Les VV du sport La situation à la tête du rugby français

Sud Radio

Les Vraies Voix du sport avec Arnaud IRIBARNE, Président de Ascain rugby et Joel CASTANY, Président du SC Leucate. --- Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry   ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts   Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ———————————————————————   Nous suivre sur les réseaux sociaux   ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel   ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr   ##LES_VRAIES_VOIX_DU_SPORT-2023-01-27##

Transcript

00:00 Sud Radio, 19h19h30, les vraies voix du sport.

00:04 Bienvenue dans les vraies voix du sport, jusqu'à 19h20.

00:07 D'habitude on parle football, mais l'actualité est telle sur le rugby,

00:11 qu'on va faire bien évidemment du rugby.

00:13 On ne va pas parler poteau, on ne va pas parler ballon, mais d'autres choses.

00:15 Pour cette journée qui restera dans les mémoires du rugby français,

00:19 puisque le président de la FFR Bernard Laporte a démissionné ce matin.

00:22 Une démission suivie par plusieurs autres,

00:24 puisque les membres de l'opposition emmenés par Florian Grille

00:27 ont démissionné du comité directeur.

00:29 Et ce n'est pas tout, puisque les deux représentants de la Ligue nationale de rugby,

00:33 les clubs professionnels au comité directeur de la FFR,

00:36 René Bouscatel, le président de la LNR,

00:38 et Didier Lacroix, le président du Stade Toulousain,

00:40 ont eux aussi démissionné un peu plus tard dans la journée.

00:43 Bref, avis de gros temps sur le rugby français.

00:45 Où va ce même rugby français ?

00:47 À un peu plus de 8 mois de la Coupe du Monde,

00:49 et à 9 jours du début du tournoi des 6 nations.

00:52 Comme on aime le débat, le rugby et le sport amateurs sur Sud Radio,

00:55 on va donner la parole à deux présidentes clubs amateurs.

00:58 On va prendre la direction de la Côte Basque.

01:01 Bonsoir Arnaud Iribarne, vous êtes président du club d'Asquin,

01:04 qui joue en Régional 2, et vous vous êtes pro Laporte.

01:07 Bonsoir.

01:08 - Bonsoir.

01:09 - Et on a avec nous Joël Castagny, président de Le 4,

01:13 là c'est sur la côte méditerranéenne, qui joue en Fédéral 2,

01:16 c'est dans l'eau de Le 4, et vous êtes pro Florian Grille. Bonsoir.

01:20 - Bonsoir à vous tous.

01:21 - Alors je vais vous demander à tous les deux,

01:23 vos réactions aux événements de cette journée.

01:26 Allez, on va commencer par ordre alphabétique, Joël Castagny.

01:30 - Moi je suis très triste, mais ça c'est la première réaction,

01:34 de voir ce rugby se déchirer,

01:36 et puis surtout de ne pas assumer la réalité d'un vote d'une part,

01:43 et de l'autre part de laisser l'éthique complètement de côté

01:46 au moment où on doit redonner à ce sport le fondement de ses valeurs.

01:51 Voilà, de la tristesse d'un côté, de l'autre côté, je le redis,

01:55 un manque de responsabilité de mon point de vue,

01:57 des gens aujourd'hui qui n'acceptent pas

02:00 ce que le rugby a voté dans la semaine.

02:06 - Arnaud Iribarne, votre réaction aux événements de cette journée,

02:09 aux événements nombreux d'ailleurs.

02:11 - Oui, en fait, moi en ce qui me concerne,

02:14 je suis triste de l'issue et de la démission de M. Laporte,

02:21 et inversement, je suis content que son équipe continue

02:25 et aille au bout de son mandat,

02:27 par rapport à tout ce qu'ils ont fait depuis 2016,

02:30 et qui me satisfait par rapport au rugby territorial

02:37 et tout ce que ça nous a apporté depuis leur arrivée.

02:39 - Est-ce que pour vous, je vais vous poser une question

02:42 qui va peut-être vous paraître bizarre, Arnaud Iribarne,

02:45 est-ce que la situation actuelle peut encore empirer ?

02:50 - Empirer, je ne sais pas, ça dépend beaucoup

02:53 de la surmédiatisation de l'affaire.

02:56 Aujourd'hui, Bernard Laporte a démissionné,

03:00 le comité directeur reste en place, il y a une prise en délégué,

03:04 je ne vois pas comment ça pourrait empirer,

03:08 les affaires commandes vont être gérées, ça va être repris,

03:12 non, pour moi non, ça peut pas empirer.

