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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros en ce jour de l'ascension.
00:00:05 Tous les observateurs qui ont suivi le procès de Nicolas Sarkozy dans l'affaire dite des écoutes
00:00:09 soulignent la disproportion qu'il existe entre la peine infligée à l'ancien président de la République,
00:00:14 un an de prison ferme et l'objet du délit.
00:00:16 J'ai appris hier que la présidente de la Cour d'appel qui a condamné Nicolas Sarkozy,
00:00:21 Madame Sophie Clément, s'était élevée violemment contre sa politique pénale en 2009.
00:00:26 Nicolas Sarkozy avait annoncé une réforme de la justice que Madame Clément avait interprétée
00:00:31 dans le journal Le Monde en déclarant "Museler les juges, c'est un fantasme d'homme politique".
00:00:36 Il me semble que lorsque la justice juge un ancien président de la République,
00:00:41 elle doit être au-dessus de tout soupçon, que rien ne doit instiller le doute,
00:00:45 qu'on n'imagine jamais un règlement de compte, qu'on ne subodeure pas une décision politique.
00:00:51 À partir du moment où la présidente est une opposante à Nicolas Sarkozy,
00:00:56 ce soupçon existe et il existera toujours quant à la motivation de l'arrêt
00:01:01 que Madame Sophie Clément a rendu hier.
00:01:04 Et on va en parler dans quelques instants. Audrey Berthoud.
00:01:07 Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:01:12 Ma carrière politique s'arrête aujourd'hui.
00:01:14 Le maire de Saint-Brévin a confirmé sa démission.
00:01:17 Yannick Moraise a été reçu hier par Élisabeth Borne et la ministre des Collectivités Territoriales Dominique Faure.
00:01:23 À la sortie de ce rendez-vous à Matignon, le maire de Saint-Brévin a donc confirmé qu'il démissionnait.
00:01:29 Le gouvernement qui veut d'ailleurs alourdir les sanctions pour ceux qui s'attaquent aux élus.
00:01:34 Ils veulent que ces attaques soient considérées comme aussi graves que les atteintes contre des policiers.
00:01:39 Il nous faut évidemment arrêter cette spirale infernale de la violence faite aux élus dans notre République,
00:01:44 a affirmé la ministre des Collectivités Territoriales.
00:01:47 Et puis ce match hier, c'était la demi-finale retour de la Ligue des Champions.
00:01:51 Manchester City a totalement dominé le Real Madrid 4-0 à domicile avec un doublé de Bernardo Silva.
00:01:57 Puis un but contre son camp de Militao et un dernier but d'Alvarez.
00:02:01 Le Real Madrid s'est donc qualifié pour la finale. Ce sera contre l'Inter Milan le 10 juin à Istanbul.
00:02:06 - Jérémie Bastier, Noémie Schultz, Gérard Carreyrou, Olivier D'Artigolle, Philippe Bilger, ça me fait plaisir.
00:02:15 - Moi aussi. - Que vous soyez là. - C'est un ravi.
00:02:18 - Bien évidemment. - Il y a des sujets passionnants.
00:02:20 - Mais c'est des sujets passionnants, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:02:23 - Vous allez fort. - Mais j'y vais fort, je ne vais pas fort du tout.
00:02:27 - On va faire une compétition politique. - Mais je dis une seule chose.
00:02:31 - Et puis votre première phrase est fausse. Tous les observateurs, c'est faux.
00:02:36 - Tous. - C'est faux.
00:02:37 - Alors tous ceux que j'ai entendus, à part Mediaport. - Tous ceux avec qui vous parlez, tous ceux avec qui vous discutez.
00:02:42 - Écoutez, j'ai écouté hier sur une chaîne concurrente Alain Duhamel. - Oui.
00:02:48 - Et je vais citer la chaîne BFM, Alain Duhamel. - Il n'est pas venu au Procès Alain Duhamel.
00:02:52 - Ça fait juste 60 ans quand même qu'il a un regard sur la politique. - Mais il n'était pas au Procès.
00:02:58 - Il était dans les gens que j'écoute, par son recul, par son expérience, etc.
00:03:04 - Vous parlez des observateurs du procès. Alain Duhamel, je ne l'ai pas vu dans la salle d'audience.
00:03:08 - Je ne suis pas sûre qu'il ait lu l'intégralité du dossier.
00:03:10 - Mais il ne contestait pas d'ailleurs totalement la décision. Il a trouvé une disproportion.
00:03:15 - Mais qu'en fait-il ? - Mais je souligne la disproportion qu'il existe entre la peine infligée à l'ancien président de la République et l'objet du délit.
00:03:26 - Mais qu'en sait-il ? - Mais Pascal, c'est un commentaire.
00:03:30 - Mais attendez Pascal, si vous m'autorisez quelque chose... - Vous étiez au procès ?
00:03:36 - Je n'ai jamais de... Attendez Pascal, vous me laissez dire quelque chose.
00:03:41 - Vous avez un avis ? - Pascal, je voudrais pouvoir terminer une phrase.
00:03:46 - On a un avis. - Sur l'ensemble des sujets, j'ai rarement argué de ma qualité d'ancien magistrat.
00:03:51 Je ne voudrais pas que vous arguez de votre ignorance relative en matière judiciaire pour constérer que votre édito, d'ailleurs tout à fait intéressant, est décisif.
00:04:03 Vous voyez, il faut arrêter maintenant. - Mais qu'est-ce que je dis ?
00:04:06 - Vous dites une erreur. - Vous présentez la présidente comme une opposante politique.
00:04:13 - Oui. - C'est faux. - Mais je n'ai pas dit ça.
00:04:17 - Mais pardonnez-moi, je n'ai pas présenté... J'ai dit qu'elle s'était opposée à la politique pénale de Nicolas Sarkozy.
00:04:27 - Mais la couleur de l'édito en fait une opposante politique. - Mais non !
00:04:31 - Je dis une chose qui est simple. Quand on juge un président de la République, et ce n'est pas rien, avec les conséquences que ça a dans notre société aujourd'hui,
00:04:40 c'est possible de désigner le tous pourri ou de faire passer tous les hommes politiques pour des délinquants.
00:04:47 Je dis que la justice, dans ces cas-là, au nom de... Comment dire ? Il y a une forme de pédagogie, mais aussi bien évidemment que jamais on ne puisse imaginer précisément qu'il y a un règlement de compte.
00:05:01 Elle doit être au-dessus de tout soupçon. Donc c'est une erreur pour moi.
00:05:04 - Mais Pascal... - Je termine. C'est mon avis. De nommer une présidente qui s'est opposée à celui...
00:05:11 Et si vous, vous étiez jugé, vous auriez envie d'être jugé par quelqu'un qui s'est opposé à vous ?
00:05:18 - Si j'étais enfin président, je n'aurais pas commis un certain nombre d'infractions. C'est ça le problème.
00:05:24 - Écoutez Mme Lafond et après je vous donne la parole.
00:05:26 - Mme Lafond, une grande avocate. Ça on est d'accord là-dessus.
00:05:30 - Oui, Jacqueline Lafond. Mais c'est quand même... En fait... Mais je pose...
00:05:34 - Oui, mais ça dépend, ça l'est dans son rôle. Après on va revenir sur l'opposition.
00:05:37 - Pardonnez-moi. - C'est important de revenir sur ce que vous appelez l'opposition violente à Nicolas Sarkozy.
00:05:41 - Parfait. - Juste de dire, elle n'est pas syndiquée, elle n'a pas signé le tribun.
00:05:44 - Mais je ne dis pas ça. - Elle a été interviewée.
00:05:46 - Elle a dit museler les juges, c'est un fantasme de la politique.
00:05:50 - D'accord. Les juges ont le droit de leur poser des questions, ont le droit de réfléchir et d'avoir...
00:05:54 - Mais bien sûr qu'elle a le droit. Mais elle a parfaitement le droit.
00:05:56 - Moi je pense que c'est une erreur de nommer une femme qui s'est opposée à un président de la République.
00:06:00 - À l'époque, elle est juge d'instruction au pôle financier depuis 15 ans.
00:06:04 Et il y a une réforme qui est portée par Nicolas Sarkozy.
00:06:06 Et un journaliste du Monde interview plusieurs juges d'instruction et elle répond à une interview.
00:06:10 Non mais ce n'est pas tout à fait la même chose que de dire dans le journal du Monde
00:06:12 "elle s'est violemment opposée" comme si elle avait fait une tribune.
00:06:14 - Mais elle s'est violemment opposée, je ne peux pas dire autre chose.
00:06:18 - Je remets dans le contexte. - Mais vous dites la même chose que moi.
00:06:20 - Je remets dans... - Pas tout à fait. - Vous dites exactement la même chose.
00:06:23 - Je remets dans le contexte, encore une fois. - Vous dites la même chose que moi.
00:06:27 - Elle s'était élevée violemment contre la politique pénale.
00:06:29 - Elle ne faisait pas de son désaccord effectivement qui était à l'époque la suppression des juges d'instruction.
00:06:33 - Et elle était juge d'instruction. - Mais elle...
00:06:35 - Enfin on peut ergoter pendant des heures, on dit la même chose.
00:06:38 - En revanche, écoutons Jacqueline Laffont qui a parlé effectivement de ça qui peut surprendre les observateurs.
00:06:44 - On peut expliquer après. - Oui, on peut.
00:06:47 - Quelques observateurs... - Écoutons Madame Laffont.
00:06:51 - J'ai découvert de la part de l'un de vos confrères qui a tweeté un article du Monde 2009
00:06:56 qu'effectivement l'un des magistrats, notamment celui qui présidait cette cour d'appel,
00:07:01 s'était violemment opposé à Nicolas Sarkozy.
00:07:03 Je me dis, mais moi j'interroge tous les justiciables potentiels que nous sommes.
00:07:08 Est-ce que quelqu'un aimerait être jugé par un magistrat qui vous a combattu
00:07:12 avec cet a priori nécessairement que ça implique ?
00:07:15 Donc je pense que ce sont des magistrats qui ont peut-être diabolisé Nicolas Sarkozy,
00:07:20 qui s'éloignent des faits de ce dossier.
00:07:22 Les faits de ce dossier dans cette condamnation-là, ce sont effectivement des faits
00:07:27 qui ne sont pas des actes, mais qui sont ceux que l'on suppose que le président aurait pensé.
00:07:31 Pardon, mais je trouve ça effectivement très inquiétant.
00:07:34 - Et moi je vais vous dire même plus loin, elle aurait dû elle-même se récuser.
00:07:38 - Mais elle a répondu à une interview en 2009. - Elle aurait dû elle-même se récuser.
00:07:42 - Non, alors... - Mais bien sûr, parce qu'on n'est pas d'accord.
00:07:45 Si moi par exemple, j'imagine quand tu es juge, président, que tu t'es opposé violemment
00:07:51 à celui que tu dois juger, chacun a un problème de conscience.
00:07:54 Je vous donne mon avis. - Elle n'est pas seule à juger.
00:07:59 - C'est une affaire de conscience. - Elle n'est pas seule à juger.
00:08:01 - On peut vous répondre. - Bien sûr.
00:08:03 - Concernant cette présidente, les mots ont encore un sens,
00:08:06 et pour le coup la proportionnalité des mots ont un sens.
00:08:09 Il est faux de dire que cette magistrate, ce qui peut être le cas d'autres magistrats d'ailleurs,
00:08:14 a mené un combat politique contre Nicolas Sarkozy.
00:08:18 Il est faux de dire qu'elle a mené un combat politique violent.
00:08:21 Là, je réponds au propos de l'avocate, qui par ailleurs est une excellente avocate,
00:08:26 mais pour le coup, ce qu'elle dit ne respecte pas la réalité.
00:08:32 Et il faudra bien revenir sur ce qui a motivé la décision de justice.
00:08:37 - Oui, est-ce qu'on peut effectivement donner la parole à la défense en l'occurrence,
00:08:41 parce que depuis le début... - Elle l'a beaucoup, depuis l'arrêt.
00:08:45 - En tout cas pas ce matin, ici, entre nous. - Non, non, non, bien sûr pas.
00:08:48 - Alors, si je peux me permettre, et moi je vais mettre les cartes sur la table,
00:08:51 parce qu'effectivement, quand on parle d'affaires comme celle-là,
00:08:55 il vaut mieux mettre les cartes sur la table.
00:08:57 Moi j'ai été sarkoziste. J'ai eu, et j'ai encore, beaucoup de respect pour Nicolas Sarkozy
00:09:03 en tant que président de la République, et je pense notamment, ne serait-ce que cela,
00:09:08 lorsqu'il a sauvé, si vous voulez, l'économie de la France, au moment de l'affaire des subprimes.
00:09:14 Sans Nicolas Sarkozy, et peut-être Gordon Brown, le ministre de... le chancelier anglais,
00:09:19 le ministre de l'Échiquier. Mais ça c'est le contexte.
00:09:23 Mais c'est pour qu'on sache pourquoi je le défends.
00:09:26 Je le défends pour deux raisons fondamentales, là, dans cette affaire.
00:09:29 La première, c'est quelque chose qui me paraît une atteinte à quelque chose qui est sacré.
00:09:34 Le sacré, c'est le rapport entre un avocat et ses clients.
00:09:39 La possibilité qu'un avocat puisse s'entretenir avec ses clients, sans qu'il y ait, effectivement...
00:09:45 Et on l'a, qu'est-ce qu'on a fait ? On est parti d'une autre affaire...
00:09:48 – Nous sommes d'accord.
00:09:49 – Oui, donc les filets dérivants, et on est arrivé... Bon, ça c'est le premier point.
00:09:53 Le deuxième, c'est un contexte. Ce contexte est dramatique.
00:09:57 Je me souviens, parce que j'ai écrit même là-dessus, de l'affaire du collier de la Reine.
00:10:02 L'affaire du collier de la Reine, c'était quoi ? C'était une affaire qui est intervenue...
00:10:06 Non, non, mais attendez, rassurez-vous...
00:10:08 – Court Gérard, l'affaire du collier de la Reine...
00:10:10 – Cinq ans avant la Révolution...
00:10:12 – Vous savez, il y a un livre de Dumas qui vous explique ce qu'il s'en va, donc...
00:10:14 – Cinq ans avant la Révolution... – Gérard, très court...
00:10:17 – Non, mais attendez, vous allez voir la similitude.
00:10:19 Cinq ans avant la Révolution, les magistrats français, le Parlement,
00:10:24 voulaient se payer, effectivement, la Reine Marie-Antoinette, et partant le roi Louis XVI.
00:10:30 Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Dans une affaire où la Reine et le roi n'avaient aucune implication directe,
00:10:35 l'affaire dite du collier enlisé Dumas, effectivement...
00:10:38 – Mais je sais, mais bon...
00:10:40 – Non, le Parlement, pour humilier la Reine, n'a pas condamné l'un des inculpés,
00:10:47 le Cardinal de Rennes, c'était pour avoir une vision d'une peine infamante à l'égard.
00:10:53 C'est exactement ce qui se passe. On a voulu, à travers cette décision,
00:10:57 on a voulu renvoyer à Sarkozy cette espèce d'infusion de la vengeance judiciaire.
00:11:04 – Eugénie Bastien. – Je ne crois pas, Gérard.
00:11:06 – Eugénie Bastien.
00:11:07 – Moi, je pense que l'angle de la magistrate n'est pas le bon pour juger cette affaire.
00:11:11 En revanche, oui, je pense que la décision est disproportionnée.
00:11:14 Et ce qui me choque le plus, c'est effectivement cette affaire d'écoute entre un avocat et un client.
00:11:19 – Qui ne tiendra pas à la Cour européenne de droits de l'homme.
00:11:21 – C'est même le vice inhérent à cette affaire, et c'est ça qui pourrait lui faire peur devant la CDH.
00:11:24 – Quand on prépare une infraction, on a tout à fait le droit d'écouter.
00:11:28 – La Cour européenne de droits de l'homme l'a déjà dit.
00:11:30 – Entre un avocat et un client, ça se discute.
00:11:32 Et moi, ce qui me frappe dans cette affaire, c'est quand même,
00:11:35 on fustige à longueur de journée les politiques en France qui auraient trop de pouvoir.
00:11:39 On voit quand même qu'aujourd'hui, ce qui me frappe, c'est l'impuissance des politiques.
00:11:42 C'est-à-dire qu'ils sont effectivement traînés systématiquement
00:11:45 devant les tribunaux pour des choses parfois vénielles.
00:11:47 Et je ne discute pas de l'affaire Big Magnon et de l'affaire libyenne,
00:11:50 qui à mon avis sont des choses plus graves.
00:11:51 Mais là, en l'occurrence, dans ce cas précis, je pense que la faute est vénielle.
00:11:55 D'ailleurs, elle n'a rien donné puisqu'il n'y a pas eu de corruption effective.
00:11:59 – C'est constitué.
00:12:01 – Ce qui m'étonne sur ce sujet, c'est que…
00:12:05 – Il faut considérer qu'il y a trois ans de prison pour une corruption qui n'a pas été réalisée.
00:12:09 – Oui, mais la loi dit que même si ça n'a pas eu lieu, c'est juste une intention.
00:12:12 – C'est beaucoup quand même, l'intention, déjà c'est juste une intention.
00:12:15 Et deux, on écoute un avocat et son client, c'est quand même grave.
00:12:18 – Pas juste une intention, l'infraction est constituée.
00:12:22 Elle met en cause un ancien président de la République, un magistrat dévoyé,
00:12:30 et un avocat que j'aime beaucoup, qui est un ami, qui malheureusement a un client difficile.
00:12:36 C'est un trio qui a commis des infractions qui sont graves pour la Cour d'appel,
00:12:42 qui confirme le jugement de première instance.
00:12:45 Quant à Gérard, pas besoin d'aller jusqu'au collier de la Reine.
00:12:49 – Si on écoutait toutes les conversations privées de France,
00:12:51 on pourrait trouver des intentions pareilles de complot, de corruption, des volontés délibérées.
00:12:56 – Tout le monde n'est pas l'ancien président de la République.
00:12:58 – D'accord, mais si on écoutait tout le monde, on trouverait ce genre d'intentions.
00:13:02 – Elle a évidemment raison, si moi je vous mets sur écoute pendant un an,
00:13:05 je vais prendre des phrases comme ça, les mettre dans un…
00:13:08 – Vous croyez que je prépare une infraction dans mes conversations téléphoniques ?
00:13:12 – Je pense que ce qui est important c'est est-ce que l'infraction ait lieu ou pas.
00:13:16 Pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:13:18 – Mais non, mais justement, la bascule…
00:13:20 – Pardonnez-moi quand même de le dire comme ça.
00:13:22 – Mais l'intention pour ne pas ouvrir les corruptions, vous avez…
00:13:24 – Si quelqu'un dit à son avocat, même d'une certaine manière,
00:13:27 "Ah tu sais, en fait, tu sais, on devrait peut-être faire ça",
00:13:31 moi je veux bien qu'on s'en serve dans…
00:13:33 – Mais il n'y a pas un début de "je vais peut-être tuer mon voisin",
00:13:35 si vous ne le faites pas vous ne serez pas condamné.
00:13:37 – Pardon ? Comment ?
00:13:38 – "Je vais peut-être tuer mon voisin" et que finalement vous ne le tuez pas,
00:13:40 vous ne serez pas condamné, c'est pas la même chose.
00:13:42 Là l'intention n'est pas la même, la conviction c'est particulier.
