Le maire LR de Cannes, David Lisnard, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Bienvenue et bonjour, David Lyssenaar, et merci de votre présence.
00:04Vous êtes le maire LR de Cannes, président de l'Association des maires de France.
00:08Vous êtes également co-auteur du livre Les Leçons de Pompidou, 50 ans après un modèle.
00:13Dans l'actualité, David Lyssenaar au dîner du CRIF hier, c'est le conseil représentatif des institutions juives de France.
00:18Le Premier ministre, Gabriel Attal, a dénoncé l'antisémitisme qui explose dans notre pays.
00:23366 faits au premier trimestre.
00:26Et Gabriel Attal s'en est pris à la France insoumise. Il a dit qu'il avait honte de ce qui y est dit.
00:31Il s'en est pris aussi, le Premier ministre, à l'antisémitisme de l'autre côté de l'échiquier,
00:36en affirmant que Jordan Bardella a dénoncé tardivement l'antisémitisme de Jean-Marie Le Pen.
00:40Est-ce que vous voyez, vous aussi, les mêmes causes de l'antisémitisme en France ?
00:44En tout cas, ce qui est sûr, c'est que cet antisémitisme, il explose.
00:47Ce qui a été frappant après le 7 octobre, avant même la réplique d'Israël,
00:51qui a pu servir de prétexte, ou pas d'ailleurs, c'est qu'au lieu de l'avoir de la compassion
00:56pour les Juifs qui avaient été victimes d'un pogrom, ce qu'on a vécu de pire depuis la Seconde Guerre mondiale,
01:03il y a eu une explosion des actes antisémites.
01:05C'est-à-dire qu'il y avait un antisémitisme latent, pas simplement en France,
01:09partout dans le monde, y compris dans les pays anglo-saxons.
01:11Et ce que l'on constate aujourd'hui, c'est que le racisme et l'antisémitisme,
01:15qui sont des objections, comme tout racisme, parce que c'est traité l'autre,
01:19le juger non pas pour ce qu'il fait, mais pour ce qu'il est,
01:22explose notamment dans des univers qui sont plutôt d'extrême-gauche.
01:28C'est une réalité factuelle.
01:30Il y a eu un glissement d'un antisémitisme historique, qui était au XXe siècle,
01:35notamment à l'extrême-droite, vers l'extrême-gauche.
01:37C'est une réalité et qui devient explosive dans un contexte,
01:41avec ce mot pompeux d'intersectionnalité, où il y a une surenchère des victimisations
01:46et la population juive en est souvent la victime, précisément de cette victimisation.
01:51C'est tout le paradoxe de l'inversion victimaire.
01:53C'est ce cocktail qu'on est en train de voir dans nos universités.
01:56Est-ce que vous estimez qu'il y a un effet de loupe,
01:58et que ce sont des minorités dans certaines de nos universités,
02:00comme à Sciences Po Paris, ou alors au contraire,
02:02que les minorités peuvent faire l'histoire et il faut y prendre garde ?
02:06Vous avez anticipé ma réponse, c'est-à-dire que l'histoire,
02:08elle est faite de minorités actives.
02:10Le plus grave, vous savez, c'est les majorités passives.
02:13C'est ça le plus grave dans l'histoire.
02:15C'est qu'à un moment donné,
02:17ceux qui ne sont pas capables de se lever contre l'antisémitisme,
02:20c'est ceux qui seront aussi incapables de se lever contre toute forme de racisme.
02:23C'est ceux qui seront les premiers soumis.
02:25Et c'est ce qu'on a connu dans l'étrange défaite en 1940.
02:29Qui sont-ils ?
02:30Tous ceux qui sont indifférents, qui ne sont que dans la consommation,
02:34qui s'imaginent que ça ne les touchera jamais, ça ne les concerne pas.
02:37Moi, vous savez, après l'attentat de Charlie,
02:39je faisais partie de ceux qui disaient « je suis Charlie »,
02:41alors que ce n'était pas un hebdo qui correspondait forcément.
02:44Quand il y a eu le 7 octobre, moi, je ne suis pas juif,
02:46mais j'avais envie de dire « ce jour-là, je suis juif ».
02:49C'est cette crise du civisme, cette crise de la démocratie,
02:53cette crise de la civilisation,
02:56dans laquelle nous sommes tombés depuis une cinquantaine d'années.
