Parlons Vrai chez Bourdin - émission du 28 février

  • l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec Julien Lescarret, matador français, secrétaire de l'association des matadors, Christian Etchebest, chef cuisinier béarnais, Sébastien Abis, Chercheur associé à l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) et auteur de “Géopolitique du blé” (2023), Maryvonne Lagaronne, Productrice de viande bovine à Gestas (Pyrénées Atlantique), Vice-président de la Fédération nationale bovine, branche de la FNSEA, Geoffroy d’Evry, Agriculteur dans l'Oise, producteur de pomme de terre, Président de l’Union Nationale des Producteurs de Pommes de Terre, Mathieu Courgeau, éleveur de vaches laitières en Vendée, Porte-parole et co-président du Collectif "Nourrir", Jean-Jacques Lasserre, Président du Conseil départemental des Pyrénées Atlantique,

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2023-02-28##
Transcript
00:00:00 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30, Frédéric Brindel.
00:00:06 Bonjour à tous, un flux de logos des régions dans les rames du métro parisien, les voyageurs arborent fièrement leurs couleurs.
00:00:15 Une excitation palpable jusqu'à l'entrée, porte de Versailles, le salon de l'agriculture ouvre ses portes chaque jour à 9h.
00:00:22 Il y a la queue depuis une bonne demi-heure avant ses 9h. Écran géant avec visuel de stars, une vache, une chèvre, un cochon.
00:00:30 Puis les portes s'ouvrent, les gens se rusent sur les 7 pavillons à thème, les enfants tirent leurs parents vers les animaux.
00:00:38 Les maris supplient leurs femmes pour se rendre bras en croix au stand viticole.
00:00:43 Des sons nous parviennent tout au long de l'escalator géant, cloche, cocorico.
00:00:47 Paris sera toujours Paris mais Paris revit quand le salon de l'agriculture resplendit.
00:00:52 Bienvenue sur le stand des Pyrénées-Atlantiques, foulard orange autour du cou bien sûr, comme les coureurs basques sur le Tour de France.
00:01:00 Un parlons vrais chez Bourdin exceptionnel, une thématique 100% salon de l'agriculture.
00:01:05 Au programme, la souveraineté alimentaire, la restauration, la tauromachie, les Pyrénées-Atlantiques, les forêts, bref autant de sujets sur lesquels vous réagissez vous.
00:01:13 Les auditeurs de Sud Radio 0826 300 300, des sujets, vous l'avez compris, sociétaux, d'actualité.
00:01:19 Bienvenue à vous les auditeurs de Sud Radio et à vous aussi les visiteurs du salon de l'agriculture qui passez devant le studio Sud Radio.
00:01:27 C'est un vrai plaisir et c'est un plaisir aussi de retrouver Félix Mathieu.
00:01:32 Toute l'équipe est venue autour de Joseph Ruiz qui nous a aidé à préparer cette émission.
00:01:38 Bonjour Félix. Bonjour à tout le monde. Dans quel monde vit-on ?
00:01:42 Au Valais, vous vous souvenez, c'est la vache, oui, la vache du salon. Au Valais a même eu droit à sa chanson officielle. J'ai l'impression que ça va être festif.
00:01:51 Ah oui, cette chanson la doit un groupe de rock festif au Vernia. Son nom c'est Oiseau.
00:01:55 Gérie prépare ta valise, on quitte une semaine sans t'adire. C'est toi les géries, notre reine, à Paris tout près de la Seine.
00:02:08 Ils seront tous comme des fous, envoyant ta robe à cajou.
00:02:15 Déjà plus de 68 000 vues sur YouTube, il y a eu tout de même un clip tourné avec les élèves du lycée agricole Georges Pompidou, d'Auriac,
00:02:22 au milieu des étables des tracteurs des bottes de foin, ce qui leur a valu, figurez-vous, les félicitations du chef de l'État.
00:02:28 Bravo aux étudiants du lycée agricole d'Auriac, quel talent magnifique mis en avant du savoir-faire au Vernia, s'exclame Emmanuel Macron.
00:02:36 Sur les réseaux sociaux, en tout cas le groupe Oiseau et ses lycéens d'Auriac se donnent rendez-vous demain, 1er mars, pour mettre un peu d'ambiance dans le salon.
00:02:43 Au Valais, au Valais, c'est une salaire, on en est fiers, au Valais, au Valais.
00:02:54 Et du coup on la reprend, c'est ça ?
00:02:56 Bah si vous voulez, je vous écoute.
00:02:57 Évidemment, il y a le retour de l'antenne bien sûr de Sud Radio dans les travées.
00:03:01 Ah oui, au Valais, ça rentre dans la tête.
00:03:03 Dans les travées ici du salon de l'agriculture où nous sommes, je le rappelle, en direct et sur le stand Pyrénées Atlantique.
00:03:09 Alors bien sûr, nous sommes dans un endroit où toutes les régions sont représentées.
00:03:14 Je vois les Charentes, le Périgord, il n'y a pas loin le Calvados.
00:03:17 Bref, vous l'avez compris, on peut déguster, on peut boire, on peut manger.
00:03:23 C'est un vrai paradis ici.
00:03:25 Félix Mathieu, vous restez avec nous évidemment, parce que vous allez ouvrir vos yeux et nous rendre compte de ce qui se passe.
00:03:31 Alors notre premier thème, notre premier sujet, il est cher, notamment à cette région du Béarn, cette région du Pays Basque.
00:03:41 C'est la Corrida.
00:03:42 Et nous recevons une star, une star de la grande famille de la Corrida.
00:03:48 C'est Julien Lescaré, matador français, qui est secrétaire de l'association des matadors.
00:03:53 Bonjour Julien.
00:03:54 Bonjour tout le monde.
00:03:55 Bon, ça y est, c'est bel et bien fini pour vous la Corrida ou pas ?
00:03:58 Oui, j'ai pris ma retraite. J'ai déjà une retraite, c'est le sujet en ce moment.
00:04:01 Moi, c'est la première que j'ai prise en 2012.
00:04:03 Oui, parce que vous êtes jeune, je peux vous demander, vous avez quel âge ?
00:04:05 42 ans.
00:04:06 42 ans, donc il y a eu en fait une première partie de carrière en 92.
00:04:10 Oui, j'ai à peu près 20 ans de carrière derrière moi et 10 ans au haut niveau, donc de carrière de matador, de taureau, jusqu'en 2012 où je me suis retiré des arènes.
00:04:18 Et c'est là où c'est impressionnant, c'est-à-dire que vous décidez de revenir 10 ans après. Mais c'est terrible ça.
00:04:23 Il y a une symbolique dans notre milieu, c'est les 20 ans de carrière. Je ne veux pas passer à côté. On a fêté ça comme un anniversaire, comme il se doit.
00:04:30 Bien sûr, on vous fait confiance. La Corrida, davantage qu'un spectacle, est un art.
00:04:35 Ça, ce sont les défenseurs de la Corrida. On va bien sûr rentrer dans le vif du sujet.
00:04:40 Vous êtes l'objet de nombreuses attaques, on peut le dire comme cela. C'est un art, pourquoi ?
00:04:47 C'est souvent ce qu'on dit dans le milieu quand on apprécie la Corrida, et notamment par rapport au spectacle.
00:04:53 Aujourd'hui, on est au Salon de l'Agriculture. Avant cela, je crois que nous sommes les taureaus des satellites, de ce qui est du cœur du métier réellement, qui est le taureau.
00:05:01 C'est notre dieu vivant à nous, et c'est celui qui symbolise toute notre présence et d'être là aujourd'hui pour en parler, plus que la lumière sur les costumes.
00:05:10 En fait, c'est ce qui diffère. Vous sacralisez le taureau, vous parlez finalement de déifié d'une certaine manière.
00:05:17 Et bien sûr, vos détracteurs vous reprochent tout un tas de choses sur lesquelles nous allons revenir.
00:05:24 Nous parlions tout à l'heure des thématiques, des termes précis. Vous êtes matador. Tous les matadors sont des taureaux. Expliquez-nous.
00:05:36 En effet, toute personne qui descend dans l'arène est taureau. Ensuite, chacun a une spécificité, une particularité.
00:05:41 La mienne, c'est d'être matador, donc celui qui a le droit de tuer de manière expérimentée, de manière réglementée, avec une expertise, finalement,
00:05:51 pour pouvoir avoir le droit de donner la mort selon les règles bien établies des codes de la Corrida.
00:05:55 C'est un vieux souvenir, et vous comprendrez pourquoi. Mais mon premier contact avec la Corrida, ma maman disait "il faut qu'on s'assure qu'il est mis à mort ou pas".
00:06:04 On était à l'époque chez les voisins, à Perpignan, aux Pyrénées-Orientales. La mise à mort, c'est dans quelles conditions ? C'est où ? Quelle est la réglementation ?
00:06:13 Il faut savoir que les arènes sont aussi un lieu d'abattoir. C'est pour ça que c'est autorisé de combattre des taureaux, et que la viande est ensuite consommée.
00:06:20 C'est une viande de consommation qui est récupérée par les bouchers instantanément, juste après la mise à mort, qui dure quelques instants,
00:06:26 et qui donc permet aussi à cette filière de vivre non seulement de l'élevage agricole, ce sont les agriculteurs, mais au-delà de ça, de vendre des taureaux qui ensuite seront consommés.
00:06:35 Mais sur le spectacle en lui-même, la mise à mort, elle n'est pas systématique ?
00:06:40 C'est très rare que les taureaux soient parfois graciés. Ça arrive une quinzaine de fois par an sur 1000 taureaux combattus. C'est une moyenne très basse.
00:06:49 C'est ce qu'on appelle un moment de grâce.
00:06:52 Parlez-nous de cette grâce du taureau, qui prend la décision, et quels sont les éléments qui poussent celui qui prend la décision à dire "Celui-là, la grâce" ?
00:07:03 C'est une alchimie entre la réaction du public, le ressenti, certains qui le considèrent comme un art. C'est aussi la performance du taureau, qui doit être à la hauteur de son adversaire,
00:07:13 qui est le taureau, et qui lui, est l'élément principal, doit démontrer toutes les caractéristiques et le comportement idéal du taureau qu'on appelle le taureau brave et combatif.
00:07:22 Le brave. Vous qui avez l'habitude, l'expérience, on reconnaît un taureau hyper brave quand il arrive ? On se dit "Celui-là, il va être gracié ?"
00:07:30 C'est des moments assez exceptionnels et assez rares. Ça arrive peu dans une carrière, mais parfois les taureaux se révèlent à nous.
00:07:37 C'est aussi comme ça qu'est construit le spectacle, justement, pour révéler à la fois la noblesse, à la fois ce qu'on dit la bravoure, qui est un peu le courage chez l'homme, où les taureaux attaquent.
00:07:45 Ce ne sont pas des animaux qui fuient, c'est une race totalement à part, et c'est une race qui attaque non seulement dans les arènes, mais aussi dans son milieu naturel.
00:07:52 Le taureau, il n'attaque pas systématiquement ? C'est-à-dire qu'on se balade dans un champ, il y a des taureaux, bon, il ne faut pas être en rouge, on est d'accord, c'est ça ?
00:08:00 Non, c'est une idée reçue, mais c'est vrai que...
00:08:03 Parce que je voudrais dire que Sud Radio a les bonnettes rouges ici, dans le salon de l'agriculture, et si jamais il y avait des taureaux qui passaient avec nos bonnettes rouges, on rouge.
00:08:13 On risque rien, on est là, avec les éleveurs qui sont juste derrière moi. J'ai des capes aussi dans mon sac, on va les déplier tout à l'heure au salon pour montrer.
00:08:21 Mais un taureau dans une prairie peut être dangereux, évidemment.
00:08:24 Totalement, ça fait partie des animaux les plus dangereux parce qu'ils sont imprévisibles. On peut passer dix fois devant, et le onzième jour, sans aucune raison particulière, il va vous attaquer et vous tuer.
00:08:34 Voilà, c'est vraiment une particularité, c'est qu'ils vont au bout de leurs intentions jusqu'à la mort de l'opposant.
00:08:40 Alors toujours, Julien Lescarré, pardon, mais dans mes souvenirs d'enfance, mon premier contact, j'ai eu peur pour le matador.
00:08:47 Comment peut-on ne pas avoir peur quand on rentre dans une arène ?
00:08:52 C'est un métier, avant tout, c'est une passion. Pour ceux qui ne font jamais de radio, par exemple, c'est effrayant, ça fait peur de prendre un micro et de parler.
00:08:59 C'est pareil pour ceux qui n'ont jamais été dans l'arène, ça fait très peur parce que c'est l'inconnu qui nous guide.
00:09:04 En ce qui concerne les taureaux ou les éleveurs, il n'y a aucun inconnu. On grandit avec eux, on est au quotidien avec les animaux, de 7h du matin jusqu'à 8h du soir.
00:09:11 On apprend à découvrir ce taureau, à l'aimer, à le comprendre, à le juger. Et puis avec nos capes aussi, on apprend la technique pour essayer d'éviter un maximum le coup de corne qui arrive.
00:09:21 Merci pour le parallèle avec la radio, mais moi je suis un ancien cycliste et je peux vous dire que je n'avais pas la même crainte quand je faisais une course de vélo que quand je suis à la radio.
00:09:30 Parce qu'il y a cette sanction, la possibilité d'avoir un grave accident quand même, ça, ça change.
00:09:35 C'est la peur physique. Les taureaux, on assume très rapidement et très tôt le fait que le corps puisse être agressé et blessé.
00:09:41 C'est aussi un engagement que l'on prend dans l'arène et c'est pour ça qu'on dit que ce n'est pas un combat équitable, c'est un combat loyal.
00:09:46 On donne la possibilité à l'adversaire, en l'occurrence au taureau, de tuer un homme, ce qui est unique encore au monde.
00:09:52 Et puisque nous sommes sur le stand des Pyrénées-Atlantiques, j'en profite pour saluer mon ancien consultant, le double vainqueur de Paris-Roubaix, Gilbert Duclos-Lassalle,
00:10:00 qui doit nous écouter depuis Buros là-bas, à quelques encablures de peau, bien sûr.
00:10:05 Bon, on rentre maintenant sur les sujets qui fâchent.
00:10:09 Qui fâchent surtout, hémérite Caron, notamment, le député LFI.
00:10:14 Alors, il y a eu la présentation en novembre d'une proposition de loi visant à interdire la corrida,
00:10:21 beaucoup de levées de boucliers, des amendements déposés, bref, proposition de loi retirée,
00:10:28 ce qui est une première victoire, j'imagine, pour vous, mais il a promis une nouvelle proposition de loi transpartisane pour abolir la corrida.
00:10:35 Comment vous évaluez déjà le fait que sa loi ne soit pas passée ?
00:10:40 Ça tient au fait que les députés sont attachés à la tradition, à la culture ?
00:10:45 Vous avez répondu parfaitement, c'est une demi-victoire en quelque sorte,
00:10:49 parce que réellement l'identité des territoires a prévalu, et c'est heureusement ce respect des identités culturelles,
00:10:54 des exceptions culturelles, en l'occurrence celle du sud, puisque la corrida y est légale, partout,
00:10:59 là où il y a donc tradition ininterrompue, d'ailleurs, pour l'anecdote, à Paris, il y a une tradition ininterrompue,
00:11:04 puisqu'il y a des clubs taurins qui animent toute l'année la culture taurine,
00:11:07 et puis cette proposition de loi n'est pas allée au bout, il n'y a pas eu d'obstruction, c'est ce qu'on entend,
00:11:12 c'est simplement qu'elle allait être votée, et Emmerich savait très bien, malheureusement, qu'il n'irait pas au bout,
00:11:19 et donc il a préféré faire acte de lâcheté, en quelque sorte.
00:11:22 Bon, alors, ça je vous laisse juger vos propos, je pense qu'il reviendra au combat, lui aussi,
00:11:28 parce que c'est à sa manière un sacré matador, mais, bon, quand il dit "les sévices graves et les actes de cruauté sur un animal
00:11:34 sont immoraux et réprouvés par la loi", et un article 521.1 du code pénal, ça ne rentre pas dans ce contexte, évidemment, la corrida.