00:13:44 – Alors que vous êtes le premier pour l'ensemble…
00:13:47 – Bien sûr, des bêtises au téléphone on peut en dire beaucoup.
00:13:49 – Oui, mais Pascal…
00:13:50 – Et si j'étais écouté, il est possible que je le sois, franchement si tu veux mettre…
00:13:53 – Que vous disiez des bêtises au téléphone ça m'étonne.
00:13:56 – Là je comprends, Marc-Hugues Anson me dit "si on m'écoute je prends perpète".
00:13:58 – Alors…
00:13:59 – Mais bon, parce qu'on est tous… voilà, moi je trouve que ce qui est important,
00:14:03 je le répète, c'est est-ce qu'il y a eu infraction ou pas ?
00:14:05 – Mais justement il y a eu infraction et Pascal, je suis surpris par le fait…
00:14:10 – Ah bon ? C'est ça vous vous êtes…
00:14:11 – Alors qu'à juste titre, pour l'ensemble des infractions,
00:14:15 vous réclamez en permanence et vous rejoignez souvent le changement du logiciel.
00:14:20 – Les infractions quand elles sont avérées.
00:14:22 – Lorsqu'un président commet des infractions que je considère comme graves,
00:14:26 vous êtes d'une bienveillance absolue.
00:14:29 – Je peux vous dire quelque chose ?
00:14:30 – Quelle démagogie ?
00:14:31 – Pascal vous…
00:14:32 – Quelle démagogie ?
00:14:33 – Il est beaucoup plus difficile.
00:14:34 – Pascal, je vais vous lire un texte et vous allez me dire de qui c'est.
00:14:36 "Un dialogue au téléphone c'est comme une conversation avec soi-même.
00:14:39 Si l'interlocuteur est un intime, on s'y livre, on s'y met à nu,
00:14:42 on y pense tout haut, on parle trop vite, on exprime ce qu'on ne pense pas vraiment,
00:14:45 on ment, on profère des bêtises, on dit n'importe quoi,
00:14:47 on affirme comme une vérité ce dont on doute profondément."
00:14:50 Qui a écrit ce texte ?
00:14:51 Edouid Plenel.
00:14:53 Dans les mots volés, parce qu'il avait été mis sous "écoute" par François Mitterrand.
00:14:57 – Oui mais j'ai mis ça, ça n'a aucun rapport.
00:14:59 C'est la première fois qu'on salue Edouid Plenel, notre tartuffe nationale.
00:15:03 Edouid Plenel, ben oui.
00:15:05 – Edouid Plenel qui avait été mis sous "écoute" par François Mitterrand.
00:15:07 – Notre tartuffe nationale, mais là, effectivement,
00:15:10 notre tartuffe nationale avait dit quelque chose.
00:15:12 – Edouid Plenel a sorti des affaires réelles, l'affaire Cahuzac n'existerait pas,
00:15:16 ça en Mediapart, rappelez-vous.
00:15:18 – Ça a permis le parquet de se maintenir.
00:15:20 – Non mais c'est très intéressant.
00:15:21 – Ce n'est pas une conversation téléphonique,
00:15:23 c'est des différents détails de conversation téléphonique,
00:15:25 avec des chronologies…
00:15:26 – Avec des moyens qui ont été mis sur cette affaire, mais extravagants.
00:15:30 – Et on ne change pas de mot.
00:15:32 – C'est-à-dire que la justice…
00:15:34 – C'est une parolée.
00:15:35 – Non mais vous, vous êtes un… pardonnez-moi de le dire comme ça,
00:15:38 mais vous êtes un obsessionnel anti-sarco.
00:15:40 Votre rancœur, votre ressentiment…
00:15:42 – Non mais c'est vous qui êtes…
00:15:44 – On est même dans un rapport de haine quand je vous écoute.
00:15:46 – Mais vous plaisantez.
00:15:47 – Non je ne plaisante pas, je vous vois sortir de vos gonds à chaque fois.
00:15:50 – Mais c'est vous qui êtes un inconditionnel ignorant de la réalité judiciaire.
00:15:55 – Ah ben oui, voilà.
00:15:56 Écoutez, Philippe, moi je vais vous dire toujours la même chose,
00:16:00 je suis sans doute un ignorant de la situation judiciaire.
00:16:03 Je souhaite qu'une chose dans ma petite vie, ne jamais avoir affaire à la justice.
00:16:07 – Mais c'est mieux que de vous faire la haine.
00:16:08 – Je termine, je termine, quand je vois sur les mêmes faits,
00:16:11 et je vous dis toujours la même chose, les mêmes faits,
00:16:14 qu'un coup Bernard Tapie est condamné et un coup il est relaxé,
00:16:19 sur les mêmes faits, je me dis, je termine que, mon Dieu,
00:16:24 que je n'ai jamais affaire à la justice de notre pays.
00:16:26 – Vous voulez supprimer l'appel ?
00:16:27 – Pas du tout, ça veut simplement dire que, et je ne fais le procès de personne,
00:16:30 c'est que, en fonction de ceux qui jugent, ils ont parfois une vision différente.
00:16:35 – Pascal Dupont-Moritime.
00:16:36 – C'est tout, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:16:38 – Pascal Dupont-Moritime.
00:16:39 – Et l'affaire Tapie le monte, mais j'avais parlé également de l'affaire Tron.
00:16:43 Qu'est-ce qui avait changé dans l'affaire Tron ?
00:16:45 – Ni.
00:16:46 – Rien, c'était les mêmes faits, une fois il est trois ans en taule,
00:16:49 le lendemain il est acquitté, c'était les mêmes faits que je sache.
00:16:52 – Et alors ?
00:16:53 – Et alors, je préfère ne jamais avoir affaire à la justice, point.
00:16:55 – Alors l'affaire Tron c'est un procès d'assises, donc c'est un juré public.
00:16:58 – Oui, mais peu importe d'ailleurs, et je pourrais multiplier.
00:17:02 – Mais moi je suis d'accord.
00:17:03 – C'est tout ce que je vous dis, c'est-à-dire que un autre tribunal
00:17:06 aurait pu acquitter Nicolas Sarkozy.
00:17:09 – Et ça me démontre qu'en partant de justice c'est ma baisse.
00:17:11 – Vous donnez l'impression qu'il y a une magistrate qui a pris une décision.
00:17:15 Vous avez un peu oublié que dans cette affaire vous avez un parquet
00:17:18 qui avait requis le renvoi, des juges d'instruction qui l'ont validé,
00:17:21 un nombre de recours incalculable devant la chambre d'instruction
00:17:25 où à chaque fois vous avez une collégialité de magistrats
00:17:27 qui validaient les actes de procédure, un jugement en première instance
00:17:30 qui a condamné avec trois magistrats, effectivement un appel,
00:17:34 et un jugement en appel qui confirme la décision de première instance.
00:17:37 Donc il ne faut peut-être pas limiter cette décision à une magistrate.
00:17:40 – Je n'en dis ce qui me convient pas.
00:17:42 – Vous avez peut-être envie de dire qu'ils sont tous anti-Nicolas Sarkozy.
00:17:45 – Mais je ne dis pas ça, je n'ai pas non plus dit ça.
00:17:48 – Quand on dit qu'ils sont lâches, qu'ils n'ont pas de courage et tout,
00:17:50 je ne suis pas sûre que…
00:17:51 Je pense qu'il y en a d'autres qui ont fait des interviews pour répondre.
00:17:53 – Franchement je n'ai pas dit cela.
00:17:54 – On peut quand même dire, et on va changer de sujet.
00:17:58 Noémie, si vous me permettez, on peut quand même dire que depuis 10 ans,
00:18:01 depuis que Nicolas Sarkozy a été battu effectivement
00:18:04 par une majorité de Français à l'élection présidentielle,
00:18:07 depuis 10 ans il y a quand même un certain nombre
00:18:10 dans le monde de la magistrature, il y a quand même une sorte de volonté
00:18:14 qui s'est manifestée de manière, je dirais pour certains absolument déterminée,
00:18:19 pour d'autres peut-être simplement de satisfaction,
00:18:22 de se venger d'un président qui avait à un moment donné…
00:18:25 – Des petits pois.
00:18:26 – De se venger des petits pois.
00:18:28 – Mais ça n'existe pas ça.
00:18:29 – Ça ne peut pas exister dans l'âme humaine.
00:18:31 – Ça a infusé.
00:18:32 – Ça ne peut pas exister.
00:18:33 – Si vous permettez, monsieur Philippe, si tu permets,
00:18:36 ça a infusé dans la tête d'un certain…
00:18:38 Et regardez, on a cherché systématiquement tout, et on n'a pas fini,
00:18:42 là on est au milieu d'une affaire qui va suivre encore son cours
00:18:46 avec au moins deux étapes, mais il y en a d'autres,
00:18:48 il y en a une prochaine qui se profile sur l'affaire du financement de Kadhafi, etc.
00:18:55 Les magistrats rêvent de se payer Sarkozy, mais ils n'y arriveront pas.
00:19:03 – Mais les magistrats n'ont pas créé les procédures qu'on reproche à Nicolas Sarkozy.
00:19:08 – Bon, Philippe, Philippe, Philippe, dans une procédure,
00:19:13 vous avez un juge d'instruction qui a signé, l'autre qui n'a pas signé, c'est dans quelle…
00:19:16 – Dans l'affaire Big Malion.
00:19:17 – Dans l'affaire Big Malion, vous vous rendez compte, mais vous dites une fois,
00:19:19 mais vous n'avez pas… Vous vous rendez compte de ce que vous me dites ?
00:19:22 – Eh bien c'est celui qui a signé qui est valable, en le…
00:19:26 – Ah oui, et l'autre…
00:19:27 – De mon point de vue.
00:19:28 – Ah bah évidemment, puisque vous êtes un anti-sarkoziste primaire,
00:19:30 mais ça vous regarde, mais vous avez le droit.
00:19:32 – Un anti-sarkoziste primaire qui réclame le retour des peines planchées,
00:19:36 qui a dit que sa compagnie de 2007 était extraordinaire.
00:19:39 – Mais Philippe Béger, l'affaire Big Malion, l'affaire Big Malion,
00:19:41 donc vous avez deux juges d'instruction, il y en a un qui trouve qu'il ne faut pas renvoyer,
00:19:44 et l'autre qui trouve qu'il faut renvoyer.
00:19:46 – Pour une fois, ça s'est produit, oui.
00:19:47 – Mais j'entends bien ce que vous dites, mais ça ne vous étonne pas, quoi ?
00:19:50 – Ça peut m'étonner.
00:19:51 – Mais il peut y avoir des désaccords.
00:19:52 – Mais ce n'est plus des divergences, ce n'est plus des divergences,
00:19:54 il y en a un qui trouve que ça ne vaut pas un procès, l'autre qui trouve que ça vaut un procès.
00:19:57 – Mais après vous avez des rencours, Pascal, donnez pas…
00:19:59 – Mais enfin, bon sang de bois, ce que je dis…
00:20:02 – Mais j'ai compris.
00:20:03 – Donc il y a quelqu'un qui a bossé sur un dossier pendant des années
00:20:06 qui trouve qu'il ne faut pas renvoyer,
00:20:08 l'autre qui a bossé sur des années qui trouve qu'il faut renvoyer.
00:20:11 Ça ne vous interpelle pas.
00:20:13 – Vous êtes si simpliste dans la vie intellectuelle, Pascal.
00:20:17 – Alors je suis simpliste ?
00:20:18 – Non, mais je veux vous montrer que même à votre sujet…
00:20:21 – Bah moi ça m'interpelle.
00:20:22 – Que même à votre sujet, vous avez des gens qui vous adorent, d'autres qui vous discutent.
00:20:28 Et je les défends.
00:20:29 Et on pourrait considérer que c'est celui qui vous discute qui a raison.
00:20:33 Alors que je pense l'inverse.
00:20:35 – On va écouter, bon tout ça n'est pas très grave,
00:20:37 on va écouter de nouveau Madame Lafon, je vais vous dire qu'elle est jaune,
00:20:40 mais j'espère, en plus avec ce que je dis parfois sur la justice,
00:20:42 que jamais j'aurai affaire à elle, parce qu'évidemment si je me retrouve devant un magistrat,
00:20:45 il va me dire…
00:20:46 – Mais nous, Pascal…
00:20:48 – Mais je ne serai pas encore à la fois.
00:20:50 – Vous auriez affaire à la justice, je pense que vous vous apercevriez
00:20:55 que parfois vous êtes un peu sommaire à tout.
00:20:58 – Mais c'est possible, je peux vous dire, comme ça ne m'est jamais arrivé, mais c'est possible.
00:21:02 – D'ailleurs ça n'arrivera pas dans la mesure où vous êtes virginale.
00:21:05 – Oui, comme l'avait dit Benoît Hamon, si on a rien à se reprocher…
00:21:08 – Oui, sur ce plan-là, oui, en tout cas, oui.
00:21:12 Parce que ma hantise, ça c'est effectivement de me retrouver…
00:21:16 – Non, je rappelle cette phrase de Benoît Hamon, magnifique,
00:21:18 si on n'a rien à se reprocher, on n'a pas à craindre d'être écouté.
00:21:21 C'est la définition du totalitarisme.
00:21:23 – Bon, écoutez, en tout cas, moi je trouve que c'est un sujet intéressant.
00:21:29 Que me dit Marine ? Marine, vous ?
00:21:31 Allez, écoutez Jacqueline Lafon une deuxième fois sur un problème de droit.
00:21:35 – Je pense que cette décision fait fi de tous les problèmes de droit
00:21:41 qui se posent dans cette affaire, parce que je pense que c'est une décision
00:21:44 qui bafoue des principes fondamentaux.
00:21:46 – La cour d'appel ne respecte pas le droit ? C'est ce que vous nous dites ?
00:21:49 – Ecoutez, ce sont des choses qui arrivent, c'est d'ailleurs bien la raison
00:21:52 pour laquelle il existe une cour de cassation.
00:21:54 Et que cette cour de cassation est parfois amenée à casser
00:21:57 des décisions de juridiction de cour d'appel.
00:21:59 Et nous considérons que dans ce dossier-là, il y a eu effectivement
00:22:04 une condamnation très sévère, qui est d'ailleurs allée au-delà
00:22:07 des réquisitions du parquet général, qui l'était déjà,
00:22:10 pour des faits qui sont contestés et qui ne reposent sur aucune preuve,
00:22:15 mais exclusivement sur des conversations, des bribes de conversation
00:22:20 entre un avocat et son client, ce qui pose un problème fondamental.
00:22:23 Nous avons un principe fondamental dans toutes les démocraties
00:22:26 qui se respectent, qui est le principe de la protection du secret
00:22:30 des conversations entre un avocat et son client.
00:22:33 Et nous avons une décision qui pense pouvoir décrypter
00:22:38 ce que le président Nicolas Sarkozy aurait pensé,
00:22:42 non pas ce qu'il aurait fait, mais ce que la cour pense qu'il aurait pensé.
00:22:46 Et en fait, on a une condamnation pour corruption,
00:22:49 non pas pour des faits, mais pour des choses que la cour suppose
00:22:52 que le président aurait envisagé.
00:22:54 On a terminé sur le débat, simplement maintenant les faits,
00:22:56 si j'ose dire. Cour de cassation, c'est quand ?
00:22:58 Pourvoir en cassation, c'est un délai de 12 à 18 mois.
00:23:00 Que du droit ?
00:23:02 Absolument, sur le droit.
00:23:05 Et en attendant, les peines sont suspendues,
00:23:07 donc pas de brassée électronique, pas d'interdiction d'exercer
00:23:10 pour tirer yard-zog.
00:23:12 Et droit civique, c'est infamant, c'est quand même la dignité nationale
00:23:16 qu'on propose à Nicolas Sarkozy.
00:23:18 Mais encore une fois, c'est le législateur qui décide que pour la corruption,
00:23:22 vous pouvez priver des droits civils et civiques.
00:23:24 La corruption, elle n'a pas eu lieu, la corruption.
00:23:27 Nous sommes d'accord.
00:23:29 M. Aziber, quelque chose comme ça.
00:23:31 Mais même personne n'a influé, Monaco, personne n'a dit qu'il y avait eu...
00:23:37 En fait, en dehors de cette conversation, il n'y a rien eu.
00:23:43 C'est-à-dire qu'il n'y a pas un fait qui montre que ce dont ils ont parlé
00:23:46 a été mis en place. J'ai bien compris.
00:23:48 Il a cherché à obtenir des renseignements auprès de magistrats de la Cour de cassation
00:23:51 et je répète que l'inf...
00:23:53 Ça veut dire quoi, il a cherché ?
00:23:55 M. Aziber a contacté des magistrats de la Cour de cassation
00:23:58 qui travaillaient sur le dossier Bettencourt.
00:24:01 Nicolas Sarkozy dit dans une conversation avec Thierry Herzog
00:24:04 "moi j'y vais, je vais le faire monter, je vais le faire".
00:24:06 Il y a des éléments dans ces conversations.
00:24:08 Alors maintenant, ce que vous m'avez dit tout à l'heure,
00:24:10 la Cour européenne des droits de l'homme ne condamne pas forcément...
00:24:15 Il est arrivé que la Cour européenne des droits de l'homme
00:24:17 dise que les écoutes étaient valables...
00:24:19 Entre un avocat et son client.
00:24:21 En plus, ils ont dit, la Cour de cassation a dit cette chose extraordinaire.
00:24:24 On ne savait pas que Thierry Herzog était l'avocat de Nicolas Sarkozy
00:24:28 pour justifier l'écoute.
00:24:30 Toute la France était au courant, sauf la Cour de cassation, c'est ça ?
00:24:33 Pascal...
00:24:34 Sur les écoutes.
00:24:35 Vous admettez tout de même qu'une écoute qui démontre
00:24:39 la préparation d'une infraction,
00:24:42 avec ensuite un faux nom qui démontre aussi que pose un problème.
00:24:47 D'accord, mais les moyens mis en place pour faire...
00:24:50 Il n'y a pas autre chose à faire, bien sûr, en France.
00:24:52 Les moyens qui ont été...
00:24:54 C'est combien de magistrats qui ont travaillé sur ces dossiers ?
00:24:56 Combien dans le Quai d'Art ?
00:24:57 Combien de temps pour une affaire comme celle-là ?
00:24:59 Mais elle n'est pas dérisoire, Pascal.
00:25:01 Non, pour vous non, manifestement.
00:25:03 Il s'agit de rendre une décision infamante pour un président de la République.
00:25:09 Ce n'est pas grand-chose.
00:25:11 Vous trouvez que ce qui a pu être commis par un ancien président
00:25:15 c'est dérisoire dans une démographie ?
00:25:17 Quand c'est pas avéré, c'est dérisoire, oui.
00:25:19 Oui, effectivement, ça ne me paraît pas...
00:25:21 Alors là, j'espère ne pas être taxé de malveillance
00:25:25 lorsque je dis que ça n'est pas dérisoire.
00:25:27 Que Nicolas Sarkozy dise à son avocat
00:25:29 "Est-ce qu'on pourrait savoir comment ça se passe ?"
00:25:32 "Est-ce qu'on peut se renseigner pour savoir ce que va dire la Cour de cassation sur le dossier ?"
00:25:36 Ça ne me paraît pas effectivement...
00:25:38 Ah oui, ça me paraît même plutôt humain, je pensais que tout le monde ferait ça.
00:25:42 J'espère que si un jour vous passez devant quelques juridictions,
00:25:45 vous ne serez pas victime de choses...
00:25:47 Pardon ?
