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La parole aux présidents de Fédération ! Aujourd'hui c'est Gaêl Rivière qui est l'invité de Patrick Chêne pour parler de la Fédération Française Handisport. Nouvellement élu Président, Gaël a également été titré Champion Paralympique aux Jeux de Paris 2024 en Cécifoot.

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Sport
Transcription
00:00...
00:20Bonjour à tous, merci d'être fidèles à notre émission Président.
00:24Quel est le but de Président ?
00:26C'est de vous faire connaître les personnes, les hommes, les femmes
00:30qui dirigent le sport français et les fédérations.
00:32Aujourd'hui avec nous, Gaël Rivière.
00:34Bonjour Gaël, soyez bienvenue.
00:36Vous êtes le Président de la Fédération Française en e-sport,
00:39ce depuis 2024.
00:40Vous êtes élu, c'est votre premier mandat,
00:42donc on a plein de choses à vous dire.
00:44Moi j'aimerais d'abord parler un peu de vous.
00:46Vous avez 35 ans, vous êtes originaire de La Réunion.
00:48Si je dis des bêtises, vous m'arrêtez.
00:50Et vous êtes d'abord un athlète paralympique en sessi-foot.
00:53Le sessi-foot, ça a été un des grands moments des Jeux
00:56avec cette médaille d'or au JO de Paris récemment
01:00et médaille d'argent déjà à Londres en 2012.
01:03Vous êtes chevalier de la Légion d'honneur depuis septembre 2024
01:06et en parallèle, vous êtes avocat d'affaires au barreau de Paris.
01:10Pardon, mais je me permets de vous dire que vous êtes vraiment la preuve
01:13que le handicap, on peut le dépasser lorsqu'on a vraiment de la volonté.
01:17C'est un peu ce qui vous résume, non ?
01:19En tout cas, ce qui me résume, c'est de dire que le champ des possibles
01:22est parfois plus étendu que ce qu'on pourrait imaginer.
01:25Et vous l'avez prouvé.
01:27Vous êtes élu. Pourquoi ?
01:29Ça rentre dans la logique de votre parcours de vie,
01:32de votre parcours personnel,
01:34de prendre la responsabilité de la Fédération.
01:37Comment ça s'est fait ? D'abord, quel était le parcours qui vous a amené là ?
01:40Est-ce que vous avez tout bousculé ?
01:42Pour succéder, on le rappelle quand même,
01:44à quelqu'un qui était resté pendant trois mandats,
01:47si je ne fais pas d'erreur, depuis janvier 2018.
01:50Guylaine Westelinck, que je dois mal prononcer d'ailleurs.
01:54Westelinck.
01:56Comment cette présidence s'inscrit dans votre parcours ?
02:00D'abord, j'étais déjà élu au comité directeur de la Fédération depuis 2017.
02:07J'étais déjà au contact des préoccupations de la Fédération,
02:12impliquées dans sa gouvernance.
02:14Mais pour autant, ce n'était pas un plan de carrière.
02:17Moi, mon objectif en 2024, c'était les Jeux et être performant aux Jeux.
02:22C'était l'objectif principal.
02:24D'ailleurs, on me demandait si j'allais y aller, à la présidence ou pas.
02:28Je leur disais, écoutez, on en parlera après les Jeux,
02:30parce que moi, ma priorité, l'objectif du moment...
02:34Généralement, c'est les politiques qui répondent comme ça.
02:37Oui, mais là, pour le coup, on avait un objectif.
02:40J'ai connu, vous disiez, une médaille d'argent aux Jeux de Londres
02:43et aussi une désillusion aux Jeux de Tokyo.
02:45On a fini 8e de la compétition.
02:47Et je sais que les Jeux sont extraordinaires quand on gagne.
02:50Donc, on avait quand même cette ambition-là.
