Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
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00:00Merci d'être avec nous, il est 10h53, on va bien évidemment débriefer cette conférence de presse qui vient de se terminer, conférence de presse qui était à Aix-en-Provence avec Jean-Luc Blachon, procureur de la République d'Aix-en-Provence et le colonel Christophe Bettelin.
00:15Je vous présente rapidement mes invités qui sont en direct avec nous, Maître Randall Schwenderford, bonjour, merci d'être avec nous, vous êtes avocat, on vous connaît bien.
00:22Christine Kelly, bonjour, journaliste et présentatrice de Faces à l'info, Claude Butin, bonjour, vous êtes magistrat et ancien vice-président du tribunal judiciaire de Rouen et puis Mathias Leboeuf, journaliste, bonjour.
00:32Merci également d'être avec nous, on va d'abord résumer tout ce qui vient d'être dit parce que c'est très important de résumer.
00:40Il y a eu beaucoup d'informations qui ont été données, les deux principales, vous en voyez une qui s'affiche à l'écran, ce sont les vêtements et les ossements d'Émile qui ont été déplacés.
00:49C'est donc une certitude, il y a eu une intervention humaine pour déplacer les ossements et les vêtements d'Émile.
00:55Deuxième information, Émile a été victime d'un traumatisme facial violent, donc il y a des coups qu'aurait reçu Émile visiblement.
01:05Maître Randall Schwenderford, tout d'abord, est-ce qu'avec ces éléments, on peut dire clairement, Émile a été tué et victime d'un meurtre ?
01:14Alors, pas d'un meurtre, il vient d'être très clairement dit par le procureur de la République, mais on avait déjà ces informations,
01:20que manifestement c'est un coup violent qui serait à l'origine du décès d'Émile, ça peut être un coup volontaire, et là ce serait un homicide volontaire,
01:28ça peut être un coup involontaire, enfin un coup volontaire mais qui a provoqué la mort de façon non intentionnelle, non volontaire, dans lequel cas on ne serait pas dans un homicide,
01:37mais ce qui est certain c'est qu'il y a une intervention extérieure humaine, donc on est dans un processus criminel et pas dans un processus simplement accidentel.
01:47On pourrait quand même l'être aussi, puisque la nature du coup n'est pas déterminée par le procureur de la République, il ne nous dit pas si c'est un choc avec une voiture,
01:54si c'est un choc avec un coup de poing ou avec un objet, il garde les conclusions de la médecine légale pour lui,
02:00on sait simplement qu'il y a cet hématome violent au niveau de la face, dont l'origine n'est pas donnée pour l'instant,
02:07et c'est vrai qu'on sait aussi qu'il y a eu un déplacement manifestement du corps, c'est-à-dire que là aussi il y a eu une intervention humaine, on le sait pourquoi ?
02:15Parce que tout simplement les décompositions, et ça on le sait avec l'entomologie, c'est l'étude des œufs de mouche, on ne va pas revenir là-dessus, c'est très technique,
02:22qui permet de dire que le processus de décomposition du corps de ce petit garçon ne s'est pas fait de façon naturelle, mais qu'on a manifestement ôté des vêtements,
02:32et il s'est fait en dehors de ces vêtements, ce qui implique là aussi une intervention humaine. C'est tout ce qu'on peut en déduire.
02:39Donc ça veut dire aussi qu'il y a, clairement on peut le dire, je pense, quelqu'un qui a voulu cacher la mort d'Émile.
02:44À partir du moment où il y a eu un déplacement, et à partir du moment où les vêtements également ont été déplacés, c'est-à-dire que quelqu'un est intervenu pour cacher cette mort ?
02:51Alors, Jean-Marc, c'est la notion de recelle de cadavres. C'est pour ça qu'il y avait la garde à vue sur cette notion juridique, c'est-à-dire que manifestement on a déplacé le corps.
03:00Pourquoi on déplace un corps ? C'est pour le cacher, pour le soustraire aux recherches, et puis on l'a redéplacé, alors ça on le sait parce que l'entomologie permet de savoir si un corps a été isolé,
03:10par exemple d'un milieu naturel, mis au sec, puis redéplacé parce que l'évolution de l'entomologie ne se fait pas de la même façon si le corps est resté à cet endroit-là.
03:20Il y a l'enfouissement du corps, et les techniques pour apprécier l'enfouissement du corps qui sont là aussi importantes, et puis il y a eu l'apparition de cette boîte crânienne deux jours après la mise en situation sur place,
03:30qui nous a tous beaucoup surpris, ceux qui sont attentifs à cette affaire et qui sont dans la chose criminelle, c'est très peu commun.
03:37L'apparition des vêtements, petit à petit, et notamment ce qui m'a beaucoup interpellé, c'est ces baskets du petit Émile, sans lacets.
03:45Les animaux sauvages enlèvent rarement les lacets, donc c'est très singulier.
03:50Donc qu'il y ait une intervention humaine, oui, de quelle nature, c'est complexe, et qu'il y ait un déplacement du corps, oui, pour le soustraire ou aux recherches, oui,
04:00mais on ne peut pas en déduire grand-chose de plus que cela, et notamment ce qui intéresse profondément l'enquête, c'est qui ?
04:09Bien sûr.
04:10Là, il n'y a pas de réponse.
04:11Non, mais il y a une petite phrase, parce que la question a été posée, justement, de savoir si la piste intrafamiliale, et on va revenir, bien évidemment,
04:17à tout ce qui s'est passé depuis 48 heures, mais si la piste intrafamiliale était définitivement fermée, il a répondu, ce n'est pas une fermeture définitive.
04:23Donc, ça veut dire qu'ils peuvent la réouvrir.
04:26Alors, il faut être très clair, s'il y avait eu le moindre indice grave ou concordant qui aurait permis une mise en examen du grand-père, de la grand-mère,
04:34ou de toutes les personnes qui étaient placées en garde à vue, ils auraient été mis en examen.
04:39Je parle d'indice, c'est ce que dit la loi, pas de preuve.
04:41C'est vous dire si c'est large.
04:43Donc, à partir de ce moment-là, ça veut dire qu'on n'a rien dans ce dossier-là, à ce jour, permettant d'impliquer toutes les personnes qui ont été placées en garde à vue.
04:52On ne peut pas les regarder en se disant, c'est pas clair, il doit y avoir quelque chose, peut-être que ça va retomber.
04:58Manifestement, à ce stade de l'enquête, qui est très fouillé, qui est très abouti, quand même,
05:03il y a un énorme travail qui a été fait pour toute cette cellule de gendarmerie et toutes les investigations techniques,
05:08il n'y a manifestement rien permettant de les mettre en examen, mais encore plus loin, de les placer en qualité témoin assisté.
05:16C'est dire si, les civilistes diraient, il n'y a même pas un ad minicule contre ces personnes.
05:20C'est juste le cercle familial, le grand-père...
05:22Mais sachant que le cercle familial, il n'y a pas qu'eux.
05:24Et on est tout à fait d'accord.
05:26C'est juste ça.
05:27Pareil, il n'y a pas qu'eux.
05:28Mais par contre, ce qu'il est difficile de conceptualiser, par exemple, comme dans l'affaire Lina,
05:33c'est l'intervention d'un tiers totalement extérieur à cette zone géographique.
05:40Ça, ça paraît peu probable.
05:42– Alors, il est quasiment 11h en direct sur CNews.
05:44On va faire un point précis à nouveau sur ce qui s'est passé
05:48et sur ce qui a été révélé dans cette conférence de presse.
05:51On va retrouver, devant le tribunal judiciaire d'Aix-en-Provence,
05:54l'envoyé spécial de CNews, Laure Parra.
05:56Laure, comment résumer, en reprenant du début peut-être,
06:00tout ce qui a été annoncé dans cette conférence de presse,
06:02où on a quand même appris beaucoup de choses ?
06:07– Effectivement.
06:08Déjà, il y a eu un point sur tout le travail qui avait été effectué
06:11depuis la découverte du crâne du petit Émile.
06:14On a appris lors de cette conférence de presse qu'il y a eu 3 141 signalements,
06:18287 auditions de témoins, 27 véhicules expertisés,
06:2250 perquisitions judiciaires et 55 millions de données de communication
06:28ont été étudiées et sont en cours encore d'expertise.
06:31Vous en parliez, Jean-Marc, parce qu'évidemment,
06:33ce sont les informations les plus importantes.
06:35Le procureur de la République a confirmé que les vêtements
06:38et les ossements avaient été transportés,
06:40que le corps ne s'était pas décomposé dans la forêt
06:43et que sur le crâne du petit Émile, il y avait, je cite le procureur,
06:47des stigmates anatomiques évocateurs d'un traumatisme violent.
06:50Et c'est sur ces éléments-là que la qualification de cette garde à vue
06:55comme homicide volontaire et recel de cas graves a été retenue
07:00par le juge d'instruction.
07:02Alors, il a confirmé que les 4 personnes qui avaient été entendues
07:05ont été libérées, qu'il n'y a pas eu de charges contre elles.
07:09En revanche, il a bien précisé et voulait évoquer également
07:13qu'ils ont approfondi la piste intrafamiliale.
07:16Mais à cette heure, cette piste-là n'est pas écartée.
07:19– Merci beaucoup, Laure Parra, en direct du tribunal judiciaire d'Aix-en-Provence
07:22pour faire ce point à 11 heures sur tout ce qui a été dit.
07:25On va continuer, bien évidemment, cette édition spéciale.
07:27Claude Butin, vous êtes magistrat.
07:29C'est intéressant de comprendre comment les choses se sont passées.
07:32On a vu là deux personnes, en tout cas, qui ont été montrées du doigt,
07:35c'est le grand-père et la grand-mère,
07:37même si ensuite, il y a leurs deux enfants également
07:39qui ont été placés en garde à vue.
07:41Pourquoi une garde à vue ? Une garde à vue, ça veut dire quoi ?
07:44– Alors ça, c'est la bonne question.
07:46La question essentielle.
07:47Pour moi, je ne me prononcerai pas sur les faits de fond,
07:50sur les arguments, sur les preuves, etc.
07:52J'ai entendu, maître, vous avez été très précis.
07:54Moi, je ne m'avancerai pas sur ce fond là.
07:56Mais je peux me placer, effectivement, sur la nécessité d'un placement en garde à vue.
07:59Qu'est-ce que c'est qu'une garde à vue ?
08:01C'est une mesure attentatoire à la liberté.
08:04Elle est décidée par qui ?
08:05D'après le code de procédure pénale, c'est soit l'OPJ, soit le…
08:09– L'officier de police judiciaire.
08:10– L'officier de police judiciaire, soit le procureur de la République.
08:13Et c'est là que ça coince.
08:14Parce que tout ce qui concerne les libertés,
08:16normalement, ça devrait être décidé par un juge.
08:18Un juge du siège.
08:19Il ne faut pas confondre le parquet, le procureur,
08:22qui est le chef d'orchestre de l'enquête.
08:24On est toujours au stade de l'enquête, à ce stade.
08:26À ma connaissance, il n'y a toujours pas de juge.
08:28– Mais ça, j'ai envie de dire, c'est la cuisine interne.
08:30Moi, ce qui m'intéresse, c'est de savoir…
08:32– C'est les juges.
08:33– Ce qui m'intéresse…
08:35– Sur commission Rogatou.
08:36– Claude Butin, ce qui m'intéresse, c'est de comprendre,
08:40quand on les a placés en garde à vue,
08:42est-ce que ça voulait dire qu'on avait des éléments contre eux ?