03:14 - Joël Castagny, est-ce que pour vous,

03:16 la situation peut empirer, parce qu'on a vécu aujourd'hui

03:18 une journée unique dans l'histoire du rugby français

03:21 avec ces démissions en série ?

03:23 - Ce qui est certain, c'est que M. Buisson, par exemple,

03:28 avait déclaré sur les antennes du Radio, la semaine dernière,

03:32 "si je n'ai pas la majorité, il faudra passer un bon général".

03:36 M. Martinez, d'ailleurs, l'avait écrit dans les colonnes

03:39 d'un journal il y a quelques mois.

03:41 Donc on est en pleine déni de démocratie,

03:44 donc quand il y a un déni de démocratie,

03:47 on ne sait pas ce qui peut se passer,

03:49 mais moi je crée malheureusement que les choses se dégradent,

03:52 l'ambiance se dégrade, et puis on ne règle pas le fond,

03:55 en fait, on ne règle pas le fond du sujet,

03:58 et je crois qu'il était pertinent d'accepter l'idée

04:02 que deux groupes soient concurrents,

04:05 avec deux idées différentes, avec deux projets différents,

04:07 et que les clubs trahissent, parce qu'il n'y a plus de majorité

04:10 à cette fédération, et j'en veux pour preuve,

04:13 par exemple la position de la Ligue, et tout un tas d'organismes

04:16 qui ne suivent pas ce que le comité directeur,

04:19 aujourd'hui en minorité, est en train d'essayer de faire pour exister,

04:24 parce que c'est un problème d'existence.

04:26 - Justement, Joël Castagny, je vous posais la question à tous les deux,

04:29 par souci d'équilibre, le rôle de la Ligue nationale de rugby,

04:33 je rappelle que ce sont les clubs professionnels,

04:36 qu'il y a deux divisions professionnelles en France,

04:39 la top 14 et la pro D2,

04:41 les deux représentants ont démissionné,

04:44 c'était Didier Lacroix et René Bousquetel,

04:47 quel rôle peut jouer la Ligue dans ce conflit ?

04:51 Si elle peut jouer un rôle ?

04:54 Allô ? Joël Castagny ?

04:59 - Oui, c'est moi, elle n'a pas de rôle à jouer,

05:02 la Ligue n'a pas de rôle à jouer,

05:05 la Ligue est un des éléments, une composante du rugby français,

05:09 elle a deux sièges, elle a des avis à émettre bien entendu,

05:12 mais elle n'a pas de rôle direct à jouer,

05:14 ce rôle c'est 1 900 clubs qui le détiennent,

05:18 vous savez on a un droit de vote et un droit d'exprimer,

05:21 donc la Ligue, là comme les autres,

05:23 en tant que représentant d'une trentaine de clubs,

05:26 c'est 1 800 ou 1 900 clubs qui s'expriment,

05:28 ils se sont exprimés clairement dans la semaine,

05:30 et les élus de Valencemble eux,

05:32 ont considéré qu'il fallait, je crois,

05:35 un certain niveau d'exemplarité,

05:37 c'est pour ça qu'ils ont aujourd'hui eux-mêmes démissionné,

05:39 pour ne pas participer à ce que permettez-moi l'expression,

05:42 que j'appellerais une mascarade.

05:44 - Arnaud Herribarne, la démission de René Bousquetel et de Didier Lacroix,

05:49 la Ligue ne joue pas de rôle,

05:51 mais est-ce que ce n'est quand même pas un coup dur

05:53 pour le comité directeur actuel,

05:55 parce que la Ligue nationale de rugby,

05:57 ça compte quand même dans le rugby français,

05:59 comme c'est les clubs pros ?

06:01 - Oui, mais il faut, comme vous l'avez dit,

06:05 il faut bien y associer le rugby amateur du rugby professionnel.

06:07 Aujourd'hui, ils sont très inquiets de la gestion du rugby amateur,

06:10 qui est faite par la Fédération Française de Rugby,

06:12 c'est bien, je l'entends,

06:14 mais malheureusement, même chez eux,

06:17 ce sont les associations qui votent,

06:19 c'est-à-dire que ce ne sont pas les clubs professionnels,

06:21 ce sont les associations.

06:23 Donc oui, c'est un signe,

06:26 ils désavouent la chose,

06:29 mais au vu du passé et du conflit ouvert

06:31 qu'il y avait entre la Ligue et la Fédération Française,

06:33 c'est un peu surprenant,

06:35 c'est une suite logique,

06:37 je parlerai plus de revanche.