00:25:48 Non, je dis que c'est bénin.
00:25:50 Oui.
00:25:51 Mais quand on songe à tous ceux qui ont commis des crimes de sang
00:25:55 et qui ne vont jamais être condamnés
00:25:57 et aucune indignité nationale...
00:26:00 La pause.
00:26:01 Ça effectivement, il y a de quoi se donner.
00:26:03 On a terminé sur ce sujet.
00:26:04 Restez avec nous, c'est l'ascension.
00:26:06 Vous vous êtes peut-être levé un peu plus tard aujourd'hui
00:26:10 parce que vous ne travaillez pas, contrairement à nous.
00:26:14 On va parler de Cannes et restez avec nous
00:26:17 parce qu'on va écouter Johnny Depp et Maiouane sur Jeanne Dubary.
00:26:21 C'est vraiment extrêmement intéressant.
00:26:23 Ce qu'ils ont dit hier sur leur film, sur l'affaire #MeToo,
00:26:26 sur le boycott que subit Johnny Depp
00:26:29 et puis la réaction de ces actrices
00:26:33 qui sont montées au créneau pour fustiger la présence précisément de Johnny Depp à Cannes.
00:26:38 À tout de suite.
00:26:39 Je salue Elodie Huchard qui nous a rejoints
00:26:45 et on parlera évidemment politique dans une seconde,
00:26:47 ce qui nous changera des 25 premières minutes, bien sûr,
00:26:50 puisqu'on n'a pas du tout parlé politique.
00:26:52 Je vais remercier Noémie Schultz, toujours précise,
00:26:56 sur les sujets juridiques.
00:26:58 Nous avons parfois quelques échanges,
00:27:00 mais c'est vrai que vous étiez au procès, que je n'y étais pas.
00:27:03 Mais surtout, je n'apporte pas de commentaire de la décision.
00:27:06 Je remets les choses dans le contexte.
00:27:08 Personne ne commente jamais, bien sûr.
00:27:10 On a le droit de commenter en plus.
00:27:12 On a le droit de commenter.
00:27:14 La différence, c'est que les gens qui ont jugé
00:27:16 se sont plongés dans un dossier de milliers de pages
00:27:18 et les commentateurs n'ont lu des retranscriptions.
00:27:21 Le principe, on dit ce que les gens ont dit,
00:27:23 on n'a pas le droit de commenter.
00:27:25 - On ne peut pas trouver une pièce dans la machine antisarcosiste.
00:27:28 - Ils sont chevouillants.
00:27:30 - Avec des limites.
00:27:32 - Je suis une bilgère, si vous voulez.
00:27:34 - Bien sûr, le seul qui connaît est taxé de malveillance,
00:27:37 mais les ignorants, eux, ils sont formidables.
00:27:40 - Vous connaissez quoi au dossier ?
00:27:42 - Non, non, je ne parle pas.
00:27:44 - Si je le parle comme tel.
00:27:46 - J'arrête.
00:27:48 - Vous y étiez, vous, au procès ?
00:27:50 - Vous avez déjà eu la discussion.
00:27:52 - La grande différence, c'est que moi,
00:27:54 je n'ai jamais été pareil.
00:27:56 - Pascal !
00:27:58 - Ne m'imitez pas.
00:28:00 - J'imite Philippe Béliard parfois,
00:28:02 mais on parlera avec la voix tout à l'heure,
00:28:04 et on parlera des imitateurs.
00:28:06 - Quelle horreur, le cheveu sur la langue,
00:28:08 je vais entendre tout ça.
00:28:10 - Non, jamais.
00:28:12 - Vous êtes délicat avec moi.
00:28:14 - Vous rigolez, la voix, elle est reconnaissable,
00:28:17 votre voix, au contraire.
00:28:19 - Oui, mais parfois...
00:28:21 - Une voix, ce qui est intéressant,
00:28:23 c'est que vous avez une voix très importante.
00:28:25 - La première fois qu'il a parlé,
00:28:27 on a dû lui dire "vous parlez mal",
00:28:29 et c'est une voix reconnaissable.
00:28:31 - Magnifique.
00:28:33 - On va écouter la petite Berthaud,
00:28:35 Audrey Berthaud, c'est la jeune.
00:28:37 Elle va nous donner les infos.
00:28:39 - L'auteur présumé de la fusillade
00:28:41 de Villerue a été mis en examen
00:28:43 pour tentative d'assassinat et écroué.
00:28:45 Des renforts de la gendarmerie sont arrivés hier
00:28:47 dans cette petite ville de Meurthe-et-Moselle.
00:28:49 L'auteur présumé de la fusillade
00:28:51 est un délinquant multirécidiviste
00:28:53 et la fusillade, pour rappel,
00:28:55 avait fait cinq blessés, dont trois graves, samedi.
00:28:57 L'Education nationale a signé un accord
00:28:59 sur la mixité sociale à l'école
00:29:01 avec l'enseignement catholique.
00:29:03 Le privé sous contrat s'engage notamment
00:29:05 à augmenter la part de ses élèves boursiers,
00:29:07 mais pour autant, cet engagement est sans obligation.
00:29:09 Le plan du ministre de l'Education nationale
00:29:11 n'impose rien, il laisse la main
00:29:13 aux acteurs sur le terrain.
00:29:15 Et puis, vous comptez peut-être
00:29:17 prendre la route ce matin pour profiter
00:29:19 de ce long week-end de l'ascension.
00:29:21 Les routes risquent d'être particulièrement chargées
00:29:23 toute la fin de semaine, vous le voyez.
00:29:25 Aujourd'hui, c'est rouge dans le sens des départs.
00:29:27 Dimanche, c'est noir dans le sens des retours.
00:29:29 - Le père de Yannick Neuvin,
00:29:31 aujourd'hui, figurez-vous.
00:29:33 On va lui souhaiter...
00:29:35 Et puis, c'est 40 ans, comme vous le savez,
00:29:37 de Roland-Garros, 5 juin 1983.
00:29:39 - Oui. - Ouverture de l'équipe.
00:29:41 - Il a donné une interview au Cameroun.
00:29:43 - À Jacques Vendrehou. - À Vendrehou.
00:29:45 - Et il sera avec nous, Vendrehou, on le salue.
00:29:47 C'est l'anniversaire de Bernadette Chirac, également.
00:29:49 Donc, on leur souhaite à tous les deux
00:29:51 bon anniversaire.
00:29:53 Cannes, ça m'intéresse, Cannes. Pourquoi?
00:29:55 Parce que Johnny Depp est à la fûte de Jeanne Du Barry,
00:29:57 avec Maïwenn.
00:29:59 Et mardi soir, il a reçu
00:30:01 une standing ovation lors de la soirée
00:30:03 d'ouverture de la 76e édition
00:30:05 du Festival de Cannes.
00:30:07 Et évidemment, ça fait beaucoup réagir
00:30:09 après la projection de son nouveau film.
00:30:11 Il est sur la croisette.
00:30:13 Alors, il y a une pétition, il y a une tribune
00:30:15 qui dénonce une complaisance du 7e art
00:30:17 vis-à-vis des agresseurs sexuels.
00:30:19 Les signataires soulignent
00:30:21 que le cinéma français intègre un système dysfonctionnel
00:30:23 qui broie et anéantit.
00:30:25 Un système basé sur les principes de domination
00:30:27 et de silenciation.
00:30:29 Nous subissons bien trop souvent
00:30:31 des agressions sexuelles, du harcèlement moral
00:30:33 et du racisme au sein même de nos lieux de travail.
00:30:35 Lorsque nous avons le courage de parler
00:30:37 ou demander de l'aide, nous nous entendons
00:30:39 trop souvent dire "tais-toi, s'il te plaît"
00:30:41 pour la vie du film.
00:30:43 Il arrive même que des producteurs, productrices
00:30:45 soient prêts à acheter notre silence.
00:30:47 Ces formes de violence sont partie de notre quotidien.
00:30:49 Julie Gaillet a notamment
00:30:51 signé cette...
00:30:53 - Pétition.
00:30:57 - Exactement.
00:30:59 Et parallèlement,
00:31:01 vous avez effectivement un tweet
00:31:03 de Sandrine Rousseau
00:31:05 que vous allez voir.
00:31:07 Sandrine Rousseau qui a écrit "Polanski,
00:31:09 "Deb, Depardieu, Besson, toujours applaudi, ovationné,
00:31:11 "Adèle Hénet, critiqué, bonne journée surtout."
00:31:13 Ce qui m'ennuie là-dedans, c'est que,
00:31:15 par exemple, Luc Besson, il a été
00:31:17 innocenté.
00:31:19 Il y a un non-lieu. Ce qui m'ennuie, c'est que
00:31:21 Johnny Depp, il a gagné son procès.
00:31:23 - Que Polanski, sa victime, lui a pardonné.
00:31:25 - C'est ça qui est quand même très ennuyeux
00:31:27 dans ces sujets aujourd'hui.
00:31:29 Et d'ailleurs, Maïwenn aurait rencontré
00:31:31 M. Plenel et
00:31:33 ce serait mal passé, paraît-il,
00:31:35 dans un restaurant, si c'est vrai.
00:31:37 Maïwenn est la queen.
00:31:39 - Elle l'admet ?
00:31:41 - Non mais ce n'est pas bien.
00:31:43 - C'est la queen. - Ce n'est pas bien de prendre un comportement de ce type-là avec un journaliste.
00:31:45 On peut pas... Non.
00:31:47 - Non, non, non.
00:31:49 - Non, non.
00:31:51 - Vous pouvez apprécier ou pas ce que je vais vous faire.
00:31:53 - Ce n'est pas bien, mais je...
00:31:55 - Je ne me comporte pas comme ça avec un journaliste.
00:31:57 - Avec quiconque, d'ailleurs.
00:31:59 - Oui, alors, le mot "journaliste" et "M. Plenel", c'est peut-être deux mots qui sont...
00:32:01 - On ne peut pas regretter la violence de l'autre côté.
00:32:03 - Et de l'autre, lui...
00:32:05 - Il est plus militant que journaliste, mais...
00:32:07 - J'entends, mais je peux comprendre.
00:32:09 Je peux comprendre Maïwenn,
00:32:11 puisque Maïwenn a été la femme de Luc Besson.
00:32:15 - Oui, c'est vrai.
00:32:17 - Et que Mediapart, visiblement, avait fortement attaqué Luc Besson,
00:32:19 qui aujourd'hui...
00:32:21 - Vous avez raison.
00:32:23 - Je ne sais pas si on dit "innocenté", "non lieu", etc.
00:32:25 Je peux comprendre un acharnement
00:32:27 quand quelqu'un, justement,
00:32:29 vous parliez de la justice tout à l'heure...
00:32:31 - Ça ne justifie pas le crachat.
00:32:33 - Mais vous n'avez aucune violence,
00:32:35 il faut condamner toute violence.
00:32:37 Nous sommes parfaitement d'accord.
00:32:39 - Mais je voudrais qu'on écoute Johnny Depp,
00:32:41 parce qu'hier, il a été interrogé.
00:32:43 Et c'est très intéressant, aussi,
00:32:45 l'espace médiatique.
00:32:47 Par exemple, Télérama a parlé
00:32:49 de la conférence de presse lunaire de Johnny Depp.
00:32:51 Elle n'est pas du tout lunaire, en fait.
00:32:53 Elle n'est pas du tout lunaire.
00:32:55 Ce qu'il dit, c'est très intéressant et très intelligent.
00:32:57 Mais quand on dit "lunaire", déjà, on se positionne.
00:32:59 Mais bon, c'est Télérama.
00:33:03 - Alors, est-ce que j'ai l'impression d'être boycotté ?
00:33:05 Eh bien, non, pas du tout.
00:33:07 Je n'ai pas l'impression d'être boycotté par Hollywood.
00:33:13 Parce que je ne pense pas du tout à Hollywood.
00:33:17 Peu m'importe.
00:33:19 Je n'ai pas vraiment besoin d'Hollywood moi-même.
00:33:23 Nous sommes à une époque assez étrange,
00:33:31 curieuse.
00:33:33 Tout le monde aimerait être soi-même,
00:33:37 mais personne ne le peut.
00:33:39 Parce qu'il faut se conformer
00:33:41 aux personnes qu'on envoie de soi.
00:33:43 Si vous voulez vivre ce genre de vie,
00:33:45 je vous souhaite ce qu'il y a de mieux.
00:33:47 Moi, je serai de l'autre côté, quelque part.
00:33:49 Ceux d'entre vous qui ont lu
00:33:59 quelque chose depuis 5 ou 6 ans,
00:34:01 en ce qui me concerne, en ce qui concerne ma vie,
00:34:07 vous avez lu de la fiction,
00:34:15 rédigée de façon fantastique
00:34:19 et horrible.
00:34:21 - Et je rappelle effectivement qu'il a gagné son procès
00:34:23 en diffamation contre Amber Heard.
00:34:25 Eugénie Basté.
00:34:27 - C'est intéressant ce cas, Johnny Depp.
00:34:29 On voit qu'on est dans une affaire
00:34:31 extrêmement complexe d'un rapport d'un couple
00:34:33 entre Johnny Depp et sa femme,
00:34:35 enfin son ex-femme,
00:34:37 où il y avait de la violence des deux côtés.
00:34:39 Lui a gagné en diffamation, elle aussi.
00:34:41 Il a dû payer 10 millions, elle 2.
00:34:43 Non, l'inverse. 2 millions, elle 2, elle 10.
00:34:45 On voit que c'est une affaire extrêmement complexe.
00:34:47 Il y a eu un procès très médiatique,
00:34:51 mais les féministes ont décidé, une bonne fois pour toutes,
00:34:53 qu'il était coupable et qu'elle était innocente.
00:34:55 Donc on voit ce schéma extrêmement binaire,
00:34:57 qui est le schéma "me too-iste" sur cette affaire,
00:34:59 sans voir la complexité et la profondeur des choses.
00:35:01 Et le cinéma français embraye parce que...
00:35:03 - Et Hollywood d'abord.
00:35:05 - Oui, d'abord Hollywood, mais le cinéma français
00:35:07 souffre d'un complexe d'infériorité par rapport à Hollywood permanent
00:35:09 et ils veulent leur "me too" à la française absolument.
00:35:11 Ils ont essayé avec Polanski,
00:35:13 maintenant ils essayent avec Maywein et Johnny Depp.
00:35:15 Et on voit cette espèce d'hystérie
00:35:17 à Cannes en ce moment,
00:35:19 qui à mon avis manifeste
00:35:21 cette espèce de complexe français.
00:35:23 Donc on est en retard par rapport aux Américains,
00:35:25 il faut absolument qu'on ait notre "me too" à la française,
00:35:27 sauf que ça ne marche pas, ça ne prend pas.
00:35:29 Et une frange du cinéma français
00:35:31 est extrêmement dans le ressentiment par rapport à ça.
00:35:33 Et moi je trouve que c'est un cirque absolument odieux.
00:35:35 Et il n'y a aucune raison
00:35:37 que Johnny Depp n'ait pas le droit de monter les marches à Cannes.
00:35:39 - Le "me too" à la française
00:35:41 n'a peut-être pas fonctionné
00:35:43 dans le milieu cinématographique,
00:35:45 au regard des noms que vous avez donnés.
00:35:47 Il peut y avoir des sujets,
00:35:49 des cas sur lesquels
00:35:51 il y a des choses qui circulent.
00:35:53 Mais moi je pense toujours que la réponse
00:35:55 doit être judiciaire,
00:35:57 il ne peut y en avoir aucune autre.
00:35:59 Mais le "me too" français a fonctionné
00:36:01 à l'échelle de la société, et tant mieux.
00:36:03 Parce que la période d'avant "me too",
00:36:05 je n'en ai aucune nostalgie
00:36:07 par rapport à ce que ça a permis dans la société.
00:36:09 - Sauf que "me too" aux Etats-Unis
00:36:11 est né dans le milieu du cinéma,
00:36:13 et est né à Hollywood,
00:36:15 c'est un phénomène hollywoodien,
00:36:17 au départ de l'élise hollywoodienne,
00:36:19 une partie des actrices françaises
00:36:21 voudraient à tout prix avoir leur "me too" à la française,
00:36:23 et elles n'y parviennent pas.
00:36:25 Parce que la société française résiste,
00:36:27 et le monde de la culture résiste,
00:36:29 à l'hystérisation "me too" anglo-saxonne.
00:36:31 Et je crois que c'est ça le nœud du problème.
00:36:33 - Je suis frappé,
00:36:35 Pascal,
00:36:37 je vous rejoins, d'abord,
00:36:39 une volonté de ne tenir,
00:36:41 ou vous venez de le dire,
00:36:43 aucun compte des réalités judiciaires,
00:36:45 et des conséquences,
00:36:47 il est frappant de voir
00:36:49 à quel point ces militantes
00:36:51 portent sur les réalités
00:36:53 complexes des couples,
00:36:55 un point de vue totalement hémiplégique.
00:36:57 Elles n'admettent,
00:36:59 par exemple pour Johnny Depp,
00:37:01 absolument pas que c'est un rapport
00:37:03 réciproque des tensions.
00:37:05 - Elle a été violente aussi,
00:37:07 a eu des comportements
00:37:09 complètement fous,
00:37:11 comme Johnny Depp aussi,
00:37:13 les deux ont eu des comportements
00:37:15 de séradicons, de hystérie violente.
00:37:17 - Dans leur état d'esprit,
00:37:19 la femme disparaît,
00:37:21 elle est néantisée dans la petite responsabilité
00:37:23 qu'elle pourrait avoir
00:37:25 dans la commission de certaines choses discrètes.
00:37:27 - Dans le wookisme américain,
00:37:29 il y a un différent
00:37:31 entre un homme et une femme,
00:37:33 systématiquement, on doit prendre position,
00:37:35 quelle que soit l'affaire,
00:37:37 c'est le cas pour l'affaire de Johnny Depp,
00:37:39 on doit prendre position pour la femme.
00:37:41 - Et c'est sujet, ça peut donner l'affaire Marie-Claude Pinard.
00:37:43 - Je ne dis pas que dans tous les cas,
00:37:45 les deux m'ont raison,
00:37:47 je dis que eux prennent une attitude
00:37:49 totalement manichéenne.
00:37:51 - Je vous répète, moi ce qui m'intéresse,
00:37:53 c'est le tweet
00:37:55 de Sandrine Rousseau,
00:37:57 parce qu'il est révélateur d'une époque,
00:37:59 on peut le revoir d'ailleurs, ce tweet.
00:38:01 Elle cite quatre noms,
00:38:03 elle cite Besson,
00:38:05 je répète,
00:38:07 Luc Besson,
00:38:09 il a vécu
00:38:11 pendant des années
00:38:13 avec ce soupçon
00:38:15 au-dessus
00:38:17 de lui, de viol,
00:38:19 il était accusé de viol,
00:38:21 il y a un non-lieu.
00:38:23 - Absolument.
00:38:25 - Donc quand vous êtes responsable politique,
00:38:27 on parle de la violence en permanence,
00:38:29 mais désigner Luc Besson
00:38:31 comme un violeur
00:38:33 alors qu'il ne l'est pas,
00:38:35 c'est le mettre en danger personnellement.
00:38:37 C'est le même esprit que Mme Tondelier,
00:38:39 qui nous explique que moi je suis sexiste,
00:38:41 que je suis raciste, etc.
00:38:43 Elle nous met en danger.
00:38:45 C'est-à-dire que quelqu'un dans la rue
00:38:47 peut venir à un esprit...
