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  • 03/04/2025
Le maire DVD de Béziers, Robert Ménard, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00Bonjour Robert Ménard, et bienvenue à la grande interview sur CNews Europe 1.
00:04Vous êtes le maire d'hiver droite de la ville de Béziers.
00:06Il y a beaucoup d'actualités, Robert Ménard, politique et judiciaire.
00:09Mais tout d'abord, il a mis à exécution ses menaces.
00:12Cette nuit, Donald Trump a donc lancé la guerre commerciale atomique,
00:16disent certains, avec des droits de douane de près de 20 % contre l'Union européenne.
00:21Le président américain a affirmé que c'était le jour de l'indépendance économique des États-Unis.
00:25Est-ce que certains se sont bercés d'illusions en France ?
00:28En tous les cas, sur ce sujet-là, dans ce domaine-là, par rapport à lui.
00:32Moi, le premier, je vais vous le dire, quand il est arrivé au pouvoir,
00:36moi je ne suis pas d'accord sur plein de choses, mais quand même sur le wokisme,
00:40la folie idéologique comme ça, on va avoir un type qui va mettre le haut-là à tout ça,
00:47et puis une espèce de volonté politique, vous savez,
00:50à l'heure où chaque fois on trouve que les politiques n'arrivent pas à faire quoi que ce soit,
00:54tu ne peux pas lui reprocher de ne pas faire les choses.
00:56Mais en même temps, après tu déchantes quand même, sur l'Ukraine,
00:59quand il te dit qu'il finit par préférer un dictateur Poutine à vous aimer ou pas à Zelensky,
01:06sauf qu'il a été élu, c'est quand même un démocrate.
01:09Sur le temps, il est prêt à se tirer en nous disant maintenant,
01:12démerdez-vous, vous n'allez qu'à payer votre défense.
01:14Et là, ça, c'est de la folie.
01:16D'abord, pardon, moi je suis du Midi, je ne vous dis pas pour le vin,
01:19les viticulteurs, ce que ça va être.
01:20Évidemment, on pense à nos viticulteurs.
01:24Mais il n'y a pas que ça.
01:25C'est de la démagogie.
01:26Parce que rappelez-vous, il a été élu en disant,
01:29il faut combattre l'inflation dans mon pays.
01:31Et qu'est-ce qui va se passer ?
01:32Ça va être l'inflation dans, y compris son pays,
01:35il y a un mauvais coup pour nous, mais de l'inflation dans son pays.
01:38En gros, ce que j'essaie de retenir, c'est que c'est des idéologues.
01:42Et face à cela, nous, de quelles armes nous disposons ?
01:46Alors, il y a une riposte qui se prépare.
01:48On a entendu Ursula von der Leyen, Emmanuel Macron vont réunir les filières concernées.
01:53D'abord, honnêtement, par rapport, y compris à mon courant de pensée,
01:57la réponse, elle ne peut être qu'européenne.
01:59Croire que si chacun, la France de son côté, l'Allemagne, je ne sais pas quoi,
02:03chacun essaie de se démerder tout ça en disant, je vais essayer de négocier,
02:07il nous battra sur toute la ligne.
02:09La seule réponse, c'est l'Europe.
02:12N'en déplaise un certain nombre de choses.
02:14Sur le reste, honnêtement, je pense qu'il y a un problème de psychologie,
02:18pour ne pas dire de manque de mental, en fait.
02:21Vous allez sur ce terrain-là.
02:23C'est son imprévisibilité, son impulsivité qui nous fait dire cela ?
02:25Il dit n'importe quoi.
02:27Pourquoi ? Vous êtes sûr de ce qu'il va dire demain matin ?
02:29Je suppose que vous êtes comme tout le monde.
02:31Le matin, il se dit, qu'est-ce qu'il a donc dit avec le décalage dans la nuit ?
02:34Quelle décision ? Il a encore pris.
