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Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités., était l'invité du 18h20 franceinfo le mercredi 1er février 2023.

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00:00 * Le 18-20 France Info, Jean-François Ackilly *
00:04 - Bonsoir à vous Jean-Christophe Combe. - Bonsoir.
00:07 - L'Etat via la Caisse des dépôts, la CDC, qui prend le contrôle du groupe Orpea un an après le scandale dans les Ehpad révélé par l'enquête de Victor Castaner.
00:17 Pourquoi l'Etat est-il intervenu ? Fallait-il faire le ménage ?
00:22 - Alors juste pour que les Français comprennent bien ce qui s'est passé, il faut dire que l'Etat n'a pas participé aux négociations, je n'ai pas participé aux négociations.
00:32 En revanche, évidemment, en tant que ministre des Solidarités et de l'Autonomie et des personnes handicapées, j'ai suivi ces négociations.
00:37 J'ai tout de suite dit que j'étais très favorable à ce rapprochement, à cette prise de contrôle par la Caisse des dépôts et d'autres acteurs,
00:45 notamment du monde de l'assurance, la Maïf est entrée au capital de la Caisse des dépôts.
00:50 C'est bon pour l'emploi parce que ça permet de préserver l'entreprise, mais c'est surtout bon pour le bien-être des salariés, des résidents et pour rassurer les familles.
01:01 - Alors même s'il ne s'agit pas directement, effectivement, vous avez raison, des données publiques, la CDC, c'est tout de même le bras financier de l'Etat.
01:10 Vous pouvez assurer ce soir que nos impôts, de façon même indirecte, ne vont pas éponger les dettes, les fautes même des dirigeants d'Orpea et financer les actionnaires ?
01:22 - Alors ce n'est pas une nationalisation, donc ce n'est pas de l'argent public qui vient éponger, effectivement, les dérives du groupe Orpea.
01:30 Le groupe reste un groupe privé, mais aujourd'hui rentre au capital des actionnaires qui mettent l'intérêt général, qui mettent l'intérêt des résidents, des familles,
01:40 mais aussi la qualité de vie au travail des salariés avant le profit, avant la rémunération des actionnaires.
01:45 - Et Jean-Christophe Combes, la CDC n'est pas un nom d'à part, c'est tout de même l'Etat qui est derrière.
01:50 - C'est un acteur public, tout à fait, mais ce n'est pas nos impôts, encore une fois, qui viennent combler les fautes du groupe.
01:59 - Est-ce qu'il n'était pas plus simple de nationaliser Orpea, comme l'a réclamé, entre autres, la CGT, qui demande des effectifs supplémentaires dans les épingles,
02:10 au service des personnes âgées, quitte à réduire les marges bénéficiaires ?
02:15 - Non, vous savez, aujourd'hui, je pense que pour répondre au défi qui est devant nous, celui du vieillissement de la population, qui est un choc démographique,
02:22 on a besoin de tout le monde. On a besoin du secteur associatif, d'un secteur innovant, on a besoin du secteur public,
02:27 d'un secteur efficace, on a besoin du secteur privé et de l'investissement privé, aussi, pour faire face, ensemble, à ce choc.
02:33 - Qu'est-ce qui va changer, très concrètement, désormais, depuis l'arrivée de la Caisse et Dépôt, dans Orpea ?
02:39 Il y a ce plan qui est baptisé "Change", je crois, qui est un anglicisme. Vous allez faire quoi ? Changer la gouvernance ? Quelle est l'idée ?
02:48 - L'idée, effectivement, c'est que les nouveaux actionnaires, ayant la majorité du capital, vont pouvoir prendre la gouvernance de l'entreprise.
02:55 - Changer les têtes ?
02:56 - Ça va permettre... - Changer les têtes ?
02:58 - Ça a été fait, déjà. Après, c'est à eux de voir comment ils veulent agir pour la suite. Mais ce qui est important, c'est la façon dont ça va changer, concrètement, dans les établissements.
03:06 - Qu'est-ce qui va se passer ? - C'est ça qui est le plus important.
03:08 - Qu'est-ce qui va se passer ?
03:09 - Maintenant, ils ont annoncé un plan de transformation. L'arrivée de la Caisse va accélérer cette transformation.
03:14 Maintenant, c'est au groupe Orpea de faire en sorte que la qualité de service d'accompagnement des résidents dans les EHPAD soit au rendez-vous,
03:23 qu'elle change, qu'on puisse assurer la sécurité de l'ensemble de ces résidents, qu'on puisse lutter concrètement dans ces établissements contre la maltraitance.
