Lors du débat sur le pass vaccinal, le député LREM Raphaël Gérard a voulu témoigner devant l’Assemblée nationale de son Covid long.
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00:00Chers collègues, attention, on est en train de parler d'un sujet qui a fait 130 000 morts,
00:06qui a fait des dizaines de milliers de personnes qui, comme moi,
00:09et vous savez par quelles étapes je suis passée, qui, comme moi,
00:12vont devoir vivre jusqu'à la fin de leur jour avec les conséquences du Covid.
00:17Donc aujourd'hui, on est en train de parler de comment est-ce qu'on met tout en œuvre pour éviter que ça arrive.
00:22Alors on peut parler de liberté, on peut brandir la liberté dans tous les sens,
00:25mais la liberté, ce n'est pas un ensemble de droits, c'est un ensemble de devoirs et un ensemble de droits.
00:30C'est un équilibre juste entre les droits et les devoirs.
00:33Ma liberté aujourd'hui, voyez, elle est là.
00:36C'est 30 cm de câble et 3 kg de matériel que je porte 24h sur 24 jusqu'à la fin de mes jours.
00:43C'est ça la réalité, c'est la mienne, et c'est celle de dizaines de milliers de personnes dans ce pays
00:48dont la vie a été bouleversée par une épidémie.
00:51Aujourd'hui, ces personnes, elles sont fragiles.
00:53Vous regardez les publics qui sont en réanimation, vous avez une part importante, 80% de non-vaccinés
00:59et 20% de gens qui, comme moi, n'ont pas envie de revivre ça.
01:03Et je peux vous assurer qu'à aucun moment, je n'ai envie de revivre ça
01:08et que chaque fois que je sors dans la rue, que je prends les transports, que je prends le train,
01:11je ne me pose pas la question de savoir si je peux manger ou pas des cacahuètes,
01:14je me pose la question de savoir si je vais sortir sain et sauf de ce train
01:18ou si je vais repartir dans le même enfer.
01:20C'est ça la réalité, et c'est ça qu'il faut mettre en avant.
01:23Alors, on peut gesticuler, vous pouvez continuer à gesticuler toute la nuit,
01:27mais chacune de vos gesticulations est une insulte aux 130 000 personnes qui sont mortes.
01:33Chacune de vos vociférations, de vos exagérations est un coup de poing dans le ventre aux personnes comme moi
01:40qui doivent vivre avec ça et qui sont des dizaines de milliers dans ce pays,
01:43des centaines de milliers peut-être.
01:45Et enfin, vous prétendez défendre les soignants.
01:49Aujourd'hui, ils sont les premiers à dire « Assez, évitons les malades qu'on pourrait éviter,
01:53évitons de surcharger. »
01:55La question, ce n'est pas tant la question des lits, c'est la question des personnes qui sont autour des lits.
01:59Et ces personnes, j'ai vécu avec elles pendant six mois.
02:03Six mois de ma vie, j'ai été entre les mains de ces personnes,
02:07et je connais leur dévouement, je connais leurs angoisses, je connais leur désespoir.
02:11Alors arrêtez s'il vous plaît d'essentialiser tous les sujets pour nous faire croire que vous avez les réponses.
02:17Si vous aviez les réponses, vous les auriez proposées plutôt que de critiquer,
02:20sans jamais rien proposer de constructif et qui corresponde aux attentes de nos concitoyens.