Cette semaine, Thalya Sombé est dans La victoire est en elles. Et pour la pépite du karaté féminin français, la victoire est vraiment en elle ! Double championne du monde U21, désormais à 100% chez les séniors, elle a remporté en janvier pour la 2ème fois de suite le Paris Open Karaté, et occupe actuellement la 4e place au ranking mondial ! Objectif assumé : les championnats du monde du Caïre en novembre 2025 ! Le rendez-vous est pris !
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00:00...
00:17-"Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport",
00:21soyez les bienvenus dans votre rendez-vous
00:23dédié aux femmes dans le sport avec une bombe aujourd'hui.
00:27Thalia Sombet est avec nous.
00:28Une immense athlète, une toute jeune française karatéka,
00:3421 ans seulement,
00:35et déjà un sacré beau palmarès chez les plus jeunes,
00:39on va dire, avec le titre suprême,
00:42qui est...
00:43-"Championne du monde". -"Double championne du monde".
00:46-"Double championne du monde".
00:47Et maintenant, t'as basculé dans la catégorie senior
00:50où une nouvelle vie commence.
00:52Le karaté, que vous suivez régulièrement sur Sport en France.
00:55On remercie la FEDE,
00:56parce que c'est un super partenariat
00:58et que ça nous permet de suivre toutes ces grandes compétitions.
01:02Juste une question avant qu'on comprenne qui tu es,
01:05comment t'es arrivée là, tes motivations, l'avenir,
01:08et ainsi de suite.
01:09Des nouvelles d'abord de ta blessure,
01:11parce qu'au récent à Paris,
01:13t'as été blessée aux ischios à la cuisse,
01:15ce qui t'a pas empêchée de gagner.
01:17-"Oui. J'ai eu une petite déchirure à l'ischio
01:20à l'échauffement à l'Open de Paris,
01:22mais maintenant, ça va beaucoup mieux.
01:24C'était une très petite déchirure,
01:26donc j'ai fait beaucoup de renforcement, de kiné,
01:29et maintenant, tout va mieux."
01:30Ca en dit long, sur ton état d'esprit.
01:33Quand on a une compète comme ça, qu'on réussit à gagner avec,
01:36même si elle est petite, on la sent, la déchirure à l'ischio.
01:39Comment tu fais pour occulter et aller jusqu'à la victoire ?
01:44-"A l'échauffement, c'est lors d'une technique de jambes,
01:47j'ai senti direct,
01:49et ça m'a fait un petit déclic dans ma tête.
01:52J'ai hésité, j'ai été dans les vestiaires,
01:54j'ai un peu pleuré,
01:55et après, je me suis dit, on est une battante,
01:58on va retourner sur Tatami et on va se battre.
02:00C'était à 10 minutes de passer sur Tatami et de mon premier combat,
02:04mais je savais pourquoi je faisais cette compétition,
02:07donc j'ai pas pensé à la blessure, et c'était la guerre."
02:11On voit les images de la finale,
02:12mais à aucun moment, même avant la finale,
02:15où j'imagine qu'il y a une pression supplémentaire,
02:17tu te dis que tu as cette blessure.
02:19Ca n'existe pas ? -"Non."
02:21Comment on fait ?
02:22Le mental, je pense.
02:24Bien sûr, mais comment on fait ?
02:26Je sais pas, je sais pas.
02:28Vraiment, cette compétition, je savais que ça allait être différent,
02:32parce que même la pression de revenir à Paris,
02:35de refaire l'Opén de Paris chez moi, avec tous les supporters, ma famille,
02:38je savais que ça allait être très dur, et surtout avec cette blessure,
02:42je savais que j'allais me battre jusqu'au bout.
02:44On reviendra sur cette victoire tout à l'heure.
02:47J'aimerais comprendre comment t'es arrivée au karaté,
02:50parce que, franchement, l'anecdote, elle est juste géniale.
02:53Tu as quel âge, à ce moment-là ?
02:54Alors, à ce moment-là, j'ai 4 ans.
02:564 ans, on vous imagine le baby.
02:58Oui, c'était aussi pour marcher avec ma mère.
03:01Oui, et ta sœur ?
03:02Et ma sœur jumelle, exactement.
03:03Donc, maman et avec ses deux petites, qui ont 4 ans.
03:07Exactement, et on bougeait partout, on faisait du bruit,
03:10et c'est un coach de Besançon, Faudé N'Dao,
03:14qui nous a repérés, et il a dit,
03:15ah, ces petites jumelles-là, je pense qu'au karaté, ça peut le faire.
03:18Et depuis, on est au karaté, on n'a pas lâché le karaté.
03:22Il a senti quoi ou il a repéré quoi, hormis de l'énergie ?
03:25Je pense beaucoup d'énergie, beaucoup trop d'énergie,
03:27et pour maman, c'était bien, comme ça, au moins,
03:30arriver à la maison, on dormait plus facilement,
03:32donc je pense que c'était cool pour maman.
03:35Et donc, il est allé voir ta maman ?
03:36Exactement, et on a fait le premier essai, et après, depuis...
03:40Donc, à 4 ans, il te prend, il vous prend au club,
03:43vous faites un premier essai.
03:44Est-ce que tu te souviens, toi ?
03:45Non, du tout.
03:47C'est très loin, quand même.
