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Stanislas Guerini, ministre de la Fonction publique, invité politique du 18:20 franceinfo le 25 octobre 2023.

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00:00 - Bonsoir, Sany Slazguerini. - Bonsoir.
00:02 - Ministre de la Transformation et de la Fonction Publique, vous l'aviez annoncé en juin, en plein pic d'inflation, une prime pour les fonctionnaires,
00:08 prime exceptionnelle de pouvoir d'achat qui prend effet. Aujourd'hui, ça concerne qui exactement ?
00:14 - Ça va concerner environ 2 millions d'agents de la fonction publique, des agents de la fonction publique d'État, des agents de la fonction publique hospitalière.
00:21 C'est une prime qui est ciblée sur les plus faibles niveaux de rémunération dans la fonction publique.
00:26 Pourquoi ? Parce que l'inflation, telle qu'on la connaît aujourd'hui, elle reste forte, en particulier sur les produits de première nécessité.
00:34 C'est l'alimentaire, c'est la capacité à se déplacer, et ceux qui sont les plus impactés, ceux qui sont au tout début des grilles salariales.
00:41 Et donc c'est pour ça que moi j'ai assumé, dans l'ensemble des mesures salariales qu'on a prises avant l'été, qui sont très importantes,
00:47 de différencier les efforts qu'on pouvait faire, d'avoir un peu moins de hausses de rémunération pour les plus hauts niveaux,
00:52 et en revanche de concentrer les efforts, et cette prime exceptionnelle du pouvoir d'achat, elle y contribue, en la ciblant sur les premiers niveaux de rémunération.
01:00 Donc très concrètement, ça veut dire que les agents les moins bien rémunérés vont recevoir 800 euros bruts sur leur compte en banque,
01:06 avec le versement de leur salaire du mois d'octobre, donc c'est là, effectif, dans cette fin de semaine,
01:11 et puis ça montera jusqu'à 300 euros bruts pour les agents qui gagnent autour de 3 250 euros de rémunération mensuelle.
01:19 C'est le maximum. Le secteur privé va vous dire "et nous, ils avaient à ce point été oubliés les fonctionnaires ?"
01:24 Moi je considère qu'on doit protéger nos fonctionnaires. A tout point de vue, on a ces derniers jours obtenu un accord très important sur la protection en matière de prévoyance,
01:35 je veux protéger physiquement nos fonctionnaires et je veux aussi les protéger sur la question du pouvoir d'achat,
01:39 parce que eux aussi, comme les français, les salariés du privé, sont impactés par le niveau d'inflation.
01:44 Et donc c'est pour ça que j'ai pris mes responsabilités et j'ai engagé des mesures, ce sera 6 milliards de mesures de rémunération en année pleine, sur l'année 2024,
01:55 qui s'appliquent pour pouvoir justement à la fois protéger le pouvoir d'achat des fonctionnaires,
02:00 mais aussi rémunérer ceux qui tous les jours nous soignent, nous protègent, sont derrière les guichets,
02:06 ils sont en première ligne, ils sont particulièrement exposés aussi aux difficultés que notre société vit,
02:12 et je crois que c'est une mesure de justice tout simplement que de faire des efforts salarials pour mieux les rémunérer.
02:17 - L'INSEE a publié aujourd'hui une note sur les différences de traitement entre le privé et le public,
02:21 et l'évolution sur 10 ans, +4,9% dans le privé, +2,1 depuis 10 ans pour les fonctionnaires.
02:28 - Oui, on compare, et je crois que c'est le cas de cette note, souvent avec l'évolution du point d'indice dans la fonction publique,
02:34 c'est pas effectivement le seul levier pour mieux rémunérer les fonctionnaires,
02:38 mais je le dis en étant et en assumant mes responsabilités sur le sujet,
02:42 on a décidé l'année dernière d'augmenter le point d'indice de 3,5%, cette année de 1,5%,
02:48 et de compléter cette augmentation justement avec des mesures qui sont pas dans le point d'indice,
02:53 mais primes exceptionnelles de pouvoir d'achat, mesures concentrées sur les plus bas niveaux de rémunération,
02:57 des points d'indice supplémentaires concentrés sur ceux qui gagnent le moins dans la fonction publique,
03:02 on en versera aussi en janvier prochain pour l'ensemble des fonctionnaires,
03:06 donc régulièrement, volontairement, nous nous engageons pour la rémunération du pouvoir d'achat des agents publics.
03:13 - Juste un mot, vous soulignez l'accord sur la prévoyance, ça pour le coup,
03:18 autant on augmente le point d'indice, les traitements des fonctionnaires, là on s'apparente à un fonctionnement du privé.
03:23 - Ben, pouvoir protéger des fonctionnaires face aux accidents de la vie,
03:28 c'est tout simplement garantir une forme de dignité des métiers, d'une certaine façon.
03:33 Aujourd'hui, vous avez dans la fonction publique d'État, 1 million de fonctionnaires qui sont pas couverts par une prévoyance.
03:38 Ça veut dire que quand on a un accident de la vie, un décès, un cancer, qui apparaît à une maladie longue,
03:44 aujourd'hui, un fonctionnaire était moins bien protégé qu'un salarié du privé.
03:50 J'ai voulu mettre fin à cette situation indigne pour la protection de nos agents publics.
03:56 Et donc, on a négocié, cette dernière année, avec les organisations syndicales,
04:01 et nous avons obtenu, la semaine dernière, un accord que je qualifie d'historique.