06:39 - Justement, Arnaud Heribarne,

06:41 après la mise sur la touche de Bernard Laporte,

06:43 la FFR n'est plus représentée à World Rugby,

06:45 dont il a démissionné avant de démissionner de la FFR ce matin,

06:48 et avec les démissions de Bousqueta et Lacroix,

06:51 la Ligue n'est plus représentée à la FFR,

06:54 est-ce que c'est une situation tenable ?

06:57 - Pour le Ruy Liamadouf ?

06:59 - Non, mais pour tout !

07:01 - Pour le Ruy Liamadouf, ce qui me concerne,

07:05 ce qui me concerne, c'est les 1900 clubs

07:07 qui ont voté pour cette liste,

07:10 et donc pour Bernard Laporte,

07:12 mais je ne pense pas que ça va nous impacter plus que ça,

07:15 nous, dans le rugby amateur, effectivement, je ne vois pas.

07:18 Après, effectivement, pour le rugby professionnel,

07:20 ça a peut-être des conséquences,

07:22 mais là, malheureusement, je vais parler de ce qui me concerne,

07:24 c'est le rugby amateur.

07:26 - Et alors, Joël Castagny, vous êtes aussi le président

07:28 d'un club de rugby amateur,

07:30 est-ce que le fait que la France soit plus représentée

07:32 à World Rugby et que la Ligue ne soit plus représentée

07:34 à la FFR, est-ce que c'est une situation tenable pour vous,

07:37 même si vous êtes, vous aussi, je le rappelle, club amateur ?

07:40 - Alors, World Rugby, je pense que là,

07:43 on est la risée du monde entier.

07:45 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, World Rugby a confié

07:47 la Coupe du Monde à un pays qui s'appelle la France,

07:49 et cette Coupe du Monde est gérée par le GIP,

07:51 ne me faites pas parler de la FFR, il faut clarifier ça.

07:53 Ce n'est pas la fédération qui gère le rugby.

07:55 Moi, j'ai l'honneur d'être le président d'une société

07:58 qui est fournisseur officiel de la Coupe du Monde.

08:00 On ne traite pas avec la FFR, on traite avec M. Colette,

08:02 d'ailleurs, on avait une réunion hier à 12h,

08:04 pendant que se déroulaient les résultats du scrutin.

08:07 Vous voyez, le GIP continue à travailler.

08:09 Donc, World Rugby, d'un côté, c'est un bêtard,

08:12 parce qu'aujourd'hui, on est décrédibilisé.

08:15 Ça, c'est pour notre gestion du rugby international,

08:17 c'est compliqué.

08:18 Le deuxième point, la Ligue,

08:20 la Ligue, effectivement, elle joue aussi un rôle

08:22 dans l'équilibre des contrats qui sont passés

08:25 entre la FFR et les joueurs internationaux.

08:27 Donc, je crois qu'il faut être très prudent,

08:29 parce qu'on a à protéger l'équipe de France.

08:31 Il faut que Galtier continue à faire son boulot.

08:33 Il le fait remarquablement bien, que l'équipe de France gagne,

08:35 et qu'on affronte cette Coupe du Monde avec tous les atouts.

08:38 Donc, je crois qu'il faut la paix, surtout.

08:40 Il faut retrouver la paix.

08:42 Et pour retrouver la paix, il faut accepter l'idée

08:44 qu'il y a des idées qui sont majoritaires

08:47 et d'autres qui sont minoritaires.

08:49 – Joël Castaner, vous avez eu les mêmes mots tous les deux

08:52 au début de cette émission.

08:54 Vous étiez tous les deux très tristes.

08:56 Est-ce qu'on peut réconcilier le rugby français ?

09:00 – Oui, oui.

09:02 Moi, je ne connais pas mon collègue là, ici.

09:04 Mais moi, je me sens de la fraternité

09:06 avec le président du club de rugby de Asking, vous voyez.

09:08 Parce qu'on fait la même chose,

09:10 même si on est dans des divisions différentes.

09:12 Moi, je viens de 4ème série.

09:14 Donc oui, le rugby français, il a besoin de solidarité.

09:16 Il a cette solidarité.

09:18 Aujourd'hui, ne laissons pas un petit groupe de personnes

09:21 qui tirent parfois des avantages particuliers,

09:24 terriblement diviser le rugby.

09:27 Le rugby doit être solidaire.

09:29 Mais le rugby sera solidaire quand il mettra en avant

09:31 la valeur fondamentale qui est l'éthique et la déontologie.

09:34 Moi, j'ai deux slogans, vous savez.

09:36 "Jouer plus" et deuxième point, l'éthique.

09:40 La responsabilité sociétale que nous avons.

09:42 C'est ça le rugby.

09:44 Remettons-le devant et on se réconciliera sur ces valeurs.

