• 2 years ago
La langue française est truffée d'expressions empruntant au vocabulaire de l'alimentation ou de la nutrition. "Avoir la pêche", "avoir la banane", "les carottes sont cuites", "tomber dans les pommes"... Symbole de la place de la nutrition et de l'alimentation dans notre culture, ces expressions ont parfois des origines très loitaines et souvent surprenantes. Certaines expressions traversent les siècles sans bouger quand d'autres changent de signification au court du temps, l'usage aidant. Alors aujourd'hui, petit moment de détente, le Dr Jean-Michel Cohen partage avec vous une douzaines d'expressions comprenant toutes des termes de l'alimentation ou de la nutrition. Partagez vos expressions en commentaires !
Pour la dernière, qui a la ref' ?

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Transcript
00:00 Allez, c'est la période de l'année où on a envie de rigoler un petit peu,
00:02 alors j'ai trouvé un certain nombre d'expressions,
00:04 j'ai essayé de rechercher l'origine de cette expression,
00:07 je vais vous les livrer aujourd'hui, c'est juste un moment de détente.
00:09 Bienvenue sur la chaîne Jean-Michel Cohen,
00:11 la chaîne où on ne parle que de nutrition
00:13 et où on ne vous raconte jamais de salade.
00:15 Faites votre analyse minceure gratuite
00:19 en allant sur le site docteur.jeanmichelcohen.fr.
00:23 La première expression, c'est "finir en eau de boudin".
00:28 Ben ouais, on l'utilise tous, ça finit en eau de boudin.
00:31 Alors il y a deux explications à ça.
00:33 La première chose, c'est quand on préparait du boudin,
00:35 une fois qu'on avait fini de le préparer,
00:36 l'eau dans laquelle le boudin avait baigné,
00:39 on l'a jetée, donc elle était inutile.
00:42 Donc on disait que ça finissait en eau de boudin parce qu'on le jetait.
00:45 Il y a une deuxième expression, alors moins jolie à dire,
00:49 c'était parce que dans l'eau du boudin,
00:50 comme on avait utilisé le boyau pour faire le boudin
00:53 et qu'il pouvait rester quelques traces d'extrêmement,
00:56 on jetait l'eau de boudin.
00:57 Donc finir en eau de boudin, c'était finir la poubelle parce que c'est pas bon.
01:00 Avoir un cœur d'artichaut.
01:01 En fait, vous savez pourquoi ?
01:02 C'est parce que l'artichaut, il y a énormément de feuilles
01:05 et le cœur de l'artichaut est au milieu.
01:07 Donc pour arriver au cœur de l'artichaut,
01:08 il fallait enlever feuille par feuille.
01:10 Et alors avoir un cœur d'artichaut, c'était pour arriver au cœur,
01:14 il fallait enlever feuille après feuille
01:15 et les donner à une personne à chaque fois.
01:19 Donc avoir un cœur d'artichaut,
01:20 c'était donner une feuille à chacun afin d'arriver au cœur.
01:23 Donc on avait un cœur d'artichaut, on aimait bien tout le monde.
01:26 C'est malin, hein ?
01:27 Ne pas être dans son assiette, c'est aussi un truc rigolo.
01:29 C'est qu'à l'époque, on disposait les assiettes sur la table comme nous tous.
01:33 Et quand un convive ne faisait pas attention,
01:36 au lieu d'être devant son assiette, il était à côté.
01:38 Donc il était un peu distrait ou il ne faisait pas attention.
01:41 Donc il n'était pas dans son assiette.
01:43 Et bien l'expression s'est devenue ne pas être dans son assiette
01:45 quand on est un peu distrait, quand on est un peu absent,
01:48 soit d'une discussion, soit d'une situation.
01:51 Rigolo.
01:52 Beurré comme un petit lût.
01:53 Je me suis dit pourquoi beurré comme un petit lût ?
01:55 En fait, c'est assez simple comme explication.
01:58 C'est parce qu'il y avait une presque analogie entre beurré et bourré.
02:02 Et comme les petits lûts, leur spécificité, c'était de contenir du beurre,
02:06 les gens disaient bourré.