04:06 Ce sont les plus grandes avancées sociales dans la fonction publique depuis peut-être 10 ans,
04:10 pour pouvoir justement changer du tout au tout le système de protection sur des grands risques
04:16 qui pouvaient mettre les agents publics en grande précarité.
04:19 Et donc, moi, j'assume là aussi de mobiliser tous les leviers possibles pour mettre de la dignité dans les métiers de la fonction publique.
04:27 A la fois sur les enjeux de pouvoir d'achat, mais surtout ce qu'il y a autour de la fiche de paye,
04:31 des conditions de travail, des conditions de protection.
04:33 Je crois que la santé, c'est un sujet essentiel pour mettre nos agents en bonne condition, tout simplement, pour rendre le service public.
04:41 Il y a une catégorie pour laquelle vous n'activez pas le levier prime exceptionnel, c'est la fonction publique territoriale.
04:46 Qu'est-ce que vous répondez aux syndicats de fonctionnaires territorieux qui se sentent comme une sous-catégorie de la fonction publique ?
04:51 Mais c'est évidemment pas le cas dans mon esprit. Je suis ministre des trois versants de la fonction publique.
04:56 Mais nous avons laissé aux employeurs, aux territoriaux, aux collectivités, la libre administration sur cette prime.
05:03 Mais vous leur dites "faites votre part".
05:05 Il y a une partie qui s'applique automatiquement, c'est la partie qui est liée au point d'indice.
05:09 Elle s'applique automatiquement à l'ensemble des fonctionnaires, quel que soit le versant, hospitalier, territorial, d'État.
05:14 Et puis il y a une partie où on a laissé ce levier-là en responsabilité aux employeurs.
05:19 Certains et certaines collectivités avaient déjà mené des négociations avec leurs agents,
05:24 avaient mis des accords, parfois sur plusieurs années, sur le régime indemnitaire.
05:28 Et donc moi je n'ai pas voulu leur imposer cette prime, mais on leur a laissé la possibilité,
05:33 les décrets sont pris et sont passés, de pouvoir verser eux aussi, s'ils le souhaitent.
05:37 Mais vous leur dites "faites votre part".
05:38 À la libre administration des collectivités territoriales, cette prime est exceptionnelle de pouvoir d'achat pour leurs agents territoriaux.
05:44 Vous dites aux collectivités territoriales "faites votre part".
05:46 Oui, en responsabilité. Mais ce que je veux dire aussi, c'est qu'il faut donner de la marge de manœuvre aux employeurs territoriaux.
05:51 Certains avaient déjà fait leur part. Certains n'avaient pas attendu l'État pour mener des négociations
05:57 et augmenter le régime indemnitaire de leurs agents territoriaux.
06:00 Et donc tout simplement, je crois que c'est de la bonne administration que de laisser cette marge de manœuvre-là.
06:05 Il y a une part qui s'impose, elle n'est pas négociable, et il y a une part qui est laissée à la libre administration.
06:10 Je pense que c'est aussi comme ça que ça doit fonctionner, la fonction publique.
06:13 L'actualité, c'est aussi la suite et la fin du voyage d'Emmanuel Macron au Proche-Orient,
06:17 où il n'est plus du tout question aujourd'hui de cette coalition internationale antiterroriste contre le Hamas,
06:22 annoncée hier devant le Premier ministre israélien.
06:24 Ça sent quand même un peu le rétro-pédalage aujourd'hui, non ?
06:27 Non, je ne crois pas. Et je crois que la ligne de la France, la ligne que le président de la République a exprimée,
06:32 a toujours été extrêmement claire. C'est-à-dire que la France se tient aux côtés d'Israël,
06:37 qui a vécu les pires attentats terroristes.
06:40 J'étais moi-même hier à l'Assemblée nationale, ainsi que beaucoup de dirigeants politiques de différentes formations,
06:47 aux côtés des victimes de ces attentats-là.
06:50 Il y a une préoccupation, c'est de pouvoir essayer de ramener les otages,
06:53 et donc de tout faire pour lutter contre cette organisation terroriste qui est le Hamas,
06:58 mobiliser tous les moyens de renseignement, de lutte contre les flux financiers aussi.
07:03 Et la voie de la France, elle est cohérente, elle est constante, et elle est exprimée par le président de la République.
07:09 Mais plus de coalition.
07:10 Je ne sais pas pourquoi vous dites ça, plus de coalition.
07:13 Parce qu'il n'en est plus question du tout dans sa prise de parole devant le président égyptien.
07:16 Il y a toute la volonté de coopération internationale pour se tenir aux côtés d'Israël,
07:20 comme la France a été accompagnée à la suite des attentats terroristes que nous avons vécus,
07:24 lutter contre les organisations terroristes, et de le faire sans confusion.
07:29 Il ne faut pas confondre le Hamas et le peuple palestinien, et c'est ça la voie de la France.
07:33 C'est de pouvoir dire la liberté d'Israël et le droit d'Israël à se protéger,
07:39 et à le faire dans le respect du droit international, dans le respect du droit humanitaire.
07:44 Et c'est exactement ce que fait la France.
07:46 Se tient aux côtés d'Israël, lutte contre les organisations terroristes,
07:50 et accompagne d'un point de vue humanitaire.
07:53 Vous avez vu que le président de la République a indiqué que la France allait renforcer encore ses efforts humanitaires
07:59 pour aider le peuple palestinien.
08:01 Ne nous trompons pas de combat.
08:03 Il y a ceux qui confondent le terrorisme et la cause palestinienne,
08:06 il ne faut pas confondre le Hamas et le peuple palestinien.
08:09 Merci Stanislas Guérini.
08:10 Merci à vous.

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