03:48Oui, c'est très, très loin.
03:49Et tes premiers souvenirs de karaté, ils remontent...
03:50Tu avais quel âge ?
03:52Je ne sais pas.
03:53Parce qu'en même temps, on a l'impression
03:54que le karaté a tellement toujours fait partie de ta vie.
03:56Oui, je pense vers 10 ans, 10 ans, ou première compétition,
04:00vraiment première grosse compétition,
04:02mais sinon, je n'ai pas trop de souvenirs, quand j'étais petite.
04:06Tu es née dans une famille sportive ?
04:08Oui, mais pas de karaté.
04:10OK, tes parents faisaient quoi ou font quoi ?
04:13Mon père, c'est dû à son travail,
04:15et ma mère, c'était une grande cycliste.
04:19Elle faisait du cyclisme.
04:21OK.
04:22Donc, que leurs enfants fassent du sport, c'est presque normal.
04:24Exactement, oui.
04:26À quel moment...
04:28Alors, tu me dis que t'avais 10 ans,
04:30mais j'imagine que c'est malgré tout un petit peu plus jeune.
04:33Au début, on y va pour le plaisir ?
04:34Oui.
04:35On y va parce qu'on est avec sa sœur jumelle, aussi.
04:37Oui, c'était pour s'amuser, rigoler, crier.
04:40Ce n'était pas pour faire du karaté, réellement.
04:42C'était plus pour s'amuser.
04:43Et à quel moment tu comprends
04:44que c'est malgré tout un peu sérieux ?
04:46Enfin, qu'il faut...
04:48Qu'il y a des techniques, qu'il y a des règles, qu'il y a...
04:51Je comprends que c'est sérieux, je pense, assez tôt.
04:53On comprend vraiment,
04:54parce qu'on commence les compétitions très jeunes.
04:56On fait des compétitions mini-poussins,
04:58donc vers 6 ans, on commence déjà les compétitions.
05:01Et assez tôt, on commence à avoir ce petit quelque chose
05:04de se dire, ah, on aime bien les compétitions,
05:07et cette gagne, donc...
05:08T'as l'esprit de compète.
05:09Exactement, on comprend assez vite.
05:11Parce qu'il y a ta sœur ?
05:12Euh...
05:13Ou en général ?
05:14Je pense, en général, dans la vie de tous les jours,
05:16d'avoir... Je pense, j'ai toujours eu ce petit...
05:19Même pour tout et n'importe quoi dans la vie de tous les jours,
05:22ce petit moment de gagne, quoi.
05:23Alors t'aimes gagner ou tu détestes perdre ?
05:26Les deux.
05:28Les deux.
05:29Oui, on n'arrive pas à ces résultats,
05:31ces performances, ces titres de champion du monde
05:33si on accepte la défaite.
05:34Oui, les deux.
05:35Parce que le mot défaite, il résonne comment, toi ?
05:38Avant, c'était très, très dur d'accepter la défaite.
05:41C'est pour ça que maintenant, depuis...
05:43Très dur, ça veut dire ?
05:45Je me remettais pas.
05:46Je pleurais beaucoup et pendant une semaine, deux semaines,
05:49il fallait me ramasser la petite cuillère.
05:50Tandis que maintenant, depuis quelques années,
05:52donc j'ai pris un coach mental, Cara Éric,
05:55qui m'aide beaucoup à vraiment, vraiment me...
05:58Oh, un, deux, trois !
05:59M'apaiser ?
06:01Oui, qui m'apaise énormément sur...
06:03Même que je gagne ou que je perde,
06:05c'est pas grave, la vie continue, c'est du karaté,
06:08on profite et c'est pas grave, quoi. Vraiment.
06:11Comment c'est perçu par tes parents
06:12que leurs deux petites filles fassent du karaté ?
06:14Ah, mes parents, c'est... Ils sont trop fiers de nous.
06:17Surtout que ma sœur et moi, on est au Pôle France,
06:21donc c'est la fierté.
06:23Et très jeunes, c'était déjà ça ?
06:24Oui.
06:26Nos petites filles, elles font du karaté.
06:27Même mon petit frère, j'ai un petit frère,
06:28même s'il fait deux mètres.
06:29J'ai un petit frère, il est plus grand que moi,
06:31mais il fait du karaté aussi,
06:32donc vraiment famille de karatéka par nos parents, quoi.
06:35Pour celles et ceux qui ne connaissent pas,
06:37tu peux nous rappeler des règles élémentaires du karaté ?
06:39Alors, les règles, du coup, il y a A-K-A-O,
06:43du coup, rouge et bleu.
06:44Et comme on voit sur la vidéo,
06:48il y aura des techniques de poing et des techniques de jambe.
06:50Donc les techniques de poing, ça rapporte un poing,
06:53et les techniques de jambe et les balayages, trois poings.
06:56Et maintenant, il y a les cinq sanctions,
06:59et les sanctions, c'est si on saisit,
07:01si on attrape le partenaire,
07:03si on tape un peu trop fort, si on sort,
07:06et voilà, c'est un peu toutes les sanctions qu'on peut avoir.
07:08On sent que c'est tellement stratégique,
07:11tellement dans l'observation.