02:52Mais après les Jeux, je me suis dit,
02:54quand on a eu la chance de vivre ce que j'ai vécu,
02:57c'est-à-dire une médaille d'or avec cet engouement du public incroyable,
03:01on a le devoir d'essayer de restituer ce qu'on peut.
03:04Et je me suis dit, là où je serais peut-être le moins inutile,
03:07c'est à la présidence de la Fédération.
03:09Et donc, j'ai proposé humblement un programme au club et au comité
03:14pour essayer de les convaincre que c'était une voie qui était envisageable de suivre.
03:201500 clubs affiliés, 16 comités régionaux, 88 comités départementaux.
03:25L'organisation est en place.
03:27Est-ce qu'on peut résumer en trois mots votre objectif,
03:31votre approche du développement de la Fédération française en disport ?
03:36Je crois que notre objectif, il est assez simple.
03:39C'est d'abord de s'inscrire comme une fédération inclusive.
03:42On est, je crois, la première fédération inclusive de France,
03:45de par notre histoire, de par ce qu'on propose en capacité d'inclure
03:49dans un même espace des personnes avec un handicap très différent,
03:53qui va des handicaps sensoriels au handicap physique,
03:56et des personnes qui n'ont pas de situation de handicap.
03:58Le sessi-foot en est un parfait exemple.
04:00Le gardien est valide et il est en compétition dans une même équipe
04:05avec des personnes aussi sur une situation de handicap.
04:07Donc, un sport, une fédération inclusive,
04:10dans sa capacité à faire de l'inclusion dans le sport,
04:13à amener des personnes en situation de handicap à faire du sport,
04:16et dans sa capacité à faire de l'inclusion par le sport,
04:19à utiliser le sport comme vecteur d'inclusion sociale,
04:23d'ancrage dans la cité des personnes en situation de handicap
04:26qui, parfois, sont mises à l'écart de cette cité.
04:29Et je crois que vous en avez pas mal d'exemples.
04:32Les personnes les plus représentatives des personnes en situation de handicap
04:36dans l'espace médiatique sont souvent des sportifs ou des anciens sportifs.
04:39C'est un signe que le sport peut être cette arme
04:42qui permet une plus grande inclusion.
04:44Alors, votre parcours personnel vous a-t-il aidé, si je puis dire,
04:49dans, justement, cette démarche ?
04:51Vous avez, vous, eu à passer des obstacles dus, donc, à votre handicap.
04:57Est-ce qu'aujourd'hui, votre action n'est pas encore plus globale
05:01que par rapport au sport ?
05:03Est-ce que, justement, l'inclusion, et le mot fort, mais l'inclusion,
05:07c'est par le sport, mais c'est pas simplement dans le sport ?
05:10Non, effectivement, je crois que ce qu'on a envie de proposer,
05:15ce que, moi, j'ai envie de proposer à la tête de la fédération,
05:18c'est, véritablement, de dire que nous devons, nous, fédération,
05:23assumer ce rôle de fédération ouverte et inclusive.
05:28Ouverte sur la pratique partagée, en mixité ou non.
05:32Donner le choix aux personnes en situation de handicap.
05:35Que certaines se sentent, au moment, à un moment T de leur vie,
05:38plus à l'aise en pratiquant avec des pairs,
05:41des personnes qui ont le même handicap qu'elles,
05:43parce qu'elles sont dans un rapport à leur handicap
05:45qui n'est pas encore suffisamment simple pour elles, peut-être,
05:49ou qui ne le sera jamais, peu importe.
05:51En tout cas, on leur donne cette liberté-là,
05:53de choisir comment elles veulent pratiquer.
05:55Et, également, de se dire, Handisport, ce n'est pas une fédération
05:58réservée aux personnes en situation de handicap.
06:00On a des disciplines, à part entière,
06:02dans lesquelles les personnes, qu'elles ont un handicap ou non,
06:05peuvent s'inscrire.