00:38:49 - On ne peut pas nous exagérer.
00:38:51 - Mais bien sûr que si.
00:38:53 - Je ne pense pas que Luc Besson
00:38:55 va être agressé.
00:38:57 C'est Maïwenn qui a agressé Louis Pleynel.
00:38:59 Mais attendez Pascal,
00:39:01 je pense que ce n'est pas pour rien
00:39:03 que #MeToo a surgi dans le milieu du cinéma.
00:39:05 C'est aussi un milieu très gauchiste,
00:39:07 très donneur de leçons,
00:39:09 très "je fais la morale",
00:39:11 mais où il y a une espèce de libération sexuelle absolue
00:39:13 et où les hommes ne se comportent pas très bien avec les femmes.
00:39:15 J'ai des témoignages d'amis qui travaillent dans le cinéma
00:39:17 et c'est vrai que pendant longtemps,
00:39:19 on se croyait autorisés à se taper la petite jeunette.
00:39:21 Les femmes trouvaient leur avantage
00:39:23 et ça leur permettait aussi,
00:39:25 quand on couchait avec les réalisateurs,
00:39:27 de monter dans la hiérarchie.
00:39:29 C'est un milieu aussi très spécifique.
00:39:31 - De manière que vous savez...
00:39:33 - Il y avait eu de la violence,
00:39:35 il y avait eu de la violence.
00:39:37 - Ce milieu du cinéma,
00:39:39 ce n'est pas pour rien que #MeToo est né dans le milieu du cinéma.
00:39:41 C'est un milieu où il y a effectivement...
00:39:43 C'est un bâclage de la libération sexuelle absolue.
00:39:45 - Aujourd'hui, François Truffaut serait accusé
00:39:47 de harcèlement.
00:39:49 L'homme qui aimait les femmes,
00:39:51 ça ne pourrait plus passer à la télévision.
00:39:53 Ça ne pourrait même plus être produit.
00:39:55 Ça serait un harceleur.
00:39:57 - Le mépris de Godard a été débranché
00:39:59 par les étudiantes d'une école de cinéma.
00:40:01 - Bien sûr.
00:40:03 - Après, on va parler d'Adèle Haenel.
00:40:05 - Sur le tweet de Sandrine Rousseau,
00:40:07 c'est exactement la manière qu'ils ont de faire.
00:40:09 On cible des gens.
00:40:11 La présomption d'innocence n'existe pas.
00:40:13 Quand c'est avant le procès, de toute façon,
00:40:15 la personne est déjà coupable.
00:40:17 Quand c'est après, c'est la justice qui s'est trompée.
00:40:19 C'est toujours une volonté de cibler des gens
00:40:21 et de les mettre en danger.
00:40:23 À chaque fois qu'on cible, comme Marine Tendelier,
00:40:25 il y a des confrères qui sont sur le terrain.
00:40:27 Elles se foutent de savoir si en manifestation,
00:40:29 ils vont se faire agresser comme ça arrive souvent.
00:40:31 - Vous êtes contre Mme Tendelier ?
00:40:33 - Je pense. Je ne sais pas si ça tombe sous le coup de la loi.
00:40:35 Quand on traite quelqu'un de raciste et de sexiste,
00:40:37 ça tombe sous le coup de la loi ?
00:40:39 - Oui.
00:40:41 - Franchement, c'est trop grave, me semble-t-il.
00:40:43 Je fais cette émission depuis 7 ans.
00:40:45 Je n'ai jamais traité quelqu'un de raciste.
00:40:47 - Réactionnaire, ça ne me gêne pas.
00:40:49 - Je n'ai jamais...
00:40:51 - Il y a encore un raciste et un autre sexiste.
00:40:53 - Oui, mais elles nous accusent tous, collectivement.
00:40:55 - Bien sûr.
00:40:57 - Tous ceux qui sont sur ce plateau.
00:40:59 - Bien sûr.
00:41:01 - Du matin au soir.
00:41:03 - Vous êtes quelqu'un d'extrême droite.
00:41:05 Vous avez dirigé Europe 1.
00:41:07 Vous avez dirigé TF1.
00:41:09 - Mais c'est sans doute parce que j'étais raciste
00:41:11 et d'extrême droite que j'ai eu ces postes-là.
00:41:13 - Exactement. Vous avez une carrière.
00:41:15 Vous faites partie des gens qui ont une carrière
00:41:17 quand même intéressante.
00:41:19 - Non, mais ça ne fait rien.
00:41:21 Aujourd'hui, je suis raciste et d'extrême droite
00:41:23 puisque Mme Tendelier le dit.
00:41:25 Et qu'on ne réplique pas à Mme Tendelier.
00:41:27 - Je ne réplique pas à Mme Tendelier.
00:41:29 Et non seulement je ne réplique pas,
00:41:31 je l'invite sur le plateau.
00:41:33 Mais alors, courage Fillon.
00:41:35 - Elle est une fâche aux chouffères
00:41:37 ou elle met ses nouilles.
00:41:39 - Écoutons en revanche Maïwenn qui est la queen.
00:41:41 - Je l'adore.
00:41:43 - C'est la queen.
00:41:45 - Vous avez vu le film ?
00:41:47 - Je ne l'ai pas vu encore.
00:41:49 Il est sorti à 20h et comme vous le savez,
00:41:51 j'ai un métier.
00:41:53 Je suis un peu occupé dans la journée.
00:41:55 - C'est bien.
00:41:57 - Même ADN qui n'était pas le meilleur.
00:41:59 - Vraiment.
00:42:01 - Police, c'est bien.
00:42:03 - Elle avait fait un film sur le bal des actrices.
00:42:05 C'est formidable.
00:42:07 Tout ce qu'elle a fait,
00:42:09 elle a la grâce, l'intelligence,
00:42:11 elle a un casting formidable.
00:42:13 Vraiment, ses films sont formidables.
00:42:15 Écoutez Maïwenn qui jouait dans "L'été meurtrier" en 1983.
00:42:17 Il y a 40 ans.
00:42:19 Elle joue la petite fille, la petite Adjiani.
00:42:21 Vous ne le saviez pas ?
00:42:23 - "L'été meurtrier", c'est un film génial.
00:42:25 Avec Isabelle Adjiani.
00:42:27 C'était sorti en 1940.
00:42:29 Elle est la fille de Michel Gabru.
00:42:31 - Elle est arrivée comme ça.
00:42:33 - Michel Gabru.
00:42:35 - Je ne lis pas la presse.
00:42:37 Je ne regarde pas la télé.
00:42:39 Je n'écoute pas les émissions de radio
00:42:41 sur mon film.
00:42:43 Je me protège.
00:42:45 Je ne sais pas ce qui se dit.
00:42:47 Ce qui est très important,
00:42:49 c'est d'être fidèle à son désir.
00:42:51 De fêter la fin de la fabrication du film
00:42:53 avec l'équipe du film.
00:42:55 Peut-être qu'il se dit forcément
00:43:03 des choses négatives sur le film.
00:43:05 À mon avis, il se dit tout et n'importe quoi.
00:43:07 C'est le jeu de Cannes.
00:43:13 Ce n'est pas mon premier festival.
00:43:15 Je sais comment ça marche.
00:43:17 Le film est sorti hier.
00:43:19 Il marche très bien.
00:43:21 Je suis très heureuse.
00:43:23 - Le film est formidable.
00:43:25 Tout le monde dit que c'est formidable.
00:43:27 Quelqu'un m'a envoyé un message
00:43:29 qui dit qu'il y a une différence
00:43:31 entre non-lieu et acquittement.
00:43:33 On n'est pas blanchi à la suite
00:43:35 d'un non-lieu.
00:43:37 - Le non-lieu est la conséquence
00:43:39 du fait qu'il n'y a pas de charge suffisante.
00:43:41 - On est blanchi.
00:43:43 - Celui qui bénéficie d'un non-lieu
00:43:45 dit qu'il est innocent.
00:43:47 - Vous êtes...
00:43:49 - Ça nous entronnerait trop loin
00:43:51 vers des polémiques.
00:43:53 - On va faire droit pénal le matin.
00:43:55 - Je considère que le non-lieu
00:43:57 ne démontre pas forcément l'innocence.
00:43:59 Le non-lieu démontre qu'à la suite
00:44:01 d'une instruction,
00:44:03 on n'a pas eu de charge suffisante
00:44:05 pour renvoyer...
00:44:07 - Sur le plan juridique.
00:44:09 - Bien sûr.
00:44:11 De la même manière,
00:44:13 le non-lieu démontre
00:44:15 que...
00:44:17 - Vous n'aimiez pas le non-lieu.
00:44:19 Ça vous rendait malade.
00:44:21 - On sent que ça boue à l'intérieur.
00:44:23 Le non-lieu, ça vous déchire.
00:44:25 Le non-lieu, c'est javert.
00:44:27 J'y suis pas arrivé.
00:44:29 - Vous pouvez imaginer
00:44:31 le nombre d'acquittements
00:44:33 que j'ai requis.
00:44:35 Vous seriez étonné.
00:44:37 - C'est vrai ?
00:44:39 - Oui.
00:44:41 Et même vous, un jour,
00:44:43 vous allez me dire...
00:44:45 - Je l'espère.
00:44:47 - Vous plaidiez vraiment
00:44:49 des acquittements ?
00:44:51 - Je peux vous assurer.
00:44:53 - Dans des affaires criminelles ?
00:44:55 - Oui.
00:44:57 - Aux Assises ?
00:44:59 - Ça m'est arrivé.
00:45:01 - Le 29 février ?
00:45:03 - Non.
00:45:05 - Combien de fois vous l'avez fait ?
00:45:07 - J'ai peut-être 10, 15 fois.
00:45:09 - Vous avez plaidé combien d'affaires ?
00:45:11 - J'ai écouté à peu près 200, 250.
00:45:13 - Ça fait quand même presque 10 %.
00:45:15 - Oui, vous voyez,
00:45:17 j'ai une petite expérience
00:45:19 qui me permet parfois d'avoir...
00:45:21 - Vérifiez quand même.
00:45:23 - C'est clair, non ?
00:45:25 - Voilà ce qu'on pouvait dire
00:45:27 sur cette affaire MeToo canoise
00:45:29 qui est intéressante.
00:45:31 Je voulais qu'on termine
00:45:33 avec Maywen, non pas Maywen,
00:45:35 avec Adèle et Enel.
00:45:37 Il y a une pétition en marge de cela
00:45:39 qui s'appelle "Pride des banlieues"
00:45:41 pour que tout le monde ait le droit
00:45:43 de fonder une famille, une réelle PMA.
00:45:45 C'est écrit pour "toust".
00:45:47 T-O-U-S-T-E-S.
00:45:49 Parce que maintenant,
00:45:51 il y a un nouveau français.
00:45:53 On n'est plus dans l'écriture inclusive.
00:45:55 "Toust".
00:45:57 Bonjour à "toust" et à "tous".
00:45:59 C'est "toust".
00:46:01 J'imagine que "toust" est le féminin de "tous".
00:46:03 Je ne sais pas pourquoi on dit "tout",
00:46:05 mais bon, pour "toust".
00:46:07 Vous allez voir,
00:46:09 vous allez écouter Adèle Enel.
00:46:11 Je savais qu'on écrivait
00:46:13 en écriture inclusive.
00:46:15 Maintenant, elle parle
00:46:17 en écriture inclusive.
00:46:19 Elle parle de receveuseuse,
00:46:21 de donneureuse.
00:46:23 C'est un nouveau français,
00:46:25 donc il faut être attentif à cette nouvelle langue
00:46:27 qui surgit.
00:46:29 Adèle Enel.
00:46:31 Je fais cette vidéo pour dire
00:46:33 que j'ai signé la pétition lancée
00:46:35 par l'Assemblée des banlieues de la PMA pour "toust".
00:46:37 J'ai signé cette pétition
00:46:39 parce qu'aujourd'hui,
00:46:41 la PMA reste excluante.
00:46:43 Déjà, elle reste excluante dans la loi
00:46:45 pour les personnes trans,
00:46:47 mais également dans les faits,
00:46:49 via un contrôle médical et administratif,
00:46:51 pour bon nombre d'autres personnes,
00:46:53 dont les personnes grosses,
00:46:55 les personnes handies et les personnes racisées.
00:46:57 Ce qui veut dire qu'aujourd'hui,
00:46:59 les donneureuses et les receveureuses
00:47:01 doivent correspondre
00:47:03 à un terme de couleur de peau et de couleur d'yeux.
00:47:05 Déjà, ça donne lieu
00:47:07 à un traitement administratif absolument raciste,
00:47:09 mais également,
00:47:11 dans les faits,
00:47:13 les personnes non blanches,
00:47:15 les personnes racisées,
00:47:17 ont des délais d'attente pour bénéficier de la PMA
00:47:19 qui sont deux, trois fois plus longs
00:47:21 que celles des personnes blanches.
00:47:23 Souvent, je me dis,
00:47:25 mais qu'est-ce qu'on a fait dans notre société
00:47:27 pour arriver à...
00:47:29 En fait, c'est du charabia, évidemment,
00:47:31 mais c'est du charabia, c'est du charisme,
00:47:33 c'est du charisme, c'est du charisme.
00:47:35 C'est un travail de force,
00:47:37 collectivement, pour arriver
00:47:39 à ce renversement des valeurs
00:47:41 où ces gens, comme Adèle Haenel,
00:47:43 qui avait d'ailleurs sûrement un talent de comédienne,
00:47:45 et un espace, aujourd'hui, soit entendu.
00:47:47 Qu'est-ce qui s'est passé en France ?
00:47:49 - Mais parce qu'on a une conception
00:47:51 dévoyée du progressisme.
00:47:53 On considère que tout ce qui fuit
00:47:55 radicalement la normalité
00:47:57 est porteur de sens.
00:47:59 - Je suis d'accord avec vous.
00:48:01 Mais je ne comprends pas ce qu'elle me raconte.
00:48:03 - Pour le PMA, pour les fonds...
00:48:05 - Je vous le dis tel que je le ressens,
00:48:07 dans la forme et le fond.
00:48:09 - Oui, mais...
00:48:11 - Et vous dites "on", mais...
00:48:13 - Ce qui m'intéresse, parce que vous,
00:48:15 vous avez, comme toujours,
00:48:17 les fractures générationnelles.
00:48:19 Vous avez quel âge, Olivier ?
00:48:21 - 52 ans.
00:48:23 - Les gosses.
00:48:25 - Oui, oui.
00:48:27 - Mais ce qui intéresse, au-delà de ça,
00:48:29 c'est qu'il y a un mouvement
00:48:31 qui considère que la PMA, pour toutes,
00:48:33 ne va pas assez loin, et qu'il faut
00:48:35 encore élargir davantage, notamment
00:48:37 pour les personnes trans.
00:48:39 Donc ça veut dire, en gros, des femmes,
00:48:41 qui veulent devenir des hommes,
00:48:43 mais qui veulent pouvoir avoir accès
00:48:45 à la PMA en tant qu'hommes,
00:48:47 mais avec un appareil reproductif.
00:48:49 - On peut en discuter.
00:48:51 - On peut en discuter, oui.
00:48:53 - On peut l'amener d'une manière
00:48:55 ou d'une autre, alors que déjà,
00:48:57 ça pose un certain nombre de problèmes
00:48:59 de marchandisation des gamètes.
00:49:01 - Mais je crois qu'elle est devenue
00:49:03 une égérie pour certains milieux,
00:49:05 et qu'elle est dépassée par ce phénomène-là,
00:49:07 quand je vois cette vidéo.
00:49:09 - Oui, mais ce qui m'intéresse,
00:49:11 c'est qu'elle représente
00:49:13 un mouvement, sans doute minoritaire,
00:49:15 mais qui existe, que j'entends,
00:49:17 dans les fagues, dans les jeunes,
00:49:19 parfois même chez des jeunes journalistes.
00:49:21 C'est pour ça que je vous pose la question.
00:49:23 - Qu'est-ce qu'on a fait ?
00:49:25 - Qu'est-ce qu'on a fait, oh bon Dieu !
00:49:27 - Qu'est-ce qu'on a fait ?
00:49:29 Vous vous rendez compte ?
00:49:31 Il y a 50 ans, Gérard entendait ça.
00:49:33 Il disait, mais qu'est-ce que...
00:49:35 Voilà, passez à autre chose.
00:49:37 Là, l'espace public, aujourd'hui,
00:49:39 est saturé.
00:49:41 - Mais vous le diffusez.
00:49:43 - Mais vous avez raison.
00:49:45 C'est une très bonne remarque.
00:49:47 - Mais je trouve que c'est bien
00:49:49 de le diffuser, parce qu'il est important
00:49:51 de savoir où l'idée peut aller.
00:49:53 - Quand on entend un charabia
00:49:55 qu'on ne comprend déjà plus,
00:49:57 je trouve que peut-être ça fait du bien
00:49:59 de se dire que c'est des gens
00:50:01 qui sont un peu différents
00:50:03 de la majorité d'entre nous.
00:50:05 - Il ne faut pas oublier non plus
00:50:07 les structures psychologiques personnelles
00:50:09 qui font que certains vêtres
00:50:11 partent d'un moment agréable
00:50:13 de talent comme elle
00:50:15 pour aller vers des dérives
00:50:17 qui leur donnent l'impression
00:50:19 qu'ils sont des gens qui ont
00:50:21 des talents.
00:50:23 - Ce qu'elle dit est peut-être faux,
00:50:25 parce que Rachida, qui m'écoute
00:50:27 et qui m'appelle régulièrement,
00:50:29 qui est insirmière,
00:50:31 qui, pendant le Covid,
00:50:33 était intervenue plusieurs fois,
00:50:35 me dit que c'est n'importe quoi
00:50:37 les propos de Adèle Hédal.
00:50:39 La PMA est accessible à tous.
00:50:41 Je sais de quoi je parle.
00:50:43 Je travaille dans un hôpital
00:50:45 où cela se fait.
00:50:47 - On va ouvrir le chapitre politique
00:50:49 avec l'affaire Trônieux
00:50:51 et l'affaire de Saint-Brévin.
00:50:53 C'est pour cela que vous êtes là.
00:50:55 Bien évidemment.
00:50:57 Les trois hommes qui sont soupçonnés
00:50:59 d'avoir agressé le petit-neveu
00:51:01 de Brigitte Macron
00:51:03 ont été placés en détention provisoire.
00:51:05 Ils devaient être jugés hier,
00:51:07 notamment pour violences en Réunion.
00:51:09 Leurs avocats ont demandé plus de temps
00:51:11 pour assurer leur défense.
00:51:13 Leur procès est prévu le 5 juin.
00:51:15 - Les trois agresseurs de Jean-Baptiste Trônieux
00:51:17 qui sont passés en comparution immédiate
00:51:19 sont tous connus des services de police.
00:51:21 - Des jeunes adultes
00:51:23 plus une mineure
00:51:25 qui ont un parcours un peu chaotique,
00:51:27 un peu cabossé.
00:51:29 Ils sont un peu des recalés.
00:51:31 Ils sont des déclassés.
00:51:33 - Parmi les prévenus,
00:51:35 Johan Leroy, placé sous cure à telle dite renforcée,
00:51:37 a été condamné pour violences sur mineurs
00:51:39 de 15 ans,
00:51:41 violations de domicile,
00:51:43 violences sur conjoints
00:51:45 et pour menaces de mort.