07:13Là, par exemple, on regarde des images,
07:15tu sais ce que t'as envie de tenter
07:16ou vraiment tu vas faire en fonction de ce qu'elle va faire, entre guillemets ?
07:19Moi, généralement, les premières minutes,
07:22je vais plutôt observer pour savoir l'adversaire,
07:25comment elle va réagir, comment je vais réagir.
07:27Mais tu la connais, pourtant ?
07:28Oui, je la connais,
07:29mais chaque compétition est différente,
07:32donc je vais vraiment observer au début,
07:34et après, c'est là que je vais mettre un plan en place
07:37très, très rapidement dans ma tête et je ne vais pas hésiter.
07:40Je serai très sereine sur tout ce que je fais,
07:43même si je perds à la dernière seconde,
07:46je sais que je serai sereine jusqu'au bout.
07:48Il y a aussi le karaté version chorégraphie,
07:51et il y a les combats.
07:53Toi, c'est que combats, tu n'as toujours voulu que ça ?
07:55Non, j'ai fait du kata.
07:56J'ai fait du kata, mais je n'étais pas très, très forte,
07:59donc il fallait faire un choix.
08:01Tu n'étais pas très forte ou tu avais envie de t'amuser,
08:03entre guillemets, de te battre ?
08:04Non, j'aimais beaucoup les kata,
08:07mais je ne sais pas si les kata m'aimaient bien,
08:10donc on a dû faire un choix.
08:12Avant, je faisais kata et combats,
08:14et après, j'ai fait le choix de ne faire que combats.
08:17Tes premières victoires remontent à 5-6 ans ?
08:20Oui, je pense, oui.
08:21À quel moment tu quittes ce club où tu as commencé ?
08:25Assez tôt, dû à la mutation de mon père.
08:27On quitte vers 8-9 ans, il me semble,
08:32et du coup, on est muté dans le Nord.
08:35C'est là où tu te retrouves au CKS Pays-Cressois ?
08:38Non, je me retrouve à Saint-Lenoble, avant.
08:40Je me retrouve à Saint-Lenoble, et au CKS Pays-Cressois,
08:42c'est dès que je monte sur Paris.
08:44Dès que je descends plutôt sur Paris, si je monte.
08:47Tu as quel âge à ce moment-là ?
08:4914 ans.
08:50À 14 ans, comment ça se passe ?
08:51On te sollicite ou on sollicite tes parents ?
08:53On te dit que votre petite serait bien qu'elle intègre ?
08:56Plutôt, on me sollicite,
08:58parce que je restais souvent le week-end aux Crêpes,
09:02parce que les billets de train, c'était super cher
09:04et je ne pouvais pas faire les allers-retours
09:07Paris à la maison.
09:08Le Crêpes de Châtenay-Malabrie.
09:09Exactement.
09:11Je restais le week-end toute seule dans ma chambre aux Crêpes,
09:14et par rapport à une copine, elle m'a dit « viens chez moi »,
09:16et au final, il s'avère que cette copine,
09:18son beau-père, c'était l'entraîneur du CKS.
09:21Donc, j'ai intégré le club un an après.
09:25Le Crêpes, tu te souviens quand tu es sollicité
09:27et quand tu y arrives la première fois ?
09:28Alors, le Crêpes, oui, je me souviens,
09:31mais c'était plutôt de ma part.
09:34Je voulais vraiment rentrer aux Crêpes.
09:35C'était vraiment l'objectif à 14 ans de rentrer aux Crêpes.
09:38Parce que tu te disais quoi ?
09:40Parce que je voulais évoluer.
09:41Je voulais voir, je voulais changer,
09:43je voulais évoluer, voir le meilleur d'Italien, vraiment.
09:48Et du coup, le Crêpes, pour moi,
09:49c'était vraiment l'accomplissement de très grandes choses.
09:52Donc, ça veut dire qu'à 13 ans, tu te dis déjà « je veux aller ».
09:56J'en parlais déjà à ma mère, je me rappelle.
09:58Je disais à maman « maman, s'il te plaît, laisse-moi partir aux Crêpes ».
10:01Et à 13 ans, elle était sa fille.
10:03Tu m'étonnes.
10:04C'était compliqué, mais mes parents, ils ont toujours respecté mon choix.
10:08Et au contraire, vraiment, ils m'ont toujours poussée.
10:11Mais allons plus loin.
10:12À 13 ans, t'as envie d'aller aux Crêpes, pourquoi ?
10:14Tu te dis quoi, in fine ?
10:16Vraiment, je pensais être championne d'Europe, championne du monde.
10:19Je rêvais très, très grand.
10:20Très, très grand,
10:22alors que j'avais pas forcément le niveau que j'ai aujourd'hui,
10:25mais j'avais des étoiles dans les yeux.
10:26T'avais une ambition forte.
10:27Exactement.
10:28Et donc, tu savais très bien que pour atteindre ces objectifs,
10:30fallait que tu sois auprès des meilleurs.
10:32Exactement.
10:32Et il n'y avait pas d'autre solution.
10:33Oui.
10:34Et donc, bye bye les copines, les copains, la famille.
10:37À 13 ans, tu te dis...
10:38Et ma sœur jumelle, c'était compliqué.
10:40Et là, tu te dis, c'est comme ça.
10:43Mais j'étais déjà prête à faire des sacrifices.
