?
00:13:21 Oui, parce que quand il y a des gens qui meurent de faim, qui meurent dans la rue,
00:13:24 j'ai l'impression que cet étalage de richesses est très problématique.
00:13:29 On donne à voir une forme de...
00:13:31 Pas d'élite, mais d'oligarchie qui détient des richesses qui sont scandaleuses au regard
00:13:36 du fait qu'il y a énormément de pauvreté.
00:13:38 Pourtant, c'est un roi progressiste qui est à l'écoute des jeunes.
00:13:41 Il est quand même très, très différent.
00:13:43 Je parle du côté fast, du côté étalage de richesses.
00:13:46 Mais cet étalage de richesses qu'on voit là, il existe aussi dans notre société française.
00:13:51 Je veux dire, il n'y a pas besoin d'aller au Royaume-Uni.
00:13:53 Il y a des gens qui sont extrêmement riches dans notre pays qui n'étalent pas leurs richesses
00:13:57 de cette manière là.
00:13:58 Mais je trouve tout aussi scandaleux cette possession d'une richesse au moment où il
00:14:03 y a des gens qui meurent dans la rue.
00:14:05 Qu'est-ce que vous voulez leur répondre, Philippe ?
00:14:07 En fait, Julien, moi je comprends à chaque fois ce qu'il y a peut-être d'admissible
00:14:16 dans les dénonciations de Jean-Luc Mélenchon ou Léaument.
00:14:20 Ce qui me gêne, c'est à chaque fois la fureur, l'outrance dans la dénonciation.
00:14:26 Est-ce que je peux poursuivre deux secondes ?
00:14:28 Bien sûr.
00:14:29 Sur le couronnement, moi j'ai été frappé.
00:14:31 C'est une banalité.
00:14:32 Le mélange de simplicité et d'allure.
00:14:35 Deuxième élément, je ne sais pas, depuis quelques mois, quelques années, je suis…
00:14:40 Simplicité, je ne sais pas si c'est le…
00:14:43 Simplicité de quoi ?
00:14:44 En termes de simplicité, on repassera quand même, Philippe.
00:14:47 Simplicité dans les foules, dans les foules qui étaient là.
00:14:50 Non mais par rapport à ce que…
00:14:52 Il n'y a aucune simplicité là-dedans.
00:14:54 Si dans le peuple qui s'assoit pour pique-niquer, il y a de la simplicité.
00:14:58 C'est pas de ça dont on parle, Philippe.
00:14:59 Enfin, il y a eu de la part du couple royal quelque chose qui n'existait pas auparavant.
00:15:05 Alors la promiscuité est très relative, j'ai l'air vrai.
00:15:09 Mais le deuxième élément, c'est le fait que, bizarrement, je suis très épris de
00:15:14 cette monarchie des Windsor grâce aux femmes.
00:15:17 Je trouve que les femmes, depuis quelques années, font le succès.
00:15:21 C'est vrai.
00:15:22 D'ailleurs, les femmes étaient à l'honneur pour le couronnement.
00:15:23 Oui, les femmes et Charles III.
00:15:24 Et puis, troisième élément, on peut dire qu'on est…
00:15:27 Et la quatrième ?
00:15:28 Non, j'arrête là.
00:15:29 On peut dire qu'on est républicain, mais quel parfait exemple d'une unité, tout
00:15:34 de même, qui nous manque horriblement.
00:15:36 Ça doit vous énerver quand même les propos.
00:15:37 Non mais juste Bertrand de Kerr, c'est parce que ça vous donne de l'urticaire,
00:15:41 de voir ces…
00:15:42 On parle d'un côté dégoulinant de Pierre Précieuse.
00:15:43 Alors oui, tout à fait, il a entièrement raison.
00:15:46 Ils sont couverts de diamants.
00:15:47 Mais ce que l'on rappelle, c'est que cette couverture de diamants, elle est bunkable,
00:15:50 elle rapporte de l'argent.
00:15:51 Et c'est pour cela que les Windsor continuent à exister.
00:15:54 Je rappelle simplement un chiffre.
00:15:55 Mais il y a un côté vulgaire, un côté indécent.
00:15:57 On peut entendre ce que disent sur le fond, parce que la forme est toute francière, sur
00:16:03 ça on est d'accord.
00:16:04 Mais est-ce que sur ce côté indécent, on peut entendre les gens de LFI et ces gens
00:16:07 qui regardent ça d'un œil, mais qu'est-ce que c'est que ce travail ?
00:16:10 Il y a un côté parade et représentation parce qu'ils n'ont pas de pouvoir à les
00:16:13 Windsor, on le rappelle.
00:16:14 Ils sont dans la représentation uniquement.
00:16:16 D'où ce côté couronne, ce côté carrosse, ce côté balcon.
00:16:18 Nathan.
00:16:19 Moi, ce qui me gêne un peu dans le principe de la famille royale anglaise, c'est qu'on
00:16:22 les présente souvent comme les détenteurs, les garants de la tradition, d'une forme
00:16:26 de sacralité, de transcendance.
00:16:28 Et dans le commentaire qu'il y a sur eux, souvent on les présente comme si c'était
00:16:31 une sorte de remède au nihilisme, au nivellement par le bas dans lequel nous baignerions tous
00:16:36 et à la vulgarité des pays qui n'ont pas cette sacralité-là.
00:16:40 Mais moi, j'ai le regard un peu inverse quand même sur la famille royale.
00:16:43 C'est-à-dire que la famille royale, me semble-t-il, est inventrice, la famille royale
00:16:48 anglaise moderne, est inventrice de la téléréalité, est inventrice de la culture de la pipolisation,
00:16:52 est inventrice de la logique kardashienne.
00:16:55 Alors c'est les kardashiens en beaucoup plus chic, en millénaire, avec des traditions
00:16:58 qui sont séculaires, mais c'est la logique kardashienne, c'est-à-dire, comme vous l'avez
00:17:01 dit, des gens qui n'ont aucun pouvoir, qui n'ont aucune vocation politique, qui sont
00:17:06 juste dans une démarche de représentation au sens cinématographique du terme, si vous
00:17:10 voulez, et à qui on va accorder une importance absolument extrême, avec des magazines qui
00:17:16 commentent leur moindre faits et gestes, leur vêtement, leur goût, etc.
00:17:20 Alors on va vraiment conclure, et Philippe et Gérard Calorien disent non plus.
00:17:25 Alors, Gérard, rapide et on avance.
00:17:27 Excusez-moi, je pense que sur Louis XIV, il n'y avait pas les réseaux sociaux, mais
00:17:31 la famille royale et la cour étaient déjà des objets de scandale, bien avant même l'invention
00:17:37 des médias de masse, il y avait cette fascination pour ce qu'on n'appelait pas les people,
00:17:44 je ne crois pas que ça ait été inventé par la famille royale.
00:17:48 Et juste sur Léaumont, il faudrait quand même peut-être lui dire que le mur de Berlin
00:17:52 est tombé et que la plupart des peuples ont choisi un système qui effectivement produit
00:18:01 aussi des inégalités.
00:18:03 On n'a pas décidé…
00:18:04 Juste en un demi-mot, pour répondre sur la monarchie absolue, à l'époque de Louis
00:18:11 XIV, ou dans des monarchies absolues, on s'intéresse à la figure du monarque parce qu'elle a
00:18:14 un poids politique.
00:18:15 Et si vous voulez, la psychologie du monarque peut avoir une influence sur telle ou telle
00:18:18 décision.
00:18:19 Non seulement elle a un poids politique, mais l'État c'est moi, disait Louis XIV.
00:18:22 Non, simplement, il ne faut pas non plus tomber dans une dévotion confite, on a le droit
00:18:27 de souligner un certain nombre de choses.
00:18:29 C'est vrai qu'il y avait un petit côté quand même anachronique et suranné.
00:18:32 C'est ce sacré qui réunit.
00:18:34 Le sept pour la couronne, les barons, les ducs, etc.
00:18:40 Je rappelle quand même qu'en principe les hommes naissent et demeurent libres, égaux,
00:18:44 en droit, etc.
00:18:45 Bon, tout ça est vrai.
00:18:47 En même temps, ce qui m'énerve un petit peu dans ces prises de position, c'est qu'il
00:18:51 y a quand même toujours un petit côté méchanceté, un petit côté…
00:18:55 Voilà, je trouve ça…
00:18:56 C'est les Anglais, ils font comme ça, un petit côté haine sociale que je trouve…
00:19:01 Les insoumis.
00:19:02 D'ailleurs, les insoumis, ils ont un problème avec les rois, puisqu'on verra dans trois
00:19:06 minutes cet appel à la décapitation quasiment devant le siège de Renaissance hier, notamment
00:19:11 de Christophe Prudhomme, élu LFI.
00:19:13 C'est absolument scandaleux.
00:19:14 Je pense qu'on le verra dans la deuxième partie plus tôt, parce qu'il nous reste
00:19:16 trois minutes.
00:19:17 Ils ont un problème avec les rois.
00:19:18 Ils ont un problème avec la Révolution française et effectivement avec la terreur.
00:19:21 Il faut dire qu'Antoine Léaumont voue un culte sans limite et sans nuance à Robespierre.
00:19:25 Et effectivement, la manifestation d'hier, on a entendu un conseiller régional LFI chanter
00:19:30 Louis XVI, on l'a décapité.
00:19:32 Macron, on peut recommencer.
00:19:33 On a une citation, une manifestation organisée par Thomas Porte, le député LFI, qui s'est
00:19:38 fait exclure de l'Assemblée nationale parce qu'il avait posé avec un ballon à l'effigie
00:19:42 de la députée Olivier Dussopt.
00:19:43 Donc, ils ont quand même un problème avec la guillotine et avec la terreur, les insoumis.
00:19:47 Le 8 mai, on y vient.
00:19:49 C'est aujourd'hui, sous haute tension pour le président Emmanuel Macron, alors que nous
00:19:53 commémorons la victoire sur l'Allemagne nazie.
00:19:55 Comme chacun sait, la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe.
00:19:57 Le chef de l'État va ranimer tout à l'heure, on le vivra sur CNews, la flamme du soldat
00:20:00 inconnu sous l'Arc de Triomphe.
00:20:01 Dans l'après-midi, il partira pour Lyon.
00:20:04 Un hommage sera donné aux résistants Jean Moulin.
00:20:07 Et dans ce contexte de grande sociale, les manifestations ont été interdites dans un
00:20:12 large périmètre où est attendu le chef de l'État.
00:20:14 Avant de partir en pause, on va aller faire un tour du côté des Champs-Élysées où
00:20:17 nous attend Solène Boulan.
00:20:18 Est-ce qu'il y a d'ores et déjà des alertes, chère Solène ? Les manifestants, les casseroles,
00:20:23 sont-elles de sortie en ce 8 mai ?
00:20:25 Écoutez Julien, pour l'instant, pas d'alerte, mais vous l'avez dit, un dispositif sécuritaire
00:20:33 renforcé.
00:20:34 La préfecture a publié deux arrêtés interdisant tout rassemblement aux abords des Champs-Élysées
00:20:39 de 7h à 13h.
00:20:41 Alors dans le détail, ces arrêtés, ils instituent un très large périmètre à l'intérieur
00:20:45 duquel toute manifestation revendicative est interdite.
00:20:49 De même que les rassemblements non déclarés, alors sont notamment concernés la rue du
00:20:54 Faubourg-Saint-Honoré, la place de la Concorde ou encore l'avenue Marceau située juste ici.
00:21:00 Alors pour rentrer dans ce périmètre, vous le voyez, des points de filtrage ont été
00:21:03 installés pour vérifier que les particuliers ne transportent pas certains objets interdits.
00:21:08 Et autour de la place Charles de Gaulle, la circulation a été bouclée.
00:21:12 Plus aucune voiture ne circule, mis à part les camions de police et de gendarmerie.
00:21:16 Les répétitions, elles, elles ont déjà commencé.
00:21:19 Nous avons pu entendre la Marseillaise entonnée notamment par le chœur de l'armée française.
00:21:23 On a vu aussi, et on voit sur l'image de Charles Poussot, des groupes d'élèves qui ont été
00:21:27 invités à venir assister à cette cérémonie.
00:21:30 Une cérémonie placée sous haute surveillance donc qui devrait débuter vers 10h30, juste
00:21:36 avant l'arrivée du chef de l'État à l'Arc de Triomphe où il ira ranimer la flamme de
00:21:42 la tombe du soldat inconnu.
00:21:43 Merci beaucoup Solène.
00:21:45 Oui un petit mot Gérard avant qu'on envoie la feuille.