00:11:44 Oui, on partage, rassurez-vous, les taururaux, les éleveurs de tauraux, nous sommes les premiers animalistes,
00:11:49 parce que nous partageons totalement ces idées-là, nous, on parle d'un taureau qui est un taureau de combat,
00:11:55 qui est une race très particulière, et c'est en ce sens-là que, lorsque l'on va combattre et que l'on tue des tauraux dans l'arène,
00:12:01 il n'y a pas de torture, il n'y a pas d'acte gratuit, il n'y a pas non plus de souffrance ni de douleur, contrairement à ce que l'on fait croire.
00:12:08 Bon, à ce sujet, Julien Lescarré, je rappelle que vous êtes un de nos plus célèbres matadors en France,
00:12:14 il est quand même de bon ton, au moment de la mise à mort, d'y aller une bonne fois pour toutes, pardonnez-moi cette expression,
00:12:22 parce que les loupés, finalement, ne sont pas ni à l'avantage du matador, ni à l'avantage de la bête.
00:12:28 - Totalement, et c'est d'ailleurs, malheureusement pour le taureau, la possibilité aussi de perdre sa carrière, de perdre de la popularité,
00:12:35 d'être non performant, en quelque sorte, techniquement, et donc forcément d'être conspué par le public,
00:12:41 on n'est pas là pour voir, justement, des agressions répétées, il faut que les choses soient faites et bien faites.
00:12:46 - Et en ce sens, est-ce qu'il y a, donc pour répondre à Emeric Caron et les députés qui partagent son avis,
00:12:50 peut-être une régulation de la pratique, s'il y a échange, s'il y a négociation, ça peut peut-être être là-dessus ?
00:12:57 - Il y a des réflexions, je ne vous le cache pas, en ce moment, dans notre propre milieu,
00:13:00 mais qui sont des réflexions que l'on mène depuis des dizaines et des dizaines d'années,
00:13:03 où à une époque, les chevaux étaient éventrés, par exemple, dans l'arène, on les a protégés.
00:13:07 Toutes ces réflexions-là, inévitablement, parce que la corrida, à sa légitimité et à son sens, doit perdurer,
00:13:13 elle perdurera parce qu'il y a encore beaucoup de gens qui vont aux arènes, et sans doute grâce à Emeric,
00:13:16 on aura peut-être un effet férien cette année, il faut se poser ces bonnes questions.
00:13:20 - Bon, c'était un vrai plaisir de vous avoir, Julien Lescarré, parce que quelle que soit la vision que nous avons de la corrida,
00:13:26 on ne peut être qu'impressionné, un, déjà devant votre carrière, et puis aussi votre gentillesse,
00:13:31 et le recul que vous avez sur les questions de fond.
00:13:35 - J'aurais juste une dernière chose à vous partager, c'est vrai qu'on est venus, les Toreros, on a tiré la lumière,
00:13:39 et grâce à vous, vous en êtes la preuve, on est là vraiment pour accompagner les éleveurs qui ont toute leur légitimité.
00:13:44 La corrida, c'est deux heures dans la vie d'un taureau, c'est cinq ans, c'est tout ça qui compte aujourd'hui, c'est pour ça qu'on est là.
00:13:49 - Bon, merci à vous. Nous restons, bien sûr, Sud Radio, en direct du Salon de l'Agriculture,
00:13:55 sur le stand des Pyrénées-Atlantiques, avec tout ce qui fait la beauté des Pyrénées-Atlantiques,
00:14:00 évidemment la gastronomie. Bon, nous avons Christian Etchebest qui se prépare,
00:14:05 et si vous êtes sur Pau, vous savez à peu près ce qu'il est capable de faire, si vous regardez la télévision aussi,
00:14:11 bref, c'est immanquable. A tout de suite sur Sud Radio.
00:14:14 En direct du Salon de l'Agriculture, depuis le stand des Pyrénées-Atlantiques.
00:14:19 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30, Frédéric Brindel.
00:14:26 - C'est un plaisir, c'est vraiment un plaisir. Nous voyons passer énormément de personnes ici, dans les travées du Salon de l'Agriculture.
00:14:33 Alors, nous sommes au stand des Pyrénées-Atlantiques, département exceptionnel, magnifique en termes de sport, pardon,
00:14:41 je vous parle de mes passions aussi, mais la gastronomie, évidemment, la culture, nous venons de parler de Toromachie,
00:14:48 et ce stand des Pyrénées-Atlantiques se remplit progressivement, parce que vous avez bien compris que plus nous avancerons de l'heure fatidique du repas,
00:14:57 et plus il y aura de monde ici. Pour l'instant, ils sont nombreux à être à côté des vaches, des moutons, des cochons.
00:15:02 Là après, les gens vont arriver. Bon, nous avons une référence dans le domaine de la gastronomie, Christian Etchebest.
00:15:09 Bonjour Christian. - Bonjour tout le monde.
00:15:11 - Bon, c'est un plaisir de vous avoir. Vous êtes originaire de Bilière, précisément, c'est ça ?
00:15:15 - Oui, c'est ça, tout à fait. - Bon, juste à côté de Pau.
00:15:17 - Bien enseigné, oui. - L'ancien commentateur de handball que je suis se souvient du passage de Bilière en première division.
00:15:23 - Ah, d'accord. - Voilà, il avait même joué à Pau.
00:15:25 - D'accord. - Bon, maman de Juranceon, c'est ça ?
00:15:29 - Ma mère, elle vit à Juranceon, mais elle est originaire d'Escule, et mon père était de Montoury, d'Ansoul.
00:15:35 - Le Juranceon, quand je suis allé, je parlais tout à l'heure de mes amis cyclistes, Gilbert Ducle, à la salle,
00:15:39 quand on va chez lui, impossible de manger du foie gras sans l'accompagner par un Juranceon.
00:15:44 - Ouais, normal. - Normal, on est d'accord.
00:15:46 - Classique, classique. C'est vrai que chez nous, le Juranceon, on en boit quand même pas mal, heureusement.
00:15:52 - Oui. Bon, puisqu'on est dans le sport, Christian Etchebest, restons-y. La cantine de la section.
00:16:00 - C'est ça. - La section paloise, évidemment, le rugby.
00:16:03 - Bien sûr. - Bon, au moment de créer cela, donc pas loin de Pau, hein ?
00:16:08 - Oui, on est à côté du stade du Hameau, on est sur la commune de Bisanos, mais on est à côté du stade de Saint-Baptiste.
00:16:14 - Oui, c'est ça, c'est la commune de Bisanos. - De Bisanos, oui, oui, tout à fait.
00:16:17 - Au moment de créer ça, bon, ce sont les dirigeants du club de rugby qui...
00:16:22 - C'est ça, le président, le vice-président, ceux qui sont venus me chercher, parce que moi, j'ai mes affaires à Paris
00:16:26 depuis quand même pas mal d'années, et puis ils venaient tout le temps manger chez nous, quoi, chez moi à Paris.
00:16:32 Donc un jour, ils m'ont demandé si ça pouvait m'intéresser de monter une cantine de la section.
00:16:37 Donc voilà, ça se fait comme ça, ça se fait sur l'amitié, d'abord, et puis après, comme je suis un amoureux de la section paloise,
00:16:42 en parenthèse, j'ai mon petit-neveu qui... - Ah, qui s'est installé, alors ?
00:16:47 - Non, moi, je ne sais pas son petit-neveu. - Non, non, non, non, non, non.
00:16:50 - Mon petit-neveu qui joue à la section paloise ? - Oui, oui, mais présentez-nous la personne qui s'est installée à vos côtés.
00:16:54 - Ah, tout le monde connaît, c'est Cyril Birabène, c'est à Maison Birabène, voilà.
00:16:58 Aujourd'hui, on va faire une petite recette ensemble. Lui, c'est tout ce qui est canard, tout ce qui est conserverie.
00:17:03 - On est une conserverie, on fait du canard depuis trois générations. - Très bien.
00:17:07 - Voilà, et je suis la troisième génération, lui mon frère, tous les deux.
00:17:10 - Bon, bon, alors vous êtes à l'antenne, parce que vous avez commencé à parler, donc voilà, et puis je précise,
00:17:14 parce que, bon, les gens qui nous écoutent ne vous voient pas forcément, même si on vous connaît.
00:17:18 - Bien sûr, bien sûr, bien sûr. - On revient à la section paloise, Christian Etchebest.
00:17:22 Ce qui est important quand on va déjeuner ou dîner là-bas, dans la région de Pau,
00:17:28 c'est bien sûr la qualité de ce qu'on mange, mais l'ambiance.
00:17:31 C'est là-dessus qu'on vous a attendus, sur cette cantine.
00:17:34 - Ouais, ouais, après, moi je dis que quand on descend, moi je vis à Paris, quand je descends à Pau, partout on mange...
00:17:39 - On mange correctement. - Ouais, on mange très très bien, il y a toujours de l'ambiance dans les restaurants à Pau.
00:17:43 C'est vraiment, voilà, on sent cette atmosphère, on sent qu'on est bien et qu'on est content de manger.
00:17:49 Et nous, effectivement, les jours de match, effectivement, il y a beaucoup d'ambiance,
00:17:54 il y a beaucoup de supporters qui viennent avant et après le match.
00:17:57 On anime un peu avec un peu de musique, avec des chanteurs vernés qui viennent chanter.
00:18:02 Et puis nous on fait une cuisine qui est cuisine de bistro, un peu de bistronomie, simple, efficace, bonne.
00:18:08 Le produit, on trouve les produits de Cyril, voilà, nous on met le produit en avant.
00:18:13 Et comme on dit toujours, le produit, des fois il se suffit à lui-même, c'est pas à peine trop compliqué.
00:18:17 - Bon, alors je vous attends au tournant, Christian Etchebest.
00:18:20 Les Pyrénées-Atlantiques, c'est un fabuleux département.
00:18:23 Bon, on en reparlera tout à l'heure avec le président du département, mais combien de villes et de villages sont dans le top 10, là, du meilleur bien-être, voilà, où on vit.
00:18:33 Mais d'un côté il y a les Basques, de l'autre il y a quand même les Béarnais.
00:18:37 Alors qu'est-ce qu'il fait en termes de gastronomie ?
00:18:39 La différence essentielle entre ce qu'on mange quand on va chez vous, Christian Etchebest, à Pau, aux Béarnes, et à Bayonne, à Biarritz, chez les Basques.
00:18:50 - Peut-être la différence, c'est que le pays basque, là, tout ce qui est côté mer, là, ils ont tous les poissons, là, qui arrivent directement de l'océan.
00:19:00 - Le merlut, c'est les jambelus, le toret, la sardine.
00:19:04 - Le chipiron, tout ça, donc.
00:19:06 - Le turaud.
00:19:07 - C'est un petit avantage d'avoir les poissons qui sortent directement des pêcheurs et qui le ramènent directement.
00:19:11 - Moi je vais souvent chez Aranzalea, qui est mon ami, chez Ramucho.
00:19:15 - On voit les pêcheurs arriver avec le poisson, lui, nous, le cuisine en direct.
00:19:19 - Voilà, en termes de fraîcheur, c'est exceptionnel.
00:19:21 - Bon, mais vous, vous êtes plus près des montagnes, il y a des Pyrénées à...
00:19:24 - Ouais, nous, on est plus près des montagnes, mais on s'adapte facilement.
00:19:27 - Nous, on a du canard, on a du cochon, on a tellement de choses dans le Béarn.
00:19:31 - On a ses éleveurs, on a tellement de belles choses.
00:19:34 - Je pense qu'entre le Pays Basque et le Béarn, voilà.
00:19:37 - Il y a déjà une passion de plusieurs personnes pour l'élevage,
00:19:40 - que ce soit des agneaux, du bœuf, des canards...
00:19:45 - Ça part de là, finalement, c'est la qualité de l'élevage, ça part de...
00:19:48 - Tout à fait, c'est la qualité des paysans, parce qu'on est au Salon Camille de l'agriculture,
00:19:52 - mais la qualité des paysans qui font tous nos villages, que ce soit au Pays Basque ou dans le Béarn,
00:19:57 - qui sont vraiment passionnés par ce qu'ils font, et voilà.
00:20:00 - Et donc, avec des produits, comme le disait tout à l'heure Christian, des produits qui sont de top,
00:20:05 - on fait des choses extraordinaires.
00:20:08 - Bon, Christian Etchebest, vous avez fait vos armes, et pourtant je n'ai rien bu, je n'ai rien bu encore.
00:20:16 - Mais ça va venir, j'imagine. - J'espère !
00:20:19 - Bon, côté sud-ouest, bien sûr, alors, quelques établissements de référence,
00:20:23 - le Grand Hôtel de Saint-Jean-de-Luz, le Miramar à Biarritz, ou encore le...
00:20:28 - Bon, alors après, on se décale, hein, le Martinez à Cannes.
00:20:31 - On apprend quoi en passant dans ces établissements luxueux, appelons-les comme ça ?
00:20:37 - Ouais, ouais, on apprend la rigueur, déjà, et puis, moi j'ai 54 ans, donc il y a 30 ans de ça, il y a 30-35 ans,
00:20:44 - donc à la sortie de l'école, je n'étais pas non plus... Ils m'ont mis dans le droit chemin, ils m'ont appris une rigueur.
00:20:50 - J'ai fait des rencontres de chefs exceptionnelles, moi je suis rentré dans le luxe,
00:20:54 - et j'ai vu qu'avec mes mains, ce que j'arrivais à faire, d'où je viens, je sais d'où je viens,
00:20:57 - j'ai été fasciné, j'ai vu des chefs exceptionnels, 55, Sian Villers, Yves Candeborde, Jean-Boras, Eric Fresson,
00:21:03 - ils m'ont donné ma passion, et après, avec cette passion, un jour je me suis regardé, dans la place,
00:21:08 - je me suis dit "celux que c'est beau", et je sais d'où je viens, je vais monter des bistrots.
00:21:12 - Bon, alors vous êtes tellement beau, Christian, qu'on vous a vu à la télé, ça, ça marche tout de suite.
00:21:17 - Bon, il y a eu plusieurs... Alors, je précise, je vous le fais une fois, et puis on n'en reparlera plus,
00:21:22 - donc aucun lien avec Philippe Etchebest, voilà, on est bien d'accord, mais bon, tous les deux du talent...
00:21:30 - Du travail d'abord, je crois. - Du travail, bah oui, c'est lié en fait, travail, talent, ouais, c'est ça.
00:21:36 - Du travail, surtout. - Bon, vous, vous avez été jury de Masterchef sur TF1, il y a eu plusieurs émissions,
00:21:40 - bon, à Savoie, La Plus Belle, Les Régions, tout ça, aujourd'hui, pour un chef cuistot, être à la télévision,
00:21:47 - mais ça date pas d'aujourd'hui, d'ailleurs, pourquoi je dis ça ? Parce que ça date depuis toujours,
00:21:52 - il y a un chef cuistot de référence qui est à la télé, et ça change pas mal de choses dans sa vie, non ?
00:21:57 - Oui, quand on passait à la télé, parce qu'il faut savoir quand même, le cuisinier, il y a 35 ans,
00:22:01 - moi je m'en rappelle très bien à l'école, ils avaient dit à ma mère, à part cuisiner, il peut rien faire d'autre.
00:22:05 - Maintenant, tout le monde veut faire cuisinier, parce que les médias sont rentrés dans ce métier-là,
00:22:11 - ils ont mis en avant ces cuisiniers, et puis les gens, ils aiment bien notre parcours,
00:22:15 - parce qu'on a souvent pas fait beaucoup d'études, mais c'est par le travail, la rigueur, et puis après on crée,
00:22:21 - et puis après on fait de belles assiettes, ça fait rêver tout le monde, et maintenant, cuisinier, c'est un métier
00:22:26 - qu'on a tiré vers le haut grâce aux médias, mais après, il y a aussi le revers d'un médaille, et il faut pas se mentir.
00:22:32 - Et c'est vrai que peut-être à ce moment-là, on voit que la frontière est très ténue entre l'artisanat et l'artistique, finalement.
00:22:39 - Sur ce genre de... Alors bon, à l'époque, il y avait Oliver, il y avait Raymond Oliver, Michel Oliver, bien sûr,
00:22:46 - ils ont été les premiers. Justement, puisqu'on parle de ce qui brille, les étoiles, ça brille, je vous demande votre avis sur l'actualité,
00:22:54 - parce que le guide Michelin, là, a fait un communiqué, "Attention, le guide va sortir, et attention, certains, comme Guy Savoie, ont perdu leur troisième étoile."