03:30 - Ça veut dire quoi ? Qu'il y aura plus de personnel, plus d'aides-soignants ?
03:34 - Je l'espère, parce que vous savez que le taux d'encadrement, c'est-à-dire du nombre de personnel dans les établissements, dépend quand même de la qualité de l'accompagnement des résidents.
03:45 Et donc, je crois qu'ils ont intérêt, aujourd'hui, à investir, à augmenter, effectivement, le nombre de soignants, le nombre de personnels auprès de leurs résidents.
03:52 - Les dirigeants d'Orpea, ceux qui étaient intervenus au moment du scandale il y a un an, avaient promis des déchangements, promesses non tenues, en quelque sorte.
03:59 Un an plus tard, il ne s'est rien passé ?
04:02 - Il s'est passé des choses. Ce midi, j'étais à Neuilly-sur-Seine, à l'EHPAD des Bordes-Seine,
04:07 et je constatais moi-même que, suite aux différents contrôles des ARS, les choses ont changé.
04:13 Ils ont mis en place et ils ont suivi les injonctions, les recommandations de l'ARS, des autorités de contrôle et de tarification.
04:20 Donc, les choses changent. Ce n'est pas encore le cas partout.
04:23 Moi, ce que je demande, c'est que maintenant, ça vienne rapidement et partout, dans l'ensemble des établissements français.
04:28 - Ça veut dire quoi ? Plus de personnel dans ces établissements, c'est moins de marge bénéficiaire à la sortie, quand même ?
04:34 - C'est pour ça que je vois d'un bon oeil l'arrivée de ces investisseurs qui mettent l'intérêt général et l'intérêt des résidents, des familles et des salariés, avant la rémunération des actionnaires.
04:44 Et effectivement, les taux de rendement seront moindres.
04:47 - Alors, vous êtes membre du gouvernement, je le rappelle, Jean-Christophe Combes, ministre des Solidarités.
04:51 Que dites-vous de la mobilisation contre la réforme des retraites ?
04:56 - D'abord, que c'était une mobilisation responsable. Je pense qu'il faut le souligner.
05:01 Après, ce que j'ai à dire, c'est surtout sur la réforme.
05:04 Moi, je suis ministre des Solidarités. Mon rôle, c'est de préserver notre système de solidarité.
05:08 Et la vraie question qui est derrière cette réforme des retraites, c'est est-ce qu'on veut préserver ou non notre système de retraite par répartition ?
05:15 Or, on sait que si on continue comme ça, si on ne fait rien, si on ne change pas, ce système, il va être lourdement déficitaire et va être mis en question.
05:22 Et la question, ce n'est pas de savoir si on préserve les retraites des retraités d'aujourd'hui, mais c'est nos retraites et celles de nos enfants.
05:28 - Et 7 Français sur 10 hostiles à la réforme, vous avez raté quoi dans cette histoire ? La pédagogie ? Les explications de la réforme ? La justification ?
05:37 Comment ça se fait que 7 personnes sur 10 soient contre cette réforme ?
05:40 - Je pense effectivement qu'il faut qu'on continue à communiquer, à expliquer.
05:44 - Vous êtes d'accord que c'est plutôt raté ?
05:46 - On est au début de la réforme. Là, c'est le débat au Parlement qui s'ouvre.
05:51 Je pense que ça va être important de pouvoir communiquer auprès des Français le bien fondé de cette réforme, ce qu'il y a derrière, les progrès aussi qui sont apportés.
06:00 Cette réforme, elle est équilibrée. Elle a un objectif, effectivement, d'équilibrer le système de retraite, de le préserver.
06:07 Il est en danger aujourd'hui et ça c'est important de l'avoir en tête. Mais il va aussi permettre d'apporter des progrès sociaux pour l'emploi des seniors.
06:16 Là, quand on parle de bien vieillir, la question de l'emploi des seniors, c'est une question qui est essentielle.
06:20 Comment on permet à notre marché du travail de mieux accueillir nos aînés, les seniors, dans les entreprises, de mieux les valoriser ?
06:27 Comment on fait qu'on accompagne mieux la fin de carrière avec des dispositifs de retraite progressive ou d'emploi retraite ?
06:34 - On verra dans les jours, les semaines qui viennent, si vous êtes entendus.
06:37 Jean-Christophe Combe, merci d'être venu à France Info, ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes Handicapées.
06:44 Merci d'avoir été l'invité du 18-20 France Info. - Merci.
06:47 Merci.

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