06:06Et je crois qu'on a vraiment cette volonté de montrer que,
06:09par le sport, de montrer par notre manière de fonctionner,
06:13qu'on est véritablement inclusif.
06:15On veut être ce modèle de l'inclusion.
06:17Inclusion, je disais, dans le sport, mais par le sport
06:20et par notre capacité à montrer comment on fait de l'inclusion.
06:24Alors, votre organisation est particulière,
06:26parce que les présidents que nous recevons ici,
06:29et le dernier en date était le président
06:31de la Fédération française de Pétanque,
06:34ils ont une démarche vis-à-vis du handi.
06:37Ils accueillent des handis.
06:39Donc, vous n'êtes pas une fédération comme les autres,
06:41j'allais dire.
06:42La fédération de football va recevoir des footballeurs.
06:44Vous, les personnes en situation de handicap,
06:46vont trouver, dans des fédérations qui sont volontaires dans ce domaine,
06:50de quoi pratiquer leur sport.
06:52Donc, comment vous managez ça, à ce côté ?
06:55Vous êtes des aiguillons pour les fédérations ?
06:58Comment ça se passe ?
06:59En réalité, nous, on propose un nombre très important de disciplines.
07:04On a 11 disciplines aux Paralympiques dont on a la délégation,
07:09une vingtaine de disciplines dont on a la délégation,
07:11en ce compris des disciplines qui ne sont pas au jeu.
07:14On propose une cinquantaine de possibilités de pratiques.
07:18Donc, on offre véritablement, avec nos plus de 1600 clubs,
07:23structures affiliées, une offre de pratiques diversifiées,
07:26une multisport, effectivement.
07:29Et on n'est pas des aiguillons de la pratique,
07:32on est dans cette logique de dire,
07:35on propose un choix aux usagers, aux pratiquants.
07:39D'accord.
07:40Sans doute que certains se retrouvent dans l'offre
07:43que peuvent reposer des fédérations unisport
07:46ou des fédérations multisport qui ne sont pas la fédération unisport,
07:50mais peut-être que, c'est notre prétention,
07:53notre ambition en même temps, c'est de se dire,
07:55on offre peut-être une capacité, une qualité,
07:58de par notre expérience, de par notre expertise,
08:00qui peut-être ne se retrouve pas ailleurs.
08:02En tout cas, nous, on dit,
08:04toutes les bonnes volontés sont à prendre,
08:07notamment celles des fédérations homologues.
08:11L'essentiel, c'est que les personnes en situation de handicap
08:14aient le choix d'aller là où ça leur conviendra le mieux.
08:18Alors, la partie la plus visible, même si on l'a compris,
08:21l'inclusion, c'est quand même le maître mot,
08:23et ça reste, j'allais dire, un objectif
08:26et une vision sociologique aussi.
08:28Il y a la compétition.
08:30Cette compétition qui vous rend tellement visible
08:33et tellement séduisant, comme on l'a vu
08:36lors des derniers Jeux paralympiques.
08:39On oublie parfois qu'il y a aussi les Jeux d'hiver.
08:42On a Milan-Cortina 2026,
08:45où on se fournait la préparation,
08:47quels sont les objectifs, est-ce qu'on peut comparer
08:50ce qui va se passer à Milan-Cortina
08:52et ce qui va se passer à Paris 2024 ?
08:54Alors comparer, forcément,
08:56les Jeux d'hiver sont d'une ampleur un peu différente
08:59de par le nombre d'athlètes engagés,
09:01notamment, de disciplines représentées.
09:03Pour autant, on a là des athlètes
09:05qui se préparent depuis de nombreuses années,
09:07certains qui ont déjà connu les joies des Jeux paralympiques,
09:10les joies de médaille.
09:12On a des athlètes emblématiques,
09:14Arthur Bochet, etc.
09:16Jordan Groison, qui est là à un moment là.
09:20Des nouveaux qui tapent un peu à la porte,
09:22les Carl Tabouret, etc.