00:21:46 C'est quand même dingue.
00:21:47 C'est-à-dire qu'il n'y a plus que la présence policière et les interdictions pour tenir
00:21:51 la situation.
00:21:52 Je ne prends pas ça avec le sourire.
00:21:54 Le 8 mai, ce n'est pas rien.
00:21:55 C'est la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
00:21:57 La cérémonie au Fort Montluc, c'est là où a été torturé Jean Moulin, qui est pour
00:22:01 moi le héros absolu, le type qui véritablement a donné sa vie pour la France.
00:22:05 C'est là où ont été internés les enfants d'Izieu, etc.
00:22:08 Qu'on aille faire des casserolades ce jour-là, quand le président va commémorer ça, c'est
00:22:13 quand même le jour d'une cérémonie du souvenir, du recueillement de la mémoire.
00:22:18 Je trouve ça épouvantable.
00:22:19 Il y a un lien.
00:22:20 Il y a un lien avec notre sujet précédent.
00:22:22 Il n'y a plus de sacré.
00:22:23 Rien de sacré dans ce pays.
00:22:24 Oui, mais on parle tout à l'heure de haine, de ressentiment.
00:22:25 C'est ça.
00:22:26 On marque une pause.
00:22:27 Cette discussion ne fait que commencer.
00:22:29 Je vous préviens.
00:22:30 A tout de suite.
00:22:31 On se retrouve dans l'heure des pros.
00:22:32 Il est quasiment 9h30.
00:22:36 Le rappel de l'actualité.
00:22:37 Sommeil à l'abidi.
00:22:38 Des députés LR appellent à un référendum d'initiative partagée sur l'immigration.
00:22:45 Aurélien Pradi et Pierre-Henri Dumont souhaitent passer d'une immigration familiale sublime
00:22:50 à une immigration de travail choisie.
00:22:52 Dans une tribune au Journal du Dimanche, ils estiment que le chaos migratoire s'installe
00:22:57 progressivement dans le quotidien de nos concitoyens et considèrent que le report du projet de
00:23:02 loi sur l'immigration, repoussé à l'automne par l'exécutif, constitue une démission
00:23:06 politique majeure.
00:23:07 Près de 30 000 déplacés au Canada en raison des incendies.
00:23:12 Une situation sans précédent à cette période de l'année.
00:23:14 Hier, en début de soirée, 107 feux de forêt étaient toujours actifs dans la province d'Alberta
00:23:20 qui est en état d'urgence.
00:23:21 Des pompiers de l'Ontario et du Québec sont venus prêter main forte aux nombreux soldats
00:23:25 du feu déjà présents sur place.
00:23:28 Et puis un système de freinage de fauteuils roulants ingénieux récompensé au concours
00:23:32 Lépine.
00:23:33 Un système qui permet à l'utilisateur de ralentir sans frottement avec la main courante
00:23:38 et avec cinq fois moins d'efforts que sur les routes traditionnelles selon les organisateurs.
00:23:43 Colin Galois et Lancelot Durand, créateurs de Drift, sont donc les grands gagnants de
00:23:47 cette 128e, 122e édition du concours.
00:23:50 Et on les félicite.
00:23:53 Dans un instant d'ailleurs, dans une dizaine de minutes, on sera avec Pierre-Henri Dumont
00:23:55 en direct, le député LR du Pas-de-Calais qui est avec Aurélien Pradié à l'initiative
00:23:59 de cette proposition de RIP sur l'immigration.
00:24:02 On a encore quelques instants sur ce 8 mai, des célébrations sous haute tension pour
00:24:05 le président de la République puisque de nouvelles manifestations sont attendues.
00:24:08 On poursuit la conversation juste après ce sujet d'explication.
00:24:11 Mathilde Imaniez.
00:24:13 C'est une commémoration du 8 mai qui se déroulera aujourd'hui sous haute surveillance.
00:24:18 La préfecture de police de Paris a prévu de déployer un dispositif de sécurité fort.
00:24:23 En plus des menaces terroristes, tout sera fait pour éviter les casserolades.
00:24:27 Tout type de cérémonie de ce type là, mais encore plus le 8 mai 45 avec la symbolique
00:24:32 qu'il représente bien évidemment.
00:24:34 C'est pour ça que toute précaution doit être prise sur le terrain.
00:24:39 Vendredi soir, deux arrêtés ont été publiés.
00:24:41 Ils interdisent toute manifestation revendicative et tout rassemblement non déclaré dans un
00:24:47 large périmètre autour des Champs-Elysées.
00:24:49 Un dispositif de 43 points filtrants sera mis en place.
00:24:53 Ils étaient 26 l'an passé.
00:24:55 Le président se rendra ensuite à Lyon cet après-midi pour un hommage à Jean Moulin.
00:25:00 Le quartier autour du Mémorial de Montluc a été bouclé.
00:25:03 Il sera interdit de manifester dans un périmètre d'un kilomètre autour du site.
00:25:08 Ces manifestants là, bruyants, surtout lors d'une manifestation d'ampleur historique
00:25:14 comme le 8 mai 45, peuvent être maintenus à l'écart dans une bulle éloignée, de
00:25:22 manière à ce qu'ils puissent s'exprimer, mais sans toutefois avoir trop de répercussions
00:25:26 sur le déplacement.
00:25:28 L'union départementale CGT du Rhône a déposé un recours en référé contre cette interdiction
00:25:34 de manifester.
00:25:35 Elisabeth, on en parlait avec Gérard juste avant la pub.
00:25:38 Il y a certains jours qu'il faut épargner en termes de contestation, de casserolades
00:25:43 et de…
00:25:44 Moi je suis absolument d'accord avec ce qu'a dit Gérard, donc je ne vais pas le
00:25:48 répéter.
00:25:49 Et par ailleurs, je trouve que ces casserolades commencent à devenir puériles.
00:25:53 Et d'ailleurs je le trouvais dès le départ.
00:25:55 On a un véritable problème de conflit de légitimité, mais on ne va pas passer les
00:26:00 quatre prochaines années à taper sur des casseroles en disant "Macron est méchant
00:26:04 parce qu'il a fait passer sa réforme des retraites".
00:26:05 Je veux dire, ce n'est pas tenable pour la France.
00:26:08 Et d'ailleurs, le fait que les syndicats aient accepté maintenant d'aller à cette
00:26:12 réunion…
00:26:13 Ça va être comme ça toute la suite du mandat ?
00:26:14 Comment ?
00:26:15 Ça va être comme ça toute la suite du mandat ?
00:26:16 Écoutez, je pense que les gens vont se lasser et surtout à un moment l'opinion va se
00:26:19 retourner parce qu'à l'anorama, je pense que ce qu'a dit Gérard, beaucoup de gens
00:26:22 le ressentent.
00:26:23 C'est quand même Jean Moulin, si vous voulez, on n'a pas envie que Jean Moulin soit livré
00:26:27 aux polémiques.
00:26:28 Et d'ailleurs…
00:26:29 Non mais c'est pas Jean Moulin qui est livré aux polémiques, c'est Emmanuel Macron.
00:26:32 Et c'est ça le problème.
00:26:33 C'est que…
00:26:34 Il est quand même mort Jean Moulin.
00:26:35 Oui, mais ça les gens s'en fichent.
00:26:36 Je termine d'une phrase, en plus il y a une indécence générale, y compris d'ailleurs
00:26:43 un peu de président à laisser entendre s'il le fait, si vous voulez, que chacun se met
00:26:48 à la place du résistant, etc.
00:26:50 On n'est pas du tout…
00:26:51 Force ouvrière se met à la place de Jean Moulin.
00:26:53 Voilà, c'est ça.
00:26:54 Le parallèle est déjà…
00:26:55 C'est à ça que je pensais.
00:26:56 Force ouvrière, c'est pas la CGT, Philippe.
00:26:58 Moi je suis…
00:27:00 En fait, l'indignation ne sert à rien.
00:27:04 Je veux dire, on comprend pourquoi aujourd'hui il y a ces contestations que vous estimez
00:27:13 évidemment très vulgaires par rapport à l'événement solennel.
00:27:16 Il y a une certaine époque où la fonction de président induisait une légitimité pour
00:27:22 tout ce qui en découlait.
00:27:23 Il n'y a plus de règles, Philippe.
00:27:24 C'est la CGT qui le disait il y a encore quelques semaines.
00:27:27 Si vous le permettez, il y a deux choses.
00:27:29 Il y a d'une part la délégitimation du président aujourd'hui qui fait que même
00:27:34 les choses sacrées ne le sont plus.
00:27:36 Et deuxièmement, il y a le coefficient lié à Emmanuel Macron qui, au nom d'une légitime
00:27:43 protection, aboutit à un étouffement populaire considérable.
00:27:47 Alors, il ne faut pas s'étonner que même la cérémonie liée à Jean Moulin soit profanée.
00:27:55 C'est une évidence.
00:27:56 Ça va s'aggraver.
00:27:57 Et il y aurait des remèdes, mais pour l'instant, on en est loin.
00:28:03 Peut-on manifester un jour comme aujourd'hui ?
00:28:04 Écoutez certains Français qui nous ont posé la question.
00:28:06 Le jour de la commémoration du 8 mai, pour un sujet aussi important, je pense qu'on
00:28:14 pourrait faire les casseroles le 9 mai, en étant tout aussi efficace, mais on ne mélange
00:28:19 pas les sujets.
00:28:20 Pour un 8 mai, effectivement, ce n'est pas un sujet de mécontentement.
00:28:27 Si ça se passe bien, tant mieux.
00:28:29 Je suis avec eux.
00:28:30 Mais moi, je ne fous pas avec les casseroles.
00:28:32 Nathan, tu remarques.
00:28:36 Premièrement, me semble-t-il, d'un point de vue strictement éthique, manifester un
00:28:39 8 mai pour une réforme des retraites, contre laquelle j'étais, le sujet n'est pas là,
00:28:44 je pense que c'est ne pas comprendre l'esprit de la résistance.
00:28:46 L'esprit de la résistance, outre la grandeur qu'a rappelé Gérard, a été des gens qui
00:28:51 ont dépassé leur clivage, parce qu'ils étaient les uns communistes, les autres émanés,
00:28:55 parfois même de l'action française, des communistes à l'action française.
00:28:58 Ils ont dit "nous avons des clivages politiques majeurs, mais jusqu'à la fin de la guerre,
00:29:03 jusqu'à la victoire, nous mettons en suspens ces clivages, parce que précisément, là,
00:29:07 il s'agit de quelque chose qui est vraiment la défense, pas seulement de la France, la
00:29:10 défense de l'idée même de l'humanité.
00:29:12 Ce qui est terrible, Nathan, c'est qu'un jour comme aujourd'hui, je pense qu'il y a
00:29:15 beaucoup de gens, malheureusement, qui ne savent même pas à quoi correspond le 8 mai.
00:29:18 C'est vrai.
00:29:19 Il y a des gens qui ne savent pas à quoi correspond le 8 mai aujourd'hui.
00:29:23 Mais le fort de Montluc, il y a des dizaines de milliers de gens qui ont été, peut-être
00:29:27 pas des dizaines de milliers, je ne sais pas le chiffre exact, mais qui ont été torturés
00:29:29 dans ce fort, pas seulement en transit pour être déportés, mais même torturés dans
00:29:33 les murs de ce fort.
00:29:34 Faire des casseroles pour une histoire de lutte sociale aussi importante soit-elle,
00:29:38 je trouve ça indécent.
00:29:39 Cela dit, et c'est là que j'aimerais apporter un tout petit peu de nuance, je trouve aussi
00:29:43 très symptomatique d'un vide politique que la réaction de l'exécutif face à cela,
00:29:48 ce soit des interdictions de manifester et des interdictions préfectorales.
00:29:51 Je pense autrement dit qu'on peut dire…
00:29:53 Ils sont contestés, il y a un recours à Lyon déposé par la CGT, je ne sais pas si
00:29:56 on a eu la décision de trouver l'âge.
00:29:58 Non, pas encore, mais je rappelle que…
00:29:59 Je vous laisse poursuivre, Nathan, pardon.
00:30:00 À plusieurs reprises, la justice a donné raison au syndicat, on se rappelle notamment
00:30:04 de la finale de la Coupe de France où le préfet de police avait interdit les rassemblements
00:30:08 et où la justice avait donné ensuite raison au syndicat et la manifestation avait pu se
00:30:12 dérouler.
00:30:13 Alors évidemment, ce n'était pas le même texte.
00:30:14 Je vous laisse conclure.