10:44Déjà à 13 ans, 14 ans, j'étais déjà prête à me dire,
10:48Talia, on va se battre pour ce rêve, donc j'étais déjà prête.
10:52Et on en revient au mental.
10:53Oui, c'est vrai.
10:54Tu te souviens de la première fois que t'arrives aux Crêpes ?
10:56Oui, je me souviens, j'étais avec ma mère, bien sûr.
10:58Ma mère et ma sœur jumelle.
10:59J'arrive avec tous mes bagages,
11:01les 10 000 tenues de sport, les kimonos.
11:05Et je me rappelle, j'ai pleuré.
11:07Parce que je réalise vraiment que je laisse ma famille.
11:10Donc j'ai pleuré.
11:11Et après, directement à l'entraînement,
11:14deux entraînements par jour, ça me changeait beaucoup
11:16parce qu'à Saint-Lenoble, je faisais un entraînement par jour
11:19et j'étais déjà très, très bien avec un entraînement par jour.
11:21Ça me suffisait complètement.
11:23Et de passer à deux entraînements par jour tout le temps,
11:25c'était très fatiguant.
11:27Mais après, j'ai découvert, je me suis fait des copines
11:29et jusqu'à maintenant, encore copines.
11:31Et on se crée une petite bulle, quoi, sans oublier les parents,
11:35mais on se crée une petite bulle.
11:36Donc évidemment, ce jour-là, tu pleures, c'est normal.
11:38Parce qu'on coupe le cordon, vraiment, physiquement.
11:40C'est ce jour-là.
11:42Et en même temps, est-ce que tu te mets une petite pression ?
11:46Ce jour-là.
11:47Oui, au début, je me rappelle, j'avais un peu la boule au ventre
11:49dès que j'allais à l'entraînement, parce que t'as cette envie de bien faire.
11:53De dire, ah non, je peux pas faire, je peux pas décevoir mes parents,
11:55je peux pas décevoir les entraîneurs, tout le monde me regarde.
11:58Et au début, j'arrivais pas à prendre du plaisir.
12:02Et après, je me suis dit, Talia, t'as toujours rêvé.
12:06Donc c'est maintenant qu'il faut profiter.
12:09J'ai réussi à profiter de jour en jour.
12:11Parle-moi du rôle en club au CKS, des frères Marc et Yves Ruel.
12:16Mais Marc et Yves Ruel, du coup, je m'entraîne le week-end.
12:18Parce que je peux pas m'entraîner la semaine,
12:21je suis au Crépes le week-end.
12:22Et du coup, ils prennent le relais.
12:24Donc, ils ont une relation avec mes entraîneurs, du coup, de Paul,
12:27Lionel Nardis et Sylvain Lesnane et Mathieu Caussoux.
12:30Et ils se parlent entre eux pour vraiment savoir ce que j'ai fait la semaine,
12:33pour savoir ce que je peux faire le week-end.
12:35Et est-ce que toi, dans ta tête, t'arrives vraiment à switcher
12:38et tu sais qui t'apporte quoi ?
12:40Est-ce que c'est très clair dans ton esprit ou est-ce que c'est complémentaire et basta ?
12:44Oui, après, c'est très complémentaire.
12:46Parce que même, ils sont très à l'écoute Marc et Yves.
12:48Parce que des fois, le week-end, il y a les compétitions où je vais pas m'entraîner.
12:51Parce que quand j'ai fait une grosse semaine au Crépes,
12:53je vais pas forcément m'entraîner karaté le week-end.
12:57Donc, non, on est vraiment une équipe très complémentaire
13:01et on arrive à s'entendre tous ensemble.
13:03C'est essentiel, non ?
13:04Oui, vraiment.
13:05Le mental, c'est travailler quand ou ça dépend du Crépes ?
13:11Après, le mental, je pense que c'est quelque chose que j'ai toujours eu.
13:16Je pense.
13:17Et après, oui, je pense à ce travail.
13:20Et comme je l'ai dit tout à l'heure,
13:24je pense que c'est grâce aussi à mon préparateur mental qui m'aide beaucoup,
13:27ma famille qui me pousse énormément.
13:30Et aussi mes coachs, mes entraîneurs du Pôle France.
13:36C'est vraiment devenu maintenant ma famille
13:38parce que ça fait sept ans que je suis au Pôle France maintenant.
13:40Donc, je considère comme mon frère, limite, Lionel Nardi.
13:45Et Cécile Bonesman comme mon père et Mathieu Cossou également.
13:48Donc, c'est devenu comme la deuxième famille.
13:52Donc, je m'habitue, quoi, maintenant.
13:54Qui te suit de ta vraie famille en compète ?
13:57Ma mère.
13:58Ma mère, elle essaye vraiment tout le temps.
14:01Quasi.
14:01Ah oui, vraiment sur toutes les compétitions.
14:03Depuis l'âge de ?
14:0514 ans.
14:06Mes premiers championnats d'Europe.
14:0814 ans, elle était là.
14:09Non, 17 ans, mes premiers championnats d'Europe.
14:11Avant un combat, tu la regardes, tu sais où elle est, tu la vois, tu l'entends ?
14:15Oui, ah oui, j'entends.
14:16Ah oui, oui, la voix.
14:17Allez, Talia ! Vraiment, on entend qu'elle, vraiment.
