Le maire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez (DVD) a annoncé mercredi soir sa volonté de démissionner de son mandat de maire, après l'incendie criminel de son domicile, en lien avec le déménagement d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile. L'édile dénonce aussi "un manque de soutien de l'État", malgré plusieurs mois de tensions et de manifestations organisées à l'appel de l'extrême droite.
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00:00 Est-ce que vous comprenez ce geste-là de dire "stop, j'arrête, je démissionne, débrouillez-vous" ?
00:06 Je le comprends sans pouvoir en mesurer toutes les causes parce que j'ai eu la chance de ne pas subir ce qu'a subi le maire de Saint-Brévin.
00:18 Et je partage complètement ce que vient de dire Raphaël Glucksmann, c'est un constat d'échec collectif.
00:24 Quand vous avez un élu qui joue le jeu de la République, puisqu'il accueille un centre qui est géré par l'État,
00:30 mais lui il fait son job comme moi je l'ai fait lorsqu'il s'est agi d'accueillir dans un gymnase qui a été réquisitionné chez moi
00:36 pour mettre à l'abri des gens qui étaient à la rue, d'accompagner cette démarche-là, sans en faire d'ailleurs quelque chose d'extraordinaire.
00:42 Le fait qu'en République on mette à l'abri des gens quand il neige ne me paraît pas exorbitant.
00:48 J'en ai pas fait un événement politique, ça me paraissait tout simplement être naturel au regard de ce que sont mes valeurs
00:52 et plus largement celle de mon pays.
00:56 Mais il est important, il y a évidemment différents sujets.
00:58 Vous disiez +31% d'agressions physiques ou verbales contre des élus l'an dernier, c'est vrai.
01:04 Il faut dire quelle réalité ça a traduit, c'est 2265 agressions contre des élus locaux en 2022.
01:14 Donc on a un phénomène d'une violence qui se généralise, qui peut trouver quelques explications, on aura sans doute l'occasion d'y revenir.
01:21 Mais on a quand même un sujet avec l'extrême droite.
01:26 Moi-même je fais l'objet depuis maintenant presque 8 ans régulièrement de menaces.
01:31 Elles viennent toujours du même côté de l'échiquier politique, toujours d'ailleurs avec des courageux qui oublient de signer,
01:37 parce qu'ils sont distraits les courageux qui me menacent, et toujours avec des propos d'extrême droite.
01:43 C'est lié au fait qu'il y a eu une opération de police qui a été perturbée il y a quelques années dans mon territoire
01:48 par quelqu'un qui voulait gêner les policiers qui intervenaient, qui était un militant d'extrême droite notamment connu dans le secteur,
01:53 qui n'était pas de ma commune, qui est venu mettre le bordel, pardonnez-moi de le dire, devant les caméras.
01:58 À partir du moment où devant les caméras j'ai sorti ce monsieur, j'ai reçu toutes les formes de menaces qui pouvaient exister.
02:04 Courrier anonyme, fax dans la nuit, elles sont arrivées dès la nuit à la mairie, les menaces de mort, des mails, des courriers.
02:11 Et depuis régulièrement j'en reçois, et en plus il se trouve que j'ai un fils qui n'a pas la même couleur de peau que moi.
02:16 Donc très régulièrement c'est vers celui-ci que les menaces se trouvent.
02:20 Et globalement, et ce n'est pas complètement un hasard, pardonnez-moi de terminer, l'extrême droite a toujours eu, ce n'est pas nouveau, un problème avec la démocratie.
02:29 Et donc il n'est pas complètement, j'allais dire, étonnant que la violence à l'égard des élus démocratiquement installés dans leurs fonctions vienne souvent de l'extrême droite.