00:30:15 Je pense qu'on peut dire d'un point de vue éthique, je suis contre le fait de ces
00:30:18 manifestations, mais la pulsion de vouloir interdire, la pulsion liberticide, la pulsion
00:30:22 coercitive est problématique.
00:30:24 Je fais une comparaison, mutatis mutandis parce que c'est différent.
00:30:26 Mais sous François Mitterrand, il y avait eu une commémoration à la RAF du Veldi où
00:30:30 des gens étaient allés manifester contre cette commémoration.
00:30:33 C'était très différent parce que justement, ils reprochaient à François Mitterrand d'avoir
00:30:36 été collaborateur, d'avoir eu la France 6, d'avoir été ami avec l'organisateur
00:30:40 même de la RAF.
00:30:41 Quelle a été la réaction de Badinter ? Le ministre de la Justice Badinter est allé,
00:30:45 il n'a pas fait interdire la manifestation, mais il leur a dit "je vous demande de vous
00:30:49 taire, vous m'avez fait honte".
00:30:50 Donc si vous voulez, le président, je ne compare pas du tout.
00:30:54 On n'a pas pu interdire.
00:30:55 On n'a pas interdit.
00:30:56 On n'a pas interdit.
00:30:57 On n'a pas interdit.
00:30:58 Bien sûr, moi si j'étais, je ne suis pas du tout ministre.
00:31:01 Vous voyez comment vous étiez les personnes.
00:31:02 Mais c'est ça qu'il fallait faire.
00:31:03 Il fallait dire "vous m'avez fait honte de manifester aujourd'hui".
00:31:04 Non mais là vous avez raison, c'est sur l'impuissance.
00:31:05 Interdire c'est différent.
00:31:06 C'est-à-dire qu'on a toujours le sentiment d'un État impuissant qui du coup n'est obligé,
00:31:11 ne peut faire que de la répression, mettre des policiers, etc.
00:31:14 Mais on n'a plus de Badinter pour faire cela et il n'y a plus de personnalité même légitime
00:31:20 qui pourrait aller voir des manifestants.
00:31:22 Et puis on est entré dans un autre type de registre quand même.
00:31:25 Je ne sais pas si vous avez noté hier, c'était le 7 mai, l'anniversaire de la première élection
00:31:30 du chef de l'État qui a célébré entre guillemets ses six années à la tête de
00:31:36 la France.
00:31:37 Manifestation organisée à l'appel de LFI, devant le siège de Renaissance qui est donc
00:31:41 le parti présidentiel.
00:31:42 Manifestation surprise, quelque part sauvage.
00:31:44 Gauthier un petit mot là-dessus.
00:31:45 Manifestation surprise.
00:31:46 Rassemblement on va dire.
00:31:47 Il balance des faux billets de 500 euros sur les policiers de France 2.
00:31:53 Devant le siège, le député Thomas Porte qui avait donc été exclu, je vous le rappelle
00:31:58 encore une fois, après avoir posé avec un ballon à l'effigie de la tête d'Olivier
00:32:01 Dussopt.
00:32:02 Et pendant cette manifestation, il y a eu tout un tas de chants.
00:32:04 Et le chant dont on va parler c'est "Louis XVI on l'a décapité", je cite "Macron
00:32:09 on peut recommencer".
00:32:10 Et vous voyez l'élu à côté de Thomas Porte là ?
00:32:12 Avec l'écharpe bleue.
00:32:13 Monsieur Prud'homme, c'est un conseiller régional Île-de-France LFI.
00:32:18 Qui est soignant aussi, qu'on a beaucoup vu pendant la crise de Covid et le problème
00:32:22 de l'hôpital.
00:32:23 Il se soulève régulièrement.
00:32:24 Et donc c'était un soumis, avec son écharpe, va chanter qu'on peut décapiter Emmanuel
00:32:29 Macron comme Louis XVI.
00:32:30 C'était le lancement de Gauthier le vrai.
00:32:31 C'est parti pour la séquence.
00:32:32 Macron, Macron, on peut recommencer.
00:32:34 Louis XVI, Louis XVI, on peut recommencer.
00:32:36 Macron, Macron, on peut recommencer.
00:32:38 Louis XVI, Louis XVI, on peut recommencer.
00:32:40 Macron, Macron, on peut recommencer.
00:32:42 Macron, Macron, on peut recommencer.
00:32:44 Il n'y a plus de limite en fait.
00:32:52 On appelle à la décapitation des chefs d'État.
00:32:54 Gérard.
00:32:55 Des gens qui se réclament quand même, ne me trompent pas, qui se réclament de la gauche.
00:32:59 En oubliant par parenthèse que c'est la gauche qui a annulé, qui a aboli la peine de mort.
00:33:04 Appeler à la décapitation en 2023, et en plus je vous dis des gens qui se réclament
00:33:09 de la gauche, c'est quand même assez extraordinaire.
00:33:11 Je ferai un partage absolu entre les contestations politiques et populaires, même les plus dévoyées,
00:33:19 et l'appel à la mort, au singulier, au pluriel, symboliquement ou en réalité.
00:33:26 Parce que derrière tout cela...
00:33:29 Mais ces gens-là, vous allez leur dire, vous vous rendez compte que vous appelez à la décapitation
00:33:32 du chef de l'État, ils vont vous répondre, mais non, c'est une symbolique, on est dans un contexte,
00:33:36 c'est une métaphore, voilà ce qu'on va vous répondre.
00:33:39 Oui, mais on pourrait leur répondre, et ça ne m'interdit pas de consterner, que c'est
00:33:44 un degré de plus dans l'ignominy, j'allais dire démocratique, le contraire de la démocratie.
00:33:51 Et c'est beaucoup plus grave que toutes les contestations qu'on prétend étouffer par ailleurs.
00:33:56 Non mais moi je voudrais saisir la balle lancée par mon voisin dans son édito de la matinale.
00:34:02 C'est gentil, vous me citez maintenant.
00:34:04 C'est-à-dire le rapport qu'entretiennent les insoumis à une révolution française
00:34:09 assez fantasmée d'ailleurs, parce que pour eux, c'est un peu comme quand on était petit,
00:34:14 il y avait un opéra rock, c'est un peu comme ça.
00:34:16 En ce moment, ils sont monothématiques sur la révolution, la Bastille.
00:34:21 Il y a une obsession.
00:34:23 Je rappelle que ce n'est pas la Bastille, il a raison, c'est la terreur.
00:34:28 Il y a dans l'air un petit vent, ils veulent voir des têtes à la lanterne,
00:34:35 il y a un petit vent d'esprit sans culotte dans ce qu'il a de pire.
00:34:39 Gérard a cité le bon mot tout à l'heure, parce que je suis désolée, moi je ne vois pas
00:34:43 la révolution française simplement comme un grand moment glorieux.
00:34:46 Il y a des choses extrêmement positives qui en sont sorties,
00:34:49 mais il y a aussi l'Eglise et l'Anatole France, les dieux en soient,
00:34:52 et vous allez voir ce qu'était aussi la révolution française.
00:34:56 Il y a une envie, il y a ce que l'esprit sans culotte a de pire,
00:34:59 il y a le ressentiment, l'envie, la jalousie, la haine impuissante.
00:35:03 Il y a vraiment des passions tristes, les billets de 500 balles, feu factice.
00:35:06 Mais là c'est de l'appel au meurtre, je ne vois pas en quoi on fait avancer le...
00:35:09 Les billets de 500 balles factice, c'est vraiment de la symbolique à deux balles.
00:35:12 - Lancé sur les policiers aussi en plus. - Oui, oui.
00:35:14 - Allez, un dernier mot Nathan. - Les policiers qui gagnent 1500 euros par mois.
00:35:19 - Je ne suis pas camusien, mais je pense qu'Albert Camus a vu dans "L'homme révolté"
00:35:22 un point majeur, c'est la question de la mort du roi, qui a été le moment,
00:35:26 si vous voulez, où la révolution française, avec toute sa grandeur,
00:35:29 moi je ne serai pas aussi sévère que vous sur la globalité de la révolution française du tout,
00:35:33 mais le moment de la mort du roi, et surtout de la mort de sa femme,
00:35:36 enfin de ces deux moments où on s'est dit que pour expier en quelque sorte,
00:35:39 pour expurger, pour le bien du corps social, il fallait expurger ces deux individus,
00:35:45 ça a été un moment, si vous voulez, où les gens qui ont voté la mort du roi,
00:35:49 temporairement en tout cas sur cette question, ont mis entre parenthèses
00:35:52 le principe de solidarité sur lequel ils avaient fondé la révolution française même.
00:35:55 Et c'est vrai que c'est venu, si vous voulez, travailler en souterrain l'histoire de France,
00:36:00 et sur cette question, ce serait intéressant de voir sur toute la classe politique,
00:36:03 tous les élus confondus, de faire une grande étude,
00:36:05 pourriez-vous voter la mort du roi ? Ce serait intéressant de le voir.
00:36:08 Il faut rappeler quand même que, j'ai bien voté qu'Emmanuel Macron...
00:36:12 Mais Philippe, Philippe, Philippe !
00:36:14 Emmanuel Macron lui-même avait très justement théorisé
00:36:18 cette aspiration obscure à renouveler la mort du roi.
00:36:22 Il vous a écrit d'ailleurs, Emmanuel Macron, je ne sais pas si vous avez vu,
00:36:25 il vous a écrit une belle lettre à tous et à tous.
00:36:28 Ça me gêne un peu d'avoir la lettre que tout le monde...
00:36:31 Ben ouais, mais qu'est-ce qu'on veut que je vous dise ?
00:36:33 Merci à tous, merci à tous mes compatriotes qui, il y a six ans,
00:36:38 m'ont fait confiance pour la première fois, depuis le premier instant,
00:36:41 mes six années, je tâche à la responsabilité qui est la mienne,
00:36:44 et dans la fonction que vous m'avez confiée.
00:36:46 Il y a une belle écriture, je trouve, Emmanuel Macron.
00:36:48 Non, j'aime bien. "Au service de tous les Français".
00:36:51 Ben voilà, Emmanuel Macron, c'est votre place.
00:36:53 J'aurais dû inviter un graphologue pour me faire une petite analyse graphologique d'Emmanuel Macron.
00:36:59 C'est parce que ces "A" ressemblent à des "E".
00:37:03 C'est dans le fonction.
00:37:04 Et alors, qu'est-ce que vous en concluez ?
00:37:06 C'est la fonction ? Ben je ne sais pas, rien du tout.
00:37:08 C'était parce que vous parliez de l'écriture, alors voilà.
00:37:10 Bon, six ans de...
00:37:11 Ce qui est intéressant, c'est qu'il remercie ceux qui l'ont élu,
00:37:13 et il ne s'adresse pas à tous les Français.
00:37:15 Et il ne s'adresse pas à ceux qui l'ont élu pour faire barrage, évidemment, à Marine Le Pen,
00:37:19 tant en 2017 qu'en 2022.
00:37:21 Six années de carabistouilles, de poudre de perlimpapin.
00:37:24 Ah non, il y a eu parfois des choses bien.
00:37:27 Il y a eu des réformes. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y a eu des réformes.
00:37:29 Ils sont peut-être des mauvaises réformes, ensuite, chacun le sait.
00:37:31 Oui, enfin, il y a surtout le sacrifice du nucléaire.
00:37:34 Mais depuis la réélection, c'est une catastrophe.
00:37:36 La fin des frontières, l'immigration qui a explosé.
00:37:39 Enfin, excusez-moi, je ne vois pas très bien ce qu'il y a eu de bien.
00:37:41 L'école qui a continué à se...
00:37:44 Pourquoi il fait une petite astérisque sous la date ?
00:37:48 On peut remettre la lettre ?
00:37:50 Non, je regarde, je me demande pourquoi il a fait cette petite astérisque sous la date du 7 mai.
00:37:55 Mais bon, c'est un détail qui a assez peu d'importance, finalement.
00:37:58 Les députés républicains.
00:38:01 Alors, parlons-en, avançons.
00:38:02 Parce que les députés républicains Aurélien Pradié et Pierre-Henri Dumont, que l'on salue, qui est avec nous en direct,
00:38:08 estiment dans une tribune au Journal du Dimanche qu'il faut mettre fin à l'immigration familiale subie
00:38:13 pour passer à une immigration de travail choisi et surqualifiée,
00:38:16 proposant pour cela de déposer une demande de référendum d'initiative partagée.
00:38:20 On explique tout cela avec ce sujet de Sara Fenzari.
00:38:22 On discute ensemble, monsieur le député.
00:38:25 Les députés LR Aurélien Pradié et Pierre-Henri Dumont ne veulent pas du report de la loi Immigration
00:38:32 et indiquent vouloir déposer une demande de référendum d'initiative partagée sur l'immigration.