00:51:47 Le second, Adrien F,
00:51:49 est lui connu pour violences volontaires
00:51:51 sur personnes dépositaires de l'autorité publique.
00:51:53 Enfin, Florian C,
00:51:55 est un travailleur handicapé
00:51:57 en raison de son illettrisme d'après son avocat.
00:51:59 Il a déjà été reconnu coupable de viols
00:52:01 et d'agressions sexuelles,
00:52:03 commis sur une mineure de 15 ans.
00:52:05 Deux individus relâchés donnent une toute autre version.
00:52:07 - Il y a un de mes collègues qui est encore en garde à vue.
00:52:09 Et en fait, Jean-Baptiste Trônieux
00:52:11 a lâché et a plaqué carrément
00:52:13 mon collègue à terre.
00:52:15 Et lui, pour se défendre,
00:52:17 il lui a mis quelques coups.
00:52:19 - J'ai demandé des preuves, des caméras,
00:52:21 tout ça. Il ne m'a pas donné.
00:52:23 Alors pour moi, il n'y a rien.
00:52:25 Côte cassée et nez cassé,
00:52:27 pour moi, désolé.
00:52:29 Il est resté debout
00:52:31 toute la nuit. Pour moi, il n'est pas cassé.
00:52:33 - Une adolescente de 16 ans est également poursuivie.
00:52:35 Elle passera devant un juge
00:52:37 pour enfants d'ici quelques mois.
00:52:39 - J'ai trouvé très intéressant le témoignage
00:52:41 de ceux qui ont attaqué M. Trônieux.
00:52:43 Parce que vous voyez la difficulté
00:52:45 de ces jeunes gens qui paraissent
00:52:47 perdus, on va le dire comme ça.
00:52:49 - Perdus, c'est gentil.
00:52:51 - Mais qui peuvent être aussi instrumentalisés par des discours.
00:52:53 - Et on se rend compte que la motivation
00:52:55 politique dont on a parlé,
00:52:57 elle est réduite à rien.
00:52:59 Vous l'avez dit, il y a un ou deux jours,
00:53:01 Pascal,
00:53:03 on sous-estime toujours,
00:53:05 dans les drames, la part de bêtise.
00:53:07 C'est fondamental.
00:53:09 Lorsqu'on entend l'un des deux,
00:53:11 il faut accepter
00:53:13 l'idée que c'est
00:53:15 une forme de bêtise malfaisante.
00:53:17 - Mais des gens stupides,
00:53:19 il y en a plein dans la société.
00:53:21 Ce qui peut passer à l'acte,
00:53:23 c'est comme pour les djihadistes
00:53:25 qui entendent un discours
00:53:27 et qui ne sont pas forcément des types
00:53:29 super idéologisés et qui vont passer à l'acte.
00:53:31 Il y a un terreau
00:53:33 de gens qui ne sont pas forcément
00:53:35 très équilibrés. Pour faire ce genre
00:53:37 d'acte, il ne faut pas être équilibré.
00:53:39 Mais il y a un discours qui les fait passer à l'acte.
00:53:41 Pourquoi ils choisissent cette personne ?
00:53:43 En lien avec le président de la République,
00:53:45 c'est bien qu'il y ait un discours qui imprègne les esprits.
00:53:47 - On va marquer une pause et on écoutera.
00:53:49 C'est vraiment très intéressant, je trouve,
00:53:51 le témoignage de ces jeunes gens.
00:53:53 Tu te fais une perception exacte de ce qu'ils sont.
00:53:55 C'est très intéressant.
00:53:57 On va recevoir. Je suis très content.
00:53:59 Je salue d'ailleurs notre ami Jean-Pierre Nelkabach
00:54:01 qui doit nous écouter
00:54:03 et qui m'a averti. Parce que Jean-Pierre,
00:54:05 il lit tout, il regarde tout,
00:54:07 il sait tout depuis toujours.
00:54:09 Il m'a dit, Pascal,
00:54:11 il faut que tu invites Jean-Habitbol.
00:54:13 Il a écrit un bouquin que j'ai lu,
00:54:15 formidable, "Les voix de votre vie",
00:54:17 "Les voix de notre vie".
00:54:19 J'ai dit, Jean-Pierre, moi quand Jean-Pierre me parle,
00:54:21 je dis, oui, chef.
00:54:23 Oui, M. Nelkabach. Donc, j'ai appelé
00:54:25 Jean-Habitbol, bien sûr, et il va être là.
00:54:27 Et il va parler de la voix.
00:54:29 Et c'est vrai que la voix, dans les métiers que nous faisons,
00:54:31 c'est vrai chez les comédiens,
00:54:33 chez les chanteurs, chez les hommes politiques,
00:54:35 bien sûr, c'est décisif. On parle toujours du physique,
00:54:37 du visage, mais on ne parle pas assez de la voix,
00:54:39 de l'influence de la voix.
00:54:41 Et pour lancer ce thème,
00:54:43 je vous propose par exemple une voix reconnaissable
00:54:45 entre toutes. Écoutez.
00:54:47 [Musique]
00:54:49 "My life"
00:54:51 [Musique]
00:54:53 "My everything"
00:54:55 Ben voilà.
00:54:57 Et bien chanter
00:54:59 bien chanter ou mal chanter, ça ne veut rien dire.
00:55:01 Mais avoir une voix reconnaissable.
00:55:03 Souvent, on a parlé de Sardou, ici,
00:55:05 qui avait la voix, la plus belle voix des
00:55:07 années 70. Reconnaissable.
00:55:09 Et bien, on va en parler avec Jean-Habitbol
00:55:11 et puis, vraiment, je salue l'ami Jean-Pierre
00:55:13 parce que je sais qu'il se repose
00:55:15 et qu'il va revenir en pleine forme.
00:55:17 À tout de suite.
00:55:19 10h02, Audrey Bertheau.
00:55:23 [Musique]
00:55:25 L'opération
00:55:27 Wambushu devrait
00:55:29 être relancée à Mayotte.
00:55:31 La justice a donné hier soir son feu vert
00:55:33 pour la destruction d'un bidonville dans le Nord-Est.
00:55:35 Elle devrait avoir lieu dans les prochains jours.
00:55:37 Cette démolition avait été suspendue
00:55:39 fin avril par le tribunal judiciaire
00:55:41 de Mamoudou.
00:55:43 Elisabeth Borne juge inconstitutionnelle
00:55:45 la proposition de loi portée par le groupe parlementaire
00:55:47 indépendant de Lyotte. Cette proposition
00:55:49 vise à abroger la réforme des retraites.
00:55:51 Il est assez irresponsable de laisser croire
00:55:53 qu'on peut présenter une proposition de loi qui supprime
00:55:55 18 milliards d'euros de ressources
00:55:57 a affirmé la première ministre.
00:55:59 Et puis cette course-poursuite,
00:56:01 hier soir, le prince Harry et sa femme
00:56:03 Meghan Markle ont été pris
00:56:05 en chasse à New York par des paparazzi
00:56:07 très agressifs selon un porte-parole
00:56:09 du couple, un incident qui aurait
00:56:11 pu être catastrophique. Cette course-poursuite
00:56:13 fait évidemment écho
00:56:15 à la mort de la mère d'Harry, la princesse Diana.
00:56:17 C'était en août 97
00:56:19 à Paris.
00:56:21 Jean Abitbol nous a rejoint.
00:56:23 Je le remercie grandement.
00:56:25 Bonjour M. Abitbol. - Bonjour.
00:56:27 - Les voix de notre vie,
00:56:29 vous êtes médecin ORL, vous êtes fauniatre,
00:56:31 pionnier de la chirurgie au laser, des cordes vocales,
00:56:33 vous êtes l'un des grands spécialistes mondiaux
00:56:35 de la voix. D'ailleurs vous êtes occupé de...
00:56:37 Vous avez le droit de dire de qui, au secret
00:56:39 de Monnichal ? - Il y a quelques jours quand ils l'ont dit avant moi, oui.
00:56:41 - Alors de qui vous vous êtes occupé par exemple ?
00:56:43 - De Céline Dion évidemment. - Oui.
00:56:45 - De Florent Pagny, qui en a parlé. - Oui.
00:56:47 - Vous avez interviewé je crois.
00:56:49 Et puis de Charles Navour,
00:56:51 quelqu'un qui était presque devenu un ami personnel.
00:56:53 Tout ça c'est des signatures vocales.
00:56:55 Parce qu'il y a 8 milliards de voix sur la planète,
00:56:57 et il y a 8 milliards de signatures
00:56:59 vocales différentes. - Et comment ça se fait
00:57:01 qu'il n'y a pas deux voix qui sont identiques ?
00:57:03 - Tout simplement parce que la voix en soi
00:57:05 c'est un ensemble, c'est quelque chose
00:57:07 de presque mythique, c'est quelque chose de mystérieux
00:57:09 parce que c'est impalpable.
00:57:11 Et ce qui est extraordinaire dans la voix c'est qu'elle va découvrir
00:57:13 votre personnalité. C'est la vibration de votre
00:57:15 corps d'une part, mais c'est également
00:57:17 la vibration de votre voix intérieure.
00:57:19 Quand vous parlez quelque part,
00:57:21 vous parlez avec vous-même,
00:57:23 c'est la force intime de la voix.
00:57:25 - Vous trouvez que la voix reflète... - C'est des silences
00:57:27 entre des mots. Et la force d'un journaliste
00:57:29 si je peux me permettre, c'est de laisser penser
00:57:31 l'autre au moment où vous parlez, parce qu'il y a des gens
00:57:33 qui zappent la voix, qui parlent sans arrêt,
00:57:35 on n'arrive à peine à comprendre, et mettre
00:57:37 des silences entre des mots, comme disait
00:57:39 Lacan, le cri fait surgir la voix
00:57:41 et le silence, c'est un peu la même chose.
00:57:43 - Bon, c'est absolument évidemment formidable.
00:57:45 Est-ce que... On insiste toujours sur
00:57:47 le visage dans la réussite d'un homme politique,
00:57:49 mais on oublie parfois
00:57:51 la voix. Je parlais de Lionel Jospin,
00:57:53 c'est pas être insultant de dire qu'il
00:57:55 avait une voix, ce qu'on appelle blanche,
00:57:57 et peut-être que sa voix n'a pas
00:57:59 été son meilleur argument
00:58:01 pour convaincre les Français.
00:58:03 - Absolument. Et pareil,
00:58:05 à un moment donné, ce maire de Bordeaux
00:58:07 qui avait une voix... - Jacques-Chamond-Helmas ?
00:58:09 - Voilà, exactement. - Ah regardez, j'ai rendu un fond,
00:58:11 allez-y carrément. Allez Bordeaux !
00:58:13 Parce que moi, je l'ai connu jeune. Allez Bordeaux !
00:58:15 Bonjour fraternité !
00:58:17 Quand je le voyais, j'étais allé à la SKUN.
00:58:19 - À la SKUN. - Allez-y carrément.
00:58:21 Allez Bordeaux ! Et j'ai rendu un à fond.
00:58:23 - Mais il parlait comme ça. - Mais c'est une voix reconnaissable
00:58:25 en même temps. - Reconnaissable, mais qui n'arrivait
00:58:27 pas à charmer. Le charme d'une voix,
00:58:29 la force d'une voix, c'est d'avoir
00:58:31 des grinves, certes, chez l'homme
00:58:33 avec des aigus, les crins. Les crins,
00:58:35 c'est des aigus. C'est le relief de votre voix
00:58:37 qui va vous donner votre charme et votre séduction.
00:58:39 Une voix de femme, c'est une voix qui a des aigus, bien sûr,
00:58:41 mais qui, quelque part, il y a des grinves
00:58:43 qui vont lui donner un relief.
00:58:45 Et votre pensée, lorsque vous pensez à quelque chose,
00:58:47 il y a un relief dans cet élément.
00:58:49 Mais c'est très personnel ce que je vais vous dire,
00:58:51 mais je pense que la force d'une voix,
00:58:53 c'est également la spiritualité.
00:58:55 C'est-à-dire comment, finalement, vous allez au-delà
00:58:57 du concret. Il faut faire rêver
00:58:59 un imitateur, un ventriloque,
00:59:01 un magicien de la voix, un Charles Aznavour,
00:59:03 un... Vous avez fait,
00:59:05 tout à l'heure, écouter
00:59:07 magnifiquement bien.
00:59:09 Vous avez sorti plusieurs voix, par exemple.
00:59:11 - Jean-Pierre Mariel. - Formidable, la voix de Jean-Pierre Mariel.
00:59:13 Mais bon, les comédiens, il a intérêt d'avoir une voix.
00:59:15 Philippe Noiret, Jean-Pierre Mariel,
00:59:17 Jean-Paul Belmondo, ce sont des gens
00:59:19 qui ont des voix reconnaissables.
00:59:21 - Si on prend un exemple concret,
00:59:23 dans celui-là, il y a pas mal de gens que j'ai croisés,
00:59:25 mais un exemple concret que vous connaissez,
00:59:27 c'est Cyrano de Bergerac.
00:59:29 Quel est l'acteur dans Cyrano de Bergerac ?
00:59:31 L'acteur, c'est pas du tout
00:59:33 Cyrano, c'est la voix.
00:59:35 C'est la voix qui, en dessous de ce balcon
00:59:37 de Roxane, va parler.
00:59:39 Mais ce qu'on oublie souvent, et ce que j'ai noté
00:59:41 dans ce livre, c'est Roxane.
00:59:43 Roxane a la beauté,
00:59:45 mais elle a la voix. Et c'est en fait
00:59:47 l'envers de Cyrano.
00:59:49 Et on parle souvent de Cyrano de Bergerac,
00:59:51 quelle voix magnifique, le nez,
00:59:53 cette tirade que tout le monde connaît.
00:59:55 Mais Roxane derrière, ce relief dans la voix.
00:59:57 - Alors, on a de la chance qu'on ait jusqu'à 45
00:59:59 aujourd'hui, donc vous allez avoir plus de temps
01:00:01 pour entendre préciser. Alors vous-même, vous avez une belle voix.
01:00:03 - Je ne sais pas.
01:00:05 - Mais on peut pas, en même temps,
01:00:07 la chirurgie esthétique, on peut changer
01:00:09 son nez, son oreille, mais on peut pas changer
01:00:11 sa voix. - Non, mais parce que la voix que vous entendez
01:00:13 vous-même, c'est la voix qui vient de votre
01:00:15 lèvre jusqu'à l'oreille gauche,
01:00:17 à l'oreille droite, qui est pas la même. Si je ferme
01:00:19 une oreille, je peux pas entendre la même voix, mais qui
01:00:21 résonne à l'intérieur du corps. - Mais on peut pas travailler,
01:00:23 on peut pas changer de voix. - Ah si,
01:00:25 le général de Gaulle est un exemple.
01:00:27 - Ah, il avait changé de voix ? - Alors, le général de Gaulle,
01:00:29 grâce à l'amiral... - Il y a des trains qui changent de voix, par contre.
01:00:31 - Philippe de Gaulle, qui m'a raconté cette histoire
01:00:33 absolument exceptionnelle,
01:00:35 ce qui m'a permis de la raconter,
01:00:37 c'est que, dans les années 30, il a été
01:00:39 à Lille, écouter
01:00:41 Jean Jaurès. Jean Jaurès parlait
01:00:43 comme ça, donc il avait une voix très grave.
01:00:45 Et lui, il avait une voix qui lui plaisait pas.
01:00:47 Donc il revenait chez lui, et tous les après-midi,
01:00:49 il travaillait pendant 2 à 3 heures sa voix.
01:00:51 Et pour poser sa voix,
01:00:53 le général a 4 voix différentes.
01:00:55 La voix dans les 18 juin,
01:00:57 au moment du début de la guerre.
01:00:59 - Une voix bonne à seule.
01:01:01 - Et puis, "Paris libéré, Paris outragé",
01:01:03 quand il arrive, c'est sa 2e voix.
01:01:05 Et puis, président de la République,
01:01:07 en 58. Et puis, en 68,
01:01:09 cette voix incroyable,
01:01:11 au moment de mai 68, où il passe sur les écrans,
01:01:13 j'étais encore sur les bancs
01:01:15 de l'école, et à ce moment-là,
01:01:17 on voit la télévision, on le voit,
01:01:19 on dit "mais qu'est-ce que c'est que ce vieil homme, enfin ?"
01:01:21 Et puis, à un moment donné, il parle,
01:01:23 où l'écran est... on ne le voit pas.
01:01:25 Que se passe-t-il ?
01:01:27 Et puis, sa voix devient notre imaginaire.
01:01:29 Sa voix va incarner la voix du père
01:01:31 et de l'autorité. Et c'est la France
01:01:33 qui parle. - En 6 minutes.
01:01:35 - Oui. - Impassionnant.
01:01:37 - On va vous écouter tout à l'heure,
01:01:39 mais bon, l'actualité, on y revient
01:01:41 avec, je disais, l'affaire Tronieux,
01:01:43 si j'ose dire, et je voulais qu'on écoute
01:01:45 ces jeunes gens,
01:01:47 et notamment ce jeune homme
01:01:49 qui dit "il a la belle vie, Emmanuel Macron".
01:01:51 C'est intéressant de voir les motivations,
01:01:53 parce que ces gens-là, je le disais déjà hier soir,
01:01:55 ils ne viennent pas sur les plateaux de télévision.
01:01:57 On ne les entend, en fait, jamais.
01:01:59 Cette France-là, on ne l'entend jamais.
01:02:01 Et la motivation
01:02:03 d'attaquer pour lui le président de la République,
01:02:05 c'est de dire "il a la belle vie, il prend le thé",
01:02:07 etc. C'est ça qui, peut-être,
01:02:09 peut nous surprendre. Écoutez ces témoignages.
01:02:11 - Il y a un de mes collègues qui est encore en garde à vue
01:02:15 à cette heure-ci,
01:02:17 a mis deux poubelles
01:02:19 devant Jean Tronieux,
01:02:21 et en fait, Jean-Baptiste Tronieux est sorti
01:02:23 et a plaqué carrément
01:02:25 mon collègue à terre.
01:02:27 Et lui, pour se défendre,
01:02:29 il lui a mis quelques coups.
01:02:31 Voilà. Après, apparemment,
01:02:33 il a eu quatre jours d'ITT,
01:02:35 et franchement, apparemment,
01:02:37 il est vraiment blessé grave.
01:02:39 Et moi,
01:02:41 quand j'ai été interpellé, quand j'ai été auditionné
01:02:43 par l'OPJ, j'ai demandé
01:02:45 des preuves
01:02:47 par rapport à ça, des vidéos.
01:02:49 La vidéo,
01:02:51 ils nous ont dit clairement qu'elle ne pouvait pas
01:02:53 être fonction. - Mon collègue,
01:02:55 il était pour se défendre, alors lui,
01:02:57 dans son sac, il a crevé deux couteaux
01:02:59 dans son sac. Après, les restes,
01:03:01 je ne connais pas beaucoup plus
01:03:03 des infos, mais moi, je suis là pour
01:03:05 défendre mon collègue,
01:03:07 je suis là pour la justice,
01:03:09 et je suis là pour mon collègue ne va pas aller à la prison.
01:03:11 J'ai demandé
01:03:13 des preuves, des caméras, tout ça.
01:03:15 Il ne m'a pas donné de données, alors pour moi,
01:03:17 il n'y a rien.
01:03:19 Il est cassé, pour moi,
01:03:21 il est resté debout
01:03:23 toute la nuit, pour moi, il n'est pas cassé.