09:47 Et pas sur des hommes qui, eux, se divisent

09:49 parce que parfois, je le redis,

09:51 ils ont des intérêts particuliers.

09:53 - Arnaud Iribarne, vous étiez vous aussi très triste.

09:55 Vous le disiez au début de cette émission

09:58 quand on parlait de la situation,

10:00 pour commenter la situation de ce qui s'est passé aujourd'hui.

10:02 Est-ce que pour vous, vous pouvez,

10:04 le rugby français peut encore se réconcilier ?

10:07 - Le rugby français n'est pas fracturé.

10:09 C'est un groupe de personnes qui est fracturé

10:11 et qui embarque avec eux tout le rugby

10:14 et qui essaie de faire croire que c'est une cause générale.

10:16 Là, je rejoins mon homologue.

10:19 Nous, tous les dimanches, il n'y a aucun problème

10:21 avec aucun président.

10:23 Ne croyez pas que quand on est le dimanche

10:25 à faire les casse-croûtes ou à l'école de rugby le samedi,

10:28 il y a un problème sur les plateaux des écoles de rugby,

10:31 ça pose le moindre problème.

10:34 Non, comme je le disais tout à l'heure,

10:36 il y a une surmédiatisation qui fait que ça intéresse des gens.

10:39 - Parce que le rugby est un sport extrêmement populaire en France.

10:42 Ça explique la surmédiatisation aussi.

10:44 Il y aurait la même chose au curling, on en parlerait moins,

10:46 soit dit en passant.

10:48 - Oui, mais comme je vous dis,

10:50 venez dans les plateaux de rugby,

10:52 ça, c'est pas ce qui anime les journées et les discussions.

10:55 - Oui, et il nous reste une minute.

10:58 Qu'est-ce qu'il faudrait faire pour réconcilier

11:00 le rugby français à Arnaud Iribarne ?

11:02 Parce que vous dites, il y a quand même une guerre ouverte,

11:04 on ne peut pas dire, on ne peut pas passer outre.

11:07 - Ah ben, moi, je suis persuadé

11:10 qu'il faut laisser finir la mandature

11:13 à l'équipe qui est en place, maintenant qu'en plus,

11:15 M. Laporte a démissionné.

11:17 C'est chose réglée, il n'y a même plus lieu d'en parler.

11:20 Il y a une équipe qui est en place, il faut la laisser.

11:22 Et aux prochaines élections, si il n'y en a,

11:24 ou s'il n'y a qu'un candidat, je ne sais pas

11:26 à quelle tournure ça aura.

11:28 Il sera temps de débattre, mais effectivement,

11:30 je partage maintenant la besoin d'apaisement,

11:32 laisser l'équipe qui est là, travailler jusqu'à la fin du monde,

11:34 et avoir une continuité, puis on fera les bilans après.

11:37 - Le mot de la fin, Joël Castagné, en 30 secondes,

11:39 qu'est-ce qu'il faut faire pour réconcilier le rugby français ?

11:42 - Nous diverger sur la thérapie,

11:44 sur les accords, sur le diagnostic.

11:47 La thérapie, je dis, c'est que ces messieurs

11:50 qui ont appuyé tout le temps ces dérives

11:53 qu'on vient de vivre, tirent les conséquences de ça,

11:56 et qu'on ait un vote en six semaines,

11:58 un vote démocratique, qui mette deux idées,

12:01 ou peut-être qu'une d'ailleurs, qui pourrait se rassembler.

12:03 Moi je suis toujours candidat, voilà.

12:05 Mais M. Doucet disait dans la presse,

12:09 il ne se passe rien quoi, en fait. On continue.

12:11 Non, non, il s'est passé des choses graves,

12:13 et il faut tirer les conséquences.

12:15 - Merci beaucoup à tous les deux.

12:17 Miles Echquel, comme vous êtes au Pays-Bas,

12:19 Carnot Hiribarne, président du club Dasquin,

12:21 qui joue en Régional 2.

12:23 Gracias, comme vous êtes en Catalogne,

12:25 Joël Castagné, à la limite, comme vous êtes président du SC Le 4,

12:28 qui joue en Fédéral 2.

12:30 On espère vraiment que ça va aller mieux pour le rugby français.

12:32 Le rugby, ça continue dans quelques minutes sur Sud Radio.

12:35 Pourquoi je vais dire Canal + ? Je ne sais pas ce qui m'a pris.

12:38 Tout de suite, conseil de famille,

12:40 ça commence par un C aussi, comme Canal,

12:42 où on parle de votre argent avec Stéphane Mollet.

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