00:38:37 La politique des quotas n'est pas à la hauteur du défi migratoire.
00:38:40 Il faudrait passer d'une immigration familiale subie, sous-qualifiée, à une immigration de travail choisie, surqualifiée.
00:38:46 Le chaos migratoire s'installe progressivement dans le quotidien de nos concitoyens.
00:38:50 Le report du projet de loi constitue une démission politique majeure.
00:38:54 Mais l'appel au peuple ne séduit pas l'opposition.
00:38:57 Ça ressemble un petit peu à un coup de com' désespéré de la part des collègues LR.
00:39:03 Beaucoup ne savent plus où ils habitent.
00:39:05 On croit pas les républicains, tout simplement, ils ont été au pouvoir, ils n'ont rien fait.
00:39:10 L'affaire est délicate. Jusqu'ici, aucune demande de RIP n'a pu aboutir.
00:39:15 Les deux dernières, portées par la gauche contre la réforme des retraites,
00:39:18 ont été retoquées par le Conseil constitutionnel.
00:39:21 C'est pas par un référendum qu'on va régler les problèmes auxquels on est confrontés.
00:39:25 Il faudra savoir quelle nature de questions on va poser.
00:39:27 Et quand vous avez des problèmes de délinquance, de violence, de maîtrise des flux migratoires,
00:39:31 de ghettoïsation, de ségrégation, c'est à ça qu'il faut s'attaquer.
00:39:35 Fin avril, Elisabeth Borne, qui ne dispose pas de majorité à l'Assemblée,
00:39:40 a tendu la main aux républicains sur l'immigration en appelant à un compromis.
00:39:45 Elle avait aussi écarté l'hypothèse d'un référendum demandé par la droite.
00:39:49 Rebonjour M. le député Pierre-Henri Dumont, député LR du Pas-de-Calais.
00:39:55 Pierre-Henri Dumont, vous avez du temps à perdre ?
00:39:58 Pourquoi ? Essayer de trouver des solutions aux problèmes qui touchent les Françaises et les Français,
00:40:03 essayer de remettre de la cohésion dans la nation et mettre fin à la déchire dans le contrat social,
00:40:08 c'est pas perdre du temps, c'est le travail de parlementaires,
00:40:10 c'est le travail de chacune et chacun à l'Assemblée nationale et au Sénat.
00:40:14 C'est pour ça qu'on s'est engagé en politique.
00:40:16 Je vous demande si vous avez du temps à perdre, vous savez pourquoi.
00:40:18 Vous avez déjà vu un rip aboutir M. le député ?
00:40:20 Bah écoutez, il y a déjà des rips qui ont passé la barre du Conseil constitutionnel,
00:40:24 sur l'aéroport de Paris par exemple.
00:40:26 Oui mais il n'y a pas eu de référendum.
00:40:28 Il n'y a pas eu de référendum, mais il faut aussi trouver des sujets qui intéressent les Français.
00:40:31 Je pense que sur votre chaîne, vu le nombre de reportages que vous diffusez,
00:40:35 le nombre de témoignages qui arrivent sur votre chaîne,
00:40:38 on voit bien que les sujets que nous évoquons, à savoir les trois points qui sont présentés,
00:40:42 qui rentrent dans le cadre de l'article 11 qui permet de déclencher un rip,
00:40:45 peuvent intéresser les Français et peuvent nous permettre d'avoir les millions de signatures nécessaires.
00:40:50 Sur le fond, évidemment que les Français veulent une loi sur l'immigration.
00:40:55 Les sondages le montrent et le confirment semaine après semaine.
00:40:59 Mais on a l'impression que vous faites de la politique, M. Dumont.
00:41:02 Pardon d'insister.
00:41:03 Mais c'est son boulot !
00:41:04 Pardon, mais que vous faites de la politique.
00:41:06 Vous comprenez bien ce que je veux dire, que vous ne faites que de la politique.
00:41:09 Parce qu'un référendum n'arrivera pas, vous nous donnez une initiative qui est certes louable,
00:41:16 mais qui n'aura pas d'issue.
00:41:18 Et sur cette question migratoire, vous êtes en train de créer une nouvelle scission au sein de votre propre parti, non ?
00:41:25 Non, on ne crée pas de scission.
00:41:26 Nous, au contraire, on propose.
00:41:28 Vous savez, on estime qu'aujourd'hui la situation est tellement dégradée qu'il faut agir vite.
00:41:32 Agir vite, ça ne va pas se faire avec le gouvernement qui repousse, mois après mois,
00:41:36 la grande loi immigration qu'il propose.
00:41:38 Il faut également changer la constitution.
00:41:40 Changer la constitution, ça passe par un référendum qui n'est pas le RIP,
00:41:43 ça passe par un référendum de changement de la constitution, tout simplement,
00:41:46 article 89.
00:41:48 Et pour cela, il faut avoir une majorité qui vote le même texte dans l'Assemblée et au Sénat,
00:41:54 et qui après est soit acceptée en Congrès, soit acceptée par référendum.
00:41:58 Ça n'arrivera pas lors de ce quinquennat, parce qu'il n'y a pas de majorité pour voter le même texte identique à l'Assemblée et au Sénat.
00:42:04 Donc on voit bien que la seule façon d'arriver, d'avancer, de pouvoir réellement prendre des mesures qu'on estime d'urgence,
00:42:10 c'est de passer, puisque la loi ne pourra pas être présentée,
00:42:14 parce que les propositions de loi qu'on va déposer, nous les républicains, c'est une très bonne idée,
00:42:18 seront des propositions de loi qui auront du mal à passer à l'Assemblée nationale, même si elles passeront au Sénat.
00:42:23 La seule solution, c'est de présenter ce RIP pour pouvoir avancer,
00:42:26 parce que quand ça bloque au niveau de l'Assemblée et/ou du Sénat,
00:42:30 quand il n'y a pas de majorité à l'Assemblée et/ou au Sénat, il faut que la majorité qui existe dans le pays puisse exprimer.
00:42:36 Monsieur le député, un petit tour de table, je reviens vers vous. Elisabeth Lévy.
00:42:39 Oui, d'abord, moi j'ai l'impression que cette solution du RIP, qui effectivement n'a jamais marché, ne marchera jamais.
00:42:46 Gérard Larcher lui-même l'a dit hier.
00:42:48 C'est plutôt un aveu d'impuissance, parce que vous n'arrivez pas à peser malgré.
00:42:52 Bien sûr, il faut le rappeler, évidemment.
00:42:54 Mais je ne vois plus le député, c'est normal ?
00:42:57 Il est avec nous, ne vous inquiétez pas.
00:42:59 Tu ne parles pas dans le bide.
00:43:01 Ce n'est pas loin des yeux, loin du cœur ici.
00:43:03 Parce que vous n'arrivez pas à peser suffisamment, malgré votre poids au Parlement, pour faire adopter une loi.
00:43:11 Et la deuxième chose, c'est que je vous rappelle qu'il y a un parti qui demande avec constance un référendum sur l'immigration,
00:43:18 parce que Julien l'a rappelé, là il y a un grand consensus dans l'opinion de toute façon,
00:43:22 c'est le Rassemblement National.
00:43:24 Et bien sûr, vous allez faire vos chochottes en disant qu'il ne faut surtout pas voter un texte qui aurait quelque chose à voir avec le RN.
00:43:33 Alors, vous n'arriverez à rien.
00:43:35 Alors, Philippe et Gérard.
00:43:37 J'ai cru sentir, Julien, dans votre question, un vef de dérision.
00:43:42 Un poil de cynisme, on va dire.
00:43:45 Mais moi je trouve que sur l'immigration, les LR sont unis, il n'y a pas réellement...
00:43:53 Ah bah non, ils sont tous au pili.
00:43:55 Mais bien sûr que si, parce qu'en réalité...
00:43:59 Attendez, Philippe, je me permets, hier vous avez Gérard Larcher, comme le précise évidemment Gauthier,
00:44:03 LR, président du Sénat, qui dit que la question migratoire constitue généralement le RIP, c'est impossible.
00:44:08 Vous avez Olivier Marlex, qui rappelle que la Constitution, Olivier Marlex, chef du groupe LR à l'Assemblée.
00:44:13 Mais ça n'a aucun rapport.
00:44:15 Moi j'ai surtout l'impression que messieurs Dumont et Pradier, et évidemment que messieurs Dumont vous répondrez,
00:44:19 vous êtes un peu en train de tirer aussi une balle dans le pied de votre camp.
00:44:23 Je ne crois pas. Sur le fond, les Républicains sont parfaitement d'accord en ce qui concerne l'immigration.
00:44:30 Ensuite on peut discuter des modalités, mais je ne tournerai pas en dérision le fait qu'il y a eu cet article dans le JDD,
00:44:38 ils cherchent désespérément sur un sujet central à donner la parole aux Français.
00:44:44 Évidemment que Pierre-Henri Dumont a raison de soulever ce problème.
00:44:48 Moi ce que je mets en évidence, et le cynisme que j'applique, il est au RIP, à cette proposition de RIP,
00:44:53 qui depuis la naissance de la Ve République n'a jamais abouti à quoi que ce soit.
00:44:58 Pourquoi cynisme ?
00:44:59 Parce qu'on propose quelque chose dont on sait qu'il n'aura pas lieu.
00:45:02 Non mais à la limite sait-on jamais, mais ce n'est pas ça.
00:45:05 Pour réponse à Philippe Bidjerre, non, les LR sont justement divisés.
00:45:10 Si vous lisez, mais si, y compris, je vous donne un exemple précis.
00:45:15 J'ai lu la tribune hier des deux députés LR, Pradier et Dumont.
00:45:23 Ils sont contre les quotas. Ils disent que le quota ce n'est pas la réponse.
00:45:27 Alors qu'est-ce que veut Eric Ciotti ?
00:45:29 C'était justement l'appel.
00:45:30 C'est ce que veut Eric Ciotti.
00:45:32 Deuxièmement, quand le député Dumont dit "ça remettrait de la cohésion",
00:45:39 mais c'est justement l'inverse. Le problème du référendum, c'est que c'est une réponse binaire.
00:45:43 C'est oui ou c'est non.
00:45:45 Or l'immigration, c'est une série de questions, une série de sujets qui sont très intéressants.
00:45:50 Moi, ça ne me gêne pas même qu'on ne les traite pas référendum.
00:45:53 Mais ne disons pas que ça va remettre de la cohésion.
00:45:55 On peut les réguler.
00:45:56 Quel sera la question ?
00:45:58 Gauthier, avant d'aller revoir le député.
00:46:00 On peut les réguler par une interrogation centrale.
00:46:03 Gauthier Lebret, s'il vous plaît.
00:46:06 Est-ce qu'il faut limiter l'immigration ? Tout le monde vous dira oui, mais ça ne l'allait pas.
00:46:10 Avancez le schmilblick.
00:46:11 Vous avez 80% des Français qui disent oui.
00:46:14 Cette histoire de tribunes dans le JDD montre en fait que les Républicains se sont divisés sur absolument tout.
00:46:20 Ils l'ont été sur les retraites.
00:46:22 Je vais terminer mon propos.
00:46:23 Ils l'ont été sur les retraites avec notamment Aurélien Pradié et Pierre-Henri Dumont au centre du jeu.
00:46:28 Les deux hommes ont voté la motion de censure, on se rappelle, du groupe Lyott.
00:46:31 Ils l'ont été ensuite donc sur la motion de censure.
00:46:34 Et je vous donne un autre exemple pour abonder dans le sens de Gérard, de division sur l'immigration.
00:46:39 Le texte de Gérald Darmanin, avant d'être repoussé, il était en commission au Sénat.
00:46:43 Et il sortait de commission, il s'apprêtait à arriver dans l'hémicycle.
00:46:46 Et quand vous échangez avec des sénateurs LR qui étaient très fermés au début,
00:46:49 ils l'étaient beaucoup moins à la fin parce que le texte avait été considérablement durci.
00:46:53 Notamment sur une mesure très précise, la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension.
00:47:00 Au début, Bruno Rotaillot n'en voulait pas, les sénateurs n'en voulaient pas.
00:47:03 Vu que les conditions avaient été durcies, il commençait à bien vouloir entendre Gérald Darmanin sur ce point.
00:47:08 Alors que les députés LR n'en veulent pas. Encore un exemple de division,
00:47:11 parce qu'il y a le Medef derrière aussi qui est favorable à cette demande.
00:47:15 Pierre-Henri Dumont, une réponse à ce que vous venez d'entendre sur le plateau ?