01:03:25 Avant, il avait un côte cassé, il restait
01:03:27 allongé toute la nuit.
01:03:29 En plus, il ne peut pas
01:03:31 marcher. Pour moi, il n'y a rien.
01:03:33 C'est que des pipeaux, et c'est que de
01:03:35 parler, parler, parler pour avoir beaucoup plus de problèmes
01:03:37 avec lui. - Ça va taper fort. Je sais,
01:03:39 Macron, il y a un deuxième magasin pas loin.
01:03:41 Je pense qu'un jour, on va taquer son
01:03:43 deuxième magasin. On pense.
01:03:45 Mais un jour, ça va
01:03:47 taper fort. Mais en fait,
01:03:49 pour Macron, il y a Belleville,
01:03:51 Macron,
01:03:53 j'ai regardé, Macron,
01:03:55 il est là pour aller boire un petit
01:03:57 verre au bar,
01:03:59 il est là pour faire un petit voyage,
01:04:01 il est là pour faire tout.
01:04:03 Mais nous, on lui demande des choses, il n'est pas là.
01:04:05 Et lui,
01:04:07 il est là pour les riches. Et pour les pauvres,
01:04:09 il n'est pas là. - Bon, moi, je trouve
01:04:11 ça formidable, en fait, ça.
01:04:13 Parce que c'est la France.
01:04:15 - En tout cas, c'est une France
01:04:17 qu'on entend. C'est la France. Je ne dis pas
01:04:19 que tout le monde est comme ce monsieur.
01:04:21 Mais je dis que beaucoup de gens qu'on
01:04:23 n'entend jamais pensent comme
01:04:25 ce monsieur. Et,
01:04:27 évidemment, ça pose un problème. On peut avoir un jugement,
01:04:29 dire "mais il dit n'importe quoi, il est ceci, il est cela",
01:04:31 mais il le pense. - On peut interviewer
01:04:33 un BlackBlock aussi, on ne les entend pas souvent.
01:04:35 - Mais, Pascal, moi, je... - On va s'entendre.
01:04:37 - Oui, en rapport à ce qu'on vient d'entendre. D'abord, cette voix,
01:04:39 d'abord, ce discours-là,
01:04:41 c'est vrai, on ne l'entend jamais. - Jamais.
01:04:43 - C'est tel que c'est prononcé. - Exactement.
01:04:45 - Dans sa... Voilà.
01:04:47 - Dans sa rugueur et... - Je me risque
01:04:49 un commentaire en ayant rappelé que ce qui s'est passé
01:04:51 est inadmissible et condamnable.
01:04:53 Mais la misère,
01:04:55 l'exclusion, disons, sociale,
01:04:57 est aussi une misère culturelle.
01:04:59 Et c'est aussi une partie de la France.
01:05:01 Il y a des personnes, aujourd'hui,
01:05:03 qui n'ont plus aucun bagage culturel
01:05:05 par différents processus
01:05:07 de déscolarisation rapide, de milieux sociaux
01:05:09 autour d'eux, où il n'y a pas de livres,
01:05:11 il n'y a pas de culture, il n'y a pas
01:05:13 d'ouverture. Et,
01:05:15 en plus, vient se greffer
01:05:17 une haine
01:05:19 concernant non pas la politique
01:05:21 d'Emmanuel Macron, qu'on peut contester,
01:05:23 mais la personne même d'Emmanuel Macron.
01:05:25 Certains me disent
01:05:27 que ça vise les milieux financiers, banquiers, etc.
01:05:29 Je ne le crois pas. - Oui. - Je crois qu'on est
01:05:31 au-delà, qu'il s'est cristallisé
01:05:33 sur sa personnalité.
01:05:35 Peut-être le syndrome du bon élève,
01:05:37 de celui qui a tout réussi.
01:05:39 - C'est aussi instrumentalisé par certains.
01:05:41 - Oui, bien sûr. - Vous ne pouvez pas l'exclure.
01:05:43 Et notamment l'ultra-gauche.
01:05:45 - Elle peut, en effet. - Bien sûr.
01:05:47 - Je vous dis oui. - Quand Jean-Luc Mélenchon,
01:05:49 en permanence... - Je vous dis oui.
01:05:51 Ce témoignage montre aussi
01:05:53 la réalité d'une misère culturelle.
01:05:55 - Et intellectuelle. Vous n'osez pas le dire,
01:05:59 mais je le dis pour vous.
01:06:01 Hélas, ce n'est pas la même chose.
01:06:03 - Oui, quel est le doute.
01:06:05 - Mais c'est pour ça que c'est intéressant.
01:06:07 - C'est pour ça que cet homme-là...
01:06:09 - Je ne justifierais rien en disant ça.
01:06:11 - Pourquoi je pense que c'est très important
01:06:13 de l'entendre ? Parce qu'au fond,
01:06:15 c'est un être humain.
01:06:17 Si vous avez la chance d'être intelligent,
01:06:19 vous n'y pouvez rien.
01:06:21 Bien sûr, on vous a donné ça.
01:06:23 Peut-être que ces gens...
01:06:25 - Il y a aussi dans la société
01:06:27 des processus d'exclusion
01:06:29 qui n'ont pas permis à cette personne-là
01:06:31 de pouvoir accéder à des...
01:06:33 - Mais c'est possible.
01:06:35 - Mais c'est possible.
01:06:37 - Mais lui, il a le sentiment,
01:06:39 et c'est pour ça qu'il a le sentiment...
01:06:41 - Oui, bien sûr.
01:06:43 - C'est incroyable, d'ailleurs.
01:06:45 - Il en fait le récit.
01:06:47 - C'est incroyable, parce qu'on n'entend jamais ça.
01:06:49 Ce n'est pas quelqu'un qui sera interrogé
01:06:51 sur un plateau de télévision
01:06:53 et qui viendra autour de la table
01:06:55 pour argumenter.
01:06:57 - C'est très intéressant de voir la vision
01:06:59 qu'il a de la vie politique d'Emmanuel Macron.
01:07:01 - Bien sûr que c'est passionnant.
01:07:03 - Oui, mais nous, on est quand même responsables.
01:07:05 Parce que quand on fait des micro-trottoirs,
01:07:07 et on en fait tout le temps dans les chaînes de radio ou de télé,
01:07:09 si vous ramenez des propos
01:07:11 comme ceux qu'on vient d'entendre,
01:07:13 le rédacteur, celui qui écoute,
01:07:15 dit franchement, "Tu m'as pris des demeurés,
01:07:17 qu'est-ce que tu as été me chercher ?"
01:07:19 Et on fait un tri.
01:07:21 Là, effectivement, c'est du brut.
01:07:23 On a du brut, c'est-à-dire qu'on a...
01:07:25 Comme si on baladait le micro.
01:07:27 Je suis sûr que des gens comme ça,
01:07:29 malheureusement, je dirais, d'une certaine manière,
01:07:31 sont en voyage dans toutes les petites villes de France.
01:07:33 Alors, on est partagé entre de dire
01:07:35 "C'est des cabossés, des pauvres types",
01:07:37 et en même temps, de se dire
01:07:39 "Ils sont dangereux pour la société".
01:07:41 Dans les cas de ceux qui vont être jugés
01:07:43 au début juin,
01:07:45 il y en a quand même deux, je crois,
01:07:47 qui ont des problèmes de viol.
01:07:49 C'est quand même pas donc simplement
01:07:51 un gars qui a tapé sur la figure d'un autre.
01:07:53 - C'est aussi,
01:07:55 et c'est intéressant,
01:07:57 c'est souvent la sociologie
01:07:59 du victorat du Nord de la France,
01:08:01 déclassé petit blanc,
01:08:03 et qui se retrouve souvent
01:08:05 derrière la bannière de Marine Le Pen,
01:08:07 qui peut-être a su les écouter.
01:08:09 - Oui, mais...
01:08:11 - Souvent. Alors, à grand trait.
01:08:13 - Je ne veux pas faire la vocabulée,
01:08:15 mais quand je vous trouve très indulgent
01:08:17 par rapport à d'autres cas de figure,
01:08:19 par exemple un jeune de banlieue
01:08:21 qui tabasse à Nantes
01:08:23 une femme dans la rue,
01:08:25 vous n'avez pas cette indulgence,
01:08:27 et moi je ne suis pas du tout indulgent.
01:08:29 - Non, mais je trouve que...
01:08:31 - Alors, vraiment, non.
01:08:33 - Vous vous êtes frappé d'une forme d'indulgence.
01:08:35 - Mais pas du tout, ne vous méprenez pas du tout.
01:08:37 Vraiment, l'indulgence sur ce sujet-là,
01:08:39 et si vous nous avez écouté hier,
01:08:41 il n'y a absolument aucune indulgence.
01:08:43 Aucune, aucune, aucune.
01:08:45 Bien évidemment, ces gens doivent être condamnés,
01:08:47 que toute violence, effectivement,
01:08:49 il n'y a aucune indulgence.
01:08:51 Bon, Saint-Brévin, ça m'intéresse,
01:08:53 parce qu'en fait, Saint-Brévin,
01:08:55 je me rencontre, enfin, ce qu'a dit le maire hier,
01:08:57 je ne sais pas s'il va avoir des conséquences,
01:08:59 ce qu'il a dit sur le préfet
01:09:01 de Loire-Atlantique,
01:09:03 à qui il a adressé un courrier,
01:09:05 le courrier, on ne lui a pas répondu,
01:09:07 on l'a laissé tout seul,
01:09:09 et que maintenant il est instrumentalisé,
01:09:11 bien évidemment, parce qu'on a vu
01:09:13 un foyer d'extrême droite,
01:09:15 donc tout le monde est parti,
01:09:17 évidemment, il faut sauver le soldat...
01:09:19 - Il y a un foyer.
01:09:21 - Oui, un foyer, très certainement,
01:09:23 en fait, il était auditionné hier devant le...
01:09:27 - Hier au Sénat, on va se faire la commission des lois, oui.
01:09:29 - Bon, et il dit une chose
01:09:31 qui est invraisemblable, il s'appelle Yannick Moraise,
01:09:33 maire de Saint-Brévin, il dit
01:09:35 "le préfet a menti". - Deux fois.
01:09:37 - En fait, ce n'est pas rien, quand même, ce qu'il dit.
01:09:39 Donc écoutez Yannick Moraise, maire de Saint-Brévin.
01:09:41 - Je fais un courrier au préfet,
01:09:45 demandant, en fait,
01:09:47 un soutien de l'État, parce que c'est vrai
01:09:49 qu'on se sentait un petit peu, au niveau de la commune
01:09:51 de Saint-Brévin, démunis,
01:09:53 en fait, on avait l'impression de se retrouver
01:09:55 seul.
01:09:57 Courrier, revenu,
01:09:59 sans réponse. Quand il dit qu'il a
01:10:01 organisé des réunions publiques,
01:10:03 je ne sais pas, de la part d'un préfet,
01:10:05 mentir effrontément
01:10:07 en public, c'est quand même
01:10:09 important, je ne sais pas,
01:10:11 il représente l'État,
01:10:13 il sait très bien qu'il n'a pas organisé
01:10:15 de réunions publiques, on a toutes les preuves,
01:10:17 si il suffit de lui demander la date,
01:10:19 il ne pourra pas en fournir, il n'en a pas fait.
01:10:21 - Le préfet de l'Eure Atlantique s'appelle Fabrice Rigoulet,
01:10:23 il est nouveau d'ailleurs, depuis le 30 janvier,
01:10:27 avant c'était Didier Martin, mais Didier Martin
01:10:29 est le nouveau secrétaire du ministère
01:10:31 de l'Intérieur, qui était un préfet
01:10:33 qui avait fait du bon travail, d'ailleurs,
01:10:35 à Nantes, dans une ville où ce n'est pas
01:10:37 facile d'être efficace
01:10:39 cet an dernier. Mais c'est incroyable,
01:10:41 quand même. - Oui, et il continue
01:10:43 en disant qu'il a menti aussi le préfet
01:10:45 sur les échanges qu'ils ont eus, qu'ils ne se sont pas
01:10:47 appelés régulièrement, et ce qui est tout aussi
01:10:49 incroyable, c'est que ça, ça se passe à 11h15
01:10:51 hier matin, et hier après-midi, il y a les questions
01:10:53 d'actualité au gouvernement, toujours au Sénat,
01:10:55 la ministre en charge de ce dossier est
01:10:57 interrogée, et elle répond, elle dit
01:10:59 cette phrase, mot pour mot, "le couple
01:11:01 préfet-mère, on le connaît tous ici,
01:11:03 il est efficace". Et ce qui est incroyable, on vient
01:11:05 d'entendre ce qu'il dit, où il dit que le préfet a menti,
01:11:07 que le préfet ne lui a pas apporté de protection
01:11:09 de la policière, que le préfet se sert
01:11:11 de cette histoire pour s'édoigner, et on a la ministre
01:11:13 en charge qui nous dit "non, mais le couple-mère-préfet,
01:11:15 ça marche vachement bien". Et c'est ça qui est symptomatique, le côté
01:11:17 "ce témoignage d'un maire, c'est son quotidien,
01:11:19 c'est ce qu'il a vécu, c'est sa solitude
01:11:21 aussi", versus un gouvernement qui arrive avec
01:11:23 des éléments de langage, et qui semble presque
01:11:25 insensible, et on dirait qu'il n'a pas du tout
01:11:27 écouté l'audition. - Mais, en fait, c'est toujours
01:11:29 la même chose, il a fait un parallèle avec l'affaire
01:11:31 Samuel Paty. En fait, c'est pas
01:11:33 de vague, quoi. C'est que vous nous...
01:11:35 En fait, si je résume l'attitude du
01:11:37 préfet tel que je la comprends,
01:11:39 lorsqu'il est interpellé par le maire, c'est
01:11:41 "vous m'emmerdez, vous m'emmerdez
01:11:43 avec votre affaire, je veux pas en entendre
01:11:45 parler, ça n'existe pas, vous m'emmerdez,
01:11:47 mon vieux". Alors,
01:11:49 je peux pas vous dire autre chose.
01:11:51 Je traduis, hein, par des mots assez simples,
01:11:53 un peu vulgaires. - C'est vrai, parfois,
01:11:55 c'est celui qui dénonce le scandale.
01:11:57 - Oui. Alors, écoutez, le deuxième passage,
01:11:59 parce qu'il y a eu des réunions avec, cette fois,
01:12:01 le sous-préfet, je vous dis, ce que dit
01:12:03 le maire, mais tout le monde devrait le dire,
01:12:05 "l'État sert à quoi ?" - Et le commandant de gendarmerie.
01:12:07 - Voilà, l'État, tu te dis,
01:12:09 "mais l'État sert à quoi ?"
01:12:11 En fait, il sert à rien, l'État, il sert à mettre des masques
01:12:13 aux gens et les laisser debout
01:12:15 pour prendre un café.
01:12:17 Le fameux exemple, c'est la jurisprudence, prendre un café
01:12:19 debout. - Ah oui.
01:12:21 - Oui, je l'ai bien, je l'ai...
01:12:23 Je maîtrise assez bien, la jurisprudence,
01:12:25 prendre un café debout. - Et vous, vous avez fait le plein de vos...
01:12:27 - Et dites-moi, ça fait une demi-heure que vous avez
01:12:29 pas parlé de Nicolas Sarkozy, ça va,
01:12:31 Philippe ? - Mais... - Ça va bien ou pas ?
01:12:33 - J'ai eu mon compte en durant une demi-heure.
01:12:35 - Tout va bien ? - Tout va bien.
01:12:37 - Alors, écoutons le deuxième passage,
01:12:39 effectivement, du maire
01:12:41 Yannick Moraise, parce que ce qu'il dit, je trouve que c'est
01:12:43 de la dynamite. - Ah oui.
01:12:45 - Le...
01:12:47 Une autre réunion a été organisée
01:12:49 trois jours après,
01:12:51 le 10 février,
01:12:53 avec le commandant de gendarmerie, qui regroupe, en fait,
01:12:55 tout le pays de Ré, donc notamment les gendarmeries
01:12:57 importantes de Saint-Brévin
01:12:59 et de Pornic,
01:13:01 et monsieur le sous-préfet, que nous avions convié.
01:13:03 À cette réunion,
01:13:05 j'étais avec
01:13:07 ma première adjointe, qui, elle aussi,
01:13:09 avait pris pas mal de coups sur
01:13:11 Riposte laïque, et puis mon adjointe
01:13:13 aux affaires scolaires,
01:13:15 puisque, bien entendu,
01:13:17 elle, en tant que...
01:13:19 en s'occupant des écoles, bien entendu,
01:13:21 elle avait été confrontée
01:13:23 à ce collectif.
01:13:25 Et lors de cette réunion,
01:13:29 donc on a rappelé au sous-préfet tout ce qui s'était
01:13:31 passé, voilà,
01:13:33 et je peux vous assurer qu'on a été
01:13:35 quand même très, très surpris.
01:13:37 Le sous-préfet nous a tout simplement dit
01:13:41 "mais les menaces, vous savez, moi j'en ai tous les jours,
01:13:43 des menaces".
01:13:45 Le commandant de gendarmerie,
01:13:47 vous savez, c'est pas grand-chose,
01:13:49 ce sont simplement des menaces,
01:13:51 c'est de l'intimidation,
01:13:53 ça ne sert à rien de déposer plainte,
01:13:55 de toute façon, on ne fera rien,
01:13:57 c'est la liberté d'expression. Donc quand ils sont
01:13:59 repartis de cette réunion, on s'est retrouvés tous les trois
01:14:01 avec mes deux adjointes,
01:14:03 je vous dirais qu'on était un peu dépités,
01:14:05 un peu choqués en fin de compte de ce qu'on avait
01:14:07 entendu. Et là, on s'est aperçus
01:14:09 qu'on se retrouvait totalement
01:14:11 débunis, seuls, abandonnés
01:14:13 par les services de l'Etat
01:14:15 et qu'on allait devoir, eh bien,
01:14:17 continuer à affronter en fin de compte
01:14:19 cette montée en puissance, là,
01:14:21 de ce collectif.
01:14:23 - Le témoignage par rapport à ça.
01:14:25 - Oui, mais le témoignage est intéressant du maire de Saint-Brévin
01:14:27 parce que si on regarde
01:14:29 cette affaire au départ, elle avait pris
01:14:31 l'orientation, le maire va dire
01:14:33 c'est la faute des méchants
01:14:35 de l'extrême droite qui ont déclenché,
01:14:37 etc. - Il le dit aussi dans une partie de son interview.
01:14:39 - Oui, mais on n'avait pas du tout
01:14:41 envisagé que le témoignage
01:14:43 accablant du maire allait se
01:14:45 retourner contre l'exécutif
01:14:47 et l'administration à travers la mise
01:14:49 en cause d'un préfet, d'un commandant
01:14:51 de gendarmerie et d'un sous-préfet
01:14:53 éventuel. - Et le préfet qui a menti, il va être...
01:14:55 - Et le mensonge.
01:14:57 - Et à un moment quand même, il va être sanctionné ?
01:14:59 - Le gouvernement n'arrête pas de dire
01:15:01 qu'il faut des signaux forts envers les élus.
01:15:03 Donc la moindre des choses, ça serait évidemment
01:15:05 de sanctionner, d'écarter ces personnes-là.
01:15:07 Et en même temps, une fois de plus,
01:15:09 quand il explique qu'on lui dit "les menaces, il y en a tous les jours",
01:15:11 oui, mais donc on va s'habituer à ça. Maintenant, on incendie
01:15:13 des domiciles de maires, et peut-être
01:15:15 il y en aura tous les jours et que dans 5 ans, on trouvera ça normal.