02:36Et comme il est capable de prendre une décision contraire tous les matins
02:39et comme, manifestement, autour de lui, il n'y a personne qui pèse,
02:42c'est une inconnue folle, c'est une inconnue folle.
02:44Justement, pour faire un lien avec ce qui se passe en France,
02:46est-ce qu'il est possible, selon vous, dans notre pays,
02:48qu'un tel candidat, qui ressemblerait en tous les cas,
02:52qui serait capable de tout renverser et de turbuler le système,
02:55comme on dit, pourrait arriver un jour au pouvoir
02:57ou alors s'est exclu compte tenu de notre histoire et de notre système ?
03:00Je n'en sais rien.
03:01Je ne sais pas si les gens vous disent non.
03:03Ici, on aime des gens un peu plus structurés, cultivés, tout ça.
03:07Je n'en suis pas sûr.
03:08Vous savez, Trump, vous pouvez en dire ce que vous voulez.
03:10Il naît de quoi ?
03:11Il naît du fait de nier deux questions aux États-Unis qu'on nie de la même façon.
03:16Ici, l'immigration, un.
03:19L'immigration, deux.
03:20Les questions de sécurité, trois.
03:22Le walk-in, c'est-à-dire ce délire qui fait qu'un type qui se sent femme,
03:25maintenant, peut aller dans un vestiaire de femme,
03:27comme ça, au milieu d'un truc de sport.
03:29Tu te dis juste, c'est l'absence de bon sens.
03:32Et pardon, ici, on a longtemps, très longtemps,
03:35y compris une partie de la droite, nier que l'immigration, c'était un vrai problème,
03:40que la sécurité, ce n'était pas un fantasme, mais une réalité,
03:44que l'identité, que les gens vivent ce qui se passe aujourd'hui comme une menace sur leur propre identité.
03:49Donc les ferments sont là.
03:50Les ferments sont là.
03:51On ne peut pas regretter, regretter Trump.
03:54Et je comprends qu'on se dise, oui, il est un peu jaubard,
03:57mais en même temps, ne pas s'attaquer aux causes.
04:00Or, aujourd'hui, vous avez une bonne partie de l'échiquier politique en France,
04:04qui, encore une fois, dès que vous dites,
04:06attends, il y a un lien, je ne sais pas, entre l'immigration et l'insécurité,
04:09tous les chiffres prouvent, je ne sais même pas pourquoi on se pose la question,
04:12il y a toujours un abruti pour te dire, il y a des espèces de fachos.
04:15Fachos, non.
04:16Juge, je regarde les choses en face.
04:18Et tant qu'on n'aura pas pris complètement à bras-le-corps ces deux questions,
04:23oui, on n'est pas à l'abri de n'importe quelle démagogue.
04:27– Depuis quelques jours, Robert Ménard,
04:28et depuis, je reviens au terrain judiciaire et politique,
04:31depuis la condamnation de Marine Le Pen, les mots à l'encontre de la justice.
04:36Des juges sont très forts, voire violents, de la part du camp national.
04:39– La tyrannie des juges, a dit ici même Jordan Bardella.
04:42Marion Maréchal a parlé hier d'une justice politique.
04:45Est-ce que vous partagez ce diagnostic ?
04:47– Je ne partage pas ces expressions-là.
04:50La justice, elle n'est pas politisée, ce n'est pas vrai.
04:54Moi, je suis dans une ville où il y a un tribunal,
04:56je connais les juges, je connais les procureurs,
04:57évidemment, comme maire, je les rencontre.
04:59D'abord, ils sont loin d'être tous de gauche,
05:01il y a des gens qui sont à droite et très à droite.
05:03Donc, dire les juges, c'est une connerie.
05:06De la même façon que les gens disent les journalistes,
05:07entre vous et d'autres journalistes, ça n'affecte pas.
05:09– Vous ne l'essentialisez pas.
05:10– Absolument, il ne faut pas.
05:11– Donc, une partie de la justice est à la politique.
05:13– Il y a une partie de la justice qui est évidemment politisée.