00:47:18 Bon, il y a beaucoup de choses qui ont pu être dites.
00:47:20 Vous avez une minute.
00:47:21 Non, non, très sincèrement, on n'est pas divisé sur les questions migratoires.
00:47:24 Les trois propositions que nous faisons dans le RIP sont trois propositions qui ont été dans la plateforme du parti depuis dix ans.
00:47:30 Donc ce ne sont pas des propositions nouvelles que nous mettons sur la table.
00:47:33 Ce que nous mettons de nouveau, c'est le moyen.
00:47:35 C'est la méthode.
00:47:38 Et en fait, il y a un consensus parmi les constitutionnalistes pour dire qu'il n'y a pas possibilité de faire un RIP sur les questions migratoires.
00:47:45 C'est bien pour cela que les trois questions que nous posons sont des questions qui prennent le problème à l'envers.
00:47:50 Et quand, si on prend l'article 11 de la Constitution qui définit le RIP,
00:47:54 c'est le référendum qui porte sur l'organisation des pouvoirs publics,
00:47:57 les réformes relatives à la politique économique, sociale, environnementale, au service public.
00:48:01 Monsieur le député, parce qu'on est un peu pris par le temps, quelles seraient les trois questions que vous poseriez par voie de référendum ?
00:48:07 C'est un package global.
00:48:10 C'est le fait d'avoir cinq ans de présence légale sur le territoire pour accéder aux prestations sociales non contributives.
00:48:17 Deux, le retour de la double peine.
00:48:19 Trois, le fait d'avoir une règle d'or, un seuil de 50% de délivrance de laissés-passés consulaires
00:48:25 pour pouvoir déclencher les aides publiques au développement.
00:48:28 Les visas et les titres de séjour pour les personnes qui sont ressortissants d'un pays, X ou Y.
00:48:36 C'est-à-dire que si un pays, par exemple l'Algérie, ne délivre pas au moins 50% des laissés-passés consulaires
00:48:42 nécessaires à l'expulsion de leurs ressortissants en situation clandestine en France,
00:48:46 on interdit par une règle d'or le fait de délivrer de l'aide publique au développement,
00:48:50 des visas ou les titres de séjour aux ressortissants algériens qui veulent venir en France.
00:48:55 Et donc à partir de là, on n'est pas sur des questions migratoires pures,
00:48:59 mais on est sur un contournement de la question migratoire qui permet d'entrer dans le cadre du RIP
00:49:03 sur des réformes relatives à la politique économique et sociale de notre pays.
00:49:06 Est-ce que ces questions à elles seules suffiraient à régler la question migratoire dans…
00:49:10 Elles suffisent pas.
00:49:11 Non mais elles suffisent pas.
00:49:12 Les finances, c'est trois points de détail qui ne sont pas ininterrompus.
00:49:15 Non, non, non, non, non.
00:49:16 Mais si, ils sont des points de détail.
00:49:17 Mais si, tous sont des points de détail.
00:49:18 La chose la plus importante, ce serait, qui vraiment changerait fondamentalement la politique migratoire de la France,
00:49:24 ce serait les quotas.
00:49:25 Non.
00:49:26 Parce que là, ça n'existe pas, ce serait quelque chose de nouveau, c'est en œuvre au Canada.
00:49:29 Non.
00:49:30 Ça n'y est pas.
00:49:31 Les trois points que vous donnez ne sont pas inintéressants, mais c'est des tout petits choses.
00:49:34 Mais non, la pompe aspirante sociale est un des gros facteurs de l'immigration clandestine dans notre pays.
00:49:39 En tout cas…
00:49:40 Il est clair que tant qu'on…
00:49:41 Pardon, mais c'est quand même triste de patauger autant sur un tel sujet qui interpelle autant les Français.
00:49:46 Allez, dernier mot, vous concluez, monsieur le député ?
00:49:48 Oui, sur les quotas, c'est pas nous qui tapons sur les quotas,
00:49:50 c'est le rapport Maso qui a été écrit par l'ancien président du Conseil constitutionnel,
00:49:54 qui était l'ancien président de la Commission des lois de l'Assemblée nationale,
00:49:57 en 2008, à la demande de Brice Hortefeux, sur la politique des quotas.
00:50:00 Il a expliqué que c'était anticonstitutionnel, inefficace pour juguler l'immigration clandestine,
00:50:06 et que c'était pour les questions d'immigration économique assez faible en réalité.
00:50:10 Pourquoi ? Parce qu'il pourrait exister un droit au possible à remplir ces quotas.
00:50:14 Et que si dans telle ou telle filière, on n'a pas rempli les quotas, on pourrait faire venir d'autres personnes.
00:50:18 C'est pas la situation qui nous amènerait à limiter l'immigration dans notre pays, et pardon de le dire,
00:50:23 mais on a, je le répète aujourd'hui, on a 40% des immigrés en France qui ont un niveau brevet des collèges ou inférieur.
00:50:30 Pourquoi ne faisons pas un système comme au Danemark, où pour avoir un titre de séjour à titre économique,
00:50:35 il faut avoir deux ou trois fois le SMIC, afin de pouvoir avoir des cadres qui permettraient,
00:50:39 parce qu'ils créent de l'emploi ces cadres qu'on fait venir de l'étranger,
00:50:42 d'embaucher des personnes déjà présentes dans notre pays, et donc de pouvoir avoir une meilleure advertition.
00:50:46 - Vous avez reçu les félicitations d'Eric Ciotti pour cette tribune ?
00:50:51 - On va en discuter, mais chaque député fait des propositions. L'essentiel, c'est que, vous l'avez bien compris,
00:50:56 on n'est pas dans quelque chose de nouveau. On essaie de trouver un nouveau moyen de faire passer nos idées,
00:51:01 et de donner la parole aux Français. Je pense que c'est plutôt quelque chose qui est positif.
00:51:04 - Merci M. le député Pierre-Henri Dumont, député LR du Pas-de-Calais, d'avoir répondu après cette tribune publiée dans le JDD.
00:51:10 Hier, vous proposez un référendum d'initiative partagée sur la question de l'immigration.
00:51:14 On va marquer notre dernière pub, avant de se retrouver avec notamment Philippe Chauvin,
00:51:18 qui va nous rejoindre dans un instant, qui a écrit ce bouquin poignant "Mourir fait partie du jeu, rugby mourir fait partie du jeu".
00:51:24 Il y a un peu plus de 4 ans, Philippe Chauvin perdait son fils sur un terrain de rugby.
00:51:28 Il se bat pour que ça n'arrive plus, pour qu'aucun joueur ne meure sur un terrain.
00:51:34 Il y a beaucoup à faire, on l'entendra dans un instant.
00:51:40 Il est un petit peu plus de 10h, on se retrouve juste après le rappel de l'actualité Sommeil à midi.
00:51:44 Les suites du rodéo sauvage dans un centre commercial de Nantes, dont les images avaient fait le tour des réseaux sociaux le 21 avril dernier.
00:51:55 L'un des auteurs a été arrêté et écroué. L'homme de 20 ans, déjà connu des services de police, a reconnu les faits au cours de sa garde à vue.
00:52:03 Il sera jugé en comparution immédiate dès demain.
00:52:06 Des évacuations autour de la centrale de Zaporizhia en Ukraine.
00:52:10 L'Agence internationale de l'énergie atomique veut éviter un grave accident nucléaire.
00:52:15 Cette centrale, la plus grande d'Europe, a été visée à plusieurs reprises par des tirs depuis le début du conflit, faisant craindre une catastrophe.
00:52:22 Les bombardements dans cette zone continuent. Le dernier datant de vendredi.
00:52:27 Et puis les images du concert en l'honneur du couronnement de Charles III et de la reine Camilla.
00:52:33 Pour terminer, environ 20 000 spectateurs étaient rassemblés pour entendre Katy Perry ou encore Lionel Richie hier soir à Windsor.
00:52:40 Et parmi eux, le prince et la princesse de Galles et leurs enfants, George et Charlotte, drapeau à la main, n'ont pas raté une yête du spectacle retransmis dans plus de 100 pays.
00:53:01 Et merci à Somaya pour toute cette actu. Nous sommes toujours avec Elisabeth Lévy, Gérard Leclerc, Philippe Bilger, Nathan Devers.
00:53:06 Vient de nous rejoindre Philippe Chauvin. Bonjour monsieur. Vous êtes l'auteur de ce livre "Rugby, mourir" fait partie du jeu aux éditions du Rocher.
00:53:17 Nous vous recevons parce que depuis plus de quatre ans, vous cherchez à comprendre pourquoi votre fils est mort sur un terrain de rugby.
00:53:24 Il avait 18 ans, Nicolas Chauvin, jeune espoir du stade français. Il était en déplacement à Bordeaux en décembre 2018.
00:53:31 Et vous écrivez dans votre livre, donc, à la cinquième minute, Nicolas attend un ballon qui ne vient pas suffisamment vite.
00:53:38 Il reçoit deux défenseurs lancés depuis une dizaine de mètres qui viennent le percuter.
00:53:42 Certainement trop haut puisque ça se termine avec un arrachement de la deuxième vertèbre cervicale et un arrêt cardiaque consécutif à un choc à la moelle épinière.
00:53:50 Votre fils, monsieur, décédera trois jours plus tard à l'hôpital. Vous avez porté plainte contre X pour homicide involontaire.
00:53:57 Le rugby, c'est votre vie. Vous avez été joueur vous-même. C'était un peu ce qu'il réunissait toute la famille.
00:54:03 Comment allez-vous aujourd'hui ? Où en est cette plainte contre X ?
00:54:08 Écoutez, merci de nous recevoir. C'est bien normal.
00:54:11 Je dis "nous" parce que je suis un peu au nom de ma famille, ma femme, mes deux garçons.
00:54:17 Vous avez deux autres fils ?
00:54:18 J'ai deux autres fils. Mon fils est né d'ailleurs, ayant continué à jouer au rugby encore jusqu'à l'année dernière.
00:54:23 C'est, comme vous le disiez, une passion familiale.
00:54:29 Aujourd'hui, on continue, on essaye d'avancer. On essaye de faire en sorte que finalement la mort de Nicolas ne soit pas vaine et qu'elle ait au moins servi à quelque chose.
00:54:44 Et ce quelque chose, c'est "appliquons le règlement, pratiquons un sport en éthique, essayons de ne pas confondre intensité, violence, destruction".
00:54:56 Le hasard de la vie a fait que vous n'avez pas assisté à cette rencontre parce que le jour de ce match, c'était l'anniversaire de l'un de vos deux autres fils.
00:55:05 Oui, c'est ça. Le mois de décembre, pour nous, était assez chargé entre moi qui suis du début, mon fils aîné qui est du 8.
00:55:13 Nicolas jouait le 9. C'était son premier match en tant que titulaire. Il allait se déplacer à Bordeaux.
00:55:20 Donc, en fait, moi, je l'ai déposé au train.
00:55:22 Il était en première ligne.
00:55:23 Non, en troisième ligne.
00:55:24 Troisième ligne.
00:55:25 Troisième ligne. C'est un garçon qui faisait 1m95 pour 95 kg à 18 ans et demi.
00:55:30 Voilà, il était, je dirais, en croissance encore, enfin en développement, puisque les garçons sont un peu moins matures que les femmes.
00:55:38 Mais il fallait un petit peu de temps. Donc, en fait, il est allé jouer son premier match.
00:55:43 Et moi, je lui ai dit, écoute, pas de pression. Tu vas prendre du plaisir. Amuse-toi.
00:55:48 Nous, on aura l'occasion de te voir quand tu joueras sur Paris. Il y aura d'autres matchs. On ira te voir ailleurs.
00:55:54 Et là, on va profiter un peu du moment avec ton frère aîné, puisque c'était quand même les 20 ans d'Antoine.
00:55:59 Donc, c'était un petit peu normal qu'on reste avec lui.
00:56:02 Ce livre témoignage, en fait, vous l'écrivez parce que vous voulez que les choses changent dans le rugby.
00:56:08 En gros, ce que vous nous dites aujourd'hui, c'est que le rugby est un sport trop violent et ne peut plus être pratiqué de cette façon.
00:56:15 Aujourd'hui, le rugby a subi une dérive. Il y a une professionnalisation qui a eu lieu en 1995 et qui était, somme toute, probablement normale,
00:56:24 puisque on consacre de plus en plus de temps à ce sport pour devenir de plus en plus performant.
00:56:28 Mais on a confondu performance et destruction. À un moment donné, je pense qu'il y a probablement là aussi un manque de contrôle
00:56:38 ou d'action de la part du ministère des Sports qui a laissé dériver des pratiquants en se disant que ce n'est qu'un jeu.