00:23:03 - Ça compte vraiment ? Parce qu'on sait que certains sont très touchés par le fait d'être rétrogradés, je sais pas comment on dit, d'ailleurs.
00:23:12 - Oui, on dit comme ça, mais après, pour une entreprise, c'est quand même important quand ils ont les étoiles.
00:23:17 - Après, chacun fait sa course comme il veut. Moi, j'ai jamais voulu des étoiles, tout ça, je me suis jamais combattu pour avoir des étoiles.
00:23:24 - Moi, j'ai fait de la bistronomie, je me suis retrouvé là-dedans, donc moi, j'ai aucune pression du Michelin ou des guides.
00:23:29 - Moi, ça me passe par-dessus, mais effectivement, quand vous avez, comme Guy Savoie, trois étoiles, et voilà, qui perd une étoile, c'est quand même très important pour une entreprise.
00:23:36 - Il faut savoir que ça amène beaucoup de monde, une étoile et deux étoiles. Je pense que, voilà, eux, ils ont couru après, ils les ont eues.
00:23:45 - Après, quand ils les perdent, c'est toujours un peu difficile, ils vont se remettre en question.
00:23:49 - Mais c'est le jeu, hein, c'est le principe.
00:23:50 - C'est le jeu, il faut se remettre en question, ils le savent bien, je vais pas donner de conseils à Guy Savoie, qui est un grand professionnel.
00:23:55 - Et voilà, comme Renaud Coutenceau, etc.
00:23:59 - À la Rochelle.
00:24:00 - Ils vont se remettre au travail, comme Michel Serran, ils vont se remettre au travail, ça va très bien, ils vont baisser la tête, et puis voilà, ils vont essayer de regagner l'année prochaine.
00:24:07 - On rappelle que vous, finalement, vous n'êtes pas sur ce concept, Christian Etchebest, je pense notamment à tous vos restaurants à Paris, bon, il y a le Troquet, la cantine, tout ça, vous parliez de la bistronomique, finalement.
00:24:19 - C'est ça, c'est ça.
00:24:20 - Voilà, c'est ça, mais il faudra un jour penser aussi à mettre en valeur, peut-être à décerner des prix pour les meilleurs de votre...
00:24:30 - Oui, je sais pas si on est pris encore plus après. Nous, les prix, c'est nos clients qui viennent tous les jours, nous, on fait de la cuisine populaire, on donne accès à tout le monde.
00:24:39 - Moi, dans mes bistros, j'ai des grands patrons qui viennent, j'ai des ouvriers qui viennent, c'est ça que j'avais envie de faire.
00:24:45 - Et c'est ça qui est sympa.
00:24:46 - Moi, je suis épanoui là-dedans et voilà, je changerai pour rien au monde ma carrière.
00:24:50 - Christian, je serai resté avec vous encore je sais pas combien de temps, mais on se rapproche, il y a les infos dans un instant.
00:24:57 - Nous restons, bien sûr, en direct sur Sud Radio depuis le salon de l'agriculture, le stand des Pyrénées-Atlantiques où les stars locales arrivent, vous l'avez vu, Christian Etchebest est avec nous.
00:25:08 - Restez bien sur Sud Radio.
00:25:10 - À tout de suite.
00:25:16 - Ce matin, pour le tiercé, Cartier Quintet +, bonjour Jean-Paul Lalleperrier.
00:25:19 - Bonjour à vous, bonjour à tous, vous l'avez dit, les poudrons du plateau de Gravel nous accueillent pour le prix de Sedan aujourd'hui sur 2100 mètres.
00:25:26 - Pardon.
00:25:27 - Dans cette course européenne avec 16 départants, le 420 Pensi Auréga sera mon favori, notamment le 10 Datso Cool, la Geisha Speed, 11 Zinko Top, 5 Dirty Loving, 12 Zente Leather, 3 Apple Wiser et 14 Gasoline du Seux.
00:25:45 - 4, 10, 11, 12, 13 et 14 pour la sélection du jour à Fontainebleau en Réunion 3 pour ce cas, le 2 First Class.
00:25:55 - Merci Jean-Paul Lalleperrier, des pronostics à retrouver sur sudradio.fr et puis sur l'application mobile de Sud Radio.
00:26:01 En direct du salon de l'agriculture depuis le stand des Pyrénées-Atlantiques.
00:26:07 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30, Frédéric Brindel.
00:26:15 - Que vous soyez de Pau, de Bayonne, de Biarritz ou des plus petites villes comme Guétari, plus grands villages français dans le cœur, c'est énorme ça.
00:26:27 - Oui, les Pyrénées-Atlantiques ont fait un carton, les Pyrénées-Atlantiques sont appréciées par les Français.
00:26:33 Vous avez peut-être vu ce week-end dans le journal du dimanche, cette enquête sur les villes.
00:26:41 Et forcément, si Sud Radio aujourd'hui s'est installé sur le stand des Pyrénées-Atlantiques, ce n'est pas un hasard, c'est parce qu'il fait bon vivre, quel que soit l'endroit où nous sommes.
00:26:51 Là, bien sûr, c'est un stand au Salon de l'Agriculture, mais c'est l'esprit, l'esprit des Pyrénées-Atlantiques.
00:26:57 Nous allons ouvrir notre grand débat sur la souveraineté alimentaire de la France qui est en grand danger.
00:27:03 Vous pouvez d'ailleurs intervenir, vous les auditeurs de Sud Radio, même si nous sommes ici présents depuis le stand du Salon de l'Agriculture des Pyrénées-Atlantiques.
00:27:13 Toutes nos équipes techniques font le maximum, donc vous appelez si vous le désirez, si vous souhaitez intervenir au 0800 26 300 300.
00:27:22 Souveraineté alimentaire de la France en grand danger, c'est ce que vous nous confirmez, Félix Mathieu.
00:27:27 La balance commerciale de la France se dégrade dans un certain nombre de domaines et par exemple, les volaillers s'alarment.
00:27:35 Ils se disent tout simplement submergés par les poulets importés. La moitié du poulet consommé en France vient de l'étranger contre seulement un quart en 2000.
00:27:43 Deux fois moins, c'est l'avertissement de l'interprofession de la volaille.
00:27:46 Le gros des importations provient de Pologne, de Belgique, des Pays-Bas, les volailles issues d'Ukraine et du Brésil également ont bondi l'année dernière.
00:27:53 L'année dernière, les importations de volailles ont atteint ce niveau record environ 827 000 tonnes.
00:27:59 En l'occurrence, la grippe aviaire forcément aggrave la situation. 25 000 tonnes de volailles mortes ou euthanasiées l'année dernière en France.
00:28:06 Mais au delà de ce problème de grippe aviaire, le constat quand même est vrai pour l'ensemble des filières, pour d'autres produits.
00:28:13 L'interprofession du porc s'inquiète aussi d'une hausse de 3,5 % des importations sur les 10 premiers mois de l'année dernière.
00:28:19 Prenons les légumes. Il y a quelques semaines, le journal Les Echos estimait que seuls 40 % désormais des légumes consommés en France étaient d'origine française.
00:28:27 Et pour cause, quasiment deux tiers des légumes surgelés ou bien en boîte de conserve ne sont pas d'origine hexagonale.
00:28:33 Concernant le surgelé, c'est même les trois quarts des légumes qui viennent de nos voisins belges, espagnols ou italiens.
00:28:38 Des chiffres qui interrogent Félix Mathieu et des questions auxquelles nous allons essayer de répondre.
00:28:45 Avec nos invités, Céline Himard, agricultrice, porte-parole d'Inter Céréales.
00:28:51 Je précise que c'est l'interprofessionnel représentatif de la production, la commercialisation et la première transformation de céréales.
00:28:58 C'est bien ça. Bonjour Céline.
00:29:00 Bonjour.
00:29:01 Nous recevons également Marivonne Lagaronne, qui est productrice de viande bovine à Gestas.
00:29:06 C'est ça.
00:29:07 C'est ça, on prononce le S bien sûr.
00:29:09 On prononce le TOU chez nous.
00:29:11 Bien sûr. Dans les Pyrénées-Atlantiques, vice-présidente de la Fédération Nationale Bovine, branche de la FNSEA.
00:29:18 Et puis, autre invité, Sébastien Abyss, chercheur associé à l'Institut des Relations Internationales et Stratégiques, l'IRIS.
00:29:26 Et auteur de "Géopolitique du blé joué".
00:29:29 Commencez par vous, Sébastien Abyss.
00:29:32 Pourquoi en sommes-nous arrivés là ?
00:29:34 Alors bien sûr, il y a cette guerre en Ukraine.
00:29:37 Beaucoup d'éléments nous amènent à dire que l'économie mondiale, d'une manière générale, est affectée par ce qu'il se passe.
00:29:44 Mais comment se fait-il qu'avec les chiffres que vient de rappeler Félix Mathieu, nous soyons en telle difficulté en France ?
00:29:54 Alors je crois qu'en fait, il faut distinguer plusieurs aspects.
00:29:58 D'abord, est-ce qu'on est en difficulté en France ?
00:30:01 Si on regarde sur l'état de la planète, la sécurité alimentaire en France est exceptionnelle.
00:30:06 Il y a des filières qui ont perdu des capacités ces dernières années, je vais y venir.
00:30:10 Mais notre situation n'est pas dramatique et n'est pas inquiétante.
00:30:13 Ce qui est inquiétant, c'est le fait que nous ne sommes pas en capacité de maintenir un rythme élevé de performance,
00:30:22 là où la planète s'est mise à galoper depuis 20-30 ans.
00:30:25 Et ça, c'est lié à la conjoncture Ukraine ? La situation post-Covid ?
00:30:31 Non, il y a des phénomènes très structurels qui font que depuis 20-30 ans, un certain nombre de puissances dans le monde émergent,
00:30:36 misent beaucoup sur leur agriculture, produisent de plus en plus, exportent de plus en plus,
00:30:40 parce que la demande alimentaire mondiale explose par ailleurs.
00:30:43 Et finalement, la France et l'Europe sont dans de très bonnes prédispositions depuis un demi-siècle,
00:30:48 mais ont arrêté de faire la même course, et donc ne produisent pas beaucoup plus qu'il y a 20-30 ans.
00:30:54 Ils se sont mis à faire surtout de la très haute qualité, donc pour des consommateurs au pouvoir d'achat très élevé,
00:31:00 on a perdu parfois des capacités tant sur le marché mondial que sur le marché continental.
00:31:05 Donc en fait, la situation n'est pas dramatique.
00:31:07 Ce qui est inquiétant, c'est le gradient, c'est la dynamique.
00:31:10 La dynamique d'un désarmement éventuel agricole au niveau européen et français,
00:31:15 pendant que le monde entier, lui, s'est réarmé pour produire et exporter davantage.
00:31:19 Et du coup, Céline Imar, je rappelle, vous êtes agricultrice,
00:31:24 il y a en fait cette espèce d'équilibre à trouver entre, oui, on peut produire de la qualité pour des gens qui ont un fort pouvoir d'achat,
00:31:33 mais comment faisons-nous pour amener les autres à cette qualité ? Il y a des solutions ?
00:31:40 Aujourd'hui, la vraie problématique, c'est que nous faisons une agriculture de qualité en France,
00:31:45 mais comme l'a dit Sébastien, aujourd'hui, on a des importations même,
00:31:49 comme l'a dit Félix Mathieu aussi, qui arrivent sur notre marché.
00:31:52 Donc le risque, c'est que nous, ce qu'on produit qui est de très haute qualité,
00:31:55 soit acheté par les gens qui ont du pouvoir d'achat,
00:31:58 soit que sur le reste, des consommateurs au supermarché, ils achètent, on prend le poulet,
00:32:03 si je prends l'exemple du maïs, on a aujourd'hui 25 millions de tonnes qui sont importées dans l'Union Européenne,
00:32:08 c'est quelque chose d'énorme, essentiellement d'Ukraine et du Brésil, OGM, Atrazine,
00:32:13 donc des moyens et des facteurs de production qui sont interdits chez nous depuis plusieurs années.
00:32:17 Alors c'est ça qu'il faut essayer de bien comprendre aussi, c'est-à-dire que bon,
00:32:21 ce n'est pas parce qu'on importe que ce n'est pas de la qualité,
00:32:24 mais on importe parce que c'est à bas coût, et si c'est à bas coût, forcément, c'est qu'il y a moins de qualité, c'est ça, grosso modo.
00:32:31 Disons que les facteurs de production qui sont autorisés en dehors de nos frontières,
00:32:34 et même au sein de l'Union Européenne, sont des facteurs de production qui sont interdits chez nous.
00:32:39 Donc il y a un problème de responsabilité qui se pose, et de cohérence.
00:32:42 Si on importe des produits qui sont produits avec des phytosanitaires, des pesticides interdits chez nous,
00:32:47 avec des technologies interdites chez nous, on se retrouve aussi dans des situations terribles de distorsion de concurrence,
00:32:53 puisque ces produits se retrouvent dans la salle des consommateurs,
00:32:56 et ça revient à exporter les problématiques de santé publique, de déforestation, chez nos voisins. Ce n'est pas cohérent.
00:33:01 Rassurez-nous, il y a une unité au niveau de l'Union Européenne ? Question volontairement provocatrice, j'imagine votre réponse.
00:33:07 Pas du tout. Écoutez, je prendrai un seul exemple.
00:33:09 C'est stupéfiant, c'est stupéfiant.
00:33:11 Je prends un seul exemple, sur le seigle, qui est une céréale.
00:33:15 L'ergot du seigle, c'est une maladie qui fait que ce sont des champignons qui se développent.
00:33:19 Si les gens mangent du seigle où il y a de l'ergot, ils ont des hallucinations.
00:33:23 Ça s'est fini à Pont-Saint-Esprit, un village début du XXe siècle en France,
00:33:27 où les gens se sont entretués parce qu'ils avaient des hallucinations dues à ce champignon.
00:33:30 Réel danger donc ?
00:33:31 Ce champignon, l'ergot du seigle, a été éradiqué grâce à des méthodes de lutte chimiques,
00:33:36 mais le fongicide qu'on employait contre l'ergot du seigle a été interdit.
00:33:40 En France, exclusivement.
00:33:42 Donc aujourd'hui, ce qu'on fait, c'est que quand les meuniers achètent le seigle,
00:33:46 quand ils ont des lots qui sont contaminés à l'ergot, ils les mettent de côté, ils ne les utilisent pas.
00:33:50 Qu'est-ce qu'ils font ? Ils se fournissent chez nos voisins allemands,
00:33:53 qui, eux, au niveau des agriculteurs, ont encore ce moyen de lutte chimique contre l'ergot.
00:33:57 En Allemagne, c'est autorisé ?
00:33:58 Absolument.
00:33:59 C'est-à-dire qu'on peut imaginer, tiens, il y a des différences de fonctionnement,
00:34:02 Pologne, Roumanie, etc. Non, là, c'est Allemagne et France.
00:34:04 En Allemagne, donc les meuniers français se fournissent en Allemagne.
00:34:07 Qu'est-ce qui se passe ? C'est que d'ici un an, deux ans ou trois ans,
00:34:10 vous n'aurez plus de seigle filière française.
00:34:12 Marie-Vaughan Lagaronne, côté viande bovine,
00:34:16 est-ce que là aussi, il y a matière à dire que vous ne pouvez pas,
00:34:22 finalement, rivaliser en termes de concurrence, parce qu'il n'y a pas les mêmes réglementations ?
00:34:27 Là, ça va plus loin, c'est-à-dire réglementations, bien sûr, sur la qualité de la viande,
00:34:30 mais sur le suivi de l'animal en tant que tel ?
00:34:33 Oui, alors on est effectivement dans les mêmes problématiques,
00:34:36 c'est-à-dire aujourd'hui, on est soumis à concurrence avec les importations
00:34:39 qui arrivent des pays du Mercosur, du Canada,
00:34:42 pour lesquelles les mesures de production ne sont pas soumises au même cadre.
00:34:46 Ce qui est dans l'actualité, rappelons-le, puisque Emmanuel Macron s'est prononcé
00:34:50 sur la question du Mercosur.
00:34:51 Oui, voilà, mais on respecte les paroles du Président de la République pleinement.
00:34:56 Simplement, on voudrait que dans les faits, ça soit quelque chose qui soit reconnu.
00:35:00 Et quand vous parliez avant des cadres qualité, de l'obligation, effectivement,
00:35:03 d'être monté en gamme en France, c'est une volonté, au regard de la santé publique,
00:35:06 ça c'est légitime, et totalement légitime, et aussi sur des exigences environnementales.