08:44– C'est très simple à garder à vue.
08:46C'est aussi un moyen de pression, j'ai l'impression.
08:48– Mais est-ce que ça voulait dire qu'on avait des éléments contre eux ?
08:49– Bien sûr, qu'on avait suffisamment d'éléments pour les…
08:51– Donc ça veut dire qu'ils ont été soupçonnés ?
08:52– Jean-Marc, c'est la présomption d'innocence, on en parle beaucoup.
08:54Mais la présomption d'innocence, c'est la bouteille
08:56à moitié vide, à moitié pleine.
08:58Mais il y a suffisamment dans la bouteille pour penser
09:00qu'il y a eu des soupçons de culpabilité.
09:03– Donc ça veut dire que les enquêteurs avaient des éléments contre eux ?
09:05– Bien sûr, je pense, oui.
09:07Je n'ai pas accès au dossier, mais je pense qu'ils avaient des éléments contre eux.
09:09– En général, c'est pour ça qu'on place quelqu'un en garde à vue ?
09:11– Sinon, aucun intérêt.
09:13Sinon, c'est un moyen de pression sur les gens.
09:15D'ailleurs, la garde à vue est souvent dévoyée par les policiers,
09:18parce qu'il faut le dire.
09:20On place en garde à vue des gens dans des familles,
09:23dans des endroits différents, j'ai cru comprendre
09:25que là, il y en a qui étaient placés à excédent, etc.
09:27Bon, ça fait partie de…
09:29Moi, ce qui me choque surtout,
09:31c'est qu'on ait placé 4 personnes d'une même famille en garde à vue,
09:35sinon qu'on avait des éléments suffisants pour les placer en garde à vue,
09:39et qu'en fin de compte, au bout de 48 heures,
09:42puisque la garde à vue a été prolongée, on les relâche.
09:45– Alors, explique-moi encore, pour bien comprendre.
09:47La garde à vue, normalement, c'est 24 heures renouvelables.
09:50– Renouvelables, oui.
09:51– Donc, au bout de 24 heures, s'ils ont renouvelé la garde à vue,
09:54est-ce que ça veut dire qu'ils étaient sur des pistes ?
09:56– On peut le penser, mais on n'a pas…
09:58On peut le penser, c'est ça qui me choque un peu,
10:00parce que 24 plus 24, ça fait 48 heures de garde à vue, c'est long.
10:04Vous savez, 48 heures dans une cellule en garde à vue, c'est long.
10:09Il y a les grands-pères, le grand-père, la grand-mère, les oncles, les tantes,
10:13on n'a pas accès au dossier.
10:15Donc, je suppose que les policiers, enfin les gendarmes,
10:18avaient des éléments suffisants pour prolonger,
10:21mais bon, on est dans l'expectative.
10:23Moi, je ne me prononcerai pas sur le fond.
10:25– Non, mais on essaie de comprendre.
10:27Moi, ce qui m'intéresse de comprendre,
10:28c'est quand on place ces quatre personnes en garde à vue,
10:30ça veut dire qu'on a des éléments,
10:32ça veut dire qu'on a des éléments qui laissent penser
10:34que ce sont eux qui, d'une façon ou d'une autre,
10:36sont intervenus dans la mort d'Émile.
10:38On est d'accord ?
10:39– Moi, je pense que…
10:40Alors, il ressort de la compétence même du procureur et de l'OPJ,
10:44enfin de l'officier de police judiciaire,
10:46de placer les gens en garde à vue.
10:47Moi, ce que je déplore, c'est qu'on devrait réfléchir à l'autorité.
10:53À mon avis, ce n'est qu'un juge qui peut décider s'agissant d'une…
10:57– Ce qui ne change rien sur le fait qu'on les ait soupçonnés…
11:00– … d'une meurtre attentatoire à l'opinion.
11:02– Juste une question également.
11:03Est-ce qu'on peut imaginer qu'ils voulaient des aveux ?
11:08Est-ce qu'on peut imaginer que les enquêteurs voulaient des aveux,
11:11qu'ils n'ont pas eu ces aveux, donc du coup, ils les relâchent,
11:15ils vont les mettre sur écoute et ils vont voir ce qui se passe ?
11:18Est-ce que là, c'est un film que je fais ou c'est possible ?
11:21– Jean-Marc, pour éclairer déjà, on ne place pas n'importe qui en garde à vue.
11:24Si vous n'avez rien fait, n'êtes soupçonné de rien,
11:26on ne vous place pas en garde à vue.
11:27On ne serait plus en démocratie, on serait en dictature totale.
11:30Il n'y a pas de lettres de cachet en France.
11:32Si on est placé en garde à vue, c'est qu'on est soupçonné.
11:34Mais on peut être soupçonné sur pas grand-chose.
11:36Par exemple, des déclarations qui ne sont pas concordantes
11:38avec des études de géolocalisation ou de téléphonie.
11:41Et il faut vérifier les choses.
11:43La garde à vue n'implique aucune culpabilité.
11:45La garde à vue n'implique pas non plus des indices graves ou concordants.
11:48Donc ils ont été soupçonnés.
11:50Les soupçons ont été levés par la garde à vue.
11:52– Pour être soupçonné, il faut des éléments.
11:54– Il y a des éléments, mais ces éléments ne sont pas des preuves.
11:56C'est ça qu'il faut comprendre.
11:57Ces éléments sont des soupçons.
11:59Soupçonné, soupçon, parce qu'on a des petits indices
12:02qui peuvent permettre de penser que peut-être
12:04ces personnes-là pourraient être impliquées
12:06ou ne disent pas toute la vérité dans leur déclaration.
12:08Il faut le vérifier.
12:10Mais on ne fait pas une garde à vue pour vérifier,
12:11on fait une garde à vue parce qu'on est soupçonné.
12:13Et ensuite on vérifie.
12:14– Donc ça veut dire qu'ils étaient soupçonnés, clairement.
12:16On ne peut pas placer en garde à vue une personne qui n'est soupçonnée de rien
12:19juste pour vérifier son emploi du temps en disant on verra bien.
12:22Sinon on ne serait plus en démocratie.
12:24Seules les personnes soupçonnées sont placées en garde à vue.
12:26Attention, la garde à vue ne préjuge de rien.
12:2848 heures c'est très long.
12:30Effectivement, les enquêteurs manifestement n'ont pas d'éléments
12:34suffisants pour impliquer aucune des personnes placées en garde à vue
12:39et ont dû rechercher des aveux.
12:41C'est le travail.
12:42On a l'impression qu'il ne faut surtout pas en parler.
12:44– Oui, on ne garde pas 48 heures des gens en garde à vue
12:46juste pour faire des vérifications.
12:47– Enfin, ça fait pchit quand même à la fin.
12:49– Ça fait pchit, ça fait partie de l'enquête.
12:51Ça a le mérite de dire qu'à la fin de cette garde à vue,
12:53ces personnes qui ont été placées, dont notamment le grand-père
12:55pointé du doigt depuis le début de cette affaire-là,
12:57il n'y a aucun élément contre lui.
12:59En tout cas, il n'y a pas d'élément qui permette, au nom de la loi,
13:01de le présenter à un juge d'instruction et de le mettre en examen,
13:04dont acte, et il faut en tirer les conséquences.
13:06C'est-à-dire que cette personne aujourd'hui n'est impliquée en rien
13:09dans la disparition du petit Emile.
13:11Et simplement, l'enquête continue.
13:15C'est ça qu'il faut entendre et comprendre.
13:17Mais ce n'est pas une enquête qui commence,
13:19c'est une enquête très aboutie aujourd'hui.
13:21– Alors moi, attendez, moi je voudrais peut-être vous donner
13:23un élément qui est peut-être, on met du conditionnel à tout ça,
13:27qui est peut-être celui qui a fait que le grand-père
13:29a été placé en garde à vue, c'est les informations
13:31qui étaient sorties concernant le passé du grand-père.
13:33Ce sont ces informations qui peuvent être un des éléments
13:37qui font qu'il a été soupçonné.
13:39On va regarder ce qui était sorti sur le passé du grand-père
13:43qui était soupçonné de violences,
13:45soupçonné simplement parce qu'il n'y avait même pas eu
13:47de procès là-dessus, mais il était soupçonné
13:49de violences dans son passé, regardez.
13:51– Une piste qui aurait intéressé les gendarmes
13:54dès les premiers jours de l'enquête.
13:56Le passé de Philippe Fay, le grand-père maternel du petit Emile,
14:00a de quoi soulever quelques questions.
14:02Le Parisien révèle que l'homme de 58 ans
14:04aurait appartenu dans les années 90
14:06à la communauté traditionnaliste de Riomont,
14:09dans le Pas-de-Calais, où il travaillait
14:11comme encadrant au sein de l'internat.
14:13D'anciens pensionnaires se souviennent d'un homme autoritaire.
14:16– Vêtu d'une robe de bure et chaussée de Rangers à bout coquet,
14:19il est chargé de faire régner la discipline à l'internat.
14:22Philippe Fay pouvait infliger des tartes mémorables.
14:25– Entre 2014 et 2017, toujours selon le Parisien,
14:28plusieurs plaintes sont déposées par des anciens élèves
14:31qui dénoncent des faits de maltraitance.
14:33Le grand-père d'Emile est entendu en 2018
14:36sous le statut de témoin assisté
14:38et reconnaît seulement des punitions un peu sévères sur les enfants.
14:42– Maître, est-ce que ça peut être ça,
14:44l'élément qui fait que le grand-père a été soupçonné ?
14:46– Ça me paraît fantaisiste, parce que ce dont on parle là,
14:50quand on remonte dans les années 70-80,
14:53même, bon, 90 c'était fini,
14:55mais les punitions corporelles dans le milieu scolaire existaient,
14:58dans les internats existaient,
15:00mettre une gifle à un élève n'avait rien d'anormal,
15:03ou un coup de pied aux fesses n'avait rien d'anormal,
15:05on ne parle pas de plus que ça.
15:06Parler de maltraitance et de quelqu'un de violent dans ce contexte-là,
15:09peut-être dans l'époque où nous vivons, pourquoi pas ?
15:12Et qu'est-ce que ça a à voir comme lien avec un passage à l'acte criminel ?
15:15Je rappelle que dans la plupart des affaires criminelles,
15:17les passages à l'acte sont faits par des personnes
15:19qui n'ont pas d'antécédent,
15:20qui ne sont pas non plus réputées ou connues pour être violentes
15:23et qui surprennent tout le monde.
15:25Et très souvent les gens disent,
15:26enfin, on ne s'y attendait pas,
15:28elle était formidable, il était formidable,
15:30extrêmement doux, extrêmement gentil,
15:32et puis un jour c'est l'explosion de violence.
15:34Non, je ne pense pas que ce soit un élément sérieux
15:37pour soupçonner quelqu'un d'un passage à l'acte criminel.
15:40Christine Kelly, vous avez passé une journée, vous, dans cette famille,
15:43vous nous l'avez raconté hier en direct,
15:45dans cette émission, vous avez passé une journée avec le grand-père,
15:47la grand-mère et les enfants.
15:49Est-ce que quand vous aviez appris qu'il était en garde à vue,
15:52ça avait été un choc pour vous par rapport à la personne que vous avez rencontrée ?
15:56Ça a été un choc par rapport à la personne que j'ai rencontrée, effectivement.
15:59Je vous le disais hier que j'ai rencontré une famille agréable,
16:03polie, souriante,
16:05vraiment totalement à l'inverse de ce qu'on peut lire dans les médias.