02:59Ce n'est pas conceptuel, ce n'est pas abstrait.
03:01Et ce qui s'exprime, c'est pourquoi il faut retrouver une espérance commune.
03:04Et la politique doit être l'art de retrouver une espérance.
03:08Vous nous avez tracé une sorte de généalogie historique de l'antisémitisme.
03:12Aujourd'hui, quelle forme prend-il ? Quelle figure ?
03:14Pour revenir à la question sur les universités,
03:17il y a plusieurs univers. Il y a l'univers intellectuel,
03:19tous les azimutés qu'on trouve dans le wokisme, l'indigénisme.
03:22Vous avez l'impression que plus on leur paye d'études,
03:24plus ils sont azimutés,
03:27avec des théories d'extrême gauche, économiques, sociales,
03:30et souvent antisémites.
03:32Et vous l'avez aussi dans l'islamisme.
03:34Donc, une des sources aussi de l'antisémitisme aujourd'hui qui prospère,
03:38c'est malheureusement une immigration musulmane non contrôlée
03:41qui fait des écosystèmes et qui fait qu'il y a une espèce de doxa
03:44qui met la pression sur la majorité de nos compatriotes musulmans
03:47qui ne sont pas antisémites, etc.
03:49Mais il y a un conformisme de l'antisémitisme
03:51qui est en train de se développer dans des universités, dans des écoles.
03:54Je pense que c'est minoritaire.
03:56Et je crois qu'il faudrait aussi l'analyser.
03:58A l'époque, la recherche d'enseignement supérieur
04:01avait dit qu'il fallait faire une étude sur l'islamo-gauchisme.
04:03C'était fait laminé. Il n'y a rien eu du tout.
04:05Il ne s'est rien passé.
04:07J'ai entendu le sénateur Henri Leroy qui a proposé cela.
04:09Je crois que ça vaudrait le coup de faire une vraie enquête.
04:12On en est encore là, monsieur Lister, à analyser.
04:15Vous avez raison. D'abord, il faut partir de même diagnose.
04:17Il faut l'objectiver. Mais pour moi, c'est très clair.
04:19Il faut le combattre. Il y a des façons de le combattre.
04:21Ça va prendre beaucoup de temps.
04:23Il y a une façon immédiate qui est une façon pénale.
04:25C'est un acte délictuel, lourd et grave.
04:28Et il ne faut pas que la main tremble.
04:30Et deuxièmement, c'est bien évidemment le sursaut éducatif
04:33qui va prendre des années pour rétablir la raison critique.
04:36Tout à fait. Hier, il y a eu les assises de lutte contre l'antisémitisme
04:39lancées par la ministre Aurore Berger.
04:41Mais effectivement, à côté de la justice,
04:43comment mener une telle bataille ?
04:45Comment aujourd'hui s'attaquer au poison de l'antisémitisme ?
04:48Effectivement, par la justice. On ne le répétera jamais assez.
04:50Et on a un arsenal juridique qui fait plutôt honneur à la France
04:53contre toutes les formes de racisme.
04:55C'est ce qu'il faut rappeler aussi à nos compatriotes
04:57qui s'estiment victimes d'islamophobie.
04:59La France, elle sanctionne toutes les formes de racisme.
05:01Islamophobie ? Pardonnez-moi.
05:03Moi, je n'aime pas ce terme du tout.
05:05Je ne veux pas le dénoncer parce que c'est un faux semblant.
05:07Il ne faut plus y avoir des formes de racisme.
05:09Mais il y a du racisme, du racisme anti-noir.
05:11Mais aujourd'hui, quels sont les faits qui explosent ?
05:13Ce sont les faits d'antisémitisme, évidemment.
05:15C'est ceux-là qui explosent. C'est évident.
05:17Deuxième élément, c'est effectivement dans l'éducation.
05:19Vous savez, quand les pouvoirs publics sont ambigus,
05:22quand on ne soutient pas nos professeurs,
05:24quand on laisse assassiner Dominique Bernard
05:27et Samuel Paty,
05:29On laisse assassiner ?
05:31Dans le sens où il y a une telle bureaucratisation
05:34dans tous les domaines de l'action publique en France,
05:36y compris dans l'éducation,
05:38que lorsqu'il y a des signaux faibles ou des signaux forts,
05:40il ne se passe rien en réalité.