00:35:10 Ces cadres-là ont été acceptés par la profession, on a joué le jeu.
00:35:15 Aujourd'hui, on est en train de monter, effectivement, sur des cadres
00:35:18 de protection de la biodiversité et des éléments en carbone.
00:35:22 Simplement, il faut qu'on soit reconnu pour ça.
00:35:24 Et quand on parle de la problématique des hauts de gamme
00:35:26 et des signes officiels de qualité, ce n'est pas une question de prix,
00:35:29 c'est une question de cohérence par rapport aux attentes sociétales.
00:35:32 Aujourd'hui, on ne peut pas demander, la société ne peut pas demander
00:35:35 d'avoir des cadres réglementaires, environnementaux, très exigeants,
00:35:38 et ne pas reconnaître produit par la France, la reconnaissance, simplement,
00:35:44 de ces produits, et dans l'organisation des marchés.
00:35:47 Ce qui est intéressant, c'est que nous parlions précédemment
00:35:51 des problématiques intra-Union Européenne, y compris avec l'Allemagne,
00:35:57 là, en plus, la filière viande, vous êtes en concurrence directe
00:36:01 avec des pays qui ont quand même un savoir-faire, l'Argentine, par exemple.
00:36:04 Oui, mais c'est plus grave que ça.
00:36:07 La France est d'abord un pays de naissage.
00:36:09 Sur les filières bovine, ovine, équine, on est d'abord des producteurs,
00:36:13 des valorisateurs d'herbes. C'est ça, notre cœur de métier.
00:36:16 Et aujourd'hui, en fait, on produit du maigre.
00:36:19 Et ce maigre, il est exporté vers l'Europe, voire à l'étranger.
00:36:22 Dans le cadre actuel, on est en train de voir disparaître notre patrimoine
00:36:26 de troupeaux, ça veut dire qu'on va voir disparaître une limite
00:36:30 d'exploitation de l'herbe. Et ça, ça va poser des questions de territoire,
00:36:34 de légitimité de territoire. Donc, la problématique de l'importation
00:36:37 des viandes, c'est un vrai problème pour nous.
00:36:41 Mais surtout, ce qui est essentiel pour nous, c'est de préserver,
00:36:45 en fait, on va dire, quelque part, les moules à veau, c'est-à-dire les mers,
00:36:48 et ce qui fait notre qualité d'équilibre territorial et de la richesse de nos sols.
00:36:52 Bon, alors, nous allons marquer, nous, une petite pause publicitaire.
00:36:55 Bien sûr, nous revenons ici, en direct, du Salon de l'agriculture,
00:36:58 sur les stands Pyrénées-Atlantiques, mais vous venez de parler, finalement,
00:37:01 d'un phénomène qui concerne les animaux, mais aussi la vocation
00:37:05 des agriculteurs. On manque d'agriculteurs, on va manquer d'animaux,
00:37:09 on manque d'un environnement propice, aussi, avec les problématiques
00:37:13 climatiques, sécheresse. Bref, nous avons besoin de vos éclairages.
00:37:17 Vous êtes là, nos invités, Sébastien Abyss, Marie-Vaughan Lagaronne,
00:37:21 Céline Himard, ici, au stand Pyrénées-Atlantiques, au Salon de l'agriculture.
00:37:27 Nous revenons dans un instant.
00:37:29 En direct du Salon de l'agriculture, depuis le stand des Pyrénées-Atlantiques.
00:37:34 Sud Radio, Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30, Frédéric Brindel.
00:37:40 Et je peux vous dire que vous êtes de plus en plus nombreux,
00:37:44 au Salon de l'agriculture, à vous rendre, dans ces allées,
00:37:48 des stands des régions, avec les produits qu'ils vont avec, bien sûr.
00:37:53 Donc, possibilité de déguster, de boire, évidemment avec modération.
00:37:58 Mais bon, je précise qu'ici, à côté de la porte de Versailles,
00:38:02 il y a la fameuse station de métro. Prenez le métro, comme ça,
00:38:05 vous pourrez déguster toutes les bonnes boissons qui vous sont proposées.
00:38:10 La souveraineté alimentaire de la France en grand danger,
00:38:13 c'est notre thème du débat.
00:38:16 Nos invités, dans un instant, j'aimerais vous redonner
00:38:19 quelques repères importants.
00:38:21 Les maraîchers français, aujourd'hui, ne peuvent fournir que 40% des fruits
00:38:25 et 60% des légumes consommés dans l'Hexagone.
00:38:28 La crise climatique, sécheresse, gel, grève, a des répercussions,
00:38:32 bien sûr, dans nos assiettes, avec la hausse des coûts.
00:38:35 Jamais nos agriculteurs n'ont été aussi peu nombreux.
00:38:38 Ils sont un peu moins de 500 000 pour fournir céréales, viandes, légumes et œufs
00:38:42 à plus de 67 millions de Français.
00:38:45 Comment pouvons-nous nous en sortir ?
00:38:47 Sébastien Abyss, chercheur associé à l'Iris, est avec nous.
00:38:51 Marivonne Lagaronne, productrice de viande bovine à Gestas,
00:38:55 dans les Pyrénées-Atlantiques, le stand où nous sommes.
00:38:58 Et puis Céline Himard, agricultrice, porte-parole d'Inter Céréales.
00:39:03 Parlons peut-être, Céline Himard, de la crise des vocations.
00:39:07 Nos agriculteurs sont peu nombreux et ça risque d'être la tendance.
00:39:13 D'ici les 10 prochaines années, on a 40% des chefs d'exploitation qui partent en retraite.
00:39:18 Et la transmission, c'est quelque chose qui se prépare.
00:39:20 Ça répond à plusieurs enjeux.
00:39:22 Qui sont, un, l'enjeu de la vocation, parce que c'est un métier, l'agriculture,
00:39:26 quelle que soit la production, où c'est un véritable choix.
00:39:30 Ce sont des métiers où il y a à la fois des contraintes, où il y a des astreintes,
00:39:33 où il faut savoir faire plusieurs métiers en un.
00:39:36 Il faut savoir souder, faire du machinisme, de l'agronomie, de la gestion du troupeau,
00:39:39 du recrutement, de la... Voilà.
00:39:41 Et donc on a à la fois cette première question,
00:39:44 on a ensuite la question de la rentabilité économique et de l'accès aux facteurs de production.
00:39:48 Accéder aux fonciers, accéder à des bâtiments, voilà, s'installer, la réalité économique.
00:39:52 Et on a le problème de la vivabilité.
00:39:54 Aujourd'hui on arrive avec une génération de jeunes, la génération XY,
00:39:58 pour qui la vivabilité, les congés, le salaire, l'organisation en commun,
00:40:02 l'équilibre avec la vie de famille, sont des notions extrêmement importantes.
00:40:06 Céline Himard, dans votre présentation, j'ai rappelé que vous étiez porte-parole d'Inter Céréales.
00:40:10 C'est la personne qu'on vient d'entendre.
00:40:13 J'aimerais qu'on écoute maintenant l'agricultrice.
00:40:15 Bon, vous êtes une jeune femme, de son temps.
00:40:18 Vous êtes heureuse de faire ce métier ?
00:40:20 Oui, je suis heureuse de faire ce métier.
00:40:22 Mais c'est vrai qu'il y a toujours dans chaque métier des avantages et des inconvénients.
00:40:26 Il y a quand même des gros coups de stress.
00:40:28 Voilà, quand on sait, j'en parlais il y a peu,
00:40:31 qu'on a les cols à dehors qui sont en pleine fleur et qui doivent faire une nuit,
00:40:34 où il va geler un -4, un -5 et qu'on risque de perdre la récolte et la fécondation,
00:40:38 on dort moins bien.
00:40:40 Donc il y a le stress face au risque climatique.
00:40:42 Il y a aussi une véritable problématique de reconnaissance de la société,
00:40:46 quand on travaille, des personnes qui comprennent parfois moins bien nos pratiques.
00:40:52 La vie de famille, facile ?
00:40:54 Alors la vie de famille aussi, c'est une sacrée organisation.
00:40:57 C'est un métier de contrainte et d'astreinte.
00:41:01 Il faut savoir jongler, trouver de l'aide, demander de l'aide, s'organiser.
00:41:05 C'est aussi des...
00:41:07 Mais je note que vous êtes heureuse, mais qu'il ne faudrait pas trop tirer non plus sur la corde.
00:41:11 Message passé. Sébastien Abyss.
00:41:14 Donc peu d'agriculteurs français, nous sommes d'accord,
00:41:18 mais aussi une nécessité de s'adapter à un contexte économique.
00:41:23 Ça, il y a des chiffres, je l'ai rappelé.
00:41:27 Il y a un coût de la production, il y a ce qu'on produit, ce qu'on gagne.
00:41:33 Et le président de la République, qui ici même, au salon de l'agriculture,
00:41:38 dit qu'il va falloir que les distributeurs fassent des efforts.
00:41:42 Notre problématique de souveraineté alimentaire,
00:41:45 elle ne passe pas déjà par une remise en question de certains dans la machine économique ?
00:41:49 Si, assurément. Il y a le sujet du partage de la valeur ajoutée,
00:41:53 qui est sur la table depuis plusieurs années.
00:41:56 Après, il y a un vrai sujet pour moi, qui est le levier massif.
00:41:59 Je pense qu'il y a de moins en moins d'agriculteurs,
00:42:03 il y a très peu de distributeurs,
00:42:05 80% de la dépense alimentaire en France se fait encore dans la grande distribution.
00:42:09 Même s'il y a un éclatement des pratiques,
00:42:12 et qu'on va acheter certains produits sur les marchés ou sur des circuits de proximité,
00:42:17 le grand sujet, c'est ceux qui sont de plus en plus nombreux.
00:42:20 Qui est de plus en plus nombreux dans le pays ? Le consommateur.
00:42:23 On a une population qui continue d'augmenter en France,
00:42:27 et on a une population qui continue d'être de plus en plus exigeante par rapport à l'alimentation,
00:42:31 pour toutes les raisons qui ont été dites.
00:42:33 Mais ça, d'une certaine manière, c'est un atout pour les agriculteurs ?
00:42:36 Vous avez plus de consommateurs, donc plus de demandes ?
00:42:39 A condition, justement, c'est là où je voulais en venir,
00:42:42 qu'on arrive à changer un peu la trajectoire des dernières décennies,
00:42:47 où on a expliqué que le bon prix, c'était le bas prix.
00:42:50 Le bon prix demain, le juste prix demain,
00:42:53 c'est celui qui va être bon pour soi, pour sa santé,
00:42:55 bon pour la planète, parce qu'évidemment, il y a le sujet environnemental et climatique,
00:42:58 mais bon pour son territoire et le producteur.
00:43:01 S'il n'est pas triplement performant, ce produit,
00:43:04 forcément, il y a un débat sur le juste prix.
00:43:06 Donc, en fait, le consommateur, il doit bien comprendre, en Europe et en France,
00:43:09 que l'alimentation a un coût, que plus c'est vert, plus c'est durable.
00:43:14 Évidemment, le produit a aussi une valeur supplémentaire de performance,
00:43:18 que tout ça doit nécessiter de la rémunération.
00:43:21 Et encore une fois, il va falloir mettre en adéquation nos valeurs de consommateur.
00:43:24 Moi, je me mets dans le camp des consommateurs avec le prix.
00:43:27 On a fait des arbitrages depuis des années sur le fait que l'alimentation,
00:43:31 c'était la variable d'ajustement.
00:43:33 Il y a des choses indispensables dans la vie,
00:43:35 il y a des choses ensuite qui font vivre le vivre-ensemble.
00:43:38 L'alimentation, on en a tous besoin.
00:43:40 L'alimentation, c'est la démocratie et c'est le vivre-ensemble.
00:43:42 Ça veut dire qu'il faut dépenser aussi de l'argent à ce niveau.
00:43:44 En tant que consommateur, on peut exiger aussi,
00:43:47 qu'on paye un yaourt ou je ne sais quoi à tel prix,
00:43:50 mais qu'on sache la part de ce que gagne chacun,
00:43:54 parce que ça, ça peut peut-être changer pas mal de choses.
00:43:56 Oui, il y a vraiment le sujet de qui gagne quoi dans cette chaîne alimentaire.
00:44:00 Après, il y a vraiment le respect des agricultrices et des agriculteurs
00:44:03 qui font le métier le plus important du monde et le plus difficile.
00:44:06 Ça veut dire, moi je dis souvent,
00:44:08 on peut être ému de savoir qu'un litre de lait, ça coûte un euro.
00:44:11 Moi, si je me mets à produire un litre de lait demain,
00:44:14 en tout cas si j'essaye et que j'y arrive,
00:44:17 c'est sûr que je demanderais que ça coûte 20 balles au supermarché.
00:44:20 Marie-Van Lagaronne, certes vous êtes productrice de viande bovine,
00:44:23 donc le circuit court, ça vous le concerne un peu moins.
00:44:26 Mais avec votre vision, vice-président de la Fédération nationale bovine
00:44:31 de la branche FNSEA,
00:44:33 moins il y a d'intermédiaires, finalement,
00:44:36 plus vous, les agriculteurs, et nous les consommateurs,
00:44:41 avons des chances d'y trouver notre compte. C'est ça l'idée ?
00:44:43 Oui, tout à fait. Nous, on parle de circuit de proximité.
00:44:46 Et surtout derrière, comme l'a dit mon collègue,
00:44:49 d'avoir une juste rémunération de tous les maillons de la filière.
00:44:53 Là, il faut qu'on soit très clair là-dessus.
00:44:55 La loi EGalim était dans cet axe-là.
00:44:57 Et la proximité, c'est effectivement aussi offrir aux consommateurs
00:45:00 la capacité de voir et de comprendre ce qu'il en est en termes de production.
00:45:05 Mais il faut aussi qu'on travaille sur la définition des marques produits,
00:45:10 sur la clarté de l'information du consommateur
00:45:13 pour que le consommateur sache réellement l'origine du produit.
00:45:16 Alors surtout sur les produits transformés,
00:45:18 parce qu'on a un vrai problème à cet endroit-là.
00:45:20 Et aussi, derrière, sur l'impact du produit
00:45:22 au titre de l'environnement et du territoire.
00:45:25 On a aujourd'hui des scores qui sont approchés autour du climat.
00:45:32 Et à cet endroit-là, vu qu'on intègre le cycle de vie du produit,
00:45:37 on n'intègre pas du tout, aujourd'hui, la problématique du stockage par la prairie.
00:45:41 Et ça, c'est un vrai souci pour nous.
00:45:43 - Aujourd'hui, vous avez de plus en plus de mal à nourrir vos bêtes.
00:45:46 - Non, il faut qu'on arrive à montrer aux consommateurs
00:45:49 que le produit qu'ils achètent a un vrai impact sur l'environnement
00:45:53 et qu'il est reconnu pour ça.
00:45:55 Donc il faut que dans les numéros-scores et dans les échos-scores,
00:45:59 on ait la capacité d'avoir quelque chose qui soit clair sur l'impact du produit
00:46:03 et qu'on ne trompe pas le consommateur sur la présentation.
00:46:07 - Quand Marc Faineau, le ministre de l'Agriculture,
00:46:09 dit que toutes les crises que nous traversons,
00:46:11 le Covid, la guerre en Ukraine, etc.,
00:46:13 ont montré que nourrir une population n'était pas un acte anodin,
00:46:16 non, nourrir un pays est un acte miraculeux.
00:46:19 Vous avez cette sensation du miracle que, finalement, vous accomplissez, vous ?
00:46:24 - Le miracle, on l'aura quand on aura trouvé la capacité de reconnaître
00:46:28 nos jeunes pour le travail qu'ils font sur le territoire.
00:46:30 - Ça part de là, pour vous.
00:46:31 - Ah, bien sûr. Parce qu'il y a un défaut, aujourd'hui, de reconnaissance.
00:46:34 Nos éleveurs sont, aujourd'hui, désespérés
00:46:37 sur le fait de ne pas être reconnus pour l'impact qu'ils ont
00:46:40 sur la qualité environnementale et la qualité du produit.
00:46:42 - Céline Limard ?
00:46:43 - Je vais vous dire un dernier mot.
00:46:44 Oui, l'agriculture est miraculeuse parce que l'agriculture pose des solutions.
