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  • 25/03/2025
Pendant des mois, il a reçu des menaces. Plusieurs fois, il a alerté la gendarmerie, en vain. Puis une nuit, son domicile a été incendié. Au Sénat, Yannick Morez revient sur les événements qui l'ont poussé à démissionner de son poste de maire de Saint-Brevin.

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Transcription
00:00Le 22 mars,
00:01donc dans la nuit, entre 4h30 et 5h du matin,
00:05donc j'étais victime d'un attentat criminel. Probablement un engin
00:08explosif a été
00:10lancé ou mis entre mes deux véhicules,
00:13qui bien entendu ont pris feu,
00:15et ça s'est propagé en fait également à mon domicile. Tout était en train de brûler.
00:30Suite au démantèlement de la jungle de Calais,
00:33en fait nous avons vu arriver, cela nous a été imposé par l'État,
00:38l'arrivée de migrants et la création d'un centre d'accueil d'urgence.
00:44J'étais devenu maire de Saint-Brévin,
00:47et là c'était
00:49de récupérer en fin de compte certains migrants, certains demandeurs d'asile
00:54qui étaient à Nantes.
00:56Et là, même chose, donc parfaitement accueillis, nos associations qui se sont
00:59également occupées d'eux, pour leur apprendre le français, pour leur faire du sport,
01:03enfin bon, tout se passe très bien dans la population avec ces demandeurs d'asile.
01:09Une première manifestation
01:11est organisée par ce collectif de la Pierre-Ateliers
01:14et réunit à peu près une quarantaine de personnes, dont la majorité
01:18proviennent déjà de l'extérieur de la commune.
01:21Une nouvelle manifestation est organisée,
01:23là, qui réunit une centaine de personnes,
01:26mais je vous dis toujours, très très peu de Brévinois,
01:29donc ils se réunissent devant la mairie.
01:32Et puis à partir de là,
01:34cela a commencé,
01:36donc avec différents articles sur les réseaux sociaux,
01:41des menaces, des intimidations,
01:44également beaucoup d'articles sur l'accueil d'urgence,
01:48des intimidations,
01:49également beaucoup d'articles sur un site qui s'appelle Riposte Laïque.
01:54On a alerté la gendarmerie en leur demandant ce qu'ils pouvaient faire,
01:59et la réponse,
02:01et vous allez vous la répéter très souvent, c'était toujours
02:04liberté d'expression,
02:05donc on ne peut rien faire.
02:07Et j'ai reçu, moi, à deux semaines d'intervalle,
02:09dans ma boîte aux lettres, personnelle,
02:11pour bien montrer qu'ils savaient où j'habitais,
02:14deux tracts ignobles,
02:16puisque, je ne sais pas si vous vous souvenez,
02:18c'était en 2014, l'histoire d'un petit garçon
02:21qui était dans une colonie à Saint-Brévin,
02:23qui avait été enlevé, qui avait été retrouvé,
02:25tué dans une mare à Guérande.
02:30Cela n'avait strictement rien à voir,
02:32cette affaire, avec des migrants.
02:35Et dans ce tract, j'avais la photo de ce petit garçon,
02:39en rappelant l'histoire,
02:41et en dessous, il marquait,
02:42voilà ce qui risque de se passer à Saint-Brévin,
02:44avec 110 migrants.
02:45Voilà le type de deux tracts que j'ai reçus.
02:48Bien entendu, on a transmis ça à la gendarmerie.
02:51Toujours la même réponse.
02:53Liberté d'expression.
02:56Je fais un courrier au préfet,
02:58pour lui dire tout ce qui se passait,
03:01notamment toutes ces menaces qu'il y avait.
03:02Moi, j'avais également eu une menace,
03:04ce ne sera pas une tarte à la crème,
03:05mais une tarte au plomb, sans réponse.
03:07Le pire, ils ont distribué, un jour,
03:10des tracts à l'entrée de l'école.
03:14Et ce collectif distribuait ces tracts,
03:16et nous, nous avons bien entendu,
03:17aux parents qui accompagnaient les enfants,
03:18mais également aux enfants qui venaient seuls.
03:20En fait, les tracts étaient mis dans leur cartable.
03:22Nous l'avons signalé à la gendarmerie,
03:25qui était présente sur les lieux,
03:27mais qu'il ne les a pas empêchés
03:29de distribuer ce tract et de le continuer.
03:33Le sous-préfet nous a tout simplement dit,
03:35mais les menaces, vous savez,
03:36moi j'en ai tous les jours des menaces.
03:38Le commandant de gendarmerie, vous savez,
03:40ce n'est pas grand-chose,
03:42ce ne sont pas simplement des menaces,
03:44c'est de l'intimidation,
03:46ça ne sert à rien de déposer plainte,
03:48de toute façon, on ne fera rien,
03:49c'est la liberté d'expression.
03:52J'ai fait un courrier au procureur de la République,
03:55pour dénoncer, en fin de compte, tous ces faits.
03:58Aucun courrier de retour de la procureure.
04:02250 personnes sont venues,
04:05ont bloqué la ville, les commerces,
04:08ont créé également des dégâts,
04:11puisque, bien entendu,
04:12qui dit manifestation d'extrême-droite,
04:14vous avez en face l'ultra-gauche également
04:17qui appelle à venir,
04:18tout simplement pour se taper dessus.
04:21Lors d'une cérémonie publique
04:23de la commémoration de la catastrophe du Boivre,
04:25je me suis retrouvé, en fait,
04:27je l'ai vu arriver,
04:29entouré par ce collectif,
04:31à peu près 6-7 membres.
04:33À plusieurs reprises, certains m'ont dit,
04:34mais vous dormez bien,
04:36j'en n'avais pas pris compte,
04:37je précise, c'est l'été, le 18 mars,
04:39et on va vous raccompagner jusqu'à votre véhicule.
04:41C'était le 18 mars.
04:42Le 22 mars,
04:44donc dans la nuit,
04:46entre 4h30 et 5h du matin,
04:48j'étais victime d'un attentat criminel.
04:50Probablement un engin explosif
04:52a été lancé ou mis entre mes deux véhicules,
04:55qui, bien entendu, ont pris feu,
04:57et ça s'est propagé, en fait,
04:59également à mon domicile.

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