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Anne Fulda reçoit Marc Minkowski pour son livre «Chef d’orchestre ou centaure - Confessions» dans #HDLivres

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Transcription
00:00 Bienvenue à l'Heure des livres, Marc Minkowski.
00:02 Alors, vous êtes chef d'orchestre, vous dirigez l'ensemble des musiciens du Louvre que vous avez créé, d'ailleurs, en 1982.
00:10 Vous avez été directeur de l'Opéra national de Bordeaux aussi, de 2015 à 2022.
00:15 Et là, vous venez de publier un livre écrit avec Antoine Boulet.
00:19 Marc Minkowski, chef d'orchestre au Centaure, et c'est paru aux éditions Séguier.
00:24 Alors, un livre que vous avez décidé d'écrire, manière de jeter un regard sur 40 ans de carrière, au moment du confinement, vous aussi.
00:35 Parce que pour vous, c'était un peu double peine, parce que vous avez deux passions dans la vie.
00:39 C'est la musique et l'équitation.
00:41 Absolument.
00:42 C'est ça ?
00:42 Donc, les théâtres, les vivains, plus de public.
00:46 Et puis, mes chevaux étaient dans une écurie tout près de chez moi, mais on ne pouvait pas s'y rendre, on ne pouvait rien faire.
00:52 Et c'est vrai qu'Antoine Boulet, mon ami qui a écrit cet ouvrage, qui m'a fait m'exprimer, m'a dit "là, tu ne peux plus dire non".
01:01 J'étais en train de repousser.
01:03 On n'a plus que cela à faire.
01:05 Et donc, c'est des heures d'entretien en Zoom, c'est des heures d'écriture de sa part, des heures de relecture.
01:16 L'œil bienveillant aussi de quelques amis.
01:19 Et finalement, une recherche dans sa tête, comme jamais je n'avais imaginé.
01:25 Alors, musique et équitation, le lien est important pour vous, d'ailleurs, d'où le titre du livre, "Sans tort".
01:30 Mais justement, y a-t-il des points communs entre ces deux disciplines ?
01:34 Au 18e siècle, c'était très, très voisin.
01:38 Le cheval est un animal rythmique, qui a des allures binaires, ternaires.
01:44 Les lieux, les manèges, étaient des lieux de spectacle.
01:49 Les opéras à Paris étaient joués très souvent aux manèges de Versailles, qui existent toujours là, au Bar Tabas, à l'Académie,
01:54 avant d'aller dans l'opéra en plein Paris.
01:58 Cet exemple s'est trouvé dans d'autres parties du monde.
02:02 Donc, tout le monde montait à cheval, tout le monde vivait avec des chevaux, les musiciens comme tout le monde.
02:08 Et voilà, je trouve que c'est important quand on est un être humain, qu'on fait de tout, de la musique, de la culture, de la vie,
02:17 qu'on s'intéresse à la nature. Je pense que la présence de cet animal est fondamentale dans nos vies.
02:21 Alors, votre métier, celui de chef d'orchestre, finalement, les gens le connaissent assez mal.
02:25 Ça vous oblige obligatoirement à faire travailler ensemble et travailler avec des directeurs de salles, avec des musiciens.
02:31 Est-ce qu'il y a une école ? Parce que vous-même, vous dites que vous êtes autodidacte.
02:35 Mais y a-t-il des écoles de chef d'orchestre, comme il y a des écoles, des conservatoires de piano ?
02:42 J'ai un petit peu mélangé mon instinct, sans prétention, mon don naturel, transmis peut-être par ma grand-mère violoniste,
02:51 par mes parents incroyablement mélomanes, et ma première vie d'instrumentiste,
02:58 qui a été une école fantastique pour voir les autres diriger.
03:01 Et puis, comme les comédiens, il y a un jour, on a envie de passer de l'autre côté.
03:05 On a envie d'être dans la salle et faire une mise en scène pour un comédien.