16:10Et je vous disais aussi que ça ne peut préjuger de rien.
16:13La preuve.
16:14La preuve, voilà.
16:15J'ai passé toute la journée avec eux,
16:18on a parlé de tout, de tous les sujets.
16:22Je ne l'ai jamais évoqué dans la presse,
16:24je n'ai jamais trahi la confiance qu'ils m'ont faite ce jour-là,
16:28et je ne dirai pas non plus tout ce qu'ils m'ont raconté,
16:32mais j'ai vu une famille sous le poids,
16:35sous le poids d'une grande souffrance,
16:38d'une grande souffrance de la disparition de l'enfant,
16:41mais d'une grande souffrance aussi de ce poids médiatique,
16:45le rôle des médias, le récit médiatique.
16:48Et ce que dit monsieur, c'est la première fois que j'entends, par exemple,
16:51quelqu'un dire que, par exemple, ce qui s'est passé à Riomont,
16:54ça peut, à l'époque, c'était un peu comme ça,
16:57c'était dans un institut parti.
16:58Aucun média ne le dit.
17:00Donc il y a une certaine culpabilité qui s'est montée
17:04dans les médias directement contre eux,
17:06dont j'ai pu palper la souffrance, en tout cas,
17:09à l'intérieur de la famille, sans trahir ce qui m'a été raconté.
17:13Mathias Leboeuf, vous êtes journaliste,
17:15vous êtes philosophe également,
17:17mais moi j'imagine ce qui se passe dans cette famille aujourd'hui.
17:20Vous imaginez, pendant 48 heures,
17:22pendant 48 heures, c'est long 48 heures,
17:24pendant 48 heures, les parents d'Émile
17:26ont pu penser que le grand-père et la grand-mère maternelle
17:30étaient les assassins.
17:32Parce que c'est ça, en fait.
17:33C'est vrai qu'il y a la présomption d'innocence, etc.,
17:35mais vous vous rendez compte,
17:36ils ont quand même été placés en garde à vue,
17:39le grand-père, la grand-mère,
17:40et donc forcément, tout le monde, y compris dans les médias,
17:43certains se sont laissés un peu aller,
17:45quand on regarde un peu les chaînes,
17:46le grand-père, il était déjà coupable, il était déjà condamné,
17:48surtout qu'il était catholique, mon Dieu, quelle horreur !
17:50On y reviendra tout à l'heure.
17:53Mais, Mathias, dans la famille, c'est une explosion, ce qui s'est passé.
17:58Parce que ça laisse des traces, une garde à vue.
18:00Il est certain que, effectivement,
18:03cette garde à vue qui arrive tardivement,
18:06moi, ce qui me frappe, c'est que, déjà,
18:08c'est effectivement extrêmement violent,
18:11et puis ça ajoute du mystère au mystère,
18:13parce que 48 heures de garde à vue,
18:15après toutes les investigations qu'il y a eues,
18:17tout le monde s'est dit, et moi le premier,
18:19bon, il va y avoir un dénouement, il y a quelque chose,
18:21ils ont quelque chose de tangible,
18:25et finalement, la montagne accouche d'une souris,
18:28alors, effectivement, il y a toutes les gloses...
18:30– Mais la seule chose, pardon, excusez-moi,
18:32mais la seule chose, c'est qu'on dit,
18:33la montagne accouche d'une souris, c'est terminé.
18:35Mais je pense que, pour ces gens-là, dans leur cas,
18:37dans la famille, c'est pas terminé,
18:40et ça ne s'effacera jamais, jamais.
18:44– Vous savez, cette histoire, c'est à la fois un fait divers,
18:50et ça passionne les gens en tant que tel,
18:53mais c'est aussi quelque chose qui est un peu immémorial,
18:56c'est les Atrides, en fait,
18:57c'est-à-dire que ça reconvoque un schéma qui est tragique,
19:00qui est quasiment mythique et mythologique,
19:03la famille des Atrides, qui était une famille mythologique grecque,
19:06qui était déchirée par des parricides, des infanticides également,
19:09et on est dans ce schéma-là,
19:11c'est-à-dire qu'on est…
19:13C'est pour ça que ça m'intéresse d'ailleurs, et que ça passionne,
19:16c'est-à-dire qu'il y a comme un schéma immémorial, intrafamilial,
19:20qui, bien évidemment, va laisser des traces et va déchirer cette famille.
19:24– C'est terrible, c'est terrible.
19:26Il est 11h13, on va faire un nouveau point, justement,
19:29sur les informations que l'on a, on retrouve Juliette Sadat,
19:31journaliste police-justice de CNews,
19:33bonjour Juliette, depuis hier,
19:36il y a eu ce renouvellement de la garde à vue hier matin,
19:39et puis les choses se sont accélérées ce matin,
19:41est-ce qu'on peut faire un point, justement,
19:43autour de cette garde à vue, et ce qu'il en est sorti ?
19:48– Les gardes à vue ont été terminées, ont été levées ce matin,
19:544 gardes à vue, les 4 gardes à vue ont été relâchés,
19:58sans poursuite aucune,
20:00ça c'est parce qu'en fait aucun élément probant
20:04n'ont permis leur confrontation et leur mise en difficulté
20:08pendant les auditions,
20:09donc il n'y avait aucun élément qui ont permis
20:14à ce que ces gardes à vue restent entre les mains de la justice,
20:17c'est-à-dire être déférés,
20:19présenter à un juge d'instruction qui les aurait mis en examen,
20:23ça veut dire, et ça le procureur l'a bien précisé,
20:27c'est que pas d'élément,
20:29mais la piste intrafamiliale n'est pas encore totalement refermée,
20:36les investigations se poursuivent, l'enquête continue,
20:40le procureur de la République était obligé de s'exprimer,
20:43c'était sa deuxième conférence de presse depuis ces 20 mois d'enquête,
20:47donc évidemment qu'on attendait beaucoup,
20:50il a d'ailleurs rendu compte de toutes les enquêtes
20:52et toutes les investigations qui avaient été faites
20:55durant ces 20 mois,
20:56dès le lendemain de la disparition du petit Émile,
21:00et ces gardes à vue, il l'a surtout précisé,
21:02elles étaient prévues dès le début de l'enquête,
21:08le grand-père en l'occurrence devait être gardé à vue
21:12dès le premier trimestre 2024,
21:16cette garde à vue avait été ajournée
21:18suite aux découvertes des ossements et des vêtements du petit Émile,
21:23mais c'était des gardes à vue qui s'inscrivaient
21:25dans le déroulé normal de cette enquête de disparition inquiétante.
21:30Merci beaucoup Julien Tzadat,
21:31journaliste, police, justice, AC News,
21:32maître Randall Schwerderfer,
21:33ces gardes à vue étaient prévus depuis longtemps,
21:36mais je croyais que les gardes à vue,
21:37ça n'a intervenu qu'à partir du moment
21:38où on avait des indices et on avait des éléments.
21:40Oui, mais c'est vrai que de toute façon,
21:42on peut procéder comme ça,
21:44il n'y a pas de contrôle particulier,
21:46on décide d'une garde à vue,
21:47même s'il n'y a pas forcément beaucoup d'éléments,
21:49voire même s'il n'y a aucun élément,
21:51ça peut parfois être un coup de poker la garde à vue,
21:53en se disant, on verra bien,
21:55si on parvient à obtenir quelque chose,
21:58La garde à vue peut être motivée
22:00par juste le fait de vouloir faire un coup de poker
22:02et de mettre les sujets sous pression ?
22:04Mais vous savez, des fois on le voit,
22:05il y a des gens qui sont placés en garde à vue,
22:07on va voir le procureur de la République
22:09en disant, enfin, il n'y a rien,
22:10comment vous...
22:11Ecoutez, c'est décidé, c'est comme ça,
22:13on estime qu'il y a suffisamment d'indices
22:15pour placer en garde à vue,
22:16même s'il n'y a rien,
22:17on peut placer en garde à vue,
22:18il n'y a pas de contrôle à ce moment-là,
22:19on ne peut pas faire annuler une garde à vue
22:20pendant qu'elle est en cours,
22:21donc on peut la faire.
22:22Et on peut placer, c'est vrai,
22:27si on est soupçonné,
22:28c'est qu'il n'y a pas de fumée sans feu,
22:29c'est ce fameux adage populaire,
22:30ce n'est pas forcément vrai,
22:32loin de là, la preuve.
22:33Je crois qu'il faut quand même dire que là,
22:34c'est vrai qu'on place en garde à vue,
22:36on ne sait pas ce qu'il y a,
22:37mais manifestement, il n'y a pas grand-chose,
22:39et in fine,
22:40on ne présente pas un juge d'instruction,
22:41mais il faut le dire,
22:42parce qu'il n'y a rien.
22:43C'est ça.
22:44C'est-à-dire qu'il n'y a même pas eu de présentation,
22:45ça c'est important.
22:46Mais oui, c'est ça.
22:47S'il y a ça,
22:49ils sont placés en qualité de témoins assistés,
22:51s'il y a ça,
22:52ils sont mis en examen,
22:53s'il y a ça,
22:54il n'y a rien.
22:55C'est très rare qu'une garde à vue,
22:57dans le cadre d'une instruction
22:58pour des personnes soupçonnées,
22:59quand on va au bout des 48 heures,
23:01se finisse,
23:02c'est exceptionnel,
23:03sans présentation au magistrat instructeur.
23:05Exactement,
23:06c'est vraiment qu'il n'y a rien.
23:07Que dit un magistrat pour vous,
23:09ça veut vraiment dire qu'il n'y a absolument rien,
23:11rien dans le dossier,
23:12s'il n'y a même pas de présentation,
23:13effectivement, à un juge.
23:14C'est pour ça qu'on parlait,
23:15c'est difficile
23:16d'émettre des hypothèses.
23:18Mais la logique,
23:19c'est qu'il n'y a rien.
23:20Autrement,
23:21il y aurait eu au moins une présentation
23:22devant un juge.
23:23C'est ça.
23:24Devant un magistrat.
23:25C'est le procureur
23:26qui est le chef d'orchestre de tout ça.
23:28Il faudrait que,
23:29vraiment,
23:30on s'interroge
23:31sur la fonction même
23:32du procureur
23:33qui est chef de la police.
23:35Le juge n'est pas saisi,
23:36il ne faut pas confondre,
23:37beaucoup de gens confondent,
23:38le parquet,
23:39mais un magistrat du siège,
23:40c'est celui qui apprécie
23:41et qui décide.
23:42Et le juge,
23:43c'est le gardien des libertés.
23:44Moi,
23:45je pense qu'on devrait réfléchir
23:47à une réforme
23:49qui consisterait
23:50à donner aux juges
23:52la compétence
23:53pour le placement
23:54et la prolongation
23:55des gardes à vue.
23:56Première chose.
23:57Moi,
23:58cette affaire m'en rappelle une autre
23:59parce que je suis d'une génération,
24:00l'affaire du petit Grigor.
24:01À partir du moment
24:03où les médias commencent
24:05à mettre le doigt,
24:06là où ça fait mal,
24:08il s'agit d'un enfant,
24:09à peu près le même âge.
24:11Moi, j'ai bien connu cette affaire,
24:12j'ai même connu le juge.
24:13On y reviendra tout à l'heure
24:14parce qu'en plus,
24:15j'ai sorti des images de l'époque,
24:16justement,
24:17parce que ça m'a interpellé,
24:18ça m'a fait penser à ça.