14:20Ça te fait quoi ?
14:21Ou est-ce qu'aujourd'hui, tu l'entends ?
14:23Enfin, tu l'entends, mais rien, quoi.
14:25Non, ça me fait rien.
14:26Non, ça me fait plaisir, mais j'y pense pas.
14:29J'y pense pas...
14:30Sur le moment, j'y pense pas.
14:32Mais oui, ça me fait vraiment plaisir que ma mère,
14:34elle se déplace à tous les déplacements, que ce soit pour moi ou pour ma sœur.
14:37Vraiment, dès que ma sœur, elle part en compétition, elle l'accompagne.
14:41Oui, parce que ta sœur a suivi.
14:43Oui.
14:44A arrêté.
14:45Exactement.
14:45A repris.
14:46Oui.
14:46Ce qui doit être un peu compliqué.
14:48Oui.
14:49Mais du coup, elle voit pas forcément de différence
14:52parce que mes parents, ils ont jamais fait la différence entre nous deux.
14:54Encore moins.
14:55Et vraiment, ils nous suivent de la même manière.
14:57Vraiment, avec le même amour, de la même manière.
14:59Vous êtes jumelles, en plus.
15:00Oui, c'est magnifique, vraiment.
15:01Et parle-moi de ta relation avec ta sœur.
15:04C'est de l'humilité ?
15:05On est très, très fusionnels.
15:06Vraiment, on se parle tout le temps.
15:08En plus, on habite à côté, donc on se voit vraiment tous les jours.
15:11Et même dès que je pars en compétition pendant 10 jours,
15:13on va se réunir tous les jours.
15:15Oui.
15:16Vraiment, on est très, très fusionnels.
15:17En janvier 2022, t'as seulement 18 ans.
15:19Tu disputes ton premier Open de Paris.
15:21Oui.
15:23Tu remportes une médaille de bronze.
15:24C'est le début d'une longue série.
15:26Ça fait partie des déclics importants dans ta vie, ça ?
15:28Oui, je pense que l'Open de Paris, c'était...
15:31J'ai eu un petit déclic, mais c'était pas cette compétition
15:33où j'ai eu vraiment le déclic.
15:35Mais l'Open de Paris, oui, c'était vraiment une grosse compétition
15:38parce que d'arriver à un Open de Paris
15:41où il y a les 32 meilleurs au monde
15:42et d'arriver comme ça,
15:44« Bonjour, je m'appelle Talia Sombé, je sors de l'U21 »
15:47et de cartonner...
15:49Et le vrai déclic, c'est quoi ?
15:50C'est le titre de championne du monde ?
15:51Même pas. C'était l'Open de Paris 2024.
15:54D'avoir pris conscience vraiment de...
15:56Talia, t'es capable de faire certaines choses.
15:58Avant, non.
15:58Non.
15:59Ça veut dire qu'en 2022,
16:01quand tu deviens championne du monde à Konya, en Turquie,
16:04chez les U21...
16:06Non.
16:07Non. Le problème, c'est que vraiment,
16:09j'ai un très gros problème de confiance en moi.
16:11Mais maintenant, ça va beaucoup mieux.
16:13Mais j'avais vraiment un problème de confiance en moi.
16:16On va regarder les images.
16:17De me dire que je suis capable de faire les choses.
16:19Et le pire, dans tout ça, c'est dès que je gagne une compétition,
16:22la confiance en moi, elle descendait et descendait
16:24parce que je me disais, « Mais c'est pas possible. »
16:25Non, mais là, ça veut dire que tu vas devenir championne du monde
16:27et ça ne te nourrit pas.
16:29Ça ne te conforte pas.
16:30Sur le moment, oui, mais pas comme je le voudrais.
16:34OK. T'en parles à tes coachs de ça, justement ?
16:35Oui, j'en parle à mes coachs.
16:36Ils disent quoi ?
16:37Mes coachs, ils ont toujours été là.
16:40« Talia, regarde ce que tu fais.
16:41Regarde ce que tu es capable d'accomplir.
16:43Tu es douée. »
16:43Ils m'ont toujours dit que j'étais vraiment douée au karaté.
16:46Mais c'était dans ma tête, c'est le problème.
16:49Parce que qu'est-ce qui te manque ce jour-là ?
16:52Je rappelle que tu es devenue championne du monde.
16:54Je dis ça parce que tu me dis, « Oui, mais bon,
16:56il faut que je travaille ma confiance. »
16:57Enfin, à ce moment-là.
16:58Après, à ce moment-là, je suis sereine
17:01parce que même dans les combats où je n'ai pas forcément confiance,
17:03je vais vraiment afficher de la sérénité tout le temps.
17:06Mais sur les premiers combats,
17:08c'est Cécile, mon coach, qui me disait,
17:11« Talia, tu es nulle.
17:12Autant que tu profites de la compétition
17:14parce que vraiment, tu es nulle. »
17:15J'étais vraiment très, très nulle aux championnats du monde de 2022.
17:19Et au fur et à mesure, j'ai commencé à profiter et à me dire,
17:22« C'est bon, Talia, arrête de penser aux titres.
17:24Parce que j'avais que l'objectif championne du monde,
17:28championne du monde.