09:24Donc on a un certain nombre d'athlètes
09:26qui se préparent, comme leurs homologues des Jeux d'été,
09:29donc qui seront performants.
09:31La France, l'équipe de France aux Jeux paralympiques,
09:34pour le moment, il n'y a que des disciplines,
09:36des athlètes de la Fédération française d'e-sport
09:38qui seront représentés aux Jeux d'hiver.
09:40On avait été classé 4e au précédent Jeux,
09:44donc une place tout à fait honorable
09:46quand on connaît l'intensité de la compétition
09:49au niveau international.
09:51Et là, l'ambition, c'est de faire entre 15 et 20 médailles.
09:55C'est une ambition assez forte,
09:58mais on se dit qu'on a consacré de l'énergie,
10:01des moyens, et surtout,
10:03nos athlètes sont de plus en plus professionnalisés
10:06dans leurs pratiques,
10:08évidemment pas dans leur manière de vivre,
10:10parce qu'on n'est pas dans un univers professionnel,
10:12mais en tout cas dans l'intensité
10:15qu'ils mettent dans leur préparation.
10:17Et on a des athlètes de qualité,
10:19donc on est confiants sur la performance
10:21de nos équipes de France.
10:22Alors, moi, j'aimerais souligner une chose quand même,
10:24j'espère que vous en êtes sensibles,
10:26c'est l'action de sport en France aussi,
10:28par rapport à cette inclusion dont on parle tellement,
10:31puisque l'émission A vos marques
10:33est présentée par Salim Ejnaini,
10:35qui est déficient visuel également.
10:37Tout à fait.
10:38Et ça contribue donc, je pense,
10:40à toute cette démarche.
10:42Alors, j'allais poser cette question un peu bateau,
10:45parce qu'on dit chaque fois que,
10:47moi je le vis depuis les années,
10:49début des années 80,
10:51avec Dominique Leglot sur Stade 2,
10:53qui avait la possibilité de mettre en avant
10:56les sports paralympiques.
10:58Mais ce regard de la société sur le handicap,
11:03à la fois par, justement,
11:05un présentateur déficient visuel sur sport en France,
11:08par l'engouement extraordinaire du public
11:11derrière les performances de Paris 2024.
11:14Est-ce que vous êtes content, satisfait,
11:17comment dire, optimiste,
11:20sur justement ce regard qui peut changer
11:23et cette inclusion qui n'est pas qu'un mot,
11:26qui est vraiment un phénomène de société capitale aujourd'hui ?
11:30Je crois que, d'abord,
11:32je suis résolument optimiste dans ma nature.
11:35On le voit à votre sourire.
11:37Les Jeux paralympiques ne vont pas contribuer
11:39à changer cet optimisme naturel.
11:41Non, j'ai la chance d'être un vieux sportif.
11:43Alors, sur le terrain, c'est un handicap,
11:45mais pour avoir un peu de recul, c'est une richesse.
11:48J'ai commencé en 2006 et je vois le chemin parcouru
11:51et il est considérable.
11:53Aujourd'hui, vous prenez l'exemple de Salim,
11:55et je crois qu'il y en a bien d'autres,
11:57et les Jeux l'ont démontré,
11:59on arrive à faire en sorte que les personnes
12:01en situation de handicap ne sont pas vues
12:03simplement d'un œil compassionnel,
12:05mais pour des compétences, pour des performances.
12:07Et le regard, il est en train de changer
12:09de ce point de vue-là.
12:12C'est l'expérience la plus prégnante
12:14que j'ai actuellement.
12:16Je pense qu'il y a beaucoup de gens
12:18qui sont venus au stade en curieux.
12:20Ils étaient venus en ayant entendu
12:22parler des Jeux, en se disant
12:24c'est super, on va voir la Tour Eiffel en face,
12:26on va découvrir ce sport qu'est le cécifoot.
