Changer le regard sur le handicap et transmettre un message fort en faveur de l’inclusion, c’est l’ambition de "Différent.e.s". Pour l’incarner, qui mieux que Salim Ejnaïni : cavalier de Jumping, sportif, conférencier, entrepreneur… et non-voyant ? Comment vit-on avec une "différence", comment apprend-on à s'accepter soi et à accepter le regard de l'autre ? Parcours cabossés, destins contrariés et incroyables leçons de vie : Salim Ejnaïni recueille les témoignages de nos invités extra-ordinaires. Des histoires fortes et inspirantes autour de la résilience et du vivre-ensemble…Atteinte d’une forme de nanisme, Ghazal Firouzi mesure 1m10, une taille avec laquelle elle a dû apprendre à composer. Pour Yahoo, la jeune femme de 24 ans a accepté de parler de son handicap afin de briser le tabou autour de sa pathologie. Désormais en fauteuil roulant, elle est revenue sur les conséquences de sa maladie sur sa mobilité, expliquant les difficultés rencontrées au quotidien, notamment dans les transports en commun à Paris.Reconnu comme une maladie génétique rare, le nanisme concerne environ 400 naissances par an. La pseudoachondroplasie dont souffre Ghazal est une anomalie du développement osseux. Elle est caractérisée par un ralentissement sévère de la croissance associé à des déformations telles qu'une incurvation des membres inférieurs et une hyperlordose.
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00:00 J'ai arrêté de marcher vers l'âge de 17-18 ans,
00:02 donc pendant 4 ans, c'était plus du tout possible de marcher.
00:06 C'est vraiment là que j'ai utilisé mon fauteuil quotidiennement.
00:08 -Ca parait, comment est-ce que tu le vis ?
00:10 -Être en fauteuil à debout quand on est en situation de handicap,
00:12 c'est totalement différent. -Bien sûr.
00:14 -Ouais, c'est vraiment très, très différent.
00:16 Et pour moi, à cet âge-là, être en fauteuil, c'était vraiment...
00:19 Me dire "OK, là, je suis vraiment en situation de handicap".
00:23 -Par rapport à ton regard sur toi ou au regard des autres sur toi ?
00:26 -Les deux.
00:28 Et finalement, maintenant, j'ai compris que c'était un peu l'inverse,
00:30 en fait, aux yeux des gens.
00:31 Quand je suis debout, comme je disais,
00:33 ça peut paraître drôle aux yeux des gens de voir une personne de petite taille,
00:37 et en fait, quand t'es en fauteuil,
00:38 les gens ont beaucoup plus cette image de personnes vulnérables.
00:42 Donc en fait, on se permet pas trop de critiquer, de juger ou d'en rigoler.
00:46 Les gens vont être beaucoup plus à l'écoute.
00:49 -Ca t'a mis face à d'autres difficultés ?
00:52 -Totalement.
00:54 Aujourd'hui, c'est encore difficile de pouvoir se déplacer à plein temps en fauteuil.
01:00 -Tu es dans quelle ville, pardon ?
01:01 -Là, j'habite à Paris depuis deux ans.
01:03 Et en fait, c'est en venant là que je me suis dit
01:05 "OK, ça va être beaucoup plus compliqué que prévu".
01:08 Et surtout par rapport au métro, au transport en commun.
01:15 Par exemple, moi, quand je veux prendre le bus,
01:18 il faut souvent que je sois accompagnée quand même,
01:21 parce que toute seule, c'est extrêmement compliqué.
01:23 Pour ressortir du bus, si t'appuies sur le bouton,
01:27 souvent, le chauffeur ne le voit pas.
01:29 Donc tout le monde se met à crier "la rampe" ou...
01:32 Enfin, je dois demander à quelqu'un d'aller demander au chauffeur devant
01:34 s'il peut remettre sa rampe.
01:36 Et souvent, le chauffeur répond "oui, mais il fallait appuyer sur le bouton",
01:40 mais en fait, le bouton ne marche pas.
01:42 Et c'est quand même ça dans quasiment tous les bus.
01:44 Et pour aller à l'école,
01:46 je payais plus de 600 euros de taxi par mois.
01:52 -Et ça, les gens ne le soupçonnent pas une seule seconde.
01:54 -Non, non.
01:56 -Parce que ça sort de ta poche. -C'est ça, exactement.
01:58 Sans aide, sans rien.
01:59 Surtout, j'habitais en fait à côté de mon école,
02:02 mais là aussi, il y a un autre truc, c'est que je voulais y aller en fauteuil,
02:06 parce que c'était vraiment pas loin,
02:07 et je voulais économiser mes 600 euros de taxi par mois.
02:09 Et en fait, mon école a refusé totalement que je laisse mon fauteuil
02:14 dans l'enceinte de l'école.
02:16 -Ton école a refusé que tu laisses ton fauteuil ?
02:19 -Ouais, sans vraiment trop d'explications.
02:21 [SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA]
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