00:46:48 C'est-à-dire que l'agriculture, aujourd'hui,
00:46:50 de par le mécanisme de la photosynthèse,
00:46:52 est une solution pour capter le CO2
00:46:54 et une solution pour la décarbonation de notre planète.
00:46:57 L'agriculture produit de l'alimentation,
00:46:59 l'agriculture produit de l'énergie, du bioéthanol, etc.
00:47:02 L'agriculture produit aussi de quoi isoler la partie habitat.
00:47:06 Donc, c'est une agriculture de solution pour la biodiversité,
00:47:09 pour les enjeux écologiques et pour des enjeux de souveraineté.
00:47:11 Aujourd'hui, ce que nous demandons, c'est d'être vus et considérés
00:47:14 comme des acteurs de la solution.
00:47:16 - C'est un vaste sujet, vous l'avez compris.
00:47:19 Nous allons continuer, après la pause, à en parler.
00:47:22 Je voulais déjà en parler avec vous trois.
00:47:23 Merci encore à Sébastien Abyss, Marivonne Lagaronne et Céline Limard
00:47:27 de nous avoir apporté votre expertise.
00:47:29 La question de la souveraineté alimentaire de la France,
00:47:31 qui est en grand danger, nous y revenons.
00:47:33 Ici, depuis le salon de l'agriculture à la porte de Versailles, à Paris,
00:47:37 nous sommes sur le stand des Pyrénées-Atlantiques.
00:47:40 Vous écoutez Sud Radio.
00:47:41 Si vous voulez intervenir sur le thème, n'hésitez pas.
00:47:43 Ce n'est pas parce que nous sommes à l'extérieur qu'on rompt avec nos habitudes.
00:47:46 0 800 26 300 300, vous les auditeurs de Sud Radio.
00:47:50 A tout de suite.
00:47:51 En direct du salon de l'agriculture, depuis le stand des Pyrénées-Atlantiques.
00:47:57 Sud Radio, Parlons vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30.
00:48:01 Frédéric Brindel.
00:48:03 C'est un bonheur d'échanger avec les agriculteurs qui sont là,
00:48:07 ici au salon de l'agriculture, à la porte de Versailles, à Paris,
00:48:12 sur le stand des Pyrénées-Atlantiques,
00:48:14 où nous recevons bien sûr des agriculteurs de provenance très diverse et variée,
00:48:20 puisque notre thème, c'est la souveraineté alimentaire.
00:48:23 Est-ce que vous pensez que la souveraineté alimentaire de la France est en grand danger ?
00:48:28 Vous nous appelez 0 800 26 300 300.
00:48:31 Vous avez entendu, certains de nos spécialistes,
00:48:33 des agriculteurs, des producteurs notamment,
00:48:35 nous apportent des solutions, nous posent des problèmes,
00:48:38 mais montrent qu'ils sont capables d'y répondre.
00:48:41 C'est ça qui finalement est un petit peu énervant.
00:48:43 C'est-à-dire qu'il semblerait que les spécialistes aient des solutions,
00:48:46 mais que la chaîne économique, en tout cas, ne permette pas de les appliquer.
00:48:51 Nous continuons notre tour d'horizon et nous partons dans l'Oise.
00:48:56 Alors Geoffroy Dévry, qui porte mal son nom,
00:48:58 parce qu'on aurait pu imaginer que vous étiez dans l'Essonne,
00:49:00 on vous l'a fait à chaque fois.
00:49:01 Oui, je mors régulièrement.
00:49:03 Voilà, voilà.
00:49:04 Vous êtes agriculteur dans l'Oise, producteur de pommes de terre
00:49:07 et président de l'Union Nationale des Producteurs de Pommes de Terre.
00:49:10 Vous êtes où exactement dans l'Oise ?
00:49:11 Alors je suis à côté dans la région de Compiègne.
00:49:13 Ah d'accord.
00:49:14 Bon, ça va mal pour le secteur, les pommes de terre.
00:49:17 On peut imaginer... Alors, pour le Béotien, et j'en fais partie,
00:49:21 on se dit, tiens, s'il y a un secteur qui marchera toujours,
00:49:25 on aime tellement les pommes de terre, les frites, la purée, tout ça,
00:49:28 ce n'est pas si simple que ça.
00:49:30 Alors en effet, c'est une culture qui n'est pas simple,
00:49:32 mais c'est une culture qui est ô combien attrayante, technique
00:49:35 et hyper encourageante, parce qu'il y a énormément de solutions
00:49:38 à travers les pommes de terre de manière générale.
00:49:41 Alors quand on parle de pommes de terre, pour le Béotien,
00:49:43 il y a beaucoup de pommes de terre.
00:49:45 Il y a des pommes de terre pour différentes...
00:49:48 À chaque fois, on ne sait que choisir d'ailleurs.
00:49:50 Alors c'est ça. En France, on produit, on est le premier exportateur
00:49:54 déjà au monde de pommes de terre.
00:49:56 On fait trois distinctions dans la pomme de terre.
00:49:59 La pomme de terre fraîche que vous allez retrouver dans les magasins,
00:50:01 dans les grandes surfaces, que vous trouvez dans le filet,
00:50:03 voilà, ça c'est un premier segment.
00:50:05 Un autre segment qui tire très fort, c'est la pomme de terre
00:50:08 destinée à l'industrie pour faire vos chips, pour faire vos frites,
00:50:11 pour faire vos purées.
00:50:12 - Oui, pour la restauration rapide aussi.
00:50:16 - Alors exactement, la restauration rapide, la restauration collective,
00:50:20 les hôpitaux, les restaurants universitaires et autres.
00:50:24 Et puis un dernier segment qui est un petit peu moins connu,
00:50:27 mais ô combien important, c'est la pomme de terre de fécule.
00:50:30 Parce que la fécule est un ingrédient dans lequel on le retrouve
00:50:33 dans beaucoup d'usages.
00:50:35 Et ça, il ne nous reste que deux usines en France.
00:50:38 Et c'est un secteur qui subit de plein fierré.
00:50:41 A la fois des crises, à la fois la crise du Covid qui nous a mis à mal
00:50:46 et des crises climatiques.
00:50:48 Et je pense qu'on y reviendra.
00:50:49 - Alors, donc aujourd'hui, le constat, Geoffroy Dévry,
00:50:53 c'est qu'il y a économiquement une situation inquiétante.
00:50:58 Ça se présente comment ?
00:51:00 Est-ce que finalement vous subissez plus les effets de la crise climatique
00:51:04 avec la sécheresse ?
00:51:05 Est-ce qu'il y a cette histoire de la flambée des prix ?
00:51:08 Le circuit économique, la distribution, etc.
00:51:11 C'est quoi le problème de la pomme de terre aujourd'hui ?
00:51:14 - Alors, le problème de la pomme de terre, c'est de répondre à la demande.
00:51:17 En réalité, on a un marché qui est extrêmement porteur.
00:51:20 D'abord, c'est un aliment qui est extrêmement consommé en France.
00:51:23 - Oui, on ne peut pas y passer.
00:51:25 - Non, mais on consomme, sans le savoir, à peu près 54 kg de pommes de terre
00:51:29 par an et par personne.
00:51:31 Alors quand je dis 54 kg, c'est à la fois de la pomme de terre fraîche
00:51:34 ou transformée.
00:51:35 Donc c'est quand même assez important.
00:51:37 Et le problème, c'est de pouvoir répondre à la demande.
00:51:40 Parce qu'il y a une demande forte en pommes de terre.
00:51:43 Et aujourd'hui, la France est reconnue pour sa qualité du tubercule
00:51:47 et l'expertise de ses producteurs.
00:51:49 - Donc vous exportez ?
00:51:50 - Alors, on exporte beaucoup.
00:51:52 Et on a des industries qui sont hyper demandeuses encore de tubercules.
00:51:58 Les projections qu'on peut faire encore sous deux ans, c'est plus de 2 millions de tonnes.
00:52:02 Alors, je suis également président du groupe Pommes de Terre au COPA-PGK à Bruxelles.
00:52:07 Dans lequel on a l'ensemble des producteurs qui sont autour de la table.
00:52:11 Et la France reste l'eldorado de demain de la production de pommes de terre.
00:52:15 - Grâce évidemment, on imagine, à ses champs, à sa terre.
00:52:18 Mais si vous me dites, et je comprends finalement que vous n'êtes pas aujourd'hui
00:52:23 en mesure de pouvoir assurer toute la demande, c'est quoi ?
00:52:27 C'est qu'on arrive à une espèce de logique qui dit qu'on ne peut pas produire
00:52:31 tout ce que la nature nous permet ou il y a autre chose ?
00:52:34 - Alors, déjà dans un premier temps, on revient sur de l'agronomie.
00:52:38 En effet, pour pouvoir passer les incidents climatiques, comme on peut le voir,
00:52:42 il faut remettre l'agronomie au cœur du système des exploitations.
00:52:45 - Et nous sommes en pleine problématique.
00:52:48 C'est la semaine où, dans l'actualité, tout le monde évoque cette problématique.
00:52:52 - Exactement. Alors, ça ouvre pas mal d'opportunités pour les agriculteurs.
00:52:56 Il n'en est pas moins vrai que ça reste une culture très technique
00:52:59 et qui est extrêmement gourmande en termes de capitaux.
00:53:02 C'est très capitalistique. Donc, pour venir faire de la pomme de terre,
00:53:05 le ticket d'entrée, je dirais, est quand même assez élevé.
00:53:08 Ceci étant, on doit répondre à cette demande sociétale,
00:53:12 à cette demande qui est de plus en plus forte.
00:53:15 Et on doit s'adapter aux contraintes qui nous entourent,
00:53:18 à la fois les contraintes environnementales, telles qu'elles nous sont dictées,
00:53:22 ou en tout cas les objectifs que nous fixent aujourd'hui
00:53:26 à la fois l'Europe et la France, dans lesquels on doit s'inscrire
00:53:30 et dans lesquels on doit trouver des solutions,
00:53:33 et les incidents climatiques. Où là, finalement, malgré le fait
00:53:37 qu'une partie de la production est sous irrigation
00:53:40 et qui permet de maintenir quand même une certaine qualité des tubercules,
00:53:44 il n'en est pas moins vrai que le stress thermique
00:53:47 est quand même un vrai sujet.
00:53:50 - Ça veut dire que l'option bassine de stockage, par exemple,
00:53:54 pour vous, à terme, ça risque de devenir nécessaire ?
00:53:59 - Alors, c'est pas... Les bassines, de toute façon, l'accès à l'eau...
00:54:02 - C'est une solution, la bassine, bien sûr.
00:54:04 Mais la question, c'est le stockage de l'eau.
00:54:07 - C'est l'utilisation, le stockage et l'utilisation de l'eau.
00:54:10 Donc, force est de constater, c'est que lorsqu'on parle de souveraineté alimentaire,
00:54:14 parce que votre sujet précédent a été autour de ce...
00:54:17 La première des choses dans la souveraineté alimentaire, c'est déjà de produire.
00:54:20 C'est déjà la première des problématiques.
00:54:23 Il n'y a pas d'agriculture sans eau, par définition.
00:54:26 Bon, après, c'est quels sont les moyens que l'on peut mettre en place
00:54:29 pour utiliser l'eau avec plus d'efficience,
00:54:32 qu'elle soit beaucoup plus efficiente et qu'elle soit mieux adaptée
00:54:36 aux conditions dans lesquelles on est.
00:54:38 Alors, la production de pommes de terre, 63% de la production est au nord de la France.
00:54:41 Donc, on a encore cette chance-là.
00:54:43 En 2022, on a vu les limites du système,
00:54:46 suite aux épisodes caniculaires que l'on a connus.
00:54:49 - Là, ce qui se passe en ce moment, avec cette absence de pluie,
00:54:53 la sécheresse évidente, enfin, la sécheresse évidente
00:54:57 dans le sens où les constats sont clairs aujourd'hui,
00:55:00 mais pas logiques, puisque nous sommes en février.
00:55:03 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que ce qui va arriver pour vous,
00:55:06 producteur de pommes de terre, dans les mois à venir,
00:55:09 risque d'être catastrophique ?
00:55:11 - Non, alors, attention, il faut...
00:55:13 Aujourd'hui, on tire une sonnette d'alarme à date.
00:55:15 Toutes les études montrent que la quantité d'eau sur une année,
00:55:18 finalement, est quasiment la même.
00:55:20 C'est la répartition dans le temps qui est différente.
00:55:22 - On est bien d'accord.
00:55:23 - La pomme de terre, nous, on va commencer à la mettre en terre,
00:55:26 là, à partir du mois de mars, fin mars, début avril.
00:55:29 - Donc là, il n'y aura plus dans le nord ?
00:55:31 - Il n'y aura plus... Ce que je veux dire, c'est que ne tirons pas
00:55:34 des sonnettes d'alarme. Oui, il faut faire attention,
00:55:37 il faut regarder ce dont on a droit, il faut prévoir les choses,
00:55:40 en effet, les niveaux des nappes doivent être surveillés,
00:55:43 et regarder, donc, avec les pouvoirs publics,
00:55:46 comment on peut avoir accès à cette eau au bon moment,
00:55:49 et surtout qu'elle soit vraiment efficiente pour la pomme de terre.
00:55:52 - Merci, en tout cas, Geoffroy Dévry, de nous faire partager
00:55:54 votre problématique, parce que nous revenons finalement
00:55:57 toujours aux mêmes histoires. L'eau, par exemple, autre point,
00:56:01 nous en avons parlé avec nos invités précédents,
00:56:04 vous parliez de vos activités au niveau de l'Union européenne,
00:56:07 est-ce que, dans le domaine de la pomme de terre,
00:56:10 il y a, on va dire, une espèce d'organisation,
00:56:15 de répartition intelligente au niveau de l'Union européenne ?
00:56:18 - Non, alors, après, on reste sur des marchés libres, quand même,
00:56:22 donc chaque pays adapte ses structures, adapte son agriculture,
00:56:26 bon, en France, on a cette particularité forte
00:56:28 d'avoir une agriculture très diversifiée, d'accord,
00:56:31 et sur lesquelles la pomme de terre a toute sa place.
00:56:33 Et aujourd'hui, les pays qui sont nos voisins,
00:56:36 c'est là où, hélas, sont les usines, il faut regretter ça,
00:56:40 mais viennent en France chercher la pomme de terre.
00:56:42 - Vous nous avez dit qu'il n'y a que deux usines pour aller à la fécule de pomme de terre,
00:56:46 par exemple, en France. - Voilà, c'est ça,
00:56:48 c'est simplement pour la fécule, et après, on a des usines...
00:56:50 - Et plus généralement, les usines de traitement de la pomme de terre.
00:56:52 - Voilà, on a la chance d'avoir deux gros groupes
00:56:54 qui sont installés pour faire de la chips, d'accord,
00:56:57 vous retrouvez les chips Breads et Vico, notamment, en l'occurrence,
00:57:00 et après, on a des groupes industriels qui viennent faire de la frite,
00:57:03 dont le plus connu est McCain.
00:57:05 - Voilà, mais vous dites que les entreprises au service de la pomme de terre
00:57:10 ne sont pas surtout sur le territoire français.
00:57:13 - Et là, sinon, on exporte énormément de tubercules en l'état
00:57:16 pour être transformées sur les pays frontaliers,
00:57:18 et on réimporte ces frites en France, c'est quand même assez aberrant.
00:57:21 Donc l'indépendance alimentaire, la souveraineté alimentaire,
00:57:24 elle doit aussi être dans une autonomie industrielle.
00:57:29 - Il y a d'une certaine manière une incohérence,
00:57:31 alors même si nous sommes sur un marché fermé de l'Union européenne,
00:57:34 mais du coup, on y perd en transport, peut-être,
00:57:38 en réachat, en traitement ?
00:57:41 - Non, mais on est toujours dans le cadre d'une raisonnement globale.
00:57:46 On nous demande de faire des efforts, à la fois pour notre environnement,
00:57:50 et notamment, on parle des gaz à effet de serre,
00:57:53 on parle du carbone, on parle des choses comme ça.
00:57:55 Et donc, aujourd'hui, les agriculteurs, ils sont confrontés à ça.
00:57:58 C'est comment réduire leur empreinte, tout en alimentant des marchés
00:58:01 qui sont en demande, et sans aller dans des aberrations.