05:15Vous avez vu les déclarations, c'était au législatif dernier,
05:20quand le syndicat de la magistrature…
05:22Le syndicat de la magistrature, c'est un juge, un magistrat sur trois.
05:27Ce n'est pas 5% des magistrats.
05:30Ils disent, il faut faire barrage, alors l'expression c'est,
05:32il faut empêcher, mobiliser contre l'accession au pouvoir
05:36de l'extrême droite.
05:37Mais ils sont fou furieux.
05:38Moi, je n'ai pas envie d'être jugé par un type comme ça,
05:40vous lui feriez confiance.
05:41Moi, j'ai été sur le mur des cons, tu te dis,
05:43mais mon Dieu, je prie le bon Dieu de ne pas…
05:46Je le dis en plus parce que je vais avoir des procès,
05:48toujours à cause de cet OQTF que j'ai refusé de marier.
05:50– J'allais vous en parler.
05:51– Je me dis, j'espère que je ne vais pas tomber
05:54sur un type du syndicat de la magistrature.
05:55– Sinon ?
05:56– Sinon, je ne vais pas être jugé de façon impartiale.
05:59Et les gens qui te disent, ce type, il a des idées,
06:02mais au moment où il juge, il fait abstraction des idées.
06:04On sait bien que ce n'est pas vrai.
06:05– Alors que faire ?
06:06Est-ce qu'on peut sonder les reins et les cœurs de chaque juge ?
06:08Est-ce qu'il y a une responsabilité du juge
06:10qu'il faudrait peut-être un jour interroger ?
06:13– Non, mais il y a une responsabilité politique.
06:14Écoutez, dans l'armée, moi j'ai fait l'armée,
06:16je suis assez vieux pour l'avoir fait,
06:18les militaires ne peuvent pas se syndiquer.
06:20Je ne comprends pas qu'on autorise les magistrats à se syndiquer.
06:25Pas plus que je pense que les policiers ne doivent se syndiquer.
06:27Je pense que ce n'est pas bien parce que…
06:30Alors, le syndicat de la magistrature, c'est une caricature.
06:33Ça politise un certain nombre de choses.
06:35Et ce n'est pas vrai que les syndicats chez les magistrats
06:38sont des syndicats que sur des histoires corporatives.
06:41Vous avez vu des histoires d'engagement, on le voit bien.
06:44Attendez, ils appellent la…
06:45Je ne sais pas quelle année, ils avaient un stand à la fête de l'humanité.
06:49Mais en fait, ça ne va pas bien la tête.
06:50Comment tu peux faire ça ?
06:52Et moi, je ne les crois plus.
06:53Et je pense qu'ils jouent contre la justice.
06:56C'est eux qui mettent en cause la justice.
06:58C'est eux, parce que tu te dis, tu vois ça, tu te dis…
07:01Attends, c'est eux qui vont nous juger ?
07:03La justice, elle est impartiale ?
07:04Vous dites que si une grande partie des Français a du mal,
07:07enfin, plus que ça d'ailleurs,
07:08voit un lien qui est distendu par rapport à la démocratie et la justice,
07:11c'est du fait justement de ces magistrats syndiqués qui font du mal eux-mêmes ?
07:16Ils décrédibilisent leur profession.
07:20Vous pouvez, quand ils disent, on ne fait pas de politique,
07:23et quand tu vois leur prise de position politique systématiquement,
07:26tu te dis, il se fout de ma gueule ce type-là.
07:27Il se moque du monde.
07:29Et je pense que le plus grand service qu'on puisse rendre,
07:32qu'on puisse rendre à la justice et aux juges eux-mêmes,
07:35c'est de dire, il n'y a plus de syndicats dans la magistrature.
07:38Pourtant, Emmanuel Macron a insisté, la justice est indépendante, a-t-il dit.
07:42Il a aussi rappelé que tout justiciable a droit à un recours.