05:42On fait des numéros verts, on fait des emails,
05:44mais il ne se passe rien.
05:46Et puis lorsqu'on dit qu'on va faire des cours de bienveillance,
05:48c'est insupportable.
05:50La meilleure école de la bonté,
05:52qui est un mot plus joli que la bienveillance,
05:54c'est celle de la raison critique.
05:56Il faut rétablir véritablement une instruction rigoureuse
05:58du français, des mathématiques
06:00qui nous apprennent la logique,
06:02la philosophie,
06:04apprendre à être dans la controverse
06:06sans dénigrer celui qui porte une parole différente.
06:08Ça s'appelle la raison critique.
06:10C'est une des grandes inventions occidentales
06:12et c'est ce qu'il nous faut rétablir.
06:14Ça prendra dix ans.
06:16Mais parallèlement à une politique ferme,
06:18impitoyable et froide
06:20à l'égard de ceux qui nuisent,
06:22de ceux qui sont antisémites,
06:24rétablir, refaire de la France
06:26une grande puissance éducative et culturelle.
06:28Grande puissance éducative ?
06:30Vous développez une forme d'hyper-violence.
06:32Mais là, je reviens à la justice des mineurs
06:34et au cas de ces jeunes.
06:36Certains jeunes qui baignent
06:38dans un univers d'ultra-violence.
06:40Il y a eu le président des LR,
06:42Eric Ciotti, qui a proposé 25 mesures
06:44sur la violence en général des mineurs.
06:46Je vous pose directement la question.
06:48Est-ce que vous êtes encore crédible,
06:50monsieur Lissner, alors que plusieurs fois
06:52vous avez dit que vous alliez sortir le car cher,
06:54y compris Valérie Pécresse, de la CAV et qu'il y est resté ?
06:56Je refuse toujours les punitions collectives.
06:58Pour ma part, je n'ai jamais utilisé ces termes-là.
07:00Et moi, le seul bilan dont je peux être comptable,
07:02c'est celui dont je suis responsable.
07:04Je suis pour la responsabilité individuelle
07:06dans ma ville, dans les commerces dont j'ai pu m'occuper,
07:08dans les entreprises dont j'ai pu avoir la charge
07:10ou les collectivités dont j'ai eu la responsabilité.
07:12Deuxième élément, si on a un certain nombre
07:14à nous lever aujourd'hui,
07:16à nous engager dans la vie politique,
07:18c'est pour ne pas accepter la fatalité.
07:20C'est-à-dire que je suis tellement confortable
07:22dans le renoncement et de porter une voix
07:24de la liberté comme source de la création,
07:26de l'ordre comme condition de la liberté.
07:28Il faut remettre le pays en ordre.
07:30Ça va prendre dix ans et il faut le faire
07:32de façon clinique, déterminée, froide.
07:34Mais ça va prendre dix ans.
07:36Il n'empêche qu'en quelques mois,
07:38comme on le fait dans une boîte,
07:40des objectifs à six mois, deux ans,
07:42cinq ans, dix ans.
07:44Moi, j'y travaille avec mon parti de Nouvelle Énergie.
07:46Et puis, bien sûr, de retrouver l'unité de la nation
07:48par la liberté et par l'ordre,
07:50mais aussi par l'ambition culturelle et éducative.
07:52C'est ça, les trois piliers.
07:54Et ces trois piliers-là, aujourd'hui,
07:56il faut qu'on les fasse s'entendre.
07:58Nous sommes les seuls à les proposer.
08:00C'est tous ceux qui se revendiquent
08:02d'une droite classique, héritière du libéralisme,
08:04du gaullisme, de la démocratie chrétienne.
08:06C'est ce que je rencontre dans la majorité du pays,
08:08sauf qu'on n'est plus audibles.
08:10Et comme je le dis à chaque fois,
08:12il faut redevenir audibles, puis crédibles, puis éligibles.
08:14Et ce que propose Éric Ciotti est très pertinent.
08:16C'est ce que nous avions proposé d'ailleurs
08:18avec Alexandra Martin.
08:20Rabaisser l'âge de la majorité pénale à 16 ans.
08:22L'excuse de minorité à 20% maximum
08:24de l'attiration des peines et pas 50%.