00:58:04 Très clairement, emmener des pommes de terre à des milliers de kilomètres en camion,
00:58:09 ça n'a pas de sens.
00:58:10 Essayons d'avoir des outils le plus proches des lieux de production.
00:58:14 - Bon, nous sommes d'accord, Geoffroy Dévry,
00:58:17 que les pommes de terre que nous mangeons en France,
00:58:20 elles viennent essentiellement de France.
00:58:23 - Bien sûr, il faut s'en réjouir.
00:58:24 - Et vous êtes quasiment les seuls à dire l'essentiel.
00:58:30 - Alors, après, attention...
00:58:32 - Le producteur de tomates, le producteur d'oranges, le producteur de céréales,
00:58:36 il dit "Bien oui, mais il y a beaucoup de produits importés".
00:58:40 Vous ?
00:58:41 - Alors, nous, on tire la soleil dans la rame,
00:58:43 parce qu'on a encore la chance d'avoir cette production locale,
00:58:45 et après, depuis le congé, avec les primeurs,
00:58:47 notamment, on a quand même des petites variétés de primeurs,
00:58:50 Hilderay, Noirmoutier, etc.,
00:58:51 qui sont des pommes de terre vraiment excellentes, délicieuses,
00:58:54 et qu'on a chez nous.
00:58:55 Maintenant, attention, on dit "faites attention",
00:58:58 parce que si on a trop de contraintes dans nos outils de production,
00:59:01 très rapidement, on peut vite se retrouver sur le fait
00:59:04 d'importer de la pomme de terre, parce qu'il y a quand même des pays...
00:59:06 - Il faudra sous-traiter, etc.
00:59:08 - Il y a des pays en Afrique du Nord ou en Moyen-Orient
00:59:11 qui commencent à se développer,
00:59:13 et on peut avoir des importations quand même de pommes de terre
00:59:15 de manière importante.
00:59:16 - C'est quand même... Alors, je prêchais un convaincu,
00:59:19 mais elle est magique, cette pomme de terre.
00:59:21 Dans notre vie, c'est le bonheur des enfants.
00:59:23 Les frites, ils vont tous se jeter sur les frites.
00:59:25 C'est la pomme de terre !
00:59:26 - Alors, il n'y a pas que les frites, il y a la pomme de terre en l'état.
00:59:29 - Une bonne purée, ça revient à la mode, en plus.
00:59:31 - La purée, ça revient à la mode, et rééplucher les pommes de terre.
00:59:34 Et ça reste un aliment, alors qu'on parle de paniers, d'inflation, etc.
00:59:38 C'est un aliment extrêmement bon marché,
00:59:40 qui est très facile à cuisiner,
00:59:42 et dans lequel on a une segmentation.
00:59:44 Il y a des pommes de terre, et les choses ont été bien faites.
00:59:46 On a une interprofession dans le frais qui a extrêmement bien travaillé.
00:59:49 Et aujourd'hui, même le néophyte qui n'y connaît rien
00:59:51 dans les variétés de pommes de terre,
00:59:53 on ne lui demande pas ce que ce soit un professionnel,
00:59:55 lorsqu'il va dans son supermarché, il voit pommes de terre pour de la frite,
00:59:58 pommes de terre pour du four,
01:00:00 ou pommes de terre pour des riz-solé.
01:00:01 Il n'a même pas besoin de réfléchir, il prend son sachet,
01:00:03 il sait qu'il y a une qualité sanitaire et gustative du produit,
01:00:07 il n'a plus qu'à éplucher, soit il le met dans l'eau, soit il le fait gratiner.
01:00:10 - Vous savez que c'est un crève-cœur, parce qu'il y a l'enfant qui dit
01:00:13 "Moi je veux des frites cette semaine, la maman de la purée",
01:00:15 le papa qui dit "Moi je veux une salade de pommes de terre",
01:00:18 et il faut arriver, on prend trois sacs quand c'est comme ça.
01:00:21 - Mais voilà, on parle de microbiote,
01:00:24 on parle de plus de microbiote et de régime alimentaire,
01:00:27 et aujourd'hui la pomme de terre, elle est riche en potassium,
01:00:29 elle a quand même pas mal de nutriments qui sont excellents pour la santé.
01:00:32 - Geoffroy Dévry, merci d'être passé, parce que votre discours est plutôt positif,
01:00:37 vous n'êtes pas inquiet, mais vous tirez la sonnette d'alarme,
01:00:41 c'est ce que vous avez dit, l'occasion de dire que dans notre sujet
01:00:44 sur la souveraineté alimentaire de la France, qui est en grand danger,
01:00:47 il y a des secteurs où on est très fort,
01:00:50 si on ne s'appuie pas sur ce qui est notre force,
01:00:53 on risque vraiment de passer à côté de plein de choses.
01:00:55 C'est votre message.
01:00:56 - Merci beaucoup.
01:00:57 - Merci à vous.
01:00:58 Nous restons ici dans les travées du Salon de l'Agriculture,
01:01:03 Porte de Versailles à Paris, nous sommes sur le stand des Pyrénées-Atlantiques,
01:01:06 mais vous avez vu, Geoffroy Dévry arrive de l'Oise,
01:01:09 les gens, les agriculteurs qui nous donnent leurs avis viennent de partout.
01:01:14 Vous aussi, 0826 300 300, vous êtes les bienvenus, à tout de suite sur Sud Radio.
01:01:19 En direct du Salon de l'Agriculture, depuis le stand des Pyrénées-Atlantiques.
01:01:26 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30, Frédéric Brindel.
01:01:31 - Il y a une tradition sur le stand du Pays Basque, du Béarn,
01:01:37 ces deux petites régions qui font partie des Pyrénées-Atlantiques,
01:01:41 c'est qu'on arbore le foulard orange.
01:01:43 Si vous nous regardez sur la chaîne YouTube de Sud Radio,
01:01:46 et vous êtes très nombreux, vous pouvez le voir,
01:01:49 même Maël, notre technicien, a son foulard, tout le monde a son foulard,
01:01:53 et nous continuons notre rencontre ici, au Salon de l'Agriculture,
01:01:58 avec les professionnels, les agriculteurs, les producteurs,
01:02:02 des gens qui répondent clairement à la question que nous posons,
01:02:07 souveraineté alimentaire, en France, sommes-nous en danger ?
01:02:11 Sous-entendu, est-ce que nous sommes capables aujourd'hui en France,
01:02:15 1, de continuer à intéresser des jeunes à devenir agriculteurs,
01:02:20 2, de pouvoir produire autant que nous le devrions pour nourrir
01:02:25 l'ensemble des 67 millions de Français,
01:02:28 et puis, est-ce qu'avec les aléas climatiques,
01:02:31 avec les problématiques économiques,
01:02:33 les agriculteurs aujourd'hui peuvent continuer de bien travailler ?
01:02:36 Alors nous vous proposons maintenant une vision un peu différente.
01:02:41 Le collectif Nourrir, qui est une plateforme française interorganisation,
01:02:45 et qui est représentée ici par Mathieu Courgeot.
01:02:48 Bonjour Mathieu. - Bonjour.
01:02:49 Alors vous êtes éleveur de vaches laitières en Vendée,
01:02:51 porte-parole et co-président du collectif Nourrir.
01:02:55 Vous avez proposé un manifeste pour 1 million de paysans.
01:03:00 C'est quoi l'idée générale ?
01:03:02 Dites-nous, parce que ce qui est très intéressant chez vous,
01:03:05 c'est que vous prenez peut-être le contre-pied des obligations
01:03:10 de l'agriculture aujourd'hui.
01:03:12 Oui, tout à fait.
01:03:13 Alors, aujourd'hui, effectivement, notre souveraineté alimentaire est en danger.
01:03:16 C'est par ça que vous avez commencé.
01:03:18 C'est en danger pour deux choses.
01:03:19 La première, c'est effectivement les chocs climatiques qu'on a,
01:03:21 les sécheresses, la grêle, les inondations,
01:03:24 qui vont amener à se multiplier dans les années à venir.
01:03:26 C'est la première chose.
01:03:27 Et la deuxième chose, c'est effectivement le manque de paysans,
01:03:29 le manque de bras et de cerveau dans nos campagnes
01:03:32 pour faire ce magnifique métier.
01:03:33 Quel métier de paysan ?
01:03:34 Et donc nous, ce qu'on...
01:03:36 Vous n'ajoutez pas, on va dire, la chaîne de production
01:03:41 qui aussi est en défaveur des agriculteurs.
01:03:44 Alors, ce sont des questions de revenus, si, si, effectivement.
01:03:46 Ça fait partie des conditions pour installer.
01:03:49 Nous, ce qu'on dit, c'est justement pour assurer
01:03:51 notre souveraineté alimentaire dans les années à venir,
01:03:54 il faut absolument installer un million de paysans.
01:03:57 Nous, c'est ce qu'on dit.
01:03:58 Donc nous y venons. Le manifeste.
01:04:00 Voilà.
01:04:01 Que justement, une des conditions, c'est effectivement,
01:04:04 c'est des conditions de revenus.
01:04:06 Vous savez qu'il y a environ un paysan sur deux
01:04:08 qui gagne moins de 2500 euros par mois.
01:04:10 Ça, c'est insupportable avec le temps de travail.
01:04:12 Exactement.
01:04:13 Donc nous, ce qu'on dit avec nos 50 organisations, c'est ça.
01:04:15 Il faut redonner du revenu aux paysans, très clairement.
01:04:17 L'industrie agronymentaire doit partager.
01:04:19 La grande distribution doit partager aussi.
01:04:21 Alors, sur cette question...
01:04:22 Ça, c'est la première chose.
01:04:23 Oui, mais sur cette première chose, je vous arrête tout de suite,
01:04:24 Mathieu Courgeaux, il y a des solutions concrètement,
01:04:26 parce que le président de la République a dit,
01:04:28 tiens, il faut que les distributeurs fassent un effort.
01:04:31 C'est que ça ? Vous, vous dites quoi ?
01:04:33 Bah, moi, je crois qu'il faut arrêter de demander.
01:04:35 Il faut mettre des règles, il faut exiger.
01:04:37 Ça fait des années et des années que le pouvoir politique
01:04:39 demande de faire des efforts, peut-être un peu.
01:04:41 Mais à un moment donné, le pouvoir a des possibilités
01:04:45 de réglementation, de loi.
01:04:47 Et donc, il faut imposer à la grande distribution,
01:04:49 il faut imposer à l'industrie agroalimentaire
01:04:51 un partage des marges.
01:04:52 Donc là, un choix politique.
01:04:53 Je crois qu'on n'a pas suffisamment été loin
01:04:55 dans la loi EGalim, notamment, de ce point de vue-là.
01:04:57 Donc là, vous demandez une intervention politique.
01:04:59 À quel niveau ? Au niveau français ou européen ?
01:05:01 Eh bien, les deux, moi, je pense.
01:05:03 Il faut au niveau français, effectivement.
01:05:04 Il faut aussi au niveau européen.
01:05:05 Vous savez qu'on est en train, en ce moment,
01:05:07 de renégocier le Mercosur,
01:05:08 donc l'accord de libre-échange avec les pays d'Amérique du Sud.
01:05:12 Comme l'Argentine, par exemple.
01:05:13 Ça serait une catastrophe.
01:05:14 Ça serait une catastrophe si on signe.
01:05:15 Donc on voit qu'Emmanuel Macron a dit
01:05:17 qu'il y aurait peut-être des lignes rouges.
01:05:18 Mais il faut absolument arrêter de signer
01:05:20 ce genre d'accord de libre-échange.
01:05:21 Donc vous demandez des actes politiques
01:05:23 pour ce premier point. Deuxième point.
01:05:25 Le deuxième point, autour de l'installation,
01:05:27 c'est de dire...
01:05:29 Vous savez, pour cultiver des légumes,
01:05:31 pour élever des animaux, il faut des terres.
01:05:33 C'est très simple.
01:05:34 Vous voyez, aujourd'hui, on a un vrai souci d'accès à la terre.
01:05:36 On a un système qui ne garantit pas
01:05:38 que quand il y a des terres qui se libèrent,
01:05:40 ces terres-là seront à destination des jeunes agriculteurs
01:05:42 qui veulent s'installer.
01:05:43 Ça ne fonctionne pas aujourd'hui.
01:05:44 Donc on a un outil qui s'appelle...
01:05:45 Pourquoi ? C'est-à-dire qu'est-ce qui se passe ?
01:05:47 C'est trop cher, les terres sont trop chères.
01:05:48 Vous savez que le prix des terres agricoles a beaucoup augmenté.
01:05:50 Ça prend de la valeur, évidemment.
01:05:51 Faute de régulation des terres.
01:05:53 On a aussi un phénomène
01:05:55 où les voisins agriculteurs s'arrangent entre eux
01:05:57 pour se répartir les terres
01:05:59 sans forcément laisser la place aux jeunes qui veulent s'installer.
01:06:01 Ah, aussi !
01:06:02 C'est un phénomène très courant des agrandissements des exploitations.
01:06:04 C'est extrêmement courant.
01:06:06 On a un outil qui s'appelle,
01:06:08 alors je vais excuser pour les non-barbares,
01:06:09 le contrôle des structures,
01:06:10 qui est justement un outil qui devrait permettre
01:06:12 beaucoup plus de favoriser
01:06:15 à ce que les jeunes aient, effectivement, accès à la terre.
01:06:18 Ça, c'est la deuxième chose sur l'accès à la terre.
01:06:20 C'est un système de transmission,
01:06:22 beaucoup, l'agriculture.
01:06:25 Donc ça veut dire qu'un paysan va favoriser,
01:06:28 logiquement d'ailleurs, tout le monde le ferait, bien sûr,
01:06:30 l'installation de son fils,
01:06:32 mais peut-être qu'aujourd'hui,
01:06:35 les agriculteurs ne pensent pas, finalement,
01:06:38 à mettre un système un peu plus,
01:06:40 pardonnez-moi parce qu'il y a une connotation politique,
01:06:42 mais un peu plus collectiviste, finalement.
01:06:45 Alors, effectivement, je crois que c'est un défi collectif
01:06:49 qu'on a, ce défi.
01:06:51 Et le gros changement qu'on a depuis quelques années
01:06:54 et qui sont en train de s'accentuer,
01:06:55 c'est que la majorité des paysans des baisers de demain
01:06:57 ne seront pas des fils ou des filles d'agriculteurs.
01:06:59 Ce seront justement des gens qui viendront peut-être de la ville,
01:07:02 qui viendront d'autres métiers, d'autres zones rurales.
01:07:04 Et donc, en fait, le défi qu'on a, c'est comment est-ce qu'on arrive à les accompagner.
01:07:07 Aujourd'hui, on le fait très mal, on accompagne très mal
01:07:09 parce qu'il n'y a pas suffisamment de moyens.
01:07:11 Ce n'est pas attractif.
01:07:13 Je vais vous prendre un exemple.
01:07:14 Moi, dans mon voisin, il y a Juliette et Jean-Baptiste
01:07:16 qui ne sont pas issus du milieu agricole,
01:07:18 qui sont installés sur une ferme laitière,
01:07:20 qui ont repris une ferme laitière.
01:07:21 Et en fait, on a réussi à les prendre.
01:07:22 Au début, ils avaient un projet un peu vague,
01:07:24 une idée un peu vague,
01:07:25 parce qu'ils ne sont pas du milieu agricole,
01:07:26 ils ne connaissaient pas très bien.
01:07:27 Et avec les structures d'accompagnement qu'on a,
01:07:30 on les a accompagnées de bout en bout pendant deux ans.
01:07:32 Et au bout des deux ans, ils se sont installés,
01:07:33 ils ont une ferme, ils sont super heureux,
01:07:35 ils ont des vaches laitières, ils font des choses magnifiques.
01:07:37 - Oui, parce que là, il faut aussi investir dans les bêtes.
01:07:39 - C'est ça, c'est ça.
01:07:40 - Ça coûte cher.
01:07:41 - C'est ça.
01:07:42 Et des jeunes comme Jean-Baptiste et Juliette,
01:07:44 on en a plein.
01:07:45 Mais le problème, c'est qu'on n'a pas suffisamment de moyens aujourd'hui
01:07:47 pour les accompagner.
01:07:48 Tout le monde dit, il faut de l'installation,
01:07:50 mais on ne donne qu'autant, on ne donne pas les moyens
01:07:51 aux structures qui font ce travail-là de faire ce métier.