24:19On en parlera un peu plus tard.
24:20Christine Kelly.
24:21Oui, je veux revenir sur le fait
24:22qu'effectivement,
24:23j'ai passé une journée avec la famille,
24:24mais je me mets juste
24:25à la place de la famille.
24:26Imaginons un seul instant,
24:2820 mois,
24:29où déjà,
24:30vous avez perdu
24:31votre fils
24:32ou votre petit-fils,
24:33que vous avez des enfants.
24:35Le dernier enfant,
24:36par exemple,
24:37du grand-père,
24:38celui qu'on appelle le grand-père,
24:39il a 9-10 ans,
24:40son dernier enfant.
24:41Il a son papa
24:42et sa maman
24:43qui étaient en garde à vue
24:44pendant 48 heures.
24:45Imaginez cet enfant
24:46de 9-10 ans
24:47plus ses autres frères et soeurs
24:48qui sont là sans les parents
24:49et qui vivent depuis 20 mois
24:51avec cette culpabilité,
24:53cette pression médiatique.
24:54Ce soupçon.
24:55Il faut dire les choses,
24:56ce soupçon.
24:57Ce soupçon,
24:58cette pression médiatique,
24:59le regard des uns et des autres.
25:01Ce grand-père
25:02qui est kinésithérapeute,
25:03qui vit,
25:04a-t-il encore des clients ?
25:06Lui fait-on encore confiance ?
25:08Il est le seul à subvenir
25:09aux besoins de la famille.
25:10Imaginons toute cette pression
25:11et imaginons toute cette famille,
25:12comment elle souffre
25:14depuis 20 mois,
25:15comment ils parlent entre eux,
25:16comment ils se regardent entre eux
25:17et comment,
25:18quelque part,
25:19avec cette incrimination
25:20pour homicide volontaire
25:21et recelle de cadavres,
25:23comment on a encore fait voulu,
25:25entre parenthèses,
25:26je me mets entre guillemets,
25:27faire exploser
25:28cette famille de l'intérieur.
25:30Comment fait-il pour tenir ?
25:31Comment fait-elle pour tenir ?
25:33Et comment arriver
25:34à garder la cohésion dans la famille ?
25:37Et je peux vous dire que si,
25:38jusqu'à aujourd'hui,
25:39ils sont arrivés,
25:40ils sont arrivés à la garde à vue,
25:42mais il y a eu beaucoup d'étapes avant.
25:44Certainement,
25:45comme a dit le procureur,
25:47des comportementalistes,
25:49des auditions des enfants,
25:50les uns après les autres,
25:51comment vous vivez au quotidien,
25:53comment sont vos parents.
25:54Je veux dire,
25:55ça c'est une petite partie
25:57de 20 mois d'enquête.
25:58Donc la souffrance
25:59à l'intérieur de la famille
26:00est terrible
26:01et d'autant plus
26:03ce qui s'est passé
26:04avec ces dernières 48.
26:05Justement,
26:06on va rester sur l'aspect psychologique
26:07de ces gardes à vue.
26:08On n'est qu'avec Laura Lebar
26:09qui est psychanalyste.
26:10Bonjour Laura.
26:11Merci d'être en direct avec tout.
26:12On le disait,
26:13en fait,
26:14c'est une déflagration
26:15ces gardes à vue dans cette famille
26:16parce que pendant 48 heures,
26:17après on peut tourner,
26:18oui,
26:19il y a la présomption d'innocence,
26:20etc.
26:21Mais on peut tourner
26:22pendant deux heures
26:23autour des choses.
26:24Il y a la réalité.
26:25La réalité,
26:26c'est qu'on a cru
26:27qu'ils étaient coupables
26:28pendant 48 heures.
26:29Voilà.
26:30Et dans cette famille,
26:31je le disais tout à l'heure,
26:32où il y a quand même
26:33un petit garçon
26:34de deux ans et demi
26:35qui est mort,
26:36ce qui est un traumatisme terrible,
26:37on voit que les grands-parents
26:38sont soupçonnés.
26:39C'est terrible.
26:40Alors,
26:41ce qui est très, très difficile,
26:42il y a plein de choses
26:43dans cette affaire,
26:44mais je pense que ce qui est très dur
26:45est ce qu'il faut entendre.
26:46Il y a quatre personnes
26:47de la famille
26:48qui sont mises en garde à vue.
26:49Pas uniquement le grand-père,
26:50on se concentre sur les grands-parents,
26:51mais finalement,
26:52il y a quatre personnes interpellées.
26:53Dans une famille
26:54où on a dix enfants,
26:55quoi qu'il arrive,
26:56ça va forcément laisser des séquelles
26:57et des doutes certainement
26:58dans la fratrie.
26:59On parle beaucoup
27:00en ce moment
27:01de la série adolescent
27:02et on voit très bien
27:03dans cette série
27:04que finalement,
27:05on a un papa
27:06qui va être
27:07assez autoritaire
27:08et le petit,
27:09en fait,
27:10le fils,
27:11va finalement tuer.
27:12Le père va reconnaître ça
27:13sur sa frustration à la fin
27:14parce qu'il aura eu cette image-là.
27:15Et donc,
27:16il y a deux dangers
27:17dans cette histoire.
27:18Le premier danger,
27:19c'est qu'on est stigmatisation.
27:20Effectivement,
27:21malheureusement,
27:22quand on interpelle quelqu'un
27:23surtout pour homicide,
27:24c'est très difficile
27:25de laver les soupçons
27:26au niveau des rumeurs,
27:27surtout dans un huis clos,
27:28pareil,
27:29dans un village
27:30où finalement,
27:31il n'y a pas d'anonymat.
27:32La deuxième des choses,
27:33on entend
27:34que la piste intrafamiliale
27:35n'est pas complètement fermée.
27:36Et là aussi,
27:37ça va laisser,
27:38en fait,
27:39en suspens,
27:40plein de choses.
27:41Mais il n'y a pas que le grand-père
27:42ou que la grand-mère.
27:43Il faut quand même rappeler
27:44qu'il y a dix enfants.
27:45Donc,
27:46on est quand même
27:47dans une grande famille.
27:48Et il faut vraiment
27:49prendre en considération
27:50les séquelles
27:51que ça va laisser
27:52sur les autres.
27:53Et ce que disait l'avocat
27:54tout à l'heure
27:55était intéressant.
27:56Finalement,
27:57c'est les personnes
27:58desquelles on s'attend le moins
27:59qui commettent des homicides.
28:00Et peut-être qu'il faut aller
28:01plutôt regarder vers les personnes
28:02qu'on n'aurait peut-être
28:03pas soupçonnées
28:04que les personnes
28:05qui commettent des homicides
28:06comme ça en front line.
28:07Si on a mis
28:08deux enfants
28:09également
28:10en garde à vue,
28:11ça c'est
28:12Maître Chandlerfer,
28:13peut-être je vous reprends
28:14dans un instant,
28:15Laura,
28:16mais si on a mis
28:17deux enfants
28:18et ces deux enfants
28:19en garde à vue,
28:20c'est-à-dire qu'on avait
28:21aussi des soupçons
28:22sur eux quand même ?
28:23Naturellement.
28:24On n'a pas mis tout le monde
28:25en garde à vue.
28:26Oui, c'est pour ça.
28:27Donc,
28:28on a ciblé,
28:29et j'ai peur
28:30qu'on ait ciblé
28:31en utilisant
28:32un peu trop
28:33les profils psychologiques.
28:34C'est ce qu'on appelle
28:35molles,
28:36puisqu'elles sont totalement inexactes.
28:37Et surtout,
28:38la psychologie
28:39n'est pas du tout
28:40scientifique.
28:41Elle ne repose pas
28:42sur des travaux scientifiques.
28:43Elle repose sur
28:44des appréciations
28:45très subjectives,
28:46parfois très fines,
28:47mais très subjectives.
28:48Et là,
28:49j'ai peur que,
28:50et je rejoins Mme Kelly,
28:51j'ai peur qu'on ait dressé
28:52un portrait robot
28:53un peu idéal
28:54de celui
28:55qui aurait pu
28:56passer à l'acte criminel
28:57et que le grand-père,
28:58parce qu'effectivement
28:59il est d'une génération
29:00qu'on a connue,
29:01parce qu'il n'est pas
29:02d'un comportement
29:03aujourd'hui
29:04qui serait acceptable,
29:05notamment
29:06dans l'éducation,
29:07parce qu'il est effectivement
29:08très droit
29:09dans ses bottes,
29:10dans la voie religieuse
29:11qu'il a choisie,
29:12etc.
29:13Sachant que
29:14c'est vrai qu'on est choqué
29:15dès qu'on entend dire
29:16que quelqu'un
29:17est catholique,
29:18pratiquant.
29:19On a l'impression
29:20qu'on a affaire
29:21à un intégriste.
29:22Je suis aussi catholique.
29:23J'ai été pratiquant.
29:24Mais enfin,
29:25peu importe,
29:26je ne vois pas le rapport
29:27entre la religion catholique
29:28et la violence.
29:29Et qu'il y ait eu,
29:30à une époque,
29:31et on en parle dans
29:32Stigmatize tout
29:33au travers
29:34du prisme de l'œil
29:35actuel,
29:36sans penser
29:37au fait que la société
29:38a beaucoup évolué.
29:39Non, les comportements
29:40que j'entendais parler
29:41sur le grand-père,
29:42et je l'ai déjà dit
29:43à plusieurs reprises
29:44en interview,
29:45ne me choquent pas.
29:46Entendre dire qu'il mettait
29:47des coups de pied aux fesses
29:48il y a 30 ans
29:49à des élèves,
29:50je suis désolé,
29:51vous trouverez
29:52un enseignant sur deux
29:53à l'époque
29:54qui le faisait.
29:55C'est une réalité.
29:56Et ça ne fait pas pour autant
29:57d'un homme violent.
29:58Ma génération
29:59et les enfants de ma génération
30:00ont pris des paires de gifles.
30:02Et l'enfant peut porter
30:03plein de contre-eux aujourd'hui.
30:04Et l'enfant peut porter
30:05plein de contre-eux.
30:06Je veux dire que ça aurait fait
30:07rire tout le monde
30:08il y a 30 ans.
30:09Et peut-être qu'on a été
30:10d'ailleurs beaucoup trop loin
30:11et que parfois un beau coup
30:12de pied aux fesses
30:13ou une bonne paire de gifles
30:14ça éviterait de faire ça.
30:15Alors c'est un autre débat.
30:16Juste Laura Lebar,
30:17c'est vraiment intéressant
30:18ce que dit Maître Schoendorfer
30:19parce qu'effectivement
30:20on a le sentiment
30:21que tout ça
30:22s'est réglé
30:23au fond
30:24avec une histoire
30:25de psychologie.
30:26C'est-à-dire qu'on a regardé
30:27quelle pouvait être
30:28la psychologie
30:29de la personne
30:30qui aurait pu frapper le gamin.
30:31On s'est dit
30:32le grand-père
30:33il a peut-être eu
30:34des comportements
30:35qu'on qualifierait aujourd'hui
30:36de violents
30:37et qui passaient un peu comme ça
30:38sans doute à l'époque
30:39et que donc
30:40c'est un suspect idéal.
30:41Donc c'est là
30:42où la psychologie
30:43peut parfois représenter
30:44un danger
30:45même si vous êtes
30:46psychanalyste.
30:47Je suis 100% d'accord
30:48avec ce que je vous disais
30:49tout à l'heure.