08:26Faire ce...
08:28Je me souviens avec Naïma M. Fadel,
08:30avec le docteur Berger,
08:32nous avions écrit un texte il y a quelques années,
08:34des peines immédiates et courtes.
08:36Ouvrir des maisons de correction.
08:38C'est tout.
08:40Un ado a besoin de transgresser.
08:42Mais il faut juste que lorsqu'il transgresse,
08:44il faut qu'il y ait des limites et des barres
08:46et qu'il protège la société.
08:48Mais entre un ado qui a besoin de transgression
08:50et d'autres mots, quand on s'acharne,
08:52je pense à Philippe ou à d'autres victimes.
08:54Il faut protéger la société
08:56et les mettre
08:58dans des vrais centres isolés.
09:00Pas dans des prisons pour adultes,
09:02mais il faut des prisons pour mineurs.
09:04C'est aujourd'hui incontournable.
09:06La sécurité, c'est l'un des sujets de la campagne
09:08des Européennes. Alors que le président chinois
09:10Xi Jinping est en visite en France,
09:12François-Xavier Balamy, tête de l'ISLR,
09:14a annoncé le dépôt d'une plainte
09:16après qu'il ait fait l'objet d'une tentative
09:18de cyberattaque d'un groupe de hackers
09:20que plusieurs pays, dont les Etats-Unis
09:22et le Royaume-Uni, considèrent comme liés
09:24au gouvernement chinois. D'abord, pourquoi lui ?
09:26A votre avis, est-ce qu'on prend suffisamment
09:28en considération dans notre pays, dans notre démocratie,
09:30de ces formes d'attaques aujourd'hui ?
09:32Alors non, on ne prend pas en considération
09:34ces formes d'attaques. Il y a une naïveté
09:36confondante à l'égard des attaques
09:38qui viennent de la Russie et de la Chine.
09:40Naïveté de qui ? De l'État français ?
09:42Oui, et de la société et de tout le monde.
09:44Ça paraît virtuel. François-Xavier Balamy,
09:46qui est remarquable,
09:48qui est brillant et dont j'espère qu'il fera
09:50le meilleur score possible, a été victime
09:52de cette attaque. Ce n'est pas pour rien, parce qu'au Parlement
09:54européen, par la force
09:56de son verbe,
09:58il a dénoncé
10:00ces méthodes
10:02de certains Etats, dont la Chine.
10:04Ce n'est pas anodin.
10:06Pendant que lui les dénonce, d'autres en sont les complices.
10:08On l'a vu
10:10d'ailleurs que certains des amis
10:12du Rassemblement national faisaient l'objet d'une enquête aux Etats-Unis
10:14pour compliciter avec la Chine, etc.
10:16Si vous voulez, là-dessus,
10:18je peux vous dire que l'hôpital de Cannes
10:20vient d'être victime d'une cyberattaque.
10:22Ce n'est pas virtuel. Des données personnelles
10:24de patients sont sur le Darknet.
10:26Il y a une demande de rançon. Ça vient
10:28à 99% de hackers
10:30russes, donc ils ne font pas ça
10:32sans un regard au moins bienveillant,
10:34pour reprendre le terme de tout à l'heure, de l'État russe.
10:36Ça coûte des millions d'euros.
10:38À chaque fois, ça nous coûte un nouveau
10:40contribuable des millions d'euros. Ce n'est pas virtuel.
10:42C'est le XXIe siècle. La France doit
10:44être une vraie cyberpuissance et arrêter
10:46la naïveté à l'égard de ces
10:48Etats, de ces empires
10:50qui sont de plus en plus totalitaires,
10:52expansionnistes, la Chine, l'Iran,
10:54la Russie. Il faudra regarder la Turquie.
10:56Il faut arrêter la naïveté.
10:58Arrêter la naïveté, mais pas le dialogue.
11:00Il faut dialoguer, il faut de la diplomatie,
11:02il faut savoir discuter avec
11:04tout le monde. C'est le but de la diplomatie.
11:06Mais comme le disait Bismarck,
11:08la diplomatie sans les armes, c'est la musique sans les instruments.