17:28Et c'est là où tu n'arrives pas forcément à faire ce que tu veux. »
17:32Tes premières apparitions en senior,
17:34il y a cette médaille de bronze par équipe
17:35qu'on va voir au championnat d'Europe à Guadalajara en 2023.
17:38Ça aussi, c'est une étape où, une fois de plus,
17:42« Non, arrêtez de me parler de tout ça, Alexandre.
17:44Moi, mon déclic, c'est Paris 2024 et rien d'autre. »
17:48Non, je pense que chaque compétition a été un petit déclic.
17:52Mais vraiment, c'était l'Open de Paris 2024
17:54où j'ai vraiment réussi à switcher, à me dire,
17:56« C'est bon, Talia, on y va. »
17:57Et on va voir les images.
17:58Oui.
17:59Mais oui, chaque compétition a été un déclic, je pense.
18:01Oui, c'est sûr.
18:02L'Open de Paris 2024, donc c'est vraiment ça.
18:05Oui.
18:07Tu te souviens de quelle était ton approche avant cette compétition ?
18:11Avant cette compétition…
18:13Attends, je vais rembobiner pour essayer de comprendre
18:15ce qui se passe dans ta tête.
18:17Tu me dis, je suis championne du monde début 2021,
18:19rien ou presque, voire même down.
18:23Il y a des médailles par équipe en senior.
18:26Non.
18:27Est-ce que dans ton approche idéologique, physiologique,
18:32tu attendais un moment où tu te disais,
18:34« Quand est-ce que je vais y arriver ? »
18:37Je ne sais pas si j'attendais un moment,
18:38mais c'était de me prouver que ce n'est pas du hasard.
18:41Je ne suis pas là pour…
18:43C'est que vraiment, c'est le sacrifice et le travail
18:45de me dire, « Talia, tu es capable de faire les choses. »
18:47Donc, il a fallu attendre ça.
18:49Ça, c'est les images.
18:50C'était en 2022, celle-là.
18:53Non, ça, c'est 2024.
18:542024, oui, 2024.
18:56Là, à ce moment-là,
18:58et tu te souviens au fur et à mesure dans la compétition
19:00que tu as encore continué de grandir
19:02ou c'est une fois le titre acquis ?
19:03Mais en fait, ça, 2024, c'était plutôt 2025, si je ne me trompe pas.
19:06C'est l'Open de Paris 2025 où j'ai pris confiance il y a quelques mois.
19:09Donc, 2024, c'était encore un petit step dans ma tête,
19:13mais ce n'était pas non plus…
19:16Oui.
19:16Et alors, je comprends bien, tu es très organisée dans ta tête
19:21parce que tu sais où tu veux aller.
19:22Toi, tu n'as qu'un objectif depuis l'âge de 14 ans, c'est ?
19:24Être championne du monde.
19:26Basta.
19:26Donc, tout le reste, ce ne sont que des étapes.
19:28Exactement.
19:30Aujourd'hui, tu te dis, « Ouais, maintenant, je le vois,
19:33il est là, le bout du tunnel ».
19:35Mais là, comme je suis doublée championne du monde U21,
19:37mais l'objectif, c'est d'être championne du monde senior maintenant.
19:39Bien sûr.
19:39Donc, maintenant, c'est encore un objectif à accomplir, oui.
19:44OK.
19:45Ça, c'est l'Open de Paris 2025, alors.
19:47Exactement.
19:47Et c'est là où j'ai pris conscience de tout ça.
19:50Pendant la compétition et une fois la victoire ?
19:51Non, une fois la victoire.
19:53Une fois la victoire.
19:54OK.
19:54Mais alors, est-ce que tu estimes,
19:56sachant qu'il y a eu 2024 où tu avais gagné,
19:59qu'entre 2024 et 2025, tu le sens avec le recul,
20:02maintenant, ce gap, cette progression entre les deux ?
20:04Oui, énormément.
20:05Elle est importante, elle est très importante, elle est quoi ?
20:06Oui, elle est très importante parce que j'ai vu que...
20:10Parce que cette compétition, je l'ai fait beaucoup au mental.
20:12Parce que comme avec les blessures, je me suis dit, « Comment je vais faire ? »
20:14Et là, j'ai pris vraiment conscience de,
20:16« Talia, tu es vraiment capable de beaucoup de choses. »
20:18Même blessée.
20:18Oui, voilà.
20:19De battre des numéros de mondial, de faire ci, de faire ça,
20:22et vraiment d'afficher un niveau de sérénité que, même moi,
20:25je n'étais pas forcément...
20:26Je ne pensais pas être capable de le faire un jour, donc oui.
20:29C'est en demi que tu bois la numéro de mondial ?
20:31Exactement.
20:32Il se passe quoi, là, à ce moment-là ?
20:34C'est un...
20:36Je ne sais pas, je me suis dit, « Comme l'année dernière,
20:38mais cette année, on a encore montré qu'on est à la maison. »
20:41Donc, c'est vraiment un niveau confiance et je suis montée aussi d'un cran.
20:46Alors, je vais faire exprès de me mettre face à toi en disant,
20:50« Très bien, tu gagnais à la maison, maintenant, il faut que tu gagnes ailleurs. »
20:52Oui, mais après, je ne suis jamais tombée face à elle.
20:55On ne s'est jamais rencontrées ailleurs, donc voilà.
