• l’année dernière
Yannick Morez, le maire de Saint-Brevin-les-Pins, a démissionné. Depuis l’annonce d’un projet d’installation d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile au sein de sa commune, sa ville est la cible de l’extrême droite et ça fait des mois que ça dure. On se souvient que Civitas, le RN et les zemmouristes étaient venu jusqu’à Saint-Brévin-les-Pins pour protester contre ce centre. Menacé, victime d’un incendie criminel qui a détruit ses deux voitures et touché sa maison, le maire Yannick Morez, a donc jeté l’éponge le 9 mai dernier, se disant abandonné par l’Etat.

Et en effet, de l'État, d’Emmanuel Macron, du gouvernement, Yannick Morez n’a reçu aucun soutien durant l’épreuve qu’il a traversé. Elisabeth Borne préfère quant à elle mettre dos à dos l’extrême droite et la supposée extrême-gauche.

Une nouvelle preuve que les militants d’extrême droite bénéficient d’une belle impunité.

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Transcription
00:00 Il est peut-être temps de commencer à avoir peur, mais genre vraiment.
00:04 Yannick Mores, le maire de Saint-Brévin-les-Pins, menacé par l'extrême droite,
00:08 abandonné par l'Etat et le gouvernement, a démissionné.
00:12 Tout a débuté après l'annonce d'un projet de centre d'accueil
00:15 pour demandeurs d'asile au sein de sa commune.
00:18 Sa ville est la cible de l'extrême droite depuis plusieurs mois.
00:21 Vous avez peut-être d'ailleurs vu tourner ces images sur les réseaux sociaux
00:25 le 25 février dernier de manifestations néofascistes
00:28 et de catholiques intégristes de Kivitas.
00:31 Ils étaient venus à Saint-Brévin protester contre le projet du maire.
00:35 Entre temps, il a été menacé par les militants d'extrême droite
00:38 jusqu'à être victime d'un incendie criminel
00:40 qui a détruit ses deux voitures et touché son domicile.
00:43 Le maire livré à lui-même a jeté l'éponge, mardi dernier, soit le 9 mai.
00:47 Sur la page Facebook de la ville, le maire explique, je cite,
00:51 "J'ai pris cette décision pour des raisons personnelles,
00:54 notamment suite à l'incendie criminel perpétré à mon domicile
00:58 et au manque de soutien de l'État,
00:59 et après une longue réflexion menée avec ma famille."
01:03 Et en effet, de l'État, d'Emmanuel Macron, du gouvernement,
01:06 Yannick Mores n'a reçu aucun soutien.
01:08 Écoutez d'ailleurs ce qu'il disait à Elie Fussey.
01:11 J'ai prévenu la gendarmerie.
01:12 Il s'est passé quoi ?
01:13 Rien.
01:14 Rien ?
01:14 Rien.
01:15 Mais pourquoi ? Qu'est-ce que vous ont dit les gendarmes ?
01:17 Les gendarmes, liberté d'expression.
01:18 C'est ce qu'on vous a dit ?
01:19 C'est ce qu'on m'a dit.
01:19 Mais vous, vous allez alerter les autorités, j'imagine,
01:23 après ce qui s'est passé.
01:24 Qu'est-ce que vous dit l'État ?
01:25 Est-ce que l'État est présent auprès de vous ?
01:27 J'ai eu Olivier Véran le soir même de l'incendie.
01:31 Le porte-parole du gouvernement ?
01:33 Oui, je lui ai parlé de tout ce qu'on avait subi.
01:36 Et ? Qu'est-ce qui s'est-il passé ?
01:38 Rien.
01:38 Rien de plus.
01:39 Vous voulez dire que depuis ce qu'a dit Olivier Véran, il n'y a rien eu ?
01:41 Il n'y a rien eu.
01:42 Yannick Mores avait pourtant tiré l'alarme,
01:45 notamment au micro de nos confrères de Loupsider.
01:47 Je vous propose d'écouter un extrait de son interview diffusé le 6 avril dernier.
01:52 Ils ont procédé exactement comme ils le font un peu partout
01:55 lorsqu'il y a un cadavre comme ça qui est imposé par l'État.
02:00 Des intimidations par des messages, notamment sur les réseaux sociaux,
02:06 sur certains sites d'extrême droite,
02:09 où on est mis avec nos photos en voiture,
02:11 avec bien entendu des commentaires qui sont ignobles,
