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Avec Stephan Bureau, journaliste québécois et animateur du podcast Contact

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##CA_BALANCE-2025-04-01##

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News
Transcription
00:00Si tu cherches la bagarre, et en ce moment, ils sont nombreux à chercher la bagarre, apparemment.
00:06Stéphane Bureau, bonjour.
00:08Bonjour André Bercoff.
00:09Vous êtes journaliste, et on vous reçoit toujours avec plaisir, vous êtes journaliste québécois,
00:13vous êtes en France, vous travaillez aussi notamment pour Le Québec et pour BFMTV,
00:19vous êtes spécialiste des questions américaines,
00:21et puis vous êtes animateur de votre excellent podcast Contact.
00:25Alors, on l'entend, aujourd'hui, on n'arrête plus d'entendre Trump, du matin au soir, du soir au matin.
00:30Il parle beaucoup.
00:31Il parle beaucoup, peut-être un peu trop, enfin bon.
00:33Mais en tout cas, il n'arrête pas, et alors, moi ce qui m'a frappé, et on en a parlé ensemble hors antenne,
00:39Stéphane, c'est qu'il dit, oui, ça ne va pas, je ne suis pas content avec Poutine,
00:43il ne répond pas, qu'est-ce qu'il fait, et puis Zelensky,
00:47mais on lui a dit qu'il fallait absolument que, pour les terres rares, il nous donne son accord.
00:51Je vais reprendre, d'ailleurs, les termes de Trump, juste très rapidement.
00:57D'abord, il dit, oui, j'étais très énervé, furieux, contre Vladimir Poutine,
01:01après ses derniers propos sur l'Ukraine, dit-il à un journaliste de NBC.
01:04Voilà, carrément, il dit ça au journaliste.
01:07Et puis, l'Ukrainien, eh bien Zelensky, je vois qu'il essaie de se retirer de l'accord sur les terres rares,
01:11et s'il le fait, il aura des problèmes, de gros, gros, gros problèmes.
01:14On a conclu un accord sur les terres rares, et maintenant, il dit, je veux renégocier l'accord.
01:19Il veut devenir membre de l'OTAN.
01:20Eh bien, qui le chasse, Zelensky, ne sera jamais membre de l'OTAN,
01:23il le comprend, donc il cherche à renégocier l'accord.
01:27Alors, est-ce que c'est le « acte comme le deal » version 2.0, ou quoi ?
01:32Ou peut-être 3.0, mais il y a de surprises pour ceux qui n'ont pas suivi,
01:37avec attention, Donald Trump, au fil des dernières années.
01:39Je pense qu'il y avait cette tentation de voir en Trump la marionnette du Kremlin,
01:43totalement inféodée, c'était le nouvel axe.
01:47On l'a écrit en France, beaucoup l'ont écrit.
01:49Oui.
01:49L'agent du Kremlin, pratiquement.
01:51Le nouvel axe des « bros », les « brothers » Poutine et Trump.
01:56Or, il était inévitable qu'éventuellement, il perde patience, Donald Trump.
02:00Il s'est soufflé le chaud et le froid, c'est probablement ce qu'il est en train de faire.
02:04Envoyez aussi un message très clair à ses électeurs,
02:07il n'est pas en tout parfaitement aligné sur les éléments de langage du Kremlin.
02:12Je ne pense que de toute façon, ce n'est pas le cas.
02:14Il veut s'entendre, il veut s'entendre avec les Russes.
02:16Franchement, Stéphane Bureauur, Trump, agent de Moscou du Kremlin,
02:22c'est une légende urbaine ?
02:24Je n'y crois pas.
02:25Peut-être qu'on nous fera la preuve un jour,
02:28mais à ce jour, justement, plusieurs ont enquêté là-dessus.
02:31Je ne pense pas qu'il soit un agent du Kremlin,
02:33c'est plutôt un agent libre, ou un électron libre.
02:36Vous parliez de Zelensky, qui lui aussi est un peu à géométrie variable,
02:40selon qu'il sent être dans un rapport de force positif ou négatif avec la Maison-Blanche.
02:46La semaine dernière, il disait, de ceux qui sont en orbite autour du Président,
02:51qu'il reprenait assez librement, justement, les éléments de langage du Kremlin.
02:56C'est surprenant.