30:50On a pris en fait
30:51une figure très forte
30:52qui avait déjà
30:53quelque part
30:54une tâche aujourd'hui
30:55ce qui n'aurait pas été
30:56le cas à l'époque
30:57alors aucune violence
30:58n'est justifiable
30:59mais effectivement
31:00je rejoins l'avocat en plateau
31:01où on n'est pas
31:02à la même époque
31:03il ne faut pas prendre
31:04le même référentiel
31:05et très important
31:06comme je vous le disais
31:07il y a cinq minutes
31:08c'est que vraiment
31:09il n'y a pas que le grand-père
31:10dans cette famille
31:11il n'y a pas que cette personne-là
31:12ce n'est pas parce qu'il a été
31:13il y a quelques années
31:14entendu dans une affaire
31:15qu'il est obligatoirement coupable
31:17et encore plus d'un homicide
31:18et c'est extrêmement grave
31:19cette stigmatisation
31:20c'est extrêmement grave
31:21de dire
31:22il y a 20 ans
31:23il y a eu quelque chose
31:24il y a 30 ans
31:25il y a 10 ans
31:27et là il y a danger
31:28et on peut dire Laura
31:29quand même
31:30qu'il y a un monde
31:31entre donner une claque
31:32à un enfant
31:33donner un coup de pied
31:34à un enfant
31:35et le massacrer
31:36enfin il y a un traumatisme
31:37le procureur parlait
31:38de traumatisme facial
31:39et de massacrer
31:40un gamin à coup de poing
31:41enfin voilà
31:42il y a un monde
31:43entre les deux
31:44alors déjà
31:45il y a un monde
31:46entre les deux
31:47et surtout
31:48comme je vous le disais
31:49vraiment
31:50vraiment
31:51il faut aussi
31:52si on doit quelque part
31:53creuser du côté intrafamilial
31:54les personnes
31:55qui ont été interpellées
31:56c'est ceux qui étaient
31:57en possibilité
31:58d'être interpellées
31:59c'est-à-dire
32:00qui sont majeurs
32:01et il y a ça
32:02et donc il faudrait
32:03peut-être se poser
32:04la question vraiment
32:05de l'entourage
32:06des personnes
32:07qui sont plus invisibles
32:08si on ne ferme pas
32:09le côté intrafamilial
32:10mais j'espère
32:11qu'on aura
32:12très très vite
32:13des réponses
32:14parce que pour cette famille
32:15chaque jour
32:16est une attente
32:17chaque jour
32:18c'est dur
32:19et on voit très souvent
32:20dans plein d'affaires criminelles
32:21malheureusement
32:22dans plein d'injustices
32:23où on va prendre
32:24un coupable
32:25et on vit après ça
32:26Et ce qui est très intéressant
32:27Laura c'est que
32:28vous avez dit
32:29ce qu'avait dit
32:30Maître Schroederfer
32:31juste avant
32:32vous avez dit
32:33en général
32:34c'est les gens
32:35qu'on soupçonne pas
32:36et c'est pas les gens
32:37qui ont le profil idéal
32:38a priori
32:39il faut aller chercher ailleurs
32:40et vous avez dit
32:41il faudrait peut-être
32:42regarder les invisibles
32:43et je trouve que
32:44vous vous rejoignez
32:45exactement dans l'analyse
32:46merci beaucoup Laura Lebar
32:47d'avoir été avec nous
32:48vous vouliez intervenir
32:49Mathias ?
32:50Oui je voulais dire deux choses
32:51sur la garde à vue
32:52ce qui est assez étonnant
32:53en plus je crois
32:55c'est qu'il y a déjà
32:56une façon de mettre
32:57la pression
32:58donc là je voulais
32:59abonder un peu
33:00dans le sens
33:01de ce que disait Christine
33:02après
33:03si vous voulez
33:04j'entends bien
33:05le malheur
33:06de la famille
33:07de la pression
33:08et des déchirures
33:09mais
33:10quand on fait
33:11une investigation
33:12quand il y a
33:13une enquête
33:14forcément
33:15à un moment donné
33:16on stigmatise
33:17des gens
33:18ne serait-ce que parce
33:19qu'on les soupçonne
33:20dresser
33:21une enquête
33:22forcément
33:23c'est une enquête
33:24dresser
33:25le profil
33:26est-ce qu'il a été
33:27soupçonné
33:28moi ce que je voudrais savoir
33:29c'est est-ce qu'il a été
33:30attendez
33:31ce que je voudrais savoir
33:32parce que c'est pas la même chose
33:33est-ce qu'il a été soupçonné
33:34parce qu'il y avait des éléments
33:35contre lui dans cette affaire
33:36ou est-ce qu'il a été soupçonné
33:37à cause de son passé
33:38parce qu'il avait donné
33:39des claques
33:40à des gamins avant
33:41parce que
33:42c'est deux choses très différentes
33:43parce que j'en ai lu
33:44juste une chose
33:45il y a des éléments durs
33:46et il y a des éléments
33:47effectivement
33:48qui sont un peu plus mous
33:49parmi les éléments mous
33:50forcément
33:51on cherche à dresser
33:52le profil
33:53aussi spirituel
33:55des personnages
33:56spirituel je vois pas pourquoi
33:57excusez moi
33:58je vais vous expliquer pourquoi
33:59juste une chose
34:00sur le grand-père
34:02après
34:03je parle
34:04sur la base
34:05de ce que j'ai pu lire
34:06bien évidemment
34:07on a été chercher
34:08dans le passé
34:09savoir s'il était violent
34:10moi j'ai cru comprendre
34:11que c'était un personnage
34:12qui était assez colérique
34:13qui avait eu
34:14des altercations
34:15avec le voisinage
34:16notamment
34:17un jeune éleveur
34:18que
34:19c'était quelqu'un
34:20qui était souvent
34:21en conflit
34:23avec son entourage
34:24bon voilà
34:25donc à partir de là
34:26et ça ça suffit
34:27à faire de vous un criminel
34:28il va prendre son petit-fils
34:29et lui casser la gueule
34:30à coup de poing
34:31non mais déjà
34:32dans les médias
34:3390%
34:34voire 95
34:35voire 98%
34:36de ce qui a été dit
34:37dans les médias
34:38à propos de cette famille
34:39sont fausses
34:40déjà
34:41mais ça c'est encore
34:42un autre sujet
34:43c'est encore un autre sujet
34:44mais c'est un vrai problème
34:45donc à partir de là
34:46commencer à se dire
34:47qu'en fonction
34:48de ce que je lis
34:49dans les médias
34:50effectivement
34:51qu'est-ce qu'on décrit
34:52quand vous arrivez
34:53à voir la famille
34:54effectivement
34:55en me disant
34:56tiens
34:57il est violent
34:58il est méchant
34:59il a peut-être
35:00tué l'enfant
35:01etc
35:02et quand vous arrivez
35:03vous voyez
35:04complètement
35:05un personnage
35:06agréable
35:07etc
35:08et qui vous montre
35:09comment dans les médias
35:10tous les médias
35:11mentent
35:12à toutes les lignes
35:13chaque média
35:14chaque article
35:15chaque presse
35:16chaque DPJFP
35:17vous mentent
35:18mentent sur votre profil
35:19et vous avez raison
35:20parce que ce matin
35:21vous avez dit
35:22il est violent
35:23il est terrible
35:24le rôle des médias
35:25dans cette affaire
35:26est catastrophique
35:27depuis le début
35:28et puis pardonnez-moi
35:29une dernière chose
35:30il faut aussi se demander
35:31parce qu'on est en train
35:32d'incriminer
35:33effectivement
35:34la famille
35:35mais qui a été
35:36par exemple
35:37le juge d'instruction
35:38en départ
35:39je pose des questions
35:40je n'en sais rien
35:41qui a été
35:42le juge d'instruction
35:43en départ
35:44est-ce que tout
35:45a été bien mené
35:46dès le départ
35:47pourquoi l'enquête
35:48a-t-elle été dépaysée
35:49pourquoi est-ce qu'on a changé
35:50de juge d'instruction en cours
35:51je peux me permettre
35:52de poser des questions
35:53est-ce que le juge d'instruction
35:54il est au syndicat
35:55de la magistrature
35:56je peux me permettre
35:57de poser des questions
35:58est-ce que cette
35:59syndicat
36:00cette juge d'instruction
36:01sur 10
36:02sont au syndicat
36:03de la magistrature
36:04je peux me permettre
36:05de poser des questions
36:06je les pose
36:07vous les avez posées
36:08et vous avez fait un mot
36:09Mathias
36:10Christine vous avez rencontré
36:11quelqu'un
36:12et c'est tout à votre honneur
36:13de l'avoir rencontré
36:14qui était agréable
36:15qui était calme
36:16qui était affecté
36:17très bien
36:18mais ça n'empêche pas
36:19que vous puissiez aussi
36:20éventuellement
36:21être quelqu'un
36:22de très intempestif
36:23et colérique
36:24et dans ce cadre là
36:25moi ça ne me paraît pas
36:26injustifié
36:27il y a des témoignages
36:29de l'entourage
36:30qui disent que c'est quelqu'un
36:31qui potentiellement
36:32peut être violent
36:33pourquoi ça peut être justifié
36:34de faire
36:35un état des lieux psychologiques
36:36parce que
36:37s'il y a eu un accident
36:38si le petit Emile
36:40est mort
36:43sous le coup d'un accident
36:44ça a du sens
36:45il ne faut pas juger
36:47préjuger
36:48un accident avec
36:49un traumatisme facial
36:50vous ne savez pas
36:51ce qui s'est passé
36:52je pose une question
36:53Jean-Marc je veux dire à Mathias
36:56je veux juste vous dire
36:57sur la question
36:58le problème c'est que
36:59tous les journalistes
37:01tous les journalistes
37:02qui ont écrit
37:03sur ce dossier
37:04n'ont jamais rencontré
37:05leur grand-père
37:06je suis d'accord
37:07c'est pour ça
37:08terminé
37:09il y a seulement
37:10Samuel Pouvoca
37:11au côté
37:12aucun journaliste
37:13n'a été chez eux
37:14à la bouilladise
37:15donc attention
37:16aux médias
37:17c'est pour ça que je dis
37:18que c'est tout
37:19c'est grave
37:20mais autant
37:21condamner à priori
37:23me paraît aberrant
37:24effectivement
37:25c'est ce qui est fait dans ce cas là
37:26mais défendre
37:27défendre à priori
37:28non je ne défends pas
37:29je dis juste pourquoi
37:30on pose des questions
37:31c'est pour qu'on le soupçonne
37:32parce qu'il est catholique
37:33personne ne connaît la vérité
37:34on ne défend personne
37:35Jean-Marc
37:36la même histoire
37:37vous lisez les articles
37:38vous lisez les articles
37:39vous avez lu les articles
37:40dans la presse
37:41pourquoi est-ce qu'on dit
37:42tout le temps
37:43pourquoi est-ce que ça revient
37:44tout le temps
37:45mais parce que ça fait partie
37:47ça fait partie de quoi
37:48d'être catholique
37:49mais arrêtez avec le catholique
37:50mais non arrêtez
37:51c'est de ça
37:52dont on est en train de parler
37:53ne me dites pas