20:59Une médaille d'or, ça représente quoi ?
21:02Beaucoup de sacrifices, de travail et...
21:06C'est du bonheur, vraiment, de joie.
21:09Tu as 21 ans.
21:10Oui.
21:11L'âge le top, physiquement, physiologiquement, expérience, c'est quoi ?
21:1627 ans ? 28 ans ?
21:18Je ne sais pas s'il y a...
21:20Ça dépend des athlètes ?
21:22Je pense que ça dépend des athlètes, oui.
21:23Je pense que ça dépend des athlètes.
21:25Mais tu te sens loin encore de ton...
21:26Oui.
21:27Je suis jeune, j'ai encore le temps, ça va.
21:29Tu es déjà chez les seniors.
21:31Oui.
21:32Donc tu te dis que ta marge de progression, elle est moyenne,
21:34grande, immense ?
21:36Non, elle est encore grande, oui.
21:37Oui, oui.
21:38Elle est encore grande.
21:39Sur quoi ?
21:42Ça veut dire que tu te connais, tu connais tes limites aujourd'hui
21:45ou tu vois chez des adversaires des choses que tu n'as pas encore ?
21:49Je pense que je n'ai pas encore, notamment, cette expérience.
21:53Donc je sais que j'ai encore le temps,
21:55mais je pense que j'ai encore une très grande marge de progression,
22:01c'est sûr.
22:02Sur quoi ?
22:03Par exemple, si je te dis aujourd'hui,
22:05bon, Talia, OK, je suis là, je note, OK.
22:07Alors ton point faible, c'est quoi ?
22:09Le contrôle de mes émotions.
22:12Je ne sais pas gérer mes émotions.
22:13Quand ?
22:16En même temps, tu me dis que tu as un mental à tout démonter.
22:19Oui, c'est vrai, mais j'ai un problème.
22:21Je travaille énormément sur ça avec mon réparateur mental,
22:24mais c'est très compliqué pour moi de gérer les émotions,
22:28surtout que ça signifie que je prends beaucoup les choses à cœur.
22:30Donc dès que je suis contente, je suis contente à 100 %,
22:32mais dès que je suis triste, c'est la fin du monde.
22:35Qu'est-ce qui peut te rendre triste avant une compétition ?
22:38Tout.
22:39Oui, tout.
22:40Mais après, je vais réussir à switcher,
22:42mais par exemple, si je fais une compétition
22:45où ça ne tourne pas forcément à ma faveur,
22:47où il y a des points, les arbitres ne vont pas forcément les voir,
22:50ou de mon côté, j'ai du mal...
22:54Des fois, je vais réussir à switcher et me dire,
22:56t'as l'air assez bon, on change, mais des fois, c'est fini.
22:58Ça va être le trou noir et vraiment, ça va être compliqué pour moi.
23:02Mais oui, ce n'est pas tout le temps comme ça, mais je sais que j'ai des...
23:05Et t'entends tes coachs sur le bord ?
23:06Oui.
23:08Qui, eux, le savent, ils te voient.
23:09Parce qu'eux, en un regard, ils savent la tête que t'as
23:11et ce qui se passe dans ta tête.
23:12Oui, c'est ça. Surtout que vraiment, je suis très expréssive du visage.
23:14Oui, bien sûr.
23:15Je montre direct, donc pour eux, c'est compliqué
23:17parce que dès que ça ne va pas trop, ça ne va pas trop.
23:22Mais en même temps, tu sais que c'est ta faiblesse ?
23:25Oui, et je travaille beaucoup sur ça, oui, énormément.
23:27Mais en même temps, ça ne se travaille que dans les conditions réelles,
23:30c'est-à-dire en compétition.
23:32Oui, c'est vrai.
23:33T'as beau le travailler à l'entraînement, une fois, on m'a expliqué,
23:34mais bon, quand t'es toute seule, t'es toute seule.
23:36Oui, mais après, je sais que ça fait quelques années
23:39que je travaille sur ça et ça va beaucoup mieux.
23:41Mais tu n'as que 21 ans.
23:42Oui, c'est vrai.
23:44Donc c'est pour ça que je pense que j'ai une très grande marge de progression.
23:46Donc ton point faible, c'est ça ? Ton point fort ?
23:49Mon point fort, c'est, je pense, la sérénité, tout le temps.
23:54De me dire, il reste deux secondes,
23:57comme à l'Open de Paris, en quart de finale,
23:59il restait trois secondes et je perdais deux, un, il me semble.
24:04Et j'ai été...
24:05T'as allé le chercher.
24:06Oui, et vraiment, tout le temps, j'ai été sereine.
24:10Il n'y a pas eu un moment où j'ai regardé mon coach et je regardais,
24:13je disais, non, ce n'est pas possible.
24:15Je l'ai regardé, j'ai fait ça comme ça.
24:17T'as liencé.
24:18Et de me dire, je suis capable de le faire.
24:20C'est magnifique, mais c'est hyper contradictoire.
24:22Parce que pourquoi, à ce jour-là, à trois secondes,
24:24tu ne t'es pas dit, qu'est-ce qui a fait que ?
24:27Je ne sais pas.
24:28Ça veut dire qu'à ce moment-là,
24:30t'as réussi à raccrocher le wagon de la confiance.