01:15:17 - Mais il y a une proposition de loi du gouvernement,
01:15:19 ils veulent punir
01:15:21 les agressions d'élus comme on punit
01:15:23 les agressions de policiers
01:15:25 et de... - Mais à juste titre !
01:15:27 - On ne va pas s'empêcher de... - À juste titre !
01:15:29 Philippe Bilger. - Mais je voulais demander,
01:15:31 c'est très grave, l'inertie
01:15:33 du préfet, qu'est-ce qu'ils auraient dû faire ?
01:15:35 - Le préfet ?
01:15:37 - Oui. - Le préfet...
01:15:39 - Il avait demandé au moins une protection policière à Mélissa.
01:15:41 - Oui, oui. - Au moins.
01:15:43 - Mais faire une conférence de presse ?
01:15:45 Prendre l'opinion
01:15:47 à partie ?
01:15:49 - Mon frère, ça vient fort de l'État.
01:15:51 - Faire ce qui s'est fait après, en fait ?
01:15:53 - La pédagogie du projet de déménagement du centre ?
01:15:55 - Appeler le ministre.
01:15:57 - Il y a une multitude de maires
01:15:59 qui sont agressés.
01:16:01 Pas seulement à cause d'un centre
01:16:03 d'accueil qui est installé près d'une école.
01:16:05 - Sensibiliser l'opinion,
01:16:07 voilà ce qu'il aurait dû faire.
01:16:09 Mais surtout pas dire "vous m'en voulez ?"
01:16:11 Je veux dire, circuler, il n'y a rien à voir.
01:16:13 Vous êtes marrants.
01:16:15 Il était hier à Matignon,
01:16:17 il a donné
01:16:19 une interview en sortant, je vous propose
01:16:21 de l'écouter.
01:16:23 Non seulement il arrête d'être maire,
01:16:25 il quitte Saint-Brévent, mais il quitte la France.
01:16:27 - Il va faire du bateau.
01:16:29 - Écoutons.
01:16:31 - J'ai été ravi, même si
01:16:33 c'est la fin de ma carrière politique,
01:16:35 puisque je démissionne,
01:16:37 de participer jusqu'au bout.
01:16:39 Pour essayer justement que
01:16:41 de nombreux maires ne démissionnent plus.
01:16:43 D'une part,
01:16:45 et puis que pour l'avenir, en fait,
01:16:47 on est encore des personnes qui
01:16:49 n'ont pas l'escape de se présenter
01:16:51 pour prendre cette fonction qui est
01:16:53 de plus en plus difficile.
01:16:55 On a essayé de me convaincre de rester,
01:16:57 mais non, je ne peux pas.
01:16:59 C'est une décision qui a été prise
01:17:01 avec mes proches, avec ma famille.
01:17:03 - À suivre, bien évidemment,
01:17:05 mais c'est toujours pareil.
01:17:07 Quand une affaire est médiatisée,
01:17:09 on soulève le tapis,
01:17:11 et dans n'importe quelle affaire,
01:17:13 on découvre des choses invraisemblables.
01:17:15 C'était vrai par exemple pour les parents de Maël,
01:17:17 tu découvres pareil que les enseignants.
01:17:19 "Vous m'ennuyez, pas de vague."
01:17:21 Là, tu découvres le tapis.
01:17:23 "Je préfère, on lui envoie quelque chose."
01:17:25 Il ne répond pas, il ment.
01:17:27 Je ne sais pas moi, à quoi il sert alors ?
01:17:29 Il sert à quoi ?
01:17:31 - On découvre, alors qu'il faut
01:17:33 quand même noter que précédemment,
01:17:35 et ça avait été notamment envisagé au Sénat,
01:17:37 qu'on avait demandé aux gendarmeries,
01:17:39 aux commissariats d'avoir une vigilance particulière.
01:17:41 Il y a eu 1500 agressions d'élus l'an dernier.
01:17:43 Et on demandait justement aux autorités,
01:17:45 aux services de sécurité, à être vigilants
01:17:47 quand des élus se disaient menacés ou violentés,
01:17:49 qu'il fallait véritablement prendre leurs appels rapidement,
01:17:51 essayer d'avoir une protection policière plus présente.
01:17:53 Donc il y a en plus vraiment des consignes déjà
01:17:55 qui existaient de faire attention aux menaces
01:17:57 et de les prendre très au sérieux.
01:17:59 On voit malheureusement dans le cas du maire
01:18:01 que rien n'a été pris au sérieux.
01:18:03 - Les voix de notre vie, Jean-Habitbolle
01:18:05 est avec nous aujourd'hui aux Éditions Grassées.
01:18:07 On en parlera tout à l'heure.
01:18:09 Vous, quand vous êtes un spécialiste,
01:18:11 par exemple, vous entendez Elodie,
01:18:13 quand vous entendez une voix,
01:18:15 à imaginer une personnalité ?
01:18:17 - Oui, c'est relativement simple.
01:18:19 - Ah bon ? - Oui.
01:18:21 C'est la sincérité de la voix.
01:18:23 Lorsque vous parlez, si vous avez la chance
01:18:25 d'écouter que la voix.
01:18:27 Là, à chaque fois, on a une voix et un visage.
01:18:29 Donc on peut être troublé par ce visage.
01:18:31 Le visage peut masquer quelque chose.
01:18:33 Mais si vous écoutez que la voix,
01:18:35 quelque part vous éteignez l'image, j'allais dire.
01:18:37 Vous sentez si la voix est sincère,
01:18:39 si les silences sont réelles.
01:18:41 - Par exemple, quand vous écoutez sa voix,
01:18:43 puisqu'on en parle, Emmanuel Macron.
01:18:45 - Alors, lui, il a une voix qu'il a travaillée.
01:18:47 Il a une voix qui, au départ,
01:18:49 c'était...
01:18:51 Il était sur un trône
01:18:53 et puis il lui restait une voix complètement
01:18:55 donnée entièrement au public.
01:18:57 Puis à un moment donné, il a travaillé pour la poser,
01:18:59 pour mettre les silences.
01:19:01 Et une voix d'un homme politique,
01:19:03 elle se doit d'être authentique,
01:19:05 elle doit d'être sincère.
01:19:07 - Oui, mais que vous en pensez-vous ?
01:19:09 - C'est une voix sincère. Je pense que les silences
01:19:11 qu'il donne lorsqu'il parle, nous permettent
01:19:13 d'écouter ce qu'il dit complètement. Absolument.
01:19:15 - Et quand vous entendez, par exemple,
01:19:17 la voix de Mme Le Pen ?
01:19:19 - Pareil. Mme Le Pen a une voix qui,
01:19:21 avec les années, s'est bien posée,
01:19:23 s'est bien posée les questions,
01:19:25 mais s'est surtout
01:19:27 mettre en exergue
01:19:29 ce que les autres vont dire
01:19:31 sur différents éléments authentiques
01:19:33 et objectifs de l'actualité.
01:19:35 Et en fonction de cette objectivité,
01:19:37 c'est dur pour un parti politique,
01:19:39 parce qu'en fait, il y a une voix d'une personne,
01:19:41 il y a une voix d'un parti,
01:19:43 puis il y a une voix d'un président,
01:19:45 c'est pas la même chose.
01:19:47 La voix d'une personne seule,
01:19:49 elle va s'engager elle-même.
01:19:51 Mais si je parle au nom d'un parti,
01:19:53 je vais engager un collectif derrière.
01:19:55 Ce collectif en question doit être en rapport,
01:19:57 en sincérité avec ce que je pense.
01:19:59 Donc il faut qu'il y ait une osmose dans ce que je dis
01:20:01 et les actes que je vais faire,
01:20:03 car la voix que je vais donner à VOX
01:20:05 est une voix d'une personne seule.
01:20:07 - On a l'impression, quand on entend des vieilles archives
01:20:09 de télévision et de radio,
01:20:11 que les voix étaient très différentes
01:20:13 dans les années 60-70.
01:20:15 Il y avait un ton de voix,
01:20:17 je ne serais pas limitée,
01:20:19 parce que je n'ai pas le talent de Pascal.
01:20:21 - Notamment dans la comédie, tout simplement.
01:20:23 Quand vous entendez Gérard Philippe jouer,
01:20:25 personne ne jouait comme ça aujourd'hui.
01:20:27 - Il y avait un accent différent par rapport à aujourd'hui.
01:20:29 - Hier à Colombes, l'équipe de France
01:20:31 a rencontré l'Allemagne.
01:20:33 - Il y a la disparition des accents,
01:20:35 c'est évident,
01:20:37 mais n'y avait-il moins de coloration
01:20:39 dans les voix de télévision et de radio ?
01:20:41 - Les voix, à l'époque,
01:20:43 on apprenait à parler,
01:20:45 on apprenait à être un tribun.
01:20:47 Quand vous écoutez Jean Moulin,
01:20:49 si on entend M. Macron dire ça...
01:20:51 - C'est Malraux.
01:20:53 C'était particulier, Malraux.
01:20:55 Tout le monde ne parlait pas comme Malraux.
01:20:57 - Personne n'oserait parler mal.
01:20:59 - Entre ici, Jean Moulin, avec ton cortège.
01:21:01 - Aujourd'hui, les voix sont timbrées par le micro.
01:21:03 Vous avez appris à écouter votre voix
01:21:05 à travers un micro.
01:21:07 On n'a plus besoin de parler devant une foule,
01:21:09 devant 500 personnes, sans micro.
01:21:11 Vous êtes moins donné à donner de la voix,
01:21:13 mais à communiquer le message que vous lui avez donné.
01:21:15 C'est un peu différent.
01:21:17 Vous pensez à votre voix, vous pensez au message.
01:21:19 - Personne ne ferait un meeting comme Jaurès.
01:21:21 - Je peux poser une question ?
01:21:23 - Comment vous faites pour être frappé
01:21:25 dans le monde culturel,
01:21:27 dans le monde qu'on articule de moins en moins ?
01:21:29 - C'est le zapping de la voix.
01:21:31 - On dirait ma mère.
01:21:33 Elle dit au cinéma, "je ne comprends rien".
01:21:35 - Je ne comprends rien et tu articules mal.
01:21:37 - A un certain âge, ma mère,
01:21:39 je lui dis, "maman, peut-être que tu entends mal."
01:21:41 - Vous avez tout à fait raison.
01:21:43 Actuellement, j'ai tellement de choses à vous dire
01:21:45 que la voix, c'est 8 milliards d'individus,
01:21:47 mais c'est la voix de la Terre.
01:21:49 Quand j'entends un chien, j'ai l'impression
01:21:51 qu'il parle et que je l'entends.
01:21:53 Vous ne comprenez rien.
01:21:55 Je ne vous laisse pas le temps de réfléchir.
01:21:57 - C'est la force essentielle de l'enseignant
01:21:59 par rapport aux jeunes.
01:22:01 C'est de leur donner le temps d'écouter
01:22:03 et de leur apprendre une passion.
01:22:05 L'enseignant, ou le journaliste d'ailleurs,
01:22:07 sont aujourd'hui des modèles dans lesquels on doit aller.
01:22:09 C'est là où le travail se fait
01:22:11 au niveau de l'enseignement et de l'information.
01:22:13 - Ce n'est pas une inaptitude physique
01:22:15 à articuler de pendant ce temps-là.
01:22:17 - Non, c'est une inaptitude.
01:22:19 - Vous vous arrêtez.
01:22:21 - Il y a aussi un peu de ça.
01:22:23 Les jeunes comédiens font moins, sans doute,
01:22:25 le travail de gymnastique
01:22:27 que faisaient les anciens sur l'articulation.
01:22:29 Quand vous allez au français, par exemple,
01:22:31 je suis allé récemment voir Tartuffe
01:22:33 avec Dominique Blanc,
01:22:35 tu as une qualité de prononciation,
01:22:37 je ne sais pas si c'est le bon terme,
01:22:39 d'élocution tout à fait exceptionnelle.
01:22:41 - André Dusselier, quand on entend
01:22:43 un nouvel chanteur, c'est exceptionnel.
01:22:45 - Et Jean-Pierre,
01:22:47 Jean-Pierre joue moins au français qu'avant,
01:22:49 mais aujourd'hui, ils sont très bons.
01:22:51 - Les jeunes parlent du silence.
01:22:53 - Très bon.
01:22:55 - Ils ont peur du silence.
01:22:57 - Et vous avez raison.
01:22:59 Et par exemple, celui qui maîtrise
01:23:01 le mieux ça, je trouve,
01:23:03 c'est François Mitterrand.
01:23:05 C'est exceptionnel.
01:23:07 La qualité, le charisme,
01:23:09 il y a presque un charisme post-mortem
01:23:11 qui passe de François Mitterrand quand tu l'écoutes.
01:23:13 - Bien sûr, mais également Jean-Pierre Elkabbach.
01:23:15 - Jean-Pierre Brugge.
01:23:17 - Il, dans ses interviews, avait une force extraordinaire.
01:23:19 Il posait une question, il attendait.
01:23:21 Et si l'autre ne répondait pas, il attendait.
01:23:23 - Exceptionnel.
01:23:25 - Vous allez le prendre, le mur ?
01:23:27 Vous savez de quelle couleur il est ?
01:23:29 - Alors, lui, il dit non.
01:23:31 - Le mur, gris, que vous allez prendre,
01:23:33 Jean-Pierre Elkabbach, bonjour.
01:23:35 - Et effectivement, c'est formidable, Elkabbach.
01:23:37 J'ai vu une interview, l'autre jour, de lui,
01:23:39 de Brigitte Bardot.
01:23:41 On est en 73, il y a 50 ans.
01:23:43 La modernité d'Elkabbach dans cette émission
01:23:45 INF2 avec Brigitte Bardot, c'est exceptionnel.
01:23:49 Audrey Bertheau, qui est exceptionnelle également.
01:23:51 - Trois hommes soupçonnés d'avoir agressé
01:23:57 le petit-neveu de Brigitte Macron,
01:23:59 Jean-Baptiste Tronieux, ont été placés
01:24:01 en détention provisoire jusqu'à leur procès.
01:24:03 Le procès est renvoyé au 5 juin.
01:24:05 Agés de 20, 22 et 34 ans,
01:24:07 ils devaient initialement être jugés à Amiens
01:24:09 en comparution immédiate, mais leurs avocats
01:24:11 ont demandé plus de temps pour assurer leur défense.
01:24:13 Conséquence de l'inflation,
01:24:15 au moins un Français sur six
01:24:17 ne mange pas à sa faim.
01:24:19 C'est ce que révèle une étude du Credoc.
01:24:21 Ce rapport révèle que la précarité alimentaire
01:24:23 a augmenté très rapidement en 2022,
01:24:25 au moment où les prix ont bondi
01:24:27 dans les supermarchés.
01:24:29 Cette précarité alimentaire touche davantage
01:24:31 les femmes et les plus jeunes.
01:24:33 Est-ce que Nadal sera à Roland-Garros ?
01:24:35 C'est la grande question.
01:24:37 Le verdict sera cet après-midi.
01:24:39 L'Espagnol aux 14 troupes à Roland-Garros
01:24:41 va annoncer s'il participe ou non.
01:24:43 Nadal est blessé et hors circuit
01:24:45 depuis quatre mois.
01:24:47 Les fans espèrent le revoir
01:24:49 sur son terrain de jeu favori, Roland-Garros.
01:24:51 Le tournoi commence d'ailleurs dans dix jours.
01:24:53 C'est vrai que moi, ça m'est arrivé d'être parfois en colère
01:24:57 parce qu'on interroge quelqu'un,
01:24:59 j'interroge quelqu'un
01:25:01 et je n'ai pas envie d'enchaîner
01:25:03 parce qu'il y a un moment
01:25:05 d'émotion et quelqu'un autour de la table
01:25:07 reprend immédiatement la parole.
01:25:09 Et ça me mettait en colère
01:25:11 parce que je savais que ce moment-là,
01:25:13 il fallait lui donner sa respiration
01:25:15 et ne rien dire.
01:25:17 Bien sûr, mais un autre élément avec la voix.
01:25:19 Quand vous lisez un livre, ce que dit Charles D'Annecy,
01:25:21 quand vous lisez un livre, vous êtes seul
01:25:23 avec une solitude, la solitude de l'écrivain
01:25:25 et la solitude de la lecture.
01:25:27 Mais quand vous parlez avec quelqu'un,
01:25:29 si vous allez nourrir sa colère,
01:25:31 à ce moment-là, vous créez justement
01:25:33 une distension et ça, la force d'un journaliste,
01:25:35 ce n'est pas de nourrir la colère,
01:25:37 c'est de la faire exprimer par l'autre
01:25:39 pour tirer les éléments essentiels de ce qu'il a envie de dire.
01:25:41 - C'est ce que je fais avec Philippe Bézières.
01:25:43 - Oui. - Et en colère...
01:25:45 - Et les gens pensent qu'on s'en veut après.
01:25:47 - Mais pas du tout.
01:25:49 On écoutera, vous me direz ce qu'on écoutera,
01:25:51 Garou, Catherine Deneuve,
01:25:53 Thierry Roland, une voix incroyable,
01:25:55 reconnaissable, Frank Sinatra,
01:25:57 François Truffaut,
01:25:59 une voix absolument incroyable également.
01:26:01 Et alors, on pourrait en écouter
01:26:03 mais 50 000 parce que c'est un sujet qui nous passionne tous.
01:26:05 Mais avant ça, je voudrais vous proposer
01:26:07 un dernier sujet. Deux suspects
01:26:09 ont été mis en examen dans l'enquête
01:26:11 sur le viol d'une octogénaire handicapée.
01:26:13 À son domicile,
01:26:15 à la Courneuve,
01:26:17 c'est une femme qui avait 83 ans.
01:26:19 Ça s'est passé le 3 mai dernier.
01:26:21 Et évidemment,
01:26:23 les deux personnes
01:26:25 qui sont suspectées
01:26:27 demeurent sous un OQTF.
01:26:29 Ces deux personnes
01:26:31 n'avaient pas à être sur le sol français.
01:26:33 Je vous propose de voir ce sujet
01:26:35 de Corentin Briault parce que je trouve
01:26:37 que c'est effrayant et en même temps
01:26:39 c'est un sujet
01:26:41 qui montre notre société
01:26:43 d'aujourd'hui. C'est des choses qui ne se passaient pas
01:26:45 il y a 50 ans.
01:26:47 Une violence inouïe
01:26:49 en pleine journée à la Courneuve.
01:26:51 Une femme de 83 ans a été victime
01:26:53 d'un viol. Deux individus
01:26:55 ont été interpellés les 4 et 5 mai
01:26:57 derniers. Ils sont suspectés
01:26:59 d'être à l'origine de cette agression.
01:27:01 La victime en a reconnu un.
01:27:03 Actuellement, il a été mis en examen
01:27:05 et placé en détention provisoire.
01:27:07 Il s'agit de Benaouadé,
01:27:09 âgé de 38 ans, algérien
01:27:11 et connu de la police pour vol et dégradation
01:27:13 de biens. Il a effectué une peine de prison
01:27:15 à Frennes, dont il est sorti le 12
01:27:17 février dernier. Par ailleurs,
01:27:19 en situation irrégulière sur le
01:27:21 territoire français, il s'était vu
01:27:23 délivrer une OQTF le 22 février
01:27:25 dernier. Le second suspect, lui,
01:27:27 n'a pas été placé en prison.