37:54arrêtez
37:55on est en train d'en parler
37:56je vous réponds
37:57ça fait partie
37:58de l'environnement
37:59psychique et spirituel
38:00et on est environné
38:01comment quand on est catholique
38:02et psychiquement
38:03Jean-Marc
38:04on est peut-être au contraire
38:05plus droit
38:06on est au contraire
38:07on est avec Jacques Dallest
38:08procureur général
38:09on va y revenir
38:10on est avec Jacques Dallest
38:11procureur général honoraire
38:12vous répondrez après
38:13vous répondrez après
38:14qui est procureur général honoraire
38:15merci d'être avec tout
38:16je voulais vous poser une question simple
38:18comment vous réagissez
38:19quand vous avez entendu ce matin
38:20qu'au bout de 48 heures de garde à vue
38:22ces gardes à vue étaient levés
38:23et qu'il n'y avait aucune poursuite
38:25contre ces gens-là
38:26qui n'étaient même pas présentés
38:27à un juge d'instruction
38:28vous vous dites quoi
38:29et honnêtement
38:30est-ce que vous vous dites
38:31que c'est un ratage
38:32il n'y a pas d'indice grave
38:33ou concordant
38:34contre ces personnes
38:35d'avoir commis les faits
38:36en cause
38:37c'est pour ça
38:38qu'ils ont été remis en liberté
38:39à ce stade du dossier
38:41qui évidemment va se poursuivre
38:43donc ces personnes
38:44peuvent être totalement innocentes
38:46mais il fallait sans doute
38:47vérifier cette piste familiale
38:49ou peuvent ne pas l'être
38:50et ça c'est la suite de l'enquête
38:52qui le dira
38:53puisque comme l'a expliqué le procureur
38:55l'enquête est ouverte
38:57pour la qualification la plus haute
38:58c'est-à-dire celle de meurtre
38:59ce qui voudrait dire
39:00qu'une personne
39:01a délibérément tué l'enfant
39:02mais on ne doit pas écarter
39:04l'hypothèse de violence
39:05qui tourne mal
39:06et également l'hypothèse d'un accident
39:08un accident de la circulation
39:09où cette fois
39:10l'automobiliste
39:11aurait renversé l'enfant
39:12aurait voulu faire disparaître
39:13le corps
39:14donc vous voyez
39:15en fonction de ces hypothèses-là
39:16la suite du dossier
39:18qui dure déjà
39:19depuis près de deux ans
39:20va encore progresser
39:22et notamment
39:23sur des analyses scientifiques
39:24techniques
39:25sur les véhicules
39:26qui ont été saisis
39:27mais également
39:28sur toutes les autres pistes
39:29et le travail est considérable
39:30toutes les personnes
39:31qui ont pu être
39:32à un moment
39:33qui ont pu croiser la route
39:34de l'enfant
39:35avant sa disparition
39:36peuvent être suspectes
39:37des automobilistes
39:38des gens du village
39:39des membres de la famille
39:40des touristes
39:41des promeneurs
39:42c'est ça qui est très compliqué
39:43vous avez vu le nombre de vécu
39:44la seule chose
39:45si je peux permettre
39:46la seule chose dans ce dossier
39:47je pense qu'après
39:48la conférence qu'on a eue tout à l'heure
39:49il y a pas mal de pistes
39:50qui sont refermées quand même
39:51le touriste
39:52le touriste
39:53il ne serait pas revenu
39:54sur place
39:55trois mois après
39:56pour déplacer le corps
39:57et le mettre
39:58sur un sentier
39:59quelqu'un qui n'habite pas
40:00le village
40:01il aurait pris le risque
40:02de revenir
40:03avec l'enfant
40:04dans le coffre
40:05de sa voiture
40:06enfin
40:07je pense qu'il y a
40:08pas mal de pistes
40:09qui sont refermées
40:10et qu'on peut se dire
40:11c'est une supposition
40:12mais j'essaie de raisonner
40:13on peut se dire quand même
40:14que c'est quelqu'un
40:15qui n'habite pas très loin
40:16du village
40:17a priori quand même
40:18oui
40:19c'est un petit village
40:20bien sûr
40:21mais vous savez
40:22cet été
40:23il peut y avoir
40:24du monde qui est passé
40:25combien d'affaires
40:26sont des affaires
40:27de rencontre
40:28des crimes
40:29où une personne
40:30ne serait pas revenue
40:31trois mois après
40:32remettre le corps
40:33sur un chemin
40:34donc même
40:35quelquefois l'improbable
40:36il ne faut pas l'écarter
40:37définitivement
40:38ce serait une erreur
40:39méthodologique
40:40donc gardons l'hypothèse
40:41évidemment
40:42celle la plus vraisemblable
40:43mais n'écartons pas
40:44toutes les autres hypothèses
40:45même les plus improbables
40:46je crois que c'est surtout ça
40:47qu'il faut essayer de garder
40:48comme méthode d'action
40:49Est-ce que vous ne vous dites pas
40:50quand même
40:51que c'est un ratage
40:52ce qui s'est passé
40:53c'est-à-dire que
40:54mettre pendant 48 heures
40:55excusez-moi
40:56mais je le dis franchement
40:57et j'aime bien
40:58qu'on réponde aux questions
40:59que se posent les gens
41:00qui nous regardent
41:01est-ce que ce n'est pas
41:02un ratage
41:03de mettre 4 personnes
41:04d'une même famille
41:05en garde à vue
41:06de faire un communiqué
41:07dans lequel on dit
41:08qu'ils sont placés
41:09en garde à vue
41:10pour des soupçons
41:11d'homicide volontaire
41:12pour recel
41:13de cadavres
41:14et au final
41:15de ne même pas présenter
41:16ces personnes
41:17à un juge d'instruction
41:18Non mais ça fait partie
41:19malheureusement
41:20du déroulement de l'enquête
41:21alors je comprends
41:22que ce soit éprouvant
41:23difficile à vivre
41:24pour les personnes concernées
41:25avec un sentiment d'injustice
41:26mais les enquêteurs
41:27ont voulu aller
41:28sans doute jusqu'au bout
41:29des explications
41:30à demander à ces personnes
41:31pour éventuellement
41:32écarter la piste familiale
41:33mais ça a été donc
41:34sans doute
41:35un ratage
41:37le moment de confrontation
41:38avec des éléments matériels
41:39réunis par les enquêteurs
41:40et ça a pris ce temps-là
41:41donc maintenant
41:42on ne pourra plus
41:43les replacer en garde à vue
41:44sauf pour quelques heures
41:45puisqu'il semblerait
41:46que le temps de garde à vue
41:47n'ait pas été complètement épuisé
41:48mais je considère
41:49qu'il ne faut pas
41:50abandonner complètement
41:51cette piste
41:52même si c'est sans doute
41:53pas la plus probable
41:54en l'état du dossier
41:55mais encore une fois
41:56le dossier va évoluer
41:57jusqu'au 19 mars
41:58on était sur une hypothèse
41:59d'enlèvement
42:00d'une séquestration
42:01et on avait
42:02une hypothèse
42:03d'enlèvement
42:04d'une séquestration
42:06on ne savait pas trop
42:07si l'enfant s'était égaré
42:08maintenant
42:09on a étendu
42:10le champ d'investigation
42:11des enquêteurs
42:12à celui de meurtre
42:13ce qui veut dire
42:14qu'une tierce personne
42:15est intervenue
42:16et donc encore une fois
42:17le champ des possibles
42:18est extrêmement vaste
42:19ça peut choquer
42:20mais c'est surtout
42:21une exigence
42:22sérieuse
42:23de la part des enquêteurs
42:24et des juges
42:25de continuer
42:26à explorer toutes ces pistes
42:27Merci beaucoup
42:28Jacques Dallez
42:29procureur général
42:30c'était intéressant
42:31d'avoir votre regard là-dessus
42:32vous avez publié un livre
42:33qui s'appelle
42:34La mort d'Emile
42:35on va réécouter un extrait
42:36du procureur justement
42:37où il explique
42:38quels sont les éléments forts
42:39qui pourraient laisser penser
42:40que Emile
42:42n'est pas mort
42:43lors d'un accident
42:44mais le corps d'Emile
42:45a été déplacé
42:46les ossements d'Emile
42:47c'est le terme
42:48qu'il a employé
42:49ont été déplacés
42:50et Emile ne serait donc
42:51pas mort
42:52là où on l'a trouvé
42:53et en plus
42:54il aurait un traumatisme
42:55facial violent
42:56écoutez le procureur
42:57Les conclusions
42:58de ces expertises
42:59réalisées
43:00sur une durée
43:01de plusieurs mois
43:02permettent désormais
43:04de considérer
43:05que les vêtements
43:06et les ossements retrouvés
43:07ont été transportés
43:08et déposés
43:10peu de temps
43:11avant leur découverte
43:14permettent aussi
43:15d'affirmer
43:16que le corps de l'enfant
43:17ne s'est pas décomposé
43:18dans les vêtements
43:19retrouvés dans la forêt
43:21permettent de considérer
43:22l'hypothèse
43:23que le corps
43:24n'est pas demeuré
43:25au même endroit
43:26et dans le même biotope
43:27au cours du processus
43:28de décomposition
43:29et qu'il n'a pas été
43:30enfoui
43:32et enfin
43:33de caractériser
43:34la présence
43:35sur le crâne découvert
43:36de stigmates anatomiques
43:38évocateurs d'un traumatisme
43:39facial violent
43:4111h36
43:42on va repartir
43:43au tribunal judiciaire
43:44d'Aix-en-Provence
43:45on retrouve
43:46Laurent Parrain
43:47envoyé spécial de CNews
43:48Laurent, on a vu
43:49ce qui est sans doute
43:50l'élément clé
43:51de la conférence de presse
43:52qu'a donné le procureur
43:53tout à l'heure
43:54ces 40 secondes
43:55où il nous explique
43:56finalement
43:57que ce qui s'est passé
43:58ce n'est pas un accident
44:02effectivement
44:03alors il y a eu
44:04deux temps forts
44:05dans cette conférence de presse
44:06d'abord
44:07nous ont été expliquer
44:08et détailler
44:09tous les moyens
44:10qui ont été mis en place
44:11depuis la disparition
44:12du petit Emile
44:13et surtout
44:14tous les actes
44:15menés par les enquêteurs
44:16depuis la découverte
44:17du crâne
44:18de l'enfant
44:19on a appris
44:20qu'il y avait eu
44:21287 auditions de témoins
44:2227 véhicules expertise
44:23et 50
44:24perquisitions judiciaires
44:26285 hectares
44:27ratissés
44:29et 55 millions
44:30de données
44:31de communication
44:32qui pour la
44:33en partie
44:34sont toujours
44:35en cours d'expertise
44:36et l'autre temps fort
44:37on vient de l'entendre
44:38à l'antenne
44:39c'est ce passage
44:40que le procureur
44:41vient de dénoncer
44:42à l'antenne
44:43où il
44:44notamment
44:45il précise
44:46ces stigmates
44:47anatomiques
44:48évocateurs
44:49d'un traumatisme