07:46Et c'est peut-être cette phrase-là qui est la plus importante,
07:49en tous les cas venant du président Emmanuel Macron.
07:52Comment vous avez appréhendé sa déclaration ?
07:54Écoutez, si je vais essayer d'être optimiste, je me dis,
07:58oui, le recours, ça veut dire quoi ?
08:01Ça veut dire que j'ai un droit d'appel, c'est ça une démocratie.
08:04On ne va pas se gargariser de mots l'État de droite.
08:07La démocratie, c'est, madame, vous êtes condamnée une première fois,
08:10vous avez le droit de faire appel et d'être jugée donc par d'autres magistrats.
08:15Et ça permet de le soupçon, le type, même pas,
08:17c'est pour ça qu'il me condamne, qu'il saute.
08:20Mais alors, pourquoi ne pas l'appliquer à l'inéligibilité ?
08:23Pourquoi ? Ce qui est aussi important,
08:26c'est qu'il n'y a pas exactement la même chose.
08:28Or, là, il y a un coup de canif à l'État de droit.
08:30Le coup de canif, c'est cette décision.
08:32Le coup de canif, c'est l'exécution provisoire.
08:34C'est l'exécution provisoire.
08:35Mais qui a été elle-même votée par des parlementaires.
08:37Oui, mais attendez.
08:39On marche sur la tête dans ce cas-là.
08:40Ils marchent sur la tête.
08:41Pardon, mais Marine Le Pen, elle voulait une inéligibilité à vie.
08:46Vous savez, les politiques, ils feraient bien,
08:48avant de voter un certain nombre de lois,
08:50avant de tenir un certain nombre de discours, de se calmer deux minutes.
08:55Et là, effectivement, dans ce domaine-là, le problème,
09:00c'est tellement ça le problème qu'on en a oublié quand même l'essentiel.
09:04Marine Le Pen, elle a été condamnée à quatre ans de prison.
09:08Quatre ans. Ce n'est pas rien.
09:10Finalement, vous avez compris, on a parlé du reste.
09:12Il faudrait aussi s'interroger sur ça.
09:14C'est-à-dire ? C'est-à-dire sur les faits,
09:16sur ce qui lui est reproché, sur le système ?
09:18C'est d'une lourdeur, d'une sévérité problématique.
09:21En même temps, en même temps, écoutez, que le rassemblement...
09:25Moi, je me suis posé la question de signer leur pétition.
09:27Vous avez vu, dans la pétition...
09:29Et peut-être même d'aller dimanche au rassemblement ?
09:31Ou d'aller... C'est plus compliqué, pour moi, je suis de Bézier.
09:34Mais signer leur pétition.
09:35Et j'ai vu, alors je vais vous trouver le mot.
09:37Elle dit, dans la pétition, on est totalement innocentes.
09:42Non, non, non.
09:45Vous avez vu, moi, je la défends sur ce qu'on est en train de lui faire,
09:48sur le risque qu'elle puisse pas se présenter.
09:52Enfin, totalement innocentes, mais pas plus que le modem ne l'était avant.
09:55Vous estimez qu'il y a un système politique qui a utilisé
09:57ses assistants parlementaires européens, un système qui a prévalu
10:00et qui ne doit plus être d'actualité ?
10:03Et qu'il aurait fallu le reconnaître, justement ?
10:05Bien sûr, tu peux dire que t'as fait une faute, une erreur.
10:08C'est comme si moi, demain, il y a un certain nombre d'employés municipaux,
10:12je les faisais travailler pour mon parti.
10:14Alors moi, il n'y a pas de parti, donc ça risque pas.
10:16Mais vous voyez ça ? Personne ne trouverait ça normal.
10:19C'est quand même ce qu'ils ont fait, des gens qui étaient payés par le Parlement
10:22et qui, en même temps, en réalité, vous avez vu, certains,
10:25ils ne connaissaient même pas les gens avec qui ils travaillaient.
10:27Ils travaillaient pour le parti, bien sûr.