02:15 et même des personnes qui ne sont pas des élus,
02:17 puisqu'est attaquée de la même façon la directrice de l'école,
02:22 qui n'a pour instructement rien à voir dans cette affaire,
02:25 la présidente de l'association des parents d'élèves.
02:28 Ce collectif a également distribué des tracts devant l'école
02:32 où il y avait des propos à la fois racistes, discriminatoires.
02:35 Et bien quand il venait seul, ces tracts étaient mis dans leur cartable.
02:38 Moi, j'ai reçu également des tracts ignobles dans ma boîte aux lettres personnelle
02:44 pour bien me montrer qu'ils savaient où j'habitais.
02:47 Le 25 février, nous avions eu une manifestation
02:51 justement montée par ce collectif qui avait invité toute l'extrême droite,
02:57 les reconquêtes des différents départements autour de la Loire-Atlantique,
03:02 des intégristes extrémistes, des gens qui sont venus prier devant l'église.
03:07 Nous avions des royalistes, des chouans.
03:09 Nous avions alerté l'État parce que nous avions eu déjà des rencontres
03:13 avec le dessus-préfet, l'agenda Mori.
03:15 Et la réponse que nous avions en permanence, c'était liberté d'expression.
03:19 Donc on ne peut rien faire.
03:22 Peut-être que si le maire de Saint-Brévin avait été une bâche du Fouquet's ou de la Rotonde,
03:26 il aurait eu droit à davantage de compassion.
03:29 On rappelle quand même aussi qu'Éric Zemmour a eu le droit à un petit coup de fil
03:33 de 45 minutes de la part d'Emmanuel Macron après avoir été insulté par un passant.
03:38 Yannick Moraes, lui, a eu le droit à un tweet.
03:41 Voilà, bon, ça prend 30 secondes à écrire, ça n'engage à pas grand-chose.
03:45 En tout cas, c'est une preuve de plus que les militants d'extrême droite
03:48 bénéficient d'une belle impunité.
03:50 Oh, attendez, écoutez aussi la réaction d'Elisabeth Borne,
03:53 qui a réagi depuis la réunion à la démission de Yannick Moraes.
03:56 Elle va vous surprendre, vous allez voir.
03:59 Qu'est-ce que ça dit le fait qu'il y ait des gens qui s'attaquent à un maire
04:01 parce qu'il soutient la création d'un centre de demandeurs d'asile en France ?
04:05 Écoutez, ça montre qu'il y a une montée de l'extrémisme dans notre pays.
04:10 Et évidemment, il faut qu'on soit très très vigilants sur ce sujet.
04:14 L'extrémisme, il vaut des deux côtés.
04:16 Et je pense qu'en apportant des bonnes réponses à nos concitoyens,
04:21 et c'est ce à quoi je veux m'employer ici, la main dans la main avec les élus locaux,
04:25 c'est comme ça qu'on évitera ces montées des extrémismes.
04:29 Elisabeth Borne elle-même, la première ministre,
04:32 préfère donc mettre dos à dos l'extrême droite et la supposée extrême gauche,
04:37 comme si un tag sur le façade d'une permanence parlementaire
04:41 était similaire à incendier le domicile de quelqu'un,
04:44 plutôt que de condamner tout simplement l'extrême droite et ses nervis fascistes,
04:48 dont les idées ne sont en rien des opinions,
04:51 que l'on pourrait exprimer librement, mais bel et bien un délit.
04:54 On se souvient aussi que le préfet de Paris, soutenu par le gouvernement,
04:58 a laissé défiler dans les rues de Paris samedi 6 mai dernier,
05:01 500 manifestants d'extrême droite, vêtus de noir et cagoulé,
05:05 pour certains brandissant des drapeaux frappés de la croix celtique,
05:09 symbole sans équivoque du néofascisme.
05:12 Mais ils continueront à faire appel,
05:14 aux barrages républicains évidemment et les électeurs macronistes,
05:17 de s'abstenir dans les duels nups-RN au second tour,
05:20 parce que c'est vrai, demander plus de justice sociale,
05:22 c'est pire que d'inscrire dans son programme l'expulsion
05:25 de leur logement de 600 000 étrangers, n'est-ce pas ?
05:27 [Générique]

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