00:56:46 Mais quand vous avez un jeu dans lequel vous avez des gaillards qui font tous 100 kg et qui courent tous le 100 mètres en moins de 12 secondes
00:56:54 et qui peuvent aller percuter au niveau de la tête, alors que c'est strictement interdit, parce que moi je demande pas...
00:57:01 En rugby, le plaquage doit se faire en dessous de la ceinture, nous sommes d'accord.
00:57:04 En dessous de la ligne des épaules. Et pour les amateurs, ça a été descendu au niveau de la ceinture.
00:57:11 Mais en dessous de la ligne des épaules et ça doit être strictement respecté. Et il y a aussi un autre point dans le rugby...
00:57:18 Il est plaqué à quel endroit concrètement, votre fils, au niveau de la tête ?
00:57:23 Nicolas a dû faire face en même temps à deux plaqueurs.
00:57:28 Imaginez une scène, vous avez 300 millisecondes, c'est le temps que vous regardez votre SMS qui vient d'arriver sur votre téléphone.
00:57:34 Vous avez tout de suite à faire face à deux joueurs qui arrivent à 20 km/h. Vous les sentez, vous les entendez.
00:57:43 Et le premier a essayé de le saisir de manière réglementaire, je pense qu'il a essayé.
00:57:49 Et Nicolas, bien évidemment, quand il s'est retourné avec le ballon, parce qu'il a saisi le ballon, il s'est baissé un petit peu pour faire face.
00:57:55 Et le second est arrivé sans jamais se baisser, a plongé et son épaule a heurté sa tête.
00:58:03 Ce qui a entraîné effectivement la fracture.
00:58:07 Vous parlez un peu de ce que vous ressentez, ce sentiment de responsabilité qui a lourdement pesé sur vous.
00:58:15 Je vous lis encore une fois, je suis très inquiet pour Nicolas et pour mon épouse qui est confrontée par ma faute à l'impensable.
00:58:22 Car je me sens responsable d'une partie de ce qui vient de se passer en ayant transmis la passion du rugby à mes fils
00:58:28 en étant resté sourd et aveugle face aux accidents qui se sont accumulés autour de nous.
00:58:33 Le sport est une tradition du côté de ma famille, basket, vélo, rugby, gymnastique,
00:58:37 et tout ce qui peut permettre de se dépasser ou de partager un bon moment ensemble.
00:58:41 Vous vous êtes senti responsable, vous le dites. Est-ce que c'est encore le cas aujourd'hui ?
00:58:44 Moi, j'assume ma part de responsabilité.
00:58:49 Mais est-ce qu'on peut parler de responsabilité quand on transmet sa passion à son gamin ?
00:58:53 Oui, on peut parler de responsabilité quand on transmet sa passion à son gamin,
00:58:57 lorsque vous restez "étanche" ou que vous n'écoutez pas les signaux faibles qui sont remontés par différents lanceurs d'alerte.
00:59:08 Le professeur Chazal, qui est en 2018, a quand même dit qu'un jour il va y avoir un mort sur un terrain de rugby.
00:59:14 Il l'a dit en janvier 2018 après un accident qui s'est passé entre le Racing et Clermont.
00:59:19 12 mois plus tard, votre fils succombe.
00:59:21 Voilà. Mais on ne va même pas attendre 12 mois.
00:59:24 Il y a eu un premier décès au mois de mai d'un jeune qui est mort dans des circonstances consécutives à un choc à la tête.
00:59:33 Ensuite, il y en a eu un autre au mois de août.
00:59:36 Là, pareil, fébrilisation cardiaque, un plaquage trop intense et il est mort dans les vestiaires.
00:59:43 La difficulté du rugbyman, c'est qu'il est tellement résilient et tellement fermé sur lui-même en se disant qu'il sait ce qu'il risque et il y va quand même.
00:59:53 Mais quand ils disent qu'ils savent ce qu'ils risquent, moi j'ai joué au rugby, on n'y va pas pour mourir, soyons clairs.
00:59:58 On n'est pas là pour le contact aussi.
01:00:00 On y va pour le contact.
01:00:03 Pardon de le dire comme ça en 2023, mais pour cette virilité, ce combat, c'est un combat le rugby.
01:00:09 Oui, c'est un combat.
01:00:10 C'est un combat régulé.
01:00:12 Une phrase extraordinaire.
01:00:13 Le rugby est un sport de combat.
01:00:15 Parlez de dire le mot virilité en 2023, c'est-à-dire le rugby.
01:00:19 Restons dans le sujet.
01:00:21 Il y a des femmes qui jouent au rugby.
01:00:24 Je crois que d'ailleurs on est d'accord, le rugby est un sport extraordinaire.
01:00:28 On va pas jouer le mot combat et retirer celui de virilité.
01:00:31 C'est un sport extraordinaire.
01:00:33 Les autorités disent, et à première vue c'est en partie vrai, qu'elles ont pris, qu'elles prennent de plus en plus de mesures.
01:00:40 Quand vous regardez les matchs, il y a régulièrement des joueurs maintenant qui sont même, c'est carton rouge.
01:00:45 Si c'est la tête par exemple, si vous touchez un heure entre deux têtes.
01:00:51 Ce qui me saoule, c'est qu'il y a des règles dans le rugby, mais qu'elles ne sont pas respectées.
01:00:54 C'était la question que je lui ai posée. Très concrètement, quelles sont les mesures qui n'ont pas encore été prises,
01:01:01 qui devraient l'être ou alors qui ne sont pas suffisamment respectées ?
01:01:05 Vous avez raison sur le fait qu'on sanctionne les contacts à la tête, les plaquages hauts, les plaquages dangereux.
01:01:14 Ça n'est pas systématique et c'est soumis à interprétation.
01:01:17 On a encore vu ce week-end un jeune sortir sur une civière.
01:01:20 Mais vous avez ce qu'on appelle le protocole commotion qui est établi tous les week-ends.
01:01:24 Le match Montpellier-Brives, vous avez un jeune qui est sorti sur une civière suite à un plaquage très certainement déloyal, très dangereux.
01:01:35 Il n'y a même pas eu la demande de vidéo de la part de l'arbitre.
01:01:40 Comment pouvez-vous accepter en tant qu'arbitre qu'un jeune sorte sur une civière et ne pas vous poser la question ?
01:01:46 C'est quoi ? C'est un état d'esprit ?
01:01:48 C'est simplement une question de…
01:01:50 Puisque les règles, je le répète une énième fois, elles existent.
01:01:53 Il n'y a pas besoin de revoir les règles du rugby parce que les règles en soi protègent les joueurs.
01:01:59 Elles sont là pour ça. Il faut les appliquer.
01:02:01 Et si vous ne les appliquez pas, il faut mettre des sanctions derrière.
01:02:05 Mais des vraies sanctions.
01:02:06 Parce que quand vous mettez trois semaines de suspension à un joueur, parce que le carton rouge, ça pénalise le match.
01:02:11 Une faute dangereuse, ça pénalise la vie d'un individu.
01:02:13 Donc si vous mettez trois semaines au gars qui a commis l'impensable,
01:02:17 alors que l'autre qui était 12 semaines allongé dans un lit d'hôpital, voire mort,
01:02:22 ça demande de la réflexion et ça demande un peu plus de persistance dans l'assention.
01:02:28 Donc moi je dis qu'il faut au moins mettre 20 semaines.
01:02:30 Je vous avais posé une question, mais vraiment c'est celle d'une novice du rugby.
01:02:34 Puisque Julien a parlé de combat, on voit bien que c'est un sport où il y a une forme de violence,
01:02:39 je ne sais pas si c'est le mot que vous appréciez.
01:02:40 Non, pas de violence.
01:02:41 C'est un engagement.
01:02:43 Un engagement physique.
01:02:45 Jusqu'à quel point est-ce que c'est ça qui motive les gens pour regarder le rugby
01:02:49 ou pour y jouer, justement cet engagement physique ?
01:02:52 Et la deuxième question, je vous la pose au passage,
01:02:54 est-ce qu'il y a des poursuites pénales envisageables dans les cas d'accident grave, mortel,
01:03:01 en dehors des règles du sport ?
01:03:04 L'arbitre n'est pas un juge au sens...
01:03:07 On est bien d'accord.
01:03:08 Pour votre première question, n'oublions pas que le rugby, c'est un jeu qui consiste à mettre des essais,
01:03:14 à mettre plus de points que l'adversaire.
01:03:16 Donc ce n'est pas celui qui couchera le plus grand nombre de joueurs qui a gagné.
01:03:20 Non.
01:03:21 Vous le dites dans le bouquin.
01:03:23 C'est une question de novice.
01:03:26 Vous dénoncez un manque d'intelligence, tout simplement, dans le rugby.
01:03:29 Vous dites en réalité qu'il faut se dire que l'intelligence est une qualité qui n'est pas forcément répandue
01:03:33 de façon homogène dans le rugby, comme dans tous les autres sports,
01:03:35 ou même dans l'espèce humaine en général.
01:03:37 Certains ne tirent pas leur plaisir du jeu ou du dépassement physique,
01:03:40 mais de la domination et de la peur qu'ils suscitent.
01:03:43 Un mot justement sur ceux qui ont plaqué votre fils, ces deux hommes.
01:03:47 Vous les avez rencontrés ? Ils sont venus vous voir, témoigner de ce sentiment de culpabilité
01:03:53 qu'ils peuvent avoir ou pas d'ailleurs ?
01:03:54 Est-ce que vous avez un contact avec ces deux hommes-là ?
01:03:56 Aucun.
01:03:58 Aucune information ne les concernant.
01:04:01 On n'a eu aucun contact.
01:04:03 Rien.
01:04:04 Mais comment c'est possible ?
01:04:07 Comment c'est possible surtout que...
01:04:09 Il y a une profilure.
01:04:11 Non mais je parle de ce sentiment qu'ils peuvent avoir...
01:04:14 La conscience. Vous parlez de la conscience.
01:04:16 De cette conscience, de se dire "je suis responsable de la mort d'un gamin de mon âge"
01:04:22 parce qu'ils sont de la même génération, on peut imaginer.
01:04:25 Oui, à 3-4 ans près, oui.
01:04:26 Vous pensez qu'il y a un vrai détachement ou peut-être par pudeur, ils ont peur de...
01:04:30 Vous avez envie de leur parler, à ces deux jeunes ?
01:04:33 Aujourd'hui, il y a 4 ans plus tard, si on se parle, ce sera probablement devant un tribunal.
01:04:37 Mais si vous voulez, la question aujourd'hui, elle est plutôt à prendre...
01:04:42 Pour répondre à votre deuxième question, sur la judiciarisation.
01:04:45 On a fait le choix, et c'était difficile pour moi de le faire,
01:04:49 puisque comme vous l'avez compris, c'est un sport que j'aime,
01:04:51 d'aller déposer une plainte contre X pour homicide involontaire.
01:04:54 On l'a fait parce que je me suis dit qu'à un moment donné, la seule manière d'aider le rugby,
01:05:00 c'était aussi de le protéger de lui-même.
01:05:03 C'est-à-dire qu'il fallait aider les joueurs, qui peuvent être à la fois victimes ou bourreaux,
01:05:07 d'avoir conscience qu'ils avaient une responsabilité,
01:05:10 on n'est pas à Las Vegas, ce qui se passe sur le terrain de rugby,
01:05:12 ça va se gérer aussi dans la société civile.
01:05:15 Et donc, j'ai déposé cette plainte.
01:05:17 Et heureusement, parce que si je ne l'avais pas fait,
01:05:19 étant donné qu'il n'y a pas eu de sanctions, ni disciplinaire, ni de faute,
01:05:24 constatez rien, puisque le match a été arrêté au bout de 5 minutes,
01:05:28 ils n'étaient pas très fatigués 5 minutes.
01:05:31 Nicolas serait enterré une deuxième, voire une troisième fois.
01:05:35 Il n'y a pas eu de carton.
01:05:37 Il n'y a pas eu de carton.
01:05:38 Deuxièmement, monsieur Chauvin, est-ce qu'il n'y aurait pas, derrière tout ça,
01:05:43 je rejoins ce qu'a dit Julien tout à l'heure avec le terme virilité,
01:05:47 que je comprends très bien,
01:05:49 est-ce que l'arbitrage n'a pas une importance capitale
01:05:54 et est-ce que lui-même n'est pas gangrené par l'idée que le rugby
01:05:59 n'est pas un sport "de chochotte" ?
01:06:03 Je vais retirer ce terme-là.