12:28Ils sont venus en curieux, en se disant
12:30comment ils font pour jouer.
12:32Et au bout d'un moment, au bout de 5, 10, 15 minutes
12:34pour certains, après le premier but du premier match,
12:36on avait des supporters acharnés.
12:38Parce qu'ils avaient été entraînés
12:40par l'émotion sportive,
12:42par les performances des athlètes.
12:44Et je crois que c'est là le vrai changement.
12:46C'est votre victoire.
12:48Peut-être encore plus que la médaille d'or.
12:50La victoire, c'est qu'aujourd'hui,
12:52quand je parle de cécifoot,
12:54les gens me parlent des performances.
12:56Ils ne me demandent plus comment on joue,
12:58c'est extraordinaire.
13:00On revoit cette Tour Eiffel en fond de décor.
13:02C'est vrai que ça a tellement, tellement servi
13:04ce que j'appellerais votre cause.
13:06Et moi, j'aime beaucoup votre phrase
13:08d'avoir passé le regard compassionnel
13:10pour avoir un regard tout simple
13:12et plein de passion avec ces supporters
13:14qui agitaient ces drapeaux.
13:16C'était phénoménal.
13:18Il y a eu un nombre de spectateurs
13:20au Stade de France incroyable.
13:22Un Club France qui a été incroyable également.
13:24Donc, on a vu que cet engouement,
13:26qui n'était pas simplement un engouement
13:28où les gens se sont dit
13:30on va aller voir ces braves personnes
13:32sur son handicap pour voir ce qu'elles font.
13:34Non, on était vraiment dans un partage
13:36de l'émotion sportive.
13:38Et ça, c'est une vraie richesse.
13:40Par contre, vous le notiez,
13:42et on ne peut que le louer à cet égard,
13:44il faut l'entretenir cette flamme.
13:46C'est un élan qui peut s'éteindre
13:48aussi vite qu'il est arrivé si on ne continue pas.
13:50Alors justement, il y a une question
13:52qui me brûle les lèvres.
13:54Les Jeux paralympiques, tout le monde s'enflamme,
13:56les politiques sont là,
13:58et puis on forme un premier gouvernement
14:00et on oublie le secrétariat d'État au handicap.
14:02Comment avez-vous vécu cela ?
14:04Vous savez, je crois que j'envisage
14:06avec beaucoup de recul
14:08l'impact
14:10que peuvent avoir
14:12les lois et les discours
14:14politiques à cet égard.
14:16Ça a une importance, mais je crois que
14:18le mouvement doit être un mouvement sociétal.
14:20On voit bien que, probablement,
14:22pour changer les regards,
14:24une énième loi aurait moins fait
14:26que les Jeux paralympiques.
14:28Je crois que c'est la question
14:30de la place des personnes sur son handicap,
14:32de la place pour leurs compétences.
14:34C'est une question qui doit se poser
14:36au niveau social, au niveau du corps social
14:38et pas simplement au niveau politique.
14:40Après, évidemment, on sait
14:42la compensation, l'accessibilité, ça suppose des moyens.
14:44Et effectivement, on ne peut que regretter
14:46quand nos politiciens nous disent
14:48qu'on n'a pas de moyens,
14:50alors que peut-être, parfois,
14:52il faut juste commencer à prendre en compte
14:54ces problématiques ab initio
14:56plutôt que de venir appliquer des correctifs
14:58a posteriori.
15:00Emmanuel Rivière nous a rendu visite.
15:02Vous avez été élu pour un premier mandat en décembre dernier
15:04à la tête de la Fédération française
15:06en disport.
15:08On vous souhaite beaucoup de réussite.
15:10En tout cas, votre discours est à la hauteur
15:12de vos ambitions.
15:14Merci. Rendez-vous pour un prochain numéro
15:16de Président dans quelques jours.
15:18Avec toujours autant de plaisir. Merci.
15:30Sous-titrage Société Radio-Canada

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