24:31Oui.
24:32Alors, tu es en train de me dire, moi, je peux être vite down.
24:35Oui.
24:36Par contre, si je ne suis pas down, imbattable.
24:38C'est vrai.
24:39C'est ça, le problème.
24:40Et techniquement, physiquement, t'as des points forts ?
24:44Tu penses que ça fait partie de tes capacités, de tes forces ?
24:47Oui.
24:48Physiquement, oui.
24:49Je pense que j'ai beaucoup de points forts physiquement
24:53et techniquement aussi.
24:54Mais après, je sais que j'ai encore une marge de progression énorme
24:56par rapport à ça,
24:57que je peux développer mon panel technique,
24:59apprendre de nouvelles techniques.
25:01Oui, vraiment.
25:03Et pourtant, t'es déjà tout là-haut.
25:04Oui.
25:06Mais c'est fou de se dire ça.
25:07Oui, c'est vrai.
25:08Tu me dis, j'ai un énorme gap,
25:10mais enfin, t'as quand même gagné la compétition.
25:12Et blessée.
25:13Oui, c'est vrai.
25:14Alors, le gros objectif...
25:15T'es quatrième mondiale aujourd'hui, je me rappelle.
25:18Le gros objectif, c'est évidemment les mondiaux, au CAIR.
25:21Ce sera en fin d'année ?
25:22Oui, en 2025.
25:23La qualification, ça passe comment ?
25:25Ça se passe par les premières ligues.
25:27Du coup, c'était la première ligue de Paris,
25:28la première ligue de Chine.
25:30Bientôt, il y a le CAIR et il y a Rabat pour finir.
25:34Les K-1.
25:35Oui, les K-1, c'est ça.
25:36Ça veut dire qu'il faut performer...
25:37En K-1.
25:38Tout le temps.
25:39Exactement, tout le temps.
25:41Tu regardes le CAIR et les mondiaux.
25:43Ce titre que tu n'as pas encore gagné,
25:45qui est l'objectif suprême.
25:48C'est ça.
25:49Déjà, la qualification, déjà.
25:51Comment ?
25:52Déjà, la qualification...
25:53Tu me dis ça, mais je ne sais pas ce qui se passe dans ta tête.
25:55Oui, c'est vrai.
25:56Tu ne vas pas pour être qualifiée, pour aller visiter Istanbul...
25:58Pardon, c'est le CAIR.
25:59Non, c'est le CAIR.
26:01Oui, mais c'est l'un des plus gros objectifs de la saison,
26:06en 2025.
26:07Est-ce que tu te sens maintenant observée par tes adversaires ?
26:09Oui.
26:10Je me sens observée depuis longtemps.
26:13Parce que ça fait longtemps,
26:14depuis deux ans, que je suis sur le circuit senior.
26:18Donc, c'est normal.
26:20Parce que même moi, j'observe mes adversaires.
26:23Donc, oui, c'est tout à fait normal.
26:25OK.
26:26Le karaté n'est plus olympique depuis Tokyo.
26:29Oui.
26:30Malheureusement, à Paris, ce n'était pas olympique.
26:33Tu regardes ça comment ? Tu te dis quoi ?
26:36Pardon, je t'interromps,
26:38mais toute ta jeune carrière,
26:40est-ce que tu rêvais d'un titre olympique ?
26:42Oui.
26:43Donc, là, on t'a enlevé ton bonbon, ton cadeau, ta sucette,
26:45tout ce que tu veux.
26:46Exactement.
26:47C'était très dur à accepter.
26:48Jusqu'à maintenant, c'est très dur à accepter
26:50parce qu'on a notre place, le karaté a sa place au JO,
26:53surtout qu'on a un champion olympique,
26:54Steven D'Acosta, en 2020,
26:56et qu'on n'a même pas eu la chance de faire les JO à Paris.
27:00Non, c'est très dur à accepter,
27:01mais on va se battre pour être en 2032, j'espère.
27:06C'est loin.
27:07En même temps, en 2032, t'auras...
27:10Ça va, 28 ?
27:11Ça va, quand même.
27:12C'est bien.
27:13Oui, ça va.
27:15C'est top, quoi.
27:16Toi, tu te dis, aujourd'hui, du haut de tes 21 ans,
27:19que ce titre de championne du monde,
27:20tu peux le gagner dès cette année au Caire ?
27:23C'est l'objectif.
27:24Vraiment, je sais que je m'entraîne tous les jours pour,
27:28et si j'obtiens la qualification cette année,
27:32je sais pourquoi je vais y aller.
27:33J'irai pour gagner.
27:34Je sais pourquoi je vais y aller au championnat du monde, seigneur.
27:36Et maman sera là.
27:37Bien sûr.
27:38Quand même.
27:39Merci mille fois d'avoir été avec nous.
27:42Bravo. Franchement, c'est génial.
27:44Merci beaucoup.
27:45Merci pour cette authenticité,
27:47cette transparence et cette fraîcheur,
27:50mais en même temps,
27:51c'est aussi ce qui peut te faire gagner ou perdre de temps en temps.
27:54Exactement. Malheureusement.
27:56Merci, Talia. Merci à vous toutes et vous tous pour votre fidélité.
27:59Et puis, je vous dis à très bientôt. Salut.