01:06:09 En fait, on ne peut pas afficher de fragilité.
01:06:12 Je comprends le principe, mais je vais vous renvoyer à l'exemple féminin.
01:06:16 Les femmes ont fait un tournoi de destination remarquable.
01:06:21 Elles ont perdu contre l'Angleterre.
01:06:23 On a même cru qu'elles allaient gagner.
01:06:25 Deuxième mi-temps.
01:06:26 Voilà, deuxième mi-temps.
01:06:28 Et avec intelligence.
01:06:30 Pourtant, de l'engagement, elles en ont mis.
01:06:33 Et des deux côtés.
01:06:34 Pourtant, des essais, il y en a eu.
01:06:36 Pourquoi est-ce que les femmes arrivent-elles à se plaquer correctement ?
01:06:39 C'est vrai.
01:06:40 Pourquoi arrivent-elles à pratiquer un rugby noble,
01:06:42 c'est-à-dire pas de gestes déplacés, et en étant spectaculaires ?
01:06:46 Parce qu'il y a peut-être un peu moins de bêtises, justement,
01:06:48 que dans le sport féminin, que dans le sport masculin.
01:06:51 C'est le propos le plus sexiste qu'on puisse entendre.
01:06:54 Mais il y a des faits.
01:06:57 Il y a des faits.
01:06:58 Je suis désolé.
01:06:59 Il y a des faits.
01:07:00 Non, mais je pense qu'on a surtout évité la déviance,
01:07:02 parce que le rugby masculin existe depuis plus longtemps.
01:07:05 Et on est rentré dans une forme de confrontation
01:07:08 où, en fait, on veut franchir coûte que coûte,
01:07:11 et on détruit l'adversaire.
01:07:12 Est-ce que ça veut dire que, selon vous, c'est un sport...
01:07:14 Non, non, on va avancer. Je suis désolé, on n'a plus le temps.
01:07:16 Que ce qui est en cause, c'est l'esprit bourrin, entre guillemets.
01:07:18 Mais pourquoi ?
01:07:19 Bourrin, on ne retire pas ?
01:07:20 Attendez.
01:07:21 Il y a l'esprit, en tout cas, de destruction,
01:07:23 qui est certainement pas bon.
01:07:25 Et les arbitres sont là pour faciliter le jeu,
01:07:27 mais on leur demande aussi de faire du spectacle.
01:07:29 Bon.
01:07:30 Merci infiniment, en tout cas, d'avoir témoigné.
01:07:32 Je voudrais qu'on voit peut-être quelques images,
01:07:35 parce que vous savez qu'on est le 8 mai,
01:07:37 qu'on voit ces images sur les Champs-Élysées,
01:07:39 et ces commémorations qui se préparent.
01:07:41 On va suivre ça, évidemment, tous ensemble,
01:07:43 en direct sur CNews, tout au long de la matinée.
01:07:45 On attend le chef de l'État,
01:07:46 alors qu'on voit notamment la présidente de l'Assemblée nationale
01:07:49 près de l'Arc de Triomphe,
01:07:50 qui attend justement Emmanuel Macron.
01:07:52 On sait que ce sont des célébrations sous haute sécurité.
01:07:55 Et on va suivre ça avec intérêt.
01:07:57 Je voudrais qu'on revoie, et M. Chauvin,
01:08:00 c'est une actualité qui fait écho aussi à celle que vous avez vécue,
01:08:05 puisqu'on parle d'un autre père qui est meurtri dans sa chair.
01:08:08 C'est le chef étoilé Yannick Allénaud,
01:08:10 qui a perdu lui aussi son enfant.
01:08:12 C'était il y a un an, jour pour jour.
01:08:13 Antoine, 24 ans, percuté par un conducteur
01:08:15 sous l'emprise de l'alcool, le 8 mai 2022.
01:08:17 Il lance une association pour venir en aide aux familles endeuillées
01:08:20 et milite pour la création d'une infraction plénale spécifique.
01:08:23 Il explique pourquoi la qualification de la mort de son fils
01:08:26 en homicide involontaire le répugne.
01:08:28 Regardez avec moi un extrait de ce qu'il dit à nos confrères du Parisien
01:08:32 avec cette longue interview en une du quotidien aujourd'hui.
01:08:35 Yannick Allénaud qui veut absolument
01:08:38 que cette qualification d'homicide involontaire
01:08:42 ne soit plus d'actualité.
01:08:44 Je n'arrive pas à admettre que ce qui est arrivé à Antoine
01:08:46 soit un homicide involontaire.
01:08:48 Cela ne peut pas s'appeler comme cela.
01:08:50 Il y a du bon sens dans ce qu'il dit, Philippe Bilger ?
01:08:52 Non, moi, alors bien sûr, je suis prêt à comprendre
01:08:57 tout ce que la tragédie inspire.
01:09:00 Mais je trouve qu'on a, par exemple, dans notre arsenal pénal,
01:09:05 quelque chose qui n'est pas assez utilisé,
01:09:08 c'est la mise en danger d'autrui.
01:09:10 Je pense que si on avait ajouté à l'homicide involontaire
01:09:15 la mise en danger d'autrui,
01:09:17 Yannick Allénaud n'aurait pas vu, évidemment, apaiser sa douleur,
01:09:21 mais il aurait pu davantage comprendre un petit peu
01:09:24 le processus judicien.
01:09:26 La comparaison à... Oui, allez-y, Nathan Devers.
01:09:29 J'ai évidemment plus qu'une compassion intense
01:09:34 pour ce que vit Yannick Allénaud,
01:09:36 pour ses différences comme situation,
01:09:38 mais je n'imagine pas une souffrance plus grande.
01:09:40 Mais c'est juste une question que j'aimerais poser.
01:09:42 Ce que je veux dire, c'est que j'ai du mal à me mettre à leur place.
01:09:44 Et on réfléchit toujours par projection.
01:09:46 Mais la question que je me pose, c'est,
01:09:48 est-ce qu'on attend de la justice qu'elle place les mots justes ?
01:09:51 Si vous voulez, quand un drame survient,
01:09:53 la justice est procédurale,
01:09:55 la justice est en quelque sorte, non pas aveugle à la réalité,
01:09:59 mais elle réfléchit toujours d'après les catégories de ses propres codes,
01:10:02 elle est très institutionnalisée.
01:10:04 Est-ce que le principe de la justice,
01:10:06 c'est de venir nommer la réalité dans ce qu'elle a de plus profond,
01:10:08 dans ce qu'elle a d'ineffable ?
01:10:10 Est-ce que ce n'est pas le travail de la réflexion,
01:10:12 de la méditation, de la littérature, d'autre chose ?
01:10:14 Mais est-ce que vraiment, on attend de la justice ça ?
01:10:16 Et c'est pourquoi je veux dire,
01:10:18 est-ce que derrière toute décision judiciaire,
01:10:20 il n'y a pas toujours un décalage entre l'étiquette que va mettre la justice sur un acte,
01:10:23 et ce que le vocable recouvre réellement comme un acte ?
01:10:26 Juste une citation, je vous rends tout de suite la parole.
01:10:28 Qui avait-il, que dit Yannick Alléno et nos confrères,
01:10:31 qui avait-il d'un volontaire chez Pierre Palmad,
01:10:33 il fait un parallèle, lorsqu'il a pris le volant sous l'emprise de la drogue.
01:10:36 Je pense aux passagers de la voiture d'en face,
01:10:38 ces gens doivent répondre d'actes volontaires.
01:10:41 Le droit doit changer.
01:10:42 Voilà ce qu'il dit, monsieur Alléno,
01:10:44 à propos de sa volonté de qualifier en homicide volontaire.
01:10:47 C'est celui qui l'a tué, comment pouvait-il ignorer qu'il allait donner la mort ?
01:10:51 Alors je peux dire un mot ?
01:10:53 Alors, Elisabeth et Gérard.
01:10:55 Pour rajouter un peu dans le sens.
01:10:57 Alors d'abord, bien entendu, nous comprenons si c'est possible,
01:11:01 cette douleur effroyable d'un père comme la vôtre monsieur.
01:11:04 Et là-dessus, on n'a rien d'autre que de la compassion et de l'empathie.
01:11:09 Mais simplement, oui, il y a une gradation ou une différence entre les actes.
01:11:15 Parce que quelqu'un qui fait ça,
01:11:17 et évidemment il commet une faute grave, il commet quelque chose de grave,
01:11:20 il ne se lève pas en prenant un flingue et en se disant "je vais aller tuer quelqu'un".
01:11:24 C'est ça l'homicide volontaire, c'est quelqu'un qui veut...
01:11:27 C'est le contraire de ce que dit Yannick Alléno.
01:11:29 Pour Yannick Alléno, dès l'instant où vous savez que vous êtes sous l'emprise d'un produit,
01:11:34 quel qu'il soit, et que vous prenez la route,
01:11:36 vous êtes un criminel en puissance.
01:11:38 C'est ce qu'il nous dit un an après la mort de son fils.
01:11:40 Je pense que les deux qualifications ne sont pas les bonnes.
01:11:43 Homicide involontaire, c'est vrai que c'est extrêmement choquant.
01:11:47 Quelqu'un qui a bu, quelqu'un qui roule trop vite,
01:11:49 ce n'est pas involontaire.
01:11:51 En même temps, homicide volontaire, là aussi c'est excessif.
01:11:54 C'est-à-dire qu'au moment où il roule, il ne peut pas tuer quelqu'un.
01:11:58 Oui, sauf qu'on rappelle...
01:12:00 Pardon Gérard, permettez-moi de rappeler que cet homme de 25 ans,
01:12:05 qui est donc celui qui a tué le fils de Yannick Alléno,
01:12:10 petit délinquant, déjà connu de la police, de la justice,
01:12:12 sorti de prison en 2021 après avoir purgé une peine dans une autre affaire,
01:12:16 il roulait sous l'emprise de stupéfiants
01:12:18 et a été libéré d'ailleurs de son contrôle judiciaire en attente de son procès.
01:12:22 Le pire, c'est que c'est la loi.
01:12:24 Mais même sans ça, la qualification d'homicide involontaire est choquante.
01:12:28 Mais en même temps, celle d'homicide volontaire, à mon avis, est excessive,
01:12:31 donc il faut trouver autre chose.
01:12:33 Ce qu'a fait Philippe Gérard, qui paraît très bien,
01:12:35 mais on ne l'utilise pas assez.
01:12:38 Comment ?
01:12:39 On ne l'utilise pas assez, cette infraction.
01:12:42 Oui, mais même mise en danger de la vie d'autrui,
01:12:44 ça reste un mot qui est minuscule par rapport à la souffrance engendrée par ça.
01:12:47 C'est ça ce que je veux dire.
01:12:48 De toutes les manières, moi j'ai l'impression que...
01:12:50 De toute façon, il y aura ce hiatus.
01:12:51 On peut, cela dit, se demander si la qualification pénale est adaptée malgré tout.
01:12:56 Il n'y aura jamais...
01:12:57 Parce que vous dites que la justice n'a pas une vertu...
01:13:01 Thérapeutique ou réparatrice, ou même tout simplement de désigner les choses.
01:13:05 Philippe Chauvin, il y a un écho dans cette terrible affaire Yannick Allénaud,
01:13:12 du fils de Yannick Allénaud, pardonnez-moi.
01:13:14 Oui, forcément.
01:13:16 Ça a été retentissant pour nous.
01:13:19 Je comprends tout à fait la démarche de Yannick Allénaud,
01:13:25 qui consiste effectivement, avec beaucoup de pudeur,
01:13:28 à expliquer les circonstances dans lesquelles ça s'est passé
01:13:32 et à essayer de qualifier.
01:13:33 Parce que c'est toujours cette démarche.
01:13:35 Il ne faut pas voir ça...
01:13:36 Vous savez, on nous voit comme des parents endeuillés.
01:13:39 C'est vrai.
01:13:40 Mais notre réaction, notre motivation,
01:13:43 ce n'est pas celle de la passion.
01:13:45 C'est celle de la raison.
01:13:46 Et c'est pour aider les autres à ne pas subir les mêmes choses.
01:13:50 On n'est pas dans un esprit de vengeance,
01:13:52 on est dans un esprit de construction.
01:13:54 Et je pense que lui aussi est dans cet esprit-là,
01:13:56 en disant et en qualifiant.
01:13:58 Je dirais, dans son malheur, il y a au moins une infraction qualifiée
01:14:01 et on peut aller au-delà.
01:14:03 Et là, pour le moment, il en est à un moicide involontaire ou volontaire.