02:08 Mais au lieu de dire bourré, ils disaient beurré et ils rajoutaient comme un petit lût.
02:12 Donc c'était bourré comme beurré comme un petit lût.
02:15 Vous savez pourquoi on dit se mettre la ratte au courbouillon ?
02:19 En fait, c'est très ancien.
02:20 Ça date d'Hippocrate.
02:22 Pour Hippocrate, un célèbre de l'Antiquité,
02:25 la ratte, c'était l'organe où se déroulait l'humeur qu'on ressentait.
02:30 Donc quand on était de mauvaise humeur, c'était que la ratte fonctionnait mal.
02:34 Donc il fallait l'acheter, donc la mettre dans un bouillon.
02:37 Donc se mettre la ratte au courbouillon,
02:39 c'est quand on est de mauvaise humeur ou quand on est soucieux.
02:42 Mais c'est vraiment une expression d'un ancien collègue, on va dire.
02:45 Il y a une expression qui est un peu compliquée à comprendre.
02:47 On disait vivre comme un coq en pâte.
02:49 En fait, l'expression était rigolote parce que
02:51 quand on amenait sa volaille pour la vendre au marché,
02:54 on la mettait dans une boîte, bien comme ça,
02:57 et on l'amenait tout doucement, de façon précautionneuse,
03:01 pour vendre sa volaille.
03:02 Et quand elle était dans cette boîte,
03:04 en fait, ça ressemblait à un pâté, à une chair qui était dans une boîte.
03:08 Donc on disait vivre comme un coq en pâte, en pâté,
03:11 c'est-à-dire bien serré dans la boîte pour être vendu au marché.
03:14 L'expression qui consiste à dire se refaire la cerise,
03:17 en réalité, elle vient de l'argot.
03:19 Parce qu'en argot, le mot cerise, ça voulait dire visage, figure.
03:24 Et donc quand on n'était pas bien,
03:26 on avait un visage qui était pâleau, un peu déformé,
03:30 pas agréable à regarder.
03:31 Et quand on voulait être bien, on refaisait son visage.
03:34 On y faisait attention, éventuellement on se poudrait,
03:36 on se maquillait, etc.
03:38 Donc pour réussir, pour aller mieux,
03:41 on se refait la cerise.
03:42 Donc c'était de l'argot.
03:44 Il y a une expression que je ne connaissais pas avant de la trouver
03:46 dans certains dictionnaires d'expression,
03:48 c'est "être élevé au jus de concombre".
03:49 En fait, c'est assez simple.
03:51 Ça veut dire que le concombre n'apporte pas d'énergie,
03:53 peu de calories, pas tellement de vitamines.
03:55 C'est un légume qui contient essentiellement de l'eau,
03:58 donc il est pâle.
03:59 Donc être élevé au jus de concombre,
04:00 ça veut dire on ne mange pas beaucoup
04:03 et on mange comme quand on mange du concombre,
04:05 c'est-à-dire uniquement de l'eau, pas de vitamines, pas de calories.
04:07 Donc être élevé au jus de concombre,
04:09 ça veut dire on ne mange pas suffisamment
04:11 et on n'est pas bien alimenté.
04:12 Ah, la crème de la crème, c'est la crème de la crème.
04:15 Ça voulait simplement dire qu'il y avait plusieurs parties
04:18 quand on fabriquait de la crème
04:20 et que ces parties, elles étaient vendues
04:22 au prorata de l'endroit d'où elles venaient.
04:24 Et quand on avait la crème,
04:25 elle se vendait plus cher que le liquide.
04:28 Mais quand on avait la crème de la crème,
04:30 c'est-à-dire le surnageant,
04:31 ce qui était au-dessus, ça, c'était bien.
04:34 Donc la crème de la crème,
04:35 c'est ce qui est la partie la plus haute
04:37 et la partie la plus valorisée.
04:39 Donc c'est facile, être la crème de la crème,
04:41 c'est être le meilleur du produit.
04:43 Quand le produit, c'est la population,
04:45 la crème de la crème,
04:46 à vous de me dire qui c'est.