44:50violent
44:51et c'est
44:52eu égard
44:53à ces expertises
44:54que le magistrat
44:55instructeur
44:56a retenu
44:57l'homicide
44:58volontaire
44:59de cadavre
45:00pour qualifier
45:01ces gardes à vue
45:02qui viennent de s'écouler
45:03par an 48 heures
45:04le procureur
45:05a confirmé
45:06qu'il n'avait pas
45:07de charge suffisante
45:08pour mettre en examen
45:09les 4 personnes
45:10qui étaient entendues
45:11mais attention
45:12même s'ils sont
45:13aujourd'hui libres
45:14et s'ils
45:15ne le sont pas
45:16poursuivis
45:17il a également précisé
45:18que cette enquête
45:19avec
45:20entendre
45:21la famille
45:22était importante
45:23parce qu'ils étaient là
45:24au moment où le petit Emile
45:25a disparu
45:26tout cela ne signifiait pas
45:27que la piste
45:29L'or para
45:30envoyé spécial de CNews
45:31en direct du tribunal judiciaire
45:32d'Aix-en-Provence
45:33pour faire le point
45:34Maître Chanderford
45:35il y a un élément
45:36également
45:37qui est peut-être
45:38un peu passé inaperçu
45:39dans ce qu'a dit
45:40le procureur
45:41en réécoutant
45:42ça m'est revenu
45:43puisqu'il explique
45:44quand même
45:45que le corps
45:46n'a pas été enfoui
45:47donc ce qui laisse supposer
45:48que le corps
45:49aurait été gardé
45:50dans une pièce
45:51ou dans un endroit
45:52il vous fait une réflexion
45:53par rapport aux images
45:54qu'on a vues hier
45:55d'ailleurs en direct
45:56sur CNews
45:57les saisies
45:58qui ont été faites
45:59Oui
46:00ce n'est pas anodin
46:01ces saisies
46:02qui sont faites
46:03au vu et su de tout le monde
46:04puisqu'on a le fourgon
46:05à chevaux
46:06qui a été déplacé
46:07et mis sous scellé
46:08et puis enveloppé
46:09de sac plastique
46:10on a le véhicule aussi
46:11donc voilà
46:12il y a forcément
46:13des liens
46:14On cherche un lieu
46:15c'est ça
46:16parmi ce qu'il cherche
46:17il cherche un lieu
46:18où l'enfant
46:19aurait pu être
46:20gardé
46:21entre guillemets
46:22pendant deux ans
46:23Il y a d'autres bruits
46:24qui courent autour de l'enquête
46:25et dont je ne parlerai pas
46:26mais franchement
46:27ce serait propager
46:28des rumeurs ridicules
46:29L'idée c'est de dire
46:30que le corps
46:31de cet enfant
46:32a été déplacé
46:33parce qu'on a
46:34des raisons scientifiques
46:35médico-légales
46:36techniques
46:37de penser
46:38sérieusement
46:39que ce corps
46:40a été déplacé
46:41et a été ensuite
46:42replacé
46:43à un endroit
46:44où on ne sait pas
46:45d'ailleurs
46:46si c'est la scène de crime
46:47Je rappelle que
46:48dans ce dossier-là
46:49on ne sait d'ailleurs pas
46:50où serait la scène de crime
46:51C'est toujours très difficile
46:52parce que c'est toujours
46:53quelque chose de fondamental
46:54la scène de crime
46:55c'est le lieu
46:56de découverte
46:57d'ossements
46:58ou le lieu de découverte
46:59de vêtements
47:00qui n'ont peut-être
47:01rien du tout à voir
47:02avec l'endroit où
47:03sans parler de crime
47:04le petit Émile
47:05est mort
47:06Mais ça veut quand même dire
47:07que quelqu'un
47:08a pris soin
47:09de revenir mettre
47:10des ossements
47:11et de revenir mettre
47:12des vêtements
47:13C'est exactement
47:14ce que cela veut dire
47:15et ce n'est pas tombé
47:16à n'importe quel moment
47:17c'est tombé
47:18deux jours
47:19après la mise
47:20en situation
47:21et c'est vrai
47:22que c'est singulier
47:23Je n'en déduis rien
47:24mais il faut être à l'origine
47:25du déplacement
47:26de ces ossements
47:27Si la personne en plus
47:28qui a déplacé
47:29ces ossements
47:30est liée elle-même
47:31au crime
47:32c'est encore une autre complexité
47:33donc il faut rester
47:34extrêmement prudent
47:35Mais il faut quand même
47:36si on veut être prudent aussi
47:37l'être un peu moins parfois
47:38J'entends le journaliste
47:39sur place
47:40avec son Provence
47:41qui nous dit
47:42ça ne présume pas
47:43du fait que
47:44les parents
47:45ou les grands-parents
47:46ne pourraient pas être impliqués
47:47par la suite etc
47:48Si
47:49s'il n'y a pas
47:50d'éléments nouveaux
47:51et si on en reste
47:52à ce qu'on a aujourd'hui
47:53il y a énormément
47:54d'éléments d'investigation
47:55Dans un an
47:56on ne peut pas revenir
47:57chercher les grands-parents
47:58leur disant
47:59écoutez on n'a rien trouvé d'autre
48:00donc on se rabat sur vous
48:01A ce jour
48:02avec les éléments
48:03d'investigation
48:04très approfondis
48:05les deux années d'enquête
48:06les moyens
48:07qu'on a mis en place
48:08on dit très clairement
48:09on n'a rien contre vous
48:10Et je crois qu'il faut
48:11aujourd'hui
48:12la vraie conclusion
48:13c'est qu'il n'y a rien
48:14contre
48:15les quatre personnes
48:16qui ont été placées
48:17en garde à vue
48:18Je pense que c'est une conclusion
48:19qu'il faut entendre
48:20Ce qui est terrible
48:21c'est d'accepter
48:22et d'entendre
48:23qu'on n'en sait pas plus
48:24Ce qui est terrible
48:25c'est que dans cette affaire
48:26plus ça va
48:27et vous l'évoquiez
48:28Claude Butin
48:29c'est que plus ça va
48:30plus ça ressemble
48:31un peu à l'affaire Grégory
48:32C'est-à-dire
48:33sur le mystère
48:34Je parle du mystère
48:35du comportement de la presse
48:36dans cette affaire
48:37de l'emballement médiatique
48:38On va regarder
48:39un extrait justement
48:40d'un doc que j'avais fait
48:41sur l'affaire Grégory
48:42justement
48:43où on parlait
48:44de cette fameuse image
48:45Vous vous souvenez tous
48:46de cette image
48:47de l'enfant
48:48qui est tenu par les pompiers
48:49quand il avait été découvert
48:50Et en fait
48:51parce que c'était très rare
48:52des images comme celles-là
48:53c'était très rare
48:54que des images comme celles-là
48:55soient diffusées
48:56et ça a été le déclencheur
48:57et de l'emballement médiatique
48:58énorme
48:59qu'on a connu derrière
49:00Regardez
49:01Le cliché de l'enfant
49:02repêché dans l'eau
49:03fait la une
49:04d'un célèbre journal
49:05C'est la première fois
49:07qu'une telle photo
49:08est publiée dans la presse
49:10L'image
49:12est poignante
49:15Cette image
49:16elle est vraiment frappante
49:17parce qu'elle est
49:18d'une grande spontanéité
49:19Elle est de très mauvaise
49:20qualité technique
49:21cette image
49:22En fait c'est une image
49:23à l'époque
49:24en argentique
49:25pas en numérique
49:26Il y a un gros coup de flèche
49:27On voit ce sapeur-pompier
49:28qui tient le bébé
49:29dans ses bras
49:30Un cliché
49:31en totale opposition
49:33avec le portrait de l'enfant
49:34pris seulement
49:35quelques semaines
49:36avant sa mort
49:37et sur lequel
49:38il apparaît
49:39tout sourire
49:41Le contraste
49:43est saisissant
49:45Il y a la première image
49:46effectivement
49:47qui est l'image
49:48du fait divers
49:49et puis de l'autre côté
49:50il y a cette représentation
49:52un peu iconique
49:53de l'enfant
49:54avec ses boucles
49:56C'est quand même
49:57une petite créature
49:58innocente
49:59avec cette petite bouille
50:01souriante
50:02ronde
50:03etc
50:04Et évidemment
50:05tout le monde
50:06va vouloir savoir
50:07qui a volé
50:08cette innocence
50:09qui a brisé
50:10ce destin
50:11cet enfant
50:12On retrouve quasiment
50:13les mêmes mécaniques
50:14ici en tout cas
50:15du côté de la presse
50:16On est avec
50:17Laetitia
50:18qui est journaliste spécialiste
50:19en faits divers
50:20et affaires judiciaires
50:21Bonjour
50:22Merci d'être avec nous
50:23C'est vrai que ce parallèle
50:24avec la frère Grégory
50:25on le fait forcément
50:26comme vous
50:27on a l'habitude
50:28d'être journaliste spécialiste
50:29des faits divers
50:30Le parallèle
50:31il est assez évident
50:32et ce mystère
50:33et en se disant
50:34la clé elle est peut-être
50:35dans la famille
50:36au sens large
50:37Effectivement
50:38à partir du moment
50:39où on a entendu
50:40il y a 48 heures
50:41que les grands-parents
50:42du petit Émile
50:43ont été placés
50:44en garde à vue
50:45on ne pouvait pas
50:46ne pas faire le parallèle
50:47avec l'affaire
50:48du petit Grégory
50:49parce qu'effectivement
50:50comme dans l'affaire
50:51du petit Grégory
50:52on est peut-être
50:53alors on était peut-être
50:54on l'est peut-être
50:55un petit peu moins
50:56aujourd'hui
50:57sur les suspicions
50:58autour de la famille
50:59comme c'était le cas
51:00autour de la famille
51:01Villemin
51:02et puis
51:03il y a aussi
51:04évidemment l'enfant
51:05qui est placé
51:06au coeur
51:07de cette affaire
51:08et on sait maintenant
51:09que
51:10voilà
51:11c'est un jeune enfant
51:12il a deux ans et demi
51:13le petit Émile
51:14on a vu la photo
51:15diffusée
51:16et ça ne peut pas
51:17laisser insensible
51:18la population
51:19et effectivement
51:20c'est ce genre
51:21d'effet divers
51:22qui marque
51:23vraiment
51:24le coeur des français
51:25et donc
51:26ça fait 48 heures
51:27que je pense
51:28que tout foyer
51:29retient son sou
51:30en disant
51:31et si
51:32et peut-être
51:33et qu'est-ce qui va se passer
51:34et aujourd'hui
51:35on est dans l'attitude
51:36mais si ce n'est pas la famille
51:37c'est qui
51:38et l'énigme
51:39donc le mystère
51:40qui reste
51:41autour de cette affaire
51:42rappelle aussi
51:43évidemment
51:44l'enfance
51:45mais qu'est-ce qui fait
51:46voilà on voit la photo
51:47du petit Émile
51:48et effectivement
51:49enfin voilà
51:50c'est
51:51un petit garçon
51:52qui est tout jeune
51:53voilà cette photo
51:54avec la fleur
51:55en plus
51:56elle est bouleversante
51:57forcément
51:58aujourd'hui c'est bouleversant
51:59quand on voit ça
52:00qu'est-ce qui fait
52:01que certaines affaires
52:02comme ça
52:03touchent plus précisément
52:04le coeur des français ?