02:58Pour quelqu'un qui avait compris qu'il fallait manipuler,
03:01comme de la nitroglycérine, la communication avec le Président,
03:05soudainement, peut-être parce que les Européens ont fait la démonstration
03:08qu'on s'était solidarisés autour de lui, qu'il est plus confiant,
03:12qu'il pense peut-être qu'il est possible d'aller à la guerre sans l'appui des Américains,
03:17parce que c'est un des enjeux que les Américains décident de fermer le robinet,
03:20comme ils l'ont fait pendant quelques jours.
03:22Chose certaine, il semble, lui, revigoré et avoir l'intime conviction
03:28qu'il est capable, parce que c'est doucement provocateur,
03:31qu'il est capable d'aller chatouiller les susceptibilités de Donald Trump
03:36Certains autour de lui seraient, encore une fois, inféodés au discours de Moscou.
03:41Ce qui est étonnant dans cette histoire,
03:44c'est qu'on n'a aucune idée de la date de rencontre entre Trump et Poutine,
03:50on ne le sait toujours pas, en attendant la guerre continue,
03:53son cortège de mort, son cortège de blessés, tout ce qui se passe.
03:57Pour les uns, c'est très bien, parce qu'ils gagnent de l'argent,
04:01ils font soit de la rétrocession, soit du blanchiment,
04:05et puis le marché des armes est plus vigoureux que jamais.
04:09Donc, oui, que la guerre est jolie et que la guerre continue.
04:12Et puis d'autres qui disent, mais ça va comme ça.
04:15Et l'Europe, au milieu, on sait très bien.
04:17Justement, on ne sait pas où elle est,
04:19parce que d'un côté, vous avez une partie de l'Europe qui dit,
04:21nous allons aider coûte que coûte les Ukrainiens et continualiser,
04:24et d'autres, comme Orban ou Meloni, qui disent, attention, on se calme.
04:29Plus circonspect quant au marché des armes,
04:31il se porte bien, il se portera très bien pour les prochaines années.
04:34Si on doit se fier à ce qu'on a dégagé comme marge,
04:37que plusieurs pays, d'ailleurs, n'ont peut-être pas,
04:40sinon que c'est vrai que c'est un enjeu,
04:42que la souveraineté, la sécurité des États européens,
04:45et de ce point de vue-là, les Américains,
04:48eux, ont commencé à se poser la question inverse.
04:51C'est-à-dire, est-ce qu'il n'est pas nécessaire d'en faire moins,
04:54parce qu'une partie aussi de notre souveraineté,
04:56c'est notre déficit,
04:58c'est nos finances publiques qui sont calamiteuses,
05:01et c'était au cœur de la proposition de Donald Trump,
05:04quand il parlait de la guerre en Ukraine,
05:06il disait, ce n'est pas notre conflit,
05:08on y a beaucoup investi.
05:10Arrêtons les frais, même si les frais que lui annonce
05:14ne sont pas nécessairement ceux qui sont avérés,
05:17il parlait de 300 milliards, c'est plutôt 180,
05:20mais ça reste que c'est beaucoup, beaucoup d'argent.
05:22Sur le conflit en Ukraine, ce qui est intéressant,
05:24c'est qu'on a eu une idée des lignes de fractures
05:27au sein de l'équipe de Trump la semaine dernière,
05:29à la faveur de ce qu'on appelait le Signal Gate.
05:31Vous avez sans doute été attentif à ces échanges
05:33sur la messagerie encryptée, Signal,
05:36qu'ont utilisé des hauts membres de son équipe
05:40pour communiquer et coordonner une attaque sur les outils.
05:44Alors, ils étaient très candides, puisqu'ils pensaient être entre eux.
05:47Ce qui est inexplicable, c'est que Mike Walz,
05:49qui est le conseiller à la Sécurité nationale du Président,
05:52a invité dans le groupe de discussion
05:55un journaliste qui est historiquement anti-Trump,
05:59Jeffrey Goldberg, et qui est...
06:01Pour une gaffe, c'est une vraie gaffe.
06:03Mais c'est plus qu'une gaffe, parce que c'est peut-être un acte manqué.
06:06Ça signifie une chose, c'est qu'il y avait entre Goldberg et Mike Walz
06:10un axe de communication.
06:12On ne programme pas par hasard le numéro de téléphone
06:16de quelqu'un dont on n'aurait pas le numéro de téléphone.
06:18Donc, qu'est-ce qui se disait dans ce Signal Gate ?
06:21Ce qu'on découvre d'abord, c'est que Mike Walz
06:23est peut-être beaucoup plus vote en guerre
06:25que le Président Trump le présume.