10:29Donc vous la soutenez, mais la ligne de défense, vous parez...
10:31Elle est folle, furieuse.
10:32Je ne sais pas qui a décidé ça.
10:35Peut-être que tu peux commencer par dire, on a commis une erreur.
10:39On a mélangé les gens, on ne devrait pas les mélanger.
10:42Ça ne te coûte rien de dire ça.
10:44Je ne comprends pas qu'on dise ça.
10:45Et donc, par exemple, je ne signerai pas cette pétition
10:48alors que je l'aurais signée s'il n'y avait pas une phrase comme ça.
10:51Pétition, campagne de tractage, rassemblement dimanche,
10:55ce qui fait dire à certains, notamment le président de la région des Hauts-de-France,
10:59que ce serait un remake de l'assaut du Capitole.
11:02Jean-Luc Mélenchon, Jean-Luc Mélenchon parle d'un risque séditieux.
11:06Est-ce que la droite, en tout cas le camp national,
11:08peut se rassembler dans la rue sans provoquer tous ces cris-là ?
11:11Que Mélenchon dit ça, on va, vous et moi, pouffer de rire deux minutes.
11:16Après, comment il s'est comporté quand on a voulu perquisitionner chez lui ?
11:21« La République, c'est moi ! »
11:23Ça, tu ris, enfin tu ris pas, tu ris jaune, parce que c'est quand même un type,
11:27c'est quand même quelqu'un, un monsieur qui est cultivé,
11:30qui a tout un tas de qualités, qui représente beaucoup de choses.
11:32Dire un truc comme ça, ça ne va pas bien.
11:35Qu'est-ce que c'est séditieux de faire un rassemblement ?
11:38Mais que Xavier Bertrand nous dise, la prochaine fois, le Capitole,
11:44je veux bien qu'il déteste Marine Le Pen.
11:47C'est réciproque, je pense, donc il n'y a pas de souci.
11:49Tu peux détester quelqu'un, mais tu n'es pas obligé de dire des âneries.
11:53Tu n'es pas obligé de dire...
11:54Et ce que dit là Xavier Bertrand est une énorme ânerie.
11:59Et je pèse mes mots.
12:01La détestation réciproque lui fait dire ça ?
12:04C'est tout mélange.
12:04Aucun risque pour vous qu'il y ait un quelconque risque,
12:09Bien sûr que non.
12:10Il n'y aura rien de tout ça.
12:11Il y aura un parti qui va hurler, dont les mots des fois dépassent la réalité.
12:17Non, ce n'est pas un coup d'État contre la démocratie.
12:21Dire ça de ce côté-là, c'est aussi stupide que le reste.
12:24Il y a un discours, il y a des mots qui n'ont pas de sens.
12:28Mais aujourd'hui, que j'aille ou pas manifester,
12:32je trouve que les gens qui manifesteront dimanche,
12:34ils ne menacent personne et sûrement pas la démocratie.
12:36Ils sont outrés.
12:37Jusqu'à preuve du contraire, vous avez le droit d'être outré.
12:40Vous avez le droit de critiquer des juges.
12:42Vous avez le droit de critiquer des décisions de justice.
12:44Je ne vois pas en quoi ça pose problème.
12:46Et pendant ce temps, Robert Ménard,
12:47les Français sont toujours confrontés aux mêmes problèmes
12:50de pouvoir d'achat, d'insécurité galopante.
12:53Au moment où la loi contre le narcotrafic a été adoptée
12:55en première lecture à l'Assemblée nationale,
12:57nous apprenions ce qui est en cours à Saint-Ouen dans la cité Arago,
13:00avec des classes de maternelles probablement contraintes de déménager
13:04du fait de points de deal de trafic de drogue.
13:05Il y a la votation aujourd'hui.
13:08Je pose la question aux citoyens, aux maires, aux pères de famille.
13:12Ce sont des parents qui vont voter.
13:15C'est ça la solution aujourd'hui ?