11:10Et les armes, c'est la puissance
11:12militaire, c'est la puissance économique,
11:14c'est la puissance aujourd'hui cyber,
11:16numérique. J'en viens pour la campagne
11:18des européennes à la puissance politique. Pourquoi,
11:20malgré le caractère brillant que vous lui prêtez,
11:22que beaucoup lui reconnaissent, à M. Bellamy,
11:24manque-t-il aujourd'hui de cette puissance-là ?
11:26Est-ce que votre survie chez les LR est en jeu ?
11:28D'abord, l'enjeu, ce n'est pas la survie
11:30des LR. Oui, mais est-ce que la conséquence
11:32est la survie des LR ? L'enjeu, c'est l'avenir de la France.
11:34Pour qu'il y ait un avenir de la France,
11:36pour les élections européennes,
11:38c'est la survie de la France qui est en jeu ?
11:40C'est l'avenir de la France, c'est le terme
11:42que j'ai utilisé, pour deux raisons. D'abord,
11:44parce que beaucoup de choses se passent aujourd'hui au sein
11:46de l'Union européenne et qu'il faut lutter contre la
11:48bureaucratisation de l'Europe et refaire de l'Europe
11:50un espoir et non pas une contrainte.
11:52Deuxième élément, parce que
11:542027 va être un enjeu majeur
11:56et si on n'est pas capable
11:58de proposer une vraie rupture
12:00avec l'État bureaucratique,
12:02avec le conformisme technocratique,
12:04on ira vers les aventures...
12:06Pourquoi vous êtes le seul à pouvoir le faire ?
12:08Pourquoi vous auriez le monopole de cette rupture ?
12:10Moi, je ne prétends avoir aucun monopole.
12:12En revanche, je prétends avoir
12:14le monopole de ma pensée
12:18et d'essayer de proposer un système.
12:20Parce que quand je regarde l'offre politique aujourd'hui,
12:22si on accepte des personnalités
12:24libres et fortes comme François-Xavier Bellamy,
12:26pour qui j'ai une réelle admiration,
12:28l'offre politique de Jean-Luc Mélenchon
12:30jusqu'à ce qu'on qualifie d'extrême droite,
12:32c'est encore un terme qu'il faudrait redéfinir,
12:34en passant par la Macronie,
12:36ils raisonnent tous pareil.
12:38Ils sont étatistes, ils sont dirigistes,
12:40ils sont dans le XXe siècle.
12:42Dès qu'il y a un problème, ils distribuent un chèque,
12:44ils proposent, et c'est la spirale du pays.
12:46Dans les enquêtes, là, c'est M.Bardella, CEO,
12:48en se trompant totalement.
12:50Non, mais je ne dis pas ça.
12:52Je dis qu'on n'a pas été en mesure
12:54aujourd'hui de proposer une offre audible
12:56parce qu'il y a eu des échecs, etc.
12:58Mais moi, je ne me sens pas comptable de ça.
13:00Je me sens comptable de mes convictions
13:02et de mes idées.
13:04Et le projet que nous allons proposer,
13:06avec notamment Nouvelle Énergie,
13:08va être un projet qui va mettre la liberté
13:10au centre de la prospérité du pays
13:12et de la sécurité du pays.
13:14Et aujourd'hui, dans le débat sur les Européennes,
13:16le seul qui le propose, c'est François-Xavier Bellamy.
13:18Quand on va approcher les échéances,
13:20les débats vont être de plus en plus écoutés
13:22et moi, je vous espérais qu'il fera la différence.
13:24De toute façon, quoi qu'il en soit,
13:26la France a besoin de personnalités honnêtes,
13:28compétentes et libres, telles que François-Xavier Bellamy.
13:30Deux questions pour conclure, monsieur Lissner.
13:32D'abord, à l'approche de la 77e édition
13:34du Festival de Cannes
13:36qui débute le 14 mai.
13:38On sait que vous êtes très impliqué en tant que maire de Cannes.
13:40Forcément.
13:42Mais aussi en tant que cinéphile,
13:44deux éléments.
13:46D'abord, il y a un collectif de travailleurs du cinéma
13:48qui a appelé à la grève. Est-ce que ça vous inquiète ou pas
13:50pendant le festival ?
13:52On verra bien, pas spécialement,
13:54mais je trouve que j'appelle chacun à la décence.
13:56C'est le plus grand festival culturel au monde.
13:58On peut ne pas l'aimer, le critiquer,
14:00ne pas aimer l'entre-soi, parfois, qu'il y a dans cet univers, etc.