04:47 Vous savez pourquoi on dit
04:48 ne pas y aller avec le dos de la cuillère ?
04:51 C'est parce qu'à l'époque,
04:52 la cuillère, ce n'était pas un instrument
04:54 si courant que ça.
04:55 Et donc quand on mangeait dans la cuillère,
04:57 on mangeait avec la partie qu'on cave,
04:59 et on avalait.
05:00 Et il y en avait qui se plantaient
05:02 et qui mangeaient avec le dos de la cuillère.
05:03 C'est difficile de manger avec le dos de la cuillère.
05:06 Donc quand on dit ne pas y être allé
05:08 avec le dos de la cuillère,
05:09 c'est qu'on a bien rempli,
05:11 en général, la critique
05:13 ou les remontrances
05:15 ou bien les revendications.
05:17 Donc ne pas y aller avec le dos de la cuillère,
05:19 c'est que si on avait pris
05:20 le dos de la cuillère,
05:21 on n'aurait pas grand chose à faire.
05:23 Il y a une expression qui m'a fait rigoler,
05:24 c'est "sucrer les fraises".
05:26 En fait, vous savez d'où elle vient ?
05:27 Elle vient qu'à l'époque,
05:28 quand on a inventé les poudriers,
05:30 quand ils voulaient mettre du sucre sur les fraises,
05:33 ils prenaient le poudrier,
05:34 comme on le fait aujourd'hui,
05:35 et puis ils saupoudraient comme ça.
05:37 Donc sucrer les fraises,
05:38 ça rappelait le geste des personnes
05:40 qui vieillissantes pouvaient trembler.
05:42 Donc sucrer les fraises,
05:44 c'était dire,
05:45 ben il tremble,
05:46 il est un peu vieillot,
05:47 il raconte un peu n'importe quoi.
05:49 Donc ça ressemble à sucrer les fraises
05:51 quand on prenait le poudrier.
05:53 C'est bête, mais
05:54 c'est comme ça que ça a existé.
05:55 Se demander si c'est du lard ou du cochon,
05:58 mais d'où ça peut venir ?
05:59 Mais c'est très simple,
06:00 c'est analogique.
06:01 Ça veut dire que le lard,
06:03 c'était une partie qui contenait
06:04 de la graisse et de la chair.
06:06 Le cochon, en général,
06:07 quand on parlait du cochon,
06:08 c'était la partie qui contenait
06:10 la chair essentiellement.
06:12 Et quand on était à l'intermédiaire
06:14 entre les deux,
06:14 ça veut dire quand on donnait
06:15 un morceau de cochon qui était un peu gras,
06:18 on pouvait se demander
06:19 si c'était du lard ou du cochon.
06:21 Ça veut dire si c'est du lard ou du cochon,
06:23 c'est,
06:24 est-ce que je dois y croire
06:25 ou est-ce que je ne dois pas y croire ?
06:26 C'est vraiment de la chair
06:27 ou ce n'est pas vraiment de la chair ?
06:29 Donc c'est de là que l'expression est venue.
06:30 Moi, je la trouve un peu brutale,
06:32 mais enfin je vous l'ai dit,
06:33 c'est mettre la viande dans le torchon.
06:35 En fait, quand on conservait la viande,
06:36 à l'ancien temps,
06:37 on n'avait pas les frigos, les congélateurs,
06:39 les placards réfrigérés et compagnie.
06:41 Eh bien, on la mettait dans des torchons.
06:43 Eh bien, quand on allait se coucher,
06:44 eh bien, l'expression argotique,
06:46 un peu triviale,
06:48 c'était dire on met la viande dans le torchon,
06:50 donc on va se coucher.
06:51 Voilà, on fait une respiration
06:53 par rapport à tout ce qu'on a appris
06:55 et à tout ce que vous m'avez suggéré.
06:57 Et j'avais envie de partager
06:59 cette petite recherche anecdotique
07:00 que j'avais faite avec vous,
07:02 beaucoup plus concrète cette fois-ci.
07:03 Salut à tous !
07:04 [Musique]
07:14 [Musique]

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