01:07:53 Donc ça, c'est quand même un vrai souci.
01:07:54 - Vous prenez cet exemple de ce couple.
01:07:56 Quel âge ont-ils ? D'où viennent-ils ?
01:07:59 - Alors, ils ont une trentaine d'années.
01:08:01 Alors, il y en a un qui vient de Bretagne
01:08:02 et l'autre qui vient de Vendée, effectivement.
01:08:04 Mais leurs parents n'étaient pas agriculteurs.
01:08:06 - D'accord.
01:08:07 Mais est-ce que justement le phénomène des jeunes des villes,
01:08:10 nous en avons beaucoup parlé à l'occasion de la crise du Covid,
01:08:13 certains veulent rompre avec leur vie,
01:08:15 veulent passer à autre chose.
01:08:17 Est-ce qu'il y a des vocations des urbains vers cette activité ?
01:08:23 - Oui, oui, oui.
01:08:24 Alors, contrairement à une idée un peu reçue,
01:08:26 il y a des vocations.
01:08:27 Nous, dans nos structures, on a du mal à accompagner tout le monde
01:08:30 tellement il y a de demandes et tellement on a peu de moyens.
01:08:32 Donc, voilà, il y a plein de choses à faire.
01:08:35 Mais j'allais dire le souci principal,
01:08:38 c'est comment est-ce qu'on arrive avec des gens
01:08:40 qui ont des rêves, qui ont plein d'idées,
01:08:42 mais à une installation concrète un an ou deux ans après
01:08:46 sur un projet professionnel qui permet de gagner de l'argent,
01:08:48 qui permet de se dégager du temps libre.
01:08:50 Ce chemin-là, il est long, en fait.
01:08:51 Et donc, il faut absolument accompagner beaucoup plus.
01:08:53 - Bon, Mathieu Courgeaux, votre collectif Nourrir est à vous entendre
01:08:57 et on le confirme aussi sur Sud Radio, ici,
01:09:00 depuis le Salon de l'Agriculture,
01:09:02 est un plus, un apport considérable
01:09:05 pour relancer l'attrait pour l'agriculture.
01:09:09 Maintenant, à la limite, ce n'est pas à vous de faire ça.
01:09:12 Vous demandez aussi que les pouvoirs publics fassent ce travail
01:09:15 parce que vous le faites, cet accompagnement,
01:09:17 mais merci de le faire,
01:09:18 mais ce n'est pas forcément à vous de le faire non plus.
01:09:20 - Alors, c'est aussi un peu à nous de le faire quand même,
01:09:22 mais il faut nous donner les moyens de le faire correctement,
01:09:24 en partenariat avec l'État, avec d'autres structures, etc.
01:09:26 Donc, oui, oui, c'est à nous de le faire en partie aussi.
01:09:29 - Et que faire pour vous aider ?
01:09:31 Aujourd'hui, quelle est l'idée principale à mettre en place ?
01:09:35 Le gouvernement, j'imagine que vous discutez avec le ministre de l'Agriculture,
01:09:39 qu'est-ce que vous lui demandez concrètement ?
01:09:41 - Écoutez, là, Emmanuel Macron s'était engagé
01:09:44 lors de sa campagne électorale
01:09:45 de mettre en place une grande loi d'orientation agricole.
01:09:48 Donc là, les concertations ont commencé depuis quelques mois.
01:09:50 Et nous, la demande qu'on a, elle est très simple, en fait.
01:09:52 C'est que nous avons effectivement écrit ce manifeste,
01:09:54 nous avons une série de propositions très concrètes.
01:09:56 On n'a pas le temps de rentrer dans le détail aujourd'hui,
01:09:58 mais c'est de s'en saisir.
01:09:59 On doit voir le ministre très rapidement,
01:10:02 et l'idée, c'est de s'en saisir,
01:10:03 et puis de voir comment est-ce qu'on peut, là, dès 2024,
01:10:06 dès la fin de l'année 2023,
01:10:07 mettre du concret et essayer d'atteindre ce million de paysans d'ici à 2050.
01:10:12 - Bon, vous parlez de politiques agricoles et alimentaires justes,
01:10:15 démocratiques, écologiques,
01:10:17 afin d'assurer une souveraineté alimentaire en France.
01:10:20 Nous y revenons, c'est notre sujet.
01:10:21 - Tout à fait, tout à fait.
01:10:22 - Mais vous avez les propositions,
01:10:23 et vous avez les idées qui sont à coup sûr efficaces ?
01:10:26 - Bah, à peu près, oui.
01:10:28 Alors, en tout cas, on est prêt à les mettre au débat, hein.
01:10:29 Mais, clairement, oui, oui, on peut être, voilà, sur...
01:10:32 Je crois qu'on a ce défi, effectivement, de l'installation.
01:10:34 On a le défi de la transition agroécologique.
01:10:36 Donc, c'est-à-dire, comment est-ce qu'on arrive, nous, paysans,
01:10:39 à diminuer notre utilisation des pesticides,
01:10:41 à lutter contre le changement climatique,
01:10:43 à renforcer la biodiversité.
01:10:44 Donc, voilà, vous voyez qu'on a un ensemble des défis
01:10:46 qui sont très importants devant nous.
01:10:49 Et, en fait, il faut des réponses à l'ensemble de ces défis.
01:10:51 Et c'est ça qui est passionnant dans notre métier de paysan,
01:10:53 et qui va être passionnant pour les jeunes qui vont s'installer.
01:10:55 - Bon, il y a des défis, aussi,
01:10:57 qui sont souvent appelés par le monde écologiste, hein.
01:11:00 C'est-à-dire qu'il y a le bien-être animal,
01:11:03 il y a la possibilité de développer de la haute technologie.
01:11:10 Tout cela, vous estimez, aujourd'hui, que la France a pris du retard ?
01:11:14 - Alors, sur cet aspect technologique, je pense qu'il faut y revenir.
01:11:17 On a un courant, aujourd'hui, qui dit
01:11:19 qu'il faut absolument développer la technologie en agriculture,
01:11:22 la robotique, le numérique,
01:11:23 et que c'est ça qui va sauver l'agriculture de demain.
01:11:26 Nous, on ne le pense pas.
01:11:27 On ne le pense que...
01:11:28 Justement, c'est plutôt de prendre la voie de l'agroécologie,
01:11:31 donc de redonner, enfin, de remplacer la chimie et la technologie,
01:11:35 plutôt par de la biologie...
01:11:37 - Du pur et de la nature.
01:11:38 - Voilà, à part de se baser sur des solutions basées sur la nature, en fait.
01:11:42 Il nous semble que c'est vraiment cette voie-là qu'il faut choisir.
01:11:44 Alors, l'idée, elle n'est pas d'être contre la technologie,
01:11:46 mais que ça doit vraiment servir d'appoint à des systèmes
01:11:48 qui sont vraiment les plus agroécologiques possibles.
01:11:51 - Que ça ait un sens, finalement.
01:11:53 Et merci, Mathieu Courgeaux, éleveur de vaches laitières en Vendée,
01:11:56 porte-parole et donc co-président du collectif Nourrir.
01:11:59 Vous êtes où, en Vendée ?
01:12:00 - Juste à côté de la Roche-sur-Yon.
01:12:02 - Oui, évidemment. Incontournable.
01:12:04 - La Mogette, les huîtres, le Puy-de-Fous, c'est chez moi.
01:12:06 - Bien sûr, bien sûr.
01:12:08 Nous allons marquer, bien sûr, la pause information.
01:12:11 Dans un instant, midi, nous restons évidemment ici,
01:12:14 au Salon de l'Agriculture, porte de Versailles à Paris,
01:12:17 avec nos différents invités.
01:12:18 Nous sommes toujours sur le stand des Pyrénées-Atlantiques.
01:12:21 A tout de suite.
01:12:22 En direct du Salon de l'Agriculture,
01:12:25 depuis le stand des Pyrénées-Atlantiques.
01:12:28 Sud Radio, Parlons Vrai chez Bourdin,
01:12:31 10h30, midi 30, Frédéric Brindel.
01:12:34 - On sent que les choses sérieuses commencent.
01:12:37 Nous sommes vraiment au cœur de ce pavillon 7,
01:12:40 avec toutes les régions, les stands qui se remplissent.
01:12:43 À partir de ce moment-là,
01:12:45 les visiteurs du Salon de l'Agriculture
01:12:48 pensent à se substanter.
01:12:50 Et forcément, il y a ce qu'il faut.
01:12:52 Alors nous, ici, sur le stand des Pyrénées-Atlantiques,
01:12:54 je peux vous dire que nous sommes ravis.
01:12:56 Félix Mathieu, qui est avec nous depuis ce matin.
01:12:59 Félix, vous allez faire un tour dans les allées.
01:13:02 Ça y est, il y a des produits phares,
01:13:04 il y a des stands de choc.
01:13:05 - Oui, l'affluence se fait ressentir, effectivement,
01:13:08 vu qu'il y a de quoi manger, de quoi boire
01:13:10 dans ce stand des régions,
01:13:11 et des spécialités régionales,
01:13:13 forcément, de plus en plus de visiteurs.
01:13:15 Ils s'installent pour déguster les spécialités locales.
01:13:17 Mais je peux vous dire que, déjà, dès 9-10h,
01:13:20 ça tournait déjà pour certains.
01:13:21 - Oui, il y avait un peu de monde.
01:13:22 - Au pâté en croûte, au vin rouge,
01:13:24 même vers 9-10h, c'était chaud.
01:13:26 - Oui, voilà, c'est ça. Il y a aussi des boissons.
01:13:27 - Alors, original comme petit déjeuner, me direz-vous,
01:13:29 bon, sauf que certains s'étaient levés au cœur de la nuit
01:13:31 pour installer les différents stands.
01:13:33 Donc, pour eux, 9-10h, c'était déjà l'heure du déjeuner.
01:13:36 En tout cas, du côté des visiteurs,
01:13:37 beaucoup, quand même, la joue stratégique.
01:13:39 Comme l'a raconté tout à l'heure
01:13:40 une jeune exposante d'un stand de jus de pommes et de cidre,
01:13:43 à savoir qu'il commence le matin par les autres pavillons.
01:13:45 - Ça, c'est Normande, les Normandie, ça.
01:13:47 - Oui, voilà, plutôt, c'est Normande, effectivement.
01:13:49 Donc, les visiteurs, ils commencent par les autres stands,
01:13:51 là où il y a les vaches, les cochons, le matin.
01:13:54 Et puis, à l'approche de midi, là, ils se dirigent petit à petit,
01:13:57 de plus en plus, vers le stand des régions
01:13:59 et des spécialités régionales dans ce pavillon.
01:14:02 C'est histoire de commencer les réjouissances à l'approche de midi.
01:14:05 - Vous restez, bien sûr, à l'affût et aux aguets, cher Félix Mathieu.
01:14:09 On a vu un stand, alors, d'ailleurs, très, très, très intéressant,
01:14:13 celui de l'Office national des forêts.
01:14:15 Et nous avons demandé à Juliette Cadot,
01:14:17 qui est chef de projet événementiel, de nous retrouver.
01:14:19 Bonjour, Juliette Cadot. - Mais bonjour.
01:14:21 - Nous étions très contents de voir nos forêts
01:14:24 représentées aussi dans ce salon de l'agriculture.
01:14:27 Ça semble évident, bien sûr.
01:14:29 - Mais c'est évident, parce qu'après l'agriculture,
01:14:31 les forêts sont la deuxième occupation du sol en France.
01:14:34 30% du territoire est occupé par les forêts,
01:14:37 qu'elles soient publiques ou privées.
01:14:39 - Comment vont nos forêts françaises ?
01:14:41 - Eh bien, je pense que tout le monde a en tête
01:14:43 ce qui s'est passé l'été dernier. - Cet été, oui.
01:14:45 - Les incendies terribles qui ont ravagé nos forêts.
01:14:47 Donc, la forêt, évidemment, va pas très bien.
01:14:50 Elle est soumise aux changements climatiques.
01:14:52 Et donc, il est important que nos forestiers
01:14:55 se mobilisent, et ils le sont.
01:14:57 Voilà, ils mènent de vastes projets de recherche
01:15:00 et d'innovation pour faire en sorte que la forêt perdure.
01:15:03 Mais c'est pas simple. - Toutes vos équipes aussi
01:15:05 font un travail qui est crucial,
01:15:07 qui est celui de la régulation.
01:15:09 Parce qu'on a de plus en plus besoin de bois.
01:15:11 Le cours du bois, d'ailleurs, augmente.
01:15:13 Et nos forêts doivent s'adapter.
01:15:15 - Alors, les forêts doivent s'adapter,
01:15:17 on l'a dit, dans le contexte climatique actuel.
01:15:19 Donc, c'est tout des projets de diversification,
01:15:22 de plantation. Et puis, effectivement,
01:15:24 le bois est un allié précieux,
01:15:26 parce que c'est le bois qui capte le CO2.
01:15:28 Enfin, la forêt en capte, mais une fois en matériau bois,
01:15:31 le bois continue à faire ce travail-là.
01:15:33 Donc, c'est très important d'utiliser du bois.
01:15:35 - À titre personnel, j'arrive d'une semaine
01:15:37 des forêts des Vosges, mais quelle magie !
01:15:39 Qu'est-ce que c'était beau, nos forêts !
01:15:41 Qu'est-ce qu'on en a besoin !
01:15:42 Nous viendrons vous voir sur votre stand,
01:15:44 c'est promis, Juliette Cadot.
01:15:45 - On y compte bien, parce qu'on attend les enfants,
01:15:47 et on attend aussi les étudiants, parce qu'on recrute.
01:15:49 Donc, venez rejoindre l'ONF,
01:15:51 il y a des métiers porteurs de sens.
01:15:52 - Le message est passé, l'Office national des forêts.
01:15:55 Merci, Juliette Cadot. Dans un instant,
01:15:57 puisque nous sommes chez lui,
01:15:59 dans le stand des Pyrénées-Atlantiques,
01:16:01 le président du département, Jean-Jacques Lasserre,
01:16:03 sera notre invité, dans une petite minute,
01:16:07 allez, pratiquement, la pause publicitaire.
01:16:09 À tout de suite au Salon de l'agriculture.
01:16:11 - En direct du Salon de l'agriculture,
01:16:13 depuis le stand des Pyrénées-Atlantiques.
01:16:16 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin,
01:16:19 10h30, midi 30, Frédéric Brindel.
01:16:22 - Eh bien, on peut dire qu'elles sont passées vite,
01:16:25 ces deux heures, deux heures,
01:16:27 dans les petites travées de ce pavillon 7,
01:16:31 où nous retrouvons toutes les régions représentées,
01:16:35 des stands où nous dégustons, où nous buvons,
01:16:38 et puis ce stand où Sud Radio s'est arrêté,
01:16:41 celui des Pyrénées-Atlantiques,
01:16:43 avec le patron qui est là, évidemment,
01:16:45 Jean-Jacques Lasserre, le président du conseil départemental
01:16:48 des Pyrénées-Atlantiques.
01:16:50 Qu'il est beau, votre 64, cher Jean-Jacques Lasserre.
01:16:53 - Bien entendu, nous sommes très fiers
01:16:56 de représenter ce département qui, véritablement,
01:16:59 est un département d'exception, pour différentes raisons,
01:17:02 que l'on constate visuellement dans ce Salon de l'agriculture.
01:17:05 - Et que nous avons vu, alors, nous avons parlé
01:17:07 de plein de choses, depuis ce matin.
01:17:09 On a parlé, le sport, évidemment,
01:17:11 les Pyrénées-Atlantiques et le sport,
01:17:13 avec le cyclisme, on a parlé du Béarn,
01:17:16 les différentes composantes, le Béarn, le Pays Basque.
01:17:19 On a parlé aussi de l'agriculture.
01:17:21 Vous êtes agriculteur, c'est un beau symbole, finalement,
01:17:23 que le président soit un agriculteur.
01:17:25 - C'est un beau symbole ou pas, en tout cas, je suis agriculteur,
01:17:27 bien entendu, j'ai passé ma vie dans ce métier,
01:17:30 sur mon expédition, j'ai exercé des responsabilités
01:17:33 dans le monde agricole, syndical ou économique,
01:17:36 et puis je me suis dévoyé en politique, vous savez,
01:17:39 dans ma vie, il y a des enchaînements, des opportunités,
01:17:41 c'est ma vie, quoi.