14:02C'est le plus grand festival culturel au monde.
14:04Ça rapporte au pays, ça ne coûte pas.
14:06Et ce que vous appelez le collectif des travailleurs,
14:08c'est presque un oxymore,
14:10devrait avoir la pudeur de respecter
14:12les contribuables qui contribuent largement
14:14à leurs revenus.
14:16Et les créatifs et les créateurs qui inventent des choses.
14:18Comme chaque année, il y a des polémiques à Cannes.
14:20Il y a aussi le sujet des agressions sexuelles
14:22qui occupent les esprits.
14:24Ce ne serait pas la première fois à Cannes.
14:26Et l'année dernière, vous disiez, David Lessard,
14:28que les polémiques passent, mais le festival reste.
14:30La 77e édition va avoir lieu.
14:32Et plus largement sur ces sujets-là,
14:34il faut faire la différence entre l'oeuvre et l'artiste ?
14:36Disons que le jury du festival,
14:38ce n'est pas un jury de cour d'assises.
14:40Un jury pour les oeuvres,
14:42et puis si des gens se sont mal comportés,
14:44ce qui semble être le cas de temps en temps,
14:46qu'ils soient jugés pénalement, ce n'est pas la même chose.
14:48En revanche, ce que je ne supporte pas,
14:50c'est les condamnations a priori,
14:52sur une déclaration,
14:54on va mettre à mort sociale,
14:56et professionnelle, et réputationnelle,
14:58un homme ou une femme.
15:00Donc sanctionner sévèrement des prédateurs
15:02qui auraient pu commettre des délits,
15:04et je comprends ces femmes qui ont subi ces pressions,
15:06ces abjects, ou ces hommes,
15:08et ça arrive aussi.
15:10Mais regardez Kevin Spacey,
15:12qui a eu je ne sais pas combien de chefs de l'accusation,
15:14qui a été totalement innocenté,
15:16sauf que sa réputation en a été cramée.
15:18C'est insupportable.
15:20C'est un esprit français,
15:22et retrouvant un petit peu aussi cette joie et cette liberté.
15:24Peut-être alors vous soumettre le fameux questionnaire ?
15:26Aïe !
15:28Votre mot préféré ?
15:30Joie, tiens, celui que je viens de prononcer, la joie,
15:32c'est une grâce, c'est une élévation.
15:34Le mot que vous détestez ?
15:36Fatalité.
15:38Votre juron, le vrai, votre gros mot préféré ?
15:40Je n'ai pas de gros mot préféré,
15:42parce que ma mère m'écoute,
15:44et vous savez, je viens d'un milieu modeste,
15:46mais on m'a appris, je ne peux pas le dire,
15:48franchement, je ne peux pas, c'est pas possible,
15:50parce que c'est concierge, je ne peux pas.
15:52Homme ou femme pour illustrer un nouveau billet de banque ?
15:54J'ai envie de dire Pompidou, comme ça je ferai la promotion
15:56de mon livre, avec Christophe Tardieu.
15:58Bernard Pivot disait sur Pompidou,
16:00le plus littéraire des présidents est évidemment
16:02Georges Pompidou, normalien, agrégé de lettres
16:04et auteur d'anthologie de la poésie française.
16:06Et qui ne jargonnait jamais.
16:08C'est pour ça qu'il était aimé des Français.
16:10J'aurais tellement été honoré d'être invité par Bernard Pivot
16:12pour parler du livre que nous avons écrit avec Christophe Tardieu
16:14aux éditions de l'Observatoire,
16:16un énormément gossini,
16:18pour le billet de banque.
16:20Voilà, gossini.
16:22Le métier que vous n'auriez pas aimé faire ?
16:24Simplement observateur.
16:26Et enfin,
16:28si Dieu existe, qu'aimeriez-vous,
16:30après votre mort, l'entendre vous dire ?
16:32Il existe, c'est sûr, il me dira
16:34regarde tes enfants, et puis j'espère
16:36mes petits-enfants, parce que je ne voudrais pas mourir tout de suite,
16:38regarde, ils sont joyeux et libres, en France.
16:40Ça rejoint le mot que vous avez choisi, la joie.
16:42Merci David Bouchénard.
16:44Merci de m'avoir suivi toute votre journée.