06:28Sur la question ukrainienne, Walz a toujours été celui qui disait
06:32« Nous devons coûte que coûte être aux côtés des Ukrainiens. »
06:36Alors que Vance, lui, est beaucoup plus, je dirais, détendu
06:43et est prêt à abandonner, même s'il le fallait, l'Ukraine.
06:47Et ce qu'on découvre dans le fil, c'est que tous les conseillers du Président
06:51sur les attaques contre les Houthis étaient très favorables
06:54à une opération musclée.
06:57Sur les Houthis du Yémen, je le rappelle.
07:00Et le Président Trump s'est défini pendant la campagne électorale
07:03depuis quelques années comme étant justement quelqu'un
07:05qui n'est pas un vote en guerre.
07:07Quelqu'un qui ne veut déclencher aucune guerre.
07:09Or là, il y avait, quand on les lit, une énergie belliqueuse
07:14qu'on soupçonne mal pour un Président ou pour des conseillers du Président.
07:18Sauf qu'il y est pour cause, puisque les Houthis et le Yémen
07:21commandent le Détroit d'Hormuz.
07:23Mais ce qui est marrant, c'est qu'il y a une personne
07:25qui a une opinion radicalement différente,
07:27et c'est Jelly Vance, le vice-président, qui dit
07:29« Est-ce que nos intérêts supérieurs sont engagés ? »
07:32Notre commerce passe pour à peu près, ou ce qu'on importe,
07:36pour à peu près 3% de nos importations par le Détroit d'Hormuz.
07:40Les Européens, c'est plutôt 40%.
07:42Donc, divergence.
07:43Il dit surtout que les Européens ont intérêt à s'occuper
07:45de leurs propres intérêts, nous des nôtres.
07:47Mais qu'est-ce que ça nous dit en creux ?
07:49C'est qu'il y a peut-être quelque chose comme un schisme
07:52au sein de cette administration,
07:54entre ceux qui sont parfaitement accordés
07:57avec la parole et les promesses du Président pendant la campagne,
08:01et ceux qui, depuis qu'ils sont aux manettes,
08:03sont peut-être plus belliqueux, donc néo-conservateurs,
08:06qu'on aurait imaginé, et que Donald Trump l'a peut-être imaginé.
08:10Et moi, je ne serais pas surpris de voir son conseiller
08:13de la Sécurité nationale, M. Waltz,
08:15partir au cours des prochaines semaines.
08:17On a évité un congédiement trop...
08:21Oui, trop brutal, évidemment.
08:22Trop brutal et trop expéditif,
08:24parce que je crois de toute façon qu'il ne veut pas
08:26renouveler l'expérience de son premier mandat,
08:28où il s'est débarrassé d'une partie...
08:31Ah, c'était un feu roulant.
08:32C'était, oui.
08:33Et pour les apparences, disons, c'est pas idéal.
08:36Disons qu'à l'époque, il ne connaissait pas du tout Washington.
08:39Il ne connaissait pas Washington ?
08:41Aujourd'hui, oui, mieux.
08:43Mais est-ce que Mike Waltz restera longtemps à ses côtés ?
08:46Vous parliez de ce qui se passe aujourd'hui
08:49dans les négociations au plus haut sommet
08:51entre les Russes et les Américains.
08:52Je suis certain qu'il y a autour de M. Trump
08:55des visions qui ne sont pas toujours convergentes
08:57sur la manière de mener ces négociations.
09:00Il ne faut pas non plus sous-estimer l'habileté
09:02des vieux renards que sont les Russes.
09:04M. Lavrov, le ministre des Affaires étrangères,
09:06Vladimir Poutine, beaucoup plus patient, probablement.
09:09Et beaucoup plus silencieux, quand même,
09:11par rapport à Trump, en tout cas.
09:14Ils n'abattent jamais leur carte.
09:16Toute la communication ne passe que par la bouche de M. Trump
09:20qui, nuit et jour, communique.
09:22Il y a une saturation de la communication.
09:24C'est un vrai problème.
09:25Merci beaucoup.
09:26Merci toujours pour vos éclaircissements, Stéphane Bureau.
09:29On reparlera de tout ça avec vous
09:31et on suivra, effectivement, c'est intéressant,
09:34comment d'un côté, on salive
09:36et de l'autre côté, on est silencieux.
09:39Est-ce que c'est le lièvre et la tortue
09:42qui vivra, verra et qui votera, verra aussi.
09:46Ciao.

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