01:27:29 Il s'agit d'Anesbé,
01:27:31 29 ans, de nationalité algérienne,
01:27:33 en situation irrégulière.
01:27:35 Sans domicile fixe, il vivotait en étant
01:27:37 vendeur à la sauvette. Déjà sous
01:27:39 OQTF, délivré le 26 septembre
01:27:41 dernier, la préfecture de Bobigny
01:27:43 a décidé de lui délivrer une autre avec
01:27:45 placement au centre de rétention administrative
01:27:47 en vue de son expulsion forcée
01:27:49 vers l'Algérie.
01:27:51 - C'est personne n'en parle.
01:27:53 - Que font-ils en France ?
01:27:55 Il y a toutes les raisons du monde
01:27:57 qu'ils ne soient plus en France. Et ils le sont.
01:27:59 Et il y en a combien ?
01:28:01 - Ces deux-là ont effectivement commis un acte
01:28:03 épouvantable, un viol
01:28:05 d'une femme âgée.
01:28:07 - Handicapée. - Et handicapée.
01:28:09 Mais c'est invraisemblable
01:28:11 qu'à chaque fois, on égrène
01:28:13 des situations de ce genre. - Et on découvre là aussi
01:28:15 à travers un fait divers, on lève le tapis.
01:28:17 - Mais attendez, c'est l'Algérie.
01:28:19 Il s'agit d'un pays avec lequel on a des moyens
01:28:21 de rétorsion et des moyens d'action.
01:28:23 - Et qui me fera ?
01:28:25 - Parce qu'ils sont demandeurs en permanence de milliers
01:28:27 de visas chaque année. Et d'ailleurs, les traités
01:28:29 de 62 leur en donnent la possibilité.
01:28:31 Donc là, on a des possibilités
01:28:33 de rétorsion et on a ces gens
01:28:35 qui sont sur le territoire français.
01:28:37 Et ils sont tranquilles comme bâtis
01:28:39 jusqu'au jour où effectivement, ils commettent
01:28:41 un crime. C'est épouvantable.
01:28:43 - Et ce qui me frappe, c'est que
01:28:45 à aucun moment, face
01:28:47 à la multitude des dysfonctionnements
01:28:49 que
01:28:51 l'intérieur,
01:28:53 la surveillance, le contrôle
01:28:55 fait naître,
01:28:57 on ne se pose la question
01:28:59 de la responsabilité
01:29:01 de celui ou de ceux
01:29:03 qui ont permis ça.
01:29:05 Il n'est pas normal que,
01:29:07 par exemple, du plus haut jusqu'en bas,
01:29:09 on ne se demande pas pourquoi
01:29:11 il y a de telles aberrations
01:29:13 qui aboutissent à ce crime.
01:29:15 - Il nous reste quelques minutes.
01:29:17 Il y aura une messe tout de suite après
01:29:19 notre émission et il n'y aura pas Jean-Marc Morandini.
01:29:21 C'est pourquoi, et tant mieux, nous avons un peu plus
01:29:23 de temps ce matin. Vous écrivez sur
01:29:25 le chanteur Charles Aznavour. Le chanteur aurait-il perdu
01:29:27 sa voix ? Aznavour, que j'ai suivi pendant de longues
01:29:29 années, jusqu'en 2018, vient alors me voir
01:29:31 pour que j'examine ses cordes vocales
01:29:33 pensant qu'elles étaient blessées, ce qui
01:29:35 ne lui était jamais arrivé. Je ne vois rien,
01:29:37 ce qui ne veut pas dire qu'il n'a rien. Pas de maladie,
01:29:39 pas de fatigue, respiration normale. Bref,
01:29:41 la pleine forme, qu'est-ce qu'il avait ?
01:29:43 - C'était assez extraordinaire parce que
01:29:45 il chantait. On a dit
01:29:47 "là, il y a un problème de voix,
01:29:49 il y a quelque chose qui ne va pas".
01:29:51 Et j'examine, évidemment, et tout était
01:29:53 normal au niveau
01:29:55 anatomique, sur le plan des cordes vocales.
01:29:57 Mais la voix
01:29:59 est pilotée par l'oreille.
01:30:01 C'est-à-dire qu'en fait, dès le
01:30:03 plus jeune âge, quand vous étiez dans le ventre
01:30:05 de votre maman, les vibrations
01:30:07 que vous entendiez sont passées.
01:30:09 Elles vont allumer certains
01:30:11 éléments de votre cerveau,
01:30:13 parce qu'on a fait des IRM fonctionnels
01:30:15 chez le tout petit. On s'aperçoit que des mamans
01:30:17 qui sont jailleuses, qui font écouter de la musique
01:30:19 pendant la grossesse, ont le développement
01:30:21 du tout petit, se développer
01:30:23 beaucoup plus dans la zone du langage que des
01:30:25 mamans qui sont contrariées ou qui sont dépressives.
01:30:27 Pour revenir à M. Aznavour,
01:30:29 tout simplement, je lui ai
01:30:31 dit "tu entends bien ?" Il me dit "ben non, mais bien sûr
01:30:33 j'entends bien". Et son fils, Nicolas, me dit
01:30:35 "ah, je crois qu'il n'entend pas bien".
01:30:37 Je dis "ah bon ?" Il me dit "mais je te dis que j'entends bien".
01:30:39 On lui a fait faire un appareil, et
01:30:41 trois jours après, il chantait merveilleusement bien.
01:30:43 Moi, j'ai rien fait. On m'a dit "il a sauvé ses cordes vocales".
01:30:45 J'ai rien fait du tout. J'ai tout simplement
01:30:47 rétabli le retour son.
01:30:49 - Premier terrain, vous le rencontrez, il a des difficultés
01:30:51 évidemment. Le problème, me dit-il,
01:30:53 c'est que je pense trop à ma voix et pas
01:30:55 assez à ce que je dis. - Oui.
01:30:57 Oui. Et ça, c'est le défaut
01:30:59 d'énormément de gens qui ne sont pas, entre guillemets,
01:31:01 en harmonie avec eux-mêmes.
01:31:03 C'est la voix intérieure. La voix intérieure,
01:31:05 c'est une force extraordinaire quand vous vous parlez
01:31:07 à vous-même. C'est la force d'un sportif qui
01:31:09 va dire "je vais gagner". Eh bien, cette voix intérieure,
01:31:11 lorsque vous pensez à votre voix, dire "je vais
01:31:13 dire ce que j'ai envie de dire", je vais un peu
01:31:15 caricaturer. Vous avez des artistes, je n'en aurai pas de nom,
01:31:17 qui ont été extraordinaires pendant 20 ans.
01:31:19 Et puis, quand ils arrivent sur scène,
01:31:21 ils jouent à être ce qu'ils ont été.
01:31:23 Donc, ils écoutent leur voix en se disant "mais j'ai
01:31:25 pas la même voix, comment je vais faire ?" Ils ont tout perdu.
01:31:27 - Oui. - Ils ont tout perdu.
01:31:29 Des rides que l'on ne veut pas accepter sur
01:31:31 notre voix sont des rides qui, quelque part,
01:31:33 vont vous trahir et vont vous échapper.
01:31:35 - Mais la voix, par exemple, Sardou, qui avait une voix exceptionnelle
01:31:37 qui montait haut sur le France, aujourd'hui, il ne peut
01:31:39 plus monter comme ça. - Non. - Quand tu vieillis,
01:31:41 tu perds quoi, des octaves ? - Oui, à peu près.
01:31:43 - Les femmes sont confiantes. - On perd quelques notes.
01:31:45 - Peu importe. Ce qui compte, c'est la signature
01:31:47 de la voix. - Oui, j'entends bien.
01:31:49 - C'est la sincérité de cette voix. - J'entends bien,
01:31:51 mais est-ce que la voix, par exemple, un chanteur,
01:31:53 est-ce qu'il peut perdre sa voix ? Avec le temps,
01:31:55 tout simplement, est-ce que tout se fatigue et
01:31:57 t'as 80 ans, tu chantes moins bien ? - Non.
01:31:59 On écoute Aznavour, et je donne toujours cet exemple
01:32:01 quand je fais des conférences avec des étudiants,
01:32:04 dans la voix vieille, ça dépend des gens.
01:32:06 Aznavour, 45 ans, hier encore, j'étais...
01:32:08 Eh bien, et quand on l'écoute à 85 ans,
01:32:10 vous prenez les deux, c'est extraordinaire,
01:32:12 c'est pratiquement l'exemple. - J'étais un admirateur
01:32:14 de Redjani, la dernière fois que je l'ai vu sur scène,
01:32:17 il n'y avait presque plus rien.
01:32:19 C'était très touchant, d'ailleurs. - Oui, absolument.
01:32:21 - Moi, j'avais vu Anne Sylvester. - Il y a la santé
01:32:23 de la voix, il y a la santé de l'être
01:32:25 et l'harmonie du corps. - Alors, je vais saluer...
01:32:27 - Les professeurs de la voix sont des athlètes
01:32:29 à part entière. - Je vais saluer
01:32:31 Michel Druecker, parce qu'il nous écoute.
01:32:33 - Il y avait très longtemps que je n'avais pas reçu
01:32:35 un message de lui, donc je l'embrasse,
01:32:37 et il me dit "demande à M. Habibol des nouvelles
01:32:39 de Céline Dion, vous en avez parlé tout à l'heure,
01:32:41 il s'est occupé d'elle longtemps".
01:32:43 - "Je vais mieux", me dit Michel.
01:32:46 "Je vais mieux, nous, nous allons mieux
01:32:49 depuis qu'on sait que vous allez mieux,
01:32:51 cher Michel". - Comment va Céline Dion ?
01:32:54 Est-ce qu'elle va remonter sur scène ?
01:32:56 Elle doit être à Paris, Céline Dion, en septembre.
01:32:59 - Elle a une maladie neuromusculaire,
01:33:01 c'est-à-dire, entre le neurone et le muscle,
01:33:03 il y a des synapses, à ce moment-là,
01:33:06 il y a certains enzymes et certains éléments
01:33:08 qu'on appelle des neurhormones, peu importe.
01:33:11 Le problème, c'est que dans la maladie qu'elle a,
01:33:13 dès qu'elle a une décharge, comme on peut dire,
01:33:17 tout devient rigide, et à ce moment-là,
01:33:20 elle ne peut pas chanter.
01:33:21 Donc c'est très aléatoire.
01:33:23 Ça ne veut pas dire qu'elle ne va pas bien,
01:33:25 ça veut dire que ce qu'elle a comme maladie
01:33:27 a une évolution, certes, mais c'est aléatoire
01:33:29 sur scène, c'est aléatoire d'aller chanter
01:33:31 et de se dire "je vais tenir deux heures".
01:33:33 C'est des athlètes, ce n'est pas juste
01:33:35 deux, trois chansons, et c'est là où
01:33:37 Aska va remonter sur scène.
01:33:39 Ce n'est pas moi qui peux le dire, c'est là-haut.
01:33:41 Moi, je ne peux rien dire, parce que la seule chose
01:33:43 que je peux dire, c'est qu'effectivement,
01:33:44 dans ce genre de maladie orpheline,
01:33:46 les évolutions scientifiques sont telles
01:33:48 qu'effectivement, on peut trouver un traitement
01:33:49 très rapidement qui la fera remonter sur scène.
01:33:51 - Alors avec Marine, on a cherché des voix,
01:33:53 ce matin, des voix comme ça, qui nous sont
01:33:54 venues immédiatement.
01:33:56 On va voir si vous les reconnaissez.
01:33:58 On a entendu tout à l'heure Barry White.
01:34:00 Marine, j'imagine que c'est dans l'ordre
01:34:02 de l'affiche qui est sous mes yeux.
01:34:03 Donc écoutons cette voix et vous me dites
01:34:05 si vous la reconnaissez tout de suite.
01:34:07 (musique)
01:34:09 - Garou.
01:34:11 - C'est Garou, c'est Garou.
01:34:13 - Garou.
01:34:15 - Non, ce n'est pas Daniel Abad.
01:34:17 Bon, ça, c'est Garou.
01:34:19 Mais Garou, c'est une voix incroyable.
01:34:21 Une voix comme Garou.
01:34:23 Par exemple, une voix comme Céline Dion, Garou,
01:34:25 ou Pavarotti, c'est un sur...
01:34:27 C'est quand même bappé, j'ai envie de dire.
01:34:29 C'est comme...
01:34:31 Voilà, c'est des voix exceptionnelles, aussi rares.
01:34:33 - Garou, j'ai la chance de bien le connaître.
01:34:35 C'est quelqu'un d'assez formidable.
01:34:37 J'ai connu au moment "Tout le monde notre-l'âme"
01:34:39 avec Hélène Segarra, qui avait fait un accident vocal,
01:34:41 une hémorragie des cordes vocales
01:34:43 et qui a été amenée à trainer.
01:34:45 Eh bien, Garou a une signature anatomique
01:34:47 sur sa voix.
01:34:49 Un peu comme avait Robert Hossein,
01:34:51 qui était un ami personnel.
01:34:53 Il a une petite cicatrice sur la corde vocale gauche,
01:34:55 si on veut être très précis, et qui lui permet
01:34:57 d'avoir ce timbre de voix cassé, mais qui ne fatigue pas.
01:34:59 Si vous m'étiez à parler comme ça.
01:35:01 - Par exemple, si on faisait chacun,
01:35:03 vous pourriez regarder nos cordes vocales
01:35:05 et vous sauriez si nous avons des défauts,
01:35:07 des trucs, des bidules. Il faut qu'on aille vous voir.
01:35:09 Alors Catherine Deneuve, par exemple.
01:35:11 - C'est une voix imparfaite.
01:35:13 - Ah bah oui. - Parce que l'intelligence artificielle...
01:35:15 - La voix de Charles Gépeté ?
01:35:17 - Écoutez, Catherine Deneuve,
01:35:19 on a toujours parlé, évidemment,
01:35:21 de son visage, de son charme,
01:35:23 mais sa voix est exceptionnelle.
01:35:25 Une voix, et puis un rythme de voix.
01:35:27 Écoutez Catherine Deneuve.
01:35:29 - J'avais l'impression que vous entrepreniez
01:35:31 quelque chose avec toutes les femmes.
01:35:33 Sauf moi.
01:35:35 - D'abord, c'est pas toutes les femmes.
01:35:37 Et puis vous m'intimidiez.
01:35:39 Parfois, vous me regardiez sévèrement.
01:35:41 - Pardon ?
01:35:43 - Et même avec une certaine dureté.
01:35:45 - Avec une certaine dureté, vraiment ?
01:35:47 - Ah bah oui, je vous assure, je me sentais jugé.
01:35:49 - C'est un extrait du dernier métro.
01:35:51 Je crois qu'il est en train d'enlever
01:35:53 ses cadres de mémoire.
01:35:55 - C'est une voix de velours.
01:35:57 C'est une voix dans laquelle vous n'avez pas d'aspirité.
01:35:59 On n'est pas dans les Alpes, là.
01:36:01 C'est pas des montagnes.
01:36:03 C'est une voix de velours.
01:36:05 C'est une voix qui va vous caresser.
01:36:07 - Thierry Roland, parce que vraiment,
01:36:09 Thierry, j'ai beaucoup travaillé avec lui,
01:36:11 et tout le monde a souligné qu'il était une voix.
01:36:13 Je crois que c'est ce qu'avait titré l'équipe
01:36:15 lorsqu'il était mort.
01:36:17 Et dans son succès, sa voix de titi,
01:36:19 son accent, ses aigus.
01:36:21 Écoutez Thierry Roland.
01:36:23 - Croyez ça, l'équipe de France
01:36:25 a gagné le monde en battant le Brésil.
01:36:27 3-0, 2 buts de Zidane,
01:36:29 1 but de Petit.
01:36:31 Je crois qu'après avoir vu ça,
01:36:33 on peut mourir tranquille.
01:36:35 - Et je pourrais associer à Thierry Gilardi
01:36:37 qui avait une voix extraordinaire,
01:36:39 qui t'enveloppait.
01:36:41 Il y a aussi une part de lyrisme,
01:36:43 parfois, d'émotion que font naître ces voix-là.
01:36:45 - Mais c'est l'individuel
01:36:47 qui s'adresse au collectif.
01:36:49 C'est-à-dire, vous avez un individu
01:36:51 qui va emporter le collectif,
01:36:53 qui vit la voix.
01:36:55 C'est presque lui-même le joueur de foot
01:36:57 et l'avancante.
01:36:59 Il est tellement dedans qu'avec sa voix,
01:37:01 il est en train de tirer au but.
01:37:03 - Des conseils pour entretenir sa voix ?
01:37:05 - Pas de cigare, pas de cigarette.
01:37:07 - Surtout pas de cigare, pas de cigarette,
01:37:09 pas de choses comme ça.
01:37:11 Et puis, vous avez des conseils relativement simples.
01:37:13 C'est tout simplement de ne pas crier.
01:37:15 C'est comme si vous couriez vite,
01:37:17 vous créez un claquage.
01:37:19 Si vous parlez et que vous vous mettez à crier,
01:37:21 vous créez un claquage des cordes vocales.
01:37:23 Et puis oui, c'est des infusions.
01:37:25 - Et la voix de Pascal Praud ?
01:37:27 - Ça va être ennuyant parce que si c'est des compliments,
01:37:29 on va dire...
01:37:31 - La voix de Pascal Praud, c'est impossible.
01:37:33 - La voix de Pascal Praud, je vais être objectif,
01:37:35 c'est impossible car quand on analyse une voix,
01:37:37 on ne peut pas être objectif.
01:37:39 La sincérité et l'émotion que vous écoutez,
01:37:41 c'est un mélange d'émotion et de raison, la voix.
01:37:43 Donc il est impossible de pouvoir donner
01:37:45 un avis objectif sur une voix, sinon, c'est pas vrai.
01:37:47 - Bon, écoutez, c'est parfait.
01:37:49 - Il y a des voix graves.
01:37:51 - Écoutez, on fera Frank Sinatra, The Voice.
01:37:53 C'est normal qu'on termine avec The Voice.
01:37:55 La Maiselle à l'Ascension en direct
01:37:57 de l'église Saint-Roch.
01:37:59 - Mme. Monsieur François, bienvenue.
01:38:01 - Bienvenue.
01:38:03 - Et ce qui est extraordinaire
01:38:05 dans Sinatra, c'est que tu n'as pas
01:38:07 l'impression qu'il ne chante jamais, il parle.
01:38:09 - C'est un sac.
01:38:11 - C'était un plaisir.
01:38:13 Vraiment, vraiment, c'était un plaisir.
01:38:15 C'était formidable. Bravo à Jean-Pierre Elkabache.
01:38:17 C'était une merveilleuse idée.
01:38:19 On n'a pas pu en parler des imitateurs, hélas.
01:38:21 Euh...
01:38:23 Voilà. Qui était avec nous aujourd'hui ?
01:38:25 Je ne sais pas. Marine Lanson
01:38:27 était avec nous et Justine Serchera
01:38:29 était là. Mais je n'ai pas...
01:38:31 Ah si, voilà. Virginie Leblanc-Tayeb
01:38:33 était là. Maëlle était au son.
01:38:35 David Tonelier était à la vision.
01:38:37 Merci à Marine Lanson
01:38:39 et à Justine Serchera.
01:38:41 Marine, bien sûr.
01:38:43 Fly into the Moon.
01:38:45 Bonne journée à tous.
01:38:47 [Musique]