01:17:43 - C'est le destin, aussi.
01:17:45 Bon, chez vous, dans les Pyrénées-Atlantiques,
01:17:47 il y a la mer, il y a la montagne, il y a de tout.
01:17:50 - On a vraiment un département privilégié,
01:17:52 géographiquement, comme vous l'indiquez,
01:17:54 nous avons une partie littorale qui est merveilleuse,
01:17:56 qui est très belle, et qui est dans le prolongement
01:17:59 du littoral de la péninsule ibérique,
01:18:01 ce qui ajoute encore un cachet particulier.
01:18:03 - Oui, une fois qu'on est de l'autre côté, à Iroun,
01:18:06 bon, c'est un peu le prolongement,
01:18:08 on est encore un peu chez soi.
01:18:10 Mais avec tout de même des ingrédients supplémentaires
01:18:12 qui donnent directement ou indirectement
01:18:14 de l'attractivité à notre propre côte basque,
01:18:16 et puis la montagne, bien entendu.
01:18:18 Avec, on le constate d'ailleurs, un regain d'intérêt
01:18:21 en direction de ces espaces-là,
01:18:23 qui ont été, je dirais, pas abandonnés,
01:18:25 mais regardez, peut-être d'une façon un peu détachée,
01:18:27 un peu lointaine, on se rend compte,
01:18:29 prise de la société, évolution des mentalités,
01:18:31 le Covid qui est passé par là,
01:18:33 on se rend compte très nettement
01:18:35 d'un regain d'intérêt pour ces espaces.
01:18:37 - Je vous poserai des questions, président,
01:18:39 sur la capacité de votre département,
01:18:42 finalement, à faire venir une jeunesse
01:18:45 qui peut-être vit aujourd'hui en région parisienne,
01:18:48 dans le nord, dans le centre de la France.
01:18:50 Mais, reconnaissez quand même
01:18:52 que ce qui s'est passé ce week-end
01:18:54 est un atout considérable.
01:18:56 Le journal du dimanche a fait paraître
01:18:59 le classement des villes préférées des Français.
01:19:02 Des villes et des villages.
01:19:04 Et alors là, pardon, on parlait de sport tout à l'heure,
01:19:07 on va reprendre un terme sportif,
01:19:09 c'est un carton plein pour les Pyrénées-Atlantiques,
01:19:11 parce que dans le top 5 des grandes villes,
01:19:13 il y a Bayonne et Biarritz, déjà.
01:19:15 Pau n'est pas loin.
01:19:17 - Non mais que voulez-vous, on a conscience
01:19:19 de ces conditions en vérité.
01:19:21 Alors, c'est par notre seul mérite,
01:19:23 et surtout par notre talent,
01:19:25 c'est toute une strata de raisons,
01:19:27 la situation géographique, la situation climatique,
01:19:30 de véritables traditions d'accueil,
01:19:32 de savoir-être, de savoir-vivre,
01:19:34 des notions de sécurité qui sont évidentes.
01:19:37 Nous faisons partie du territoire de France,
01:19:40 où malgré, bien entendu, des interpénétrations sociétales,
01:19:43 on est dans une ambiance de véritable sécurité,
01:19:46 et rajoutons à ceci un ancrage culturel,
01:19:49 ça on oublie toujours de le dire,
01:19:51 un ancrage naturel qui fait que,
01:19:53 lorsqu'on est dans cet espace-là,
01:19:55 on a l'impression de vivre une collectivité
01:19:57 qui a véritablement des racines toujours vivantes,
01:19:59 toujours intéressantes.
01:20:01 C'est un peu le supplément d'âme que l'on peut donner à...
01:20:03 - Je vais y revenir, parce que j'ai des petites questions piège,
01:20:05 un peu quand même à vous poser sur le Béarn et le Pays Basque.
01:20:10 Mais juste, quand même, le classement des villes, oui,
01:20:14 le classement des villages, c'est encore plus impressionnant,
01:20:17 avec Guétary, ce village de Guétary,
01:20:19 qui est aujourd'hui le préféré des Français.
01:20:21 Alors, quand on remonte la côte, il y a Biarritz,
01:20:23 il y a Saint-Jean-de-Luz, on arrive vers Guétary.
01:20:26 Alors à l'époque, il y avait un chanteur, un Georges Guétary...
01:20:29 - Qui était à l'origine des records, d'ailleurs.
01:20:32 - Voilà, qui n'avait rien à voir.
01:20:34 Mais maintenant, aujourd'hui, Guétary, c'est pas un ancien chanteur,
01:20:36 c'est le village. Qu'est-ce qu'il a de magnifique, ce village ?
01:20:39 - Qu'est-ce qu'il a ? Il a d'ailleurs un linéaire de côte qui est magnifique.
01:20:43 C'est un petit village avec une très, très belle architecture.
01:20:47 Il fait vivre les maisons, elles sont belles,
01:20:50 avec une animation locale très particulière.
01:20:52 Et à deux pas, je le répète, à deux pas de l'Espagne,
01:20:55 du Pays Basque intérieur, c'est un village qui a beaucoup,
01:20:57 beaucoup, beaucoup de charme.
01:20:58 Mais vous savez, il y a des moments où on est presque victime
01:21:01 de cette attractivité.
01:21:03 - J'allais vous le dire, au mois d'août, par exemple,
01:21:06 que d'embouteillage, c'est normal, il y a tous les vacanciers.
01:21:09 - C'est un véritable débat entre véritablement la volonté
01:21:13 que nous avons de protéger notre culture,
01:21:15 de protéger des conditions de vie, des façons d'être,
01:21:18 et je dirais les obligations que nous avons d'avoir un Pays Basque accueillant.
01:21:22 On a vécu le Covid, on a vu avec quel plaisir
01:21:25 les personnes qui ont souffert du Covid, beaucoup plus que nous,
01:21:28 les personnes qui vivaient dans les villes.
01:21:29 On a aussi un devoir d'accueil, vous comprenez ?
01:21:32 Personne n'est propriétaire de son espace,
01:21:34 ni des choses qui s'y produisent et qui s'y passent.
01:21:37 Donc le vrai sujet chez nous, c'est de savoir
01:21:39 comment peut-on maintenir une attractivité qui est réelle,
01:21:42 qu'il ne faut pas détruire, tout en essayant de jouer ce rôle
01:21:46 d'accueil, de communication, d'ouverture vers l'extérieur.
01:21:49 - Bon, le petit clin d'œil, j'y viens parce que ça, ça me tient à cœur.
01:21:52 Moi, je viens du sport, alors il y a les amis béarnais,
01:21:54 les amis basques, bon, je saluais tout à l'heure Gilbert Duclos,
01:21:57 la salle, Paul, le Béarn, c'est le Tour de France, c'est tout ça.
01:22:01 Bon, il y a quoi comme différence entre les Béarnais et les Basques ?
01:22:04 Parce que c'est le même département pour vous,
01:22:06 vous devez avoir le même regard, ils sont cousins.
01:22:10 - J'aimerais qu'on dise qu'ils sont frères.
01:22:14 - Oui, ben dites-le.
01:22:16 - Moi, pour différentes raisons, je suis passionné par ce département,
01:22:18 bien entendu, vous l'indiquez, nous avons son perfide,
01:22:20 mais je viens de répondre.
01:22:21 Il y a véritablement deux cultures, vous dites avec beaucoup de sourire,
01:22:24 mais c'est la vérité, deux cultures différentes,
01:22:27 adossées à des façons d'être qui ne sont pas si éloignées que ça.
01:22:31 Et moi, je pense, pour vivre dans un petit village,
01:22:34 j'étais à la jointure du Béarn et du pays basque.
01:22:36 J'ai envie de pouvoir en parler, c'est le plus beau village de ce département.
01:22:40 On appelle ça le pays charné-goût, charnière.
01:22:42 Et dans mon village, on pratique l'espoir basque,
01:22:44 on parle gascon et basque, et je suis, comment dirais-je,
01:22:48 de par ma vie, placé dans un endroit où je profite
01:22:52 des bénéfices que l'on peut engranger, si je puis dire, pardonnez-moi,
01:22:56 de la pratique de ces deux cultures et d'un regard croisé que l'on peut jeter.
01:23:00 Il y a de la compétition, bien entendu,
01:23:03 il y a des comparaisons qui, des fois, se traduisent par des compétitions dures.
01:23:08 - Évidemment, c'est le jeu.
01:23:10 - Je crois pouvoir dire qu'il y a quand même, au fond des choses,
01:23:13 une envie de vivre ensemble et du plaisir de vivre ensemble.
01:23:16 Alors, c'est la vie.
01:23:17 - Un petit pot Biarritz ou un petit pot Bayonne en rugby, par exemple, ça peut être sympa.
01:23:21 - Avec les aléas de la vie, Biarritz, moins en plus maintenant,
01:23:24 Bayonne émerge, la section paloise a ses difficultés,
01:23:27 ce qui ne facilite pas la discussion, bien entendu.
01:23:30 - Et alors, dites-moi, pour vous, quand même, président du département,
01:23:34 les départements sont toujours sollicités,
01:23:37 vous avez un nombre de sportifs, de clubs de haut niveau,
01:23:41 c'est impressionnant, le basket, le handball, ça n'arrête pas,
01:23:44 le football aussi, oui.
01:23:46 - Je crois que sincèrement, dans notre département, on n'est pas les seuls.
01:23:49 C'est pas mon tapenage, il y a un réel goût pour l'effort physique.
01:23:53 Ça remonte à un huit états, et cette envie de pratiquer,
01:23:57 de faire de l'effort physique se traduit par des adhésions à des sports complètement différents.
01:24:01 Il y a toujours eu, mais c'est pas mon tapenage,
01:24:04 le sens du défi, le sens de la comparaison, le sens du jeu,
01:24:07 et tout ça se traduit par des pratiques sportives.
01:24:09 Nous avons comme sur le plan évoluant de terre,
01:24:12 nous avons tous les sports de la création, les sports collectifs ou individuels.
01:24:15 - Le canoë kayak, par exemple, à pot.
01:24:18 - Le canoë kayak à pot, avec bien sûr des figures emblématiques que nous connaissons bien.
01:24:21 Nous sommes très fiers.
01:24:23 Mais il y a une véritable, je pense, alors que c'est valable qu'on l'aille dans le jeu,
01:24:27 un véritable esprit de compétition et d'engagement physique.
01:24:31 Et ça s'est produit, je pense, par nos cultures,
01:24:34 les traditions rurales qui étaient faites d'efforts physiques,
01:24:38 qui étaient faites également lorsqu'il y avait des moments de jeu,
01:24:40 qui étaient faits de comparaison, c'est les jeux de la force basque.
01:24:43 Les jeux celtiques ne sont pas très loin finalement.
01:24:45 - Et il y a toujours ce fameux mur, le mur pour jouer à la pelote basque.
01:24:48 - Bien entendu.
01:24:49 - Donc quand vous allez sur les petits villages basques, souvent en extérieur,
01:24:52 à pot, il y a le fameux Rayalaille.
01:24:54 - Bien sûr.
01:24:55 - Bien sûr. En face du palais des sports.
01:24:57 - Probablement les plus belles installations de pelote de tous nos départements et de France ou d'ailleurs.
01:25:01 Il y a eu Place Libre, il y a Rayalaille, il y a véritablement,
01:25:04 c'était M. Labarère à l'époque qui avait...
01:25:06 - André Labarère, oui, l'ancien maire de pot.
01:25:09 - Bien entendu. Parce qu'il y a sur pot une pratique de pelote basque
01:25:12 qui avait été mise en route par des basques qui travaillaient à pot à l'époque.
01:25:15 Quand ils étaient arrivés à pot, c'était presque l'expatriation.
01:25:18 Mais ceci a généré du coup pour ce sport.
01:25:21 Et la pelote basque est pratiquée, très pratiquée en Béarnes,
01:25:24 très pratiquée dans les Landes d'ailleurs.
01:25:26 Ne parlons pas des pays du monde où il y a un peu de culture de basque.
01:25:28 Et donc pot est très bien monté.
01:25:31 Et il y a vraiment une vraie pratique de pelote basque à pot.
01:25:33 - Parlons économie maintenant.
01:25:35 Bon, dans les attraits que vous mettiez en avant tout à l'heure pour faire venir cette jeunesse,
01:25:40 est-ce qu'aujourd'hui, économiquement, le département se porte bien ?
01:25:46 Alors je ne parle pas des finances départementales, mais il y a une vraie activité économique,
01:25:50 un tissu industriel même ? Tracez-nous le portrait.
01:25:55 - Nous avons la chance, alors vous savez, on n'est pas à l'abri de la difficulté,
01:26:00 et nous avons des soucis bien entendu.
01:26:02 Mais on a la grande chance d'avoir dans notre département une économie très diversifiée.
01:26:06 Pour différentes raisons, historique notamment.
01:26:08 Alors vous savez, l'histoire, qu'est-ce qui a fait qu'il y ait de l'aéronautique chez nous ?
01:26:12 Nous avons de l'aéronautique, nous avons des industries métallurgiques,
01:26:16 nous avons également vécu l'éclosion du bassin de lac et tout ce que cela a produit.
01:26:22 Et en ce moment d'ailleurs, les acteurs du bassin de lac, et nous essayons de les accompagner,
01:26:26 mais c'est eux qui en ont la responsabilité, sont en train de réussir la reconversion du bassin de lac.
01:26:31 Donc dès l'instant que je vous dis des industries florissantes, l'aéronautique, la métallurgie,
01:26:35 le bassin de lac va tout de même prendre des difficultés.
01:26:38 On connaît le truc de Belland-Belly, une industrie touristique qui tient la route également,
01:26:42 un agroalimentaire, et moi c'est un peu mon métier.
01:26:45 Et moi je peux vous dire que, au niveau des structures coopératives ou privées,
01:26:48 nous avons une densité de sociétés, sur les produits carnés, sur les produits laitiers, sur les produits végétaux.
01:26:54 Avec du coup, sur la partie agriculture, nous avons évoqué avec les producteurs, les agriculteurs,
01:26:59 toutes les problématiques climatiques notamment.
01:27:01 On peut dire que les Pyrénées-Atlantiques gardent une espèce de singularité climatique.
01:27:09 Il y a quand même toujours la chaleur, il y a quand même toujours la pluie, vous vous en sortez bien.
01:27:14 - Mais c'est la nature, c'est vrai. - C'est la nature.
01:27:17 - Vous savez, l'histoire dit que s'il y a des champs de course dans notre département,
01:27:21 s'il y a une densité de terrain de gold, c'est parce qu'il gèle peu tout simplement.
01:27:25 Les Anglais étaient venus de St-André pour s'installer à Bière notamment,
01:27:29 ils avaient noté qu'il gèlait rarement.
01:27:32 C'est pour toutes ces raisons-là.
01:27:35 Tout ceci n'est pas dénommé de soucis.
01:27:38 Tout à l'heure, on discutait avec des responsables de sociétés agroalimentaires
01:27:41 qui sont dégués par rapport à leur fourniture.
01:27:45 On discutait avec les responsables de l'industrie laitière par exemple.
01:27:48 Quand on connaît les grands soucis que nous avons en économie agricole
01:27:51 et notamment une désaffection des producteurs pour différentes raisons aussi,
01:27:55 notamment en historique des rémunérations qui n'ont pas été convenables,
01:27:58 on se rend compte que notre industrie agroalimentaire
01:28:01 est soucieuse du renouvellement des générations.
01:28:04 C'est pour ces raisons aussi qu'on essaie de s'impliquer et de trouver un cadre convenable.
01:28:08 Merci en tout cas Jean-Jacques Lasser, président du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques,
01:28:13 de nous avoir encore renforcés dans l'idée que vous avez quand même un département
01:28:18 particulièrement attrayant, attractif,
01:28:21 qui nous accueillait puisque nous étions pendant ces deux heures
01:28:25 ici sur le stand des Pyrénées-Atlantiques.
01:28:28 Sud Radio en direct du Salon de l'Agriculture, ça va continuer toute la semaine.
01:28:32 Merci à toutes nos équipes, Micha Gard qui est le responsable de la production,
01:28:36 à la réalisation également de Jamel Abdelhak pour préparer l'émission Joseph Ruiz.
01:28:41 Voilà toute l'équipe de Sud Radio qui est présente toute la semaine ici au Salon de l'Agriculture.
01:28:45 Je passe le relais à André Bercov tout de suite.

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