13:16Reculer, se déplacer, faire déplacer des classes ?
13:21Écoutez, je vais vous dire, je serai parent.
13:25Je serai d'accord pour déplacer ma classe.
13:27C'est pour ça que j'ai posé la question.
13:29On est tous les deux dans cette situation-là.
13:31Honnêtement, tu penses d'abord à tes gosses.
13:33Il y a le débat et tout ça.
13:34Je veux bien le bon sens.
13:35Instinctivement.
13:36Vous faites quoi, vous ?
13:37Tu as envie de garder tes gosses quand il y a des gens qui trafiquent à l'entrée ?
13:42Bien sûr que non.
13:42Et que répond le politique et le maire ?
13:44Le politique, c'est que c'est une défaite.
13:46Écoutez, moi, je connais des cités chez moi
13:49où il y a le prix de la drogue qui est sur les murs.
13:52Alors, on recouvre ça.
13:54Recouvrir, c'est aussi stupide parce que d'une certaine façon,
13:57et on le fait évidemment, ça ne règle pas le problème de fond.
13:59Il y a un problème.
14:01Il y a un vrai problème.
14:02Il y a un problème.
14:03On n'a pas mis l'accent sur ce qu'il fallait faire.
14:05Je vous éteins.
14:07Écoutez, vous avez vu, on a les chiffres aujourd'hui, par exemple, sur les prisons.
14:10D'abord, attendez, pour combattre la drogue,
14:13il faut prendre les gens qui font du ravinodol et les mettre en prison.
14:18Et au moins, je me fous, au moins, on ne les voit plus pendant un moment.
14:22Pour ça, il faut, pardon madame, construire des places de prison.
14:25Vous rappelez les promesses ?
14:26C'est la quadrature du cercle.
14:28Tant qu'on n'aura pas réglé cette question-là, vous ne réglez pas.
14:32Moi, je connais des juges, des magistrats qui sont tous au flaxiste
14:37et qui vous disent, si je mets condamner une peine de prison, on le met où ?
14:41Et vous avez raison.
14:41La magistrate Béatrice Brugère nous dit souvent cela.
14:44Attention de ne pas dire de tous les juges qui ne condamnent pas suffisamment.
14:47C'est aussi un problème de manque de force.
14:49C'est aussi prosaïque que ça, parfois.
14:51C'est aussi con que ça.
14:52Attendez, si vous, vous n'avez pas de studio, vous ne faites pas d'émission de télévision.
14:56Si tu n'as pas de prison, tu les mets où, les gens en prison ?
14:59Avant les grands débats idéologiques et tout,
15:01il faut construire, construire, construire des places de prison le plus rapidement possible.
15:07D'abord, c'est ça.
15:08Ça, c'est une solution.
15:09Mais en attendant, il faut plus de force de police.
15:12Vous savez, dans les mairies, je vais vous dire quelque chose.
15:14Moi, je suis sidéré.
15:16Moi, quand je suis arrivé maire, il y avait 30 policiers.
15:18Il y en a 130 maintenant.
15:20Mais normalement, ce n'est pas à moi de payer la police.
15:23C'est l'État qui devrait mettre plus de policiers.
15:25Moi, je connais des points de deal qui sont à 100 mètres du commissariat de police.
15:30Mais vous vous rendez compte, c'est sidérant.
15:34Heureusement, j'ai un super préfet qui le prend tellement mal que maintenant,
15:37il a réussi à la démanteler.
15:39Mais c'est ça, la réalité.
15:40Comment vous voulez que les gens ne se scandalisent pas ?
15:42Et je note que le père de famille, je fais la différence avec le politique,
15:45aurait reculé, c'est-à-dire aurait d'abord protégé ses enfants.
15:48Reculer ou s'adapter ?
15:49Je vais poser, parce qu'il nous reste peu de temps.
15:50C'est une question qui vous tient.
15:52C'est un sujet qui vous tient à cœur et à nous tous, évidemment.