01:14:07 Et la question se pose, et la vraie question qui se pose lui,
01:14:11 quand il déclare ça, à mon avis,
01:14:13 c'est comment est-ce que je peux dissuader quiconque
01:14:16 de recommencer les mêmes imbécilités ?
01:14:18 C'est donc pour ça qu'il crée cette association.
01:14:20 Et je pense que c'est ça, sa démarche.
01:14:22 Et c'est aussi de faire qualifier ce qui s'est passé sur un terrain de rugby,
01:14:25 alors qu'aujourd'hui, c'est sous le tapis, rien ne se passe.
01:14:28 Vous savez, il y a une règle très simple, c'est la règle 9 à l'innéance.
01:14:31 On ne doit rien attenter qui soit dangereux ou imprudent pour autrui.
01:14:34 C'est dans le code du rugby.
01:14:36 – Et c'est pour ça que je trouve qu'il y a un écho particulier entre ces deux affaires.
01:14:40 Je rappelle donc que Yannick Allénaud annonce en une du Parisien aujourd'hui,
01:14:46 il lance cette association "Antoine Allénaud, agir pour protéger nos enfants".
01:14:51 Retour à l'actualité, terre à terre, j'ai envie de dire,
01:14:55 direction l'Arc de Triomphe, où ces préparatifs du 8 mai sont en train d'avancer.
01:15:01 Le président du Sénat qui est sous l'œil de notre caméra,
01:15:05 avec Emmanuel Macron qui devra arriver dans un instant.
01:15:08 On a appris il y a quelques minutes, cher Gérard,
01:15:11 que vous savez que la CGT à Lyon a déposé un recours
01:15:14 contre les interdictions de manifester,
01:15:16 puisque Emmanuel Macron sera à Lyon un petit peu plus tard
01:15:19 pour célébrer la mémoire de Jean Moulin.
01:15:22 Eh bien la justice n'a pas donné raison à la CGT, je crois.
01:15:27 Marine Lanson va me le confirmer, parce que ça vient de tomber il y a quelques instants.
01:15:31 Je n'ai pas la dépêche AFP sous les yeux,
01:15:33 mais je crois qu'en effet la CGT n'a pas obtenu gain de cause,
01:15:36 et donc interdiction de manifester à Lyon, nous en sommes là.
01:15:40 Il n'y a plus que la présence policière et les interdictions
01:15:43 pour tenir cette situation, cher Gérard.
01:15:45 Oui, je trouve ça, je redis ce que j'ai dit,
01:15:48 je trouve absolument invraisemblable cette idée d'aller faire une casserolade,
01:15:52 une manifestation quand on commémore Jean Moulin
01:15:55 et toutes les autres victimes de barbarie nazie au fort de Montluc.
01:15:59 Ce qui est intéressant, c'est que la justice, dans d'autres cas,
01:16:02 Gauthier l'a rappelé, avait donné raison à la CGT,
01:16:05 je crois pour la Coupe de France, vous avez dit tout à l'heure.
01:16:08 Non mais justement, ce serait intéressant de savoir
01:16:11 quelles ont été les motivations du tribunal,
01:16:13 et si votre, cher Gérard, y était.
01:16:15 Mais vous n'avez rien d'autre, regardez, je n'ai rien vu.
01:16:18 Non, ça a été rejeté par la justice, des manifestations à Lyon.
01:16:22 Moi, ce que je trouvais dérangeant au principe de cette manifestation,
01:16:26 il y a deux choses, le fait de manifester.
01:16:28 Par principe, la résistance, c'est le contraire du légalisme.
01:16:31 Donc ça en soi, si vous voulez, le fait de manifester,
01:16:33 c'est pour ça d'ailleurs, la comparaison que je faisais...
01:16:35 Plus rien n'a de valeur en fait.
01:16:36 La résistance ?
01:16:37 Non, la résistance, c'est le contraire du légalisme,
01:16:40 le principe, la résistance, c'était le principe du désordre,
01:16:43 enfin c'était ça.
01:16:44 Donc c'est pour ça la comparaison que je faisais.
01:16:46 Désordre maliche, d'un désordre...
01:16:48 J'allais y venir.
01:16:49 J'allais y venir.
01:16:50 La comparaison que je faisais avec la manifestation
01:16:53 qu'il y avait eu lors, au Veldiv, contre François Mitterrand,
01:16:55 là, il y avait un sens.
01:16:56 Ce que je trouve dérangeant dans cette manifestation,
01:16:59 c'est de venir perturber l'hommage aux victimes,
01:17:02 le souvenir de cette période, par une autre cause,
01:17:05 qui n'a rien à voir.
01:17:06 C'est ça que je trouvais dérangeant.
01:17:07 Maintenant, il faut dire une chose,
01:17:08 c'est qu'il arrive aussi que dans les discours présidentiels
01:17:11 de commémoration du 8 mai, etc.,
01:17:13 il y ait parasitage de la mémoire de la résistance
01:17:15 et de la politique intérieure et de l'actualité.
01:17:18 Ça c'est dérangeant aussi.
01:17:19 Je me rappelle que pendant la campagne électorale de 2017,
01:17:23 Emmanuel Macron, en plus c'était contre Marine Le Pen,
01:17:25 avait honteusement joué sur cette espèce d'analogie
01:17:30 en se rendant au mémorial de la Shoah à Paris
01:17:33 quelques jours avant l'élection,
01:17:35 et puis en essayant de nous la jouer,
01:17:36 c'est moi contre le nazisme.
01:17:38 J'avais été, cher Nathan, absolument horrifié
01:17:41 par cette captation, si vous voulez,
01:17:43 d'une période qui n'avait strictement rien à voir.
01:17:46 Emmanuel Macron n'est pas le dernier aussi à le faire.
01:17:48 Il avait fait une fois, je crois que c'était un 8 mai,
01:17:51 il avait rencontré un lycéen après sur les Champs-Elysées,
01:17:53 la séquence avait tourné sur les réseaux sociaux,
01:17:55 et il lui disait qu'il faisait une comparaison
01:18:00 entre les résistants et les élus.
01:18:02 - Philippe Béleger, la justice qui rejette ce recours syndical
01:18:05 contre l'interdiction de manifester à Lyon ?
01:18:07 - Eh bien, si j'avais parié, Julien,
01:18:10 je serais allé dans le même sens.
01:18:13 La justice est tout à fait à la fois légale et légitimiste.
01:18:19 - Mais pourquoi on autorise des manifestations
01:18:22 devant le Stade de France qu'on n'autorise pas à Lyon ?
01:18:24 - Est-ce que le Stade de France n'est pas le St-Montluc ?
01:18:26 - Mais parce que c'est pas le 8 mai !
01:18:28 - Le 8 mai, c'est pas un match de foot, c'est pas le 8 mai.
01:18:30 - Mais parce que les mois publics, parfois, créent des préjugés.
01:18:35 En ce qui me concerne, je continue à penser
01:18:37 que cette légitime protection à la fois du président
01:18:42 et l'honneur qu'on doit à certains passés
01:18:45 commencent à créer plus de problèmes
01:18:48 que davantage par l'étouffement auquel on procède.
01:18:53 - Il y a une détestation d'Emmanuel Macron
01:18:56 qui prend des formes diverses et variées
01:18:58 et qui ne semble pas sur le point de refuser.
01:19:00 - Le sujet n'est pas Emmanuel Macron.
01:19:02 - Ah, le sujet n'est qu'Emmanuel Macron, j'ai envie de dire.
01:19:06 Je fais une différence presque
01:19:08 entre le président de la République et Emmanuel Macron.
01:19:10 C'est la personne d'Emmanuel Macron qui est visage.
01:19:13 - Moi, je ne défends pas Emmanuel Macron.
01:19:15 Mais imagine-t-on une manifestation devant le camp de Drancy ?
01:19:18 Vous voyez, le Fort Montluc, ce n'est pas n'importe quoi.
01:19:20 C'est un lieu où des gens ont été torturés,
01:19:22 où ils sont morts, où ça a été un lieu majeur
01:19:24 de la déportation, de la répression, de la résistance.
01:19:27 Ce n'est pas n'importe quoi comme lieu.
01:19:29 Et venir parasiter un hommage,
01:19:31 alors qu'il y a mille et une occasions de le faire.
01:19:33 Emmanuel Macron voyage en permanence en France en ce moment.
01:19:35 On peut venir déranger ces déplacements n'importe quand.
01:19:37 - Vous allez voir que malgré l'interdiction de manifester,
01:19:39 vous allez avoir un jeu du chat à la souris
01:19:41 dans les rues de Lyon autour de cette commémoration.
01:19:43 - Et ça va finir par lasser l'opinion,
01:19:45 y compris les gens qui ne sont pas des macronistes fous.
01:19:48 Parce que ça va devenir très...
01:19:50 - C'est presque la fin de l'heure des pros.
01:19:52 10h30, un rappel de l'actualité. Sommeil à la midi.
01:19:54 - Pardon. Pas mal effectué.
01:19:57 - Désormais, les personnes séropositives
01:19:59 vont pouvoir devenir militaires, annonce le ministre des Armées.
01:20:02 Sur proposition de Gérald Darmanin,
01:20:04 Sébastien Lecornu va prendre un arrêté
01:20:06 pour leur permettre d'intégrer la gendarmerie,
01:20:09 les sapeurs-pompiers de Paris et Marseille
01:20:11 et les forces armées.
01:20:13 Jusqu'à présent, une loi l'empêchait depuis les années 80.
01:20:16 Jean-Michel Aulas et Loël, c'est fini.
01:20:19 L'emblématique président lyonnais,
01:20:21 âgé de 74 ans, quittera ses fonctions cette semaine
01:20:24 après près de 36 ans de mandat.
01:20:26 Une page se tourne donc pour le club
01:20:28 que les propriétaires américains
01:20:30 veulent transformer sportivement en profondeur.
01:20:33 Il sera remplacé par l'homme d'affaires américain,
01:20:35 John Textor.
01:20:37 Et puis, les dernières déclarations du président Zelensky
01:20:40 en ce 8 mai.
01:20:42 La Russie sera vaincue de la même manière
01:20:44 que le nazisme en Europe.
01:20:46 Une déclaration peu après une nouvelle attaque russe
01:20:48 de grande ampleur sur Kiev, au cours de laquelle
01:20:50 plus de 30 drones ont été abattus au-dessus de la capitale.
01:20:54 Et on n'a pas eu le temps, mais on souhaite bon vent
01:20:56 à Jean-Michel Aulas, le plus grand président
01:20:58 de l'histoire du foot français.
01:21:00 Je regarde Elisabeth qui me fait des yeux.
01:21:02 Non, si, je suis d'accord.
01:21:04 J'envoie un salut amical à Jean-Michel Aulas
01:21:07 qui a fait de Lyon un très grand club,
01:21:10 sept titres de champion de France,
01:21:12 faut-il le rappeler, et qui passe la main à John Textor.
01:21:15 J'ai un peu de peine, mais encore une fois,
01:21:17 j'ai un peu de peine de voir un Américain
01:21:19 me prendre la tête dans des problèmes français.
01:21:21 Je sais bien du football et sa prospérité.
01:21:23 C'est comme ça que ça se passe.
01:21:25 Merci, monsieur Chauvin.
01:21:27 Philippe Chauvin, je rappelle ce livre aux éditions du Rocher.
01:21:30 Rugby, mourir, fait partie du jeu.
01:21:32 On vous accompagne, on vous souhaite bon courage
01:21:34 dans ce combat qui est le vôtre,
01:21:36 et pour rendre le rugby un sport plus propre.
01:21:39 On va remercier toutes les équipes en régie,
01:21:42 avec Thibault Palfroy à la réalisation,
01:21:45 Sam Alavision, Éric Boismois-Rosson,
01:21:47 Marine Lansion et Florian Doré.
01:21:49 Merci Montédé à préparer cette émission.
01:21:52 On salue l'ami Pascal Praud, évidemment,
01:21:54 qui sera de retour demain.
01:21:55 Les émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
01:21:57 Dans un instant, 90 minutes info avec Thierry Cabane.
01:22:00 On reste évidemment sur ces commémorations du 8 mai.
01:22:04 Vous vivrez tout cela avec les images en direct
01:22:06 sur les Champs-Élysées et aux abords de l'Arc de Triomphe.
01:22:09 On vit tout cela en direct, toute la matinée sur CNews.
01:22:12 À suivre également le déplacement du chef de l'État à Lyon,
01:22:14 où il rendra hommage au grand résistant Jean Moulin.
01:22:17 À tout à l'heure pour l'heure des pros 2.
01:22:19 Très bonne journée sur CNews.
01:22:20 [Bruit de clavier]