52:05C'est souvent les affaires
52:06je trouve que ce sont
52:07les affaires
52:08qui sont liées à l'enfance
52:09c'est-à-dire que
52:10ça évoque
52:11chez les parents
52:12que nous sommes
52:13cette inquiétude
52:14que ça pourrait arriver
52:15à n'importe qui
52:16d'entre nous
52:17et puis
52:18rappelons-le
52:19qu'Émile disparaît
52:20on est au mois de juillet
52:21on est en plein coeur
52:22des vacances
52:23estivales
52:24que c'est le moment
52:25normalement le plus joyeux
52:26toutes les familles
52:27se retrouvent
52:28et
52:29le drame
52:30qui se produit
52:31où la vie
52:32d'une famille
52:33va basculer dans l'horreur
52:34chacun peut s'identifier
52:35à cette histoire
52:36chacun peut ressentir
52:37la douleur de la famille
52:38chacun peut
52:39ressentir
52:40les angoisses
52:41liées à cette affaire
52:42donc
52:43forcément
52:44ça nous touche davantage
52:45on peut aussi parler
52:46de la petite Maïs
52:47qui disparaît
52:48dans l'affaire Nord-Allemand
52:49en plein milieu
52:50d'un mariage
52:51qui lui aussi
52:52a un événement
52:53qui était censé être
52:54un événement heureux
52:55et qui ne présageait
52:56en aucun cas
52:57un drame terrible
52:58– Merci beaucoup
52:59Elena Balieva
53:00journaliste spécialiste
53:01des faits divers
53:02et des affaires judiciaires
53:03et puis il y a aussi
53:04cette espèce de huis clos
53:05dans un village
53:06qui est commun
53:07à l'affaire Grégory
53:08et à l'affaire du petit Émile
53:09c'est un environnement
53:10qui est restreint
53:11mais ça va
53:12alors c'est vrai que
53:13le procureur disait
53:14la piste intrafamiliale
53:15n'est pas totalement close
53:16même si à mon avis
53:17enfin je pense
53:18qu'elle est close
53:19pour les grands-parents
53:20en tout cas
53:21et pour cette partie
53:22de la famille
53:23en tout cas
53:24je pense que c'est clos
53:25même si
53:26tout peut rester ouvert
53:27Mathias
53:28– Si on fait un parallèle
53:29avec l'affaire Grégory
53:30ce qui est incroyable
53:31c'est l'engouement
53:32que ces affaires suscitent
53:33et il y a une différence
53:34c'est que
53:35le petit Grégory
53:36à l'époque du petit Grégory
53:37il n'y a pas
53:38les réseaux sociaux
53:39donc il n'y a pas
53:40cet emballement
53:41il n'y a pas ces rumeurs
53:42et pourtant
53:43ça va quand même se propager
53:44notamment à travers la prêche
53:45je ne sais pas
53:46si vous vous souvenez
53:47Marguerite Duras
53:48avait fait une tribune
53:49– Sublime
53:50forcément sublime
53:51dans Libération
53:52– Ce n'était pas coupable
53:53forcément coupable
53:54– Non sublime
53:55forcément sublime
53:56– Sur Christine Villemin
53:57et ça avait fait
53:58énormément de bruit
53:59– Mais c'est au moment
54:00où elle expliquait
54:01qu'elle était sans doute coupable
54:02– Exactement
54:03– Et le sublime
54:04était lié à ça
54:05pour être très précis
54:06– Et ça avait fait
54:07pareil
54:08un bruit énorme
54:09et ça a fait effectivement
54:10cristalliser quelque chose
54:11quels que soient les médias
54:12d'ailleurs
54:13quelle que soit
54:14la nature des médias
54:15même quand les réseaux sociaux
54:16n'existaient pas
54:17ça a enflammé
54:18les médias
54:19– Christine
54:20– La dernière personne
54:22que l'enfant a serré
54:23dans ses bras
54:24c'est le grand-père
54:25il lui a dit
54:26fais-moi un gâté
54:27un gâté
54:28c'est fais-moi un câlin
54:29donc j'imagine
54:30un seul instant
54:31le grand-père
54:32qui rentre chez lui
54:33aujourd'hui
54:34après 48 heures
54:35de garde à vue
54:36et avec l'image
54:37de cet enfant
54:38qu'il lui a demandé
54:39un câlin
54:40avant de mourir
54:41c'est terrible
54:42ce qui s'est passé
54:43– C'est le grand-père
54:44qui vous a raconté ça ?
54:45– C'est le grand-père
54:4648 heures
54:47après 48 heures
54:48de garde à vue
54:49imaginons un seul instant
54:50ce grand-père
54:51qui a eu cet enfant
54:52dans ses bras
54:53juste avant de mourir
54:54je trouve que c'est terrible
54:55le rôle des médias
54:56la façon
54:57dont il a été décrit
54:58de culpabiliser
54:59sans savoir
55:00et encore une fois
55:01je dis tout cela
55:02sans préjugé de rien
55:03l'enquête n'est pas terminée
55:04mais on peut se poser
55:05des questions
55:06scientifiques
55:07on peut se poser
55:08des questions
55:09sur tout ce qui a été dit
55:10sans jamais même
55:11avoir rencontré
55:12une fois le grand-père
55:13– L'enquête n'est pas terminée
55:14mais on le redit
55:15ils ont été remis
55:16en liberté
55:17sans poursuite
55:18et sans même
55:19avoir été présenté
55:20à un juge d'intruction
55:21donc l'enquête
55:22n'est pas terminée
55:23mais voilà
55:24si demain on nous explique
55:25que ce sont eux
55:26qui sont coupables
55:27on se dira
55:28il y a quelque chose
55:29qui ne va pas
55:30– On serait dans la diffamation
55:31– Voilà
55:32c'est franchement
55:33ce n'est pas possible
55:34d'autant également
55:35qu'il y a cette histoire
55:36je suis désolé
55:37mais cette histoire
55:38de religion
55:39je voudrais juste
55:40vous montrer un petit extrait
55:41c'était chez nos confrères
55:42de RMC
55:43et vous allez voir
55:44justement
55:45il y a un des présentateurs
55:46de l'émission
55:47dans les grandes gueules
55:48qui s'énerve
55:49parce que sans arrêt
55:50on rappelle
55:51qu'ils sont catholiques
55:52regardez
55:53– Je ne supporte pas
55:54que tu dises
55:55qu'il est catholique
55:56je ne vois pas
55:57en quoi ça rentre
55:58– Si
55:59– Non
56:00parce que j'entends ça
56:01depuis le début
56:02c'est toujours le procès
56:03des catholiques
56:04en quoi le fait
56:05qu'on n'arrive pas
56:06à savoir la vérité
56:07et le fait
56:08qu'ils soient
56:09taiseux et catholiques
56:10pardon
56:11je connais des gens
56:12taiseux
56:13qui ne sont pas catholiques
56:14– Je connais
56:15des catholiques
56:16très bavards
56:17– Je connais
56:18des catholiques
56:19très bavards
56:20pardon
56:21ce n'est pas contre toi
56:22mais ça m'énerve
56:23je trouve ça
56:24un coup de gueule
56:25assez parce que
56:26depuis toujours
56:27on fait le procès
56:28sur le fait
56:29qu'ils sont catholiques
56:30moi je pense que
56:31pour ses parents
56:32– Très pratiquants
56:33– Ils sont intégristes
56:34– Ils sont très pratiquants
56:35ils sont déjà intégristes
56:36– Je suis tout à fait d'accord
56:37avec Truchot
56:38tout à fait
56:39et vous vous êtes d'accord
56:40avec Marshall forcément ?
56:41– Je vais vous expliquer
56:42– Parce que vous êtes
56:43anti-religion
56:44– Pas du tout
56:45je ne veux pas faire
56:46de polémique là-dessus
56:47écoutez-moi
56:48ça me paraît
56:49la famille
56:50est effectivement
56:51catholique
56:52traditionnaliste
56:53on peut penser
56:54qu'il y a
56:55une éducation
56:56un peu rigoriste
56:57je vais vous dire une chose
56:58la même histoire
56:59– Il y a une bonne éducation
57:00– Non mais la même histoire
57:01se passerait
57:02dans un milieu
57:03musulman
57:04– Mais c'est pas vrai
57:05on n'en parlerait pas
57:06– Dans un milieu musulman
57:07radical
57:08– Mais qu'est-ce qui vous dit
57:09qu'ils sont radicaux
57:10parce qu'ils sont
57:11parce qu'ils vont à la messe
57:12c'est ça ?
57:13Le problème c'est qu'ils vont à la messe ?
57:14– Mais non mais c'est pas
57:15je ne veux pas polémiquer
57:16– Mais pourquoi on s'intéresse
57:17excusez-moi
57:18vous vous dites
57:19je ne veux pas polémiquer
57:20mais vous polémiquez
57:21– Pas du tout
57:22– Qu'est-ce qu'il fait ?
57:23– Ce que je vous dis
57:24c'est que c'est un élément
57:25– Mais enfin dans l'affaire Grégory
57:26ils étaient quoi les parents ?
57:27Si ils étaient catholiques
57:28si ils étaient protestants
57:29si ils étaient juifs
57:30personne ne s'est posé la question
57:31– Le fait que ça se passe
57:32dans un milieu catholique
57:33traditionnaliste
57:34peut impliquer
57:35– Mais pourquoi on s'intéresse
57:36à ça ?
57:37– Je vous le dis
57:38parce que ça peut faire partie
57:39de l'arrière fond
57:40de l'histoire
57:41tout simplement
57:42de la même façon
57:43– Ça peut
57:44quand on peut dire
57:45le grand-père il peut
57:46je veux pas
57:47le problème c'est qu'il n'est pas
57:48et qu'on salit les gens
57:49– Jean-Marc
57:50écoutez-moi
57:51les parents
57:52ont à un moment donné
57:53ont appartenu à une mouvance
57:54identitaire d'extrême droite
57:55pourquoi c'est intéressant ?
57:56Parce que
57:57– Qui ça qui ?
57:58– Les parents
57:59les parents du petit Émile Soleil
58:00pourquoi c'est intéressant
58:01de dire ça ?
58:02– C'est le père du petit Émile
58:05ponctuellement
58:06qu'il a quitté
58:07parce que ça ne correspondait pas
58:08à son identité
58:09– Pourquoi c'est intéressant ?
58:10Parce que l'enfant
58:11– Parce que ça va
58:12dans votre idéologie
58:13– Mais non mais arrêtez
58:14– Mais oui
58:15– C'est parce que l'enfant
58:16peut avoir été victime
58:17d'une vengeance
58:18ou d'un règlement de compte
58:19voilà pourquoi c'est intéressant
58:20– Mais vous faites des films
58:21– Mais non
58:22– Mais oui vous faites des films
58:23– Vous faites des films
58:24– Un mot rapide
58:25– Je pense qu'il faut se garder
58:26de toute spéculation
58:27sur les nouvelles
58:28– Mais oui
58:29maintenant c'est l'extrême droite
58:30– Depuis le début
58:31– Si ce n'est pas l'hécato
58:32c'est l'extrême droite
58:33avec vous tout à fait
58:34– Charinac contre l'hécato
58:35– Mais non
58:36– Charinac contre l'hécato
58:37– Si on fait un parallèle
58:38avec l'affaire Grégory
58:39si on fait un
58:40il faut se souvenir
58:41que l'affaire Grégory
58:42elle s'est soldée par
58:43on ne sait pas
58:44– Rien
58:45– Rien du tout
58:46– Rien
58:47– Parce que justement
58:48les médias s'en sont emparés
58:49– Exactement
58:50et en ont trop fait
58:51je suis désolé
58:52de vous laisser des infos
58:53mais voilà
58:54on y arrive
58:55Maître Vendel
58:56je ferai d'enfants votre livre
58:57c'est de la loi
58:58juste la loi
58:59pas de la morale
59:00merci d'avoir été avec nous
59:01c'était passionnant de vous avoir
59:02et vous que le butin
59:03c'est de la dépendance de la justice
59:04quand les juges sont les nanons du pouvoir
59:05on se retrouve demain en direct
59:06à partir de 10h35
59:07à demain et d'ici là
59:08soyez prudents