15:55Reculer ou s'adapter par rapport à l'Algérie ?
15:57Parce que nous avons un prisonnier politique et notre compatriote boit l'aime sans salle.
16:02Est-ce qu'en ce moment, il y a un réchauffement de relations
16:05entre la France et l'Algérie ou est-ce qu'il y a une forme de soumission encore ?
16:07Reculez-là encore.
16:08Je refuse cette alternative.
16:10Écoutez, pardon.
16:11Pendant 20 ans, j'étais le patron de Reportage Frontier.
16:13Pendant 20 ans, j'ai travaillé sur exactement les mêmes cas.
16:16C'était des journalistes, mais c'est pareil.
16:18Il n'y a pas de contradiction.
16:19Il n'y a pas une méthode douce ou une méthode dure.
16:22Ce n'est pas vrai, je vous jure.
16:24Croyez-moi sur ce truc parce que ça, je connais.
16:26Il y a les deux.
16:27On a besoin de diplomates qui discutent.
16:32Pour libérer quelqu'un, il faut finir par discuter avec les gens qui le mettent en tôle.
16:37Donc, il faut discuter.
16:38Ça, c'est le boulot de la diplomatie.
16:40Et à nous, vous, moi, regardez, je porte tous les jours le portrait de Boit l'aime sans salle.
16:47Et tous les jours, on doit taper, nous, du poing sur la table en disant
16:52Attendez, c'est un régime de képtomanes.
16:54C'est un régime de merde.
16:59C'est un régime militaire qui met en coupe réglée son propre peuple.
17:05Alors moi, je ne peux plus aller en Algérie puisqu'ils m'interdisent l'accès à l'Algérie.
17:07Je t'interdis d'accès ?
17:08Mais bien sûr, depuis des années, depuis le reportage, ils ne veulent pas.
17:12Tu rencontres des jeunes Algériens.
17:14De quoi ils te parlent, les jeunes Algériens en Algérie ?
17:16Du FLN et de la guerre de libération nationale ?
17:19Ou de comment je peux venir en France ?
17:21Comment je peux venir en France ?
17:23Donc, il faut faire les deux.
17:24Moi, je suis content qu'on négocie et j'espère qu'on négocie au mieux.
17:28Et je suis content de notre ministre de l'Intérieur.
17:30Bravo à lui qui tape du poing sur la table et qui parle comme on doit parler,
17:35sans mauvaise conscience.
17:36Il y en a marre d'avoir de la mauvaise conscience.
17:39On ne doit rien à l'Algérie.
17:42On ne doit rien à l'Algérie.
17:43Alors, on les traite comme des adultes.
17:45Ils veulent être traités comme des adultes.
17:47On les traite comme des adultes.
17:48On arrête de leur donner des droits que les autres n'ont pas.
17:52Et on continue, nous, vous et tout le monde, à taper sur la table.
17:56Parce que Boalem Sansal, c'est un vieux monsieur.
17:59Il a 80 ans. Il est malade.
18:00Il est d'une gentillesse.
18:01Je ne sais pas si vous le connaissez.
18:03Vous avez vu, il élève...
18:05Là, j'élève la voix. Il n'élève jamais la voix.
18:07Il est courageux.
18:08Il a dit des choses dont tout le monde sait, même en Algérie,
18:11que c'est vrai par rapport au...
18:12Il a la voix douce et le verbe haut.
18:14Oui, il est formidable.
18:15Vous aimez le français.
18:17J'aime le français.
18:18On arrive à la fin de cet entretien.
18:20J'aime cette langue.
18:21C'est un formidable défenseur de ce qui est notre patrimoine, à nous tous.
18:25Un français, d'ailleurs, qui défend plus la langue française que...
18:29Que bien d'autres.
18:29Pour tout ça, il faut vraiment...
18:31Je pense à lui. Tous les jours, je pense à lui.
18:33Nous aussi. Merci, Robert Ménard et à bientôt.

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