03:09 On a envie de diriger ses collègues pour un instrumentiste parce qu'on a trop d'idées et qu'on veut les exprimer.
03:15 Ou alors, on passe derrière la caméra pour pas mal d'acteurs qu'on connaît bien.
03:22 Et on peut y revenir de l'autre, aussi.
03:23 On peut revenir à sa première fonction de temps en temps.
03:26 Donc, j'ai effectivement tout créé un petit peu moi-même.
03:31 J'ai créé mon propre orchestre.
03:33 J'ai décidé de faire beaucoup de répertoires différents.
03:36 Puis, finalement, c'est la musique baroque qui m'a lancé.
03:39 Et puis, j'ai rencontré des gens et j'ai rencontré un grand professeur de direction d'orchestre.
03:43 Un chef franco-hongrois, Charles Bruck, absolument incroyable, très sévère, mais en même temps très bienveillant.
03:50 Ça peut marcher quelques fois pour la vie de chef d'orchestre.
03:53 Et je suis allé aux États-Unis faire un stage qui m'a complètement révélé à ce que c'était cette fonction de metteur en scène de la musique,
04:03 de directeur de la musique et en même temps d'entraîneur.
04:08 On n'est pas loin de l'entraîneur d'une équipe de foot.
04:12 On doit se tirer le meilleur des gens en laissant parler ou en exprimant ses idées ou son instinct.
04:22 Alors, dans "Ceux qui ont compté, qui ont éveillé votre goût à la musique", vous avez cité votre grand-mère, qui était violoniste, vos parents mélomanes.
04:28 D'ailleurs, votre grand-mère, vous lui dédiez votre livre.
04:32 Il y a aussi un professeur de l'école alsacienne que vous citez, aussi le chef d'orchestre Jean-Claude Casazzu.
04:38 Il y a d'autres encore personnes comme ça qui ont eu un rôle fondamental, qui vous ont permis d'aller vers cette passion.
04:47 J'ai eu beaucoup de bonnes fées et aussi Michel Garcin, qui était le fondateur de la plus grande maison de disques française, Erato,
04:55 qui était parti et qui s'est réveillé, qui a fait une espèce de renaissance récemment.
05:02 Oui, parce que quand on est directeur d'une maison de disques, on a besoin de mélanger l'artistique et le commercial.
05:11 Et en 87, il y a déjà plein d'artistes dans plein de répertoires dans cette maison qui s'expriment très bien.
05:19 Et on me dit, mais voilà, on voudrait un jeune ensemble, un jeune chef.
05:23 Et pourquoi pas pour faire du Lully et du Händel et du Rameau et du Mozart plus tard.
05:29 Et voilà quelqu'un qui m'a fait une confiance.
05:32 Et aujourd'hui, c'est vrai que le disque, même si je n'aime pas faire des disques, j'aime bien les écouter après qu'il soit fini.
05:37 Et c'est vrai que ça m'a fait connaître partout dans le monde.
05:39 Je lui suis très reconnaissant.
05:41 Alors, juste dernière question rapidement.
05:42 Quelle est l'oeuvre que vous préférez diriger ?
05:45 J'aime tout.
05:47 J'aime tout, mais c'est vrai qu'en ce moment, Mozart,
05:50 Nozde Figaro, Don Juan, Positif, Antouté, c'est extraordinaire.
05:55 Offenbach, Wagner.
05:58 Non, mais en fait, je suis un multi amoureux.
06:03 Bon, très bien.
06:05 Mais en tout cas, je vous conseille de lire ce livre.
06:07 Marc Minkowski, chef d'orchestre au Centaure, donc publié aux éditions Séguier.
06:11 Merci de nous avoir parlé un petit peu musique à l'heure de lire.
06:15 Au revoir.
06:16 Au revoir.
06:17 Sous-titrage Société Radio-Canada
06:21 [SILENCE]

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